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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 13/03/2016 à 17:18
» Dernière mise à jour le 09/07/2016 à 17:40

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 4 : VII
Comme le jour pointait, un jeune garçon marchait dans une rue bétonnée, bordée d'immeubles de verre. Il faisait bon, car le vent, bloqué par les hauts bâtiments, n'était évidemment pas en mesure d'atteindre le voyageur. Tout autour de lui régnait une grande agitation, alors inconnue de celui-ci. Ce bruit, cette foule, jamais il n'avait vu pareille chose, dans son petit village de Laim. En fait, il n'y avait pas de mots pour décrire tout ce qui l'entourait, comme c'était bien trop étrange. Toutefois, comme il faut, dans ce cas, attacher une importance particulière à la description de ce lieu étonnant, essayons. D'abord, la rue dans laquelle il se trouvait était aussi large qu'elle semblait n'avoir de fin. Entre deux trottoirs immense était tracée une route noire, aux abords ultra-moderne où étaient incrustés de petites lumières clignotantes. Par la même occasion, il peut être bon de signaler que les véhicules y circulant étaient tout aussi modernes et spéciaux. Pour ainsi dire, ils ressemblaient en tous points à des voitures, quoique possédant de splendides courbes, mais n'avaient pas de roues et lévitaient à une trentaine de centimètres du sol. Étonnant, n'est-ce-pas ? Ce doit être ce dont on parlait auparavant : la « technologie ». Arpentant les immenses trottoirs, une foule compacte le bousculait sans cesse, ne lui adressant pas même un regard ou un signe d'excuse. Quel était ce monde étrange auquel il était confronté ? Des bruits en tous sens, des milliers de gens tous pressés, ne prêtant pas la moindre attention à ce qui les entourait. Ainsi tel était le monde dont venait sa mère ? Il faut dire que la différence avec son village était flagrante, comme ici, tout était plus grand, plus oppressant, plus rapide, plus bruyant, plus déroutant...

Il éprouvât en cet instant le désir de rentrer chez lui, tout cela l'effrayant. Jamais il n'aurait pensé que Zeon-City, la ville dont lui parlait tant Erica Beth, était un nid grouillant d'humains. Et par dessus tout, il y avait de même de nombreux Pokémon ! Vous savez, ces effrayantes bestioles particulièrement dangereuses. Peu à peu, il sentit sa tête s'alourdir, bourdonner, et ses jambes faiblirent. Chancelant, il recula alors, et s'adossa à une façade grise, avant de se laisser glisser au sol. Au regard de n'importe quel citadin moderne, la ville aurait parut splendide. En effet, certains immeubles, d'une couleur blanche nacre, imitaient à la perfection le style architectural des temples Grecs de l'Antiquité, dans leurs piliers, de la base jusqu'au chapiteau. Ici, l'artiste avait choisi de représenter des Pokémon, dans ce qui semblait être leur vie quotidienne. Le monde semblait si beau, quand on le regardait de l'extérieur. De plus, étant une métropole moderne, Zeon avait opté pour la création de grands parcs verts, ainsi que la plantation de nombreux arbres, rafraîchissant le décor et isolant légèrement le bruit – bien que ce dernier point soit davantage futile, comme la technologie actuelle avait permit la conception de nouveaux moyens de propulsion des véhicules, écologiques et silencieux. Que restait-il à écouter alors ? Le chant des Nirondelle, Etourmi, Tylton, Roucool, etc., les insultes lancées entre chauffeurs, et les bribes de voix attrapées ça et là dans les rues. Tandis que les grandes artères étaient bondées et sur les nerfs, un peu plus loin, dans de petites ruelles piétonnes, des cafés, à la terrasse baignée de soleil, annonçaient un coin de tranquillité. Dans les parcs dont il était question un peu plus haut, enfants et Pokémon jouaient, tandis que les parents discutaient, les observant du coin de l’œil. Quelle belle ville, vous dîtes-vous certainement ? Toutefois, comme toute chose en ce monde, elle avait sa part d'ombre, dissimulée par des mensonges et des fausses identités. Mais n'en parlons pas maintenant, comme il est préférable de nous attarder sur d'autres points.

Il fallut plusieurs longues minutes à Sinnoh pour reprendre ses esprits, et que son rythme cardiaque retrouve une vitesse normale. Comme on pouvait s'en douter, personne ne s'était arrêté pour lui proposer de l'aide – il se trouvait dans une grande artère. La zone était bruyante, alors il décida de se mettre en quête d'une rue plus tranquille, où il pourrait réfléchir paisiblement. Au coin d'une tour bétonnée, il aperçut de la verdure en quantité, d'où provenais de l'air frais. S'y hâtant, il découvrit l'un des nombreux parcs de la ville. Ce paysage, pour sûr, lui plut en un instant, et accourant, il se jeta dans l'herbe, sous le regard gêné des passants. Il se sentait revivre, et cela n'était que pour faiblir immédiatement, comme il apercevait non loin une silhouette de Pokémon. Un haut-le-cœur le saisit, mais il se raisonna, et s'allongea, préférant contempler le ciel bleu. S'il était venu ici, c'était pour vivre, en suivant les traces de sa mère. Toutefois, maintenant qu'il était ici, il ne savait pas quoi faire. En effet, autrefois, la jeune femme leur parlait, à lui et sa fratrie, de la vie en métropole. De cela, il savait que c'était bien différent de la vie au village ; déjà, il lui faudrait trouver un toit – aussi dérisoire soit-il –, et de la nourriture, en priorité. Le reste pouvait attendre, comme il ne s'agissait que d'un luxe supplémentaire. Autour de lui, les oiseaux chantaient, innocemment. Ah, qu'il aurait aimé être comme eux, libres et sans contraintes. En fait, bien qu'ils ne chantaient pas, les humains l'entourant semblaient de même insouciants, lui donnant l'impression que dans cette étendue d'herbe, il était la seule créature à l'esprit torturé. Ce point-là, certainement, n'était en rien rassurant, pour le présent comme pour l'avenir. Ce dernier, d'ailleurs, était encore plus noir qu'une nuit sans étoile, avec là aucune lumière pour le guider, aucune traînée lumineuse lui indiquant la route à suivre.

Quand il ne lui restait plus rien d'autre que l'espoir, il espérait. Il espérait que quelqu'un vienne l'aider, maintenant qu'il était perdu dans cette immense ville. Il s'endormit, et ne se réveilla que quelques heures plus tard, alors que le soleil se couchait. La lumière orangée qu'il provoquait se reflétait sur l'eau du lac, et il resta ainsi immobile, à observer ce spectacle sublime. Un fait dont il ne pouvait pas s'apercevoir, mais que d'autres avaient remarqués était un autre reflet, sur ses cheveux argentés, leur donnant un aspect rougeoyant, tels des flammes. Cela consistait en un second spectacle, non moins magnifique. Et certains s'arrêtaient, inspirés par le jeune homme aux cheveux de feu et son regard perdu dans l'eau dorée. Mais arrêtons-nous là, car cette description, aussi belle puisse-t-elle être, est sans nul doute superflue. C'est à dire que l'on pourrait s'extasier, comme le font si bien ces passants désintéressés, une heure durant, sans que pour autant l'histoire ne progresse. Le garçon sentit les regards des gens sur lui, et se sentit rougir – presque autant, semble-t-il, que ses cheveux à ce moment. Se levant, il décida de s'aventurer plus loin dans le parc, qui à cette heure tardive se vidait de ses nombreux promeneurs. A ce propos, quelle heure est-il, à cet instant ? Sans même posséder de C Gear ou de Pokématos, et sans même observer l'énorme pendule de l'énorme immeuble de l'énorme quartier des affaires de la ville – elle aussi énorme, somme toute –, il est possible de la deviner, sachant que nous sommes en juin et que le soleil tend à disparaître à l'horizon. Probablement vingt-et-une heure, donc.

Sinnoh marchait ainsi dans le parc, là où l'ombre se faisait plus présente et plus lourde. Autour de lui, des arbres cachaient les dernières leurs tremblantes de l'astre rouge, redonnant à ses cheveux leur couleur argentée originelle. Jusqu'à lors, il n'avait pas remarqué que ses habits étaient dans un état déplorable, et c'est en effet quelques brins d'herbes frôlant ses orteils qui le lui en fit prendre conscience. Seul un faible reflet lumineux l'éclairait, et il discernait tout juste les contours de son corps. Comme la douleur du froid avait principalement cessée et que les sensations lui revenaient, il remarqua qu'il n'était pas présentable. Toutefois, il poursuivit sa route et déboucha finalement sur le lac aperçut un peu plus tôt. Les ténèbres semblaient épaissirent l'eau et elle en était de ce fait peu accueillante – si tant est que baignée de lumière elle puisse l'être. S'assurant d'un léger coup d’œil – futile, pour sûr – que personne ne pouvait le voir, il entreprit de retirer ses haillons, et lentement, s'enfonça dans le liquide froid et noir. Cela lui faisait du bien de pouvoir rester seul, même si jusque là, il n'avait eu personne pour l'accompagner. En fait, il n'avait besoin de personne, au même titre que personne, certainement, n'avait besoin de lui. Du moins c'est ce qu'il pensait.

Comme la nuit suit son cours et que ce passage n'est certainement pas des plus intéressants, attardons-nous sur d'autres lieux et d'autres personnages. Il est possible de s'en rendre compte après lecture : la marque du pluriel n'est pas utile, puisque nous allons nous recentrer sur un seul et unique personnage. Cependant, bien qu'aux yeux de l'auteur elle soit futile, cette marque du pluriel, vous lecteurs pouvez y trouver un certain intérêt, comme vous pourriez interpréter la créature dont nous allons parler d'une certaine manière. Par exemple, supposons que ce personnage, pour ne pas encore le nommer, puisse être compris de plusieurs manières différentes, au niveau de son aspect ou de sa psychologie. Par « plusieurs manières différentes », il n'est pas lieu de l'imaginer portant, imaginons, des habits avec un côté de vert et l'autre de rouge. Ce sont là deux couleurs plutôt dissociables, et qui pourtant ne constituent et ne participent à décrire qu'un seul et unique porteur. Cependant, il peut être comprit de deux manières différentes, au minimum, dans le cas où l'on dit qu'il est en vert. Cela paraît absurde, mais cet être peut tout à fait avoir une tenue complète de vert, ou bien lui-même l'être. Un personnage vert, ça n'existe pas, contesterez-vous ? Vrai, dans le cas où il s'agit bel et bien d'un être humain. Toutefois, rien dans ce paragraphe n'indique que c'est bien le cas, et peut-être s'agit-il d'un Pokémon, par exemple. Aussi, si ce Pokémon est vert, prenons un Arcko, qui est une créature humanoïde, il peut très bien porter des habits couleur chlorophylle, ou en avoir des rouges. A ce moment, il est vert et rouge. Peut-on aller plus loin ? Oui, si l'animal en question est Shiney, autrement dit que sa couleur varie. Avec une certaine assurance, il est alors possible d'affirmer que la queue du Arcko est rouge, et qu'il porte du rouge sur lui ; non pas sur ses habits, mais sur son pelage – ou sa peau, en l’occurrence... Pour revenir à la marque du pluriel, c'est de cette manière qu'un esprit – tordu – peut imaginer ce personnage en deux, dans le cas où le premier est vert et l'autre rouge. C'est un sujet bien intéressant, mais malheureusement, compte tenu du fait que ce dont nous avons parlés ne constitue que la partie émergée de ce sujet qui pourrait se qualifier de « troublant », il serait dangereux d'aller plus loin, puisque nous pourrions nous égarer. Et c'est quelque chose qu'il faudrait éviter le plus possible, comme il serait détestable de briser la fluidité absolue de ce récit.

A la même heure tardive, une femme, seule dans son appartement du centre-ville de Zeon, était assise sur une chaise et appuyée sur sa table, se tenant le visage des mains. Elle avait les cheveux longs, lui descendant le long du dos, et d'un châtain très clair. Aussi, ses traits laissaient penser qu'elle avait la vingtaine, pas encore trente ans pour sûr. Son visage était aussi sombre que la pièce dans laquelle elle se trouvait, mais il était possible de discerner quelques discrètes larmes couler sur ses joues, avant de s'écraser contre la table de bois. Une lettre au papier d'un blanc éclatant et couvert de dorures était posée devant elle. Celle-ci était fermée d'un sceau sur lequel était inscrit « VII ». Bien qu'elle ne fut pas ouverte, la jeune femme savait de quoi il s'agissait. Oui, une seule raison pouvait permettre que « VII » lui écrit : le décès de sa sœur. Il lui fallut attendre de très longues minutes pour enfin se décider à ouvrir l'étrange sceau et s'assurer qu'elle avait raison. « Mademoiselle Beth nous a quittés ; une mort non-accidentelle. », indiquait juste le papier contenu dans l'enveloppe. « VII » ne cherchait pas la complication, ni même la finesse, et le plus simple était toujours le meilleur. D'autant plus que l'utilisation d'encre devait être limitée, pour annoncer une mort. De ce fait, jamais elle n'avait vu « VII » écrire plus d'une courte phrase dans ses lettres. D'autres larmes, incontrôlables cette fois, lui vinrent, tandis que les souvenirs de sa sœur affluaient en elle. Son sourire constamment joyeux, et les éclats de rire qui l'accompagnaient la plupart du temps, étaient des éléments gravés à jamais dans sa mémoire, et que pour rien au monde elle n'oublierait. Elle se souvint, presque vingt ans plus tôt, lorsque celle-ci avait mentionné son rêve : bâtir un orphelinat et faire de sa famille les pauvres enfants qu'elle recueillerait. Elle avait toujours eu des idées incroyables, mais jamais n'avait pu les réaliser, comme son ambition dépassait souvent ses moyens. Pourtant, cet orphelinat, elle l'avait créé, et durant seize ans, avait protégé ses enfants. Ses enfants... Si la mort de sa sœur, comme l'indiquait la triste lettre, n'était pas accidentelle, alors ceux-ci avaient certainement aussi péri. Dans ce monde, les personnes dont la bonté est immenses meurent tôt ; à croire que les Dieux n'apprécient pas la concurrence.

Elle se leva, papier à la main, pour se diriger vers la poubelle. La jeune femme regarda une dernière fois le rectangle blanc, puis tendit le bras pour le laisser tomber dans le grand pot, lorsqu'elle discerna, au dos, le reflet d'une écriture noire. Intriguée, elle retourna la lettre, et avec un étonnement marqué découvrit un pavé. C'était la première fois, de même que pour sa sœur, que « VII » écrivait autant. Reculant de quelques pas, elle se rassit sur sa chaise, et entreprit de lire ce qui était inscrit sur le papier nacre.

« La famille a quasiment entièrement péri d'une manière atroce. Tous les enfants sont décédés, sauf un. Nous n'avons que peu d'informations à son sujet, et il nous est impossible de le localiser, comme l'empreinte émanant de son corps est trop faible, comparée à la moyenne. C'est un jeune garçon tout juste âgé de treize ans, facilement discernable, comme ses cheveux sont d'un gris-argenté profond. Il est le donc le seul survivant, et sa position nous est inconnue. Toutefois, nous pouvons supposer qu'il se dirige vers Zeon-City, votre lieu de résidence. Rien n'est certain, mais vous devez le retrouver, il en va de votre responsabilité. Quoiqu'il s'agit d'une lourde tâche, vous ne devez pas hésiter : c'est votre neveu.

Nos plus sincères respects, VII. »


La jeune femme en était bouche-bée. L'un des enfants de sa défunte sœur avait donc pu survivre, et par chance, se dirigerait actuellement vers Zeon. Cette nouvelle lui donna du baume au cœur, et elle se sentit quelque peu mieux. En effet, il en incombait de sa responsabilité, et elle ne pouvait pas le laisser plus longtemps dans la nature. Cependant, il se faisait tard, et elle était trop fatiguée pour commencer dès lors les recherches.

« Tu survivras bien une nuit dehors de plus, songea-t-elle. Après tout, tu n'es pas le fils d'Erica Beth pour rien. »

A plusieurs centaines de mètres de là, un jeune garçon aux cheveux argentés, illuminés par la douce lueur de la lune, était allongé dans l'herbe fraîche, songeur. Contemplant les étoiles, il se questionnait sur son futur, se rappelant qu'il lui faudrait trouver quoi faire rapidement. Toutefois, comme il se faisait tard, il préféra s'endormir, et remettre ses pensées au lendemain.

« Je survivrai bien une nuit dehors de plus, songea-t-il avant de s'endormir. Après tout, je ne suis pas le fils de ma mère pour rien. »