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Epic Fail sur la capture de Celebi de Flageolaid



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Informations

» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 08/12/2016 à 18:22
» Dernière mise à jour le 07/02/2017 à 12:59

» Mots-clés :   Présence de personnages du jeu vidéo   Science fiction

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Ch 3 : Sans Gladio, le monde est plus beau
« Tu pensais que c’était Elsa-Mina, mais c’est moi, Gladio, le nouveau président de la Fondation Aether ! »

Je force le trait, mais c’est plus ou loin en ces termes que cet odieux blondin m’a accueilli lors de ma dernière visite au Paradis Aether. Juste avant de me chasser avec son Silvallié.
Apparemment, il ne comptait pas suivre les traces de sa mère et baigner dans mes magouilles.
C’est ainsi que j’ai appris l’existence de cette chimère et du système Alpha. Par la suite, j’ai voulu voler le troisième Type:0, le seul encore cryogénisé, mais quelqu’un avait été plus rapide que moi. Probablement Nikolaï…
Sur ma liste des choses à faire quand je me serai emparé du pouvoir de Celebi, récupérer un Type:0 figure à la quatorzième place.

Bref, tout cela pour dire que je suis content que Gladio n’existe pas dans cette nouvelle réalité. Le cœur rempli d’allégresse, je parcours le hall immense et immaculé du Paradis Aether en remémorant les détails de mon plan.
D’après mes recherches de la veille, la présidente Elsa-Mina se rend sur l’île artificielle qu’une fois par mois. En son absence, c’est le directeur Saubohne qui dirige la branche Alola de la Fondation.
Si ce guignol est aussi… erk que dans ma réalité, je ne devrais pas avoir trop de difficulté à me rendre dans les laboratoires secrets !
Je pars du raisonnement suivant : mes actions n’ont pas pu avoir d’impact sur les Ultra-Brèches. Celles-ci, pour une raison qui m’échappe totalement, s’ouvrent presque exclusivement sur Alola. Il y a donc de très fortes chances pour que la Fondation Aether étudie les Ultra-Chimères.
Je trouverai peut-être une trace de la signature énergétique de Celebi si je consulte leurs données, qui sait ?

J’avance d’un pas pressé et énergique, en claquant des talons pour que tout le monde me remarque. Affichant une expression de mécontentement absolu, je guette à gauche et à droite à la recherche de personne.
Autour de moi, les employés de la Fondation me dévisagent avec un sourire forcé. Pour ne pas dire une grimace de déplaisir. Je porte un costume trois pièces, des lunettes carrées et un attaché-case, autant dire que j’ai le profil de l’emmerdeur professionnel, le suppôt de la bureaucratie.
Plus j’avance, plus les larbins de la Fondation m’évitent. Au passage, je remarque qu’ils portent tous une broche représentant l’emblème d’Aether sur leurs couvre-chefs. C’est nouveau, ça ?
Peu importe, j’arrive au niveau de la plate-forme élévatrice. Une employée, qui voulait également changer de niveau, tourne les talons en me voyant. Sa combinaison en latex ne moule rien de bien intéressant.
Quoi ? J’ai le droit de me rincer l’œil, non ?

Les laboratoires se trouvent à l’étage le plus bas du Paradis Aether, sous la mer. En gros, si les apprentis-sorciers qui y travaillent font une très grosse bourde, il n’y a qu’à inonder la zone pour se débarrasser de tous les problèmes !
Je me rends dans le premier bureau désert que je trouve à la recherche d’un ordinateur. Et là, exaspération ! Non seulement les deux ordinateurs sont allumés, sessions d’administrateur ouvertes, mais en plus j’aperçois un badge posé sur une table basse, bien en évidence.
Apparemment je joue en difficulté EASY chez ces rigolos. Sans me faire prier, je range le badge dans la poche interne de ma veste, avant d’entreprendre un peu de gymnastique digitale sur le clavier.
Bon, j’avais vu juste au sujet des Ultra-Chimères, ce qui n’est pas une surprise en soi. Hum… leurs contacts avec les UC semblent mieux partis que dans ma réalité… Ah, voilà ! Il y a un scanner énergétique dans le laboratoire D ! Parfait !

Soudain, je me redresse en entendant un grommèlement dans le couloir. Je m’éloigne de l’ordinateur et opte pour une posture bien droite, presque hautaine. Le directeur Saubohne pénètre dans la pièce.
En le voyant, je manque de rire. Les dégâts de mon voyage dans le temps sont considérables sur cet homme. Pantalon patte d’eph, chemise ouverte, lunettes roses et implants capillaires… Encore un qui ignore que le disco, c’est mort et enterré !
Je fronce mes sourcils, serre la mâchoire, me mords l’intérieur des joues pour ne pas rire. J’ignore quelle tête je tire, il faut que je reste concentré. En me voyant, une expression surprise se lit sur le visage – maquillé – du directeur. Il s’écrie d’une voix stridente :

« Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?! Cette zone est interdite au public ! Répondez ou j’appelle la sécurité !
- M. Saubohne, quel plaisir de vous rencontrer, dis-je le plus froidement du monde. Il est plaisant de vous voir venir à moi, l’humiliation n’en sera que plus méritée.
- Quelle humiliation ? s’enquiert-il.
- Je me présente, Hank Hulay-Debbaz, je suis mandaté par la présidente et le conseil d’administration de la Fondation pour l’évaluation de la sécurité, à tous les niveaux, du Paradis Aether. Voici le mandat en question. »

Je lui tends le papier, un faux document conçu par mes soins le matin même. Le directeur s’en saisit. J’observe un début de sudation au niveau de son front tandis que ses lèvres remuent sans bruit à la lecture du mandat falsifié.
Habitué à son look improbable, je peux enfin afficher un visage dur comme la pierre. Saubohne lève deux yeux implorants vers moi. Il sait que je vais tirer sur l’ambulance à grand coups d’Ultralaser :

« M. Saubohne, la facilité avec laquelle j’ai réussi à pénétrer jusque dans cette zone, interdite au public comme vous le soulignez, laisse suggérer un laxisme inqualifiable de votre part en matière de protection de nos données sensibles.
- M. Hulay, laissez-moi vous expl…
- En entrant dans ce bureau vide, quelle n’a pas été ma consternation en observant deux postes informatiques allumés ! N’importe quel individu mal intentionné peut dérober le travail scientifique de la Fondation et le revendre !
- Je vous assu…
- Et ceci ? m’exclamé-je en brandissant le badge récupéré quelques minutes plus tôt. Abandonné à la vue de tous, c’est une incitation au larcin !
- Je vous en prie ! pleurniche le directeur.
- Non, poursuivons notre visite des lieux. Menez-moi donc au laboratoire D !
- Pourquoi le D ?
- M. Saubohne, je suis profondément épuisé par le voyage jusqu’à Alola, d’autant qu’il m’a fait manquer l’anniversaire de ma fille ainée. Je ne supporte déjà plus le climat de ces îles, ni la coupe de ce costume immonde acheté sur place parce que le personnel incompétent de l’aéroport s’est montré assez efficace pour perdre ma valise. Et cerise sur le gâteau, un de mes psys pense que je suis gérontophobe. Vous n’avez pas idée de l’agressivité dont je peux faire montre face à une personne âgée, comme vous. Je vous intime donc de faire preuve de la plus exquise docilité si vous tenez à votre poste, car votre tête sera, quoi qu’il en soit, la première à tomber. Ai-je été clair ? »

Dire qu’on ne m’a jamais accepté dans la troupe de théâtre au collège…
Le directeur répond par un couinement pathétique et me mène au laboratoire D. Ce type a un faciès étrange, il arrive à rougir et à pâlir en même temps. On dirait une lampe à lave !
Blague à part, les choses risquent de se corser maintenant. Je vais devoir assommer Saubohne et bloquer l’entrée du labo si je veux travailler tranquillement.
Laissons-lui quand même le temps d’ouvrir la porte. Ses mains tremblent tant il craint de perdre son poste. Son badge est reconnu par le système de sécurité qui autorise l’ouverture de l’énorme cloison métallique, accès unique au laboratoire.
Nous n’avons pas fait trois pas à l’intérieur que le sas se referme derrière nous, la lumière se met à clignoter en rouge et une alarme sonore se déclenche.

MISE-EN-QUARANTAINE

Je ne m’attendais pas à un tel accueil. A quelques mètres de moi, Saubohne est sur le point de défaillir. Ce n’est donc pas normal !
Emis depuis les quatre coins de l’immense salle, des faisceaux verts balaient l’espace confiné en scannant tous les objets et corps rencontrés. L’anxiété commence à me gagner, mais j’essaie de garder la tête froide.
Le scan dure une quarantaine de seconde.

MENACE-IDENTIFIÉE

A présent, un rayon lumineux violet m’indique comme un danger potentiel. Où que j’aille, il continue de me pointer. J’entends Saubohne qui s’affaire derrière moi : il se rend aux casiers d’urgence situés de l’autre côté de la pièce et s’empresse d’enfiler une combinaison étanche.
J’essaie de comprendre l’utilité de ce geste. Cela fait presque cinq minutes qu’il me côtoie : si je suis contagieux autant dire qu’il est infecté ! Toute la Fondation est infectée !
J’attends que le directeur ait fini de se vêtir pour me rapprocher, mais celui-ci recule, m’esquive, m’évite du mieux qu’il peut et part s’enfuir dans le coin opposé du laboratoire, malgré sa combinaison.
Au bout de quelques minutes, on se décide enfin à couper cette saloperie d’alarme. Tant mieux je n’en pouvais plus. Une voix d’homme se fait entendre dans un haut-parleur :

« Bonjour, je suis le professeur Mohn. Une énergie d’un type inconnu et probablement nocive a activé la procédure de mise en quarantaine du laboratoire. Tâchez de rester calme, je vais faire mon maximum pour arranger la situation. Les scanners indiquent la présence de deux personnes dans la pièce, pouvez-vous me le confirmer ?
- Ouais ! hurlé-je bien fort sans savoir où se trouve le micro.
- Vous n’êtes pas obligé de crier, dis Mohn de sa voix grave et apaisante. A présent, pouvez-vous me donner votre identité ?
- Celui que vous voyez en position fœtale dans son coin, c’est votre directeur !
- Saubohne ! Mais que fait-il… Aucune importance pour le moment. Et vous, votre nom ?
- Lividex.
- Vous vous appelez Lividex ?! s’exclame Mohn incrédule. »

Quand j’étais môme, j’avais le teint vraiment très pâle, presque maladif. J’étais aussi doté d’une mémoire incroyable, au point que je connaissais toutes les entrées du Pokédex.
Livide + Pokédex = Lividex
Je ne me souviens plus qui a eu l’idée de me surnommer ainsi, mais c’est resté. Pour la plupart des gens, je suis juste Lividex. Seul le professeur Sorbier m’appelle encore Arsen.

« Très bien, Lividex, pouvez-vous vous déshabiller ?
- Non.
- Faites un effort, votre vie est peut-être en jeu !
- D’ordinaire, je ne fais pas d’effeuillage sans musique. Ni sans salaire !
- S’il vous plait, Lividex ! Vous n’avez pas besoin d’enlever le bas. »

Je ne m’épile pas. Juste pour signaler. Tandis que j’ôte ma veste, ma cravate et ma chemise, un écran encastré dans le mur d’en-face s’allume. Mohn me demande de me placer dos à l’écran durant quelques instants.
Quand je peux enfin me retourner, j’aperçois une photographie de mon dos. Je me pince les lèvres en découvrant une tâche violacée sombre en forme de toile de Migalos en-dessous de mon omoplate gauche. Où ai-je bien pu choper ce truc ?!

« Vous l’aviez déjà remarqué ? demande Mohn.
- Absolument pas. Qu’est-ce que c’est ?
- Je ne peux vous répondre sans réaliser d’examen approfondi. Mais je suis certain d’une chose : vos jours sont comptés.
- Merci de votre franchise, professeur Mohn. »

Et de votre absence de tact.