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Freeze de Eliii



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» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 18/06/2016 à 22:06
» Dernière mise à jour le 04/07/2016 à 14:18

» Mots-clés :   Action   Drame   Science fiction   Suspense   Unys

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026 - Question de confiance
Tandis qu'Edward Stark commençait doucement à se remettre, Linda veillait sur lui, tous les autres ayant quitté l'hôtel pour la soirée. La blonde aurait bien aimé les accompagner, mais il fallait que quelqu'un s'occupe du malade et en profite pour l'interroger durant leur absence. Il serait bien trop risqué de le laisser tout seul, même avec une porte fermée à clé. Et puis, elle voyait bien comment Liz regardait Walter. Elle avait beau dire qu'il était seulement un très bon ami et un bon partenaire de braquage, elle n'était pas dupe. De plus, elle se doutait que le voleur avait sa petite préférence. Elle ne s'immiscerait pas entre eux deux, si cela signifiait que Walter n'était pas heureux. Elle ne voulait que son bien, et depuis sa récente prise de conscience, elle ne serait plus un fardeau pour quiconque. Et encore moins pour elle-même.

La soirée commençait doucement à arriver, à mesure que le ciel s'assombrissait. Le coucher du Soleil se manifesterait bientôt. A l'intérieur de la chambre d'hôtel, il faisait frais, grâce au climatiseur réglé à une température supportable pour Walter. Parfois, Linda se demandait comment il faisait pour endurer les températures normales au vu de son état. Il ne s'en plaignait pas, il restait parfaitement serein, comme si tout allait bien. Mais ce n'était pas le cas, et la doctoresse qui s'était occupée de le soigner plus tôt dans la journée le lui avait fait comprendre ; sa température corporelle était bien en-dessous de celle d'un être humain en bonne santé. De grands changements s'étaient faits en lui, à commencer par sa peau, devenue très pâle, et ses yeux ayant pris une couleur bleue voyante tout à fait irréelle. Il avait beaucoup de courage de rester lui-même en toutes circonstances. Et il avait même accepté de prendre sur lui et de laisser ses amis l'aider, alors qu'au premier abord, il ne voulait en aucun cas les mettre en danger.

Plongée dans son livre, elle ne vit pas le rouquin se lever péniblement et marcher dans sa direction. Elle savourait chaque page de l'ouvrage avec une certaine amertume. Elle aimait beaucoup lire, et ce livre-ci n'était pas particulièrement mauvais. Mais plus ses yeux parcouraient les pages, moins les mots et les phrases semblaient avoir de sens. Comme si cette histoire n'était qu'un tourbillon de lettres éparpillées d'une certaine manière, sans aucun véritable but. Elle ne parvenait pas à se concentrer, et elle manqua de faire basculer le fauteuil et de tomber en arrière lorsqu'elle vit Edward Stark s'approcher d'elle. Que faisait-il hors du lit alors qu'une heure plus tôt, il crachait encore du sang ?

"Bon sang mais qu'est-ce que vous faites ?! Retournez vous coucher !"

L'homme ne l'écouta pas et se rendit jusqu'à la fenêtre. Tout comme Walter, il aimait beaucoup observer l'extérieur et se laisser bercer par le vent frais. Voyant qu'elle ne pourrait pas le raisonner sans le traîner elle-même jusqu'au lit, elle capitula. De toute façon, ce n'étaient pas ses affaires, et en plus, elle n'avait aucunement la force ni l'envie de se lever. Son livre dont elle ne pouvait qu'à peine saisir le sens à cause de sa migraine - elle suspectait que ce soit la cause de son mal-être - lui allait très bien. Mais l'homme de loi ne l'entendait pas de cette oreille, visiblement.

"Vous vous appelez Linda, c'est bien ça ?"

Elle se contenta de lever les yeux vers lui, sans mot dire, tandis qu'il la regardait, l'air amusé. Comment pouvait-il seulement avoir l'air amusé dans une situation pareille ? Il était aux mains de l'ennemi, malade comme un Ponchien, mais il ne s'inquiétait pas le moins du monde. Il semblait même d'humeur à faire connaissance. Elle savait pertinemment que s'il avait été en meilleure forme, il aurait pu la tuer. Et cette raison suffit amplement pour qu'elle se méfie de lui.

"C'est un joli prénom. Ma sœur portait le même."

Cette déclaration pour le moins surprenante lui arracha un haussement de sourcil. L'ayant remarqué, il sourit. Vaincue, elle soupira et décida de se prêter au jeu, sans toutefois baisser sa garde. Elle posa son livre à l'envers pour en garder la page. La curiosité avait gagné.

"Portait ?
- Elle est décédée alors que j'avais douze ans et elle sept. Accident de la route. Un camion nous a heurté de plein fouet, mon père est mort. Ma mère, qui était au travail, a été effondrée en apprenant ça, et elle s'est tuée."

En temps normal, elle aurait volontiers présenté ses condoléances, mais là, quelque chose l'en empêchait. Peut-être son animosité et sa méfiance envers cet assassin professionnel ; peut-être le sourire qu'il arborait tranquillement en racontant cette horrible histoire. Il se mit à ricaner doucement.

"Non, ce n'est pas vrai. Je ne connaissais aucune Linda, je n'avais pas de sœur, et jamais nous n'avons eu d'accident de voiture. Je pensais simplement qu'en racontant ce genre de mensonges intrigants, vous accepteriez mieux de me parler. Vous savez, les plaisanteries, c'est mon truc.
- On ne vous appelle pas le Joker pour rien, je suppose.
- Ce nom... en vérité, il a effacé une partie de ce que j'étais avant de le porter. Des nouveaux souvenirs ont remplacé les anciens, et peut-être que maintenant, avant d'être Edward Stark, je suis surtout le Joker. Le personnage que je me suis forgé a remplacé ce que je suis vraiment... qui sait, ce sont sans doute des divagations. Je commence à me faire vieux."

Linda plissa les yeux, très intriguée. Ce type avait quelque chose de très attirant. Il parlait bien, il semblait manier l'art du discours comme personne, et surtout, il avait une manière de penser particulière. Elle aurait volontiers discuté avec lui avec la plus grande joie du monde s'il n'était pas l'un des quatre assassins les plus craints de la région d'Unys. Après tout, peut-être qu'il détournait son attention par une conversation, pour mieux la poignarder dans le dos après. Tout à fait le style d'un tueur professionnel. C'est ce qu'elle aurait pensé si elle en savait effectivement long sur les tueurs professionnels, tout du moins. Car elle n'y connaissait rien. Elle faisait chemin avec des criminels. Walter, un voleur. Liz, une pirate informatique. Et Will, son propre frère, un faussaire d'argent qui frayait avec la mafia étrangère. Elle vivait actuellement dans un monde très éloigné du sien. Elle, simple enseignante de combat Pokémon pour des gamins de dix ans, se retrouvait plongée dans ce que l'on appelait familièrement le "monde souterrain", et elle ne pouvait rien faire pour en sortir. Ou plutôt, elle ne voulait rien faire. Elle trouvait ce monde particulièrement fascinant et imprévisible. Elle ne savait jamais de quoi son lendemain serait fait, quels indices importants ils trouveraient au sujet des Quatre la prochaine fois...

En étant baignée dans ce monde de corruption et de magouilles, elle se sentait vivante. Plus que jamais.

"Je ne vous forcerai pas à me faire la conversation. Je suppose que ça vous répugne d'entendre un criminel vous adresser la parole. N'est-ce pas ?"

Linda ne répondit pas. Ses yeux bleus étaient rivés sur le sol. Elle réfléchissait intensément.

"Il semblerait qu'aller me coucher soit la chose la plus sage à faire pour le moment. Navré d'emprunter votre chambre, ça doit vous mettre mal à l'aise."

Elle s'en fichait un peu. Elle ne dormirait pas, cette nuit, de toute façon. Trop de questions sans réponse, principalement au sujet d'elle-même, tournaient en une boucle sans fin dans sa tête douloureuse. Elle aurait bien besoin d'une aspirine.


x x x

Ethan marchait sans trop comprendre, alors que la nuit commençait à tomber sur la cité aux gratte-ciels. Il avait suivi Will sans poser de questions, car celui-ci désirait faire plus ample connaissance, mais maintenant, il se demandait quel était le but de tout cela. L'homme blond marchait plus rapidement que lui et ne daignait pas répondre à ses appels. Probablement qu'il ne s'arrêterait pas avant d'être arrivé là où il voulait aller. En l'occurence, à une destination inconnue pour le pauvre médecin qui commencerait à fatiguer sérieusement sous peu.

Il avait eu une terrible journée, et il n'avait plus tellement la force de faire quoi que ce soit, mais il était rare que Will lui adresse la parole, alors il s'était dit que cela aurait probablement de l'importance. A présent, il en doutait. Mais de toute façon, maintenant qu'il était là, à déambuler dans les rues animées de Volucité, il n'allait pas reculer. Le frère de Linda était sans doute la personne qu'il connaissait le moins dans le groupe, d'ailleurs. Assez discret et effacé, il ne parlait pas pour dire des bêtises comme pouvait le faire Walter, et parlait d'ailleurs assez peu, ce qui faisait qu'on avait tendance à oublier sa présence. A bien y réfléchir, il intriguait sérieusement Ethan. Comment en était-il venu à devenir un très proche ami du voleur, qui lui était radicalement opposé caractériellement parlant ?

Lorsque Will s'arrêta, ils étaient déjà arrivés sur les quais. Sur le Quai Prime, plus exactement. Le plus emblématique de la capitale d'Unys. Le lieu où ils avaient rencontré Riley Black. Pourquoi diable l'avait-il amené ici ? Peut-être comptait-il le tuer et se débarrasser du cadavre dans la mer ? Non, Ethan avait déjà pris cette hypothèse en considération, et même s'il ne connaissait presque rien du frère de Linda, il doutait fort que ce soit dans ses intentions. Et puis, en cas de problème, il avait toujours son pistolet dans la poche de sa veste.

"Pourquoi m'avoir emmené jusqu'ici ?
- ...j'avais besoin de marcher pour me changer les idées, et à mon avis, vous aussi.
- Qu'entendez-vous par là ?"

Le blond soupira et entreprit de s'asseoir à même le sol pavé et froid du quai. Le médecin, bien qu'un peu réticent, fit de même. Le regard tourné vers la mer, Will poursuivit.

"Un premier meurtre, ça fait quelque chose... ça laisse, en quelque sorte, une marque indélébile. Invisible, mais toujours là, quelque part, à nous rappeler ce qu'on a fait."

Ethan s'étonna. Il ressentait précisément ce genre de chose, en ce moment. Si le frère jumeau de Linda connaissait aussi bien ce sentiment, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose.

"Avez-vous déjà tué quelqu'un, vous aussi ? Comment...
- C'était imprévu, un peu comme un accident, mais sans tout à fait en être un. Je ne dis pas ça pour me justifier, mais en réalité, je ne m'attendais pas à tuer à ce moment-là. Je me rappelle avoir été hanté par ça longtemps. Très longtemps. Et encore aujourd'hui, ça me hante, même si ça s'affaiblit un peu à mesure que les années passent.
- Mais ça ne disparaît jamais complètement", supposa le médecin.

Will hocha la tête. Il se souvenait encore très précisément de son premier meurtre. Et même s'il avait pu ôter une vie, il ne regrettait absolument rien. S'il devait revivre cela, il n'aurait sans doute rien changé.

"Esther... Esther était une mauvaise personne, mais je n'avais aucun droit sur sa vie. Je me suis senti affreusement sale après avoir appuyé sur la gâchette, et puis tout ce sang... c'était un cauchemar. Sa cervelle s'éparpillait sur le plancher... la tache de sang s'élargissait, encore et encore... et ce sourire sur son visage mort... jamais je n'aurais cru vivre ça.
- On ne s'attend jamais vraiment à ce que la mort nous frappe de cette façon. La première fois, c'est un accident, ou un acte de défense. La plupart du temps. Je l'espère."

Ethan acquiesça silencieusement, les yeux tournés vers le ciel. On n'y voyait plus que des étoiles et la lune brillante.

"Comment c'est arrivé ?" demanda-t-il, curieux.

Will commença à lui raconter, non sans mal.


x x x

Sept ans plus tôt.

Will quittait tout juste l'université de Port Yoneuve, son diplôme d'enseignant en poche. La nuit commençait à tomber sur la ville, qui était, comme à son habitude, animée par des coups de feu, des sons inquiétants et des sirènes de police. Mais il n'en avait cure, car il avait réussi ses examens et pourrait très bientôt enseigner l'histoire à des jeunes.

Alors qu'il regagnait la rue où se situait l'appartement qu'il partageait avec sa sœur jumelle, un cri étouffé attira son attention. Il s'arrêta net, et observa partout autour de lui. Il eut l'impression de voir quelque chose bouger dans une ruelle en face, et s'en approcha en silence, tout en veillant à bien dissimuler sa présence. Il avait du mal à bien voir à cause de l'obscurité qui commençait à s'intensifier, mais il distingua deux silhouettes, dont une très fine. Probablement une adolescente. Il n'eut pas besoin d'observer plus longuement pour comprendre la scène atroce qui se déroulait devant ses yeux. Les cris de la fille en disaient long ; elle se débattait pour résister à son agresseur, qui comptait certainement la violer.

"Tu vas la fermer, oui ?"

La voix de l'homme, qui devait avoir au moins une quarantaine d'années, résonna aux oreilles de Will comme une voix tout droit sortie des enfers. Il s'élança dans la ruelle, prenant par surprise le tueur. Celui-ci tenta de le poignarder avec le couteau qu'il tenait, mais Will, plus rapide et plus agile, parvint à le lui prendre des mains. Il recula de quelques pas, le couteau en main, désirant régler tout ça tranquillement, mais l'agresseur ne l'entendait pas de cette oreille ; il fonça dans sa direction, et pour se protéger, Will n'eut d'autre choix que de brandir le couteau pour se protéger, transperçant par la même occasion le cœur de l'homme plus âgé.

Lorsqu'il retira le couteau et que le corps s'écroula au sol, sans vie, le temps sembla s'arrêter. Ses mains tremblaient, ses yeux écarquillés fixaient le cadavre, la jeune fille paniquait... Il se laissa tomber, les mains appuyées contre le sol pavé froid, en larmes. Il ne pouvait pas s'arrêter de pleurer. Il venait de sauver quelqu'un, mais en échange, avait ôté la vie d'un autre. Et il n'avait aucun droit de faire ça. Cette journée qui devait être l'une des plus réussies de sa vie avait rapidement tourné au cauchemar.

Il se releva, toujours en larmes, les yeux rougis à force de les avoir frottés, et vint s'adresser à la pauvre adolescente qui ne savait pas trop comment réagir. Il la prit par les épaules et la supplia de ne pas prévenir la police. Elle le rassura et s'en alla rapidement rejoindre son domicile. Will sortit son téléphone portable de sa poche et appela son ami le plus proche. Puis il s'adossa au mur en attendant.

Lorsque Walter arriva, en voiture, il accourut rapidement, ayant senti le trouble dans la voix de son ami au téléphone. En voyant la scène, il grimaça. Lui faisait bien des expériences sur des êtres humains depuis peu, mais ils étaient déjà morts. Bien sûr, il devrait bientôt passer aux vivants pour espérer les décongeler après. Le cadavre encore frais sentait déjà le sang à plein nez, et une flaque de taille assez conséquente se trouvait en-dessous.

"Eh ben ça alors..."

Walter ne jugea pas. Il était bien mal placé pour ça, de toute façon. A seulement vingt-trois ans, il avait volé des tas d'artéfacts anciens dans des musées et commis bien d'autres délits. Il laissa Will se reposer dans sa voiture, et nettoya scrupuleusement la scène du crime, sans oublier de charger le corps dans le coffre de sa voiture, dans l'optique de s'en débarrasser plus tard. Il jeta un œil à son ami assis sur le siège passager. Will était prostré, tout tremblant, et il ne lui parlerait probablement pas de sitôt.

"Je suppose que c'est ça, de tuer quelqu'un pour la première fois..." soupira le voleur en allumant la radio de sa voiture.



x x x

Ethan était bouche bée. Il ne s'imaginait pas qu'une telle histoire puisse se cacher sous les airs impassibles de Will. Il ignorait qu'il avait été professeur, et ne l'imaginait pas vraiment dans ce rôle, d'ailleurs. Mais là n'était pas le plus important.

"C'est... ça a dû être atroce...
- ...ça l'était, oui. Maintenant, j'ai surmonté ce dégoût, mais ça ne veut pas dire que j'ai oublié, loin de là. Je m'y suis habitué..."

Le médecin baissa la tête.

"Linda, est-ce que...
- Je ne lui ai rien dit, ça l'aurait brisée. Je n'avais pas envie de la faire souffrir avec ça. Il vaut mieux qu'elle l'ignore, soupira le blond.
- Peut-être bien..."

Le brun commençait à mieux comprendre l'importance des relations avec son groupe. Il s'était, d'une certaine façon, beaucoup rapproché de Will en écoutant cette histoire dont même sa sœur jumelle n'était pas au courant, et elle ne le serait probablement jamais.


x x x


Poli Genova - If Love Was A Crime

Liz et Walter traversaient la ville à pied, bercés par la brise fraîche de la soirée. On entendait, de temps à autre, quelques Hoothoot hululer, et le voleur se faisait un malin plaisir de leur hurler de la fermer, amusant la jeune femme aux cheveux bleus qui peinait à se retenir de rire.

"T'aurais vraiment dû faire comique !
- Pas assez rentable comme boulot, le vol ça rapporte plus, répliqua Walter, amusé.
- Je ne te contredirai pas sur ce point-là."

Bien que l'heure soit déjà assez avancée, il y avait encore beaucoup de monde dans les rues de la capitale. Elle était animée à toute heure, ce qui lui octroyait un charme particulier, tout comme Méanville et son très célèbre parc d'attractions. Les deux amis appréciaient l'atmosphère tranquille de la ville.

"Dis... qu'est-ce qui t'a motivé à revenir avec nous, finalement ? Je n'ai pas vraiment compris... soupira Liz.
- Eh bien... tu vois, je voulais pas vous mettre en danger. Je me doutais bien qu'Ethan n'était pas au sommet de la chaîne alimentaire, et que j'avais tout intérêt à m'enfuir pour vous mettre en sécurité. Mais visiblement, je m'en sors très mal sans vous... à croire que je ne suis qu'un incapable.
- J'apprécie que tu ne te reposes pas que sur toi-même. Nous, tes amis, on est là pour ça. Pour que tu n'aies pas à porter ce fardeau tout seul."

Walter soupira en se grattant la tête, perplexe.

"Bah, justement, tu sais... j'ai l'impression de vous avoir tous entraînés dans mes emmerdes. Par ma faute, un gang d'assassins vous traque, vous aussi, je vous rappelle. Même Ethan est mouillé dans cette merde et va être fiché comme traître maintenant, c'est pas beau, la vie ? Si le Juge l'attrape, sa tête finira sur un pieu dans sa chambre, à mon avis.
- J'espère bien que non, je me suis attaché à lui. Tu sais, il est très gentil sous sa timidité et sa maladresse incroyable, admit Liz.
- Oui, je suis même très étonné qu'il en soit venu à liquider Esther. Bon débarras d'ailleurs, cette connasse avait un sérieux souci dans sa tête.
- Oh oui !"

Ils ricanèrent tous les deux. La jeune femme se rendit compte qu'ils étaient arrivés devant l'hôtel.

"Tiens, on a fait le tour du quartier assez vite... s'étonna-t-elle.
- Hm. Il serait temps de rentrer. Dis-moi... Linda va bien ? Je l'ai sentie un peu tendue tout à l'heure."

Liz fronça les sourcils. Si Linda était tendue suite au retour de Walter, cela ne pouvait signifier qu'une chose. Elle était jalouse de la complicité que la pirate informatique partageait avec l'homme qu'elle aimait. Elle décida de ne pas en parler pour l'instant.

"Aucune idée. Je vais aller dormir, je suis crevée !"

Elle l'embrassa sur sa joue mal rasée et s'en alla d'un pas léger vers l'hôtel, le laissant là, à regarder le ciel étoilé avec un sourire aux lèvres.