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Bleuet fané de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 12/02/2017 à 07:35
» Dernière mise à jour le 12/02/2017 à 07:35

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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42.— FRAPPER & JOUER LA VICTIME
La silhouette de sa femme s'effaçait au petit matin. Il resta sur le perron encore un moment avant de rentrer se réchauffer à l'intérieur. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, le vide avait déjà totalement remplit la maison.

Elle avait fait son sac, l'avait laissé par terre toute la nuit à côté de la porte.
Le périple ne durait que trois jours. Il avait lui aussi préparé un petit voyage à Céladopole. Son septième badge l'attendait. S'entraîner avec ses Pokémon lui permettrait d'oublier sa jalousie et son inquiétude. Il n'avait cessé d'imaginer que le sac qu'avait préparé Ondine serait celui qu'elle prendrait pour le quitter définitivement.

Leurs aux revoir n'avaient pas été si larmoyants ; mais plutôt douloureux. Il priait pour que ce ne fut pas la dernière fois qu'il la vit. Il ne lui était même pas venu à l'esprit de la suivre pour l'espionner. Cela aurait été une haute trahison. Comme bafouer leur mariage ainsi que leur mutuelle confiance qu'ils s'étaient accordés au moment de se dire "oui".
Elle l'avait rassuré comme elle avait pu ; lui aussi l'avait tranquillisé. Il ne toucherai plus à l'alcool. Cependant, il ressentait quelque chose qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressenti : une faible mais attirante dépendance.

Il lui arrivait de passer à proximité d'un bar, de s'arrêter devant la porte entrouverte. Il humait la forte odeur des alcools se mélangeant dans d'audacieux cocktails. A chaque fois il résistait mais c'était au prix d'un grand effort. Pourquoi se saouler ? Cela résoudrait-il ses problèmes ? Il avait juste envie d'oublier ses déboires malgré le ton que prenait Ondine à le calmer dans ses frayeurs. Au lieu d'écumer les bistrots en attendant sa femme, il préférait se persuader, sans conviction, qu'elle l'aimait.

Céladopole n'était qu'à quelques heures de route en moto. Il prépara son sac avec tout le nécessaire et entreprit d'aller s'entraîner dans un parc avec ses Pokémon. Il partirait en début d'après-midi pour arriver dans la soirée pour ensuite défier Erika le lendemain.

L'entraînement fut soutenu jusqu'au bout. Gary appliqua les directives que lui avait inculqué Lucas. Dans la mémoire du dresseur, sa rencontre avec le futur champion électrique était la plus belle qu'il ai faite après celle d'Ondine.

Ces préparations rigoureuses étaient comme une réminiscence, un puits sans fond de souvenirs et de témoignage envers son ami.
La matinée fut entièrement consacrée à retrouver des tactiques offensives et défensives perdues par des semaines d’abstention. Son dernier badge Combo n'avait pas été bien dur à obtenir. Les deux champions de Sombreville s'étaient chamaillés, se prenant presque à la gorge l'un l'autre. Tropius et Lucario n'avaient plus eu qu'à cueillir Elektek et Insécateur, dépassés par les continuelles querelles de leur dresseur.

D'ailleurs, le badge était aussi atypique que l'était l'arène : un immense gymnase désordonné où deux écoles se disputaient la majorité des élèves. L'une des deux classes revendiquait la force brute tandis que l'autre prétendait la détenir. Ils détruisaient de l'intérieur l'arène. Les maîtres des lieux, bien trop occupés à se houspiller, ne remarquaient pas dans quel désordre les challengers étaient accueillis.

Après le combat, qui ne dura que dix minutes durant lesquelles les seuls mots qu'entendit Gary sortir de la bouche des champions furent des insultes réciproques, il reçut un badge qu'il crut être un jeton obtenu dans un paquet de céréales. L'emblème ressemblait à un tube de ketchup entrecroisé d'une faux d'Insécateur et d'un poing jaune symbolisant Elektek.

Il souhaitait vraiment avoir plus de difficulté à obtenir le badge Prisme de Céladopole. Erika n'était pas une championne débutante. Elle était même réputée pour être une des plus redoutable de la région.

C'est en préparant le repas du midi qu'il reçut la visite inopportune de Violette. Dès qu'il ouvrit la porte, il eu envie de la lui claquer au nez pour le simple plaisir de lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue.

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il en la dévisageant.
- C'est Ondine, répondit la sœur en sanglotant. »

Elle lui montra les bleus que lui avait fait la championne la veille. Ses bras en étaient presque recouverts. Les contusions faisait peine à voir. Ce ne fut pas le pire. Quand elle enleva les lunettes de soleil qu'elle portait, elle dévoila un énorme coquard.

« Qu'est-ce qu'Ondine à avoir là-dedans ?
- C'est elle qui m'a frappé. Hier elle est venue me trouver et nous nous sommes battues. Elle s'est jetée sur moi comme une furie. »

Il plissa les yeux, ne la croyant pas vraiment.

« J'ai presque envie de l'applaudir. Après le mensonge que tu m'a servi, ce n'est que partie remise.
- Voyons, tu ne peux pas cautionner ce genre d'actes ! Tu ne crois pas qu'elle s'est énervée parce que je t'ai appris qu'elle partait en voyage avec Sacha ? Je suis sûre qu'elle aurait aimé te le cacher.
- Ça ne te regarde pas. Elle n'a pas apprécié que tu me mentes. Moi non plus d'ailleurs.
- Mais je ne t'ai pas menti ! nia-t-elle. »

Quand il s'était effondré dans les bras de sa femme, la nuit dernière, Ondine n'avait pas dû supporter de le voir dans un tel état de décrépitude. C'est ce qu'il trouvait de plus raisonnable comme explication. Une sorte de vengeance pour le mal causé à son mari. Une pensée tendre pour sa femme le rendit plus acerbe envers Violette.

Il voyait bien le petit rôle qu'elle se plaisait à jouer et ne voulait pas la croire. Cette dernière préféra ne pas insister dans l'attente de voir germer une nouvelle graine qui porterai de nouveaux fruits qu'elle cueillerait mûrs.

Lorsque ce court entretien s'acheva, Gary retourna à table. Il n'avait plus vraiment d'appétit. Violette n'aurait pas été jusqu'à simuler ces coups. Elle était retors, manipulatrice, mais pas à ce point. Ondine ne lui avait rien dit de cette bagarre. Avait-elle eut honte ?
Malheureusement il ne pouvait pas l'appeler. Il n'avait aucun moyen de la joindre pendant son voyage. Il devait attendre son retour pour obtenir des réponses à ses questions.

Pourtant Ondine, elle, n'avait pas reçu de coups notables. La championne était bien plus sportive que sa soeur aînée. Non, il ne pouvait pas croire qu'Ondine puisse être violente à ce point. Elle avait déjà giflé sa sœur. Une baffe et un coup de poing n'ont rien à voir.
Il fallait bien s'attendre à un règlement de compte un jour ou l'autre.

Ce qui l'intriguait autant, outre la véracité de ces marques de coups, était la motivation qui avait -peut-être- poussé sa femme à frapper Violette. Sacha ou lui ? Voilà qu'il recommençait à douter. Qui devait-il croire ? A qui devait-il faire confiance ? A la femme qu'il aimait mais qui lui avait caché des choses, dont il avait du mal à refaire confiance ; ou bien à Violette ? Cette dernière avait déjà tenté de lui faire renoncer à l'amour. Pourquoi ne recommencerait-elle pas ?

Il revivait l'instant de la dispute. Le regard inquisiteur qu'Ondine avait fui quand il lui avait posé la question. Puis l'instant de demi-hésitation pendant lequel elle avait pris son courage à deux mains pour lui dire que non, il se trompait. Elle en avait presque rougit. Pourtant il en était sûr, elle l'aimait. Pouvait-on aimer deux hommes à la fois ? Partager les mêmes sentiments pour deux personnes différentes ? Il ne voulait être que l'unique homme qu'elle aime. Du moins, tant qu'ils resteraient ensemble.

Il n'eut pas le temps de méditer. Il avait du chemin à faire pour rejoindre Céladopole. Même si cela ne l'empêcherait pas de ruminer pendant le trajet...

• • • • • • • • • •
Ondine ne l'avait pas assez cogné. Aller voir Gary avec seulement un bleu à la jambe n'allait pas le convaincre que sa femme avait perdu les pédales. Son plan était simple : persuader le jeune homme qu'Ondine en pinçait ferme pour Sacha. Après tout, il était possible de faire passer la rage de sa sœur comme une explication à la révélation fournie à son conjoint. Le secret du voyage dévoilé par sa sœur l'aurait rendu folle.

Seulement, la réalité n'était pas celle que s'apprêtait à fabriquer Violette. Les pièces finiraient par s'emboîter comme celles d'un puzzle mainte fois constitué.
La maîtrise de soi dont avait fait preuve Ondine n'était pas entré dans l'équation calculé par la fine stratège. La rixe avait été attendue ; les coups peu nombreux. Elle avait imaginé sa sœur plus en colère ; après tout, elle avait abîmé son époux par ce grossier mensonge gobé. Gary avait soupçonné quelque chose à la surface, prêt à bondir à l’affût de la moindre information, véridique ou non. Mordu à l'hameçon, il avait été plus loin qu'elle n'avait espéré le mener. C'est grâce à l'aide involontaire, mais pourtant précieuse, de sa jeune sœur que Violette avait affirmé son emprise.

Les simples torgnoles avaient révélé l'exaspération d'Ondine, non son indignation.
La rouquine l'avait bousculé parce qu'elle, Violette, avait fragilisé son couple par ses mensonges. Les fissures qui saignaient depuis des mois restaient obscurcies par la naïveté de la championne. Aveuglée par l'absence de ses torts, Ondine rejetait toute la faute sur la perfide, inconsciente que tout naissait de l'abandon qu'elle offrait à un autre homme.


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Maintenant Gary était dans un état lamentable. Violette n'en attendait pas moins. C'était lui rendre service que de le séparer de cette femme volage qui tripotait un autre garçon ! Il fallait la remercier pour le service rendu, la décorer d'une croix civile. Elle tenait le bon rôle, faisait un office honnête. S'il l'avait écouté, lui aussi, il ne se serait pas entêté avec des sentiments devenus stériles. Violette l'avait prévenu que Sacha lui ferait de l'ombre. Il ne devait s'en prendre à qu'à lui-même.

C'est ainsi qu'elle se berçait de bons sentiments au milieu de la nuit tombée. Les rues d'Azuria se dépeuplaient. La jeune femme aux cheveux bleus avançait d'un pas assuré mais léger. Le manteau en fourrure de Feunard qu'elle portait la protégeait des bourrasques de vent. Il valait mieux pour le prix auquel elle l'avait acheté !

Des Hoot-Hoot hululaient au dessus des lampadaires. Le reste des rues témoignaient de l'absence de passants à cette heure tardive. Les trottoirs déserts ne lui faisaient pas peur. Ce qu'elle voulait, elle le trouverait dans ces ruelles mal famées.

A l'angle d'un carrefour, elle entendit des voix. Une altercation entre un voyou et un passant visiblement soul. Sa chance. Elle attendit derrière une montagne de poubelles que le bourreau détrousse sa victime avant de s'approcher.

« Salut, dit-elle. J'ai besoin d'un service. »

L'homme, qui avait récolté un porte-feuille et les objets de valeur du passant, jeta un regard suspicieux à cette délicieuse inconnue. Dans la lumière blafarde jetée par le lampadaire au dessus de leurs têtes, le femme aux cheveux bleus paraissait être un démon. Ses yeux brillaient, son sourire diabolique laissait son visage marqué d'un machiavélisme effrayant. Même le bandit, pourtant habitué à fréquenter des gens dangereux, recula.

« Qu'est-ce que vous voulez ? bafouilla-t-il.
- En échange d'une bonne enveloppe, je veux que vous me tabassiez.
- Comment ça ?
- Donnez-moi des coups qu'on puisse voir sur les bras. Et le visage aussi. Pas trop fort. Je veux qu'on croie à une dispute. »

Elle sortit de sa poche une enveloppe contenant l'équivalent d'un salaire de banquier aisé. Il hésita avant de décliner.

« Je ne frappe pas les femmes. J'ai des principes. Mais j'ai peut-être quelqu'un à vous présenter qui aura moins de scrupules. »

Il rebroussa chemin, quittant la lumière du réverbère. Violette patienta puis vit revenir l'homme accompagné d'une femme, un piercing pendu au bout du nez. Ses vêtements en loques sentaient mauvais. Pourtant Violette ne tiqua pas.

« Jenny peut faire ce que vous demandez. »

Ladite Jenny ne comprit pas pourquoi elle devait castagner un si joli minois. La récompense ne la fit pas douter bien longtemps. Violette déposa sur le couvercle d'une poubelle son manteau, prête à recevoir de cette délinquante ce pourquoi elle était venue.

Pendant la salve de coups, et malgré la douleur, la jeune femme poussa un rire dément qui fit frissonner Jenny.
Violette, après avoir obtenu le service pour lequel elle avait si chèrement payé, renfila son manteau et retourna chez elle, marchant du même pas assuré malgré la douleur qu'on pouvait percevoir dans sa démarche. Elle raconterait à ses soeurs et à qui voulait l'entendre qu'Ondine avait levé la main sur elle, de nouveau.