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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 26/03/2017 à 11:07
» Dernière mise à jour le 26/03/2017 à 11:07

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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47.— SOMBRER & S'EXPLIQUER
Les premiers jours furent les plus difficiles. Se retrouver de nouveau seul, après avoir été marié et père durant plusieurs mois, lui parut insurmontable. Il eut du mal à remonter la pente. Cependant, et c'est là la force qu'ont les plus malheureux, il reprit sa vie en main.

Le travail l'aida à reprendre le dessus. Il ne voulait pas se laisser aller mais il était déjà trop tard : l'alcoolisme avait fait de lui son jouet. Il ne passait pas un jour sans boire. Après ses séances de fraîches rasades, il vidait tout son soûl, se lamentant, avant de s'endormir, fatigué d'avoir versé autant de larmes.

Otarlette, toujours au Centre Pokémon, reçut de ses visites. Là-bas, Gary, contrairement au travail où il se faisait remarquer par son sourire professionnel, restait prostré devant le lit. Heureusement, dans quelques jours Otarlette sortirait. Mais là, il ne le verrait plus.

« Ondine est ta dresseuse. C'est normal que tu retournes avec elle, disait-il, la tête basse, résigné. »

Le Pokémon ne voulait pas que sa famille se décompose. Il avait bien remarqué qu'ils ne venaient plus ensemble mais séparément. Toujours avec le même air d'enterrement chacun sur leur visage. Aucun d'eux n'avait exprimé le malaise ni les raisons de ces tristes visites qui n'arrivaient pas à remonter le moral de l'otarie.

Un jour, en sortant de la chambre, Gary croisa Daisy. Ils discutèrent un moment mais lui restait catégorique : il n'était pas prêt à revoir Ondine. Daisy lui dressait un tableau dramatique de la situation : sa sœur ne sortait plus ni ne s'alimentait correctement.

« J'ai peur pour votre enfant.
- Ce n'est pas le mien.
- Comment peux-tu être certain de ça ? C'est toi qu'elle aime. Cette photo n'est rien. Violette l'a truqué ! »

Il s'éloigna, atterré, puis revint vers elle dans un geste d'impatience.

« Je l'aurai cru si elle ne m'avait pas menti sur d'autres choses. Maintenant je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui est faux ! J'ai besoin de temps ! »

Et du temps, Violette ne voulait pas qu'il en ai. Lorsqu'elle apprit que son plan avait fonctionné, que le mari avait quitté sa femme, elle redouta que tout s'arrange trop vite. Il fallait battre le fer tant qu'il était encore chaud. Pour cela, elle attendit la visite de sa soeur cadette au sujet de ces photos tombées du ciel.

L'altercation se déroula dans les cris. Violette poussa la championne à bout pour lui faire cracher toute sa rancoeur. Elle réussit à attiser sa colère si bien qu'Ondine la frappa au visage. Elle eut ce qu'elle voulait. La première fois, les coups n'avaient pas été suffisants, Gary n'étant pas encore à terre, mais cette fois-ci, elle n'aurait pas à mentir pour revêtir l'habit de la victime collatérale.

C'est en état de choc qu'elle débarqua dans la chambre d'hôtel de ce dernier, quelques heures après l'incident. Depuis qu'il vivait seul, la seule compagnie qu'il tolérait était celle de bouteilles d'alcool avec lesquelles il cherchait consolation. Voir poindre l'aînée de sa femme à la porte ne lui fit ni chaud ni froid. Il se méfiait de tout le monde, c'est à dire de personne.

Ce jour-là, le serveur était de repos. Il resta enfermé dans sa chambre toute la journée, tentant de se délivrer du démon posé sur la commode. Maintenant qu'il allait mieux, le besoin de boire se faisait d'autant plus ressentir. La veille, il avait acheté une bouteille et avait réussi à ne pas l'ouvrir. Il s'apprêtait à le faire quand Violette toqua.

Elle entra comme une furie, montrant le coquard avec des gestes de mains tremblants. Gary la regardait s'agiter avec indifférence. Puis, après avoir simulé des sanglots, elle s'assit sur le rebord du lit, vaincue par l'incompréhension.

« Regarde ce qu'elle m'a fait ! Ça prouve qu'elle n'a pas supporté que je la perce à jour !
- Si tu le dis. »

Lui restait là, debout, les bras ballants. Il regardait dans le vide, souhaitant être de nouveau seul pour ouvrir la bouteille qu'il avait envie de boire. Violette remarqua qu'elle dérangeait. Il portait plus d'attentions à la bouteille qu'à son discours. Elle se leva, prête à le bousculer pour le réveiller.

« Non mais tu t'es vu ! Tu es une vraie loque ! Je comprend pourquoi elle a choisit Sacha ! Tu te laisses abattre. Tu es faible. Les femmes détestent ce genre d'hommes. Quand est-ce que tu vas réagir, bon sang ! »

Elle se posta devant lui si bien qu'il ne pouvait plus faire semblant de l'ignorer. Elle haussa le ton, voulant le pousser à bout.

« Être cocu ce n'est pas la mort ! Arrête de subir et fait subir ! Tu n'as pas envie de leur rendre la monnaie de leur pièce ? »

Il fronça les sourcils, se méfiant à nouveau d'elle. Qu'est-ce qu'elle mijotait ?

« Trouvons un moyen de savoir si elle t'aime encore. Je veux bien essayer de t'aider si tu y mets du tien ! »

Elle avait posé sa main sur son épaule. Il n'était pas habitué à voir une seule once de tendresse dans son regard ou dans ses gestes. Elle aussi se surprit à jouer aussi bien la comédie.

« Je veux savoir si elle m'aime plus que lui. Savoir si notre histoire n'a pas été que du vent.
- Je vais t'aider, dans ce cas. »

Il s'assirent chacun sur le lit, réfléchissant à un moyen de résoudre le problème, d'en connaître la solution. En ralliant sa cause, Violette s'innocentait de tout soupçons, elle le savait. Elle avait bien quelques idées mais préférait que cela vienne de lui. Elle aurait les mains propres. Il ne pourrait s'en prendre qu'à lui si son plan échouait. Il ne pourrait pas lui faire porter le chapeau.

« Je crois que j'ai un moyen un peu radical mais efficace pour savoir lequel, de Sacha ou de moi, elle préfère. »

Shawn Mendes – Mercy
Il lui expliqua son idée, d'abord avec une sorte d'appréhension car cela lui semblait dingue et enfreignait toutes les lois. Il était persuadé qu'avec ça il détiendrait la clé du cœur de sa femme.

Violette n'aurait pas trouvé un moyen plus insensé et se félicita que l'idée soit de lui. Il s'enfoncerait tout seul dans les ennuis si cela tournait mal. Néanmoins, elle accepta d'être sa complice ainsi que d'être aux premières loges du spectacle.

Pour fêter la résolution prochaine du problème, Gary ouvrit la bouteille, trinquant sans le savoir avec le démon qui avait tout fait pour qu'il se retrouve six pied sous terre.

• • • • • • • • • •
Il avait donné rendez-vous à Sacha en dehors d'Azuria. Il lui avait communiqué l'envie de connaître le fin mot de l'histoire. Quand il reçut l'invitation, le dresseur du Bourg-Palette prévint la championne qu'une possible réconciliation était possible. Sacha se montrerait persuasif et tout rentrerait dans l'ordre. Ondine attendait beaucoup de cette rencontre.

Son ami avait voulu rester encore ici le temps que tout s'arrange. La rouquine avait refusé qu'il repousse encore une fois son voyage à Alola. Tout était prêt pour qu'il reprenne la route en compagnie de Séréna. Elle ne souhaitait pas tout gâcher. Le fait qu'il veuille rester encore dans les parages n'arrangeait pas la situation, elle le lui avait fait comprendre sans lui en tenir rigueur. Il devait poursuivre son rêve. Celui de Sacha n'était pas encore compromis tandis que le sien, à elle, celui de fonder une famille avec l'homme qu'elle aimait, semblait aujourd'hui irréalisable. Jusqu'à cette annonce qu'elle espérait providentielle.

Le rendez-vous fut fixé la veille du départ pour Alola. Tout serait peut-être arrangé au moment où enfin Sacha partirait pour une nouvelle destination.
Il laissa ses Pokémon chez le professeur Chen, hésita un moment à emmener Pikachu avec lui. Séréna, que la seule compagnie du petit rongeur enchantait, ne vint pas l'éclairer sur l'importance ou non de le prendre avec lui. Finalement, Pikachu voulut l'accompagner, souhaitant assister à cette entrevue qu'il voulait favorable pour Ondine.

Tous attendaient quelque chose de cette rencontre. Il ne fut pas difficile d'imaginer la fébrilité des deux hommes lorsqu'ils se retrouvèrent l'un en face de l'autre. La dernière fois qu'ils s'étaient vu remontait au mariage. Depuis, Sacha avait toujours été présent dans l'ombre, jamais au grand jour. Trouver son rival en face de lui procura une vive douleur à Gary ainsi qu'une sorte de curiosité. Il cherchait, en examinant Sacha, ce que lui n'avait pas et qui avait poussé Ondine dans ses bras.

Les premiers mots furent les plus durs. Sacha jetait des regards aux alentours, gêné d'être ainsi étudié sous le courroux de l'homme trompé. Les portes de la ville se dessinaient derrière les hauts arbres.

« Il ne se passe rien entre Ondine et moi, lâcha le dresseur après avoir soupiré.
- Cette photo dit le contraire. Tout ce temps que vous avez passé ensemble n'a pas servi qu'à vous lier d'amitié. Je ne peux pas le croire. Votre relation a toujours été ambiguë, depuis que je vous connais. »

Le ton était presque conciliant. Sacha, troublé de n'entendre ni reproches ni insultes, parut se détendre. Il n'osait se l'avouer mais il redoutait un règlement de compte. Il n'en était rien.

Le discussion prenait un virage inespéré. Gary donnait l'impression d'avoir réfléchi ces derniers jours. Sa manière de se tenir, de marcher, de s'exprimer, étaient celles d'un homme posé qui avait retenu une leçon qu'on lui avait maintes et maintes fois répétée.

Au beau milieu d'une conversation qui devenait enfin sérieuse, Pikachu dressa les oreilles, sentant qu'une présence approchait. Tous entendirent un bruit de feuillages secoués. Un nuage de spore, provenant des hautes branches sous lesquels ils se tenaient, les recouvra. L'épais brouillard qui tombait ne leur permit pas de s'échapper ni de tenir debout bien longtemps. Les deux hommes s'écroulèrent, inconscients. Pikachu lança quelques éclairs dans diverses directions avant de sombrer lui aussi dans un profond sommeil.