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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 26/06/2016 à 20:18
» Dernière mise à jour le 09/07/2016 à 17:42

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 9 : Une proposition unique
Tout va bientôt bouger. Hoenn en était convaincu, et cette idée en tête, il marchait droit vers le grand bâtiment de verre, marqué des immenses lettres SPP. Ici devait, selon lui, se trouver le repaire du GEP. Ce n'était qu'une hypothèse, mais il devait la vérifier, comme c'était la seule piste pouvant le mener au garçon aux cheveux argentés. Trop de hasard dans cette histoire, sachant que dès lors où il éveillerait l'attention de l'organisation criminelle, il pouvait s'attendre à des répercussions sur lui comme sur Chloé Larisa. Il grinça des dents ; il ne pouvait pas la mettre en danger. Après tout, elle lui offrait un toit, et c'était sa cliente. La seule solution qu'il avait était de récupérer suffisamment de preuves contre le groupe d'extermination, et se présenter à la police. Une chance dans cette ville, au moins, était que les forces de l'ordre se trouvaient être efficaces, le danger ne les effrayant plus. Les adversaires étaient puissants mais contre une ville entière, pouvaient-ils résister éternellement ? Une question qui dans l'esprit du jeune garçon restera sans réponse, n'étant pas même certain de cela.

Pour l'heure, en tout cas, il lui fallait mener l'enquête de son côté, et faire vite, avant que le neveu de Chloé soit totalement converti au crime. Le soleil comme la grande horloge de la ville indiquaient seize heure passée, et la chaleur comme la congestion du trafic le confirmaient. Tout petit qu'il était, il était bousculé par la foule compacte des rues, mais il en était habitué. De plus, il n'avait pas le temps de songer à de si futiles détails, comme il approchait de son objectif. Là, il se demandait comment s'y prendrait-il. Il avait une stratégie, mais elle était bien rudimentaire et ne fonctionnerait que la première fois. Revoyons-la ensemble.

Tout d'abord, il devait, une fois entré dans le bâtiment, se diriger vers l'accueil, et s'adresser à l'hôtesse. Jusque là, rien de bien compliqué, et même un enfant de treize ans pouvait aisément s'en tirer, ajoutant à cela le fait qu'il n'était pas n'importe quel enfant. Ensuite, il demanderait comment faire pour adopter un Pokémon. Pourquoi prétendre cela ? Simplement parce que la SPP propose, théoriquement, l'adoption de ces créatures, d'une manière assez peu complexe. Seul bémol : il faut parcourir les étages. Il s'y était résigné, et une fois que la femme de l'accueil lui aurait indiqué où se rendre, il se permettrait d'explorer chaque niveau, notant dans un petit calepin, rangé dans la poche gauche de son pantalon, chaque détail pouvant l'intéresser. Il était au courant, entre autre, de la double identité de la société, en raison de son activité de détective. En cela, la présence de Gobou avec lui attirerait l’œil, compte tenu du fait qu'il était un enfant, donc probablement sans défense, donc à qui il était possible de voler le Pokémon. La stratégie parfaite, bien que risquée.

Enfin, il arriva devant l'immeuble de verre. Il prit une grande inspiration, et entra, comme les portes coulissantes s'ouvraient autour de lui. Le jeune garçon avança lentement sur le marbre blanc, impressionné par la luminosité de la pièce. Tout à gauche, il entendit une douce sonnette, et l'ascenseur s'ouvrit, laissant en sortir un homme, physiquement robuste et tout aussi grand. Il était encore loin, et Hoenn ne pouvait discerner les détails de son visage.

"Bonjour Miranda, fit-il d'une voix forte à l'adresse de l'hôtesse.

-Bonjour monsieur, lui répondit-elle avec un grand sourire."

Alors qu'il se rapprochait, il vit que son visage était marqué de cicatrices, et qu'il devait avoir passé la quarantaine. Certainement un employé, mais cela n'intéressait pas le détective plus que cela. Après tout, les employés de la SPP ne connaissaient pas forcément le vrai but de leur société, comme seuls les directeurs en étaient au courant. Il détourna le regard pour le diriger vers le comptoir d'accueil, mais l'homme le fixait toujours, souriant. "Qu'est-ce qu'il a à me sourire bêtement, celui-là ? Il a l'air tellement naïf." songea Hoenn. Assurément, il semblait naïf, personne ne pouvait en dire le contraire.

Après toute cette marche, le garçon atteignit finalement le bureau de l'hôtesse, et cette dernière lui sourit, comme il arrivait à son niveau. A croire que tous, dans cette entreprise, souriaient insouciamment, ignorants. Celle-ci, en tout cas, l'était vraiment.

"Puis-je vous aider, jeune homme ? fit-elle.

-Oui, je souhaites adopter un Pokémon, lui répondit Hoenn. Comment puis-je faire, exactement ?

-Dans ce cas-là, il faut vous rendre au vingt-troisième étage et vous adresser au bureau d'informations. Vous ne pouvez pas le manquer, il est juste à gauche, entre l'escalier et l'ascenseur."

L'autre la remercia d'un signe de tête, et se dirigea vers les marches. Comme c'était prévu, il lui fallait maintenant explorer chaque recoin de chaque étage de l'immeuble. Rien de plus amusant. S'en suivait donc une sublime fin d'après-midi pendant laquelle, dans la chaleur, il gravirait les escaliers, tout en prétendant vouloir adopter un Pokémon. Cette histoire vous rappelle quelque chose ? En effet, elle suit à peu près le même schéma que l'homme lambda, bien joué ! Les seules différences étant que tandis que l'un est un adulte, l'autre est un enfant, et tandis que l'un cherchait véritablement une de ces créatures, l'autre devait délivrer des griffes d'une organisation maléfique un garçon de son âge. D'ailleurs, tandis qu'il montait, une pensée lui vint en tête : avait-il une chance de faire tomber le GEP ? Non, c'était purement impossible. Si même la police n'avait pu en venir à bout, c'était pour deux raisons : d'un côté, il était merveilleusement bien caché, et de l'autre, sa force armée était suffisamment dissuasive. Alors non, il ne pouvait pas. Son objectif restait le même : retrouver celui qui n'était autre que Sinnoh et le convaincre de retourner dans le droit chemin.

Ainsi il passa le reste de la journée à fouiller les étages, en quête d'un élément quelconque indiquant la présence du GEP. Le soleil commençait à se coucher, comme il était dix-neuf heures passées. Le bâtiment, tout de verre, se teignait d'un magnifique rouge, provenant du sud. Oui, le sud. Cela vous choque ? En effet, d'habitude, les lueurs du soleil couchant apparaissent à l'ouest. Or, nous ne sommes pas sur Terre, il ne faut pas l'oublier. Et, sur cette planète-ci, sur cet astre aux dimensions inimaginables, le soleil se couche à droite. Du moins, il est question de "soleil", pour ne pas le répéter, mais qui sait, peut-être s'appelle-t-il table, ou camion ? Peut-être, dans ce monde différent du nôtre, chaque chose que nous croyons connaître n'est pas si acquise. Peut-être Pokémon s'appellent humains et humains Pokémon. Peut-être n'existent-ils pas et ne sont que le fruit de notre imagination ? Difficile à concevoir, certes. C'est une idée intéressante, mais pas assez concrète pour être développée davantage. Car ce qui nous intéresse, aujourd'hui, c'est – probablement – le déroulement de l'histoire. Que va-t-il se passer ensuite ? Voilà, c'est ce qu'on se demande. Alors poursuivons.

Explorer entièrement un seul étage lui prenait plusieurs heures, et lorsqu'il redescendit enfin au rez-de-chaussée, il ne l'eut fait que pour deux. C'était une activité extrêmement longue, mais il ne baissait pas les bras, et les jours qui suivirent, il revint, sans cesse, prenant des notes, encore et toujours. Il lui fallut deux semaines pleines pour en conclure avec les vingt premiers, et là encore, il n'était pas totalement certain. Alors il lui fallait tout reprendre à zéro, tout en restant discret, pour éviter au maximum de se faire repérer par les employés. Bien sur, il pouvait imaginer une quelconque excuse, mais c'était à proscrire autant que possible. Chloé, au moins, ne se plaignait plus de voir son colocataire étalé toute la journée sur le canapé, comme à présent c'est à peine si elle le voyait le soir, étant déjà parti lorsqu'elle se levait le matin.

"A quoi ça va te mener, tout ça ? lui avait-elle demandé, un jour. Tu passes tes semaines à fouiller ce bâtiment, mais au niveau de l'enquête, ça n'apporte rien de plus ! Qui sait, peut-être tu ne vas rien trouver comme indices, peut-être le GEP où je ne sais quoi ne se cache pas ici, et peut-être, encore une fois, ce ne sont pas eux qui détiennent mon neveu ! Tu perds ton temps, et moi aussi !

- Alors qu'est ce que je fais ? Je demande l'aide de la police ? Non, même eux ne peuvent rien faire. Les seuls, à la limite, qui pourraient nous aider, c'est la Brigade d'Intervention Désastre.

La Brigade d'Intervention Désastre, ou plus communément appelée BID, bide, Bribri, Inter, Dédé, mais de manière moins familière Désastre, était une division de la police dont les bureaux se trouvaient au commissariat et qui remplissait des missions extrêmes, allant de l'arrestation de criminels hautement recherchés à la prévention, par la force, de guerre civile. Bien que cela n'ait jamais été vu, nous avons toutefois là une idée de leur puissance.

- Je connais quelqu'un à Désastre, répondit Chloé. Je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, mais je sais qu'il a un poste très haut placé. Il pourra certainement nous aider.

Hoenn parut un instant perplexe, le regard dans le vide. C'était le soir, et tous deux était assis à la table de la cuisine. Pendant cet court moment, seul le bruit de l'extérieur résonnait dans l'appartement.

- Ils ont un grand réseau d'informateurs, poursuivit la jeune femme. Je suis certain que si on leur en parle, si tu mentionnes tes découvertes et tes hypothèses, ils pourront les trouver et les éliminer !

En effet, si quelqu'un pouvait venir à bout du GEP, c'était bien eux, le détective le savait pertinemment. Il était aussi conscient du fait que ses recherches pourraient ne conduire à rien, et quand bien même, cela prendrait trop de temps. Une connaissance, disait-elle ? C'était certainement la seule chance de récupérer le garçon aux cheveux argentés.

- Tu es sure que la personne que tu connais peut nous aider ? Je veux dire, elle est vraiment prête à faire ça pour toi, et elle en a vraiment la force ?

Chloé hocha la tête.

-C'est mon père. Comme je t'ai dis, je ne comprends pas grand chose à cette histoire de grades, mais il m'a toujours répété qu'il était au sommet. Alors oui, j'en suis convaincue, il peut, et voudrait bien nous aider.

- Dans ce cas-là, nous n'avons pas à hésiter. Allons le voir, dit Hoenn."

Une nouvelle fois, l'autre acquiesça. Cela semblait inespéré mais pourtant, une chance unique s'était présentée devant eux. Maintenant, il leur fallait la saisir.

Parallèlement à ces événements, Sinnoh poursuivait sa vie au GEP. Trois semaines s'étaient écoulées depuis son arrivée, et il commençait à prendre ses fonctions de Lieutenant, peu à peu. Osvald Grimm, son supérieur direct, lui avait présenté ses trois Officiers. Le premier, Teddy, était un garçon de douze ans, calme, assez introverti, et certainement psychopathe sur les bords. Du moins, c'était la conclusion à laquelle en était venu le Lieutenant après qu'il eut répondu à la question "Pourquoi avoir rejoint le GEP ?" par "Car j'aime voir ces stupides Pokémon souffrir. Depuis tout petit j'ai cette passion." PASSION. Retenez bien ce mot, dernier de la deuxième phrase, et associez le avec SOUFFRIR, dernier de la première phrase, pour résumé Teddy. Un pur concentré de sadisme qui n'hésitait à torturer ses victimes. Mais, on n'oublie pas, c'est une "cause noble", d'après Alexandre. Ensuite venait Danny, le paresseux de la bande. Lui avait treize ans, donc était aussi âgé que son supérieur, mais voyait les choses d'une manière différente. Pour lui, Pokémon = nourriture. Et il affectionnait plus particulièrement les petites créatures toutes mignonnes, qu'il dévorait vivantes, sans même prendre la peine de les étourdir. "Le goût est meilleur", disait-il. Alors oui, je suis d'accord, nous pouvons également le qualifier de psychopathe, mais comme il est paresseux et ne prête pas attention aux Pokémon, hormis lorsque la faim le tiraille, nous le qualifions simplement de Poképhage. Pour finir, le clou du spectacle, Damien. Et non, pas un prénom en "deux-consonnes-y", malheureusement. Toutefois, c'était l’élément le plus prometteur pour sûr. Lui n'avait que douze ans, comme son compère Teddy, mais était plus du style hyperactif, brute, toujours à s'énerver pour un rien. Cliché vous dites ? Balivernes. Son rêve ? Pouvoir tuer tous les Pokémon d'un coup de poing. Alors pour cela, il s'entraînait dans une cave, en accrochant des Pokémon – encore vivants, je précise – à un croc de boucher tout rouillé, sur lequel coulait un mince filet d'eau, puis les frappait jusqu'à ce que mort s'en suive. Bien entendu, il prenait bien soin de ne pas frapper le visage, sans quoi ç'aurait été plus facile. Il s’exerçait à chaque instant où il avait du temps libre, et le reste de ses journées, il laissait pourrir les créatures agonisantes, dévorées par les maladies et les rongeurs.

Voilà, il semble que nous ayons là un tableau assez représentatif des trois officiers placés sous les ordres de Sinnoh, à savoir Teddy, Danny, et Damien. Trois vrais psy-cho-pathes, ce qui n'enchantait en rien le garçon. Il allait se faire des amis, disait Alexandre ? Aucune chance. Même si lui aussi souhaitait ardemment tuer les Pokémon, dans le but de se venger, seule la colère pouvait dicter une conduite de tortionnaire, comme cela avait été le cas avec le Nirondelle. Mais pour autant, jamais, il le savait, il ne se comporterait comme ces monstres. A douze ans, enrôlés depuis l'âge de cinq ans, leur plus grand plaisir dans la vie était de faire souffrir les Pokémon. Telle était l'horreur du GEP. Mais pour Sinnoh, qui n'en avait pas conscience, telle était l'horreur de la société actuelle. Il transformait les enfants en machines à tuer, incapables de différencier le bien du mal. Elle transformait les enfants en monstres, n'ayant plus rien sur quoi s'appuyer pour grandir. Il leur lavait le cerveau, et les persuadait de la justice de leurs actions. Elle faisait naître en leurs cœurs des souffrances dont il ne pourraient jamais se débarrasser. Il pervertissait les gens, avant de leur tirer une balle dans le dos, insouciant. Elle les détruisait impitoyablement. Il n'hésitait jamais. Il ne s'arrêtait pas de tuer. Chaque jour, dans ses cages, des Pokémon mourraient, ou agonisaient. De faim, de soif, de peur, tout était bon, du moment que ça marchait. Pourquoi faisaient-ils ça ? Pour un jour pouvoir leur trouver un point faible et les exterminer jusqu'au dernier. Si Mewtwo était une création de l'Homme, si l'Homme était capable de concevoir un Pokémon, alors il pouvait certainement le détruire. Sire Alexandre en était convaincu, et c'est avec cette idée en tête qu'il conçut le GEP, plus de vingt ans auparavant. Cet homme qui les détruirait, ce serait lui, il en était certain. Et s'il devait tuer des humains pour y parvenir, que ça soit dix comme dix millions, il s'en fichait. Peu important, du moment qu'il parvenait à ses fins. Et personne ne pourrait faire face à Alexandre, bien que personne, à l'heure actuelle, ne le sache encore.