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Corporation de Skriff



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» Auteur : Skriff - Voir le profil
» Créé le 24/07/2016 à 15:44
» Dernière mise à jour le 24/07/2016 à 15:44

» Mots-clés :   Action   Drame   Présence de poké-humains   Présence de transformations ou de change   Sinnoh

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Chapitre 6 : Cauchemar
« KYAAAAAAA !! »

Un hurlement strident fendit l’air et transperça ses tympans avant même qu’elle n’ait pensé à crier. Elle recula et ferma la porte à toute vitesse. Elle resta là, de longues secondes, fixant la porte de bois qui donnait sur le placard, incapable de dire quoi que ce soit. Et, lentement mais sûrement, elle se laissa tomber sur les genoux. Morte à l’intérieur, vide de toute pensée, un froid mordant s’insinua peu à peu dans tout son corps. Son cerveau s'était éteint, comme pour refuser de lui faire comprendre ce qui… Non, qui était devant elle, ce qui lui était arrivé. Il était mort. Ce cadavre mutilé dans le placard, c'était Franck. Et il était putain de mort. Sur le coup, elle avait eu du mal à le reconnaître. Mais maintenant, elle le savait. C'était lui, ça ne pouvait être que lui. Elle avait à peine croisé son regard vide de toute vie, qu'elle avait su, au plus profond d'elle-même, que c'était lui. Julia arriva presque aussitôt, entrant dans la pièce en enfonçant presque la porte de la cuisine, s’élançant vers elle pour la secouer et essayer de la raviver, elle qui était paralysée en plein milieu de la pièce.

« Qu'est... Qu'est-ce que... Amandine ? Qu'est-ce qui se passe ?! »

Elle fut incapable de dire quoi que ce soit. Sa voix était morte dans sa gorge; l’angoisse y avait tissé sa toile arachnéenne. Elle était juste là, à la recherche des derniers fragments de son innocence brisée. C'était la première fois qu'elle affrontait la mort en face. Ce n'était pas la première fois qu'un de ses amis mourrait, mais elle n’avait jamais vu de… De cadavre. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qui s'était passé. C'était tout simplement insurmontable.

« Réponds-moi, Amandine ! Qu'est-ce qui se passe ? C'est le placard ?! »

Sans attendre, la brune se dirigea vers ce dernier. La jeune fille essaya d'arrêter son mouvement en tendant un bras tremblant, blafard, mais il était déjà trop tard ; la porte des Enfers était de nouveau ouverte. Un cri déchirant plus tard, elle la claqua et se laissa tomber sur la table du milieu de la pièce, essayant, tremblante, d’y reprendre appui. À son tour, Julia avait été terrassée par cette vision atroce.

« Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui s'est passé... ? » murmura-t-elle, le regard vague.

Amandine était incapable de répondre. Elle sentit un sentiment étrange l’envahir tandis que les images défilaient dans sa tête. Un mélange de dégoût et d'incompréhension. En un instant, tout gicla ; elle vomit sur le sol et en éparpilla partout sur ses vêtements. Mais cela ne sortit ni l'une ni l'autre de son trouble profond, au contraire, elles parurent ne même pas en tenir rigueur. Les larmes aux yeux, Julia commença à pleurer. Elles ignorèrent combien de temps elles restèrent là, silencieuses, impuissantes, l'une pleurant, se tenant à peine debout, et l'autre à genoux dans son propre vomi. Mais à un moment, Amandine se leva, comme si elle s'éveillait après une longue nuit de sommeil, et tremblante, se dirigea vers son amie de toujours. Alors, elle la prit dans ses bras, et la câlina tranquillement. Comme si c'était naturel, comme si rien ne s'était passé.

« On... on fait quoi... ? Demanda Julia, d'une voix tremblante.
- Il faut qu'on vérifie s'il est toujours là, déjà. »

Elle se détacha d'elle et elle se regardèrent droit dans les yeux, soudainement déterminées. Leur désespoir devant la mort de leur ami avait laissé place à un désir ardent, un désir animal, enfoui au plus profond de chaque être humain : le désir de se venger. Car chacune savait que l'autre n'avait pas fait ça. Il n'y avait donc qu'une seule conclusion possible: quelqu'un d'extérieur à leur ancien trio avait assassiné leur ami. Et elles ne comptaient pas le laisser s'échapper si facilement.

« Va chercher les Pokémon. Je récupère des armes. Il est peut-être encore dans le coin, déclara trop calmement Amandine.
- Entendu. Sois prudente. »

La blonde hocha la tête en réponse à Julia, qui quitta la cuisine à toute allure. Elle patienta là, quelques instants. Elle avait envie de se laisser tomber par terre et de pleurer. Mais elle ne devait pas faire ça. Pour trouver celui qui avait tué celui qu’elle aimait, elle n'hésiterait pas à tout faire. Car Franck... Était tout pour elle. Il était parti, à présent, sans un mot, sans un regard, sans crier gare. Elle n’avait même pas pu lui dire adieu. Elle s'approcha de la table de cuisine et attrapa un long couteau de cuisine dont la lame effilée renvoyait la lumière des quelques lampes de la pièce. Faisant volte-face, elle fit plusieurs pas vers la porte du placard, et la rouvrit, soupirant et se préparant de nouveau à affronter la vue du corps. C'était affreux. Tout simplement affreux.

Il était étendu là, sur le dos, contre les balais et les seaux. Son corps était recouvert de multiples coupures, comme s'il s'était fait trancher plusieurs fois à l'arme blanche avant que son meurtrier ne le découpe littéralement en deux au niveau du torse. Il y avait tellement de sang... Son regard était vide, il semblait observer l'horreur. Elle apercevait clairement des larmes dans ses yeux. Elle eut envie de reculer, de fuir. Mais elle ne pouvait pas. Elle n'en avait pas le droit. Amandine se pencha lentement vers lui et lui adressa un sourire auquel il ne répondrait plus jamais. Elle attrapa sa main droite, qui était la seule partie de son corps qui n’ai pas été rougie par le sang. Elle était encore tiède. La mort était probablement récente. Ce qui expliquait pourquoi, il y a une heure encore, ils... Regardaient un film ensemble, tranquillement... Mais... Il y avait quelque chose qu'elle ne comprenait pas.

Première chose, pourquoi ne l’avaient-elles pas entendu crier? Au vu des nombreuses coupures et de l'expression de son visage meurtri (elle essayait de ne pas laisser ses sentiments parler et altérer ses analyses, mais elle sentait le dégoût et la tristesse essayer constamment de s’insinuer en elle), il avait dû vivre au moins assez longtemps pour hurler... Secondement, au vu du sang qu'il y avait, pourquoi n'y en avait-il pas dans la cuisine aussi ? Pourquoi juste dans le placard ? Avait-il été tué à l'intérieur ? Si oui, pourquoi y avait-il des giclées de sang contre l'intérieur de la porte ? Cela signifiait que l'agresseur et lui étaient en même temps dans le placard quand...

Pourtant, Amandine était à moitié à l’extérieur du meuble pour l'inspecter et ne pouvait pas y rentrer entièrement. C’était illogique. Ils ne pouvaient pas tenir à deux dedans, ou, tout du moins, pas sans se serrer et avoir le temps de bien refermer la porte comme il le fallait. De plus, le meurtrier aurait probablement été complètement recouvert de sang... Il aurait dû en laisser, non ? Il y avait quelque chose qui n'allait pas, dans cette histoire. Elle se redressa et commença à reculer. Son pied se posa dans son propre vomi et elle baissa la tête pour le regarder. Au final, ce qui l’écœurait le plus dans cette histoire, c'était elle-même. Elle arrivait à observer et détailler ce meurtre mécaniquement, sans laisser filtrer la moindre émotion. Elle ne comprenait pas son pragmatisme froid et dénué de la moindre émotion. Elle s'était toujours dit qu'elle ne réussirait jamais à affronter la mort en face. Mais maintenant qu'elle était là, c'était presque... Déjà traversé.

Amandine quitta la cuisine pour retrouver Julia, et se retrouva presque instantanément dans le salon. La pièce était silencieuse ; il n'y avait plus personne. La télévision était éteinte, l'odeur du popcorn ne se sentait plus. Elle tourna la tête, encore assez troublée par les événements, et commença à grimper les escaliers. Pas à pas, elle réalisa que quelque chose n'allait pas. Tout était si sombre, si trouble, si... Incompréhensible. Elle arriva en haut et poussa la porte de la garderie aux Pokémon. Il était là. En face d'elle, il était là. Celui qui avait tué Franck était devant elle. Armé d'une hache à double tranchant sortie tout droit d'un univers médiéval. Elle poussa un cri de surprise et esquiva un premier coup. Elle le reconnaissait. C'était lui. C'était lui, et il était revenu pour se venger. Elle commença à courir et à dévaler les escaliers, évitant un nouveau coup de hache. Qu'importaient Julia, Franck et tout le reste. Elle était seule, définitivement seule, et elle devait s'enfuir.

Elle trébucha dans une des marches et s'écrasa contre le sol brusquement, dans un bruit sourd. Elle se retourna sur le dos et essaya de reculer, jusqu'à se coller contre la porte de sortie. Elle n'arrivait plus à se relever; sa cheville était tordue. Pas à pas, l'agresseur, la hache couverte de sang, s'approchait. Il n'avait plus de visage, si tant est qu’il en ait eu un un jour. Elle ricana, les larmes aux yeux. Il parut hésiter, comme s’il ne s’attendait pas à ce qu’elle se mette à rire à ce moment-là. Elle lui murmura quelque chose ; quelque chose qu’elle-même n’entendit pas. Et tandis que le décor s’effondrait autour d’eux, que tout s’effaçait, la lame de la hache s’abattit sur elle.

« Plus personne n’a de leçons à me donner. »

Silence.


« Du calme, ma chérie, ce n'était qu'un cauchemar... »

Amandine se retrouva alors, tremblante, entre les bras de Franck. Ils étaient dans leur lit, celui qu’ils avaient dans leur appartement de vacances, dans cet endroit si peu familier qui avait des allures de cauchemar pires que celui dont elle venait de sortir. Elle était en larmes, complètement déboussolée. Tout cela avait semblé si réel... À peine réveillée, elle réalisait à quel point ce rêve était stupide, mais il était si... Terrifiant... Voilà bien des mois que Julia était morte. Et cet agresseur n'était qu'un rêve. Juste. Un. Rêve.

« J'ai eu si peur, Franck... Y avait du sang, du sang partout... J'ai cru que...
- Ce n'était qu'un rêve, d'accord ? Je suis là, ne t'en fais pas. »

Elle le serrait de toutes ses forces, des larmes perlant au coin de ses yeux. Elle ne supporterait pas de le perdre, en réalité. Sans lui, elle n'aurait plus rien. Franck était sa raison même de vivre. Ils étaient ensemble depuis qu’elle avait fini sa première année en tant que professeur de littérature. Collègues de travail, amants, et maintenant fiancés… Depuis la perte de Julia, le trio qu’ils formaient avait été brisé, mais l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre ne s’était fait que plus fort pour traverser cette épreuve.

« Tu as crié comme une folle... J'ai eu peur pour toi, tu sais ?
- Désolée de t'avoir fait peur... Mais c'était si... Réel... »

Elle avait encore tellement de mal à émerger de ce cauchemar... C'était si atroce, si horrible, maintenant qu'elle y repensait... Les images remontaient dans sa tête... Et Julia, oh, Julia... Elle lui manquait tant... Pourquoi est-ce que tant de cauchemars la hantaient ? Pourquoi n'arrivait-elle plus à dormir comme elle le faisait auparavant ? Elle avait tant envie de se reposer tranquillement, pour une fois... Arrêter de se torturer l'esprit, ne serait-ce qu'une seule nuit… Même si c’étaient supposées être des vacances, elle avait l’impression que...

Toc toc toc.

Trois coups à la porte de leur appartement. Il s'agissait d'un appartement de petit standing, divisé en trois pièces, une chambre, une salle de vie, et une salle de bain. Mais cela leur allait très bien ; ils n’étaient là que pour un seul mois, de toute façon. Leurs Pokémon -un Polarhume nommé Nux pour Amandine qu’elle appréciait peu, et un Bulbizarre appelé Dan pour Franck- dormaient avec eux, dans leur propre lit. Ces derniers étaient d'ailleurs encore paisiblement assoupis, comme si les cris de la jeune femme ne les avaient pas troublés.

« Quelqu'un à cette heure-ci ? S'étonna Amandine.
- Il est déjà six heures du matin, tu sais. Le soleil ne va pas tarder à se lever... C'est probablement un livreur. Attends-moi ici, reste tranquille et respire. »

Et il sortit de la pièce. Toujours sous sa couette, la demoiselle s'était adossée à la tête de lit. Elle fixait la douce enveloppe blanche qui la protégeait durant la nuit, incapable de formuler la moindre pensée. Cela faisait si longtemps qu'elle n'arrivait plus à dormir normalement... Les rêves revenaient sans arrêt, plus lancinants et douloureux à chaque fois... Sans Franck, elle aurait probablement craqué et serait allée voir une psy. Mais elle arrivait à tenir le coup, malgré ces chimères qui venaient l’habiter chaque nuit. Elle entendit alors une exclamation, dans le salon. Curieuse, brusquement sortie de sa torpeur, elle quitta son lit et enfila son peignoir de chambre. Elle se dirigea vers la porte et saisit la poignée glaciale, à moitié plongée dans l'obscurité. Lentement, elle l'ouvrit, et regarda discrètement dans l'entrebâillement. Ce qui atteignit ses yeux en premier, ce fut la couleur sombre, rougeâtre, du sang. Car ce fut littéralement du sang qui lui atterrit dans l’œil.

Elle recula, surprise, choquée. Qu'est-ce quoi... ? Nettoyant ses yeux, l’estomac retourné par l’odeur de rouille du sang, refusant d'y croire, elle regarda de nouveau. Franck était là. Ou plutôt… La moitié de son corps. Car devant la porte d'entrée se tenait une créature humanoïde, une sorte de lézard vert, qui, de ses yeux rouges, fixait le cadavre découpé en deux de celui qu'elle aimait. Cette vision était purement et simplement cauchemardesque. C'était comme dans son rêve. Mais là, il s'agissait de la réalité. Ce n'était ni un homme, ni un Pokémon. C'était pire que ça ; c'était un démon. Il était droit, entouré d'une aura violette, et semblait secoué d’un petit rire. Son visage de monstre était déformé par un rictus macabre. Il semblait satisfait de ce qu'il avait fait. Et, s'il y avait une chose qu'Amandine craignait encore plus que tout cela -outre le sang, le monstre et le fait que son bien-aimé gisait là, en deux parties-, c'était le fait qu'elle avait l'impression de le reconnaître.

Elle ferma la porte aussi discrètement qu'elle l'avait ouverte. Plus le temps de penser, plus le temps de pleurer. Elle devait fuir, avant que la créature ne vienne la dévorer vivante. Amandine tourna la tête brusquement pour observer ses Pokémon. Ils étaient sa seule chance de s'en sortir. Elle devait leur demander de l'aide, afin qu'ils puissent s'en sortir tous les trois. Ils étaient là pour ça, non ? Elle se mit à quatre pattes et, silencieusement, s'avança vers ses compagnons. Elle devait les réveiller au plus vite, avant qu'il n'arrive ! Elle les secoua, et ils parurent être encore à moitié endormis quand ils se mirent debout. Elle leur chuchota qu'ils devaient partir au plus vite, sans qu’on ne le remarque. Soudain, elle remarqua que Nux était terrifié. Elle tourna la tête et aperçut la créature, debout derrière elle, une sorte d'ombre sur le visage.

Mais elle savait comment ça allait se passer.

Une lame violette apparut devant le monstre et il l'abattit sur elle. Elle roula sur le côté et esquiva le coup. Nux sentit un liquide froid l'asperger. En ouvrant les yeux, il s'aperçut que le Bulbizarre de Franck avait été découpé en petites rondelles, et qu'il  était recouvert de la sève qui avait auparavant le rôle du sang dans le corps du pauvre Pokémon. Il recula et se cogna contre le mur, choqué. Mais cette... Cette lame... C'était… Une lame de type Dragon !

« NUX, VENT GLACE ! »

Il utilisait des attaques de type Dragon, il devait donc être sensible aux attaques Glace, quelle que soit la créature dont il s'agissait ! Amandine avait fait mouche : le monstre recula en hurlant. Le cri fit frissonner la jeune femme; il s'agissait d'un cri à mi-chemin entre celui d'un monstre et d'un jeune homme... Argh, pourquoi avait-elle cette impression continue de... Pas le temps de réfléchir.  Elle se redressa, bouscula son agresseur, et commença à s’élancer vers la sortie. Elle réussit à sortir de la chambre avec Nux et ferma la porte derrière elle. Une lame violette la traversa, mais ne la détruisit pas. Elle contourna le corps de son bien-aimé, ne lui adressant pas un seul regard, de peur de ressentir le besoin de s'arrêter. Elle devait vivre. Elle devait vivre, pour lui. Elle. Devait. Vivre. ELLE DEVAIT VIVRE !

Elle enfonça presque la porte de sortie de chez elle et se rua dans les escaliers, sans s'arrêter une seule seconde. Elle courut à toute vitesse, descendant les marches quatre à quatre. Alors qu'elle allait trébucher, son rêve lui revint à l'esprit et elle se rattrapa de justesse, évitant une chute qui aurait pu lui être fatale. Nux sautait de marche en marche péniblement. Elle lui demanda de geler les escaliers, ce qu'il s'appliqua à faire. La créature poussa un cri féroce, presque humain, depuis le haut de la cage d'escalier. Mais elle ne pouvait apparemment pas descendre pour rattraper Amandine ; les marches étaient partiellement gelées, et de toute manière, elle était trop bas. Il fallait pourtant ne pas s'arrêter. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne la rattrape. Elle se pencha et attrapa Nux dans ses bras afin de ne plus être ralentie par lui.

Ils arrivèrent dehors; la rue était vide, silencieuse, malgré le fait qu'il soit déjà sept heures. Ce n'était qu'un quartier résidentiel, après tout, les employés ne venaient pas dans ce coin d’Unionpolis... Elle commença à courir, à la recherche de quelqu'un, de quelque chose qui pourrait l'aider. Alors qu'elle avait commencé à traverser la rue, elle tourna la tête. Du haut de la fenêtre de sa chambre, la créature avait bondi, et elle atterrit sur le trottoir. La jeune femme poussa un cri et redoubla de vitesse. Amandine sentit alors un bout de verre s'enfoncer dans son gros orteil droit. Elle poussa un cri déchirant et dut s'arrêter. Le monstre était derrière elle, elle allait… Oh non. Des frissons commencèrent à parcourir son dos. Un camion ! Elle devait lui demander de l'aide. Posant Nux et lui demandant de ralentir la créature, elle se jeta presque sur la route pour faire signe au véhicule de s'arrêter. Elle devait obtenir de l'aide, avant que...

Le camion continua de s'avancer, sans même esquisser l’ombre d’une manœuvre pour s'arrêter. Elle secoua les bras en l'air, éclairée et éblouie par la lumière vacillante des phares. C'est alors qu'elle remarqua qu'il allait trop vite. Beaucoup, beaucoup trop vite. En fait, il n'avait pas l'intention de s'arrêter. Le conducteur n'avait pas vu la jeune femme au milieu de la route. Mais il était déjà trop tard. Le temps qu'elle réalise ce qu’il se passait et qu'elle tente de s'enfuir, l’obscurité avait déjà envahi sa vision, l’annihilant tout à fait. Tout était devenu froid.