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No Human's Land : Vers un Avenir Meilleur de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 30/07/2016 à 18:55
» Dernière mise à jour le 31/07/2016 à 17:20

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Humour   Science fiction

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Ch. 05 : Début de l'invasion
Enfin, je réussissais à peu près à maîtriser mon énergie. Cette puissance... je n'avais jamais ressenti ça auparavant. J'étais différent, je pouvais l'affirmer. Qu'est ce qui avait changé, cependant ? Ma rage ? Ma rancune ? Non, c'était ma faiblesse. J'étais toujours faible, mais différemment. Maintenant, même si je n'avais pas la force de changer les choses, je pouvais toujours agir. Je n'avais plus à fuir à chaque danger, à me cacher dans les fourrés chaque jour. Certes, je n'étais aucunement invincible, je le savais, mais cela importait peu.

Kishki aussi avait progressé. Il était passé du statut de pile AAA à celui de générateur de mille volts. C'était mieux. Sa maîtrise de sa foudre m'impressionnait, et plus les jours étaient passés, plus il avait su la modeler selon ses envies. Être de type électrique dans une guilde de type électrique, ça avait du bon, indéniablement.

En somme, notre entraînement était fini. Maintenant, je craignais juste de savoir ce que Lufasa nous réservait, et ce qu'il avait prévu de faire de nous. Toutefois, j'avais ma petite idée... Il nous avait laissé un jour entier de repos, et c'est en pleine forme que nous le rejoignîmes, toujours un matin aux aurores. Comme à son habitude, il nous attendait dans la salle de combat.

— Vous voilà, dit-il. Avant toutes choses, félicitations pour avoir réussi votre entraînement. Je ne pensais pas que vous vous débrouilleriez si bien.

— Nous aussi, répondis-je sèchement.

Le Luxray m'ignora et poursuivit son discours.

— Je vous ai rendu plus forts. Maintenant, vous avez une dette envers moi.

J'étais bien forcé de l'admettre, il nous avait clairement aidé. Nous ne pouvions dire le contraire, cependant je savais ce qu'il allait nous demander.

— Ainsi, vous faites désormais partie de Volta. Comme ça, nous sommes quittes.

J'en étais sûr... L'enfoiré, il avait tout prévu.

— L'entraînement que vous avez enduré... Ce n'était pas celui des simples membres. Considérez-vous comme des commandos.

— Des commandos ? répéta Kishki.

— Absolument. Vous jouerez un rôle principal, celui d'éclaireur, mais également celui d'assassin. Voyez-vous, je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un puisse pénétrer dans notre base. Pourtant, vous l'avez fait facilement, ce qui prouve que notre défense n'est pas optimale. Seul bémol : nous ne sommes pas humains, et n'avons pas les compétences pour l'améliorer. Donc, afin de remédier à ce problème, c'est très simple, il suffit de tout posséder.. J'avais oublié à quel point ce pouvait être amusant, les conquêtes.

— Et... que voulez-vous faire exactement ? demandai-je. Éliminer les factions alentours pour prendre contrôle de leur immeuble ?

Lufasa ricana.

— C'est à peu près ça. Simplement, ce ne sont pas que quelques factions que je souhaite écraser, c'est la ville entière ! D'ici jusqu'à ses bordures, je veux que tous les opposants soient anéantis. Ceux qui refuseront catégoriquement de se soumettre mourront, mais les autre, qui nous considéreront comme leurs maîtres, grossiront les rangs de Volta. Avec ça, nous deviendrons une puissante faction, et nous élèverons au rang de puissant vassal. Puis, nous prendrons la région entière, petit à petit, puisque aucun Dieu ne s'y trouve.

Se soumettre et perdre tout dignité, ou être tué. Cet enfoiré me dégoûtait, me rappelant la faction ayant décimé mon clan. Toutefois, si notre mission à nous était d'entamer cette conquête, cela ne me gênait pas. Pour quatre points. Tout d'abord parce que cela nous permettrait de nous battre, et donc d'acquérir une plus grande expérience. Ensuite, quoique je puisse en dire, je trouvais les conquêtes de territoires particulièrement... intéressantes. C'était un vrai combat qui s'y jouait. Ensuite, parce que quoi qu'il arrive, je le tuerai, et parce que dans le fond, nos objectifs se confondaient. Lui voulait gagner de la puissance, au dépens des autres ; moi je voulais tuer le plus de Pokémon, afin de me venger. Qu'importe le nombre que j'éliminerais, tant qu'ils n'étaient pas innocents. Leur sang impur sur mes mains ne me dérangeait pas, je n'aurais qu'à prendre un bain pour l'effacer.

— Comme vous devez vous en douter, vous devrez espionner les factions les plus proches, et tenter de tuer le plus de membres possibles, si ceux-ci ne veulent pas se soumettre. Le mieux, toutefois, serait d'éliminer en priorité le chef, afin de dérouter les troupes, et éviter les effusions de sang inutiles. Pas que ça me dérange, mais ça fait des potentiels membres en moins.

— Quand commençons-nous ? demandai-je.

— Aujourd'hui, évidemment. Et même maintenant, nous n'avons pas de temps à perdre. Hoenn doit être à moi rapidement ! Je vous laisse choisir le bâtiment que vous préférez, à moins que... vous ayez une idée d'une faction en tête.

Je me tournai vers Kishki, qui hocha la tête, visiblement déterminé.

— Oui, fis-je, nous nous attaquerons aux FéroGuerriers en premier. Toutefois, j'aimerais savoir : vous disiez que Colossaps, leur chef, était aussi fort que vous. Est-ce vraiment le cas ?

— Ça, vous vous en rendrez compte par vous-même. C'est votre premier ennemi, alors je ne peux pas vous éclairer trop sur la voie, mais si vous voulez un indice, je peux vous conseiller de ne pas avoir trop d'espoirs...

C'était clair, le Colossinge n'était pas aussi fort que Lufasa. Heureusement d'ailleurs. Mais je ne devais pas le craindre, car viendrait un jour où il faudrait l'affronter, et le tuer.

— Ne traînez pas trop, fit le chef. Comme je vous ai dis, je suis pressé. Et tâchez de revenir vivants, je n'aimerais pas être déçu.

Nous acquiesçâmes et nous dirigeâmes vers la sortie, que nous n'avions pas retrouvée depuis notre infiltration nocturne. La porte était bel et bien située en hauteur, et pour y accéder, il fallait emprunter une plate-forme monte-charge, restée en bas. Défense optimale, il disait ? Pour sûr, un simple monte-charge ne protégeait pas beaucoup. Brilloeil nous avait confié une carte magnétique, utilisée pour entrer et sortir de la base, ainsi qu'une ceinture, où diverses compartiments étaient accrochés. Ça nous donnait un style incroyable, et c'était peu encombrant.

— Tu es prêt ? demandai-je à Kishki tout en ouvrant la porte.

— Ouep ! On va les éclater.

Je baissai les yeux. Les éclater, disait-il ?

— J'ai prévu de les tuer, informai-je. Je tiens à te le dire maintenant, afin que tu ne sois pas surpris. Je pourrais comprendre que ça ne te plaise pas, mais...

— Pourquoi ?

— Pourquoi quoi ? dis-je, interloqué.

— Bah, pourquoi tu me dis ça ? C'est évident, non ! Lufatruc nous a chargé de nous occuper des factions alentours, et rien ne te dis que j'aime plus les factions que toi. Tu sais, je ne t'ai pas encore révélé mon passé, alors peut-être que je garde simplement ma haine au fond de moi, et qu'elle ne s'échappe que par mes éclairs.

Cette dernière phrase... C'était beau ! Mais plus important, il avait raison. Dans ma tête, il était admiratif de Lufasa et de sa faction, bien que visiblement, ce n'était pas le cas. Car non, « Lufatruc », ce n'est pas très agréable comme surnom. Cela signifiait surtout qu'il n'avait pas pris la peine de retenir son nom, chose que même moi, qui le détestait, avait faite. Nous étions désormais sortis de l'arène, et nous approchions du bâtiment des FéroGuerriers. Après un regard derrière-moi, je lui annonçai :

— J'ai aussi prévu, un jour, de tuer Lufasa.

Il hocha la tête, provoquant quelque peu ma surprise. Qu'importe, autant tout déballer d'un coup.

— Son idée de conquête me plaît, je veux voir comment il va se débrouiller, mais je le déteste, et dans le fond, c'est un acte mauvais. Je savais qu'il comptait nous utiliser, et je ne veux pas qu'un type comme lui reste en liberté, et en vie.

— Pas de soucis. Moi aussi, il me plaît pas trop. S'il avait simplement voulu nous aider, il ne nous aurait pas imposé cet entraînement infernal. Ce qu'il voulait, c'était faire de nous des machines à son service. Bon, je sais pas si on est vraiment si forts que ça, mais quand même. Tu aimerais en faire, des conquêtes ?

— Euh ouais... J'y avais pas pensé... fis-je. Et concernant ta question... Dans l'idée, c'est intelligent et intéressant, mais c'est à cause de ça que mon clan a été éliminé, alors c'est hors de question que je me lance là-dedans. Je ne veux rien conquérir. Qui plus est, ce n'est pas mon rôle. Au fond de moi, je n'appartiens pas à cette faction, et même si j'aimerais l'éliminer avant qu'elle ne prenne le contrôle de tout ex-Lavandia, ce n'est pas possible, puisque je ne suis pas encore assez fort pour ça.

— Oui, je te comprends. Mais tu ne m'avais pas dis, pour ton clan.

— On aura l'occasion d'en rediscuter...

Enfin bref, il avait aussi raison. Cette dette que nous avions envers lui... Ce n'était que du vent. Pour l'espérance de vie réduite que cet entraînement nous avait offert, c'était plutôt lui qui nous devait une dette.

— On va enfin pouvoir récupérer ton pendentif.

— Oui, sourit-il. J'espère vraiment que ces singes l'ont toujours, sinon ils vont entendre parler de moi. Au fait... pour la mission ?

Je secouai la tête, et récitai mon excuse :

— La conquête de la faction des FéroGuerriers fut un échec. Les adversaires n'ont pas voulu coopérer, nous avons dû tous les tuer.

Il se mit à rire, ce qui me fit sourire. C'était triste tout de même ; dans ce monde défiguré par les guerres, nous en venions à rire de nos futurs meurtres. Mieux vaut rire que pleurer ? Difficile à dire, mais une chose était certaine : je n'allais pas chouiner pour ces enfoirés. Je n'avais pas peur de devenir un meurtrier, si c'était pour purifier cette terre de leur présence.

Nous étions devant l'entrée de l'immeuble cible. Je n'avais aucune certitude que nous allions gagner, mais si Lufasa nous y avait envoyé, nous devions avoir une sérieuse chance.

— On y va ? demanda Kishki.

— Ouais. On y va.

Nous pénétrâmes dans le rez-de-chaussée en ruines, seuls. Je m'y attendais, après tout. Tous les soldats devaient nous épier du haut. Doucement, nous nous approchâmes des escaliers, qui étaient tout près. Évidemment, il y avait plus furtif, comme entrée, mais qu'importe. Nous étions là pour faire le ménage, et pas un seul de ces macaques devait rester en vie. Conscients que cela ne nous servirait à rien d'avancer à cette vitesse, nous reprîmes une allure normale, quoique moins discrète. Encore une fois : qu'importe.

A peine j'eus posé la patte sur le sol du premier étage que des dizaines de Férosinges nous tombèrent dessus, griffes luisantes. Ils ne prenaient donc pas le temps de discuter, ceux-là.

— Kishki !

— Compris !

Rapidement, le Pichu vint se placer devant moi, – petits – bras écartés. Son flux élémentaire apparut alors comme une sphère jaune transparente l'entourant. Un quart de seconde plus tard, elle s'élargit à une grande vitesse, repoussant nos ennemis tel un mur.

— Tu me permets de m'en occuper ? demanda la Minisouris. Je veux tester mes pouvoirs sur eux.

— Pas de soucis.

Il était impressionnant. En quelques jours, il avait déjà une grande maîtrise de son énergie. Pour ma part, c'était... un peu différent.

Un peu sonnés, les Porsinges se relevèrent, criant de colère. Ils fixaient Kishki, prêts à lui bondir dessus. Ces créatures ne savaient-elles que gémir et crier ? Sans leur chef, elles devaient être perdus. Pff, quelles bêtes stupides, la mort vous délivrera de cette ridicule vie.

Dans une de ses mains, la petit générateur fit apparaître une lance de foudre, comme celles de Golcab. Elle était moins stable, certes, mais devait être destructrice. Une rangée de singes se jetèrent sur lui ; d'une roulade, il vint se placer de manière à les avoir en ligne devant lui, puis il jeta son projectile, qui les transperça les uns après les autres. Le javelot, poursuivant sa route et emportant les Pokémon, perfora le mur, avant d'exploser, dans le ciel, au milieu de la ville. Ce qui restait des Férosinges carbonisés tomba alors au sol, et l'on ne les entendit pas se relever.

— Et bah ! s'exclama le Pichu. Je pensais pas que c'était aussi puissant. Où peut-être qu'ils étaient vraiment très faibles... En tout cas, une lance condensée en électricité, dur d'y survivre, à ce niveau.

— Je confirme... C'était puissant...

Rien à dire, la foudre était quelque de très destructeur. Toutefois, ce n'était pas fini. Six ennemis étaient morts, il en restait bien une vingtaine. M'enfin, s'ils étaient tous aussi faibles, ça irait.

— Ça te fatigue pas de faire une attaque comme ça ? demandais-je à Kishki.

— Non, moins que le bouclier en tout cas. Dans les lances, il y a peu d'électricité, elle est juste ultra condensée.

— Cool, parce que c'est pas fini.

Les Férosinges poussèrent de petits cris, comme s'ils communiquaient entre eux, et grognant alors, ils s'entourèrent d'une aura brune. Bon sang... eux aussi maîtrisaient le flux énergétique, c'était évident. Heureusement qu'ils ne l'avaient pas utilisé contre nous, la première fois.

Quelques secondes plus tard, la fumée brune disparut, comme leur corps avait lui aussi pris cette teinte. Je pressentais le pire. L'un d'eux fléchit les jambes, et se propulsa vers Kishki tel un missile, si vite que je pus à peine le voir.

— Kishki !! Derrière-toi !! hurlai-je.

L'apercevant du coin de l’œil, il eut tout juste le temps de former un bouclier dans son dos, pour se protéger du coup de patte du Porsinge. Celui-ci frappa violemment dedans, emporté par sa vitesse et boosté par sa nouvelle force, et la paroi jaune transparente se fissura, avant de se briser. Le Pichu l'avait prévu, et dans sa petite main était chargée une sphère jaune.

— Prends çaa ! s'écria-t-il.

Lorsque la forme ronde entra en contact avec le corps du Pokémon, elle se transforma en une lance le perforant. J'en restais pantois, émerveillé par le talent de mon partenaire. L'électricité contenue dans sa main propulsa la lance, emportant le Férosinge pour s'écraser contre un mur, et faisant naître un nuage de fumée noire. Lorsque celle-ci fut totalement dissipée, je pus constater le résultat.

Bien que chancelant, notre ennemi était toujours en vie, les poils brûlés. Son power-up de tout à l'heure, il lui avait permit de s'améliorer au point de résister à une attaque à bout portant ?! C'était incroyable. La Minisouris non plus, n'en revenait pas. Un seul d'entre eux s'était élancé, comme pour montrer l'exemple, et avait bien failli vaincre Kishki. Qui plus est, il était doté d'une résistance hors norme.

Chaque élément avait ces particularités, et ce n'était pas difficile à deviner que le flux du type combat était justement fait pour les affrontements rapprochés. Celui du Pichu était fait pour la destruction à courte et moyenne portée, et la mienne, bah... elle était faite pour le jardinage.

— Attention, Zalen ! me signala Kishki. S'ils attaquent tous en même temps, je ne pourrai pas les contenir tout seul, je vais avoir besoin de toi.

Je hocha la tête.

— Compris.

En fait, à bien y réfléchir...

Je me concentrai, et une dense fumée verte commença à s'échapper du sol autour de moi. Je sentis une grande chaleur m'envahir peu à peu, m'apaisant et me fortifiant.

...je n'étais pas si différent de ces Férosinges...

Peu à peu, cette aura disparut, recouvrant mon corps d'un aspect luisant. Lors de l'entraînement, je m'étais dis « il me faut de la matière brute ». Résultat, je n'avais aucune des super attaques de la pile, simplement... comment dire...

— Capacity Boost !! m'écriai-je.

Je l'avais ainsi nommée. Ce n'était pas difficile à comprendre, j'avais une seule et unique faculté, la même que ces singes.

— Je vais tenter de les disperser ! informai-je à Kishki.

Il acquiesça, et poussant sur mes jambes, je me propulsai vers mes adversaires. Avec mon flux, ma vitesse était au moins doublée, voire peut-être triplée. Je fonçai dans le tas, et alors que j'espérais envoyer un ou deux ennemis valser, ceux-ci me stoppèrent comme si je n'étais rien. D'un autre côté, j'avais oublié que je pesais cinq kilos et eux vingt huit, et que nous étions en power up. Je ne devais donc pas représenter grand chose pour eux.

L'un des Férosinges m'attrapa par la tête, et m'écrasa violemment au sol. Cependant, la douleur était minime ; prenant appui sur une de mes mains, j'assénai un coup de pied latéral au plus proche d'entre eux, l'envoyant s'échouer contre un mur plus loin. J'étais fier de ce mouvement, mais je savais que ce n'était pas suffisant pour le tuer. Et puis... tuer un ennemi d'un seul coup de poing ? Pff, ce genre de choses n'existait pas, personne ne pouvait le faire, même les super-héros.

Je devais donc trouver une autre solution. N'importe quoi, un truc pointu, écrasant, n'importe quoi. Bordel, pourquoi j'avais pas amélioré ma faculté à maîtriser le flux... Après, je pouvais toujours essayer de concentrer toute mon énergie dans mon poing, et voir si le one-shot passait. C'était risqué, sachant que ma défense serait réduite, mais...

— Zalen ! Ça sert à rien de se battre chacun de notre côté, on doit se regrouper ! Il faut qu'on s'aide, toi tu as ta défense et moi l'attaque, alors il faut s'organiser. Sers-moi de bouclier, et je serai ton épée !

Il ne cessait jamais de m'épater, celui-là, avec ses belles phrases. Mais surtout, il avait raison. Nous avions chacun un avantage – enfin lui plus que moi – que l'autre n'avait pas, alors il fallait s'entraider. D'un saut en arrière je me rapprochai de mon équipier, me plaçant entre lui et les singes.

— Allez, approchez, fichus macaques, les provoquai-je. Je vais vous éclater !

Par miracles, nos adversaires réagirent à ma stupide remarque, et nous foncèrent dessus, tels des projectiles lancés à pleine vitesse. Bon, je n'avais pas le droit à l'erreur. Si un seul d'entre eux me passait, Kishki serait en danger. Or, il fallait à tout prix que j'évite ça, je ne m'étais pas entraîné pour rien.

Le premier arriva sur moi. Derrière, je sentis la chaleur de la foudre s'approcher, et en une fraction de seconde, un éclair me frôla avant de se planter droit dans la tête du Pokémon, qui tomba raid.

— Bonne idée, la tête ! fis-je.

Maintenant, le plus gros suivait. Une masse de dix ennemis filant à toute vitesse vers moi. Mes sens étant bien sûr eux aussi améliorés, je pus discerner de l'énergie brune entourer leurs poings. Un coup porté avec de l'énergie élémentaire pure ? Ça ne devait pas faire du bien. Je songeai à essayer, mais deux problèmes s'offraient à moi : mon type, ainsi que la consommation en flux d'une telle attaque. Certes, selon Lufasa, nous étions illimités quant à son utilisation, mais je ne me faisais pas d'idées : tout dans ce monde a une fin ou une limite.

Il fallait que je m'économise pour le combat contre le chef – si combat il y avait. Bref, pour l'heure je devais résister à cette attaque. Rapidement, les combattants arrivèrent sur moi, me frappant de leurs poings chargés. Je me protégeai le visage des mains, mais sous une telle pression, le sol céda, et je tombai à l'étage du dessous, emportant mes ennemis avec moi. Voilà qui n'allait pas nous aider. Les repoussant tant bien que mal, je m'adressai à Kishki, au-dessus de moi :

— Tu penses pouvoir te débrouiller sans moi ? Avec ces gars-là sur mon dos, je ne pense pas pouvoir remonter !

— T'inquiètes, je vais faire ce que je peux !

Notre plan tombait lamentablement à l'eau. Pourtant, ce n'était pas le moment d'abandonner, je devais trouver un moyen de les vaincre pour rejoindre mon partenaire. Dix ennemis au sommet de leur puissance, c'était beaucoup, mais hors de question de perdre ! Cette fois, c'était à moi de mener l'assaut.

Je me propulsai alors à leur niveau, ralentissant progressivement, jusqu'à ce que l'un d'eux essaie de m'asséner un coup de poing chargé. Je l'avais prévu, et habilement je l'esquivai, répliquant par un même coup de poing, bien que moins puissant. Le Férosinge resta sonné quelques instants, et je voulus en profiter pour l'achever, mais c'était sans compter sur ses alliés, qui me bloquèrent et me repoussèrent d'une pluie de coups. Mes avant-bras, seul bouclier à ma disposition, souffraient. Ils étaient déjà en sang malgré mon flux, et pouvaient ainsi témoigner de la puissance de mes ennemis.

Ça n'allait pas, je ne pouvait pas me faire écraser à ce point, fussent-ils plus nombreux que moi. Comment pouvais-je espérer vaincre Lufasa, ou même simplement Colossaps, avec une telle force ? J'arrivais à peine à supporter les assauts d'un ou deux Porsinges, j'étais trop faibles.

Je n'avais pas le choix, tant pis pour l'utilisation abusive d'énergie. Au mieux, on était vraiment illimités. Au pire, j'aurais tenté un truc. Je tendis mon bras, paume ouverte, et tentai d'y rassembler le plus d'énergie possible. L'habituelle aura verte se forma autour de moi, mais pas uniquement sur mon poing. Je me concentrai, priant pour que les combattants adverses ne m'attaquent pas tout de suite. Il fallait que je concentre tout mon flux dans mon poing. Je devais visualiser ce transfert, tout déplacer dans ma main...

Je sentis soudain comme un grand vide, comme toute mon aura coula à l'intérieur de mon bras vers ma main, emportant tout ce qu'elle trouvait sur son passage. J'avais oublié que le corps des Pokémon était fait entièrement de flux énergétique ; cela expliquait ma sensation de vertige. Je regardai mon poing, dont l'énergie tournoyait autour telle une petite tornade. C'était beau. Et certainement puissant. Et... elle faisait quoi, là ?

La tornade sembla se déplacer, pour cesser d'enrober ma main, et se placer dans ma paume, comme naissant de celle-ci. Intrigué, je me rapprochai du vent vert, pour y distinguer de petites feuilles de la même couleur.

— Bon sang... murmurai-je. Je viens de trouver une nouvelle attaque... Je gère trop !

Certes, celle-ci m'épuisait, mais c'était en soi une victoire. Restait plus qu'à savoir si cette mini tornade allait m'être utile. Les ennemis s'approchèrent, et instinctivement, je plaçai mon bras devant moi, main ouverte. La petite tempête s'agrandit alors, fonçant dans un déluge de chlorophylle vers les Férosinges. Ils tentèrent de résister au violent souffle, mais les feuilles vertes les coupèrent de part en part, sectionnant leurs tendons, leurs veines, leurs nerfs. Bientôt, ils tombèrent, et furent emportés jusqu'au mur derrière eux par ma tornade. Les derniers morceaux pointus filèrent alors vers eux, les transperçant sans ménagement. Rapidement, les corps n'en furent plus, comme seuls restaient les innombrables feuilles, teintées du sang de leurs victimes.

Abasourdi par cette attaque surprise, incroyablement meurtrière, je restai sans voix, contemplant le mur couvert de rouge et vert. Les attaques étaient-elles le reflet de l'âme ? Cette tornade, qui avait voulu déchirer ces Pokémon jusqu'à la dernière molécule, perforant et pulvérisant même les os, me représentait-elle ? Quoi qu'il en soit, je l'appréciais déjà.

Au dessus de moi, Kishki se démenait contre ses ennemis. Il restait au premier étage la majeure partie des Férosinges, à savoir une quinzaine d'entre eux. Ceux-ci n'effectuaient que des attaques groupées, fonçant sur le Pichu et ne lui laissant aucun répit. Celui-ci parait les coups de ses boucliers, se brisant à chaque fois et l'obligeant à fuir. Il eut alors une idée : les superposer. Jouant sur la prétendue infinité de l'énergie élémentaire, il attendit le prochain assaut, et lorsque le Porsinge en question arriva sur lui, il matérialisa à partir de sa foudre quatre, cinq, six boucliers. Le premier se brisa, le deuxième se fissura, et le reste ne subit rien. Il en reforma alors d'autre d'autres autour du bras du Pokémon l'emprisonnant. Puis, il s'écarta, et les fit exploser, provoquant une gerbe d'électricité ainsi qu'un véritable torrent de fumée noire.

Lorsque celle-ci eut totalement disparu, les restes du corps de la créature apparurent, sous les yeux ébahis de ses confrères. Seuls restaient les pieds, rescapés de l'explosion. Ce spectacle amusa Kishki, qui pouffa un instant. Furieux, les autres singes se jetèrent sur lui, chargeant leurs poings d'énergie brune. Mobilisant alors tout son flux, la Minisouris créa autour de lui une sphère protectrice compacte, que les Pokémon ne parvinrent à briser. Aussitôt, il en reforma une, plus grande, les emprisonnant. Une fois fait, il prit quelques secondes pour souffler, puis s'adressa à eux.

— Désolé, dit-il, mais nous n'avons pas le temps de jouer avec vous. Je suis venu récupérer mon pendentif, et Zalen est venu tuer votre chef.

Il y eut des cris de protestation, puis l'espace entre les deux sphères se chargea d'électricité, et explosa majestueusement, désintégrant tous ses adversaires. La protection externe étant moins solide que la première, la déflagration s'échappa à travers tout l'étage. Lorsque la fumée naissante fut dissipée, le Pichu constata le résultat.

— Oh c'est dommage, il reste pas les pieds, cette fois-ci... J'aurais dû y aller plus doucement, ils auraient cuit à petit feu et je les aurais eu, mes pieds...

Mon combat s'était fini un peu plus tôt, et comme je constatai qu'ici aussi c'était fini, et il n'y aurait plus d'autres explosions, je remontai.

— C'était grandiose, cette dernière attaque, dis-je.

— A...Ah bon, tu trouve ? rougit la pile. Pourtant, ce n'était pas grand chose ! Et toi, ton combat ?

— J'ai découvert une nouvelle attaque, c'est... puissant. Et... sanglant. Dans tous les cas, est-ce que tu as une idée d'où se trouve le chef ?

Il secoua la tête.

— Non, mais je présume au dernier étage.

En effet, c'était une bonne hypothèse. Je doutais que nous ayons vaincu toutes les troupes des FéroGuerriers. Le plus dur nous attendait, au sommet de cet immeuble, théâtre d'affrontements épiques.

— Mais bon, continua le Pichu, je suis sûr que si on lui massacre tous ses soldats ici, il va descendre de lui-même, le gros cochon.