Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Insecticide de Manaphew



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Manaphew - Voir le profil
» Créé le 14/10/2017 à 13:05
» Dernière mise à jour le 29/10/2017 à 11:33

» Mots-clés :   Alola   Famille   Présence de personnages du jeu vidéo   Slice of life

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre I : Aeshnidae
La première chose qui le marqua quand il arriva, ce fut les buildings. Il y en avait tellement qu’il n’arrivait pas à les compter et ils étaient tellement hauts qu’il peinait à en voir le bout. Puis, il remarqua le bruit. Des véhicules de différentes couleurs circulaient sur la route, dans un concert de klaxons, de pneus qui crissent et de bruits de moteur. Mais ce n’était pas cela qui faisait le plus de vacarme. C’était les gens. On entendait des enfants qui pleuraient, probablement à cause de leurs parents qui criaient, à moins que ce ne fut l’inverse. Des hommes bavardaient bruyamment à la terrasse des cafés, tandis que des jeunes gens s’extasiaient devant les vitrines colorées remplis de vêtements, tous plus coûteux les uns que les autres. La ville était pleine de vie, et cela agaçait profondément Hector.

Si Hector n’aimait pas Doublonville, c’était en parti à cause de l’agitation permanente de la grande ville. Il y avait trop de gens, qui étaient tous beaucoup trop pressés, comme s’ils essayaient de rattraper le temps qui s’enfuyait à chaque fois, inaccessible. On était très loin du calme permanent qui régnait à Ecorcia, sa ville natale. La ville d’origine d’Hector était considérablement plus petite : d’après ses souvenirs, Doublonville était au moins cinq fois plus grande. Donc forcément, plus petite ville, moins de bruits. De plus, Ecorcia n’avait aucun building, juste des petites maisons qui ne dépassaient pas deux étages. La densité de population était donc beaucoup plus faible à Ecorcia, ce qui la rendait plus calme et moins active. Hector, qui était habitué à ce calme, supportait mal l’effervescence de la grande ville. Mais malheureusement, il n’y avait aucun aéroport dans sa ville natale.

Le jeune homme détourna les yeux de la vitre et regarda le chauffeur de son taxi. C’était un homme trapu, habillé de la manière standard des chauffeurs de taxi à Doublonville : veste et pantalon noirs. Les mains de l’homme étaient imposantes, et pendant un court instant, Hector eut peur qu’il ne brise le volant avec celles-ci. Le conducteur avait un crâne dépourvu de cheveux, et Hector fut momentanément pris d’une envie de le toucher. Il avait toujours été très curieux à ce sujet : quelles sensations pouvait-on ressentir sous nos doigts lorsqu’on touchait un crâne chauve ? Le jeune homme avait toujours été friand des sensations qu’on pouvait ressentir en touchant une chose inédite. Depuis qu’il était tout petit, il adorait toucher tous les trucs un peu bizarres qui lui passaient sous la main. Il aimait à penser que c’était pour cela qu’il était devenu spécialiste des Pokémon de type Insecte. Il posa machinalement sa main sur sa ceinture, là où se trouvait habituellement la Pokéball de son Cizayox, et les événements récents lui revinrent en tête. Hector essaya vainement de les chasser de son esprit, mais celui-ci luttait. Le jeune homme avait perdu. Et cela le rendait profondément triste.

Heureusement, la voix de l’homme chauve le ramena à la réalité. Bizarrement, elle était plutôt douce et posée, alors qu’Hector s’attendait à une voix puissante et rauque. Plongé dans ses pensées, il n’avait pas compris ce que le conducteur lui avait dit, mais en regardant sur sa droite, le jeune entomologiste remarqua que le véhicule se trouvait devant l’aéroport. Hector remercia l’homme et sortit du taxi.

Hector inspira une grande goulée d’air, chose qu’il regretta très vite. L’air de Doublonville n’était certainement pas l’air frais d’Ecorcia. Non, ici l’air était pollué par l’activité industrielle. Le jeune homme toussa et sortit sa valise du coffre de son taxi, avant de se diriger frénétiquement vers l’entrée, le bruit des roues de sa valise martelant le sol dans un bruit sourd et répétitif.

Les portes automatiques s’ouvrirent pour le laisser passer, et le jeune homme pénétra dans un immense hall. Tout comme à l’extérieur, les gens semblaient tous pressés ici. Ils couraient dans tous les sens, comme des Fermite qui cherchaient à fuir un Aflamanoir. Décidément, Hector n’aimait pas du tout cette ambiance. Il chercha des yeux le nom de son vol sur les panneaux lumineux géants. Il y avait un nombre ahurissant de destinations, et toutes étaient écrites en grandes lettres capitales orange. Féli-Cité, Illumis, Cimetronelle, Méanville, Parsemille et bien d’autres encore qu’Hector ne connaissait même pas. Puis il repéra sa destination. Ekaeka. Vol 243. Le jeune homme acheta son billet et se dirigea vers la file d’attente devant le tapis roulant qui emmenait les valises vers la soute de l’avion.

Il y avait deux personnes devant lui. La première était un homme d’une quarantaine d’années, des cheveux noirs laissant apparaître un crâne dégarni. Sa chemise à fleurs qui retombait son ventre rond, son short marron ainsi que ses lunettes de soleil lui donnaient un air de vacancier. Ce qu’il était probablement. Il souleva sa valise et la posa sur le tapis roulant avant de s’en aller en marchant rapidement. La seconde personne était une jeune femme qui devait avoir plus ou moins le même âge qu’Hector, qui venait de fêter sa vingtième année. Elle avait des cheveux blonds qui descendaient jusqu’à la moitié de sa nuque, ce qui était plus court que ceux du jeune entomologiste. Puisqu’elle lui tournait de dos, Hector ne voyait pas totalement son visage. Hector remarqua qu’elle avait les bras et les jambes aussi fins que les pattes d’un Migalos. Elle s’avança vers le tapis roulant, et essaya de soulever sa valise, mais elle semblait ne pas y arriver. Le jeune homme profita de l’occasion et se précipita pour l’aider. Effectivement, la valise de la jeune femme était plutôt lourde, et même Hector peina à la soulever. Mais finalement, il arriva à la poser sur le tapis roulant. Son regard violet croisa celui de la jeune femme : elle avait les yeux bruns, et un visage agréable à regarder. Elle articula un bref « merci » et tourna les talons. Hector la regarda s’éloigner, un peu déçu, puis déposa sa propre valise.

Il y avait encore une trentaine de minutes à patienter avant de pouvoir monter dans l’avion. Hector pensa à ses Pokémon Insecte. Les Pokéball étaient interdites dans les avions, pour des raisons de sécurité. Imaginez si un dresseur imprudent laissait sortir son Wailord de sa Pokéball. Par conséquent, il avait été obligé de les laisser dans sa valise, ce qu’il n’aimait pas. Sans elles, il se sentait nu comme un Chenipan.

Hector était dans le grand hall d’attente. La plupart des passagers patientaient sur des chaises en lisant diverses revues, comme s’ils étaient dans la salle d’attente chez leur médecin. Certains marchaient, pensant que le temps passerait plus vite ainsi. Il repéra l’homme à la chemise à fleurs, mais ne vit pas la jeune femme aux cheveux blonds. Il s’installa à côté d’une femme qui lisait une revue qui avait sur sa page de couverture la dernière coordinatrice Pokémon à la mode à Johto.

L’heure d’embarquer dans l’avion arriva. Hector se dirigea vers l’entrée B, celle qui était inscrite sur son billet. Quand il arriva à sa hauteur, il le tendit à l’hôtesse de l’air qui régulait le trafic. Celle-ci le dévisagea quand elle remarqua le nom inscrit sur le billet. En sa qualité d’ancien Champion d’arène, Hector jouissait d’une certaine renommée à Johto. Pour pouvoir voyager incognito, il avait même teint ses cheveux habituellement violet en brun, et avait troqué ses habituels habits de scout contre un simple maillot gris et un pantalon de la même couleur. Il adressa un petit sourire à l’hôtesse qui lui montra l’entrée de sa main gauche. Hector arriva dans un couloir, et au bout, une autre hôtesse qui surveillait que les passagers montaient bien dans l’avion.

Hector fut ravi de voir que sa place était à côté d’un hublot. C’était la première fois que le jeune homme montait dans un avion et il avait entendu dire que la vue d’en haut était absolument superbe. Deux personnes âgées, qui étaient probablement mariées, prirent les places à sa droite, sans prêter attention au dresseur. Après trente minutes d’attente, la voix du pilote se diffusa à l’intérieur de l’avion, annonçant le décollage imminent. Hector ne redoutait pas spécialement ce moment. Il avait toujours apprécié les manèges à sensations, et le décollage d’un avion ne devait pas être plus terrible. Finalement, il fut même déçu. On ne sentait presque pas l’avion quitter le sol pour partir dans les cieux.

La durée du vol était d’environ 7h30. Pour passer le temps, Hector avait acheté un livre sur les Pokémon Insecte d’Alola. Ils étaient au nombre de neuf à ne vivre uniquement à Alola. Il y avait tout d’abord Larvibule, et ses évolutions, Chrysapile et Lucanon. Hector aimait beaucoup le Pokémon Scarabée. Il dégageait une sensation de puissance que l’entomologiste adorait. De plus, il était capable d’utiliser des attaques puissantes, comme Bourdon ou Élécanon. Ensuite, il y avait Bombydou et son évolution, Rubombelle. Tous les deux étaient extrêmement mignons. Il y avait aussi Sovkipou et son évolution, l’impressionnant Sarmuraï. Celui-ci était le seul Pokémon capable d’utiliser la puissante attaque Escarmouche. De plus, le talent de Sarmuraï était unique aussi : Repli Tactique, qui lui permettait de revenir dans sa Pokéball après avoir subi un certain nombre de dégâts. Hector n’avait encore jamais vu de Sarmuraï en action, et il savait qu’il aimerait beaucoup en affronter un, avec son Cizayox. Voire pourquoi pas, en capturer un. Seulement, les Sovkipou étaient plutôt rares et difficiles à attraper. En temps normal, cela ne l’aurait pas déranger, mais Hector ne pouvait rester à Alola qu’une seule semaine.

Enfin, les deux derniers étaient Araqua et son évolution Tarenbulle. Hector trouvait Araqua adorable, presque autant qu’un Mimigal, qui était pour Hector le Pokémon le plus chou de tous les Pokémon connus. Tarenbulle était un peu moins mignon, certes, même si Hector le trouvait tout de même très beau. Comme Sarmuraï, il avait un talent qu’il ne partageait qu’avec sa pré-évolution : Aquabulle. Ce talent permettait de réduire la puissance d’une attaque de type Feu, mais aussi d’empêcher la brûlure et de doubler la puissance des attaques de type Eau. Ce talent était vraiment exceptionnel, et c’était l’une des raisons de la venue d’Hector à Alola.

Personne n’ignorait qu’il y avait huit Champions d’arène à Johto. Mais beaucoup de personnes ignoraient comment ils étaient désignés. Quand la Ligue Pokémon a été créée, entre Kanto et Johto, Johto avait voulu avoir ses huit arènes, comme c’était le cas à Kanto. Huit dresseurs, tous spécialisés dans un type, avaient été choisis pour être Champions d’arène. Il y avait deux façons de devenir Champion par la suite. La première, c’était en étant nommé par le précédent Champion, dans ce qu’on appelait le « Testament du Champion ». Si le Champion décidait de se retirer, ou s’il mourait, la personne nommée dans son Testament devenait Champion, si elle le désirait et qu’elle était spécialisée dans le même type que le Champion sortant. La seconde, c’était en battant le précédent Champion dans un combat total. Pour pouvoir prétendre affronter un Champion dans ce cas de figure, il fallait posséder les huit badges de la région et être spécialiste du même type que le Champion. Une seule et unique tentative. Une victoire, et vous deveniez le nouveau Champion. Une défaite, et on vous oubliait. Un Champion battu pouvait retenter sa chance pour récupérer son titre, sans avoir besoin de posséder les huit badges, mais dans un délai de dix jours. Là aussi, une seule et unique tentative.

Un homme du nom de Haga était venu à l’arène et avait défié Hector, il y avait maintenant deux jours. C’était la première fois qu’Hector avait fait un combat aussi important, pour son titre d’arène. Il était devenu Champion suite au décès brutal de son père, quand le jeune homme avait seulement seize ans. L’arène était l’héritage de son père. Et un homme était venu pour tenter de lui voler. Et il avait réussi. Jamais Hector ne s’était senti aussi misérable après une défaite.

Hector était déterminé à battre Haga, et c’était pour cette raison qu’il se rendait à Alola. Il avait besoin de plus de puissance. Il lui fallait un Tarenbulle, qui grâce à son talent serait capable de vaincre le puissant Pyrax d’Haga. Il lui fallait aussi une Insectozélite. Hector avait entendu parler de la puissance des attaques Z, et il savait que cela pouvait l’aider à vaincre Haga. Enfin, il avait entendu parler des Pokémon dominants. Des Pokémon plus gros et plus puissants que la normale. L’entomologiste savait qu’il existait un Lucanon dominant, quelque part à Alola. Il allait le trouver. Il allait le capturer.

Ce furent les ronflements du couple à côté de lui qui firent remarquer à Hector qu’on était en pleine nuit. Il essaya de regarder par le hublot, mais il ne voyait pas grand-chose, excepté du noir à perte de vue. Comme pour le décollage, Hector fut déçu. Il ferma les yeux, et il s’enfonça dans un sommeil profond.

Il rêva cette nuit-là. De son père. Il avait était emporté par la maladie en moins de deux mois, alors qu’il n’avait que quarante-six ans. Hector le voyait devant lui, même si son visage était flou. Le jeune homme remarqua qu’il n’arrivait plus à se remémorer totalement le visage de son père, et cela lui serra la poitrine. Le visage flou articula quelque chose, qu’Hector ne comprit pas. Il lui demanda de répéter, mais son père fit volte-face et commença à s’éloigner. Hector voulut le suivre, mais ses jambes refusèrent de bouger. Hector voulut l’appeler, mais sa bouche refusa de s’ouvrir. Bientôt, son père avait disparu, et Hector était seul, si seul…

Hector se réveilla en sursaut. Il ne savait plus où il se trouvait. Il tourna la tête sur sa droite, et il vit un inconnu qui le dévisageait bêtement. L’inconnu était âgé. Il sembla dire quelque chose, mais Hector n’y prêta pas attention. Il tourna la tête sur sa droite : il y avait une fenêtre. Non, pas une fenêtre. Un hublot. Hector se rappela alors qu’il était dans un avion. Puisqu’il pouvait voir le sol, Hector en déduisit que l’appareil avait atterri. L’inconnu sur sa droite était debout, derrière une femme, et ils attendaient pour partir. Le cauchemar du jeune homme lui revint en tête. Il avait vu son père, mais celui-ci l’avait quitté. Peut-être était-il déçu par la médiocrité de son fils.

L’aéroport d’Ekaeka était identique à celui de Doublonville. Hector eut tôt fait de se diriger vers l’endroit où était déchargées les valises. Il y avait un gigantesque tapis roulant central, et les valises étaient déplacées, attendant leur propriétaire. Hector reconnu la valise de la femme qu’il avait aidé lorsqu’elle passa devant lui. Il se demanda ce qu’elle pouvait contenir pour être aussi lourde. Probablement une multitude de vêtements et d’accessoires en tout genre.

La valise d’Hector fut l’une des dernières à arriver. Évidemment, ce n’était pas drôle sinon. Hector l’attrapa au vol. Sans même attendre, il l’ouvrit. Elle contenait suffisamment de vêtements pour le temps du séjour : maillots, shorts, chaussettes et caleçons, ainsi que le nécessaire de toilette et une paire de chaussures de rechange. Il y avait aussi des Filetball, qui serviraient à Hector à capturer un Tarenbulle et le Lucanon dominant. À côté se trouvaient les Pokéball d’Hector, son bracelet de Méga-évolution, et sa Méga-gemme. L’entomologiste installa les Pokéball sur sa ceinture et passa son bracelet autour de son poignet gauche. Il plaça la Cizayoxite dans l’encoche, puis il continua à fouiller. Il trouva enfin ce qu’il cherchait. La photo de son père. Il regarda son géniteur dans les yeux. Et là, il formula une promesse. Il allait récupérer son héritage.