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Freeze de Eliii



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Informations

» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 05/05/2016 à 18:51
» Dernière mise à jour le 04/07/2016 à 14:16

» Mots-clés :   Action   Drame   Science fiction   Suspense   Unys

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012 - Freeze, froze, frozen
Walter et Liz se regardaient, l'un assis en face de l'autre sur les canapés du bureau, observés par Ethan. L'un comme l'autre n'en croyaient pas leurs yeux. Elle était persuadée de la mort du voleur suite à l'apparition de Freddy Kane dans son fourgon, et lui la croyait morte également après avoir entendu un coup de feu. Mais apparemment, ils s'étaient tous les deux fourvoyés.

"Tu sais, je croyais vraiment à une sale blague de ce type, au départ...
- Tu n'étais pas le seul, crois-moi... souffla la jeune femme aux cheveux teints en bleu, mal à l'aise."

Le voleur baissa la tête un moment, son cerveau tournant à plein régime, puis regarda la pirate informatique dans les yeux. Elle haussa un sourcil.

"Dis-moi... est-ce que tu te souviens de ce qu'il t'est arrivé ?"

Il jeta un regard en coin à Ethan, en attendant la réponse de son amie. Il les avait autorisés à discuter un peu avant d'en revenir à la transaction prévue, histoire de mettre Freeze en confiance. Celui-ci n'était pas dupe, mais il profitait de l'occasion pour en apprendre plus sur les circonstances de la disparition de Liz.

"C'est un peu flou, mais j'ai deviné les grandes lignes. Après qu'on ait eu une conversation, quand tu étais à l'intérieur du musée, un type est arrivé dans le fourgon. J'étais trop concentrée pour remarquer que quelqu'un arrivait...
- Je sais, je... j'ai entendu votre conversation. J'ai rien pu faire.
- Ne te blâme pas pour quoi que ce soit, tu n'y pouvais rien, de là où tu étais, soupira la jeune femme. J'ai entendu un coup de feu et j'ai perdu connaissance, puis je me suis réveillée dans ce bâtiment, je ne sais combien de temps après... c'est tout ce dont je me souviens. Cet homme s'est occupé de moi tout seul, mais il refusait obstinément de répondre à mes questions."

Walter se tourna vers Ethan, plissant les yeux.

"Vous lui avez fait quelque chose ?
- Je suis médecin, je l'ai seulement soignée. Je ne vous demande pas de me croire... soupira-t-il en détournant le regard."

Il observa sa montre.

"Dans cinq minutes, on rediscutera de nos affaires. Je vais chercher du café."

Le directeur des laboratoires, emportant encore une fois l'arme du voleur et fermant la porte à clé, disparut. Ils se retrouvèrent seuls dans le grand bureau.

"Putain, on est dans une situation complètement délirante ! geignit Liz. Je savais bien que ce serait quelque chose, de travailler avec toi, mais je ne m'attendais certainement pas à mourir, pour ensuite ressusciter et devenir une monnaie d'échange quelconque !
- T'étais pas morte, en théorie... souffla Walter. Attends... tu es au courant pour l'échange ?"

Elle haussa les épaules et repoussa une mèche bleue qui venait narguer son front.

"Il ne m'en a rien dit, mais je m'en doutais. Encore un qui est après ta formule, hein ? Pour quoi faire, cette fois ? Congeler la planète ?
- Il m'a assuré qu'il n'avait que des motivations louables, mais c'est tout ce que je sais. Honnêtement, c'est l'adversaire le plus malin que j'aie eu à affronter jusqu'à maintenant..."

Liz sourit.

"Je trouve qu'il te ressemble un peu, dans un sens."

Walter écarquilla les yeux, franchement étonné, et pencha la tête.

"Tu déconnes ?!
- Non, je suis sérieuse ! Des scientifiques attirants et intelligents, avec un cœur sous une couche de glace...
- Lui, je ne sais pas. Devoir enlever une femme pour pouvoir mettre la main sur ma formule, c'est pas très éthique...
- Je suis sûr qu'il a un bon fond. Tu as remarqué qu'il portait une alliance ?"

Le voleur hocha la tête.

"Ouais, j'ai vu ça. Il y a une photo de femme, sur son bureau, aussi... enfin bref, ça n'a aucune importance. Le voilà qui revient, j'entends des pas...
- Les ennuis recommencent..." soupira Liz en se grattant la tête.

Ethan reparut, avec trois tasses de café posées sur un plateau. Il en tendit une à ses deux "invités" et prit place sur un fauteuil, l'air très sérieux. Walter et son amie n'étaient guère rassurés quant à la tournure qu'allaient prendre les événements à partir de maintenant. Le criminel n'avait aucune intention de laisser son ennemi s'en tirer avec sa formule, car il ne pouvait pas être certain de ses projets. S'il avait menti et qu'il décidait de commettre des méfaits, ça lui retomberait dessus d'une manière ou d'une autre, il le savait pertinemment. Et il ne voulait pas risquer quoi que ce soit. En revanche, Ethan était très intelligent, sans doute autant que lui, et il devait avoir un coup d'avance.

"Entrons maintenant dans le vif du sujet, si vous le voulez bien. Je souhaite que les intérêts de tout le monde soient servis dans cette histoire.
- Bah, vous dites ça, mais cette transaction ne me satisfait aucunement en premier lieu... soupira Walter.
- Mais vous vouliez découvrir la vérité sur la disparition de mademoiselle Bradley, non ? Vous voilà exaucé."

Le voleur sourit.

"Ah. Vous en avez dans la tête, vous. Y'a-t-il une question à laquelle vous n'avez pas de réponse ?"

Ethan sembla mis très mal à l'aise par cette question, et l'éluda d'un geste de la main. Liz s'étonna de cette réaction, mais veilla à bien rester parfaitement silencieuse.

"Je ne vous donnerai pas ma formule. Peu importe ce que vous en ferez, je serai toujours en partie responsable de vos actes, et je ne veux pas que ça arrive.
- Je vous ai dit que mes intentions étaient bonnes. Evidemment, vous n'en croyez rien, mais vous n'avez que ma parole. Ne voulez-vous pas repartir avec votre amie ?"

Pour appuyer son avis, le scientifique saisit l'arme de Freeze et la pointa sur Liz.

"Si vous n'êtes pas un criminel, vous ne pensez pas sérieusement à la congeler. Vous m'avez dit vous même que vous n'en étiez pas un."

Ethan serra les dents. Freeze avait raison, mais il ne pouvait pas flancher maintenant. Il lui fallait cette formule.

"Ma cause est plus importante que tout ça. Désolé, mais j'ai besoin de vous, monsieur Freeze.
- Oh, j'vous en prie, appelez-moi Leary, on est copains maintenant, hein ! ironisa le voleur en secouant la tête. C'est d'accord, je vous la donne, cette fichue formule. Une seule capsule, et vous me promettez que Liz ne sera plus en danger ?
- C'est exact. Je ne me risquerais pas à me moquer de vous, monsieur Leary."

Liz serra les poings.

"Merde, Walt' ! Comment tu peux être aussi con ?!
- Je... te demande pardon ? s'étonna le principal intéressé, abasourdi.
- Ma vie n'a pas d'importance, j'peux bien mourir deux fois... tout le monde s'en fout, merde ! Ma famille me déteste, je n'ai aucun ami, peu importe ! Ta formule ne peut pas tomber entre de mauvaises mains à cause de moi !"

Walter se leva et prit la jeune femme par les épaules.

"Ferme-la, d'accord ? J'essaie de sauver ta peau, alors évite de tout faire foirer avec tes états d'âme à la con. Me remercie pas, c'est normal. On est amis, tu te souviens ?"

Le ton cassant du voleur surprit grandement Liz, qui ne l'avait jamais entendu s'adresser à elle de cette façon. Elle songea qu'elle avait dû aller trop loin et se contenta de baisser la tête, puis de laisser son destin entre les mains de l'homme qui s'était décarcassé pour élucider son meurtre.

"Revenons-en à ce que je disais. Pour une capsule, vous remettez la vie de Liz entre mes mains. On est d'accord ?
- Tout à fait d'accord."

Ethan tendit l'arme à Walter, et ajouta :

"Ne tentez absolument rien contre moi."

Le voleur soupira en voyant son ennemi pointer un pistolet en direction de Liz. Il n'avait pas intérêt à trahir la confiance que lui accordait Ethan. Précautionneusement, par gestes lents et bien visibles, il fit ce qu'il fallait pour pouvoir retirer une capsule bleue remplie de liquide cryogénique. Il la tendit au médecin, qui l'examina sous toutes les coutures.

"Intéressant... c'est à cela que ressemblent ces capsules capables de causer de si grands dégâts...
- Ouais, c'est petit, hein ? J'ai mis ça au point tout seul à l'aide de mon Oniglali. Vénérez-moi, maintenant !"

Ethan et Liz regardèrent le voleur avec un air complètement blasé.

"C'est vraiment pas le moment, Walt', tu t'en rends compte ?!
- ...je tentais juste de détendre l'atmosphère... soupira-t-il, dépité."

Le médecin mit le petit objet dans une boîte qu'il fourra dans la poche de son pantalon.

"Vous êtes de nouveau libre, mademoiselle Bradley. Merci à vous, monsieur Leary.
- Pourquoi il est si cérémonieux..." songea le voleur en se grattant la tête.

Les événements qui suivirent cette transaction s'enchaînèrent à une vitesse incroyable. Les deux criminels se levèrent et partagèrent une étreinte amicale, observés par Ethan, qui semblait beaucoup plus serein. Celui-ci se leva aussi, mais il glissa sur le sol, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Il vint ensuite heurter la table basse, et l'arme de Freeze termina par terre. Le mécanisme de tir s'activa, et le coup partit. Walter eut le temps de pousser violemment Liz sur le côté et se prit la capsule pleine de liquide cryogénique dans l'épaule. Le petit objet fit son effet.

La jeune femme aux cheveux bleus observa la scène avec effroi. La température de la pièce baissa drastiquement, et Ethan, à terre, put le sentir lui aussi. Il y avait comme une brume qui flottait dans la pièce. Liz put voir la silhouette de son ami, à travers cette espèce de brume, se relever.

"Il n'est pas... congelé ?" s'étonna-t-elle.

Ethan s'approcha d'elle.

"Son organisme a dû se forger une résistance exceptionnelle au froid, ce qui explique qu'il ait pu se relever. Attendons de voir ce qu'il en est avant de se prononcer quant à son état de santé..."

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La brume se dissipa, et ils purent constater, surpris, que l'apparence du voleur avait beaucoup changé. Il se tenait péniblement debout, adossé au mur. Ses cheveux, auparavant bruns, avaient pris une teinte blanche et ses yeux gris étaient maintenant d'un bleu glacial. Sa peau semblait être encore plus pâle qu'avant. Liz s'approcha de lui, mais à la seconde où sa main entra en contact avec la veste de costume noire, elle la retira promptement.

"C-c'est gelé !" grommela-t-elle.

Walter respirait difficilement. Il posa son regard sur Liz, qui recula, apeurée.

"Ne vous... approchez pas... reculez..."

Ils s'exécutèrent, désireux de rester en vie. Il semblait comme en transe, comme si son corps ne lui appartenait plus. Le voleur se pencha pour ramasser son arme, observa le visage de son amie une nouvelle fois, puis sourit tristement.

"Vis ta vie à fond, et oublie-moi. Je suis dangereux."

Il détala sans demander son reste. Liz voulait le poursuivre, mais ses jambes flageolantes n'étaient assurément pas du même avis. Elle chancela et s'étala par terre, en larmes. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que tout dégénère de cette façon ? Ethan lui tendit timidement un verre de rhum. Elle leva les yeux vers lui, intriguée.

"Il a sans doute trop chaud dans cette pièce. Maintenant que le liquide cryogénique ne fait plus qu'un avec son corps, il ne doit plus rien ressentir normalement. Il a dû aller se ressourcer à l'extérieur. L'air y est frais, expliqua le médecin.
- Il ne va pas revenir", répliqua Liz, tranchante.

Elle en était certaine. Elle l'avait lu dans son regard. Il était devenu beaucoup trop dangereux. Qui sait quels pouvoirs surnaturels cette glace avait pu lui octroyer ? En fin de compte, ses expériences sur la cryogénie ne lui avaient apporté que des ennuis.

"Restez ici autant que vous voulez."

Elle regarda Ethan, surprise.

"Je peux ?
- Vous avez tous les droits. Je vous ai faite enlever, après tout, c'est donc la moindre des choses."

Il inhala la fumée de sa cigarette et esquissa un sourire timide, qu'elle lui rendit. Il était clair qu'il n'avait aucune mauvaise intention au premier abord. S'il voulait la formule, c'était pour une bonne cause. Laquelle, elle n'en savait rien, mais son empathie le lui disait.

Liz regarda la porte par laquelle son ami venait de s'échapper à toute allure et se jura de le retrouver, quoi qu'il fasse. Son cœur battait à tout rompre.


x x x

Walter courait dans les couloirs du complexe à toute allure, cherchant la sortie. Il n'avait pas le temps de penser à quoi que ce soit, il lui fallait juste de l'air respirable. Il faisait beaucoup trop chaud pour lui en l'état actuel des choses. Lui-même n'avait pas de réponse à ce qui venait de lui arriver, mais il irait en chercher une fois sorti d'ici. Sans ses amis, de préférence. Cette quête serait sans doute beaucoup trop dangereuse pour les mettre en danger.

Il croisa Will et Linda, mais ne leur prêta aucune attention. Il devait juste sortir, rien d'autre. Les jumeaux se regardèrent.

"C'était Walter ? s'étonna l'homme.
- Sûrement qu'il lui est arrivé un truc pas net ! Va trouver Ethan Sterling, moi, je le poursuis !
- T'es sûre ?
- J'ai toujours été meilleure que toi en sport !!"

Sur ces mots, elle détala à la suite du voleur, espérant le retrouver. Dans ses yeux était visible toute la détermination du monde. Elle aimait Walter Leary, et elle ne le laisserait sûrement pas partir comme ça. Will lui faisait entièrement confiance, aussi décida-t-il de partir de son côté. Ils ne savaient pas que leurs destins changeraient du tout au tout à cause de toute cette affaire...