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Disaster Squad de Rodstar



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Informations

» Auteur : Rodstar - Voir le profil
» Créé le 14/01/2018 à 00:18
» Dernière mise à jour le 05/04/2018 à 00:27

» Mots-clés :   Action   Sinnoh   Slice of life

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Introduction 4 : Le sunlight de Sinnoh
« - Et dans l’actualité d’Alola, un nouveau Doyen a été choisi pour l’île de Poni. Nous retrouvons notre envoyé spécial sur place pour un entretien avec sa famille, pendant que l’élu est encore aux Ruines de l’Au-Delà, entourées d’une brume épaisse depuis quelques heures. »

Victor leva les yeux de son ordinateur et augmenta le son de sa radio. Il aimait bien prendre des nouvelles de sa Région natale. Son plan de travail, dans la petite annexe du tribunal de Joliberges le montrait bien : cartes postales, fleurs séchées et bibelots en tout genre côtoyaient les tas de papiers et les classeurs. Il était particulièrement fier de son petit totem représentant les divinités gardiennes des Îles. Un collègue passa derrière lui, plissant les yeux, toujours autant étonné par le bazar que ce bureau représentait et par la volonté manifeste de son occupant de ne pas utiliser Internet pour se tenir au courant des actualités. Les Pokémon d’Alola restant relativement rares à Sinnoh, la présence d’un Goupix blanc comme neige, d’un lézard noir et d’une araignée aquatique, tous posés dans des paniers ou niches accrochées au mur, faisait d’autant plus bizarre. Il toussota, attirant ainsi l’attention de Victor.

« - Salut James, besoin de quelque chose ?
- On m’envoie -encore- te dire que t’es en retard sur le planning de la semaine et que ton Tritox a -encore- foutu le feu à la machine à café en essayant de te ramener ta tasse.
- Ouais mais Araqua l’a éteint, donc tout va bien, non ?
- Le problème vient plus du fait que t’es toujours en retard. Et que tout le monde en a un peu marre de voir le mobilier prendre feu. Ou se décomposer quand y a de l’acide, tu vois.
- C’est que quand elle a ses chaleurs et elle reste dans mon bureau ces jours là, t’exagère !
- Ouais et quand on y passe on doit faire attention à nos chaussures. Sérieusement Victor, je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir te couvrir face à la vindicte des autres. Fais un peu plus attention, ok ? »

Le blond aux cheveux courts hocha la tête avec un air contrit et donna une feuille qui semblait être du brouillon à son collègue. Ce dernier grimaça en lisant, et alterna plusieurs fois entre lire le document et des regards vers son collègue.

« - C’est tout ... ce que tu avais à faire pour cette semaine ?
- Ouais. T’as vu, on est même que mercredi, je m'améliore ! Tout ça est sur le bureau des autres depuis maintenant... hier midi. Pas de ma faute s’ils savent pas lire, répondit Victor en haussant les épaules.
- Tu sais bien que tout ça doit se faire par mail et... Oh et puis mince j’abandonne, je vais leur dire. Maud sera ravie.
- Fais-donc, fais-donc. Maud sera certainement ravie d'avoir ce qu'elle m'avait donné pour vendredi et réclamé lundi. Pendant ce temps je vais boire mon sixième café de la journée, je dis mon café car je suis le seul qui en ramène pour tout le monde quand l'intendance oublie de nous ré-approvisionner. Puis je vais trimer comme un dingue pour désengorger la masse des dossiers en retard qui ne sont pas sous ma juridiction mais que je vais régler pour aider des gens qui vont m’accuser ensuite d’être trop lent, j'aime mon job ! »

James regarda son collègue, pas plus énervé que cela et qui avait juste l'air d'avoir décrit sa liste de courses. Il décida d'éviter de l'embêter encore plus et sortit du bureau en grommelant. L’ancien Alolien mit ses bras derrière sa tête et s’étira, avant de se replonger dans sa paperasse. Il en avait pour un bon moment encore. Il attrapa le premier porte-documents de la pile qui commençait à être déséquilibrée. Alors celui-là c'était les demandes de remboursement de tout un quartier de Frimapic qui avait été piétiné par un troupeau de Ponyta qui s'était échappé d'un élevage proche. L'enquête avait relevé l'absence de barrières qui avaient arrêté les chevaux à d'autres endroits de la ville. Barrières retirées par le comité de voisinage qui les avait jugées "esthétiquement discutables". Ils avaient en pièce jointe les votes associés... Ça allait être rapide, se dit-il en surlignant les points importants et en rédigeant la note qui irait devant le juge avec le dossier. Il connaissait déjà le verdict : remboursement total pour ceux qui avaient voté pour garder les barrières et à quarante pour-cent pour ceux qui les avaient faites retirer. Et vive la démocratie !

En tant qu'agent judiciaire de premier échelon, il avait beaucoup de tâches différentes ce qui lui convenait bien. Entre ce type de travail où il consultait et résumait des dossiers en attente de jugement, les rencontres avec les victimes, accusés et témoins ou même les visites aux postes de police ou aux pénitenciers, il avait de quoi s'occuper. Mais comme il était en bas de l'échelle, il avait surtout de la paperasse et peu de travail sur le terrain, non pas que ça le dérangeait, il laissait volontiers ça à ceux qui avaient envie d'interroger les gens et qui voulaient émettre des conjectures en tout genre. Enfin bref, il se contentait de ce qu'il avait et travaillait dur, comme on lui avait enseigné. Et ce tout en restant relax et en ne tenant pas plus compte que ça des avis de ses collègues. Certes il s'entendait bien avec certains, notamment ce cher James, mais la plupart de ceux aux dents longues tentaient de lui mener la vie dure.

Leur dernière vacherie en date ? Le nominer pour cette mission gouvernementale sur la gestion de crise. De face ils le félicitaient et l’assuraient qu'il était le plus apte à remplir ce poste, vu tout le travail qu'il abattait et grâce à sa force tranquille. Dans son dos, il savait que personne ne voulait de ce boulet dans leur emploi du temps, qui ralentirait la carrière de quiconque l'accepterait. Ses charmants collègues avaient même ouvert un pari sur le temps qu'il réussirait à tenir là-bas avant qu'on ne le renvoie pour ses excentricités dans sa manière de traiter ses tâches. Victor soupira en se demandant si leur méchanceté les rendait idiots. S'il échouait, un autre devrait prendre sa place ce qui ne plairait à personne dans le service. Mais ça, personne ne s'en était soucié. Jetant un coup d’œil à son horloge murale Guérilande, il décida d'aller manger. Il avait la réunion avec monsieur Eleveny en début d'après-midi pour cette fameuse mission, autant préparer un peu le terrain.

La salle de permanence était vide ce midi, la plupart des collègues étant sortis manger au buffet de poissons de Joliberges. Le blond avait décliné la proposition de James d'y aller. Premièrement il s'y serait senti de trop et deuxièmement il avait déjà préparé son repas. Et, dans une moindre mesure, il n'aimait pas trop manger de poisson. Il regarda avec un air circonspect la machine à café, qui était vide, alors qu'il l'avait remplie en arrivant. Poussant un soupir, il prépara un nouveau litre, s'aperçut qu'il n'y avait plus de sucre et sortit en acheter après avoir mangé, bien qu'il prenne le sien sans. Regardant sa montre, il finit son repas rapidement puis s’en fut vers la salle de réunion où monsieur Eleveny lui avait donné rendez-vous, son Goupix sur les talons.

Quelques heures plus tard, il était chez lui, dans un pavillon de la banlieue sud de la ville, qu'il louait en collocation avec deux autres ressortissants d'Alola. Ils étaient tous partis de l'archipel à peu près en même temps et avaient trouvé ce compromis pour garder un peu de leur culture dans une des Région les plus froides de la fédération. Victor était le doyen du tas, le suivait de peu à vingt-quatre ans aussi Manuella, une force de la nature qui ne jurait que par ses débardeurs, malgré le climat. Bibliothécaire, elle avait mis en place récemment des coins de lectures en plein air à l'ombre de son Noadkoko bien particulier. On pouvait l'entendre rire de loin et son seul défaut marquant était sa tignasse brune et bouclée qu'elle raccrochait dans tout et n'importe quoi. L'autre membre du trio était Ricardo, un timide jeune homme de deux ans leur cadet, aussi brun que son autre compatriote, qui était cuisinier dans un restaurant traditionnel. Il s'était découvert une passion pour la cuisine fédérale depuis qu'ils étaient arrivés. Pas un jour ne passait sans qu'il ne teste un nouveau plat.

L'odeur de sucré qui accueillit Victor ce soir là prouvait qu'il n'était pas de service et qu'il avait décidé de revenir à ses racines pour une soupe de légumes et des fruits flambés. Particularité qu'il découvrit en arrivant dans la cuisine : le brun aux cheveux courts n'avait utilisé que des produits venant de Sinnoh et de saison, ce qui était respectueux de la nature et qui promettait en outre de nouvelles saveurs. La Candine du cuistot était aux anges et dansait sur le plan de travail.
Avec un sourire en entendant la musique traditionnelle filtrer de la chambre de la fille de la bande, Victor mit la table et en profita pour laisser Araqua avec le colocataire, l'araignée aidant à contrôler les flammes grâce à ses bulles. Il mourait d'envie de raconter sa journée aux deux autres mais leur contrat implicite stipulait qu'ils ne discutaillaient que tous ensemble, ou alors deux par deux aux repas. Un coup d’œil au tableau accroché au mur signala à l'agent judiciaire que c'était à son tour de faire le ménage ce weekend et qu'il était de corvée de poubelles ce soir-là. Comme il avait un peu de temps avant le repas, il s'en occupa. Leur collocation se basait sur la bonne volonté et le volontariat et marchait plutôt bien pour le moment.

La Fédération Interrégionale favorisait la mobilité des gens, mais était un peu plus frileuse sur celle des Pokémon, et à raison. A leur arrivée, les ressortissant devaient enregistrer leurs Pokémon et faire attention à leur reproduction : personne ne voudrait se retrouver avec une infestation de Tritox ou d'Araqua. Mais en ce qui concernait les visas et autres joyeusetés c'était plutôt simple, tant qu'on pouvait justifier d'un travail ou d'un revenu, il y avait des aides pour trouver des logements. La collocation était fortement encouragée pour les jeunes ce qui donnait parfois lieu à des problèmes de chocs culturels, c'est pourquoi Victor était content d'avoir trouvé des confrères aloliens.

Pendant leur repas traditionnel mais pas que, le seul blond de la maisonnée parla de son travail, rit gentiment de ses collègues et fit mention de sa nouvelle mission, pour laquelle il devrait certainement aller régulièrement à Unionpolis. Ce dernier sujet passionna les deux autres. De la gestion de crise, c'était franchement impressionnant. Manuella rigola beaucoup en lui signifiant que vu la région, il aurait certainement pas mal de cas d'avalanches et lui conseillait d'enfin aller acheter des skis au lieu d'en louer à chaque vacances. Cette même Manuella continua de se plaindre du froid ambiant et du mauvais effet qu'il avait sur son Noadkoko. Quant à Ricardo, il fit juste état de son avancée pour son examen de grand chef cuisinier, qui approchait à grands pas. Il stressait beaucoup et ses deux colocataires le regardaient, blasés, avant d'essayer de le rassurer un peu. Vu le gueuleton qu'ils avaient à chaque fois que le jeune homme n'était pas de service, ils ne se faisaient pas trop de mouron pour lui.

Quand vint le moment de se coucher, Victor sortit, lâcha Rapasdepic pour qu'il se pose sur le toit pour la nuit, l'entraîna un peu puis rentra, souhaita une bonne nuit à ses colocataires et alla dans sa chambre. Attrapant un livre, il se prépara à dormir, Goupix lové au pied du lit pendant que Tritox était enroulé autour de la Pierre Stase qui lui servait de base de repos et qu'Araqua flottait dans son bocal. Encore une bonne journée de finie. Vivement le lendemain, qu'il en apprenne plus sur ce qu'il aurait à faire ces prochains mois lors de la réunion avec tous les autres membres de la mission.