Magical Girl de Flageolaid

Fait étrange, ce jour-là les rues de Méanville étaient désertes autour du Petit Terrain. Blanche Fragile ne semblait pourtant pas s'en inquiéter. Elle marchait gaiement tout en rêvant du beau professeur de tennis qu'elle venait de quitter.
L'adolescente ne prêtait attention ni au silence oppressant, ni aux formes menaçantes qui se dissimulaient dans l'ombre. Même les Poichigeons sauvages prenaient la fuite à tire-d'aile, pressentant un danger réel et imminent.
Car derrière l'innocente magicienne se tenait l'odieux Okutank Tackle, ennemi juré de la JLU tout juste évadé de prison.

Ancien catcheur connu pour l'allonge incroyable de ses bras, O'Tackle avait suivi ses mauvais penchants pour la bagarre et les dessins animés pervers jusqu'à se retrouver à travailler pour la mafia. Sa carrière de malfrat prit fin lors d'un casse foireux dans un laboratoire de bio-technologie.
En effet, cherchant à fuir la police, O'Tackle avait plongé dans un bassin rempli de produits toxiques où des Octillerys génétiquement modifiés barbotaient tranquillou. Par un miracle inexpliqué de la science, l'ex-catcheur en ressortit sous les traits d'un monstre mi-humain, mi-Octillery, doté d'une force et d'une perversité hors du commun.
Voilà à peu près pour la petite histoire des origines de Okutank Tackle, qui ressemble à celle de la moitié des super-vilains créés entre les années 40 et les années 80.

Surgissant soudain de l'ombre, le vilain captura la petite Blanche Fragile à l'aide d'un de ses nombreux tentacules rouges. L'adolescente cria à la vue de ce monstre humanoïde haut de trois mètres, tout en muscles et en ventouses qui la regardait avidement en bavant.

« AU SEECOOOOUUUUURRS !!!!! hurla-t-elle avant de s'évanouir.
- GRRRROOOOAAAAAHH !!!! lui répondit-il. »

Tout en beuglant des sons monosyllabiques, O'Tackle se mit à détruire tous les immeubles aux alentours, sauf un, au sommet duquel se tenait un sinistre Archéduc. Le Pokémon Plumeflèche jeta un regard mauvais sur Méanville, puis se retourna vers ses invités qui venaient de le rejoindre.
Deux hommes à la mâchoire carrée entourait un personnage corpulent au visage gras et menaçant. D'un petit geste de la main, Remigio Toreno, le criminel le plus craint d'Unys, ordonna à ses hommes de s'éloigner. Il voulait papoter posément avec son nouvel associé.
L'Archéduc appartenait à la Justice League of Unova. On le connaissait sous le nom d'Oliver Queer. Voilà, vous captez enfin le lien avec le chapitre précédent.
Le traître regarda le mafioso s'approcher avec incrédulité : Toreno portait un costume trois pièces... rose !!! Oliver Queer ne put s'empêcher de démarrer la conversation avec une pointe d'ironie :

« Vous faites partie de la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes ?
- Buongiorno Olivère. No, pourquoi vous mé démandez oune chose pareille ?
- À cause de la couleur de votre costard ! ricana l'Archéduc. Vous n'aviez rien de plus discret à enfiler pour cette entrevue ?
- Ma, c'est la faute dé la nouvelle femme dé ménage, ça ! Elle a lavé mon costumé blanc avé la robe rouge dé ma femme !
- Elle n'est pas très futée.
- Jé sais. Jé l'ai engagé perché elle a oune beau cou.
- Une beaucoup ? répéta Oliver. Mais ça ne veut rien dire !
- No, oune beau... cou.
- Un beau cou ? Chacun son truc. Entre nous, comment vous déterminez la beauté d'un cou ?
- Ma il culo, Olivère ! s'emporta le vieux criminel.
- Ah, un beau cul ! Avec le recul, c'est vrai que ça tombe sous le sens. Mais si vous parliez correctement, nous n'aurions pas de problème de compréhension. »

Toreno fit craquer les jointures de ses doigts boudinés, l'air de dire qu'à la prochaine réflexion raciste de ce genre, le piaf de type Plante se prendrait un joli gnon dans le bec.



Entre deux combats, Inezia alla aux nouvelles auprès d'une Magical Girl arrivée six mois plus tôt. La championne s'était aperçue que de nombreuses filles avaient quitté l'arène précipitamment et voulait en connaître le raison.
La jeune mage lui apprit qu'un monstre ravageait le quartier voisin et qu'il tenait Blanche Fragile en otage. Sori-Yuma les avait vu alors qu'elle sortait s'acheter des clo... des cloches pour décorer sa chambre. (Ouf, bon rattrapage !)
Sans perdre un instant, Sonia avait rassemblé les meilleures Magical Girls présentes et s'apprêtait alors à lancer une attaque contre l'horrible créature afin de sauver leur amie. Inezia remercia la petite et regagna le centre de l'arène, non sans éprouver un mauvais pressentiment, ce qui est toujours justifié dans une fiction.

Sonia et les quinze Magical Girls qui l'accompagnaient se hâtèrent dans les rues de Méanville, luttant contre la marée des habitants qui fuyaient Okutank Tackle. La magicienne rousse avait un plan en tête pour gagner du temps. En fait, c'était le même plan que d'habitude, mais comme elle n'affrontait que des pervers, cela fonctionnait à chaque fois. Hypnotiser l'ennemi avec la scène de transformation.
En effet, la cinématique de transformation des Magical Girls restaient une de leurs armes les plus puissantes. Ce clip d'une minute environ pouvait arrêter les balles, éteindre des feux, maîtriser la gravité, éviter les catastrophes naturelles, stopper les guerres, guérir la faim dans le monde et surtout faire saigner du nez des méchants qui ne pensent qu'en-dessous de la ceinture.
Puisque l'on évoque la tendance toute nippone d'assimiler saignement nasal et excitation sexuelle, voici matière à réfléchir : un japonais qui se prendrait un coup de poing en plein milieu du visage et qui se mettrait par conséquent à pisser le sang, serait-il considéré comme un masochiste par ses concitoyens ?

Le fond aux couleurs saturées et la musique épileptique envahirent le champ du réel et, pour la première fois, seize Magical Girls enfilèrent leur uniforme sexy en même temps, sur le même écran. Et en 3D, en plus !



Les bourrelets de Ray Toreno vibraient au rythme effréné de cette électro J-Pop venue de nulle part. Apparemment, le parrain de la mafia appréciait la musique. C'était bien le seul.
À sa droite, Oliver Queer songeait à son plan génial d'avoir mis Scott sur écoute. C'est ainsi qu'il s'était rapproché du mafioso et qu'il avait appris que le Miaouss partait pour Rivustel. Grâce aux ressources de Toreno, il avait fait évader Okutank Tackle durant la nuit et lui avait donné quelques instructions.
L'Archéduc prévoyait de libérer d'autres méchants de ce calibre, de façon à épuiser la JLU quand elle rentrerait de sa mission interplanétaire. Mais pour le moment, il voulait voir O'Tackle à l'œuvre contre les Magical Girls. Il était prévu que Toreno, Tackle et lui se partagent les magiciennes capturées.
Le mafioso, tant qu'on parle de lui, crut le moment idéal pour se venger des précédentes railleries de son associé :

« Au fait Olivère, jé mé démandé perché vous voulez touer les autres héros ? Est-ce qu'ils ont trahi votré ville ?
- Ha ha, lâcha l'Archéduc sans humour. Alors premièrement, ce n'est pas drôle et deuxièmement, ce ne sont pas vos oignons ! Je vous en pose, moi, des questions ?
- Ma, jé vous en prie, le nargua Toreno.
- Euh... là je n'ai rien qui vient spontanément. Ah, si ! Juste par curiosité, vous comptez faire quoi avec les gamines capturées ?
- Jé vé leur démander poliment de mé conduire dans leur pays magique. Et si elles né parlent pas...
- Vous leur ferez une offre qu'elles ne pourront pas refuser ?
- Olivère ! Cé sont les bandits dans les films qué parlent commé ça ! Et vous, qu'avez-vous prévou ?
- Une petite dissection, répondit Queer avec un sourire mauvais. Je suis curieux de savoir comment leur magie fonctionne, biologiquement parlant.
- Et notre ami Okoutank Tackel ? Qué va-t-il faire dé ses Magical Girls ?
- Quand je lui ai posé la question, il m'a parlé de "hentai" et de "tentacles" entre autres, mais j'ignore ce que cela signifie.
- Ma, lé hentai jé connais. Jé m'en souis fait ouné hier matin en mé rasant. Régardez. »

Toreno écarta alors avec deux doigts la masse de chair flasque qui pendait sous son menton, jusqu'à ce qu'une fine coupure rouge apparaisse parmi l'amas de lipides que formait son cou. Oliver Queer l'inspecta avec un mélange de curiosité et de dégoût.



Vêtues de leurs tenues affriolantes et armées de leurs baguettes magiques, Sonia et sa bande pouvaient lancer leur impitoyable assaut contre le monstre rouge, dégoulinant de bave qui retenait Blanche prisonnière. Après une minute de matage d'adolescentes à moitié nues, Okutank Tackle voyait la vie en rose, il ne remarqua même pas les Magical Girls qui attaquaient.
Celles-ci invoquèrent leurs meilleurs Pokémons et puisque vous n'êtes pas pressés, on va en dresser la liste exhaustive. Alors, dans le désordre, il y avait un Milobellus, trois Floettes, deux Mimantis, deux Caninos, un Strassie, deux Pijakos, un Delcatty, cinq Évolis, un Iguolta, deux Cotovols et aucun Pokémon de la cinquième génération alors même que la scène se déroule à Unys. Franchement, c'est un scandale !
Les jeunes mages usèrent de leurs sorts les plus glamours, tandis que leurs compagnons, listés ci-dessus, lançaient les attaques suivantes (à nouveau dans le désordre, essayez de retrouver qui fait quoi) : Feuillage, Babil, Vibraqua, Rayon Gemme, Vent Féerique, Balle-graine, Dernier Recours, Charge, Chant Canon, Copie, Vive-attaque, Retour, Rebondifeu, Feuillemagik, Rebond, Torgnoles, Façade, Bélier, Queue de Fer, Plaquage et Parabocharge.

Leurs assauts combinés frappèrent de plein fouet la créature tentaculaire, tout en évitant de toucher la pauvre Blanche, toujours inconsciente. Pourtant, Okutank Tackle en resta de marbre, comme Cyrlight en lisant Epic Fail.
Bien qu'à moitié Octillery, le monstrueux super-vilain ne possédait pas le type Eau pour autant. Ou plutôt, il ne l'avait que quand ça l'arrangeait. Aussi les attaques Pokémons ne lui faisaient que des dégâts neutres. De plus, Oliver Queer lui avait offert un dispositif de technologie futuriste lui permettant d'absorber les attaques non physiques.
Tous les pouvoirs des Magical Girls restaient inefficaces contre lui. O'Tackle se réveilla alors de sa langueur avec un « BBRRRRUUUUAAAAHHHH !!!! » peu amical.



Queer se délecta du spectacle avec un plaisir non feint. L'attaque frontale des adolescentes en mini-jupes n'avait servi à rien. Celles-ci regardaient leur opposant avec crainte.
Tandis que Remigio ouvrait un paquet de taralli al finocchietto, l'Archéduc parlant se moqua des Magical Girls :

« Elles ne peuvent rien contre lui ! Ha ha, RT si t'es content ! Mais j'y pense, ce sont vos initiales RT. Trop drôle !
- Ma, pas tout à fait. J'ai oune secundo prénom, Tarcisio.
- Vous voulez dire que vos initiales sont RTT ? l'interrogea Oliver avec incrédulité avant de ricaner. C'est tellement pathétique !
- Vous voulez qué jé parle dé vos initiales, pét-être ?
- Allez-y ! Mes initiales sont OQ, il n'y a rien de drôle là-dedans.
- Ma si, c'est cé qué j'ai dit au médécin quand il mé démande où j'ai mal ! répliqua Ray Toreno avant d'avaler goulûment quelques taralli.
- Espèce de sale...
- Vous né pouvez pas mé test ! J'ai fait plouss des choses horribles qué vous dans ma vie !
- Vraiment ? fit Oliver, excédé par l'attitude de son associé. Moi, un jour, alors que Stairway To heaven passait à la radio, j'ai zappé sur une autre station !
- Santa madre di Arcéouss !!!
- Pendant le solo de guitare en plus.
- Ma Olivère, il né faut dire des choses commé ça ! À mon âge, lé cœur il pé s'emballer. »

Pour se remettre de ces émotions fortes, Toreno engloutit d'un trait le reste de son paquet de biscuits aux graines de fenouil.



Sonia n'oserait jamais se l'avouer, mais elle aimait les situations désespérées. Devoir puiser dans ses dernières ressources physiques et mentales pour triompher de l'adversité lui procurait une joie intense. Où était donc passée la petite fille timorée qu'elle était à huit ans ?
Qu'importe, elle n'avait pas besoin de cette gamine-là pour le moment ! Sonia menait ses troupes contre un meurtrier sans pitié, elle n'avait pas le droit d'hésiter ou d'avoir peur.
Son cerveau carburait à fond pour trouver un plan B. En une demi-seconde, Sonia analysa le terrain, la morphologie de l'ennemi, les forces de ses alliées et conçut un nouveau plan d'attaque.

« Écoutez-moi bien, on va séparer en trois groupes. Vesper, Stella, Claire, Candice, Eily et Magnolia, contournez la pharmacie et prenez-le à revers !
- GGGAAAAAAAAAAARRRHHH !!! intervint l'ignoble en secouant Blanche.
- Héléna, Lizz, Julie, Connie, Lætitia et Sori-Yuma, allez vous poster près du magasin là-bas et attendez mon signal !
- OK !
- Les autres, suivez-moi ! »

Finalement, plutôt que se casser le cul à trouver des prénoms, il suffit de pomper dans les fics des autres, ça va plus vite !
Les Magical Girls suivirent le plan de Sonia qui consistait à lancer trois assauts simultanés mais selon trois angles différents, de façon à exploiter toute brèche dans la défense de l'ennemi.
Le groupe de Sonia eut pour tâche d'attirer O'Tackle à l'endroit où il serait le plus exposé. Ce ne fut pas spécialement difficile pour elle d'y parvenir, le vent n'eut qu'à soulever délicatement leurs jupes trop courtes pour attirer toute l'attention du monstre.



Il y a toujours un moment où une discussion dérape. Toujours.

« Vous savez Ray, quand on y réfléchit bien, si on arrondit à l'entier supérieur, au fond, on se déplace tous à un pourcent de la vitesse de la lumière.
- C'est cé qué jé dis tous les jours à ma femme, ma elle réfouse dé mé croire.
- Ah, les bonnes femmes !
- Si. En plouss, j'ai fait les calcouls. Il nous faut oune pé moins dé quatorze heures per atteindre lé soleil à pied.
- Dingue ! »

Ensuite, ils se mirent à causer de leur émission de télé-réalité ASMR préférée.



O'Tackle venait d'atteindre une zone dégagée au croisement de deux avenues. En outre, la destruction de plusieurs bâtiments par ses soins le rendait encore plus vulnérable. Les groupes de Magnolia et de Sori-Yuma se tenaient prêts à l'attaquer par derrière et sur le côté.

« GGGRRRROOOOAAAAHHHH !!!!!!
- Oh, ta gueule, murmura Magnolia Magus qui disait tout bas ce que les autres pensaient tout fort. »

Le groupe de Sonia, qui semblait fuir devant l'ignoble créature rouge, fit tout-à-coup volte-face. La Magical Girl rousse fit tournoyer son sceptre en même temps que son Floette avec sa fleur. Elle s'apprêtait à bombarder l'ennemi quand soudain...
Ce serait dégueulasse d'insérer un autre morceau du dialogue navrant entre Ray et Oliver à ce moment-là, n'est-ce pas ?
Soudain, Okutank Tackle se servit de Blanche Fragile comme bouclier. Il la plaça entre lui et Sonia avec un sourire malsain et baveux. La Magical Girl ne put se résoudre à attaquer. Les autres filles l'imitèrent.
Profitant de ce moment d'hésitation, O'Tackle propulsa ses tentacules dans toutes les directions, capturant au passage les adolescentes stupéfaites. Seule Sonia fut assez vive pour esquiver. Son esprit aiguisé ne se laisserait sûrement pas surprendre par une tactique aussi grossière. D'un salto arrière, elle évita les ventouses du méchant.
En outre, la courte exposition de sa culotte raidit momentanément les gestes de son adversaires. Décidément, il en fallait peu pour l'exciter celui-là !

Que dire alors, quand les magiciennes qu'il tenait fermement dans ses tentacules commencèrent à se débattre en poussant des petits cris aigus si proches des exclamations orgasmiques que l'on peut entendre dans les productions du côté obscur de la japanimation ?
En pleine transe perverse, Okutank Tackle se contenta de baver abondamment et de pousser des hurlements rauques.



Du haut de son immeuble, Queer commenta la scène :

« Mais quel con, ma parole ! Ça vous excite, vous, ces gamines qui couinent ?
- Ma no, Olivère, j'ai des principes.
- Sérieusement ? ironisa l'Archéduc.
- Commé lé disait oune dé mes meilleurs amis, qué j'ai toué, paix à son âme, « Les femmes, je les aime comme mon whisky, dix-huit ans d'âge minimum ».
- J'ai rêvé où vous venez de parler sans votre accent ?
- Jé né vois pas dou tout dé quoi vous parlez. »

Et d'un claquement de doigts, le mafioso demanda à un de ses hommes de lui apporter une bouteille de Bitter, cet apéritif non alcoolisé de couleur rouge.



Okutank Tackle admirait sa petite collection de Magical Girls. Étant donné qu'il devrait partager avec Queer et Toreno, il sélectionnait les filles qu'il garderait pour lui. Il ne se préoccupait pas de Sonia qui s'était mise à couvert en attendant de trouver le moyen de sauver ses amies.
À l'instar de Blanche, certaines adolescentes s'étaient évanouies. Les autres continuaient de hurler ou d'enchaîner les insultes vexantes :

« Espèce de gros dégueulasse qui suinte de partout ! beuglait Sori-Yuma. Relâche-nous immédiatement !
- BBBRRRRAAAAAAAAHHHH !!!!
- Sale pervers !!!
- GGRRRRRR.... Euh, un instant, elle est où la tsundere ? interrogea O'Tackle.
- Qui donc ? répondirent les filles en chœur.
- La tsundere voyons ! Une brune toute plate qui se balade avec un Pokémon qui tire toujours la tronche ?
- Non, désolées, on ne voit pas de qui tu parles.
- Celle qui bosse avec la JLU ?
- Ah, Sofia ! s'exclamèrent les jeunes mages. Elle n'est plus là.
- Zut, alors. BBBBBRRRROOOOOAAAAAHHHH !!!!
- À l'aide, Soniaaaaaaaaaaahhhh !!!! »

L'intéressée serra les poings. Elle bondit hors de sa cachette, son Floette sur les talons. Puisque la magie ne fonctionnait pas contre le monstre tentaculaire, elle le combattrait au corps-à-corps ! Tant pis s'il était plus grand et plus fort qu'elle ! Sonia possédait une détermination sans faille. Elle lutterait jusqu'à la mort pour sauver ses amies et Méanville.
De plus, elle bénéficiait à présent d'un avantage sur O'Tackle, il tenait une Magical Girl dans presque tous ses tentacules. Son périmètre d'action en était donc grandement réduit.

Alors qu'elle se ruait sur l'horrible créature rouge, Sonia perçut un son lointain, mais qui se rapprochait très vite. Elle dut lever les yeux au ciel pour remarquer ce point qui chutait droit sur elle.

« iiiiivvvveeeeerrrr qqqUUUUEEEEEEEEERRRRR !!!!!!!! »

Un Miaouss masqué surgit bientôt juste au-dessus d'Okutank Tackle. D'un geste vif du poignet, il abattit le super-vilain, façon OnePunchMon. Le corps rouge et baveux tomba lourdement au sol. Les adolescentes purent alors se dégager de son étreinte.
Avant que quiconque n'ait eu le temps de le remercier, Meowthian Manhunter décolla d'un bond vers l'immeuble où se tenait le traître de la JLU. Ce dernier, tellement abasourdi par l'apparition inopinée de Scott, en resta paralysé.
Le Miaouss le plaqua violemment contre un mur et le bombarda de coup de poings ultra rapides sans s'arrêter.

« OOOLLLIIIIIVVEEEEERRR QUUEEEEEERRRRR !!!! rugissait-il.
- Ma, c'est oune comique dé répétition. Il y a deux jours, cette statoue est tombée dou ciel sour oune souper-vilain et aujourd'houi, c'est presque pareil ! ricana Toreno. Ecco, jé pense qué c'est pour moi l'ora dé partir, Olivère. Jé vous souhaite par avance oune buon rétablissément à l'hôpital. Ma jé commence à avoir faim et jé réservé al ristorante per midi. Arr... Arrivederci ! »

Normalement les mots en langue étrangère doivent apparaître en italique, mais normalement une histoire comme celle-ci ne serait pas publiée.
Toreno s'éloigna sans se presser, bientôt rejoint par ses deux hommes de main qui lui tendirent son chapeau et sa canne. Il prirent l'ascenseur pour redescendre, puis sortirent de l'immeuble. La berline noire du mafioso les attendait à quelques mètres de là.
Un des sbires alla s'installer au volant, l'autre aida son patron à s'asseoir à l'arrière. Quand la voiture eut quitté Méanville, Remigio Toreno se tourna vers son homme de main avec un sourire complice et lui dit :

« Matteo, mio figlio, tou sais, j'aurais pou faire oune jojoke, ma jé mé souis retenou.
- Vous avez bien fait patron, ce n'est pas toujours bon d'abuser des références à la pop-culture.
- Si, fit le mafioso avant que son estomac ne se mette à grogner. Oh, j'espère qué nous sommes bientôt arrivé à la trattoria Trussardi, perché jé vraiment faim ! »

Le mafioso était quand même malheureux de ne pas avoir mis la main sur une Magical Girl. Cela ne se ferait que quatre mois plus tard, lorsqu'une ado débraillée suivie d'un Fouinar argenté ferait irruption dans sa villa. Mais ceci est une autre histoire.