Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Le destin des Primordiaux de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 04/09/2016 à 08:51
» Dernière mise à jour le 19/12/2020 à 01:14

» Mots-clés :   Action   Aventure   Cross over   Présence de Pokémon inventés   Science fiction

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 28 : Les dirigeants du monde
Je me doute que le destin, cruel comme il l’est, m’a réservé une issue bien difficile et sans nul doute ironique. Un jour, je devrai faire face à mes péchés. Qui sera là pour me les rappeler à la toute fin ? Mon mentor ? Ou bien le souvenir de Salia, réincarné dans l’un de ces Chen qui m’ont tant défié ? Bah, qu’importe après tout. Je serai prêt. Je le suis depuis que je suis descendu dans le Puits des Abysses, il y a de ça plusieurs siècles déjà.



*****



Erend allait vivre un des moments les plus importants de son existence, qui allait sans doute déterminer beaucoup dans son futur politique. Outre le fait que ce moment serait aussi essentiel pour la lutte contre le Grand Forgeron, il allait permettre à Erend Igeus, vingt-et-un ans à peine, de se dévoiler au monde comme l’un des grands leaders de cette planète, peut-être même celui qui allait unir le monde face à la menace des Akyr. Dans quelques instants, Erend allait s’adresser en direct à tous les Chefs d’Etat du monde entier, grâce au système de communication d’Atlantis que Nuelfa avait révisé exprès pour l’occasion. Erend allait leur montrer sous les yeux le vaisseau de Memnark, et leur demandait de rejoindre la Confédération dans cette lutte.

Il était conscient du moment. Il savait que c’était un instant fatidique, et qu’il devrait mettre tout son esprit et son charisme à l’œuvre pour les convaincre. Mais en ce moment, il pensait à totalement autre chose. Il pensait à Eryl, actuellement prisonnière de Venamia probablement à l’instant même dans le vaisseau de Memnark. Ladytus venait de rejoindre Erend sur Atlantis et lui avait fait son rapport. Non, ce n’était plus Ladytus, c’était Imperatus maintenant.

Sa chère et fidèle Ladytus avait évolué grâce au pouvoir plante du Solerios. Pourtant, les Ladytus n’étaient pas censées pouvoir évoluer, selon le Pokedex, et Imperatus passait être un Pokemon non-répertorié. Ce nom d’Imperatus, c’était Erend lui-même qu’il avait inventé pour elle, car c’est bien ce à quoi le Pokemon lui faisait penser : une impératrice. Donc, qu’était Imperatus au juste ? Elle-même l’ignorait. Peut-être une évolution pas encore découverte déclenchée par cet élément inconnu qu’est le Solerios. Peut-être une Méga-évolution définitive. Peut-être autre chose ? Dans tous les cas, c’était une bonne nouvelle. La seule dans tout ce qu’Imperatus lui avait raconté à vrai dire…

En plus de l’Akyr Doré tout droit venu du vaisseau de Memnark, Venamia s’était pointée ensuite. Il y avait eu bataille, et Velca, l’amie et assistante d’Erend, s’était révélée être à la solde de Venamia. Erend en avait été sidéré. Lui qui se plaisait tant à affirmer qu’il savait lire dans le cœur et les pensées des autres, il n’avait rien vu, alors même que Velca était à ses cotés depuis sept ans. Venamia avait donc le Solerios, qu’elle s’apprêtait sûrement à remettre au Grand Forgeron, et pour couronner le tout, Eryl avait été capturée.

Un désastre complet. Erend avait mal joué, et tout perdu. Il aurait dû concentrer totalement ses forces sur la recherche du Solerios, au lieu d’envoyer des petits groupes ci et là. Et surtout, il aurait dû garder Eryl près de lui, en sécurité sur Atlantis. Tout cela à cause de cette idiote de Venamia ! Erend savait très bien qu’elle recherchait le dernier Solerios aussi, mais il n’aurait jamais cru que ce serait pour le compte de Memnark ! Il aurait plutôt pensé qu’elle comptait s’en servir pour elle-même. Pourquoi cette malade s’était-elle alliée au Grand Forgeron ?! Qu’est-ce que ça pourrait lui rapporter, à elle ou à Horrorscor, un monde totalement purgé des Pokemon et dont les humains seraient tous des Akyr ?!

Et Eryl ? Qu’est-ce qu’elle allait devenir ? Memnark la garderait-elle, ou bien serait-ce Venamia ? Erend ignorait quel serait le pire. Cette situation d’impuissance lui donnait envie de donner des coups de pieds sur tous les appareils et ordinateurs tout autour de lui. Comment était-il censé parler à tous les dirigeants de la planète dans cet état ? Il respira un grand coup pour tenter de se calmer, et se rendit compte qu’Imperatus, à coté de lui, venait d’utiliser Doux Parfum, justement pour tenter de l’apaiser. Erend sentit son corps se détendre et son esprit devenir plus clair.

- Merci, murmura-t-il. Il ne serait pas bon pour la suite que je me mette à insulter mes confrères Chef d’Etats dès la première joute verbale, hein ?

- Je suis désolée Erend, pour Eryl, dit Imperatus. Je n’ai rien pu faire…

Ça devait être la dixième fois qu’elle s’excusait depuis qu’elle était rentrée. Pourtant, elle était bien moins fautive qu’Erend.

- Je t’ai déjà dit que tu n’aurais pu rien faire. Tu aurais été capturée ou tuée, et moi, je n’aurai rien su de ce qui s’était passé. Nous sauverons Eryl, je te le promets. Dès que la bataille aura commencé, je prendrai d’assaut ce vaisseau et je la tirerai de là, et qu’importe si Memnark à tous ses Solerios ou que je croise Venamia.

- Et je serai à tes cotés, confirma Imperatus. J’ai senti son pouvoir et sa présence durant la bataille. Elle est bien ma reine.

Erend trouva que Ladytus avait encore mûri suite à son évolution. Désormais, elle parlait comme une sorte de sagesse vénérable. Erend se sentit très gamin face à elle, même si techniquement, il était plus âgé.

- Bon, ça va commencer, fit Erend en montrant la bonne cinquantaine d’écrans en carré. Si ça se passe bien, ce jour sera connu comme étant celui de l’Appel Mondial.

- Ça sonne bien, avoua Imperatus. Je vais aller rejoindre Mercutio, et tenter de l’apaiser lui aussi, ou je crains qu’il ne démolisse la paroi de la cité et ne se propulse tout droit vers le vaisseau de Memnark.

Mercutio… Erend l’avait oublié, celui-là. Lui aussi devait être particulièrement en pétard et désireux de secourir Eryl, même si elle l’avait largué. Erend aurait dû en être jaloux, mais étonnement, il en fut rassuré. Il savait que s’il y avait bien quelqu’un sur qui il pourrait compter pour sauver Eryl, même avec un plan hallucinant de nullité, ce serait Mercutio Crust. Et avoir un Mélénis avec soi, ce n’était pas rien. Mais pour le moment…

À l’heure pile désignée par Nuelfa, tous les écrans reliés à la fréquence de tous les Chefs d’Etat de la planète commencèrent à s’activer. Des visages apparurent au fur et à mesure. Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des masqués, des barbus, des couronnés, des militaires, et même quelques Pokemon ! Tous les dirigeants de la planète Terre, du plus grand des empires jusqu’au plus petit pays, réunis en direct sur Atlantis, devant Erend. Il y avait un seul écran resté éteint : celui de la dirigeante de Johkan, Lady Venamia.

- Chers confrères, je suis Erend Igeus, Commandant Suprême de la Confédération Libre, commença Erend. Mes plus plates excuses pour vous avoir tous dérangé quel que soit l’endroit où vous étiez et ce que vous faisiez, mais ce que j’ai à vous dire est de la première importance. Notre monde fait face à un péril imminent.

Alors, Erend leur raconta. Il leur expliqua tout sur les Primordiaux, sur Atlantis, sur Memnark, sur les Akyr, et sur les Solerios. Il garda pour lui cependant ce qu’avait dit Nuelfa sur les Dieux Guerriers et Excalord, et bien sûr sur la Source de l’Infini.

- Je vous parle actuellement depuis la cité d’Atlantis, que nous avons fait décoller dans l’espace grâce à Nuelfa, poursuivit Erend. Et en ce moment même, le vaisseau de Memnark se trouve devant nous. Mais voyez plutôt.

Erend alluma l’écran de contrôle devant eux pour qu’ils puissent bien admirer sur toutes ses coutures l’appareil du Grand Forgeron, dont la taille rivalisait avec celle d’Atlantis. Si beaucoup des Chefs d’Etat présents se doutaient qu’il se tramait actuellement quelque chose en orbite, voir de leurs propres yeux l’ennemi alien leur fit de l’effet. Beaucoup se mirent à parler en même temps, et certains poussèrent même de beaux jurons.

- Commandant Suprême Igeus, intervint la présidente de la Fédération Ranger et porte-parole de la Région Almia, n’avez-vous pas les moyens de venir à bout de cet ennemi avec votre cité extraterrestre volante ?

- Hélas, Présidente Marthe, les systèmes d’Atlantis ne sont contrôlables que par les Primordiaux, et nous n’en avons qu’une seule à bord, répondit Erend. Nous pouvons bouger et activer quelque canons et bouclier, mais c’est tout. De plus, le vaisseau ennemi est bien plus conséquent que nous. Si bataille il y a, nous ne pourrons que le retenir. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas engager le combat.

- Oui, et d’ailleurs, pourquoi est-ce vous qui possédez cette merveilleuse cité ? Demanda le vieux roi de la Hanse de la région Pertinia. Il me semble qu’il aurait été plus juste de tous nous réunir avant pour en décider de sa direction. Atlantis appartient à la planète Terre dans son ensemble, pas seulement à votre Confédération Libre !

- Pauvre crétin, répliqua le premier ministre de Sinnoh, un allié d’Erend. Vous croyez que monsieur Igeus avait le temps de préparer un sommet international ?!

- Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton, Aberk, répliqua le roi d’un air outré. Et on connait tous votre grand amour pour le commandant suprême Igeus, alors votre avis, on s’en passera.

- Messieurs, s’il vous plait, intervint Erend avant que ça ne dégénère. Je n’ai jamais eu l’intention de garder la cité d’Atlantis pour moi tout seul. Quand je l’ai récupéré des mains des Akyr, c’était bien évidement pour notre planète entière.

Erend insista bien sur le fait que c’était lui qui s’était battu pour la reprendre aux Akyr. Le roi de la Hanse maugréa dans sa barbe, mais n’insista pas.

- Ce Grand Forgeron serait donc déjà passé à l’attaque ? Demanda le roi Brandon, du puissant Conglomérat proche du Continent Perdu.

- Et comment ! Répondit le président de Kalos. Ses soldats de métal ont quasiment anéanti Romant-sous-Bois.

- En fait, il y en avait qu’un, précisa Erend. Ce qui vous donne un bel aperçu de quoi sera capable Memnark avec une armée d’Akyr sur notre sol, surtout maintenant qu’il a réuni les cinq Solerios.

- Et qu’attendez-vous de nous tous, au juste, commandant Igeus ? Demanda le Premier Triumvir Nathan Dialine de la région Naya.

- L’aide de chacun, répondit Erend. Memnark va sans doute bientôt débarquer dans le but de soumettre notre monde. C’est en nous unissant, en rassemblant chacune de nos armées respectives, que nous avons une chance de le vaincre.

- Mais avons-nous la puissance nécessaire, même unis ?

Celui qui venait de parler était un Pokemon, l’un des rares présents. Il était le dirigeant de l’Ordre Gueridias, dans la région Pertinia. Son nom était Gueriacus, et on le présentait comme le Roi des Pokemon de type Combat.

- Cela, l’avenir seul le dira, fit Erend. Je ne peux pas vous promettre la victoire, même si nous nous unissons. En revanche, je peux vous promettre la défaite si nous ne le faisons pas. Certains ici se battent déjà aux cotés de la Confédération ou en son sein. Je demande d’eux encore plus d’efforts. Une partie de leur armée ne suffit plus. C’est la totalité qu’il faut. Oublions nos guerres et nos rivalités un moment, car c’est le sort de notre monde qui est en jeu.

Le Grand Amiral Skadner, de Stormy Sky, qui était aussi le Duc Impérator de la région d’Alabatia, hocha son noble visage aux cheveux blancs.

- Syal est déjà sur place avec sa Quatrième Flotte. Je vous rejoindrai sous peu avec ma Première et Seconde Flotte, et le reste aussi vite que possible, dit-il.

- Je vous remercie, Grand Amiral.

La plupart des Chefs d’Etat furent visiblement surpris par la facilité avec laquelle Erend s’était payé l’appui du chef d’une des Quatre Eclipses. Et c’était le but, justement. Erend et Skadner avaient répété ce moment, par le biais de Syal, pour prendre de court les autres dirigeants et les forcer à coopérer. Le premier à le faire fut le Kulad de Mandad, le chef de la Garde Noire. Cet individu masqué en armure intégrale avec sa lance double de trois mètres de haut n’allait certainement pas laisser son rival de Stormy Sky agir seul, et c’était sur quoi Erend et Skadner avait compté.

- Mes guerriers combattront également les envahisseurs de l’espace, annonça-t-il.

Après lui, ce fut facile. Un à un, les dirigeants promirent leur soutien. Mais quand vint le tour du Premier Ministre de Galar, un sympathisant de Venamia, celui-ci renchérit :

- Mais où est donc Lady Venamia ? Pourquoi n’est-elle pas en direct avec nous ?

- C’est bien vrai ça, ricana le tsar de la région Riluvi, un autre allié de Johkan. Vous, Erend Igeus, vous faites de beaux discours sur la nécessité de mettre de côté nos différents pour ce combat, mais vous êtes le premier à ne pas inviter votre rivale pour une réunion qui la concerne elle aussi !

Erend lui servit son sourire le plus condescendant.

- Mais, Votre Majesté, je vous assure que rien ne m’aurait fait plus plaisir que Lady Venamia soit des nôtres. Le souci, c’est qu’elle a déjà choisi son camp. Et pas celui de la Terre, je le crains…


***


Venamia devait avouer qu’elle n’était pas à l’aise dans cet énorme vaisseau, entouré d’Akyr. Même si elle disposait de Futuriste, d’Ecleus et d’un véritable arsenal par le biais de son gantelet, elle doutait de faire le poids face à tous ces monstres de métaux, d’autant plus qu’avec elle, il y avait déjà l’Akyr Doré, mais aussi trois autres Akyr qui s’étaient présentés comme étant ceux de Première Classe, autrement dit, les plus forts. Eryl et Bertsbrand avaient été amené dans une autre pièce du vaisseau sans que Venamia n’ait pu dire quoi que ce soit, et maintenant, ces Akyr amenaient Venamia voir leur maître.

Venamia était prête à traiter avec le Grand Forgeron. Elle tenait toujours son Solerios entre les mains, après tout, et elle avait des informations qu’il n’avait sûrement pas, à propos de cette Nuelfa, et surtout de ce Pokemon Légendaire Excalord qui serait capable de vaincre Memnark lui-même. Les Dieux Guerriers représentaient un danger pour le Grand Forgeron s’ils étaient réunis ; Memnark aurait donc tout intérêt à s’en garder un dans son camp, à savoir Ecleus et Venamia.

Après un moment passé dans les immenses coursives du vaisseau, Venamia et ses guides Akyr arrivèrent dans une vaste salle assez sombre, où se trouvaient tout un paquet d’écrans et de câblages reliés un peu partout. Il y avait aussi plusieurs machines qui produisaient de la fumée, d’autres avec un liquide en fusion à l’intérieur, sans doute du métal. On aurait dit le cœur d’une usine. L’Akyr qui se nommait l’Akyr Alpha, avec sa couleur bleu métallisée et ses bras en lames de rasoir, se plaça devant Venamia.

- Lady Venamia du peuple de la Terre, voici le puissant Memnark, Grand Forgeron et véritable maître des Primordiaux, déclara-t-il.

Puis il s’écarta. Venamia, perplexe, regarda tout autour d’elle pour tenter de localiser le Grand Forgeron, mais à part les machines et les écrans, il n’y avait rien ici. C’est alors qu’elle remarqua le mur d’acier devant elle. Il avait des reliefs étranges, et toute une série de câblages. En son centre, il y avait un torse qui dépassait du mur, si petit et si frêle que Venamia ne l’avait pas immédiatement remarqué. De ce corps encastré dans le mur, il y avait des bras qui ressortaient, tout aussi petits et fins, et faits de métal. Quant au visage, il portait une espèce de masque qui lui recouvrait la partie supérieure et ses six yeux, mais Venamia pouvait voir à quel point il était vieux et plein de rides, la peau jaunâtre et les os saillants.

Venamia fut un peu déçue, pour le coup. C’était ça, le Grand Forgeron ? Un vieillard rachitique encastré dans un mur de métal et relié à des fils dans toute la salle ? La seule chose qui faisait un peu flipper chez cet être était son visage à six yeux, recouvert par un exosquelette qui les faisait ressortir plus gros et tous bleus. En dehors de ça, Venamia ne voyait même pas le bas de son corps, à supposer qu’il en est un. Et quand Memnark s’exprima, ce fut d’une voix faible et chevrotante.

- Ainsi, vous êtes Lady Venamia, détentrice d’Ecleus… Vous m’apportez quelque chose, semble-t-il ?

Venamia se reprit vite et s’agenouilla respectivement en tendant le Solerios.

- Voici le Solerios des Plantes que vous recherchiez, Grand Forgeron, déclara-t-elle. Je l’ai soutiré moi-même à ceux qui désiraient vous le voler.

- Ah ah, oui, vous avez été plus rapide que mon tout nouvel Akyr Doré. Mais pourquoi ? Vous êtes une humaine. Vous savez très bien ce que je vais faire à votre race, et à votre monde. Pourquoi vous trouvez-vous ici aujourd’hui, sur mon vaisseau, et pas sur Atlantis avec ceux qui veulent me résister ?

- Tout simplement parce que celui qui vous résiste, Erend Igeus, le détenteur de Triseïdon, est mon grand ennemi. Il s’est opposé en farouche défenseur de la Terre contre vous, et profite de votre venue pour emmagasiner armes, comme cette Atlantis, et alliés. Tout en lui me répugne, et m’associer avec vous garantira sa défaite. Nous autres humains, nous avons un dicton sur Terre : l’ennemi de mon ennemi est mon ami.

Memnark parut amusé des dires de Venamia, comme si savoir que deux humains qui voulaient s’entretuer était pour lui comme un spectacle de fourmis s’affrontant.

- Oui, nous le connaissons aussi. Bien sûr, nous pouvons nous unir pour détruire ce porteur de Triseïdon. Mais après ? Que voulez-vous, Lady Venamia ? Qu’est-ce que votre contribution à ma conquête de la Terre pourrait me coûter ?

Venamia sut que le moment était venu de négocier.

- Pas grand-chose, Grand Forgeron. Je veux seulement l’assurance que je continuerai à régner sur mon pays une fois que le monde sera à vous. Je veux garder Johkan et ses habitants intacts. Nous travaillerons pour vous si vous voulez, mais pas de transformation en Akyr chez nous, hormis les humains que je pourrai vous livrer qui n’auront pas respecté ma loi.

- Je vois. Vous voulez une petite partie de la Terre donc.

- Johkan est insignifiant au regard de la surface terrestre.

- Peut-être, mais mes Akyr n’aiment pas trop partager le monde où ils résident. Votre contribution mérite-t-elle ce sacrifice, Lady Venamia ? Soit, vous m’avez dit où se trouvait le dernier Solerios et vous me l’avez rapporté. Mais même sans vous, j’aurai fini par l’avoir, tôt ou tard.

Venamia ne se laissa pas démonter.

- Ou bien ce serait Erend qui l’aurait eu, et il serait actuellement hors de votre portée sur Atlantis.

- Rien n’est hors de ma portée.

- Alors, pourquoi vous n’avez pas encore attaqué ? Vous voulez garder Atlantis intacte, je me trompe ? Ou alors, vous craignez ce que vous trouverez dedans…

- Et qu’est-ce que j’y trouverai qui me ferait si peur ?

- J’avais un espion infiltré chez Erend. Je sais avec qui il s’est allié. L’une des vôtres, une Primordiale. Nuelfa.

Un sourire ironique étira la bouche de Memnark.

- Je me doutais que c’était elle qui faisait fonctionner Atlantis. Mais vous vous trompez, Lady Venamia. Elle peut être embêtante, oui, mais je suis loin de la craindre. J’ai été son professeur. Il n’y a rien qu’elle puisse faire qui soit de nature à m’inquiéter.

- Vraiment ? Pas même Excalord ?

Pour la première fois, Memnark parut prit de court.

- Excalord ? Qu’est-ce cela ?

- Nuelfa avait bien dit que vous l’ignoriez, sourit Venamia en poursuivant sur son avantage. Elle a précisé que c’était la seule arme capable de vous détruire.

Alors, Venamia lui raconta ce que Velca lui avait transmis. Que Nuelfa détenait un Dieu Guerrier bien plus puissant que les trois autres sous sa forme Arme, et que s’il était réveillé par les trois Dieux Guerriers réunis, et maîtrisé par un humain sous sa forme Revêtarme, il pourrait vaincre le Grand Forgeron. Memnark écouta sans broncher.

- Igeus cherche sans doute à réunir les Dieux Guerriers, poursuivit Venamia. Il se voit déjà comme le détenteur d’Excalord capable de vous éliminer. Il est arrogant, mais vous ne devriez pas le sous-estimer. Il a bien vaincu votre Akyr Propagateur alors qu’il n’avait même pas le Revêtarme.

Memnark garda le silence un moment, puis dit :

- Je vois. Il semble en effet que les détenteurs des Dieux Guerriers se mobilisent. J’avais envoyé mon fidèle Akyr Galvaniseur dans ce monde parallèle pour traquer Castel Haldar et lui reprendre Hafodes, mais il s’est fait vaincre. Castel maîtrise encore le Revêtarme, et selon ce que m’a dit l’Akyr Galvaniseur, il y avait deux autres humains avec lui qui venaient sans doute du monde réel.

Venamia n’était pas au courant, mais remercia mentalement Igeus pour cette autre opportunité.

- Probablement des sbires d’Igeus, fit Venamia. Ils sont venus recruter Castel pour avoir Hafodes sous la main. Ils ont donc deux Dieux Guerriers sur trois. Mon Ecleus est le seul qui leur manque pour pouvoir réveiller cet Excalord. Vous avez les cinq Solerios maintenant, peut-être que vous vous sentez assez puissant pour prendre le risque d’affronter ce Pokemon. Mais si vous voulez jouer la sécurité, je peux me mettre à votre service, et traquer Castel et Igeus pour vous, en échange de ce que je vous aie dit plus tôt. Ils ne réuniront jamais les trois Dieux Guerriers, et rien ne pourra s’opposer à votre conquête.

Venamia craignait d’être allé un petit peu trop loin dans la provocation, mais Memnark éclata d’un rire aigre et cruel.

- Tu es une humaine intéressante, je dois l’avouer. Je pense que je vais aimer te voir ramper avec force en écrasant ceux devant toi. Très bien, Lady Venamia. Tends Ecleus.

Venamia ignorait pourquoi il demandait cela, mais elle obéit. Elle lui tendit l’éclair jaune métallique, et Memnark leva un de ses doigts robotiques. Il y eu alors un CLIC retentissant chez Ecleus. Venamia sentit comme un petit choc électrique la traverser.

- Voilà, j’ai débloqué le mode Revêtarme d’Ecleus, déclara Memnark. Tu peux désormais l’utiliser à ta guise. Rapporte-moi les deux autres Dieux Guerriers, et je te promets alors cet Excalord de Nuelfa. Tu auras également ton pays. Es-tu satisfaite ?

- Très, Grand Forgeron, répondit Venamia en s’inclinant. C’est un honneur de vous servir.

Venamia songeait déjà à ce qu’elle allait pouvoir faire avec le Revêtarme. Le dernier combat entre Venamia et Erend s’était achevé sur une égalité, mais maintenant qu’elle avait cette carte à jouer, Erend était certain de perdre. Venamia se rappela d’autre chose.

- Ah, et Grand Forgeron… Je suis venu à votre bord avec deux prisonniers. Vous pouvez garder le mâle comme cobaye si vous voulez, mais j’aimerai bien récupérer la fille…

- Il se trouve que mes Akyr savants ont brièvement étudié son organisme, répondit Memnark. Cette humaine ne l’est qu’en apparence, n’est-ce pas ?

- Euh… eh bien, c’est assez complexe, mais elle serait l’incarnation d’un ancien Pokemon Légendaire. Ce serait une de ses larmes transformées en pierre qui aurait pris forme humaine grâce à un pouvoir de matérialisation et d’imagination.

Dis comme ça, ça semblait débile, mais Memnark acquiesça comme si c’était tout à fait normal.

- J’aimerai l’étudier le moment venu. Ça ne vous dérange pas… ma nouvelle alliée ?

- Eh bien… un de mes amis la veut en vie. Si vous pouviez donc ne pas trop l’abîmer, vous pouvez jouer avec elle un moment.

Puis même si Memnark la tuait, au pire, tant pis. Le Marquis des Ombres et ses Agents de la Corruption ne feront pas le poids longtemps face à Memnark.

- Maintenant que tout est clair entre nous, poursuivit Memnark, veuillez me remettre me Solerios des Plantes.

Venamia acquiesça, et tendit la sphère au Grand Forgeron. Comme attirée par un aimant, elle s’envola jusqu’à lui et tournoya entre ses deux chétifs.

- Enfin… J’ai attendu ce moment des milliers d’années, murmura-t-il. Le moment où le pouvoir infini serait entre mes mains !

Quatre autres sphères brillantes surgirent de divers endroits de la salle pour rejoindre leur sœur verte. Après elles, ce fut une autre sphère, plus grosse et totalement grise qui arriva, et les cinq Solerios se mirent à graviter autour comme des électrons.

- Le Proto-Solerios, expliqua Memnark. Je l’ai créé moi-même. C’est un système de sécurité qui me permettra d’utiliser la puissance des Solerios sans risque.

Venamia acquiesça, mais au fond d’elle, elle enregistra précieusement cette information. Ça voulait dire que même Memnark n’était pas assez puissant pour contrôler les Solerios réunis sans coup de main de sa science. Les Solerios tournoyèrent de plus en plus vite autour du Proto-Solerios, et Venamia sentit la pression augmenter. La salle brilla d’une lueur multicolore, et l’électricité statique dressa les cheveux sur la tête de Venamia.

- Un pouvoir infini né de la destruction de cinq étoiles, fit Memnark. Des novas que je peux désormais matérialiser. Cinq nouveaux soleils qui feront de moi le maître de l’univers !

Il y eu plusieurs bruits bizarres, et le mur où était encastré Memnark commença à bouger. Venamia recula précipitamment, et resta ébahi devant le fait ce que qu’elle avait pris comme un mur n’en était en fait pas un. Ses reliefs étaient des morceaux de métal qui commencèrent à se réveiller un à un. Ils ressemblaient à… des pattes insectoïdes qui se dépliaient. Il y en avait six, et elles soutenaient un autre engin métallique sur lequel était greffé le haut du corps de Memnark. Le scientifique fou Primordial s’était apparemment débarrassé de tous les membres qui lui étaient inutiles pour s’en reforger de nouveaux, un exosquelette gigantesque et meurtrier.

Mais ce n’était pas tout. Jusque-là, Venamia n’avait vu que le visage du Grand Forgeron. Désormais, elle voyait sa tête au grand complet. Venamia se souvenait de la description de Velca à propos de Nuelfa ; un crâne long et recourbé vers l’arrière, visiblement capable d’abriter un bien plus gros cerveau que celui des humains. Mais là, le crâne de Memnark dépassait l’entendement. Il était si énorme que Venamia se demandait comment son frêle corps arrivait à en porter le poids. De plus, il était recouvert d’une autre couche de métal dans laquelle des circuits faisaient circuler un liquide bleu dont Venamia ne souhaitait même pas connaître la teneur.

Le Grand Forgeron Memnark avait dépassé le statut d’être de chair et de sang. Il était désormais plus une machine qu’un homme, et même son incroyable cerveau avait été amélioré par la science. Un cerveau qui maintenant devait facilement faire le quadruple d’un cerveau humain. Face à cet être, Venamia se sentit soudain bien insignifiante et limitée. Et plus encore, elle avait peur.

- Il est temps de commencer l’invasion de la Terre, déclara le Grand Forgeron à ses fidèles Akyr. Il est temps de reprendre cette planète qui jadis à nous. Et ensuite, ce sera au tour de l’Empire Infini des Primordiaux. Je recouvrirai cette galaxie de métal, et j’en forgerai une nouvelle !






*************

Image de Memnark :