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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 11/09/2016 à 10:33
» Dernière mise à jour le 11/09/2016 à 12:02

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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24.— APPRENDRE LA VÉRITÉ & SE CONFRONTER
Le mercredi, jour J fatidique, sonna l'heure des présentations. Le stress était monté crescendo. Gary redoutait l'emportement de sa mère tandis qu'Ondine souhaitait faire la meilleure impression possible. Le jeune homme avait préféré taire toute remarque pouvant dissuader la rencontre entre les deux femmes.

Le déjeuner aurait des allures de cérémonie officielle. Les petits plats seraient mis dans les grands, Gary pouvait en être sûr. Séraphine ferait tout pour impressionner Ondine, jusqu'à la rabaisser. Lui faire comprendre qu'elle n'appartenait pas à la même caste serait son leitmotiv. Gary veillerait à ce qu'elle n'aille pas trop loin. Jamais il ne tolérerait une nouvelle insulte à l'adresse de sa compagne.

« Elle travaille ? Quelle honte ! C'est une paysanne ou bien ? Elle n'est pas de notre milieu. Elle joue hors catégorie.[...] Cette gueuse ne mettra pas les pieds ici ! »

Finalement, Séraphine, en acceptant ce déjeuner, n'avait pas fermé la porte aux opportunités. Il ne lui arrivait pas souvent de revenir sur une décision ou sur une parole donnée. Son mari avait réussi à lui faire comprendre que ce repas avait des enjeux plus importants qu'il n'y paraissaient. Il s'agissait de maintenir avant tout un lien familial mis à l'épreuve par l'orgueil et l'esprit étriqué de la mère.

Ce repas qui se voulait convivial serait le meilleur moyen pour Séraphine d'ouvrir les yeux. Elle avait traité Ondine de tous les noms, la traînant dans la boue sans la connaître. Comme Théophile aimait à le répéter : "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".

Séraphine n'était pas le genre de femme à consentir contre sa volonté, même si elle avait tort. Un exploit qu'elle veuille rencontrer Ondine après tout ce qu'elle avait pu dire. L'orgueil des De Bofford venait de plier comme un roseau ; cependant il menaçait de se redresser aussi sec d'un moment à l'autre. L'instabilité lié à l'humeur de Séraphine rendait les choses bien plus difficiles. Heureusement, aujourd'hui, contrairement à ce que redoutait Théophile, sa femme s'était réveillée de relativement bonne humeur. Chose rare étant donné la teneur de l'événement et de ses enjeux.

La mère de Gary détestait que les invités -que ce soit son fils ou non- arrivent en retard. Le couple s'absenta une heure pour rejoindre Safrania. Le trajet fut silencieux. Ondine tenait à rester sérieuse ; Gary demeurait soucieux.

Lorsque la maison fut en vue, la jeune femme lâcha un "oh" de surprise. La demeure était somptueuse, digne des rois. Le portail était finement travaillé. Francis, le fidèle majordome, les attendait.

« Si Monsieur et Madame veulent bien se donner la peine d'entrer. »

A chaque pas, Ondine découvrait une nouvelle facette de la propriété. D'abord, les pelouses parfaitement tondues. Cette mer de verdure donnait envie de s'y allonger pour entamer une sieste. Les brins d'herbe fraîchement coupés témoignaient d'un travail soigné.

Puis une fontaine majestueuse ,dressée au milieu d'un chemin pavé, arrosait l'ensemble d'une touche distinguée. La championne avança une main sous les jets pour sentir le contact de l'eau sur sa peau. Elle était tellement froide qu'elle en frissonna.

La maison était immense. Ondine crut devenir une princesse pénétrant dans un château de conte de fée. Elle ne se doutait pas que le dragon, fidèle personnage des contes pour enfant, attendait son arrivée dans cette magnifique demeure dont il était l'hôte. Rien n'aurait fait soupçonner à la jeune femme que derrière cette façade parfaite se dissimulait une partie sombre avec laquelle elle était intimement liée.

Francis avançait d'un pas régulier ; Gary connaissait ce décor par cœur, quoiqu'il le trouva toujours aussi bien aménagé. Il se doutait que sa mère voulait tout faire pour impressionner sa compagne dès son entrée dans le jardin. Elle voulait marquer le coup dès son arrivée.

Ondine essayait de les suivre mais son regard se perdait parmi les détails fourmillant autour de la demeure familiale.
Un parterre de fleurs gracieuses était planté juste sous les fenêtres du rez-de-chaussée. Ondine voulut s'y pencher pour humer leur parfum. Elle aussi avait amené des fleurs : des bleuets qu'elle avait cueillit dans le jardin de Gary le matin même.

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Au moment d'entrer enfin à l'intérieur, Ondine crut lâcher son bouquet. Gary le rattrapa in extremis et demanda expressément à Francis de le placer dans un vase. Le majordome s'éclipsa. Le jeune homme s'inquiéta de voir les mâchoires serrées, la crispation toute entière chez Ondine. Elle levait un regard hagard au niveau de la porte.

Gary invita sa compagne à le suivre sans parvenir à attirer son attention. Ondine lisait, relisait encore et encore, épelant l'inscription au dessus de la porte.

"Famille De Bofford".

Immédiatement elle sortit de son sac le pendentif de Floréal. Le nom correspondait.

« Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu tiens dans ta main ? »

Ondine le regarda comme une furie, le bouscula et pénétra dans le corridor. Elle se mit à courir, se cognant parmi les meubles, cherchant du regard le salon. Elle distinguait des voix qui émanaient du Grand Salon. Gary la rattrapa juste avant qu'elle ne s'introduise dans la pièce où se tenait Séraphine.

Le jeune homme l'attira par le bras, à l'écart. Sa mère, trop occupée à discuter avec son père, ne remarqua rien.

« Dis-moi ce qui ne va pas, tu es toute pâle. »

Il passa une main dans ses cheveux roux dans l'espoir de lui arracher une confidence. Pour toute réponse, il eut droit à une crise de larmes. Il la serra contre lui, attendant le moment des explications.
Brutalement, elle se dégagea, réalisant que l'homme qui la tenait était peut-être lié au sort d'Otaquin. Elle lui mit sous le nez la chaîne dorée.

« Ça ne te dis rien ? Ne fais pas l'innocent ! Tu le connaissais depuis tout ce temps et tu ne m'a rien dit !
- De quoi tu parles ?
- Le Pokémon dont je rend visite chaque semaine et qui est chez Pierre s'appelle Floréal. Il a été abandonné par les De Bofford : ta famille ! »

Soudain, il réalisa. FLORÉAL. L'Otaquin que son père avait recueillit avant que sa mère ne l'évince.

« Il a dégagé. Il n'était capable de ne faire que des bulles de morves avec son nez. L'entraînement ne l'intéressait pas. »

Il n'avait pas fait attention à ses révélations sur le coup. Ni même lorsqu'Ondine lui avait vaguement parlé de ce Pokémon abandonné.

« Tu ne m'a jamais montré cette chaîne, fit-il remarquer, sous le choc. »

Ondine le fixa, les yeux mouillés. Il disait la vérité : jamais elle ne lui avait révélé l'existence de ce bijou. Pourquoi ne lui en avait-elle pas parlé ? Otaquin avait une place particulière dans sa vie depuis qu'elle l'avait rencontré. Il lui avait semblé évident que parler de ce Pokémon était tout à fait lié à ce collier.

Gary avait l'air mal à l'aise que sa famille -surtout sa mère- soit mêlée à cette histoire. Cela ne le surprenait plus. Jamais les deux femmes ne s'entendraient. C'était comme mettre dans une même pièce Mangriff et Séviper : ils ne feraient que se battre encore et encore.

Il passa une main dans ses cheveux défaits, aussi désarçonné que l'était la jeune femme en face de lui. Il voulut avoir dans les mains la chaîne pour réaliser combien sa mère s'était changée en monstre. Il réalisa, en posant la main sur le métal doré, que Séraphine avait toujours été un monstre, depuis sa naissance. Elle ne changerait jamais, il en prit conscience.

Prise au piège, Ondine lui manifesta son intention de partir sur-le-champ. Elle ne pourrait pas supporter de manger avec ceux qui avait réduit Otaquin à vivre sur un lit, comme un légume. Elle se sentait à la fois responsable d'avoir pénétré en territoire ennemi, ce qu'elle considérait comme une haute trahison ; elle voulait aussi dire tout ce qu'elle pensait à ceux qui avaient détruit la vie d'un Pokémon qui n'avait rien fait que de croire en ses rêves.

Tiraillé entre l'envie de suivre la jeune femme, de lui accorder son soutien ; et entre le besoin qu'il avait de vouloir que tout se passe bien pour leur couple à l'issue de ce déjeuner, il hésita puis la suivit dans le vaste couloir qui menait à l'entrée.

« Ah, voilà les amoureux ! s'exclama Théophile, les rattrapant alors qu'ils quittaient la maison. »

Il avait une coupe de champagne à la main. Ils se retournèrent avec le même frisson qu'ont les enfants qui sont surpris en pleine faute. Ondine jeta un regard suppliant à Gary.

Ils ne pouvaient plus rien faire à présent que suivre le maître de maison. Ondine, les épaules serrées par l'étreinte de Gary, sentit les forces l'abandonner. Seul son regard haineux démontrait une force qu'elle n'avait plus dans le reste du corps, engourdie par la vérité qu'elle venait d'apprendre.

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Séraphine était là, debout, imposante. Ondine prit place sur le sofa sans lui accorder le moindre regard. Elle leva pourtant les yeux et sut d'emblée que c'était elle, le monstre.

« Et bien, on ne vient pas embrasser sa vieille mère ? »

Gary ne répondit pas. Théophile inspecta d'un oeil expert le jeune couple et trouva une explication qui parut lui convenir :

« Ils sont timides. Comme c'est mignon. »

Le rouge était monté aux joues d'Ondine. La colère reprenait le contrôle de ses gestes. Elle se dressa comme un pic, au milieu de la pièce. Des larmes d'amertume coulaient sur ses joues.

« Comment avez-vous pu faire ça...
- Faire quoi ? demanda Séraphine d'une voix mal assurée qu'elle avait voulu hautaine. »

La rouquine lui balança la chaîne en pleine figure. Théophile, que la scène choquait par tant de violence, lâcha sa coupe.
Il ramassa le pendentif en vitesse, le serra contre son poing.

« Vous connaissez Floréal ? dit-il d'une voix cassé par l'émotion. »

Ondine le regarda sans comprendre.

« Comment va-t-il ? réussit-il à articuler.
- A cause de vous, il est condamné à vivre comme un légume. Il ne pourra jamais réaliser son rêve !
- Son rêve ? Faire des bulles avec son nez, vous appelez ça un rêve ? »

Gary saisit Ondine par les épaules et l'entraîna hors de la pièce. Cependant, au pas de la porte, elle revint à la charge.

« Pourquoi avoir détruit sa vie ? aboya-t-elle.
- Ce sont des histoires de famille et vous ne faites pas partie de la nôtre. Hors de ma vue ! »

Le ton impétueux fit sursauter Théophile. Ondine se libéra de l'emprise de son compagnon et vint se poster devant Séraphine. Les deux femmes se jaugèrent un moment. Les hommes les regardait, sourcils levés. Gary n'avait jamais vu Ondine dans cet état. Elle tenait plus aux Pokémon que lui, c'était évident. Lui même serait incapable d'entrer dans une colère pareille. Sauf s'il s'agissait du sort de ses propres Pokémon.
Ondine considérait-elle Otaquin comme faisant partie de sa famille ?

Au milieu du silence inquisiteur qui poussait les deux femmes à se regarder haineusement, Séraphine irradiait de son sourire celle qui se dressait sur sa route. Elle recula, se servit un verre avec une lenteur exaspérante. Chacun de ses mouvements étaient inspectés, comme étudiés par Ondine qui redoutait encore d'apprendre des choses sur cette odieuse femme.

« Soyez raisonnable. Une championne d'arène ne peut pas s'enticher d'une bête pareille. Vous avez bien vu qu'il est nul. J'ai de l'expérience dans le dressage.
- Mais pas en amour, à ce que je vois. Vous auriez de gros progrès à faire.
- Petite impertinente ! Je n'ai de leçons à recevoir de personne ! Surtout sous mon toit, celui des De Bofford ! »

Vivement, la mère s'approcha d'Ondine, la touchant presque, poitrine contre poitrine. Gary voulut intervenir, mais d'un regard, son père le maintint à sa place. La situation ne pouvait pas empirer, croyait-il.

Ce que souhaitait Séraphine, c'était pousser la jeune femme dans ses retranchements, jusqu'à devenir elle-même une victime. Pour cela, elle cracha toute sa rancœur sur le Pokémon, juste pour avoir le dernier mot. La main droite d'Ondine la démangeait. Retenir la gifle ne fut pas chose aisée. Elle n'y arriva pas, trop contente de venger même au dixième la souffrance qu'avait enduré Otaquin. Elle se sentit plus légère après ça. Un sourire satisfait passa sur son visage toujours contractée par l'amertume d'avoir en face d'elle la coupable de tant de maux.

Maintenant qu'elle avait obtenu ce qu'elle voulait -à savoir le rôle de la victime frappée-, Séraphine libéra toute sa colère, son mépris pour la compagne de son fils. Elle n'en avait cure de sa menace de ne plus remettre les pieds ici : il avait choisi une femme qui avait frappé sa propre mère. Il avait choisit son camp : il n'était plus un De Bofford.

« Je savais que cette fille était une gueuse, une moins que rien. Maintenant j'en ai la certitude. Elle m'a frappé ! Vous avez vu ! On a levé la main sur moi, une De Bofford ! Je n'aime pas qu'on vienne me dire ce que je dois faire ni qu'on vienne porter des jugements à mon encontre !
- Taisez-vous, maman ! Je veux plus vous entendre ! Vous avez eu ce que vous méritiez ! »

Gary s'était avancé, faisant reculer la championne qu'il laissa derrière lui.

« Je vous interdis de cracher sur Ondine. Je l'aime !
- Tu l'aimes ? Peuh, que tu es bien naïf. Elle va te soutirer de l'argent puis quand ton compte en banque sera aussi vide que ta cervelle, elle disparaîtra avec un autre homme. »

Elle retira les bleuets qui étaient disposés dans un magnifique vase en porcelaine pour les jeter aux pieds de son fils.

« Voilà ce que j'en fais de vos fleurs. »

Théophile s'était assis sur le canapé, ne préférant pas intervenir. Il aurait soutenu sa femme de coutume mais le sort de Floréal l'avait de nouveau bouleversé. Il assistait à cette querelle avec les yeux d'un Ponchiot battu. A son expression, on aurait dit que c'était lui la victime de cette querelle.

« Elle a un cœur, elle aime les Pokémon ! Elle ne les méprise pas !
- Daniela aussi les aime. Pourquoi l'avoir quitté pour cette... traînée qui tient une arène ?
- Ne parlez pas d'elle de cette façon ! Je ne mettrais plus les pieds ici ! »

La menace que Gary voulait intimidante et comme un ultimatum sonna creux. Séraphine prit l'air fin.

« Je ne veux pas d'un fils qui n'approuve pas mes choix. Tu me dois le respect ! Elle me doit elle aussi le respect...
- Respectez-la, alors ! »

Gary, exaspéré de parler à un mur, se retourna vers Ondine. Elle n'était plus là. Il l'appela puis parti à sa recherche comme un fou. Fou de lui avoir imposé une telle rencontre, de lui avoir infligé la présence de sa mère. Il regrettait d'avoir fait resurgir des douleurs cachées dont il ignorait jusque là l'existence. Il avait été bien naïf de croire que ce déjeuner allait éteindre les tensions. Il n'avait fait que les rallumer et les raviver.
Il la retrouva dehors, assise sur les marches du perron.

« Je suis désolé mais je ne pouvais pas laisser passer ça... se justifia-t-elle.
- Ne t'en fais pas. Moi non plus je ne pouvais pas rester les bras croisés face à toutes les horreurs et à ses actes inqualifiables. »

Elle se réfugia dans ses bras, vida tout son soûl. La sentir aussi fragile alors qu'elle s'était montrée forte devant la femme imposante qu'était sa mère... Il n'aurait pas eu ce courage si elle n'avait pas été là. Le courage de laisser ses parents derrière lui. Depuis longtemps il s'en éloignait progressivement mais la rupture était totale, à présent. Les ponts coupés.

Pouvoir la serrer contre lui était un réconfort qu'il ne s'était pas offert depuis la Ligue de Kalos. Il avait la douce impression de la retrouver, de l'avoir à nouveau tout à lui. Qu'il était le seul à la comprendre, que cette épreuve les avait rapproché plus qu'éloigné, comme il le redoutait au début.

La rencontre s'était encore plus mal passée que ce qu'ils avaient prévu. Il n'y eut même pas de déjeuner. C'est dans le train, au retour, qu'ils avalèrent un morceau. Ondine avait du mal à regarder en face le fils de la femme qu'elle méprisait. Gary n'y était pour rien dans le malheur d'Otaquin, il assurait ne pas le connaître. Le sujet devint tabou, source de silences pesants.

Il lui raconta que son père l'avait recueillit puis élevé avant que sa mère ne le prenne sous son aile. Ondine ne lui avait rien dit sur l'identité du Pokémon : ni que c'était un Otaquin -le Pokémon était encore inconnu- ni son nom d'adoption. Cela lui aurait-il mit la puce à l'oreille ?
S'il avait été au courant, évidemment qu'il n'aurait jamais accepté de faire passer une telle épreuve à Ondine.

Il avait pensé que sa mère l'avait confié à une organisation mais visiblement elle s'en était débarrassée comme d'un sac poubelle. Ce qui le répugnait le plus c'était la façon dont Séraphine ne s'était pas démontée devant la vérité qui lui avait éclaté au visage. Elle ne semblait pas avoir saisit que son attitude avait eut des répercussions graves sur la santé d'un être vivant.

Couper les ponts se révélait être la meilleure des solutions. Déjà peu proche de ses parents, la césure qui s'opérerait allait les éloigner pour de bon. Qu'à cela ne tienne ! Pourvu qu'il n'entende plus les immondices déversées sur Ondine !

Le soir de ce jour éprouvant, au moment de rentrer à la maison, Ondine se mit à réfléchir à ce qui était pire entre déjeuner avec sa sœur aînée ou avec la mère de Gary. Le mal était-il héréditaire ? Gary deviendrait-il aussi odieux que sa mère ? Le temps seul pouvait apporter une réponse.

Violette était la seule de la famille à montrer autant d'animosité à tout ce qui l'entourait. Dans la famille de Gary, le cas de Séraphine était similaire.
Sur ce point, le couple se trouvait d'accord : au moins un membre de leur famille les détestait. Ils avaient bien ça en commun, malheureusement.
Cette malveillance les avait fait immédiatement se rapprocher.

A présent que Gary connaissait l'identité du patient qu'Ondine allait voir, il voulut se rendre à son chevet avec elle, les dimanche. Il insista auprès de sa compagne qui refusa net. Aller là-bas était une façon de se faire pardonner, disait-il. Gary ne voulait pas que le petit Pokémon pense qu'il avait été conçu dans le même moule que celle qui l'avait abandonné. Il se sentit coupable, voulait l'aider.

Il finit par la persuader qu'il souhaitait réparer la faute commise par sa mère, qu'il voulait l'accompagner dans cette épreuve.

« Tu ne peux rien réparer, le mal est fait, répondit-elle, défaitiste. »

Il ne l'avouait pas mais il avait aussi pensé que venir avec Ondine visiter le Pokémon malade les rapprocherait davantage.
Justement le dimanche qui suivi la confrontation houleuse entre les deux femmes, Pierre téléphona.

« J'ai une mauvaise nouvelle. Il faut que je te vois de toute urgence.
- Ça concerne Otaquin ? demanda Ondine, tremblante.
- Tout ce que je peux te dire c'est de venir le plus rapidement possible. »

Lorsqu'elle raccrocha, Gary la sentit défaite, vidée.