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Magical Girl de Flageolaid



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Informations

» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 26/01/2017 à 16:12
» Dernière mise à jour le 22/06/2021 à 17:22

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Unys

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Ch 1 : Tout ou rien
Alison Heartlove n’avait jamais su gérer le stress. Elève angoissée depuis sa plus tendre enfance, la jeune fille de treize ans tremblait littéralement sur place depuis plus d’une heure et demie, en plus de subir le plus terrible mal de ventre de toute son existence.
Convoquée à neuf heures, en même temps qu’un groupe de filles âgées de douze à seize ans, elle attendait son tour dans le couloir, assise sur un banc, tentant de se remémorer des conseils utiles pour réussir l’examen de Magical Girl.

Pour évacuer son stress, Alison jouait nerveusement avec ses nattes rousses, ce qui agaçait les autres filles. La petite adolescente maigrichonne aurait voulu être n’importe où, sauf ici.
L’examen pratique se déroulait dans la salle d’entraînement, devant un jury composé des professeurs les plus remarquables du collège. Les étudiantes passaient trois par trois sur une durée de dix minutes, à la fin desquelles le jury rendait son verdict.
En cas de réussite, la gloire et un avenir radieux. En cas d’échec, la honte, la dépression, le suicide social, l’assurance d’une vie merdique et sans réconfort. Ce n’était pas exactement vrai, mais Alison en semblait convaincue.

Bien entendu, elle se trouvait parmi les trois dernières à passer. Elle examina d’un bref coup d’œil les deux filles restantes.
La première, difficile de ne pas la reconnaître avec sa longue chevelure bleue si soyeuse, il s’agissait de Nimue Meredith. Elle venait de fêter ses douze ans et appartenait à une noble famille d’archimages talentueux. Nul doute que ses compétences dépassaient celles de toutes les autres collégiennes. Nimue lança un regard méprisant à Alison qui faillit en pleurer.
L’autre jeune fille, adossée contre un mur, détendue, allait sur ses seize ans. A défaut d’avoir le talent de Nimue, elle possédait l’expérience et semblait confiante. Alison la connaissait de nom, car tout le monde se moquait souvent du visage constellé de grains de beauté de Lymnesine Hesperides, même la concernée.

Une crise d’angoisse menaçait de provoquer un furieux AVC à Alison. Elle n’avait ni le talent, ni l’expérience. Comment pouvait-elle réussir cet examen ?
Déjà, pourquoi avait-elle demandé à le passer ?
Pour faire plaisir à ses parents, bien sûr ! Cela faisait dix mois qu’ils la harcelaient continuellement avec le contrôle final, sous prétexte que Sonia, sa grande sœur, l’avait réussi à seulement douze ans.
Serrant ses petits poings livides, Alison en voulait à toute sa famille. Elle allait rater la plus terrible épreuve de sa vie à cause de l’empressement de ses parents. Ensuite, ils le renieraient et elle devrait travailler à la mine pour survivre ! Drama !!!!

Urvan, un des surveillants, appela les trois filles restantes depuis le bout du couloir, c’était à leur tour de passer. Les trois collégiennes se levèrent, prirent une grande inspiration et suivirent le pion.
Celui-ci affichait un sérieux implacable. Pourtant, à le voir, il faisait plus rire qu’autre chose. Urvan était un Groret d’un mètre cinquante – ce qui est grand pour un Pokémon Magouilleur – persuadé d’être en fait un Roigada. De ce fait, il portait en permanence une sorte de vase sur la tête, ainsi qu’une collerette en tissu autour du cou et gardait TOUJOURS les mains dans le dos. Sa phrase détestée ? « Urvan, tu me files un coup de main ? ».
Bref, le surveillant mena le trio jusqu’à la salle d’entraînement, puis referma les portes derrière elles.

Une estrade avait été aménagée pour le jury. Assis à un mètre au-dessus du sol, les sept examinateurs et leurs tronches sévères auraient impressionné le plus intimidants des Arcanins. Alison réprima une envie de vomir et tâcha de faire bonne impression.
De droite à gauche, le jury se composait de :
- Eglantine Pastel, professeure de magie appliquée, véritable beauté brune d’une trentaine d’années à la personnalité insipide ;
- Bianca Nirvana, professeure des arts curatifs, Gardevoir sadique aimant infliger des blessures pour montrer comment les guérir ensuite ;
- Fulbert Cassoulaid, sous-directeur du collège, cinquantenaire grisonnant et autoritaire, que l’on peut objectivement qualifier de connard ;
- Marilyn Magus, directrice du collège, également descendante de la fondatrice Helen Magus, sexagénaire rondelette surnommée MagMar par les élèves ;
- Clarisse Morgenstern, professeure de combat Pokémon, une grande blonde aux cheveux courts, dopée à la testostérone ;
- Loulou McNerd, professeure de culture générale, petite vieille méprisante fumant clope sur clope et possédant un savoir encyclopédique ;
- Hyoshounologostrololo Tyounosvolglovofolfor, professeur de divination, Alakazam nonchalant, également fakir à ses heures.

Alison sentait leurs regards posés sur elle et elle seule, comme pour lui signifier à quel point ils la trouvaient nulle et qu’elle ferait mieux de se pendre tout de suite, car elle ne ferait jamais rien de mieux de sa vie. C’est dingue ce que le stress peut vous faire penser comme connerie !

« Mademoiselle Meredith. »

A l’appel de son nom, la jeune prodige arrogante avança de trois pas en avant et salua dignement le jury. Alison aurait vendu ses parents pour le quart des capacités magiques de Nimue Meredith. Cette dernière invoqua son Pokémon mascotte à ses côtés, un Jirachi, qui salua à son tour.

« Mademoiselle Hesperides. »

Ce fut ensuite au tour de Lymnesine de s’avancer. Elle semblait très grande à côté de sa jeune camarade aux cheveux bleus. Elle appela un Fouinar à la fourrure argentée qui s’empressa dignement de faire une révérence. Le sérieux protocolaire du Pokémon Allongé tranchait avec l’attitude décontractée de Lymnesine.

« Mademoiselle Heartlove. »

Alison songea aux millions de bourdes qu’elle se savait capable de commettre dans les cinq secondes suivantes. Elle réussit rejoindre les deux autres filles en quelques pas sans trébucher bêtement, fondre en larmes, vomir de façon spectaculaire, glisser sur une peau de banane invisible, hurler comme une folle psychotique, déchirer ses vêtements, déraper, saigner du nez, perdre ses cheveux et ses sourcils ou tout simplement s’évanouir.
La petite rouquine salua timidement ses professeurs en évitant leurs regards, car elle savait bien qu’ils la jugeaient. Durant les deux secondes que dura sa courbette, elle ne lista que trente-sept adjectifs péjoratifs susceptibles de se trouver dans son dossier scolaire.
Puis, d’un mouvement du poignet, elle secoua la Magicball sertie à son bracelet, signal pour que son Pokémon Mascotte apparaisse. Une couronne de lueurs bleutées jaillit de son bijou, au centre de laquelle se matérialisa Bubul – un Marill tout rond, tout mignon.
Aussi étourdi et stressé qu’Alison, Bubul faillit oublier de saluer le jury.

Pour la première épreuve, on fit entrer trois membres du personnel administratif, préalablement blessés au bras gauche par la professeure Nirvana – il paraît qu’ils touchaient une prime conséquente en dédommagement. Le but de cette épreuve consistait à soigner la vilaine coupure (8cm quand même) en cinq secondes. OKLM.
Alison redoutait cet instant, elle n’avait pas suffisamment révisé les sorts de soin, matière qu’elle détestait, probablement à cause de la prof.
A la vue du sang qui coulait abondamment le long du bras de la secrétaire placée face à elle, Alison eut un haut-le-cœur. Elle tendit une main tremblante vers la blessure, attendant le top départ.

Premier coup de sifflet.
La petite élève rousse prit une grande inspiration et concentra son énergie magique au bout de ses doigts, sous le regard angoissé de Bubul. Elle apposa sa main sur la plaie, sans effet. Son stress doubla, puis quadrupla quand le comptable à sa droite hurla à mort d’un coup. Les secondes s’écoulèrent sans qu’Alison ne puisse guérir la secrétaire.
Second coup de sifflet.
La rouquine leva les yeux, observant le stagiaire des ressources humaines entièrement soigné par Nimue et le comptable mécontent, cautérisé par une Lymnesine un peu confuse. Les larmes lui vinrent aux yeux quand elle comprit qu’elle avait raté la première épreuve. Elle pouvait encore se rattraper, mais elle partait avec des points en moins.
Les trois employés en back-office quittèrent la pièce en silence, après un dernier coup d’œil aux mines constipées du jury.

D’un geste de la main, la directrice Magus fit léviter trois sculptures rangées au fond de la salle et les mena face aux trois étudiantes. Il s’agissait de trois statues en grès rose, hautes d’un mètre cinquante, représentant un illustre chevalier antique. La première détenait une balance dans sa paume, la suivante une épée tenu bien droite et la dernière deux chandeliers éteints.
Pour cette épreuve, les étudiantes avaient carte blanche. Elles devaient montrer leurs capacités magiques de concert avec leur mascotte.

Nimue Meredith passa la première. Elle tendit le bras bien haut ; un halo d’émeraude issu de sa paume éclaira la pièce. Très vite, un énorme bloc de glace en suspension dans les airs se forma au-dessus de la jeune prodige. Sans perdre un instant, son Jirachi tailla l’iceberg en morceaux à coups de Luminocanon.
Puis, d’un claquement de doigts, la mage aux cheveux bleus embrasa les fragments de glace, avant que Jirachi ne les éteigne avec Vibraqua. Un souffle magique balaya ensuite la fumée générée par cette combinaison de feu et d’eau.
A la place des morceaux de glace se trouvaient à présent douze épées étincelantes comme des diamants. Nimue ordonna aux douze lames de s’abattre sur la statue, ce qui se fit presque sans un bruit, réduisant ainsi la sculpture en petits cubes réguliers et identiques dont l’arête mesurait sept millimètres.
Seule la balance ne fut pas charcutée par les épées glacées.
Nimue avait vraiment mis le paquet pour sa démonstration, ce qui risquait de se retourner contre elle. En effet, il était assez mal vu pour une Magical Girl d’en faire des caisses.

C’est pourquoi Lymnesine Hesperides choisit la simplicité comme gage d’efficacité. Elle recula de quelques pas, tandis que son Fouinar argenté se tenait devant elle, les bras écartés. Puis il s’élança en arrière, exécutant un majestueux salto au-dessus de la mage de quinze ans qui se rua en avant, son poing enveloppé d’une lumière dorée, et frappa l’épée tenue par la seconde statue.
L’arme ne bougea pas d’un iota. En revanche, la tête et le cou du chevalier de grès explosèrent dans un bruit cristallin. Alison réprima un nouveau haut-le-cœur devant cette décapitation symbolique, s’imaginant ce que ses parents lui feraient subir en cas d’échec.

Il ne restait plus qu’elle et la statue portant les chandeliers. Alison forma six boules de feu aux teintes mauves autour d’elle. Pour essayer d’impressionner les examinateurs, elle fit tourner les orbes enflammés durant quelques secondes, puis les envoya allumer les six bougies.
Emportée par un élan de confiance malvenu, une des boules de feu manqua sa cible, poursuivant sa course entre deux membres du jury stoïques. Alison réprima un juron enfantin (flûte ou purée) et indiqua à Bubul la marche à suivre. Le Marill souffla cinq bulles d’eau pour éteindre les cinq cierges allumés.
Sa démonstration, ni convaincante, ni impressionnante, ne resta pas dans les annales.

Loulou McNerd profita d’un instant de flottement avant la dernière épreuve pour jeter son mégot et s’allumer une nouvelle cigarette.
Arriva donc la troisième partie de cet examen. Les trois élèves sortirent de leurs poches une feuille pliée en quatre, contenant le récit d’un de leurs rêves prémonitoires. Alison regarda les quatre pauvres lignes qu’elle avait galéré à écrire la veille en compilant plusieurs songes.
A nouveau, Nimue passa la première. Elle avait appris son texte par cœur et le récitait, l’air suffisant, en scrutant les réactions du jury :

« Tandis que le félon et son armée de Tyranocifs s’éloignaient en riant, je me précipite vers l’archimage qui gît au sol. Une blessure rouge parcourait son torse. J’essaye de le guérir, mais l’archimage m’en empêcha. Il sait que sa faim est proche, car il ne fut plus que Lombre de lui-même. Il me donna son bracelet d’argent, me reconnaissant comme son successeur. Je suis le dernier espoir du royaume. Dans un dernier effort, l’archimage invoqua Oméga, le dernier Ho-Oh au plumage doré. Je grimpa sur le dos du Pokémon Arc-en-ciel qui s’éleva haut dans le ciel, en direction du lieu de la dernière bataille ! »

Nimue versa une petite larme à la fin de son récit, comme pour amplifier l’intensité dramatique de son texte. Tous les moyens étaient bons pour s’attirer les grâces du jury.
La pauvre Alison regarda son texte et déglutit. Elle avait écrit de la merde ; elle ne réussirait pas cette épreuve non plus.
Cette impression devint une certitude quand Lymnesine lut la description de son rêve prémonitoire, remplie de mots compliqués que la petite rousse ne comprenait pas. Elle décrocha rapidement, laissant son cerveau imaginer de nouveaux qualificatifs dépréciatifs pour la décrire.
Et quand vint son tour, Alison tendit la feuille devant elle et débuta une lecture saccadée avec une voix remplie de larmes. Son corps tout entier tremblotait à chaque nouveau mot prononcé :

« Euh… il y a un garçon blond… dans une forêt. Et puis, il y a des Galopa… mais avec des flammes bleues. Et puis, il y a des chevaliers en armure blanche. Et puis il y a des trompettes, du vent, des cascades, des machins bizarres roses et bleus, un lever de soleil, des Dracolosses et des Altarias… Et à la fin, tout le monde chante « Vive le roi » et tout le monde danse… »

La jeune fille surstressée leva les yeux en directions des examinateurs impassibles. Leurs regards lui semblèrent plus tranchants que toutes les lames du monde. Alison espérait mourir bientôt et rapidement, pour ne pas avoir à subir les conséquences d’un tel ratage.

Les sept membres du jury se regardèrent, sans un mot, durant une trentaine de secondes. Bien évidemment, ils communiquaient entre eux par télépathie, afin que les élèves interrogées ne puissent les entendre. Ils semblaient d’accord sur de nombreux points, aussi le débat des notes ne s’éternisa pas.
Solennellement synchronisés, les sept professeurs se levèrent en gardant leur air grave. La voix stridente de Marilyn Magus brisa le silence glaçant de la pièce :

« Mademoiselle Meredith !
- Oui, madame la directrice ?
- Vous êtes reçue avec les félicitations du jury ! Vous voilà à présent devenue une Magical Girl à part entière ! Le collège Helen Magus est fier de vous avoir eu comme élève. Je vous convie donc à la cérémonie sacrée qui marquera la fin de votre apprentissage.
- Merci, madame la directrice. J’en suis très flattée !
- Mademoiselle Meredith a su faire honneur à son nom et à son école, tonna le sous-directeur, ce qui n’est pas le cas d’une des étudiantes restantes. Mesdemoiselles Hesperides et Heartlove, une de vous deux est recalée ! »

Une fois de plus, la directrice Magus se dit qu’elle avait fait le bon choix en nommant Fulbert Cassoulaid sous-directeur. Cet énergumène prenait un plaisir non dissimulé à annoncer les mauvaises nouvelles et à se faire haïr des élèves. Ainsi, elle passait toujours pour la gentille directrice – trop gentille même – et personne ne lui reprochait jamais ses décisions.
Marilyn Magus observa Alison et Lymnesine avec une affection maternelle, tout en se réjouissant d’expulser un élément nullissime de son école. Elle consolerait la pauvre petite mage refusée à l’examen d’ici quelques minutes, pour sauver les apparences. Quelle directrice bienveillante faisait-elle !

A ce stade, inutile de décrire l’état psychologique délirant dans lequel s’abandonnait la petite Heartlove. Son cœur ne tarderait plus à exploser de façon explicitement gore.

« Mademoiselle Heartlove ! »

Le sous-directeur Cassoulaid venait de prononcer son nom, cela ne signifiait qu’une seule chose : la mort décapitale !

« Mademoiselle Heartlove, votre niveau est… hum, passable, pour ne pas dire franchement médiocre. Vous n’avez aucune confiance en vous et n’êtes pas capable de faire quoi que ce soit correctement ! »

Attention, début des larmes dans trois… deux… un…

« Toutefois ; vous faites preuve de bonne volonté, c’est pourquoi vous êtes acceptée à l’examen de Magical Girl ! annonça la directrice dans un sourire radieux. Bravo à vous ! Vous êtes également conviée à la cérémonie sacrée de l’école.
- Merci, madame la directrice…
- Quant à vous, mademoiselle Hesperides, vous êtes la honte de cet établissement ! postillonna le sous-directeur. Je ne pense pas me tromper en affirmant que vous êtes la pire Magical Girl de tous les temps !
- Kwâa ?! brailla la concernée. »

Au fait, l’héroïne de cette histoire est Lymnesine Hesperides, et non cette petite conne d’Alison ! Vous l’aviez deviné au moins ?