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Freeze de Eliii



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Informations

» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 15/04/2016 à 20:13
» Dernière mise à jour le 04/07/2016 à 14:14

» Mots-clés :   Action   Drame   Science fiction   Suspense   Unys

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002 - En creusant un peu...
"De fortes intempéries sont annoncées dans tout le nord-ouest de la région, de Port Yoneuve à Janusia. Veillez à bien vous couvrir, car une tempête est vite arrivée, et nous déplorons chaque année beaucoup trop de victimes ayant été imprudentes. Passons maintenant au Flash Info..."

Walter inhala un peu de fumée puis finit par écraser son mégot de cigarette dans le cendrier prévu à cet effet, posé sur la table de bois. Il jeta un regard noir au poste de radio qui diffusait des informations peu intéressantes et qui, surtout, l'empêchait d'écouter tranquillement la conversation des deux agents de police assis à la table d'à côté. En effet, en passant le matin-même devant le Café de la Grange, situé dans le quartier du musée, il avait aperçu deux policiers. Sans hésiter, il s'était installé non loin d'eux pour les espionner à loisir, dans le but d'en apprendre plus sur leur avancement dans l'enquête en cours au musée de Maillard.

"Tu te rends compte, marmonna le plus âgé des deux, c'était un vrai timbré ce gardien.
- J'te le fais pas dire. Congelé... bah voyons, si ça avait été le cas, il serait mort ! Même le plus doué des experts en cryogénie ne saurait pas ranimer un type surgelé..."

Le voleur se contenta d'un sourire en coin. C'est qu'ils le sous-estimaient, les flics. Evidemment, Maillard étant une ville relativement tranquille à côté de métropoles comme Volucité ou Méanville, personne n'avait entendu parler des prouesses de Freeze, l'homme capable de créer des formules de liquide cryogénique particulièrement efficaces. Il avait beau apprécier sa notoriété, ça lui faisait du bien de s'en éloigner un peu pendant quelques temps. Maillard lui avait semblé être la ville idéale, d'autant plus que des objets particulièrement précieux circulaient jusqu'au musée. Un casse dans une ville où l'on est inconnu, rien de plus facile pour lui.

Et pourtant, il avait complètement raté son coup, ce qui lui avait laissé un goût amer de défaite dans la bouche, toute la nuit. Sa partenaire, Liz Bradley, une hackeuse, et lui, étaient restés en communication pendant toute la durée de l'opération. Sans qu'il sache pourquoi ni comment, un homme avait trouvé le fourgon dans lequel la jeune femme trafiquait la sécurité du musée, et le son que Walter avait entendu à la fin de la conversation le conduisait à une seule possibilité ; elle s'était faite tuer. Surpris par le coup de feu, il en avait lâché l'artéfact précieux qu'il comptait voler, et inévitablement, l'objet fut brisé en petits morceaux, qu'il n'avait certainement pas eu le temps de recoller. Le voleur avait pris la fuite, craignant que ce type vienne le tuer, et il ne désirait certainement pas finir comme sa coéquipière.

La voix rauque de l'un des agents de police le ramena à la réalité et à ses priorités du moment.

"Et puis son histoire de voleur, ça tient pas debout non plus. Je veux dire, l'objet le plus cher de toute la collection a été retrouvé brisé en mille morceaux. Son voleur, il l'aurait pris, le truc.
- Sans doute que c'est le gardien de nuit qui l'a brisé, et qu'il a tenté de dissimuler son méfait derrière une histoire à dormir debout..." soupira le plus haut-gradé des deux en vidant sa tasse de café au lait.

Le jeune officier haussa les épaules, l'air dérangé par quelque chose.

"Mais dans ce cas, la flaque d'eau qu'on a découvert là où il nous a dit avoir été congelé...
- On appelle ça une fausse piste, mon garçon. Il n'était peut-être pas si bête qu'il veut nous le faire croire.
- N'empêche qu'il va finir à l'asile pour subir quelques traitements. Un dédoublement de personnalité, c'est pas rien.
- Peut-être bien qu'il souffre d'autre chose, mais les médecins n'ont sans doute rien diagnostiqué et font passer ça pour de la folie. C'est peut-être encore pire que d'être condamné à mort..."

La conversation se termina de cette manière. Sans information de plus concernant l'affaire, et encore moins au sujet d'une camionnette dans laquelle se trouverait un cadavre de jeune femme. Bah, c'est qu'ils ne devaient être en charge que du musée. Sans doute que des collègues avaient eu pour macabre tâche de s'occuper du meurtre de Liz, et qu'en s'y prenant bien, le voleur pourrait aller leur soutirer quelques informations au commissariat du coin...


x x x

Accompagné de son fidèle Oniglali, qui n'aimait pas vraiment le peu d'espace qu'offraient les Pokéball, Walter se rendit d'un pas léger jusqu'au commissariat de Maillard. Une grande bâtisse un peu défraîchie, en pierre et en marbre, qui devait être aussi vieille que la ville. Le voleur trouva le style un peu désuet, mais en entrant, changea d'avis sur la question. En effet, des installations ultra-modernes en totale opposition avec la façade des lieux se trouvaient un peu partout. Impressionné, le trentenaire s'approcha du guichet de la réception et dut se racler la gorge trois fois pour que le jeune homme scotché à son écran d'ordinateur ne daigne en lever les yeux.

"Que puis-je pour vous ? demanda-t-il sur un ton que Walter ne put s'empêcher de trouver un tantinet condescendant.
- Des infos, sur le meurtre de... qui a eu lieu pas loin du musée, cette nuit", se reprit-il, pour éviter de dévoiler d'éventuels liens avec la victime.

Le réceptionniste rehaussa ses lunettes et le toisa du regard, tout en farfouillant un moment dans les dossiers de son ordinateur. Le voleur soupira, déjà las de devoir patienter face à un individu aussi peu coopératif que ce type. Lequel releva finalement les yeux vers lui.

"Il me faut une preuve que vous avez le droit d'accéder à ces informations, monsieur... comment vous appelez-vous, déjà ?
- Je ne l'ai pas dit. Leary. Par "preuve que j'ai le droit d'accéder à ces informations", vous voulez dire une autorisation d'un flic ?
- Cela même, approuva l'employé.
- Je dois avoir ça dans ma poche, permettez."

Le jeune homme à lunettes hocha la tête. Walter farfouilla un moment dans la poche de son pantalon de costume pour en sortir ce qui ressemblait à une carte plastifiée, sur laquelle on pouvait voir la photo de l'un des deux policiers qu'il avait espionné au café, ainsi que son nom, son affectation et son identifiant. Heureusement qu'il avait eu la présence d'esprit de dérober ce passe en toute discrétion et avec le plus grand professionnalisme avant de se rendre aux affaires criminelles.

"Faites voir."

Il l'inspecta sous toutes les coutures, tentant vainement de déceler quoi que ce soit de suspect pour discréditer cet homme qui venait le déranger sans vergogne durant sa pause, puis le lui rendit.

"Si l'inspecteur Marshall vous autorise, alors je ne peux pas refuser. Amusez-vous bien.
- Merci", se contenta de répondre le voleur, faute de mieux.

Son Onigali sur les talons, il s'empressa de monter les escaliers en suivant les plaques d'indication. Le bâtiment semblait encore plus immense vu de l'intérieur, et il songea qu'il n'aimerait pas travailler ici à cause du nombre conséquent d'escaliers et de longs couloirs.

Lorsqu'il fut enfin arrivé, après un effort intense, au quatrième étage, il se dirigea tranquillement, tout en veillant à reprendre son souffle, vers la section des affaires criminelles, qui traitait toutes les affaires de meurtre diverses et variées. Il entra sans frapper dans le bureau d'un inspecteur, qui ne remarqua sa présence que lorsque l'individu suspect vint prendre place sur la chaise en face de lui. L'homme, un quadragénaire sans un seul cheveu blanc, chose rare pour son âge, le dévisagea.

"Mais qui diable êtes-vous ?!"

Walter récupéra un peu et vit le policier poser un regard suspicieux sur Oniglali, qui se contentait de léviter tranquillement, tout en provoquant, involontairement, une baisse de température dans la pièce.

"J'ai besoin d'informations sur le meurtre qui a eu lieu pas loin du musée, cette nuit."

Il posa fièrement le badge d'identification volé, comme un trophée, sur le bureau de chêne.

"L'inspecteur Marshall m'y a autorisé, je suis l'un de ses proches amis et collaborateurs.
- Mais bon sang de bois qui êtes-vous ?! répéta l'inspecteur, irrité.
- Un détective privé, c'est tout ce que vous devez savoir. Bon, ça vient, ces infos ?"

Le représentant de la loi examina la carte de son supérieur et soupira, vaincu. De toute façon, les ordres étaient les ordres, après tout, et les détectives privés ne gagnaient absolument rien à divulguer quoi que ce soit à la presse ou aux autres médias.

"On n'a pas retrouvé le corps, alors quant à savoir si c'est un meurtre...
- Ce n'en est pas un ? s'étonna le voleur.
- Sans corps, on ne peut pas savoir, je viens de vous le dire !"

Walter, pensif, jeta un œil à son Pokémon et reporta son attention sur l'inspecteur.

"Okay, admettons que c'est un meurtre. Vous avez trouvé quoi sur les lieux du crime ?
- Rien de bien particulier, du sang et des empreintes digitales, mais aucun corps.
- Les empreintes de la victime ?
- Oui, elles correspondent avec le sang et appartiennent à Elizabeth Bradley. Mais on en a trouvé d'autres."

D'autres empreintes ? Sans doute celles du meurtrier - ou du ravisseur s'il ne s'agissait pas d'un meurtre, bien que le voleur soit persuadé du contraire -, auquel cas il devait en savoir plus.

"Et... elles appartiennent à qui, les autres empreintes ?
- On les a retrouvées seulement sur les portes à l'arrière du fourgon. Il a été assez imprudent pour ne pas porter de gants.
- Il ? Donc c'est à un homme que l'on a affaire ? insista Walter, perdant patience.
- Exact. On a son dossier, un type blanc comme neige qui n'a jamais eu de casier. Freddy Kane."

Le voleur fouilla dans sa mémoire, mais son nom ne lui disait décidément rien. Il remercia sommairement l'inspecteur et lui laissa le badge sur le bureau. En sortant, il croisa justement son propriétaire dans le couloir, qui se rendit dans le bureau de son subalterne.

"Ah, inspecteur Marshall. Votre ami le détective privé est passé, il m'a laissé votre badge."

Marshall, perplexe, plissa les yeux.

"Mon... vous êtes certain que c'est mon badge ?
- Pas de doute possible. Vous ne vous souvenez pas lui avoir prêté ?
- Je n'ai aucun ami détective privé, vous savez bien que je les méprise !"

Pour appuyer son argument, il s'apprêta à sortir son identifiant de sa poche, mais il ne le trouva nulle part. Il se remémora l'homme qu'il venait de voir sortir du bureau et sortit en trombe dans le couloir, mais plus aucune trace de lui. Volatilisé. Il jura à voix basse.

A l'extérieur, Walter et Oniglali marchaient tranquillement dans les rues de Maillard, attendant l'heure du prochain vol à destination de Port Yoneuve. Le voleur était certain de trouver des renseignements sur un criminel dans cette ville, berceau de la pègre d'Unys.