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Cadavre Exquis de Corpus09



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Informations

» Auteur : Corpus09 - Voir le profil
» Créé le 29/05/2017 à 19:16
» Dernière mise à jour le 05/08/2017 à 21:51

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Introduction
Ce fut par un soir de Juillet que la famille Sinatra-Pontin s’agrandit d’un nouveau membre. Un maigrelet nourrisson prématuré d’un mois ne tarda pas à faire la joie du voisinage par ses pleurs incessants. Ses parents l’avaient nommé Jean-Eudes en hommage à un quelconque ancêtre que l’Histoire ne retiendra pas.
L’enfant grandit dans un foyer aimant installé dans la périphérie de Rivamar, à quelques mètres de la mer. Peut-être pour cette raison, Jean-Eudes développa assez tôt un attrait insolite pour les créatures marines, en particulier les Magicarpe. A six ans, il surprit son entourage en affirmant haut et fort qu’un jour il pêcherait le plus gros Magicarpe que la Terre ait porté. Les adultes le regardèrent avec des yeux ronds, puis poussèrent toutes sortes d’exclamations enjouées comme lorsqu’ils s’extasiaient devant les gribouillages de son cousin de trois ans.
Dès lors, il ne s’écoula un jour sans que le gamin et sa canne à pêche faite maison ne viennent taquiner ces piteuses créatures des mers. « Ça lui passera, il faut bien que jeunesse se fasse ! » entendit-on un jour de la bouche d’un de ses oncles. Les années défilant, on finit par comprendre que cela ne lui passerait pas. Il appartenait à cette catégorie d’individus originaux qui ne font jamais rien comme les autres.

Il faut dire qu’avec le temps, Jean-Eudes avait rassemblé toute une collection de manies bizarres. Rester pieds nus dehors et ne pas quitter ses gros chaussons une fois à l’intérieur, qu’importe la saison, développer une phobie des cuillères suite à un racket de flan au caramel à la cantine, donner un nom de Pokémon Insecte à son Banshitrouye... A côté de cela, son obsession pour la pétanque semblait presque normale.
Si les excentricités intrinsèques à sa personne avaient pu générer conflits et chagrins durant ses années de collège, les choses s’étaient calmées le jour où il avait intégré cette maison de fous que l’on nomme Université, en choisissant la filière la plus insolite qui fut.

A presque vingt-cinq ans, Jean-Eudes demeurait parmi les stars de l’université de Rivamar. Personne, pas même les premières années, n’ignorait qui était ce petit rouquin au teint blafard, vêtu d’un costume trois pièces d’une couleur à vous abimer la rétine, qui traversait les couloirs du bâtiment principal d’un pas guilleret, ses chaussures et sa canne à pêche sous le bras.
Dans ses yeux, plus dépareillés que vairons, brillaient la lueur de curiosité propre au scientifique qui s’interroge perpétuellement sur le monde qui l’entoure. D’un naturel calme, Jean-Eudes était du genre à réfléchir avant d’agir, à défaut de réfléchir avant de parler. En effet, sa désarmante honnêteté le plongeait régulièrement dans des situations compromettantes.
Ce qui surprenait le plus chez ce personnage haut-en-couleur, c’était la façon dont ses proches parasitaient sa destinée, comme s’il n’était qu’un personnage soumis à des volontés extérieures et conflictuelles qui dictaient son histoire décousue.