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Epic Fail sur la capture de Celebi de Flageolaid



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Informations

» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 08/12/2016 à 18:19
» Dernière mise à jour le 09/12/2016 à 23:02

» Mots-clés :   Présence de personnages du jeu vidéo   Science fiction

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Ch 1 : Celebi me déteste
Qu’est-ce que ce Chelours fout sur Akala ? Normalement, on en trouve que sur Poni. Et pourquoi cette brute tient tant à me faire un câlin ? Je n’ai que le temps de rouler sur le côté, le Chelours pulvérise le tronc d’arbre derrière moi comme s’il ne s’agissait que d’une vulgaire brindille.
Le Chelours continuerait à me poursuivre où que j’aille, je le sais parfaitement. La seule façon de m’en débarrasser est de le capturer, or devinez quoi ? Je ne possède pas un seul Pokémon !
En plus, je n’ai sur moi qu’une Superball ramassée dans un fourré dix minutes plus tôt. J’imagine qu’un étourdi irresponsable et demeuré l’a accidentellement perdu dans sa quête inconsciente d’un monde plus sale.
Mes options se limitent donc à ceci : affaiblir moi-même ce harceleur, avant de le capturer. Facile ! En moyenne, les Chelours mesurent plus de deux mètres pour environ cent trente kilos. Quant à moi, je n’atteins même pas le mètre soixante-dix…
Tant pis. Profitant de ma vitesse, je plonge mon genou droit dans l’estomac du Pokémon Biscoteaux. Celui-ci ne s’attendait pas à une attaque de ma part et se la prend de plein fouet.
Furieux, il charge de tout son poids ; j’esquive et réplique d’un coup dans le mollet. La bestiole mord violemment la poussière.
Selon le Pokédex, Chelours est de type Normal, donc faible aux attaques de type Combat. Mes coups de poings sont-ils de type Combat ? Pas la moindre idée, en tout cas il n’apprécie pas le direct du droit que je lui envoie en pleine figure. Je sens son poil tout doux me caresser la main et songe à tous ces Pokéfans qui me haïraient s’ils me voyaient le cogner.
Trop confiant, je ne vois pas son mouvement de patte qui me balaye les deux jambes. Je retombe au sol deux mètres plus loin, un peu sonné. Face à moi, le Chelours se relève lentement. Il va charger. Mes doigts frôlent la surface lisse de la Superball.
Puis en éclair, le Pokémon se rue sur moi, mon bras lançe la capsule, le choc est silencieux. Stoppé net, le Chelours se transforme en une masse d’énergie lumineuse, avant d’être englouti par la Superball.
Première secousse. Bon sang, pourquoi dois-je me taper ce suspense ridicule ? Si ce crétin sort de la capsule, je suis un homme mort !
Deuxième secousse. En plus, j’ai mal aux genoux, au dos et au crâne. Allez quoi, reste dans ta fichue Ball !
Troisième secousse. Le moment de vérité, les rires ou les larmes, ça passe ou j’y passe, des bonbons ou un sort !
J’accueille le cliquetis de verrouillage de la capsule avec un long soupir rassuré. Je pourrais presque siffloter un jingle de victoire. Ne me sentant pas encore prêt à me remettre sur pieds, je rampe vers la sphère bleue, rouge et blanche. A présent, je ne suis plus sans défense.

Au bout d’une minute, je me mets doucement en position assise et observe les environs. Je reconnais les abords de la route 8 d’Alola. La jungle Sombrefeuille s’étend vers l’intérieur des terres, sa végétation dense assombrissant le ciel éclatant de l’après-midi. Je pourrais contempler, admiratif, le spectacle de la nature sauvage.
Mais je ne suis pas un poète. Je hais la poésie ! Aussi, je retourne à mes pensées matérialistes, le bilan de ma dernière entreprise.

La capture de Celebi avait été un échec. Cela fait sept ans que je le traque. Ce lutin peut voyager dans le temps, qui ne convoiterait pas un tel pouvoir ?
Au début, je m’y intéressais de façon sporadique, d’autres projets occupaient mon temps et mon esprit. Mais ces trois dernières années, j’ai réussi à pister Celebi avec plus de précision et de régularité que jamais.
D’une certaine façon, je peux remercier Lysandre. Les satellites qui veillent au bon fonctionnement de l’holokit possèdent des scanners très perfectionnés qui analysent toutes les variations d’énergie à la surface du globe. Le noble rouquin s’en servait pour ses sombres desseins.
Une fois la Team Flare démantelée, plus personne ne pouvait m’empêcher d’accéder à ces données. Cela m’a pris quelques mois pour déterminer quelle était la signature énergétique d’un bond dans le temps effectué par Celebi. Ensuite, j’ai analysé son comportement, ses habitudes et échafaudé un plan pour le capturer.
Je vendais régulièrement les autres données traitées par les satellites de Lysandre afin de rassembler les fonds nécessaires à mon entreprise. La présidente de la Fondation Aether m’achetait des informations sur les Ultra-Brèches au prix fort.

J’ai d’abord cru qu’il suffisait de trouver Celebi et de lui lancer une Masterball pour le capturer. Quel naïf ! Le Pokémon fabuleux a su me feinter le moment venu, usant d’une perfidie insoupçonnée, et la Masterball a fini à l’eau ! Dégoûté, j’ai revu ma copie.
Après des semaines passées à cogiter, une idée brillante a germé dans mon esprit : je devais capturer Celebi à une époque où la Masterball n’existait pas ! Il n’aurait ainsi aucune raison d’être méfiant s’il ne se sentait pas en danger.
A force d’étudier les rapports enregistrés par les satellites, je savais distinguer les bonds dans le passé de ceux dans le futur. A vrai dire, ils sont tellement différents qu’au début je ne prêtais attention qu’aux signatures énergétiques des sauts vers le passé.
J’ai également conclu que plus l’énergie dégagée est élevée, plus l’époque où Celebi se rend est éloignée de la nôtre.
Pendant six mois, j’ai guetté les conditions optimales pour lancer mon nouveau plan. En harcelant un ancien scientifique de la Team Rocket, j’ai réussi à mettre la main sur un dispositif me permettant de suivre Celebi lorsqu’il voyage dans le temps. Il faut, bien entendu, que je sois proche de lui et que je fasse preuve de rapidité.

Et l’occasion s’est présentée. Venant d’un futur lointain, Celebi s’est arrêté à Hoenn. Dès que je l’ai su, j’ai sauté dans le premier bateau en direction de Nenucrique, dans l’espoir d’arriver à temps. D’après mes observations, il faut au moins deux jours au Pokémon Temporel pour récupérer avant de refaire un voyage dans le temps.
La chance m’a souri, Celebi s’étant aventuré sur la route 121, à l’ouest de la ville. Avec mon équipement high tech, je l’ai rapidement repéré et suivi sa trace durant des heures.
Lorsqu’il s’est finalement décidé à traverser le temps, mon indicateur énergétique a estimé un bond modéré vers le passé. Je n’ai pu espérer guère plus qu’une extrapolation des données. Le miroitement dans le vide à l’endroit où se tenait Celebi ne tarderait pas à disparaître. Dans la vie, il faut parfois se montrer audacieux…
Et je me suis retrouvé à déambuler dans les rues d’Unionpolis, en plein hiver, à la nuit tombée, au moins soixante ans dans le passé ! Quand j’y repense, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu. Pas de vortex psychédélique, pas d’effets spéciaux, ni de compte à rebours pour m’indiquer la date d’arrivée !
Il n’a suffi que d’un pas pour voyager du présent au passé.

J’ai estimé l’époque d’après mes connaissances historiques, en observant l’architecture et les costumes de quelques passants que je croisais. Si je ne voulais pas rester prisonnier du passé, je devais capturer Celebi au plus vite.
Le facétieux Pokémon s’est envolé en direction d’une grange située au nord de la ville. Je l’ai suivi, découvrant une zone champêtre accolée à la ville.
Marchant dans l’obscurité nocturne, je me suis souvenu d’une brochure publicitaire m’invitant aux soixante-quinze ans du Square Paisible. Je l’ai reçu l’an dernier, ou l’année d’avant. J’ai donc corrigé ma précédente évaluation : je me trouvais environ quatre-vingt ans dans le passé !
Pressant davantage le pas, j’ai retrouvé bien vite Celebi flânant à l’intérieur de la grange qui sentait le foin et la bouse d’Ecremeuh. Je n’avais pas prévu que le passé pouvait puer autant.
M’approchant à pas feutré, j’ai sorti de ma poche la Masterball, peinte en rouge à la bombe pour tromper davantage la vigilance de ma cible. L’idée m’a semblé bonne sur le moment…
J’entendais le balbutiement paisible de Celebi mêlé du son cristallin du battement de ses petites ailes. Il se trouvait à quatre mètres de moi. Je ne le voyais pas à cause d’un empilement de tonneau, mais la flamme frêle d’une lanterne accrochée sur le mur d’en face dessinait sur le sol l’ombre guillerette du Pokémon Fabuleux.
Caché dans l’ombre, je retenais mon souffle. Tout allait se dérouler très vite, je devais garder la tête froide et agir efficacement.
J’ai surgi de ma cachette sans un mot et vu ma cible qui jouait avec deux autres Pokémon, un Chaglam et un Ousticram. Les ignorant, j’ai lancé la Masterball en direction de Celebi qui, choqué de me voir, s’est figé dans les airs. Toute la scène s’est déroulée au ralenti. Le lancer parfait de la capsule, intercepté par le Ousticram qui a bondi pour protéger son ami. Mer… mince !
Plan B ! J’ai ramassé la Masterball et envoyé une Hyperball sur Celebi, toujours surpris. Je savais que le lutin n’en resterait pas prisonnier longtemps, il s’agissait juste de gagner du temps. Je devais l’affaiblir, et quoi de mieux qu’un Pokémon légendaire pour tenir tête à un autre légendaire ?
Celebi est sorti de la Ball avec tant de force qu’elle s’est désintégrée. Face à lui attendait Electhor et son plumage doré chargé d’électricité. En tant que spécialiste de la capture, je lui ai ordonné d’utiliser Cage-Eclair pour augmenter mes chances. Je ressortais déjà une autre Hyperball. Ensuite…

Les choses ne se sont pas déroulées comme prévues. Furieux, Celebi a esquivé l’attaque d’Electhor et s’est rué sur moi. Le choc violent m’a fait reculer de quelques pas et lâcher l’Hyperball.
Le Pokémon Temporel, profitant de l’obscurité dans laquelle était plongée une partie de la grange, a enchaîné les charges que je me suis contenté d’encaisser avec de plus en plus de difficulté.
J’ai rappelé Electhor. Sa taille n’était pas adaptée à une course-poursuite dans un bâtiment. En revanche, je possédais un certain Pokémon beaucoup plus qualifié pour ce rôle.
Je n’ai jamais eu le temps de l’envoyer combattre. Celebi a lancé un ultime assaut, plus terrible que tous les autres et, probablement dans un effort considérable, nous a fait voyager à travers le temps. Cette fois-ci, j’en ai perdu connaissance.
Et je me suis réveillé à Alola, environ quinze minutes avant l’attaque du Chelours. Mes Pokémon et tout mon matériel ayant disparu, je me suis estimé heureux de porter un pantalon et une chemise.
A poil dans la jungle, ce serait craignos…

Nombre de Masterballs gaspillées pour la capture de Celebi : 2

Je repasse la scène de la grange encore et encore dans ma tête. Quelque chose cloche. Mon intuition l’hurle à tout rompre. Voyons, voyons… Unionpolis, la grange, je sors de ma planque, lancer de Masterball, paf le Ousticram, zou l’Hyperball, Electhor machin, Celebi se vénère…
Et je lâche ma deuxième Hyperball. Merde ! Non, je dois me tromper, cela ne peut pas être… Il faut que je fasse des recherches, que je vérifie, mais…
Je panique tellement à l’idée d’avoir bouleversé le cours du temps, que je ne vois pas arriver un groupe de voyous. Les cheveux teints, un bandana sur le visage et une démarche de débiles, ils s’avancent vers moi, la mine patibulaire.

« Oush, boloss, dis voir t’es perdu ? fait l’un d’eux.
- Dire qu’on chécher un coin tranquillou pour pisser, vlà qu’on tombe sur un mec près à nous r’filer son Pokémon ! ajoute un autre.
- Wesh, t’es gentil m’sieur de nous r’filer ton Pokémon ! Bah vas-y t’attend quoi ?
- T’espères quand même pas battre la Team Skull ? siffle la seule fille de la bande. »

Sans rire, la Team Skull ? Ces blaireaux qui se font latter par des vieilles me provoquent. Cela tombe à merveille, j’avais justement besoin de ma détendre.
Me levant avec quelques difficultés, je sors le Chelours fraîchement capturé de sa capsule. Il jaillit en poussant un long vagissement rauque qui effraye les sbires. Certes, Chelours pourrait avoir meilleure mine, mais nul besoin d’être en forme pour chasser des crétins !

« Hum… il te faut un surnom, quand même, dis-je à l’adresse de mon nouveau compagnon.
- Oush, on te dérange pas trop, boloss ?
- A partir de maintenant, je t’appellerai Chewy ! Tant pis pour toi si ça te plait pas !
- Wesh mon pote, ton Pokémon, je vais le bouffer à la petite cuillère ! s’écrie le sbire le plus téméraire en envoyant combattre un Nosferapti.
- Chewy, nique-lui sa race ! »

Le Chelours se retourne vers moi, l’air interrogatif. Apparemment, il faut encore que je lui apprenne quelques rudiments de langue. Et quelques tours pour surprendre l’adversaire. Ceci dit, malgré ses lacunes, il me débarrasse de mes adversaires en moins de deux minutes.