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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 25/12/2016 à 15:16
» Dernière mise à jour le 26/12/2016 à 07:23

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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35.— PRENDRE L'AIR & RAVIVER UN FEU
Derrière les hublots, le ciel azur étendait son vaste horizon. L'île Citrus était en approche. Lorsqu'Ondine aperçu leur destination à la fin d'un vol qui dura plusieurs heures, son coeur s'emballa.

L'archipel Orange...

Quels bons souvenirs elle en gardait ! Ces longues traversées en mer sur le dos de Lokhlass ; les îles, qui de loin se ressemblaient, mais qui une fois le pied posé sur la terre ferme, avaient toutes un charme particulier...

Ondine fit un effort pour se rappeler quelle avait été l'île Citrus. A quelle occasion s'y était-elle rendue ? Avec Sacha et Jacky ils en avaient tellement visité que dans la multitude, elle n'arrivait pas à y poser un souvenir viable. Y'avait-il seulement une arène de la Ligue Orange ?

Calogéro - Prendre l'air
L'avion atterrit en fin de matinée. Le soleil frappait leurs dos couverts d'un vêtement léger. Presque immédiatement à cause de l'intensité des rayons de l'astre qui brûlait déjà à cette heure, ils sortirent tous deux une paire de lunettes de soleil. La plage bondée exultait. Des touristes allongés sur leurs serviettes profitaient de la chaleur tandis que des gamins tapaient dans des ballons gonflables. Des Pokémon eaux attiraient l'attention d'Ondine qui s'arrêta à plusieurs reprises pour les regarder nager dans l'eau claire.

Ils avaient emmené leurs Pokémon. En plus d'Otaquin, Psykokwak et Azurill s'étaient ajoutés à la troupe.
L'île Citrus, outre son immense plage, était également envahie de gratte-ciels et d'hôtels à tous les coins de rues. Dès que l'on pénétrait au centre-ville, on avait l'impression de se retrouver dans une des plus grandes métropoles. Safrania, Doublonville, Lavandia, Féli-Cité, Volucité, Illumis n'avaient rien à lui envier.

Il y avait des palmiers dispersés le long des trottoirs, rappelant le cadre idyllique de leur destination. Les touristes portaient des casquettes, des bobs. Certaines femmes avaient sur la tête de grands chapeaux de paille tressées. Elles portaient sur leurs corps bronzant des robes légères, éthérées. Les hommes, en short, avançaient les mains dans les poches. Tous ou presque avaient aux pieds des sandales, des tongs. Très peu de baskets.

Gary n'aimait pas avoir les orteils à l'air. Il préférait les chaussures fermées. Sa tenue, comme celle des autres passants, se constituait d'un pantalon en toile beige coupé court et d'un débardeur blanc.
Les seuls habits assez courts qu'Ondine avait dans sa garde-robe se trouvaient être ceux qu'elle avait porté pendant ses années passées aux côtés de Sacha. Son fidèle haut couleur jaune citron et le short vert la ramenaient des années en arrière. Elle avait grandi, avait pris des formes, n'était plus tout à fait la même.
Pourtant il y eut bien une personne qui la reconnut immédiatement.

En entrant dans l'hôtel Citrus, Ondine s'arrêta. Elle fronça les sourcils, persuadée d'être déjà entrée ici un jour. Elle n'arrivait pas à se souvenir à quelle occasion. Il y avait beaucoup d'hôtels qui se partageaient un flot toujours renouvelé de touristes ; mais c'était celui-là que Gary avait choisi. Il avait très bonne réputation et avait l'avantage de se situer tout près de la plage.

Au comptoir, un homme très bien habillé, costume noir et nœud papillon rouge vif, accueillit le couple. Pendant que son mari donnait les informations nécessaires à leur séjour ici, Ondine examina le hall. Les murs étaient colorés de papier peint rouge et jaune. Un immense tapis carmin guidait les clients jusqu'aux escaliers menant aux étages. Des palmiers trônaient de chaque côté de la double-porte. Une baie vitrée projetait une lumière éclatante sur les commodes où étaient disposés de magnifiques vases ornés de fleurs blanches.

Même à l'intérieur de l'hôtel, Ondine jugea bon de garder ses lunettes tant l'éclat jeté par le soleil l'éblouissait. Elle se demanda comment les employés pouvaient travailler avec des tenues qui tenaient aussi chaud. Il faisait bien trente degrés.

« On y va ? »

Ondine saisit la poignée de sa valise ; en entrant dans la cabine de l'ascenseur, elle fut interpelée.

« Je vous reconnais ! »

Elle se retourna, bloqua la porte au moment de sa fermeture. Une grande femme au sourire chaleureux lui tendit la main. La championne écarquilla les yeux, la situant enfin.

« Vous êtes une des membres de l'équipe Orange ! Je m'en souviens !
- En effet, oui ! »

Ondine plissa les yeux, dans un effort de concentration pour se rappeler le prénom de cette femme.

« Je suis Luana.
- Ah ! »

Le moment de leur rencontre lui revint à l'esprit. Cette trentenaire avait confondu Sacha avec son fils Quentin, lui aussi parti en voyage dans le but de devenir maître Pokémon.
Luana n'avait pas tant changé. Elle portait une longue robe jadis bleue marine qui maintenant s'ornait de jolies fleurs des îles. Elle portait encore sa veste jaune et verte. Sa coupe de cheveux n'avait pas non plus changé : coupés à mi-longueur, d'une teinte rousse plutôt sombre. Ses fidèles créoles dorées aux oreilles, ainsi qu'un léger collier, habillait son cou et son ravissant visage.

« C'est vrai que vous êtes aussi la gérante de l'hôtel !
- En effet. Je ne savais pas que tu étais de retour par ici. Comment va ton ami Sacha ?
- Il poursuit son rêve de devenir maître. Et votre fils ?
- Oh, ma petite citrouille est en ce moment à Alola. »

Luana remarqua la présence de Gary, lui tendit la main.

« Enchantée.
- De même. Vous êtes vous aussi une championne d'arène ?
- "Vous aussi" ?
- Ondine est championne. A Azuria. »

Rencontrer une dresseuse de l'équipe Orange fit monter une excitation jusque là endormie chez lui.

« Ce n'est pas commode de discuter ici, suivez-moi au parc. »

Luana les mena à l'extérieur de l'hôtel. Des tables recouvertes de nappes étaient dispersées sous les arbres. Ce petit jardin vert jetait une goutte de fraîcheur dans l'air presque étouffant de l'île. L'ombre des grands arbres les soulagèrent des cuisants rayons solaires.
Luana se mit à leur parler de son fils qu'elle qualifiait de bébé, de fiston, de citrouille, de joie, de fierté, d'âme, de soleil, d'étoile, de trésor. Ondine l'écoutait avec amusement tandis que Gary ne comprenait pas ce qu'il faisait là.

« Vous aviez parlé d'Alola ? Où est-ce ?
- C'est un archipel comme les îles Orange.
- Il faut que j'en parle à Sacha ! s'écria la rouquine en se levant, courant presque vers la porte la plus proche. »

Elle disparut dans l'hôtel, comme si une fièvre l'emportait. Gary se gratta l'arrière de la tête, excusant le comportement de sa compagne auprès de Luana.

« Vous aussi vous voyagez ? demanda la championne.
- J'ai arrêté. J'ai quelques badges mais rien de comparable à Sacha. »

Il baissa la tête. Elle posa un regard maternel sur lui. Le rassura.

« Si tu veux nous pourrions faire un match un de ces jours. Dis-moi quand et je me libérerai. Bien sûr, si tu gagnes, je te remettrai mon badge. Un de plus ! »

Elle lui fit un clin d’œil. Il leva la tête ; ses yeux s'animèrent. Elle se leva, prenant congé. Gary resta seul un moment puis entendit le mécanisme d'une Pokéball qu'on ouvre. La valise d'Ondine avait bougé ; Psykokwak en sortit. Il sauta sur la table, exigeant d'aller se baigner.

« Très bien. »

Le dresseur quitta la table, entraînant les deux valises derrière lui, entra dans le couloir. Là, il retrouva Ondine, essouflée.

« Il ne répond pas. Il doit encore dormir.
- Psykokwak veut aller se baigner. On y va ? »

Ils attendirent l'ascenseur dans un silence pesant. Elle, patientait, fébrile et agacée. Lui, songeait à l'invitation de Luana. Faire un combat contre un champion ne lui était pas arrivé depuis des mois ! Avoir la possibilité de reprendre ses habitudes de dresseur lui faisait l'effet d'une redécouverte explosive. S'il n'écoutait que lui, il bondirait chercher la championne pour la défier. Hélas, ils étaient en vacances. Il trouverait bien un moment pour livrer ce match dont il attentait tant de sensations.

Lorsqu'il entrèrent dans la chambre, ils découvrirent une pièce spacieuse avec plusieurs salles connectées. Comme un petit appartement. Ils remplirent l'armoire de leurs affaires. Psykokwak traînait dans leurs jambes, trépignant d'impatience.

« C'est la première fois que je le vois aussi vif, dit Ondine en voyant son Pokémon courir dans tous les sens.
- Il a vraiment envie de se prendre des coups de soleil. »

Gary mit dans sa poche un flacon de crème solaire. Avant de quitter leur chambre, Ondine appela Otaquin et Azurill. Les deux Pokémon eaux firent connaissance avant qu'Azurill ne réclame la présence permanente de sa dresseuse. En effet, le petit Pokémon était encore un bébé. Ondine avait préféré l'emmener, Daisy ne sachant comment s'en occuper.

Otaquin ne fit pas de caprice et trouva un certain plaisir à être porté dans les bras de celui qu'il considérait comme son père adoptif. Psykokwak à pied, bougonnait. Il jalousait ces deux compères qui n'avaient pas besoin de marcher jusqu'à la plage. Finalement Gary consentit à le porter sur sa tête.

« Au moins il me protégera des rayons du soleil. C'est lui qui prendra tout sur le caillou. Et il arrêtera ses caprices. »

Quand ils sortirent sous les feux du soleil irradiant l'île, Psykokwak regretta vite d'avoir fait l'enfant. Il gigotait, démangé par les rayons brûlants. Gary le déposa au sol et lui appliqua une couche de crème. Il fit de même pour Azurill et Otaquin.

La plage était bondée. Il leur fut difficile de trouver un endroit calme, loin des gamins chahutant au bord de l'eau. Ondine étala sur le sable deux serviettes, retira ses habits, laissant transparaître un maillot qu'elle avait au préalable enfilé. Gary se débarrassa de son haut, porta Otaquin près de l'eau. Psykokwak le suivait, laissant dans le sable des traces de pieds palmés.

Elle s'occupa de donner à manger au bébé Pokémon avant de les rejoindre dans l'eau. Psykokwak retrouva la sensation de la nage avec frénésie. Il sautait partout. Otaquin, lové dans les bras de Gary, se pencha d'abord avant de toucher la surface. Il n'avait plus eu l'occasion d'être en présence d'étendue d'eau depuis des mois. La température était idéale.
Gary ne voulait pas le bousculer. S'habituer à fréquenter son élément devait prendre un peu de temps.

Une brassée d'eau les éclaboussa. Psykokwak jeta un regard de défi à l'otarie. Ce dernier fit un saut dans l'eau et vint montrer ses talents retrouvés de nageur. Les deux rivaux firent la course puis enchaînèrent avec une bataille d'eau. Ils avaient besoin de régler leurs comptes. Le comportement puéril du canard horripilait l'otarie. Le mariage du jeune couple avait bien failli être compromis à cause de cette jalousie qui n'avait pas lieu d'être.

Gary les regardait, surpris mais amusé. Cette guéguerre l'inspirait. L'affrontement des deux Pokémon eaux lui donnait envie d'en découdre avec Luana. Il sortit de l'eau, rejoignit sa femme qui berçait le bébé Pokémon. La voir s'occuper aussi consciencieusement d'un si petit être le bouleversa. Il en fut ému. Elle ferait une merveilleuse mère.

« Otaquin a repris des forces, dit-il, enlaçant la jeune femme. Même s'ils se chamaillent, ils s'aiment bien. »

Le visage attendri d'Ondine fixait le corps endormi d'Azurill. La respiration soulevait son petit ventre.

« Tu sais t'occuper des bébés, lui glissa-t-il à l'oreille.
- J'ai pris l'habitude. Togepi et Azurill se ressemblent beaucoup. »

Evoquer son ancien Togepi qu'elle considérait comme son propre enfant la rendit nostalgique. Elle l'avait vu éclore, aux premières loges. Parcourir les routes avec ce petit Pokémon à la coquille tachetée de rouge et bleu les avaient soudés comme une véritable famille.
Elle n'aurait jamais cru vivre sans son lui. Il lui arrivait de se demander comment il se portait. S'il était heureux là-bas, au Paradis Togepi, à protéger ses semblables.

Bientôt la chaleur devint insupportable. Azurill trouva le repos dans sa Pokéball. Ils levèrent le camp, affamés. Ils déjeunèrent au restaurant de l'hôtel Citrus.
Gary espérait croiser Luana ou ne serait-ce que l'apercevoir. La défier le démangeait. Au moment de quitter la table, Ondine fut interceptée par Chester, le bras droit de la patronne.

« Un appel pour vous, du Bourg-Palette. »

Elle laissa Gary puis s'engouffra dans un des longs couloirs tapis de rouge. Elle trépignait de lui annoncer l'existence d'une nouvelle région à explorer, de lui donner envie de s'y rendre. Même si cela voulait dire qu'il quitterait le Bourg-Palette et s'éloignerait encore d'elle. Mais son rêve devait continuer. C'est ce qu'elle se persuadait. Sacha était un homme qui avait besoin de voyager. Végéter n'était pas compatible avec son caractère d'aventurier.

Elle passa toute l'après-midi pendue au téléphone. Gary, pour combler son absence, prit un bain dans les sources chaudes. Otaquin l'accompagna, relaxé par la chaleur diffuse de l'eau. Psykokwak, éternel enfant, sautait partout, ébouillanté.
Le jeune homme ruminait. A voir la réaction de sa femme au coup de fil de Sacha, il se doutait que d'entendre sa voix lui faisait beaucoup de bien. Quand lui l'appelait, réagissait-elle de la même façon ?

Ces dix jours devaient leur servir à trouver un équilibre dans leur couple et voilà qu'au premier jour, elle s'esquivait déjà. N'avait-elle pas assez vu Sacha pendant ces mois dédiés à la préparation de leur mariage ? Avait-elle vraiment envie de rester ici avec lui alors qu'elle avait tant d'ardeur à offrir à un autre ?
Il quitta le bassin, une serviette nouée autour de la taille. Il longea les interminables couloirs jusqu'à arriver devant une salle d'entraînement.

Des Pokémon combats frappaient des sacs de sable, d'autres s'affrontaient dans des salles adjacentes. Il étudia la fougue de ces Machopeur et de ces Charmina qui transmettaient dans leurs coups et leurs mouvements une véritable ardeur. Il quitta la salle des yeux sans voir le temps passer. Ce spectacle lui rappela les sessions d'entraînements d'antan. La boule chaude dans sa poitrine étendit sa fièvre dans tous ses membres.

Il se décida à y retourner demain pour ne plus être simple spectateur mais lui-même acteur de cette représentation qui lui redonnait espoir en sa carrière, qu'il croyait, jusqu'alors, derrière lui.