Troisième race de Cinowen

Henry, de son nom entier : Henry Dilmos était un des deux concierges du Zoo vert. Il travaillait ici depuis vingt ans. C'est au bout de cinq ans qu'il rencontra Elisabeth, une femme Mutante qui vivait cachée dans la nature du parc. Les deux tombèrent amoureux et mirent au monde Maximilien : un enfant au sang Humain et au sang Mutant. Peu après son dixième anniversaire, Elisabeth partit en quête de la légendaire cité des feuilles pour pouvoir offrir à son fils une vie meilleure.

Henry gardait sous surveillance l'enfant et, afin de le protéger, Maximilien n'allait pas à l'école et devait restait enfermé dans le chalet à l'abris des regards. Le fait d'avoir un enfant Mi-humain, Mi-Pokémon effaça tous les propos raciste qu'on avait apprit au père de famille. Un jour il fit la rencontre de Michaël Desfire, le père de Lena. Cet homme remarqua la nature de l'enfant et expliqua que lui aussi était à la recherche de cette mystérieuse cité. A eux deux ils organisèrent une campagne secrète pour proposer à la plupart des Mutants un peu de confort dans cette auberge. L'auberge devint alors une cachette pour Mutants et Henry devint alors, un peu comme Illias, une puissante image des résistants à Ednaï. Les Mutants à la recherche de la cité savait qu'il pouvait avoir un point de repos ici.
Lena et les autres se pointèrent tous à l'heure demandée mais Prime n'était pas là. Aucun membre du groupe n'avoua l'avoir vu. Une fois arrivés, Henry leur fit visiter les chambres qui allaient les heberger cette nuit. Les trois chambres se trouvaient à l'étage de l'auberge. Erwan qui devait partager sa chambre avec Prime se retrouva donc tout seul.

« - Mike. Déclara doucement Léna à celui-ci. Il est hors de question qu'Erwan dorme seul. Je sais que Prime nous a dit qu'on pouvait lui faire confiance mais si jamais son Medhyèna s'éveil on ne sait pas ce qui pourrait se passer. Surveille-le tu veux.
- Tu es au courant que je n'ai jamais géré de cas comme celui-là. Qu'es ce que je dois faire s'il fait une crise ?
- Assomme-le. »

La journée avait était longue pour tous le monde et Henry avait déjà préparé le repas. Le repas était le même que celui de midi mais avait était légèrement modifié à cause du régime de certains. Une assiette en particulier ne comportait plus de légumes mais était remplie de tranches de saucissons.

Bastien ne profita même pas du repas et alla immédiatement s'allonger sur un des deux lits de chambre qu'il partageait avec Thibault. Le lit était assez confortable mais il n'eut pas le temps de s'en rendre compte. Ces yeux se fermèrent vite le ramenant au pays des rêves.

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La pendule installée dans le mur de la salle à manger indiquait quatre heures du matin. Malgrès sa fatigue de la veille, Bastien était debout. Il venait de dormir huit heures déjà. Lorsqu'il s'était levé de son lit, il s'était rendu compte que celui d'à coté était vide. Thibault n'était pas là. Il s'était levé pour voir s'il était encore dans l'auberge. La porte de celle-ci était entrouverte. Bastien enfila ses chaussures et sortit un peu. Une fois dehors, il le vit, étendu sur le sol, contemplant le ciel particulièrement dégagé.
Bastien passa sa main à sa ceinture et libéra son Melokrik juste à côté de lui.

« - Alors, on arrive pas à dormir non plus ? Questionna-t-il.
- J'ai plus sommeil, et puis ca va permettre à Mélo de sortir un peu de sa prison. »

Thibault se releva à moitié et se mit dans une position assise. Bastien s'approcha de son Pokémon qui observait autour de lui le paysage magnifique du Zoo vert.

« - Il n'y pas de raison qu'il ne profite pas du spectacle.
- Tu es un bon dresseur, Humain. Lâcha gentiment Thibault.
- Merci. Hier, Lena m'avait dit que vous aviez cette capacité à pouvoir parler aux Pokémons. Tu peux t'en servir pour lui expliquer la situation ? Il doit être un peu perdu.
- Les Pokémons comprennent parfaitement votre langage. C'est vous les Hommes qui n'êtes pas assez ouvert d'esprit pour parvenir à les comprendre. Mais ne t'en fais pas. Je ferais la traduction. »

Bastien se mit à tout expliquer. Ne négligeant aucun détail, n'oubliant aucun des six compagnons, décrivant le complexe de Labielle et la route qu'ils avaient fait pour venir jusque ici. Melo écoutait attentivement sans rien dire, attentif aux paroles que prodiguait son dresseur.

« - Voila. Tu sais tout. Acceptes-tu de m'aider dans cette quête Mélo ?
- Lo ! Répondit-t-il en souriant.
- Je pense que tu ne devrais pas avoir besoin de traduction à ce niveau là.
- J'ai toujours tellement voulu pouvoir dialoguer avec mes Pokémons que le jour où je peux enfin, je ne sais pas quoi dire...
- Ne t'inquiète pas c'est normal. Je dois reconnaître que tu fais preuve d'un énorme sang-froid depuis qu'on a quitté le complexe. Comme si vivre comme un fugitif ne te déplaisais pas.
- Je n'ai pas le droit de me plaindre. C'est vous qui avez souffert pendant des années. Pas moi. Je veux faire comme ces autres résistants, je veux vous aider. Si je me plains, Lena me renverra d'où je viens. Je n'ai pas le droit à l'erreur.
- Tu es vraiment quelqu'un à part Bastien. Mais Merci. Ce sont des gens comme toi qui nous donnent envie de survivre. Pour l'instant seule une minorité de gens ont comprit qui nous sommes vraiment. Les autres sont pour la plupart effrayé à l'idée qu'une troisième espèce, aussi étrange que la notre, puisse exister. »

Un court silence s'installa entre les deux adolescents et Bastien s'allongea à son tour sur l'herbe pour admirer le ciel.

« - Thibault ?
- Hum ?
- J'aimerais savoir quelque chose mais je ne sais pas comment te demander.
Dis toujours. Je déciderais moi même si je peux te répondre ou non.
- Vos parents. Les tiens comme ceux de Lena ou Erwan. Ou sont t'ils ? Es ce que le S.A.M les a... ? Demanda t'il en laissant un blanc à la fin de sa question. »

La question provoqua un nouveau silence et Bastien s'excusa aussitôt.

« - Pardon. Excuse-moi. C'était débile de demander ça...
- Ma mère et mon père ont étaient attrapés quand j'avais l'âge de onze ans. Commença-t-il en ignorant l'excuse de Bastien. Ils les ont amenés tous les deux dans un endroit qu'ils appellent : "un centre de séparation". Avant de se faire embarquer ils m'ont cachés pour que je survive. C'est un ami Humain à ma mère qui m'à protégé durant six mois. Au bout de six moi de vie dissimulé je me suis enfuis. Je savais, malgré mon jeune âge, que mes parents une fois séparés, seraient relâchés. Je me suis servis de mon surdéveloppement pour vivre dans la peau d'un Pokémon pendant deux ans. Deux années à vivre caché dans la nature. Ça n'à pas été facile tous les jours mais, un beau jour, j'ai finit par les retrouver sur les bords d'un lac au sud d'Ednaï. Un groupe de Pokémons sauvages vivait là-bas. Lorsque je les avais aperçut, mon cœur s'était mit à battre extrêmement fort. Ils étaient devant moi, un Akwakwak et une Tortank. Malheureusement, et comme à dut te l'expliquer Albin, la séparation du S.A.M n'est pas parfaitement au point et a des conséquences néfastes. Ils avaient perdus la mémoire et ne me reconnaissaient pas. »

Bastien le regardait. En racontant son histoire des larmes avaient commencé à couler sur le visage, d'habitude si souriant, du Mutant. Il s'en voulait de lui avoir demandé de raconter son histoire mais il devait savoir. Il fallait qu'il comprenne pour pouvoir faire changer les mentalités.

« - Je n'avais plus de parents. Continua Thibault. Et il m'était insurmontable de rester avec eux dans cet état. J'ai donc quitté le lac et j'ai continué mon voyage. Ce lac se trouvait proche d'une ville que tu connais bien. Labielle.
- C'est là que tu as rencontré les autres ? Demanda Bastien.
- Je vais y venir. Ce soir là, j'avais faim et j'étais énervé. Des Humains m'avaient enlevé tout ce que j'avais de plus cher et pour moi ils devaient le payer. Peut importe sur qui ça allait tomber et les conséquences que j'allais devoir subir, je n'avais plus rien à perdre. Je me suis avancé prêt d'un magasin qui était, par chance, vide ce soir et j'en ai totalement détruit l'entrée. Je ne pris même pas la peine d'entrer pour voler quoi que ce soit, ce soir je voulais juste me défouler. Mais trois personnes vinrent m'interrompre avant que je m'en prenne à un autre bâtiment : Un Humain et deux Mutants. Ma rencontre avec Héléna, Alphys et Illias Perceval fut assez mouvementée.
- Qu'es ce qui s'est passé ?
- Un combat en un contre un. Hélena perçut très vite mon potentiel et mon surdéveloppement et me demanda si j'étais d'accord pour participer à l'immense projet du complexe. Je n'avais plus de toit et cette proposition était une aubaine, mais ma vie de sauvage m'avais déséquilibré et, du coup, je refusa. Elle insista quand même mais après quelques minutes de discussion elle abandonna... Le maire, lui, n'en démordit pas et me lança un défi. Un simple duel entre Moi et Alphys. Si je gagnais, Mr Perceval s'engageait à me trouver une maison à Labielle. Si je perdais je rejoignais le complexe pour assister Lena, Prime, Alphys et Héléna.
- Tu as perdu ? Demanda Bastien en sachant particulièrement que Thibault vivait dans les égouts avec les autres.
- Ce jour là, j'ai subit ma plus grande défaite. Alphys était trop fort et même avec mon surdéveloppement j'ai échoué. C'est d'ailleurs pour ça que c'est lui qui est resté à Labielle. Le plus puissant de nous quatre doit protéger le complexe.
- Il est si fort que ça ?
- Tu n'imagines même pas. C'est donc comme ça que j'ai rejoint la bande et que j'ai refais ma vie. Les gens que j'ai rencontré là-bas étaient pour la plupart orphelin comme moi. Comme tu le sais déjà les parents de Lena sont des îcones de la révolution Mutante mais elle ne les voient jamais. Prime ne parle jamais de sa famille et Erwan n'a aucune information sur la sienne.
- Je vois...
- Le S.A.M a lancé une grande vague d'arrestation il y à vingt-cinq ans et nos parents se sont sacrifiés pour nous sauver. C'est pour ça qu'il y à tant d'enfants. On à apprit à s'organiser. Les plus grands aident les plus jeunes, aidés par les résistants.
- Je suis désolé...
- Ne t'excuse pas. Tu n'y es pour rien. Mais les Humains restent à mes yeux la pire espèce sur ce monde. Si un jour je devais rencontrer ton père Bastien, je penses que je ne pourrais pas me retenir. »

Bastien ne répondait pas. Après tous les Pokémons, hormis ceux dressés par le Service Anti-Mutants, ne sont pas haineux envers les Mutants. Il n'y a que les Humains. Il n'y était pour rien mais le dresseur culpabilisait. Cela ne faisait que deux jours que Bastien vivait avec ce groupe mais il était déjà prêt à tous pour les aider. Lorsque Thibault lui avait fait une petite démonstration de ses talents avant hier soir il avait été un peu jaloux. Mais connaissant maintenant leurs antécédents, Bastien ne les enviait plus.

Il se recoucha sur l'herbe humide et observa les étoiles qui allaient bientôt laisser place au soleil. Melo se baladait un peu partout. Pour un Pokémon insecte visitait un tel endroit était un véritable plaisir, même de nuit.
Quand soudain une petite forme sortit discrètement d'une des fenêtres de l'auberge. La forme semblait celle d'un enfant jeune mais ce n'était pas Erwan. Les deux amis se relevèrent sans faire un bruit et la virent s'enfoncer dans la forêt située à coté.

« - C'était quoi ? Murmura Bastien.
- J'en sais rien. Allons voir. »