Le Luxray d'Illumis de Rush777

Le commissariat tout entier restait sans voix devant les explications du détective. Luck paraissait très sûr de lui. Sa confiance en lui, n’était pas la seule chose qui lui faisait sourire. Il était surtout satisfait de revoir le visage ébahis des gens, quand il était sur le point de résoudre une enquête. Il continua de fixer les officiers jusqu’à ce que l’un d’entre eux ait pris la parole :

-Vous dîtes que ce criminel est une sorte de Kecleon du crime, mais cela n’explique en rien comment il aurait pu être au courant que vous aviez décidé de vous rendre précisément dans ce quartier ?

-Ah ! Question très intéressante ! Hé bien je vais vous répondre jeune homme ! A mon avis, ce renseignement n’a pu être révélé que lors de mon entretien secret avec votre commissaire, à “une journaliste”. Expliqua Luck. D‘ailleurs, les informations données par le commissaire, n’étaient pas assez détaillées pour que la journaliste, ou plutôt, le Kecleon, puisse savoir précisément où se rendre. Il se pourrait donc que le kecleon ait entendu toute notre conversation. Poursuivit-il.

-Mais bien sûr !! La journaliste étant la seule à avoir eu ces informations, et le meurtrier se trouvant dans le quartier, ils ne peuvent être que la même personne ! S’exclama l’agent de police gêné.

Un autre officier prit la relève et dit :

-Qu’est ce qui vous a mis sur cette piste ?

La porte d’entrée du commissariat s’ouvrit soudainement, et laissa apparaitre un individu à l’air sérieux. C’était le doyen de l’île d’Ula-ula. Le commissaire n’avait pas l’air très surpris de voir le doyen faire irruption ici. Ils avaient sûrement à parler. Le commissaire se rendit donc dans son bureau, suivit de près par le doyen. Celui-ci laissa Luck se joindre à eux sachant qui il était.

-La Danse des îles a lieu dans deux jours et ce criminel n’est toujours pas derrière les barreaux ! Est-ce qu’au moins vous avez de nouvelles informations sur lui !? S’exclama le doyen furieux.

Le commissaire lui fit que le Luxray d’Illumis était sur le point de résoudre l’enquête, Cela rendait le doyen moins nerveux, mais ça ne lui suffisait pas.

-Écoutez commissaire, criminel hors d’état de nuire ou pas, La Danse des îles aura bien lieu cette année comme les autres. Il le faut. D’ailleurs, la tradition veut qu’étant le commissaire, vous m’accompagnerez. Prenez autant d’hommes que vous le voulez. Poursuivit le doyen d’un ton ferme.

Le doyen de chaque île était étroitement lié au Pokemon protecteur de leur île respective. Celui d’Ula-ula, pensait que les délits comme le vol et l’homicide, devait être réglés par les autorités locales. C’est pourquoi il gardait le gardien de l’île éloigné de l’enquête pour qu’il puisse essentiellement se préoccuper de l’environnement d’Ula-ula.

-Si jamais le meurtrier frappe en notre absence que fait-on ? Demanda-t-il au doyen.

-Pas d’inquiétude les festivité auront bien lieu ! Laissez moi le choix des officiers. Allez plutôt informer votre femme. Répondit Luck en faisant un clin d’œil au commissaire.

La réaction Luck était très bizarre, mais le commissaire ne pouvait pas faire autrement.

La Danse des îles n’était au départ, qu’une cérémonie, composée de quatre rituels correspondant chacune à une île. Cette cérémonie était pratiquée par les premiers habitants d’Alola, pour implorer aux divinités de la région : Solgaleo et Lunaala, qu’ils leur offrent paix et protection. En ces temps reculés, ils pensaient qu’en faisant appel à des Plumeline, les déités exauceraient leur prière en les voyant danser. Des danses, qui étaient déjà un signe de gratitude envers le gardien de chaque île. Au fil du temps, elle fut modernisée jusqu’à l’appeler : Danse des îles. Les habitants, toujours aussi superstitieux, perpétuèrent les festivités chaque année.
Luck s’était bien informé sur le sujet, mais n’avait pas accordé autant d’intérêt à cette histoire.

Les festivités se déroulaient successivement d’île en île. Elles débutaient sur Poni, l’île à l’extrême gauche et se clôturaient sur Ula-ula l’île à l’extrême droite.

Le jour d’après, le commissaire, le doyen, Luck ainsi que quelques officiers embarquèrent sur le Ferry le plus rapide, destination l’île de Poni.
Poni était l’île la plus rocailleuse des quatre. Elle était aussi habitée que ses sœurs, mais elle avait pourtant l’air plus hostile. Ses nombreuses steppes en étaient sûrement la cause.

Quand ils eurent accosté, ils furent rejoins par les doyens de Mélé-mélé et d’Akala ainsi que leurs commissaires. Pour chaque île, il fallait deux représentants de l’autorité et cela, pour toutes les festivités.
Ils se rendirent tous au centre de l’île où la population entière les y attendaient impatients. Les statuts de Solgaleo et Lunaala y étaient érigées. Ils allumèrent un feu gigantesque entre les deux édifices, tournèrent autour, accompagnés par des Plumeline, dont ils imitaient les pas. La cérémonie venait de commencer.
Le festival battait son plein. Le commissaire assistait à tout ça totalement nerveux. Un meurtrier sévissait sur son île, et lui il s’amusait. Les officiers l’étaient tout autant. Et cela ne faisait que commencer que car ils leur fallaient passer deux jours entiers sur chacune des îles. D’ailleurs, ils trouvaient l’attitude du détective étrange. Il était anormalement zen. Le jour suivant, rebelote. Son attitude était troublante.
S’ils pensaient que son attitude ne pouvait pas être plus perturbante, ils constatèrent très rapidement qu’ils étaient dans l’erreur.
Il ne faisait que regarder les défilés sur l’île de Poni. Mais sur Akala, il participait totalement aux festivités. Ils s’empiffraient de barbe à papa Wailord, et participait aux activités comme le lancée de Cocombaffe. Il les invita à faire de même. Ce comportement commençait sérieusement à irriter le commissaire. Le jour suivant, Il dansait même avec la doyenne d’Akala Alyxia à qui il faisait les yeux doux. Le commissaire en voyant la scène, devenait de plus en plus furieux. Il attrapa violemment Luck par le bras. Luck le fixa droit dans les yeux et dit en affichant un sourire désinvolte :

-Voyons commissaire... Ne soyez pas jaloux... Et votre femme alors ?

Mais le commissaire n’avait pas du tout envie de rire. Il lui empoigna la chemise avec l’autre bras et dit :

-Vous foutez de moi !! Quatre jours sans nouvelle du Kecleon et Monsieur fait du rentre dedans à la doyenne d’Akala !!

- Justement, quatre jours et le Kecleon ne fait toujours pas parler de lui. Il faut s’en réjouir.

Après avoir entendu ce raisonnement, le commissaire lâcha prise. Luck arrangea sa chemise, pour ensuite retrouver la doyenne, mais pas de chance. Elle s’était déjà trouvée un nouveau partenaire. Ils s’évanouissaient de plus en plus dans la foule. De toute façon, les festivités touchaient à leur fin.

Sur l’île de Mélé-mélé, les jeunes femmes qui les accueillaient étaient bien plus chaleureuses. L’une d’entre elles, dut se blottir contre le commissaire, pour lui mettre des fleurs autour du cou. Celui-ci avait un ventre bien rebondi. Il imaginait ce que sa femme ferait si elle le voyait. Pourtant il trouvait la scène toujours aussi plaisante.
En milieu de journée, ils furent conviés à un gigantesque banquet, avec des mets plus succulents les uns que les autres. Les officiers et le commissaire étaient beaucoup moins anxieux.

-Peut-être qu’il ne tentera rien tout compte fait. Pensa-t-il la bouche remplis de garnitures.

Le second jour, le commissaire et les agents se joignirent totalement à la foule. Ils se laissaient emporter par toutes ces symphonies et leur rythme endiablé. Les célébrations durent se terminer bien plus vites pour le commissaire et le doyen cette fois. Car le doyen devait aider à finir les préparations sur la dernière île. L’étape finale de la cérémonie se profilait à l’horizon.



De retour sur Ula-Ula, les rues étaient bondées. Il n’y avait pas seulement les habitants de l’île qui s’y trouvaient, mais aussi ceux des îles sœurs. Car comme chaque année, le final de la Danse des îles devait être grandiose. Un évènement à ne pas rater sous aucun prétexte.

La cuisine du rue était bien plus présente que ces derniers jours. Leurs senteurs étaient si fortes, qu’on avait l’impression que tout Ula-ula en étaient embaumées. Certains Pokemon d’habitude très distants avec les festivités humaines, étaient attirés par les senteurs et la musique. La nuit tombait, mais les rues ne se vidaient pas pour autant. Les officiers étaient toujours à leur poste. Ils ne bougeait pas d’un poil. L’un d’entre eux avait l’air d’être en pleine discussion sur son holokit. Son interlocuteur était en fait le commissaire. Il lui ordonna de trouver le Luxray et de lui faire passer le message. La situation semblait urgente.

Un océan de personnes encerclaient Luck formant ainsi une piste de danse sur laquelle se tenaient plusieurs personnes. Traverser autant de personne n’était pas une mince affaire. Quand il atteignit enfin Luck, la musique était tellement forte, qu’il n’y avait aucun moyen de lui adresser la parole à cet endroit. Cela explique pourquoi il n’entendait pas son holokit sonner. Luck était toujours en aussi bonne compagnie. Toutefois, l’agent de police ne se gêna pas pour lui faire comprendre qu’il devait lui faire part de quelque chose.

Ils se rendirent donc dans un endroit plus calme. Quand il reçu l’information, il ne perdit pas de temps. Il s’empressa de rejoindre le commissariat.

-Attendez !! Cette route est beaucoup trop longue ! Il faut que vous le rejoignez le plus vite possible ! Je connais un raccourci ! S’écria le l’officier.

Luck le suivit donc. La ruelle qu’il s’apprêta à prendre n’était pas très éclairée. Mais qu’importe, le temps pressait. Le détective le suivait de près, pourtant, il ralentit petit à petit, pour ensuite s’arrêter et sourire. L’officier ne tarda pas à s’en rendre compte. Étonné, il rebrousse chemin et dit :

-Il y a un problème ?

Un sourire narquois se dessinait sur le visage de Luck au moment de lui répondre.

- Se doit être vraiment frustrant de se trouver dans ce genre d’endroit avec moi ?