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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 02/10/2016 à 09:46
» Dernière mise à jour le 02/10/2016 à 19:25

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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27.— ENTAMER LES PRÉPARATIFS
A présent qu'un mariage allait avoir lieu, tout était à organiser. Il fallait fixer une date. Gary voulait que tout aille vite, que la cérémonie soit programmée pour dans six mois grand maximum.
Mais la situation actuelle ne lui permettait pas d'envisager une pareille cérémonie expéditive. Tout un tas de procédés feraient que leur mariage ressemblerait à tous les autres.
Trois choses importantes étaient à prévoir : publier les bans, dresser la liste des invités et dénicher le lieu de la réception.

La publication des bans eut lieu à la mairie dans le secret absolu. Les fiancés n'avaient encore annoncé à personne le projet qui allaient les changer en mutuels époux.
Les semaines s'écoulèrent avec douceur. Maintenant que Gary avait fait sa demande, son esprit se satisfaisait pleinement. Il n'avait plus l'impression de cacher une intention qui n'était certes pas mauvaise.

Ondine, après l'euphorie retombée, dissimulait très mal son bonheur. Il lui était particulièrement difficile de ne rien dévoiler à sa famille. Éliane et Frédéric manifestaient une tendre curiosité pour le jeune couple. Pendant un dîner, n'en pouvant plus, Ondine déballa tout. Ses sœurs n'étaient pas présentes : ce n'était qu'une demi-révélation. Éliane se montra enchantée d'accueillir dans la famille un homme aussi charmant. Le père se montrait moins enthousiaste. Une impression de zèle lui faisait prendre conscience que ces jeunes amoureux allaient droit dans le mur.

« Cela les regarde. Ondine est assez grande pour gérer sa vie et savoir ce qu'elle a à faire. Si elle estimait que c'était trop précipité, elle aurait pû refuser. »

La conversation avait lieu une fois les fiancés partis. Ils débarrassaient la vaisselle dans la cuisine. Frédéric nettoyait les assiettes que lui passait son épouse.

« Tu n'imagines pas comment cela peut être difficile de dire non... J'ai vécu ça ; cela n'est pas agréable de jeter un seau d'eau sur son conjoint qui affronte son stress pour faire sa demande. »

Frédéric faisait allusion à sa première histoire d'amour. Francine, sa compagne de l'époque, lui avait déclaré sa flamme. Se croyant prit au piège, il avait préféré refuser plutôt que de simuler une fausse envie. Cela avait accéléré la fin de leur histoire.
Depuis, il s'était juré de faire lui-même sa demande au moment qu'il jugeait propice. Ainsi Éliane et Frédéric s'étaient mariés après des années de vie commune.

« Ils sont amoureux, cela se voit. Cesse de jouer le Cornèbre de mauvais augure et félicite-toi qu'Ondine ne finisse pas vieille fille. Il était temps qu'elle trouve un gentil garçon. Tant pis si ce n'est pas Sacha. Gary me convient très bien, tout comme il convient à Ondine. »

Cette discussion s'acheva sans que cela ne paraisse suffire à convaincre Frédéric. Il avait le sentiment que cette demande n'était pas naturelle, qu'elle manquait de sagesse.

Le père d'Ondine n'avait pas tort de s'inquiéter. Gary était en sursis. Il voulait retenir sa fiancée le plus longtemps auprès de lui. Le moyen le plus radical avait été de lui demander sa main. Il évitait de s'interroger sur la réaction qu'il aurait eu si elle avait prononcé les trois lettres fatales. Ondine avait accepté : c'était l'essentiel.

Une fois les bans publiés, la tâche la plus ardue fut de dresser la liste des invités. Jusqu'alors, les disputes étaient quasi-inexistantes au sein du couple. Elles naissaient de broutilles du quotidien.
La liste avait amené avec elle de vieilles ou récentes rancœurs. La question de la présence ou non des parents de Gary fit débat pendant une semaine.

« Je ne veux pas que ta mère mette les pieds à notre mariage. Après les horreurs qu'elle a faites et dites, elle finira dans le buffet avec les petits-fours. »

Otaquin restait l'argument inévitable. Gary était bien d'accord et concéda que la présence de sa mère n'était pas préférable.

« De toute manière, elle ne viendra pas d'elle-même. La supplier est hors de question. »

Théophile eut lui aussi droit à son débat. La rouquine le plaçait dans le même panier que Séraphine. Il avait contribué indirectement au malheur du Pokémon eau en le confiant à cette femme sans vergogne. Ce dernier connaissait le caractère irascible de son épouse et l'avait laissé faire.

« Il tenait beaucoup à lui. Il l'a élevé pendant des semaines, lui a offert tout le confort... défendit le jeune homme.
- Pour mieux l'abandonner, le coupa-t-elle. S'il tenait vraiment à Otaquin, pourquoi ne vient-il pas lui rendre visite à Azuria ? »

Il savait que l'excuse du travail accaparant son père ne fonctionnerait pas avec Ondine.

« Une visite n'a pas besoin de durer des heures. Passer en coup de vent serait le minimum. »

Gary renonça à se faire l'avocat du diable. Aucun membre de sa famille n’assisterait au mariage. Ses grands-parents étant morts ; ses oncles et tantes vivaient à l'étranger et n'envoyaient presque jamais de nouvelles.
Comme une rancune, il s'acharna à n'inviter ni Lily ni Violette. Après ce que cette dernière leur avait fait subir ; tous ses plans pervers lui avait interdit l'entrée à la cérémonie.

Ondine fut du même avis. Elle voulait néanmoins inviter Lily.

« C'est une Violette deuxième du nom. Si tu l'invites, elle va tout raconter à ta sœur. Elles sont trop proches.
- Daisy le fera.
- Alors ne l'invite pas ! Je ne veux pas que cette perverse se délecte de notre mariage. Je veux de l'intimité. Si tu invites Lily j'aurai l'impression d'être espionné dans un moment intime.
- Dans ce cas je n'invite pas mes parents alors ! Ils raconteront tout à la famille et Violette fait partie de la famille. »

Gary acquiesça. Lui devait bien se passer de ses parents, pourquoi pas elle ?

« Parce que mes parents ne sont pas ordures ! Ils n'ont pas fait des abominations !
- Tes sœurs remplacent mes parents dans ce cas-là et pourtant tu veux les inviter. Je ne comprend pas ! »

Pour ne pas s'énerver davantage, il partit courir. Ondine, épuisée, dévisagea le morceau de papier qui faisait naître en eux les premières disputes sérieuses. Gary n'avait pas tort. Inviter Violette serait comme cesser la guerre. Se rabaisser. Lui dérouler le tapis rouge pour lui permettre d'assister aux premières loges à leur mariage.
Elle raya le prénom de sa sœur sans plus d'hésitations en même temps que celui de Lily.

Pendant qu'il traversait les quartiers en petites foulées, Gary songeait à un invité dont il n'avait pas encore été question : Sacha. Cela semblait évident qu'Ondine souhaiterait sa présence ; pour ne pas créer plus de problèmes, il devait consentir à l'inviter. Elle n'en démordrait pas. Il redoutait que la jalousie, jusque là, à demi-éteinte, ne se ravive.
Il s'arrêta pendant sa course en imaginant une scène affreuse : Ondine en robe de mariée qui dit non au maire pour se jeter dans les bras de Sacha. Et Violette au fond de la salle qui applaudit avec effusion.

Avoir Sacha sous les yeux pendant la cérémonie aura le mérite de montrer le triomphe qu'il a eu sur son rival. C'est lui qui a conquis le cœur d'Ondine. Lui qui deviendra son époux. Il sera sur le devant de la scène contrairement à Sacha qui restera en retrait. Ce dernier avait eu son heure de gloire -qu'il avait laissé passer- tandis que lui, réussissait sur tous les tableaux.

Lorsqu'il rentra de son footing improvisé, Ondine était montée dans la chambre. Il se servit un verre d'eau puis jeta un œil à la liste posée sur la table. Constater que Violette et Lily ne viendraient pas lui faisait plus de bien que sa séance de course. Après une douche, il la rejoignit.

« Je voulais m'excuser, dit-il en entrant dans la chambre.
- Moi aussi. J'ai cédé pour Lily et Violette. »

Il la rejoignit sur le lit, tendit les bras pour qu'elle s'y réfugie. Ils faisaient toujours ça après une dispute. Comme un besoin de se sentir proche l'un de l'autre.

« Ton père viendra. Je ne veux pas que tu sois le seul De Bofford. »

Le nom prononcé par ses lèvres la répugnait. Elle porterait le même que celui de Séraphine.

« Il se tiendra à bonne distance d'Otaquin. Il suffit de peu de choses pour le faire rechuter. Je ne veux pas qu'il se sente mal pendant la cérémonie. Notre mariage doit être un moment d'union, de joie. »

Théophile était le seul à avoir accepté Ondine. Il ne se lèverait sans doute pas pendant la cérémonie pour déclarer qu'il refusait cette union. Enlever ce plaisir à Séraphine et Violette était suffisant. Mais Théophile pouvait se faire manipuler ; et si sa femme arrivait à lui faire prendre conscience que son fils faisait le mauvais choix ?

Gary resserra son étreinte. Plus qu'Ondine en ce moment, c'était lui qui avait besoin d'être rassuré.

• • • • • • • • • •
Violette se prélassait dans la piscine de l'arène. Son maillot de bain deux pièces lui allait à merveille, selon son amant du moment. Un cocktail à la main, elle réfléchissait au moyen le plus sûr pour faire arrêter cette supercherie qu'était le mariage de sa sœur. Depuis qu'elle avait été mise au courant, elle ne faisait que ça.

Valait-il mieux employer le moyen le plus simple et se lever pendant la cérémonie, au milieu du silence imposé par le maire lors de la fameuse phrase : "Si quelqu’un a quelque raison que ce soit de s’opposer à ce mariage, qu’il parle maintenant, ou se taise à jamais" ? Tout le monde se douterait de la suite. Les visages des convives se tourneraient vers celui de Violette pour l'écouter crier : "Je m'y oppose !"

Elle se délectait déjà de ce plaisir à venir. L'homme qui sirotait avec elle un verre lui fit remarquer qu'une femme venait d'entrer dans le gymnase. Violette, agacée d'être dérangée, ordonna à son amant d'aller expédier bien vite ce visiteur indésirable.

« Dis-lui que la championne n'est pas là, comme d'habitude, dit-elle dans un soupir exaspéré. »

Depuis qu'Ondine organisait son mariage, elle relayait son poste à Daisy, la seule à accepter un tel travail. Mais Daisy n'était pas là, aujourd'hui.
L'homme revint accompagné d'une Ondine à la mine préoccupée. Ses cheveux roux avaient poussés depuis des semaines. Ils n'étaient plus courts comme avant.
Elle portait un sac en tissu dont elle serrait la lanière dans la paume de sa main.

Violette sortit du bassin, curieuse de connaître la raison de cette visite. La championne avait l'air gênée, comme si ce qu'elle s'apprêtait à dire allait conduire à une catastrophe.
Pour une fois, Violette joua la carte de l'apaisement et l'invita à prendre un verre avec eux. Sa soeur déclina, visiblement pressée d'en finir.

« Je voudrais te parler seule à seule. Ça concerne le mariage. »

Violette, dans une langue suave qu'elle savait manier, enjoignit son amant à les laisser tranquille.

« J'ai deux choses à t'annoncer. La première c'est que nous avons décidé avec Gary de l'endroit où se déroulerait la réception.
- Ah oui ? demanda sa sœur, faussement intéressée.
- Nous avons choisi de la faire ici. Le gymnase est assez grand pour accueillir le peu d'invités que nous aurons avec nous.
- Et la seconde nouvelle ? »

La rouquine parut exaspérée de l'allure à laquelle progressait la conversation. Il aurait été beaucoup plus simple à Gary d'annoncer la nouvelle à sa sœur. Daisy aurait été un bon messager ; cependant Ondine avait préféré être elle-même la porteuse de ce message.

« Nous avons terminé notre liste des invités et tu n'en fais pas partie. »

Violette ouvrit grand la bouche. La colère se bousculait en même temps que l'indifférence qui devait paraître sur son visage. Jeter à sa cadette son verre l'aurait soulagé mais ce n'était pas une solution. Elle en avait une bien meilleure.

« Je comprend pourquoi vous ne voulez pas de moi. Après tout ce que je t'ai fait, c'est compréhensible, commença-t-elle en haussant les épaules. Votre mariage est fixé pour quand ?
- Pour le 16 Mars. On a choisit cette date car c'est le jour que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. »

Ondine avait l'air d'avoir retrouvé de l'aplomb. Elle cherchait dans l'expression de sa sœur la moindre trace de colère ou d'amertume. Il n'en était rien. Violette faisait la causette sans laisser présager son coup bas.

« C'est romantique. Mais... attends... Je me souviens que j'organise une fête ce jour-là. Je l'avais prévu depuis longtemps ! Elle se déroulera... ici. »

C'est alors qu'Ondine perdit ses moyens. Son anxiété avait complètement disparu.

« Tu ne peux pas nous faire ça ! Nous avons besoin d'un lieu pour la réception ! On ne peut plus reculer !
- Et où vais-je organiser ma fête ? Je ne vais tout de même pas louer une salle !
- Cette arène, c'est moi qui la fait tourner. »

Violette, redevenue agressive, répondit sèchement que l'arène était autant sa propriété que celles de ses soeurs. Il fallait être honnête : la championne se faisait bien rare ces temps-ci. Les spectacles amenaient bien plus de monde que les matchs d'arène.

« J'organise mon mariage, je ne peux pas être sur tous les fronts !
- Je suis vraiment désolée, Ondine... »

Hypocrite jusqu'au bout, l'aînée déposa affectueusement une main sur l'épaule de sa cadette. Ondine se dégagea, enragée.

« Depuis le début tu veux nous faire rompre. Je me souviens de ce que tu m'a dit au début : "Tu verras que j'arriverais à le faire mien". Tu n'as pas réussi puisque nous nous marions. Alors maintenant tu essayes de nous mettre des bâtons dans les roues. Sache que tu ne réussiras pas à faire retarder ou même à annuler la cérémonie. Gary et moi, nous deviendrons mari et femme. »

La femme aux cheveux bleus prit un air sarcastique. Comment allaient se débrouiller les fiancés pour trouver un nouveau lieu durant les quelques mois qu'ils leur restait ?
Ondine quitta l'arène sur les gongs. Elle rejoignit Gary qui venait d'avoir une conversation avec le traiteur. Lorsqu'il apprit pour la fête prétextée par Violette, il ne mesura pas sa colère.

Pour autant, c'est à deux qu'ils se mirent à la recherche d'une salle à louer. Il était inutile de marchander avec Violette ; cette dernière restait catégorique et ne se plierait pas à la demande pourtant urgente du couple.
Cette chasse rappelait celles des semaines précédentes pour Ondine. Éplucher les journaux, passer des coups de fils, lui était familier. Mais cette fois, ils étaient bien deux à poursuivre un but commun.

Le stress gonflait au fil des heures, des journées écoulées. Les refus se multipliaient, les crises de nerf redoublaient.
C'est avec un grand besoin de vacances qu'Ondine quitta la ville pour aller rejoindre Sacha, rentré au Bourg-Palette. Ce voyage improvisé de quelques jours avait été décidé sur un coup de tête, suite à un nouveau refus. Laisser Gary s'occuper seul de cette recherche fastidieuse lui parut irresponsable ; le souhait de décompresser et de voir ses amis avait été plus fort.

La visite inattendue de Daisy le lendemain de ce départ précipité ainsi que son aide inespérée, vint alléger la dose de travail déjà conséquente du jeune fiancé. Mais si ni Ondine ni elle ne s'occupaient de l'arène... ?
Daisy lui assura que le gymnase avait été fermé pour les combats d'arènes uniquement, jusqu'au mariage. Une fois cette période derrière elle, Ondine reprendrait les rênes de son arène.

Pour l'heure, Daisy s'inquiétait de la fatigue qu'elle lisait sur le visage de Gary. Le travail au restaurant, les visites régulières à Otaquin, les préparatifs du mariage, toute cette montagne entamait l'énergie du jeune homme qui ne savait plus où donner de la tête. Il n'avait plus une seconde à lui, à consacrer à ses Pokémon, ni même à rêvasser à ses chimères qui lui tenaient pourtant à cœur.
Il ne trouvait même pas le temps de courir dix minutes dans la journée.

Cette ultime épreuve imposée par Violette rajoutait la fatigue par-dessus celle déjà ressentie depuis le début des préparatifs. Le départ d'Ondine n'arrangeait rien à la situation, malgré l'aide apportée par Daisy.
Il comprenait sa fiancée. Lui aussi serait parti quelques jours chez des amis s'il avait pu.

« Tu devrais te ménager. Je vais m'occuper de chercher la salle. Tu as déjà bien à faire avec le traiteur et les prestataires. Concentre-toi là-dessus. Je connais Azuria. Peut-être que j'entendrai parler de quelque chose. »

Gary n'aurait su comment la remercier pour l'aide et le soutien qu'elle lui témoignait. Au moins une des soeurs de sa fiancée n'était-elle pas pourrie jusqu'à la moelle...