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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 31/12/2017 à 08:25
» Dernière mise à jour le 21/01/2020 à 17:19

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 343 : De quoi demain sera fait
Eryl avait fait du dernier étage de la Tour de Doublonville son bureau temporaire, où elle s’occupait de signer les décrets, accords ou demandes. Un an qu’elle était reine à plein temps, sans Erend derrière elle pour lui dire quoi faire et comment, et pourtant, elle galérait toujours un peu sur le côté administratif. Et comme le jour de la cérémonie de création du tout nouvel état qui naîtra de la Confédération était demain, la paperasse s’empilait dangereusement. Car oui, créer un nouveau pays, qui plus est un état fédéral composé de plusieurs autres, ça demandait deux trois documents. Enfin, en l’occurrence, plutôt un millier. Et ça ne faisait pourtant que deux jours que Doublonville avait été prise, en comptant qu’elle avait passé le premier à nettoyer la ville de la corruption accumulée.

Heureusement, elle avait toujours Imperatus à ses cotés. Le Pokemon, qui avait assisté Erend pendant des années, était un expert dans ce qui était de l’organisation et de la bureaucratie. De façon efficace et concise, elle disait toujours à Eryl sur pourquoi elle devait signer à chaque fois qu’elle lui passait un document. Mais ce n’était définitivement pas le truc d’Eryl. Elle pouvait faire des discours, des cérémonies, et même purifier un lieu de sa corruption, mais elle n’était tout simplement pas qualifiée pour diriger un pays. Si Eryl avait hâte que ce nouveau pays voit officiellement le jour, c’était aussi parce qu’alors, elle redeviendrait une reine pour l’image. Elle laisserait alors le soin à un conseil dirigeant et à une assemblée élue de prendre les décisions à sa place… et également de se charger de tout l’aspect administratif.

- Ceci, c’est le protocole 23 de la nouvelle Charte Fédérale, fit Imperatus en lui tendant un dossier énorme. Il relate en gros tout le processus d’adhésion d’un pays entrant.

- Formidable… Je signe en bas de la dernière page ?

- Monsieur Wasdens a passé un mois entier à le rédiger, avec l’accord des pays alliés participants. Il serait insultant pour lui que la reine n’en prenne pas connaissance.

- Je sais comment Silvestre écrit les textes officiels. Je n’y comprend généralement pas le quart. Je lui demanderai un résumé à l’occasion.

Elle conclut en signant de son nom à la dernière page, sans même la regarder. Imperatus soupira devant l’attitude de sa souveraine.

- Vous serez la souveraine de ce nouveau pays, lui dit-elle. Un pays qui sera le plus grand du monde, et le plus puissant. Il serait bon que fassiez preuve d’un peu plus d’intérêt pour la chose, Eryl.

La jeune reine posa son stylo et se massa sa tempe douloureuse à force de ne pas dormir.

- Imperatus… Je crois que comme les autres, à force de me donner du « Votre Majesté » et de me considérer comme l’incarnation d’Erubin sur Terre, tu as oublié qui j’étais vraiment et d’où je viens. J’ai grandi dans le village le plus paumé de tout Kanto, je n’ai suivi aucun cursus scolaire après mes douze ans, et j’ai passé le reste de mon temps après avec les Pokemon. Je ne suis pas Erend. Je suis une jeune fille ignorante. Le processus de création d’un pays me dépasse totalement. Je fais entièrement confiance à Silvestre pour prendre les bonnes décisions, et à toi pour l’épauler.

Eryl ne le dit pas à Imperatus, car ça l’aurait sans doute blessée, mais elle faisait même plus confiance à Silvestre Wasdens qu’elle l’avait fait à Erend. Bien sûr, Erend avait été d’une intelligence et d’un talent politique bien supérieur à ceux de Silvestre. Mais Erend avait aussi été parfois… pas très regardant sur les moyens pour arriver à ses fins, et sa vision d’un monde unifié ne différait pas vraiment de celle de Venamia. Avec Wasdens, Eryl était sûre que ce nouveau pays serait sans cadavre dans le placard et dirigé d’une façon tout à fait transparente et démocratique.

Cela dit, Erend lui manquait. Oh, ils n’avaient pas vraiment été amoureux l’un l’autre. Du moins Eryl ne le pensait pas. Mais Erend avait été son mentor et son principal soutien dans la lutte contre Horrorscor. Et plus que ça, il avait été là pour elle, il l’avait comprise et rassurée quand elle avait été en proie au doute après la découverte de ses origines. Elle avait pu voir, avec le temps, qu’Erend Igeus n’était pas quelqu’un sans défaut. Mais il avait été un ami proche. Et même si elle en parlait rarement, elle n’avait pas perdu tout espoir le concernant. Quasiment tout le monde le considérait comme mort depuis le temps. Si Venamia ne l’avait pas exécuté elle-même, il était mort à petit feu dans une cellule ou sous la torture. C’était ce qui se disait à voix basse. Mais Eryl savait qu’Imperatus n’avait pas abandonné l’idée de le revoir. Et Eryl non plus. Et même si Erend n’était plus, elles voulaient au moins connaître la vérité. Une raison parmi tant d’autres de se dépêcher de prendre Veframia.

- Tiens, quand on parle du Lougaroc… fit Imperatus.

C’était en effet Silvestre Wasdens, toujours impeccable dans son costume doré, qui venait d’entrer dans le grand bureau, une liasse de documents à la main et l’air préoccupé. Eryl se leva pour l’accueillir.

- Silvestre. Quel bon vent vous amène ? Dit Imperatus avant qu’Eryl n’ait pu prendre la parole. La reine vient justement de signer votre Protocole 23 de la Charte Fédérale.

Wasdens, après s’être incliné, vit le dossier sur le bureau.

- Ah, bien. Comment l’avez-vous trouvé, Votre Majesté ?

- Euh… très, très bien pensé et euh… démocratique, répondit Eryl sans se laisser démonter par l’air ironique d’Imperatus. Tous les Chefs d’Etat sont arrivés pour demain ?

- Le président Tromps est attendu pour ce soir, sinon oui, ils sont tous là. Mais s’ils ont tous approuvé la nouvelle Constitution, il reste des points de discordes, notamment sur la question de l’avenir du Grand Empire. Certains veulent sa dissolution et revenir à un gouvernement séparé pour Kanto et Johto. D’autres réclament le retour du Protectorat de Giovanni. D’autres encore n’acceptent pas l’intégration de l’Empire de Lunaris, et surtout, plus ou moins tout le monde refuse de devoir traiter à l’avenir avec le prince Julian, quelque soit son statut.

- Pour quelle raison ? S’étonna Eryl.

- Eh bien… il est le fils de Venamia. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut facilement oublier.

- Un enfant n’est jamais responsable des crimes de ses parents, renchérit Imperatus. J’ai connu Julian de près pendant un an quand il était aux cotés d’Erend. C’est un enfant gentil, sage et très prometteur.

- C’est vrai, acquiesça Eryl qui se languissait aussi de ce charmant petit bout de chou. Et de toute façon, que ça plaise ou non, qu’on veuille intégrer le Grand Empire ou non, Julian reste et demeure le dirigeant légitime de l’Empire de Lunaris. Il est de ce fait une figure incontournable si on veut arriver à un monde uni et en paix.

- J’en suis conscient, ma reine, répondit Silvestre. Mais certains des Chefs d’Etat ont émis l’idée de… euh… placer l’Empire Lunaris sous tutelle de notre pays en nous… occupant du jeune Julian.

Eryl fronça les sourcils.

- En gros, ils veulent prendre Julian en otage pour s’approprier Lunaris ?

- Je crains que oui. Bien sûr, ils ne sont pas nombreux à penser ça, et je ne laisserai jamais ceci arriver. Qu’on choisisse ou non de reconnaître le prince Julian comme héritier légitime du Grand Empire de Johkan, il est et demeurera celui de Lunaris. Si besoin, j’écrirai même un texte officiel dans lequel nous reconnaîtrons officiellement ce fait là. Mais ce n’était pas de ça que je venais vous parler, Majesté. En réalité…

Apparemment gêné, et sans doute un peu en colère, Silvestre dansa d’un pied à l’autre avant de lâcher :

- Je viens d’avoir des nouvelles de Brimas Atilus, à l’Est de Kanto. Lui et ses Blancs Manteaux, toujours plus nombreux, ont pris d’assaut le Manoir Brenwark, siège des Gardiens de l’Innocence. Atilus affirme avoir agis selon votre volonté ? Est-ce le cas, ma reine ?

- Ça l’est, avoua Eryl sans aucune hésitation. On ne pouvait pas laisser Worm faire ses manigances plus longtemps. L’ont-ils attrapé ?

- Non. Worm, Dame Cosmunia et Izizi sont introuvables, et la majorité des Gardiens ont quitté les lieux et se sont dispersés. Quant à Oswald… Atilus affirme avoir retrouvé son corps dans son bureau, mort.

Eryl en fut un instant attristée. Elle avait rencontré Oswald Brenwark, un homme bon et sage qui avait été un ami de son père, et l’avait tout de suite apprécié. Mais en voyant l’air suspicieux et sombre de Silvestre, elle dit :

- Vous pensez qu’Atilus ment et que ce sont les Blancs Manteaux qui l’auraient tué ? Je vous rassure Silvestre, je n’ai jamais donné d’ordre en ce sens. Je respectais et j’appréciais le chef Brenwark.

- Je ne vous accuse pas, ma reine. Mais peut-être qu’Atilus a pris une initiative personnelle. Ce ne serait pas la première fois…

- Je lui demanderai moi-même. Il ne saurait me mentir. Mais je crois que vous devriez plutôt regarder du côté de Vaslot Worm. Il me semble bien plus suspect que les Blancs Manteaux.

- Worm est une chose, mais vos Blancs Manteaux en sont une autre, s’entêta Silvestre. Même s’ils n’ont pas tué Oswald, ils ont pillé et brûlé tout le manoir, un lieu de culture et d’amour à Erubin. Ils ont même profané le cimetière où sont enterrés de nombreux défunts Gardiens, dont votre propre père !

- Ce n’était pas mon père, c’était celui de Lyre Sybel, rectifia Eryl. Je n’ai pas de père, à part peut-être Silas Brenwark qui m’a créé avec ses pouvoirs de l’esprit ?

- Majesté…

- Je sais ce que vous voulez dire, Silvestre, l’arrêta Eryl en se levant. Oui, les Blancs Manteaux ont été trop loin, encore une fois. Je ne leur ai pas demandé de détruire le manoir. Mais ce n’est qu’une bâtisse. Les Gardiens de l’Innocence, sous la direction de Worm, semaient le trouble et la division alors que tous les partisans d’Erubin auraient dû être unis auprès de moi. Vous et la comtesse Divalina, vous avez eu le bon sens de venir me rejoindre. Si j’en crois ce que vous me dites, Monsieur Izizi et Dame Cosmunia ont fuit avec Worm. C’est qu’ils lui sont toujours fidèles, malgré tous les soupçons qui pèsent sur lui. Ils sont donc tout aussi suspects.

- Dame Cosmunia, suspecte ? Répéta Silvestre d’un air outré. Majesté, elle sert la cause depuis une éternité ! Elle a même connu Erubin, elle était son amie !

- Siena Crust était mon amie. Vous savez comment elle a fini. L’amitié n’a jamais été un rempart contre la corruption. Seule une innocence sans faille, un respect des préceptes vertueux nous en protégera. Je sais que les Blancs Manteaux font souvent preuve de zèle, et parfois même de cruauté. Je rectifierai cela au plus vite dès que la guerre sera terminée. Mais pour le moment, au vu de l’état de Johkan, je ne peux pas être trop regardante sur les moyens employés pour nous libérer de toute cette corruption !

Eryl marcha jusqu’à la grande fenêtre qui donnait une vue imprenable sur l’ensemble de la capitale de Johto.

- Vous ne la voyez pas, n’est-ce pas ? Fit-elle après un léger silence.

- Majesté ?

- La corruption. Ce n’est pas seulement une vue de l’esprit, Silvestre. Elle existe matériellement. Plus je prends conscience de mes pouvoirs, plus je peux la voir, la sentir. À chaque fois que j’arrive dans une ville qui était sous le joug du Grand Empire… je vois cette espèce de brume marron tout autour de moi, qui pue, qui m’oppresse, qui me glace le sang.

Eryl se prit les épaules entre les mains, comme révulsée.

- Johkan en est rempli. Je crois que le monde aussi. L’influence d’Horrorscor grandit de jour en jour, et les purifications que je pratique dès qu’on a conquis une ville ne font qu’éloigner la corruption, elles ne la détruisent pas. Ce sont les hommes qui produisent la corruption. Pour la tenir à distance, il faut leur apprendre à vivre selon les préceptes d’Erubin, sans possibilité d’attiser un seul Péché Capital. C’est ce qu’Atilus et ses disciples font. Leurs méthodes sont brutales, mais elles servent avant tout à combattre la corruption.

Resté bien droit, Silvestre avait échangé un regard soucieux avec Imperatus, qui semblait partager ses craintes, puis déclara :

- Pardonnez-moi, Majesté, mais je ne suis qu’un simple humain. Comme vous dites, je ne peux pas distinguer la corruption. Je n’entend pas grand-chose en religion non plus. En revanche, je m’y connais en politique. Et je peux vous assurer que bâtir notre pays sur les cendres des bûchers que les Blancs Manteaux ont préparé pour leurs opposants n’est pas vraiment de bonne augure pour la suite.

- Vous avez sans doute raison, mais au moins y aura-t-il une suite. Si Horrorscor l’emporte, nous n’auront aucun futur. Peu m’importe si je dois passer pour une reine inquisitrice et fanatique. Peu m’importe d’être la cible de toute la haine des johkaniens. J’accomplirai mon devoir, ma raison d’être, le sens de mon existence : l’anéantissement définitif d’Horrorscor. Rien d’autre ne compte.

En disant cela, le corps d’Eryl se mit à briller légèrement. Ça arrivait parfois malgré elle au moment où elle était le plus passionnée, généralement vers la fin de ses discours, de quoi donc ajouter à sa réputation de messagère divine. Silvestre baissa la tête. En effet, ce qu’il voyait là, c’était une reine qui n’hésiterait pas à sacrifier son nom et sa réputation pour parvenir à ce qu’elle considérait comme son but ultime. C’était une force de conviction et une preuve de courage qui attiraient forcément le respect, quoi qu’on pouvait penser à côté des Blancs Manteaux et de l’Innocence qui frôlait le fanatisme. Et pour Silvestre Wasdens, futur Premier Conseiller, c’était une raison suffisante de la servir et de croire en elle.

- Bien, ma reine, acquiesça-t-il finalement.

- Je sais que vous servirez bien l’innocence, Silvestre. Demain est un jour historique. Celui où notre cause sera transformée en nation !


***


Le souci avec les victoires qui s’enchaînaient, c’étaient les changements constants de base. Quand la guerre était localisée à Hoenn, la Confédération et le Grand Empire se prenaient et se reprenaient des villes au compte goutte, chacun campant sur ses positions. La X-Squad avait alors passé plusieurs mois à Algatia. Mais désormais, vu que la Confédération ne cessait de progresser de plus en plus, sans que le Grand Empire ne puisse l’arrêter, leur base se trouvait donc être la dernière ville prise… et ce jusqu’à qu’une autre, encore plus proche de Veframia, soit à son tour prise.

Solaris ne s’estimait pas être une sédentaire, mais changer d’endroit où dormir et où manger chaque semaine, sans prendre le temps d’y avoir des habitudes commençait un peu à la lasser. C’était encore plus exaspérant pour Galatea qui devait à chaque fois décrocher puis raccrocher la dizaine de posters de beaux mecs célèbres de son ancienne chambre à la nouvelle. C’était justement ce qu’elle était en train de faire dans le dortoir que la X-Squad partageait. Certes, ils devaient tous dormir ensemble, mais les lits étaient assez espacés et confortables. Et puis bon, c’était la guerre. Solaris se souvenait avoir dormi dans des endroits bien pires que ça.

- Pourquoi tu recolles encore tout ça ? Demanda Solaris à son amie. Demain, c’est la cérémonie de création de notre nouveau pays, et immédiatement après, on part pour Veframia.

Galatea était occupée à scotcher sur le mur en face de son lit un poster géant de Godbert Mandersbrand, un vieil acteur de films d’actions d’il y a trente ans. L’homme, tel qu’il était à l’époque, était une espèce de masse de muscles sur patte, bodybuildé à l’extrême, qui avait été élu Mister Univers à plusieurs reprises, et dont on disait qu’il avait le pénis le plus long et le plus épais du monde. C’était l’acteur préféré de Galatea et son idéal masculin, bien qu’aujourd’hui, « THE Godbert », comme on l’appelait, devait dépasser les soixante ans.

- J’arrive pas à bien dormir si j’ai pas THE Godbert en face de moi la nuit, répondit Galatea. Mais vivement qu’on se pose oui. Tu crois qu’on va rester à la capitale, une fois qu’on l’aura conquise ?

- Un temps sûrement, j’imagine, pour la sécuriser et bien poser les bases. Après… bah nous verrons ce nos nouveaux dirigeants auront prévu pour la X-Squad.

Solaris avait de bonnes relations avec Silvestre Wasdens, qui avait été son recruteur et son maître au sein des Gardiens de l’Innocence, et elle avait donc réussi à glaner de lui que la Team Rocket continuerait à jouer un rôle dans le tout nouvel Etat. En revanche, la X-Squad, ça c’était moins sûr. C’était une unité faite pour la guerre, et le but de ce nouveau pays, c’était que le monde soit en paix.

- Tu comptes rester avec nous ? Demanda Galatea. Je veux dire, dans la Team Rocket ? Tu nous as rejoint à l’origine pour combattre Horrorscor et ses Agents au plus près, en tant que Gardienne de l’Innocence.

- Les Gardiens n’existent plus, de toute façon, répondit Solaris. Je ne sais pas trop de quoi demain sera fait, mais j’imagine que même si on arrête la guerre et qu’on vainc les Agents de la Corruption, il va falloir s’occuper des Réprouvés un jour ou l’autre. Après, si le monde est réellement en paix, je ne sais pas… Peut-être que je servirai ce nouveau pays pour être utile à Monsieur Wasdens et à Eryl. J’ai encore assez de quoi me repentir. Mais j’aimerai aussi, un jour, rentrer à Lunaris. Si Julian gouverne là-bas, peut-être que j’irai le servir lui, à terme.

- Oui, il sera ravi d’avoir sa grand-tante avec lui, sourit Galatea.

- Et toi ? Tu as toujours ce projet de te rendre au Refuge des Mélénis pour achever ta formation ?

Galatea haussa les épaules.

- C’est ce que Mercutio et moi aurions dû faire depuis nos dix-huit ans, mais les guerres successives n’ont cessé de reporter l’échéance. J’imagine que Maître Irvffus n’est plus à un ou deux ans près. Mais oui, je compte m’y rendre un jour ou l’autre. J’aimerai bien voir ma nièce aussi.

Solaris savait bien sûr à qui Galatea faisait référence : la fille de Mercutio et Miryalénié. En fait, elles étaient normalement les seules de la X-Squad à être au courant de son existence.

- Zeff m’a dit qu’il avait prévu de retourner dans sa région natale pour y combattre la Garde Noire et mener une… euh… affaire familiale, poursuivit Galatea. Quant à Ithil, tu es au courant ? L’Ordre G-Man va l’obliger à suivre une formation chez eux. Le Général Lance les a seulement convaincu d’attendre que la situation soit stabilisée à Johkan.

- Oui, j’en ai entendu parler, confirma Solaris. Il a accepté ?

- Bah, c’est ça ou être interdit d’utiliser ses pouvoirs G-Man. Comme Ithil ne veut pas poser de problème à notre futur pays, qui sera en quelque sorte l’héritage d’Erend, il va obtempérer.

- Hum… Au final donc, même si la X-Squad est maintenue, il ne va pas rester grand monde dedans, résuma Solaris.

- Bertsbrand serait bien capable de former un trio avec Anna et Goldenger, ricana Galatea. Je les vois bien apparaître à chaque fois en grande pompe, avec lumières et paillettes et en récitant une espèce de devise…

Comme s’ils les avaient entendu, le trio en question entra dans le dortoir. C’était en effet courant de les voir ensemble, ces trois là. Goldenger admirait Bertsbrand car il le prenait pour un super héros ( et Bertsbrand ne faisait rien pour le persuader du contraire). Quant à Anna, son boulot consistant à être son assistante et la vice-dirigeante de la X-Squad la poussait à demeurer avec lui la plupart du temps. Mais ni Galatea ni Solaris n’étaient aveugles. Anna avait beau être tranchante avec lui et lui donner quelque coups de temps à autre, elle ne donnait pas l’impression d’être avec Bertsbrand par obligation.

Il y avait aussi ce que Bertsbrand avait fait lors de la prise de Doublonville. Il était allé parler au père d’Anna, le colonel Kasai Tender, pour le forcer à se rendre, et l’avait également capturé en vie, alors qu’il était très peu disposé à se laisser faire prisonnier. Même si la décision de Bertsbrand avait raccourci encore plus la bataille, le général Lance lui avait passé un savon pour ne pas s’en être tenu aux ordres. Et même si Anna tentait de le cacher, elle n’aurait pas souhaité que son père trouve la mort, et elle était donc reconnaissante envers Bertsbrand.

- Ah, vous êtes là, fit le commandant de la X-Squad. Regardez un peu ce que je vous apporte : les nouveaux uniformes ultra-swag de l’unité !

Il passa devant le grand poster de Galatea représentant Godbert Mandersbrand avec une grimace, comme s’il était indisposé par sa vue, puis posa deux uniformes intégraux sur le lit. Solaris et Galatea les regardèrent avec curiosité.

- Ils vous plaisent ? Forcément que oui. J’ai ajouté mon grain de sel en donnant des consignes aux couturiers.

- Et pourquoi on devrait changer d’uniforme maintenant ? S’agaça Galatea. J’aimais bien celui que je porte.

- Le changement, c’est maintenant, comme disait l’ancien président de Kalos, répondit Bertsbrand. La Team Rocket ne sera plus seuleument qu’un vague allié que la Confédération tolère. Elle sera officialisée par le nouveau pays qui verra le jour demain, et y prendra une part importante. Autrement dit, fini la clandestinité ! Nous aurons un vrai statut, une vraie fonction, et une pleine reconnaissance légitime.

- Oui, tout ce pour quoi Madame Boss s’est toujours battue dans l’ancienne Team donc, précisa Anna. Elle vient de nous briefer, et était assez satisfaite. Tant que la X-Squad continuera d’exister, elle servira officiellement le nouveau gouvernement. Il fallait donc de nouveaux emblèmes sur l’uniforme, et un changement de couleur pour que ça aille avec le drapeau du nouveau pays.

Effectivement, fini le blanc avec un R rouge de la vieille Team Rocket, ou le noir avec un petit R d’un côté et le sigle de la Confédération de l’autre. Ces nouveaux uniformes étaient bleu ciel, avec un gros X brodé en cuir au centre, légèrement plus foncé. Derrière le X, on distinguait le R de la Team Rocket, et sur la position du cœur, il y avait le drapeau miniature du successeur de la Confédération, qui verrait le jour demain.

Ce drapeau au fond jaune représentait une sorte d’oiseau blanc, peut-être un Lakmécygne, symbole de paix. Le corps de l’oiseau était lui une Pokeball, et tout autour, il y avait de petites étoiles bleues, chacune symbolisant tous les pays qui fusionneront en un seul. Le drapeau de l’avenir, de la paix et de l’innocence, selon Eryl. Et s’il n’y avait dessus que onze étoiles pour le moment, l’objectif serait d’en ajouter le plus possible au fur et à mesure. Les initiales du pays étaient brodés sous le drapeau. Trois lettres. Pas une de plus. F.A.L. Un acronyme qui verrait officiellement le jour demain, et qui était censé durer le plus longtemps possible, en tant que grande nation unie qui serait le rempart de la paix dans le monde.

La Fédération des Alliances Libres allait naître demain.