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Garous de GalloViking



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Informations

» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 30/01/2016 à 23:31
» Dernière mise à jour le 01/02/2016 à 01:15

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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Retrouvailles (Miyu, 31 Mars/1 Avril)
Mon premier réflexe à mon réveil fut de me lever d'un bond, ne reconnaissant pas où j'étais. Lorsque je me souvins que j'avais dormis dans une maison, je me surpris à rire toute seule. Calmée, je jetai un œil dehors. Le soleil était couché, j'avais dormi longtemps. Probablement à cause de l'effort physique déployé lors de ma possession. Je me sentais étrangement distante propos de cet événement. Il y avait eu trois morts, mais ce n'était pas moi la responsable, non ? Pas besoin d'en faire tout un plat.

Ayant mangé et bu, je déployai ma carte sur le sol pour chercher une destination. Abandonnée par les deux armées, j'étais libre de faire ce que je voulais, maintenant. Et je voulais que cette guerre se termine le plus vite possible. Pour Sereina, qui devait risquer sa vie au front en ce moment même. Je ne croyais aucune des deux armées. En revanche, j'avais vu de quoi l'Armée Régulière était capable, avec le Projet Garou. Mais où aller ?.. Le laboratoire, trop dangereux. Plusieurs villes étaient marquées, mais pas question d'y aller, je me ferait tirer dessus à vue. En revanche, un lieu reculé attira mon attention. Plus loin au sud, un point indiquait un lieu appelé le « Poké-Chenil ». Ma curiosité l'emporta, et je décidai d'aller voir de quoi il s'agissait.

Hors de la maison, les gardes étaient rares. Et l'odeur venant du charnier, encore plus forte et insupportable. Deux d'entre eux discutaient sous la faible lumière d'un lampadaire.

« -Ouais, j'en ai entendu parler aussi. Ils sont passés à l'écart de la ville pendant la journée, en motoneige.
-Ils étaient combien ? Je nettoyais mon arme à ce moment-là.
-J'en ai vu trois. L'un d'entre eux était accroché au pilote, les deux courraient derrière.
-Ils courraient ? S'étonna l'autre.
-Ouais. Super vite.
-Et donc ? Il s'est passé quoi après ?
-Quand ils sont revenus, y'avait plus le pilote. C'était le Luxray qui conduisait la motoneige.
-Ah, c'est pour ça que vous avez envoyé un petit groupe là-bas. Il lui est arrivé quoi au pilote ?
-On l'a retrouvé mort dans la neige. Pas une trace de blessure de lutte, rien.
-Mort de quoi, à ton avis ?
-À en croire nos gars quand ils sont revenus, il est mort de peur. »

Le second soldat déglutit et aucun des deux ne continua à parler. Luxray ? Trois autres ? Sans aucun doute, trois Garous. Volt et Bill avaient assez d'endurance pour courir plusieurs heures sans fatiguer, contrairement à Chef. Le pilote devait avoir été tué par l'esprit... Une mort plus enviable que s'il avait contrôlé l'un des trois Garous, me dis-je. Sortant par une des fenêtres cassés, je sortis de la ville aussi vite que possible, refusant de respirer cette odeur viciée plus longtemps. Lorsque je fus assez loin, utilisant l'énergie que me conférait la lune, je courus aussi vite que possible.

Grâce à la lune, j'étais infatigable. Je traversai donc très rapidement la longue distance qui me séparait du chenil, si bien qu'en quelques heures à peine, j'avais couvert toute la distance. En route, j'aperçus la silhouette du laboratoire au loin, ainsi que celle d'un autre bâtiment. Un hôpital, d'après ma carte. Était-ce celui où Sereina avait séjourné ? Le Poké-Chenil se situait plus au sud. Très proche de la mer, quelques kilomètres à peine. Avais-je déjà vu la mer, dans mon ancienne vie ? Ça serait une bonne occasion de le faire une première fois dans celle-là, me dis-je...

Le chenil était en vue. Il s'agissait d'un bâtiment relativement modeste, séparé en plusieurs parties. Un très grand parc était en revanche visible derrière. Les lumières étaient encore allumées à l'intérieur, et je m'approchai, curieuse. Mon cœur battait à la chamade, mes anneaux brillaient intensément... Nerveuse, je sortis mon arme de poing. L'entrée était vide. Un comptoir, et quelques fournitures Pokémon comme de la nourriture et des jouets emballés se trouvaient dans les étagères. Je m'approchai... Des peluches, des balles, divers grelots se trouvaient soigneusement rangés. Je remarquai quelques peluches de Noctali dans un carton. Collé sur la caisse enregistreuse, un post-it indiquait « Pokéball en rupture de stock. ». Mon cœur battait maintenant aussi fort qu'un tambour de guerre, mais c'était sans importance. Cet endroit avait déclenché quelque chose en moi. Ce que je ressentais était bien plus fort que de la curiosité.

Détachant enfin mes yeux des fournitures pour Pokémon, je me dirigeai derrière le comptoir situé au fond de la pièce. Une porte mal peinte indiquait « Réservé au personnel ». Je l'ouvris, comme hypnotisée. Mon arme toujours en main, j'enlevai la sécurité. Après quelques mètres, le couloir se sépara mais je ne tourna pas, continuant tout droit. Une autre porte. Mon arme tremblait dans ma main, maintenant. Mon doigt était sur la détente. J'ouvris cette porte doucement.

Il s'agissait d'une grande salle, joliment décorée. À en juger par l'odeur et le nombre de poils se situant sur le sol, de nombreux Pokémon devaient passer par ici pendant la journée. Des gamelles de nourriture vide étaient rangée dans une étagère, de nombreux jouets et peluches se trouvaient éparpillés un peu partout. Une baie vitrée donnait sur le grand parc. Instinctivement, je balaya la salle du regard plusieurs fois, comme si j'étais à la recherche de que chose.

Mon regard s'arrêta sur une petite balle, de la taille d'un poing. De couleur bleue électrique, elle trônait sur une table qui servait probablement de bureau de travail. Lentement et délicatement, je traversai la salle de jeu pour atteindre ce bureau. En plus de la table, une petite boîte à musique était posée. Ayant posé mon arme, de mes mains tremblantes, je fis tourner la manivelle plusieurs fois. Lorsque j'entendis la douce musique mécanique, le doute n'était plus permis.

« Cet endroit... Dis-je. Je m'en souviens. »

La musique continua.

« Mais je ne suis jamais venue ici avant. »

J'entendis la porte s'ouvrir derrière moi, mais je ne me retournai pas.

« Est-ce que je rêve ? »

Derrière moi, la personne ne bougeait pas. Plusieurs minutes passèrent, longue comme des heures. Lorsque la musique s'arrêta, je pris mon courage à deux mains, et je me retournai. Derrière moi se trouvait une femme assez jeune. Elle tenait un œuf dans ses mains, et la peur se lisait sur son visage. Elle ne m'avait pas vue ni entendue arriver. Mes yeux croisèrent les siens. Sans pouvoir me contrôler, j'ouvris la bouche, et soufflai un seul mot :

« Maman ?... »

Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent en grand. Lentement, elle déposa son œuf sur un coussin, et se retourna vers moi.

« -Miyu ? C'est toi ? »

Incapable de répondre ou de bouger, je la regardai s'approcher de moi.

« Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait... Ma petite Miyu... »

Ma tête me faisait mal. Très mal. Pas une simple migraine, loin de là. C'était comme si dans mon cerveau, quelqu'un essayait d'abattre un mur avec une masse. D'abattre le mur qui m'empêchait de me souvenir de mon passé.

Malgré ma taille, l'humaine me caressa lentement la tête, en me grattouillant derrière les oreilles. Je frissonnai de bonheur. Alors, voyant ma réaction, l'humaine me serra fort contre elle. Elle pleurait à chaudes larmes. Je fis de mieux pour qu'elle se sente bien. Mon corps ne me répondait plus.

« Pardon... »

Je m'assis lentement, l'humaine contre ma poitrine. Nous restâmes ainsi pendant un très long moment, hors du temps. Lorsque le soleil se leva, nous étions encore là, blottie l'une contre l'autre. Une mère et son enfant, séparées depuis trop longtemps, se retrouvant enfin. Je finis par m'endormir.


* * *

Même si le soleil était levé, je me réveillai. L'humain était sortie, et l'œuf n'était plus là. Elle s'occupait du chenil, me dis-je. Normal que cela soit important pour elle. Il était encore tôt, j'avais probablement dormi deux heures et demi. Même si mon mal de tête avait cessé, j'étais toujours amnésique. Mon passé était toujours inaccessible, j'allais donc devoir interroger l'humaine.

Timing parfait, elle arriva quelques minutes plus tard. Cette fois-ci, elle semblait légèrement plus sûre d'elle.

« -Dites-moi tout, le dis-je. Qui suis-je ? C'est quoi cet endroit ? Pourquoi j'ai l'impression de m'en souvenir ?
-Je... (La question la prit au dépourvu.) Tu es au Poké-Chenil. Tu es née ici. »

Grand silence.

« -Dis-moi plutôt ce qui t'est arrivé, me dit-elle. Ça sera plus facile dans ce sens.
-Il y a environ deux semaines, je me suis réveillée comme ça, dans un laboratoire. »

L'humaine baissa les yeux. Elle demanda :

« -Sans souvenir ? Rien du tout ?
-Rien du tout, répondis-je. Vous n'imaginez pas à quel point ça a été douloureux pour moi. Seule, et apeurée.
-...
-Les scientifiques m'ont rapidement entraînée vers d'autres Garous, pour que je fasse connaissance. Mais j'étais trop différente. Je suis restée seule.
-Des... Garous ?
-C'est le nom qu'ils donnent aux miens, répondis-je.
-D'où vient ton nom ? Me demanda-t-elle.
-Il était écrit sur ma blouse à mon réveil. J'en ai déduis que c'était le mien.
-Tu avais raison... Je n'ai pas le droit de te cacher le reste. »

Elle s'assit, je fis de même. Alors, après un moment, elle m'expliqua.

« Tu es née ici il y a quelques années. Ce lieu est un chenil, un centre d'élevage. Les dresseurs, quand il y en avait encore, venaient ici pour diverses raisons. Certains d'entre eux achètaient des objets, d'autres nous laissaient nous occuper de leurs Pokémon quelques temps. D'autres, des fois... Déposaient des Pokémon et ne venaient jamais les récupérer. Mon mari et moi, nous nous occupions de ces Pokémon abandonnés et essayions de leur trouver un nouveau foyer. »

Elle soupira, et continua.

« Il y a de cela plusieurs années, donc, un dresseur abandonna plusieurs œufs ici. Un total de trois œufs, qui donnèrent tous naissance à des Évoli en bonne santé, deux femelles et un mâle. Tu naquis de l'un de ces trois œufs. »

Elle sourit, comme si elle revivait ma naissance. Cela devait avoir été émouvant, me dis-je.

« Ainsi donc, tu es sortie de l'un de ces trois œufs. Un jour, un homme adorable arriva au chenil. L'homme travaillait beaucoup trop et voulait un peu de compagnie, ainsi il adopta ta sœur. »

Mon mal de tête était de retour...

« Plus tard, ton frère disparut. Tout simplement. Nous ne l'avons jamais retrouvé, et nous pensons qu'il est retourné vivre à l'état sauvage. Quant à toi, les années passèrent, et personne ne t'adopta. Au contraire, tu étais devenue un peu comme la mascotte de notre chenil, et tu me prenais même pour ta mère. Tu dormais avec moi, tu refusais de manger en mon absence, et le seul jouet que tu as accepté, c'est cette balle bleue, là-bas. »

Elle sourit à nouveau, visiblement émue. Mon mal de crâne empirait.

« Lorsqu'un soir, tu disparus à ton tour, j'eus la peur de ma vie. Heureusement, le lendemain, tu étais de retour, évoluée. Imagine notre surprise à tous. »

Cela expliquait les quelques peluches de Noctali trouvées tout-à-l'heure. Il s'agissait en réalité de copies de moi...

« Mais le monde autour n'était pas rose, à cause de la guerre qui faisait rage. Au fil des ans, les dresseurs quittèrent l'île et notre chenil perdit sa grandeur d'antan, et de nombreux Pokémon furent abandonnés ici. Mon mari fut envoyé au front, et mourut trois mois plus tard. Je n'avais ni l'argent ni la force de m'occuper de tous les Pokémon du chenil, mais je fis de mon mieux. Il y a un peu moins d'un mois, des représentants du gouvernement sont arrivés. Ils me proposèrent d'emmener avec eux tous les Pokémon abandonnés, pour les entraîner et s'en servir dans divers domaines comme le combat ou les services civils. En échange, ils me donneraient assez d'argent pour me permettre de continuer à faire vivre le chenil. »

Elle baissa la tête. La honte se lisait sur son visage.

« J'ai accepté. À leurs yeux, tu étais toi aussi un Pokémon abandonné... Ils refusèrent d'écouter mes supplications, et t'emmenèrent avec les autres. »

Elle pleurait, maintenant.

« Si seulement j'avais su ce qu'ils auraient fait de toi ! »

Elle éclata en sanglot à nouveau. Mon mal de tête était devenu insupportable, mais je réussis à lui poser une question :

« -Comment s'appelait mon frère et ma sœur ?
-Ton frère s'appelait Moya et ta sœur, Maya. »

S'en fut trop pour moi. Incapable de rester consciente à cause de la douleur, je m'effondrai dans les bras de ma mère adoptive.