Le destin des Primordiaux de Malak

Mais mon mentor avait prévu cela. Il s’était arrangé pour voler la Source de l’Infini avant. Ainsi, il put faire croire à sa mort tout en restant en vie. C’est comme ça qu’il sauva le monde. Par une tromperie abjecte, et grâce à la naïveté des gens. Mais bon, je ne suis pas le plus à même à lui reprocher cela, car moi, j’ai sauvé le monde en le détruisant presque.



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L’Akyr Propagateur avait beau être seul face à plus de cent ennemis, ce furent les soldats d’Erend qui se ratatinèrent sur place et reculèrent quand l’Akyr fit un pas vers eux. Effectivement, il se dégageait de ce robot quelque chose que tout le monde ici pouvait ressentir, et qui leur faisait dresser les poils sur la peau, en même temps qu’ils frissonnaient de peur. Erend aurait eu toute une armée derrière lui qu’il se serait senti pareil en ce moment, devant cet être mécanique qui semblait inflexible.

Les hommes se reprirent malgré tout, et se mirent en position de combat. L’unité Dumbass vint se placer entre Erend et l’Akyr. Les sceaux de puissance gravés sur l’immense épée de Duancelot se mirent à briller de différentes couleurs. Ces couleurs désignés un type en particulier, que les quatre autres Dumbass pouvaient utiliser avec leurs propres armes. Erend, qui tenait Triseïdon en main, se demandait si le Dieu Guerrier lui serait plus utile en arme ou sous sa forme normale. Il choisit de le refaire se transformer en cheval, et ainsi il pourrait tenir Espérance, son épée à la lame blanche, avec plus d’aisance. Entre tous, ce fut Erend que l’Akyr Propagateur sembla remarquer le plus.

- Un possesseur de Dieu Guerrier, qui a aussi une épée en Vifacier, commenta-t-il. Tu dois être un humain particulier.

- Je suis Erend Igeus, commandant suprême de la Confédération Libre. Au nom de Sa Majesté la reine Eryl, nous prenons possession de cette cité.

Erend lui-même trouva ridicule son petit speech officiel à ce robot antique et surpuissant.

- J’espérais pouvoir dialoguer avec le maître de ce monde, répondit l’Akyr Propagateur, mais j’ai appris il y a peu qu’il n’y en avait pas. La Terre est divisée entre plusieurs pays, et les diverses peuplades humaines dont elle est composée se battent entre elles pour la domination.

L’Akyr avait énoncé cela comme on récitait les bêtises d’un enfant turbulent. Il produisit un son purement mécanique qui aurait pu passer pour un soupir.

- Durant toutes ces années passées, vous avez sans nul doute évolué technologiquement parlant, mais guère au niveau de la maturité, j’en ai peur. Votre race sera toujours faible si elle est constamment divisée et en conflit avec elle-même. Au contraire de nous autres Akyr, qui servons tous le Grand Forgeron.

Erend haussa les épaules.

- Nous apprenons toujours. C’est ça le truc avec les humains : nous faisons des erreurs, nous réessayons, nous progressons. Bref, nous évoluons sans arrêt. Ce n’est pas votre cas. Vous ne pouvez pas évoluer, car on vous a conçu en vous faisant croire que vous étiez parfaits. Et ce qui n’évolue pas, ça stagne obligatoirement.

L’Akyr Propagateur parut amusé.

- Un humain qui maîtrise la rhétorique. C’est marrant. J’aurai pris grand plaisir à ce que nous discutions plus longuement, pour que je mesure à quel point vous avez évolué depuis l’époque où vous vous battiez avec des fourches et des arcs. Mais le temps n’est plus à la parole, apparemment. Vous comptez vous emparer de cette antique cité, joyau des Primordiaux et fief du Grand Forgeron. Je ne saurai le tolérer.

Il écarta ses six bras, chacun tenant au bout des espèces de cubes lumineux.

- Je suis l’Akyr Propagateur, de Première Classe. Ma mission est de répandre notre race partout où je vais. Je suis le plus faible des Akyr de Première Classe, mais cela importe peu, car je ne je me bats jamais seul.

Erend comprit que le combat face à l’Akyr allait se révéler inévitable. Il tint fermement Espérance dans sa main, sans quitter des yeux ces cubes mystérieux que leur adversaire tenait dans ses multiples bras. De chacun d’eux semblait émaner une puissance incommensurable et le Sauveur du Millénaire ne tarda pas à comprendre que les détruire serait indispensable pour assurer leur victoire dans ce combat.

Erend décida de laisser la destruction des cubes à ses camarades pendant que lui, armé de son épée en Vifacier, s’occuperait de l’Akyr dans un combat singulier. L’unité Dumbass ainsi que Ladytus étaient présents pour lui porter assistance dans le cas où la situation ne tournerait pas en sa faveur. Le robot lâcha alors ses cubes qui, au lieu de tomber sur le sol, se placèrent en lévitation à différents endroits de la pièce, à une hauteur où sauter ne serait pas suffisant pour les atteindre. Erend, sans se soucier de ce détail, s’élança en direction de l’Akyr, Espérance brandie vers l’avant, avec la ferme intention de l’enfoncer dans sa carcasse métallique.

L’épée de Vifacier atteignit bien sa cible mais Erend doutait que cela serait suffisant. Et à regarder de plus près, il put constater que si son épée s’était bien logée dans un corps de métal, cela n’avait pas été dans le bon. Un autre Akyr, de la taille d’un Coconfort, s’était interposé entre lui et l’Akyr Propagateur et avait encaissé l’assaut à sa place. Et cela fut amplement suffisant pour le détruire, alors que les Akyr s’étaient forgé une réputation d’être particulièrement difficiles à abattre. Erend se montra particulièrement surpris, il n’y avait eu qu’un seul adversaire dans la pièce jusqu’à présent. D’où pouvait bien sortir cette espère de mini-Akyr ? En lisant l’incompréhension sur le visage d’Erend, l’Akyr Propagateur émit un son pouvant facilement s’apparenter à un rire moqueur.

- Erend Igeus, ne t’es-tu réellement posé aucune question sur la signification de mon nom d’Akyr Propagateur ?

Et à ce moment-là, des dizaines de mini-Akyr, similaires à celui qu’Erend venait de détruire, apparurent subitement pour se ranger aux cotés de celui de Première Classe. Ils semblaient être créés par le biais des cubes que le robot tenait précédemment. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Erend. L’Akyr Propagateur tenait bien son nom effet. Son talent principal était vraisemblablement de pouvoir « propager » la menace des Akyr. Mais le jeune homme n’était pas dupe. Même si le nombre d’opposants venait drastiquement d’accroître, cela ne changerait pas grand-chose. La véritable menace était l’Akyr de Première Classe. En parvenant à l’abattre, son armée improvisée tomberait en morceaux également.

- Nous devons nous débarrasser de ces maudits cubes, cela devrait empêcher d’autres Akyr d’apparaître ! Indiqua Erend à sa propre équipe. Je vous laisse vous en charger. Les Dumbass et Ladytus, vous m’assisterez pendant que je m’occupe de celui de Première Classe.

Les membres les plus puissants de l’unité d’Erend décidèrent de se précipiter chacun sur un cube différent, afin de couvrir le maximum d’espace possible. Si Mercutio avait eu besoin d’utiliser le Septième Niveau pour venir à bout de l’Akyr Récolteur, Galatea ne ressentit même pas le besoin d’en arriver à une telle extrémité. Ici, les espèces de mini-Akyr tombaient comme des mouches dès l’instant où elle appliquait le Flux sur eux.

Accompagnée par une dizaine de soldats armés ainsi que de Djosan, la Mélénis n’éprouva pas le moindre problème pour se retrouver à proximité de l’un des cubes flottants, qui brillait d’une intense couleur rouge. Galatea cerna rapidement grâce au Flux qu’elle ne parviendrait à détruire l’objet qu’en se concentrant dessus. Elle demanda aux personnes l’accompagnant de s’occuper des mini-Akyr les encerclant pendant qu’elle entamait son attaque contre le cube. Ces engins-là semblaient posséder une espèce de mini-bouclier d’énergie, et ils créaient en outre des champs de force dans lequel du métal semblait sortir du néant pour se former jusqu’à ressembler à un Akyr miniature.

À un autre coin de la pièce, le Général Peter Lance parvint à détruire le cube bleu avec une facilité déconcertante. Sa réputation en tant que G-Man de Dracolosse n’était pas usurpée. Le problème était que les morceaux du cube se mirent à voler dans les airs, puis se reformèrent. C’était aussi le cas des petits Akyr qui semblaient sortir du sol de la pièce. Tout ce lieu était un immense piège concocté par l’Akyr Propagateur. Et en regardant le spectacle, ce dernier semblait fort s’amuser.

- Ces Akyr ne sont pas des vrais, expliqua-t-il l’air de rien. Ils n’ont aucun organe humain et ne sont créés que par la liaison magnétique entre différentes couches de métal. Ils sont très faibles, mais je peux en créer en l’infini. Jusqu’à quand pourrez-vous les combattre ? Surtout, ne vous pressez pas. En tant qu’Akyr, je suis immortel, donc j’ai tout mon temps.

Erend recula un peu de l’Akyr Propagateur pour laisser place à ses protecteurs Dumbass, et analysa la situation autour de lui. Si la X-Squad et Mewtwo pouvaient balayer ces hordes d’Akyr insectoïdes sans problème, les soldats d’Erend avaient plus de difficulté. Ils faisaient feu sans discontinuité, et le jeune homme craignait qu’ils ne touchent des alliés avec une balle perdue. Les mini-Akyr explosaient au contact des balles, mais uniquement pour se reformer quelques secondes plus tard sous l’action des cubes de l’Akyr Propagateur. Quand un petit Akyr atteignait un soldat, il lui sautait sur le visage pour planter ses griffes dans les yeux et lui percer la gorge. Les Akyr poussaient plus vite que la X-Squad ne parvenaient à les détruire, et ils allaient bientôt se faire submerger.

- Unité Dumbass ! S’exclama Erend. Allez aider les autres, et anéantissez moi ces cubes !

Duancelot, qui avait enchaîné l’Akyr Propagateur avec sa gigantesque épée de feu et de glace, brisa le contact et regarda son employeur d’un air certain.

- Vous êtes sûr, chef Igeus ? Vous pourrez gérer ce tas de ferraille tout seul ? Il est costaud, oui oui oui.

- Ne vous inquiétez pas, colonel, lui assura Erend avec un sourire confiant. Mon level Dumbass est à moi aussi très haut.

- Ohhhhhhhh ! Fit Duancelot, impressionné. Je vois, je vois. On vous le laisse donc.

Et en hurlant un cri de guerre absurde, ils partirent à l’assaut derrière, décimant des rangées de mini-Akyr. Erend se retrouvait seul face à l’Akyr Propagateur avec Ladytus et Triseïdon, et même si c’était la meilleure stratégie, son assurance ne fit pas long feu, surtout quand six lames sortirent des six mains du robot. Elles semblaient vibrer à une vitesse folle, ce qui les rendait un peu floues, mais encore plus meurtrières.

- Tes camarades sont impressionnants, avoua l’Akyr. Je n’aurai jamais pensé pouvoir rencontrer d’humains si puissants, eux qui ont toujours été que du bétail insignifiant pour nous. Mais tu dois avoir une foi hors du commun en tes capacités pour oser m’affronter seul.

- Je ne le suis pas, répondit Erend.

Il tendit la main, et Triseïdon repassa sous sa forme Arme pour venir son loger à l’intérieur. C’était un pari qu’il faisait : celui qu’il serait plus efficace avec à la fois Espérance et le trident de Triseïdon en main que de laisser le Dieu Guerrier affronter l’Akyr de lui-même. Bien évidemment, Erend n’était pas fou. Il savait très bien que ni son corps ni son cerveau d’humain ne pouvaient rivaliser avec l’Akyr Propagateur. Mais il plaçait plus d’espoirs dans le Vifacier et en son lien avec Triseïdon qu’en lui-même. Et puis, il avait Ladytus avec lui. En stratège aguerri qu’il était, Erend avait depuis longtemps établi plusieurs tactiques quand il s’agissait de se battre lui-même.

- Ladytus chère amie, si tu veux bien…

Le Pokemon Fée et Plante hocha la tête, et enchaîna les attaques sur son propre dresseur : Cotogarde pour augmenter considérablement la défense, Brume Capiteuse pour augmenter sa défense spéciale, et Vigilance pour le protéger de tout effet indésirable. Erend, quant à lui, se plongea dans cet état d’esprit à la limite de l’inconscience dans lequel il liait ses pensées à celles de Triseïdon, par le biais du Vifacier. Espérance renforçait cette union. Dans ces moments-là, Erend et Triseïdon ne faisaient qu’un par l’esprit, et le trident devenait un prolongement du bras d’Erend.

Dans cet état d’esprit, c’était comme si les réflexes d’Erend et ceux de Triseïdon s’additionnaient entre eux. Erend voyait le monde autour de lui comme au ralenti. Était-ce un effet du Vifacier qu’il tenait dans chaque main ? Ou alors était-ce comme ça qu’évoluait le Dieu Guerrier quand il se battait ? Erend n’avait pas encore tiré ça au clair. Mais, à force de s’être entraîné de la sorte depuis qu’il possédait Triseïdon il y a sept ans, que ce soit avec Ithil ou avec des mannequins de combats automatisés, il en avait conclu quelque chose : il était quasiment imbattable. C’était une union entre l’humain et le Pokemon dévastatrice. Ce n’était pas le Revêtarme bien sûr, car Triseïdon ne recouvrait pas le corps d’Erend comme une armure, mais en l’état mental, c’était le même principe.

Il fit donc face à l’Akyr Propagateur, dont les six bras mécaniques étaient alimentés en énergie par des électrodrivers qui permettaient à chacun d’attaquer trois fois en une seconde. Intégrée par des algorithmes de combats dans le réseau électronique de processeurs périphériques du biodroïde, chacune des dix-huit frappes à la seconde pouvaient venir d’un angle différent, à une vitesse et à une force différente. Le rythme était en outre rompu de façon imprévisible de coups d’estoc, de taille et de revers, dont chacun aurait pu à lui seul ôter à la vie à Erend. Mais aucun ne le toucha.

Pour Erend, tel qu’il était maintenant, en une symbiose mentale avec Triseïdon, parer dix-huit coups à la seconde n’était plus impossible, seulement difficile. Espérance et le trident décrivaient des entrelacs complexes d’angles et de courbes jamais véritablement rapides, mais toujours assez vifs. Chaque déplacement de ses deux armes interférait subtilement avec trois, quatre ou huit coups des vibro-lames de l’Akyr Propagateur.

Il va sans dire que l’Akyr, au bout de vingt secondes d’assauts furieux, était stupéfait de ne pas avoir réussi à toucher ce simple humain. Il accentua alors sa cadence : vingt par seconde, vingt-quatre, jusqu’à qu’enfin, à vingt-huit par seconde, Erend ne soit finalement submergé. Une des lames vibrantes le toucha à l’épaule, l’autre au bras droit. Des blessures douloureuses, mais pas assez profondes pour qu’elles ne l’empêchent de continuer à se battre, et ce grâce aux défenses posées par Ladytus. Sachant qu’il ne pourrait plus continuer à se défendre de la sorte, Erend utilisa sa défense pour attaquer.

Un changement subtil dans l’angle d’une unique esquive amena la lame d’Espérance en contact, non avec celle de l’Akyr Propagateur qui s’abattait, mais avec sa main. Le Vifacier trancha le Vifacier, et l’Akyr Propagateur se retrouva avec une main en moins. Génial, plus que cinq… L’Akyr s’immobilisa, et contempla son bras tranché avec une perplexité évidente. Il regarda Erend, et Erend lui sourit aimablement.

Ailleurs dans la salle, le combat contre les Akyr insectoïdes et les cubes qui les créaient continuait et s’intensifiait. Alors qu’elle était couverte par Solaris qui balayait tranquillement les robots, Estelle tentait d’anéantir le cube de couleur rose. L’ancienne Agent 005 de la Team Rocket avait le don de transformer des parties de son corps, les rendant similaires à celles d’un Pokémon Vampire disparu. En effet, l’ADN du Pokémon avait été mélangé au sien alors qu’elle n’était qu’un simple fœtus dans le ventre de sa mère. Bien qu’elle ne puisse pas se transformer entièrement, sous peine de prendre entièrement le contrôle de son esprit, elle n’en avait pas vraiment besoin ici. Le cube ne résista pas sous l’imposante puissance qui était la sienne, si bien qu’elle vint en aide à Solaris par la suite pour éliminer les adversaires les plus proches.

Galatea et Syal venant de détruire leurs cubes respectifs, il n’en restait à présent plus que deux qui permettaient de générer des mini-Akyr, si bien que leur nombre avait drastiquement diminué depuis le début de la bataille. Les forces de la Confédération avaient saisi que les cubes pouvaient se régénérer entre eux, et ils avaient donc fait en sorte de les éloigner l’un de l’autres avant de les détruire. Mewtwo s’adonnait quant à lui à réduire les bouts de métaux des mini-Akyr en résidus informes pour qu’ils ne se régénèrent pas de sitôt.

Comprenant que le temps lui était compté avant que d’autres ennemis ne viennent aider Erend, l’Akyr Propagateur usa d’une autre tactique. Il ne chercha plus à traverser la garde surnaturelle de l’humain, mais se jeta sur lui pour lui immobiliser ses deux armes. Surpris par ce geste, Erend ne réagit pas à temps alors qu’il aurait pu le trancher en deux, mais parvint à lui prendre un bras entier avant de tomber à terre.

L’Akyr Propagateur avait encore quatre lames, et Erend ne pouvait dire d’où aller venir la prochaine attaque. Comme il était par terre et immobilisé, chercher à esquiver serait du suicide. Il ordonna plutôt mentalement à Triseïdon de provoquer un déluge d’eau. Ça propulsa l’Akyr en l’air mais Erend subit le contrecoup de la pression sur le sol. L’Akyr ne mit que deux secondes pour se reprendre et replonger sur Erend. Ce dernier avait beau avoir ses réflexes immensément améliorés grâce à son lien de Vifacier avec Triseïdon, son corps restait le même, et ne pouvait pas suivre.

Mais c’est alors qu’Ithil, qui tout en combattant les mini-Akyr avait gardé un œil sur le combat de son frère, s’interposa. Il enfonça un de ses poignards dans le globe oculaire droit du robot. Il se fit en contrepartie transpercer par les quatre lames à la fois, mais étant un G-Man de type Spectre, ça se contenta de le traverser sans faire subir aucun dommage à son corps devenu immatériel. Et là, l’Akyr fut encore plus surpris que tout à l’heure. Il ne devait pas connaître les G-Man.

- Ladytus ! Cria Erend en se relevant.

Le Pokemon anticipa son ordre, et lança son attaque la plus puissante, Pouvoir Lunaire. Ithil se baissa juste à temps pour que la capacité de type Fée touche le robot extraterrestre au visage, provoquant une petite explosion lumineuse qui l’empêcha de voir le champ de bataille pendant quelques secondes. Et ce temps-là fut amplement suffisant pour Erend. En faisant un saut en avant, il logea Espérance dans le corps de l’Akyr, qui émit un son mécanique particulièrement désagréable. Après quoi il pointa le bout du trident de Triseïdon sur lui, et une attaque Hydrocanon le propulsa à toute vitesse contre le mur d’en face.

L’Akyr Propagateur avait beau avoir souffert, il était toujours debout. Alors, d’un coup, tous les mini-Akyr qui restaient cessèrent de combattre les alliés d’Erend, et rebroussèrent chemin en direction de leur maître. Ils lui montèrent sur le corps, et leur métal sembla être aspiré par l’Akyr Propagateur. Au final, il ne resta plus aucun mini-Akyr, tandis que l’Akyr de Première Classe avait été totalement régénéré de ses blessures. Sentant une profonde lassitude en lui, Erend tomba à genoux, à bout de force. Si l’Akyr avait retrouvé sa vitalité d’avant le combat, Erend avait perdu la sienne. Il ne pourrait plus l’affronter comme il l’avait fait, et sans Vifacier, il était quasi-impensable de pouvoir blesser ce satané robot. La conclusion était aussi dure qu’amène : ils n’avaient pas la puissance nécessaire pour en venir à bout, tandis que l’Akyr lui allait les éliminer à l’usure.

- Les humains sont voués à être les esclaves du Grand Forgeron, siffla l’Akyr Propagateur en s’avançant lourdement vers eux. Vous avez beau avoir progressé, ce fait-là ne changera pas. Pourquoi refusez-vous l’immense don du Seigneur Memnark ? Il vous accordera à tous la vie éternelle, une connaissance infinie et un corps surpuissant. Et plus que tout, il vous accordera un but : celui de le servir. Nul besoin d’autre chose ; ce but suffira à faire votre bonheur, comme il fait le mien.

Avant qu’Erend eut trouvé une répartie cinglante à ça, une autre voix se fit entendre de derrière. Une voix féminine qu’il ne connaissait pas.

- Tu ne comprends pas, Akyr, ce que sont réellement les humains. Tu n’as jamais compris, comme Memnark…

L’Akyr Propagateur fut aussi surpris que le groupe d’Erend. Plusieurs soldats survivants se retournèrent pour pointer leurs armes vers la silhouette qui s’approchait.

- La chose la plus importante chez l’être humain, c’est le libre arbitre. Les humains ont beau être imparfaits, ils désirent plus que tout décider eux-mêmes de leur vie. Vous autres Akyr, vous ne pouvez comprendre cela, vu que Memnark vous a privé à jamais de ce libre arbitre.

La personne qui entra dans la salle était humanoïde, mais clairement pas humaine. Elle avait la taille d’un enfant, et le dos vouté d’un vieillard. Son corps était enfermé dans un exosquelette bleu qui ne laissait voir qu’une partie de son visage. Un visage clairement féminin, avec des mèches de cheveux bruns qui dépassaient. Le crâne de cette créature était long et vouté vers l’arrière. Et surtout, sa moitié de masque était pourvue de six orifices oculaires. Enfin, elle tenait entre ses mains l’épée la plus épaisse et bizarre qu’Erend n’eut jamais vu. Zeff Feurning poussa un juron étouffé à la vue de cette personne. Mais c’était l’Akyr Propagateur qui était clairement paralysé de stupeur.

- V-vous… balbutia-t-il. Vous étiez vivante… après tout ce temps… Sale traîtresse !

Les lèvres de l’humanoïde s’étirent en un sourire ironique.

- C’est un point qui se discute. Pas ma survie ; ma trahison. À l’inverse de ton maître, j’étais loyale à l’Empire Infini, même si, dans ma faiblesse, j’ai aidé Memnark à créer votre race qui n’aurait jamais dû exister.

Ni Erend ni personne d’autre ne songea à s’incruster dans le dialogue entre l’Akyr et cette femme singulière. Même s’il ne comprenait pas tout, Erend savait encore additionner un et un, et avait donc conclut ce qui devait être : cette femme était un Primordial, la race du Grand Forgeron, les concepteurs d’Atlantis !

- Je pensais que vous auriez quitté la Terre avec la flotte de l’Empire Infini qui a délogée le Seigneur Memnark, déclara l’Akyr. Pourquoi être restée ici, si longtemps ?

- Pour expier mes fautes. En aidant Memnark dans ses expériences délirantes, j’ai causé grand mal à ce monde, aux humains et aux Pokemon. J’ai donc décidé de demeurer ici, seule, veillant sur Atlantis, et attendant le jour où Memnark s’intéressera à nouveau à cette planète. J’ai conservé précieusement ceci dans ce but.

Elle montra sa lourde et épaisse épée qu’elle tenait. L’Akyr Propagateur devait savoir de quoi il s’agissait, mais il poussa une exclamation méprisante.

- Cette chose ne pourra jamais vaincre le Grand Forgeron ! Elle est faite des même métaux que nous, or c’est le Seigneur Memnark qui a conçu ces métaux !

- Memnark est aveugle à ses propres créations, répliqua la Primordiale. Il a créé les trois Dieux Guerriers, mais n’a jamais compris le pouvoir qui était le leur quand ils se liaient à des êtres humains. Ce sera pareil pour Excalord. Une fois qu’il se sera trouvé un maître, le pouvoir qui en découlera sera à même à venir à bout de lui. Mais tu ne seras pas là pour le voir, créature. Car pour toi, que je me serve moi d’Excalord sous sa simple forme Arme sera entièrement suffisant.

L’humanoïde en exosquelette brandit sa lourde épée, et l’abattit en direction de l’Akyr Propagateur. Ce qui en sortit, c’était un rayon d’énergie à la fois gris et violet, dont la puissance manqua de faire défaillir Erend quand il quitta l’épée. Le jeune homme vit cela comme une fusion entre une attaque Luminocanon et Dracochoc, en dix fois plus puissante. L’Akyr Propagateur ne chercha pas à esquiver. Il avait baissé ses quatre bras restants, l’air de signifier sa défaite ou du moins sa résignation. Mais il lâcha des dernières paroles avant que l’attaque ne l’engloutisse.

- Cet affront sera vengé, traîtresse, et vous autres humains de la Terre ! Le Grand Forgeron va bientôt arriver, et il n’y aura plus aucun avenir pour vous…

Quand la formidable attaque fut passée, il ne resta plus que quelques pièces de métal fondues par terre, ainsi qu’une bonne partie de la tête de l’Akyr, ses yeux cybernétiques désormais éteints. La Primordiale poussa un long soupir, mais seulement après se tourna vers le groupe d’Erend, toujours médusé.

- Soyez les bienvenus sur Atlantis, amis humains et Pokemon. Je me nomme Nuelfa, ancienne scientifique de l’Empire Infini des Primordiaux. Et voici Excalord, ma création et mon compagnon. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.