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Les chasseurs de l'ombre de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 24/10/2015 à 19:16
» Dernière mise à jour le 29/03/2019 à 19:29

» Mots-clés :   Action   Drame   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 2 : Monde sauvage
Lilura ne s'était jamais sentie aussi seule, là, à l'arrière de cette voiture aux vitres blindées et séparée de l'avant par une grille, avec ses deux horribles policiers. Ils plaisantaient entre eux sans accorder la moindre attention à la petite fille derrière eux. Lilura aurait bien aimé tenir encore le Qwilfish avec lequel elle avait tué Gil, pour pouvoir faire pareil sur eux. Quoi qu'ils feraient d'elle et où qu'ils l'amenaient, elle se promit que dès qu'elle serait sortie, elle les attaquerait férocement. Ça ne l'aiderait sûrement pas, mais ça la soulagerait.

Ils roulaient depuis une heure maintenant. Lilura ne reconnaissait plus rien de paysage, et aurait été bien incapable de dire dans quelle direction se trouvait son village. Il lui semblait que chaque mètre parcourut en plus qui la séparait de sa maison était comme si on enfonçait doucement un poignard dans sa poitrine, d'un millimètre de plus à chaque fois. C'est alors que la radio de bord sonna. L'un des policiers décrocha.

- Ici Spawn et Pel. Je vous écoute.

Ce qu'il entendit devait être grave, car ses yeux s'écarquillèrent.

- La Team Rocket ! Ici ?!

Son collègue qui conduisait perdu un moment de vu la route pour le dévisager avec terreur.

- Oui... Je comprends, reprit le policier à la radio. On arrive.

Il raccrocha et jura.

- On a des problèmes, fit-il à son ami. Un groupe de Rockets a été repéré dans les environs. Comme nous sommes les seuls dans le secteur, à nous la patate chaude.

- On est que deux bon sang, et on a un suspect à ramener ! S'exclama l'autre.

- Les Rockets passent avant. Le poste m'a dit qu'ils ont cambriolé le Centre Pokemon en blessant sérieusement plusieurs personnes.

- S'ils ont des Pokemon, on est foutu !

- Apparemment pas. Ils ont attaqué le centre au flingue.

Même à huit ans et dans son village presque coupé du monde, Lilura avait entendu parler de la Team Rocket, et frissonna en conséquence. C'étaient de méchants hommes habillés en noirs qui faisaient du mal aux Pokemon et à tout les gens qui s'opposaient à eux. Et parfois, ils tuaient. En un sens, Lilura était un peu comme eux... Les policiers garèrent leur voiture sur la chaussée, et prirent leurs armes en sortant. L'un d'entre eux lança à Lilura :

- Tu restes là, et surtout, tu ne fais pas de bruit. Compris ?

Lilura hocha péniblement la tête. Les Rockets l'effrayaient. Entre eux et les policiers, elle préférait la police. Mais quand ils tardèrent à revenir, presque deux heures plus tard, que la nuit commença à tomber, et que Lilura avait vraiment besoin de se soulager, elle décida de tenter sa chance dehors. Mais bien sûr, les portes du véhicule étaient bloquées. Après dix minutes d'essais infructueux pour les ouvrir, elle se mit à donner des coups de pieds sur les vitres. Mais c'étaient des vitres renforcées, et la petite fille n'était pas assez forte.

Lilura évalua la situation, et se força à retenir ses larmes. Pleurer à la moindre difficulté n'allait pas l'aider. Les policiers, occupés par leur traque des Rockets, l'avaient-ils oublié ? Allait-elle rester enfermer dans cette voiture jusqu'à qu'elle meure de soif ? Ou alors les policiers avaient été tué par les Rockets, ce qui revenait au même pour elle... C'est alors qu'elle vit une silhouette passer à coté de la voiture. Quelque chose de pas humain, de toute évidence.

Lilura gémit et descendit du siège pour se cacher en bas. Mais la chose, qui colla la tête contre la vitre pour regarder à l'intérieur, se trouva être Grahyena, un Pokemon canin au pelage sombre, et aux grandes dents. Si Lilura en avait trouvé un devant soi quand elle était à Sovelis, elle aurait prit les jambes à son cou en hurlant. Mais là, le Pokemon représentait sa seule chance, d'autant qu'il n'avait pas l'air inamical, seulement curieux. Lilura se colla à la vitre pour lui parler.

- Bonsoir monsieur Grahyena, fit-elle très poliment. S'il vous plait, je suis bloquée. Vous pouvez m'aider à sortir ?

Le Pokemon cligna des yeux, surpris que la petite humaine s'adresse à lui de la sorte. Il y eu un ricanement, mais qui ne provenait bien évidement pas du Pokemon. Une main humaine se posa sur ses poils. Une main gantée de blanc.

- Eh, voyez comment la gamine elle cause à mon Grahyena, s'éclaffa l'individu.

Deux autres ricanements. Lilura observa attentivement les nouveaux venus. Ils portaient des vêtements totalement noirs, des bottes, un béret, et surtout un R rouge au milieu de leurs uniformes. Lilura gémit de peur, et retourna se cacher en bas du siège.

- Eh là, n'aie pas peur, petite, dit le Rocket au Grahyena. Pourquoi t'es enfermée dans une voiture de flic au juste ?

Ne pas répondre aurait été stupide. Si les policiers ne revenaient pas, les Rockets étaient sa seule chance de quitter cette voiture.

- Ils m'ont arrêté, avoua-t-elle.

Les trois Rockets éclatèrent de rire.

- Ah, la glorieuse police de Johto, réduite à arrêter les petites filles, lança l'un d'eux. Quel crime si grand a-t-eu donc commis, fillette ? Tu as volé une sucette à la confiserie du coin ?

- J'ai tué quelqu'un.

Les trois Rockets cessèrent de rire, et la regardèrent d'un œil nouveau, intrigué et suspect. L'un d'entre eux prit un pistolet à sa ceinture. Lilura craignit qu'il ne souhaite la tuer, mais le Rocket lui dit :

- Reste allongée.

Puis il tira trois fois sur la vitre, qui explosa. Lilura hurla, à cause du bruit et de l'explosion, mais qu'une fois. Elle n'hésita pas ensuite à prendre la main du Rocket qui l'aida à se faufiler par la vitre brisée. Elle le remercia poliment, comme le lui avait apprit sa mère, puis se dépêcha de retirer son pantalon et sa culotte pour se soulager un peu plus loin.

- Dis, c'est vrai que t'a tué quelqu'un ? Demanda celui au Grahyena.

- Oui. C'était mon copain Gil. Enfin, ce n'était pas vraiment un de mes copains, il était toujours méchant et n'arrêtait pas de m'embêter. Quand il a essayé de lancer ma peluche dans le lac, je lui ai tapé dessus avec un Qwilfish. Plusieurs fois, et il est mort, mais je ne voulais pas...

Les Rockets se regardèrent entre eux, stupéfaits.

- Un Qwilfish ?! L'espèce de poisson qui ressemble à une boule de piquants ? Tu as tué un gamin avec ça ?!

Comme Lilura hocha la tête, les Rockets s'interrogèrent du regard.

- Dites, elle a l'air marrante, cette gamine. Et si on l'amenait au capitaine ? Peut-être qu'il pourrait la recruter ?

- Elle est trop jeune, renchérit un autre.

- Bah, plus ils sont jeunes, plus ils sont modelables. Quelques années d'entrainements, et elle deviendra la parfaite sbire.

- Je ne veux pas devenir une méchante, les arrêta Lilura sans réfléchir.

Trois paires d'yeux la dévisagèrent. Lilura se ratatina sur elle-même.

- Une méchante ? Répéta un Rocket.

- Vous les messieurs en noir avec le R rouge, vous êtes des méchants, continua la petite fille avec courage. C'est ce que mon papa et ma maman disent toujours.

Le Rocket au Grahyena haussa les épaules, amusé.

- On nous a traités de pire. Mais moi, au moins, je n'ai jamais tué personne, encore moins un enfant. Qui est le plus méchant de nous deux hein, ma petite ? C'est quoi ton nom ?

- Lilura, avoua-t-elle.

- Eh bien Lilura, si tu...

Mais il termina sa phrase en un cri de douleur. Un coup de feu venait de retentir, et la jambe gauche du Rocket céda sur elle-même, du sang giclant de sa blessure. Lilura hurla au même instant que les deux autres Rockets se retournèrent, furieux.

- Les flics ! Venez-là, bande d'enfoirés !

S'en suivit un échange de coup de feu et d'attaque Pokemon. À travers la bataille et les cris furieux, Lilura en profita pour s'échapper vers la forêt. Elle courut, courut, sans se soucier de trébucher et des ronces qui lui labouraient les jambes. Elle courut sans s'arrêter jusqu'à qu'elle ne puisse plus entendre la confrontation entre les Rockets et les policiers. Alors seulement elle s'arrêta, le souffle court. Après tant d'émotions, elle craqua, et se mit à pleurer en appelant son père pendant bien une heure, jusqu'à que l'épuisement eut raison d'elle, et qu'elle ne s'endorme à même le sol.

La forêt était un lieu bruyant, malgré tout elle dormit jusque tard dans la mâtiné. En se réveillant, elle avait espérer se retrouver dans son lit, sa mère en train de la secouer pour avoir dormi si tard, et découvrant que tout cela avait été un mauvais rêve. Mais il n'en fut rien. Elle se refusa toutefois à pleurer de nouveau. Il lui fallait réfléchir et agir. Pour elle, hors de question de sortir des bois. Le monde était fou dehors. Elle ne voulait plus jamais croiser des policiers ou des Rockets. Qu'ils s'entretuent donc entre eux sans elle. En revanche, elle connaissait bien les forêts pour y avoir passé une grande partie de son temps libre chez elle. Et une fois qu'on avait vu une forêt, on les avait toute vues.

Lilura connaissait les fruits, plantes et champignons qui étaient comestibles. Pour l'eau, il lui suffirait de trouver une petite rivière. La forêt de Sovelis en avait bien une, alors pourquoi pas celle là ? Son père finirait bien par la trouver un jour ou l'autre. Peut-être même aujourd'hui. Il lui suffisait de rester tranquillement ici, en s'amusant avec les Pokemon qu'elle croiserait, comme dans son village. Oui, c'était la meilleure chose à faire. Mais Lilura comprit bien vite que les forêts étaient toutes différentes. Les Pokemon de celle-ci étaient bien plus sauvages et dangereux que celle de Sovelis. Lilura croisa même un Ursaring. Elle se terra sous des feuilles, n'osant plus bouger pendant des heures. Mais la soif fut trop forte, et elle devait bouger. Il fallait vite trouver de l'eau.

Elle marchait, marchait, trop épuisée et assoiffée pour se préoccuper des ses pieds endoloris et de ses jambes pleines d'égratignures de ronces et d'épines. Pourquoi il n'y avait pas d'eau ici ? Ce n'était pas normal ! Lilura avait tellement soif qu'elle serait bien sorti des bois pour aller supplier à la première personne qu'elle rencontrerai, mais elle ne savait pas du tout se repérer et ignorait totalement où la forêt s'arrêtait et continuait. Elle avait passé toute la journée à marcher, et alors que la nuit tombait, les jambes de la petite fille ne la portaient plus. Elle aurait bien aimé pleurer, juste pour boire ses larmes, mais même ça elle n'y arrivait plus. Elle était au-delà des larmes. Pourquoi tout ça lui arrivait ? Pourquoi les malheurs se succédaient-ils contre elle ? Était-elle destinée à mourir de soif ici, au milieu de nulle part, sans que personne ne se soucie d'elle ?

Furieuse contre son sort, elle se mit à crier de rage. Il y eu alors un bruit dans les fougères à coté d'elle. Quelque chose avait sursauté à son cri. Lilura s'avança, ne craignait plus rien. Elle découvrit alors un Lombre qui se cachait derrière, un Pokemon de type plante humanoïde, avec un nénuphar sur sa tête qui faisait office de chapeau. Mais comme ce Pokemon était inconnu à Sovelis, Lilura ignorait son identité. Son père lui avait toujours appris à se méfier des Pokemon qu'elle ne connaissait pas, mais celui-là ne paraissait pas dangereux. Il paraissait même avoir peur d'elle.

- Bonsoir, monsieur Pokemon, dit Lilura avec une voix rauque. Dis, tu ne saurais pas où je peux trouver à boire s'il te plait ?

Le Pokemon sembla saisir sa demande. Il cligna des yeux, et, toujours à une distance respectable, fit jaillir de sa bouche un véritable jet d'eau à haute pression sur le visage de Lilura. Une eau très fraiche. Surprise, Lilura ne parvint pas à boire grand-chose avant que le jet ne s'arrête. Elle regardait le Lombre avec tant d'envie que celui-ci prit la fuite. Entièrement revigorée, Lilura se lança à sa poursuite.

- Attend, monsieur Pokemon ! Je veux encore de l'eau !

Et quand elle rattrapa Lombre, elle cru d'abord à un mirage. C'était un petit étang, dans lequel flottait Lombre et plusieurs Nenupiot. Lilura se sentit revivre. Elle n'avait plus était aussi heureuse depuis... elle ne saurait le dire. Elle éclata de rire et plongea dans l'eau, toute habillée, et but tout son saoul. Elle fit un tel boucan que tous les Pokemon alentour s'éloignèrent prestement. À partir de là, tout devint beaucoup mieux pour Lilura. Elle avait de l'eau inépuisable à disposition, et les alentours de l'étang étaient paisibles, sans trop de Pokemon dangereux. Les jours suivants, elle se construisit un petit abri pour dormir. Rien de bien phénoménal, mais de quoi la protéger de la pluie et du vent. Elle n'eut pas de mal à se trouver de la nourriture, bien qu'attraper les poissons à mains nues n'était pas facile. Parfois, les Pokemon locaux, avec qui elle sympathisait de jour en jour, lui attrapait un poisson pour elle, ou allait lui cueillir des fruits qu'elle ne pouvait pas attraper.

Elle ne s'ennuyait pas. Chaque jour apporta son lot de découverte sur la nature et sur les Pokemon. Elle jouait beaucoup avec eux, c'étaient les meilleurs partenaires de jeux. Bien sûr, pour la conversation, ce n'était pas l'idéal, et Lilura en vint à perdre peu à peu l'habitude de parler, à tel point qu'elle pouvait passer plusieurs jours sans prononcer un mot. Elle espérait et attendait toujours que son père vienne la chercher, mais ça ne la dérangeait pas de demeurer ici. Elle y était bien.

Lilura passa trois mois dans la forêt sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. Mais c'est alors que les journées se raccourciraient, que les nuits s'allongeaient, et qu'un froid mordant apparut. L'hiver venait. Les feuilles se faisaient rares, la plupart des fruits avaient disparu, et le l'étang était trop froid pour que Lilura tente de s'y baigner ou d'y chasser les poissons. Bientôt, la grande majorité des Pokemon qui vivaient avec elle partirent, en quête d'un endroit où migrer le temps que l'hiver s'en aille. Il ne resta plus que de féroces Pokemon avec qui Lilura ne pouvait interagir sans risquer de se faire dévorer.

La nourriture en vint à manquer. Lilura parvenait parfois à dénicher quelques Pokemon insectes, bien que ça la répugnait assez. Finalement, elle décida de quitter la forêt pour retourner à la civilisation. Question de survie. Mais elle était inquiète. C'était comme si elle avait toujours habité dans la nature. Elle ne se souvenait presque plus de comment c'était, dehors, hormis que c'était dangereux et que les gens y étaient méchants. De plus, Lilura n'arrivait plus à parler. Peut-être ne s'en souvenait-elle plus, peut-être en avait-elle perdu la capacité à cause des chocs à répétition qu'elle a subit ? En tous cas, elle ne voulait pas croiser d'humain. Elle comptait juste s'introduire dans une maison ou un magasin et voler ce qu'elle pourrait.

Le premier village qu'elle trouva s'annonça par une colonne de fumée. Il était aussi petit que son village natal, à ceci prêt que Sovelis avait l'avantage d'être bien vivant. Il s'était passé quelque chose de terrible ici, car la moitié des maisons et des voitures sont brûlées, et il y règne un silence total, glaçant. Gisant à terre, quantité de mort. La plupart portaient les traces de blessures par balle, certains avaient été vraisemblablement tués par des Pokemon.

Lilura regarda ce spectacle, sans rien ressentir. Après ce qui s'était passé pour elle et ses trois mois dans la forêt, elle ne ressentait plus aucune pitié pour les humains. Ils adoraient se tuer entre eux. Lilura aussi apparemment, sinon elle n'aurait pas tué Gil. Elle erra au milieu de la désolation. Elle entra dans les maisons, celles qui sont intactes et celles qui ont été dévorées par les flammes. Elle chercha dans les garde-manger, elle fouilla les coffres, et regarda sur les étagères et dans les buffets.

Elle ne trouva pas grand-chose. La moitié de la nourriture était périmée, et apparemment toute la ville avait méticuleusement pillée. Elle ne tarda pas à en trouver la raison. Sur le mur de ce qui semblait être la mairie, un R rouge avait été peint. La Team Rocket. Pourquoi attaquaient-ils des villages de la sorte ? Lilura n'en savait rien, et elle s'en fichait. Dans une autre maison, elle trouva les cadavres de la famille qui y vivaient à l'intérieur. Un jeune garçon lui rappelait désagréablement le visage mort et défiguré de Gil, mais Lilura n'avait plus peur. Elle avait faim, et la faim était plus forte que la peur. Elle dénicha dans le frigo quelques fruits un peu trop mûrs mais mangeables, ainsi que du pâté qui avait un goût atroce. Elle ne toucha pas au reste, ça allait sûrement la rendre malade.

Elle trouva également un couteau dans l'un des tiroirs. Elle décida de le conserver. Le monde des humains était dangereux, et elle devait se protéger. Après avoir fait le tour de quelques autres maisons, Lilura avait mangé à sa faim, et avait conservé quelques provisions à emporter. Elle se demanda où elle pouvait aller à présent, et, perdue dans ses pensées, ne vit pas à temps le groupe de trois humains qui tombèrent sur elle. Lilura se figea en même temps que les trois hommes. Mais tandis que ce fut de peur pour elle, ce n'était que de la surprise pour les autres.

- Putain, elle m'a fait peur, souffla un.

- Une survivante ? Ou une resquilleuse ? Demanda un autre, soupçonneux.

Lilura voulut parler, mais elle n'arriva toujours pas. Le troisième homme s'avança vers elle, avec un sourire effrayant. Il y avait quelque chose d'inquiétant dans son regard.

- Hum... une petite fille... On ne rentrera pas les mains vides, apparemment...

Il se saisit de Lilura, qui voulut attaquer avec son couteau, mais l'homme était bien plus fort et lui fit lâcher prise. Puis il commença à lui déchirer ses vêtements déjà en lambeau. Lilura parvint à pousser quelques sons de détresses, mais rien qui n'allait résonner au loin. Mais pourtant, quelqu'un vint l'aider. L'agresseur de Lilura cessa de la déshabiller, les yeux écarquillés. Puis il s'écroula face contre terre. Lilura remarqua un couteau qui était enfoncé dans son dos. Un autre homme venait d'arriver. Mais contrairement aux premiers qui étaient mal habillés et patibulaires, celui-ci portait ce qui semblait être un costume noir avec cravate assortie. Il était grand et musclé, et avait des cheveux d'or. Il devait avoir la quarantaine, maximum.

- Enfoiré, fit l'un des amis de la victime. T'es qui toi ? Qu'est-ce que t'as fait à notre pote ?!

Le nouveau venu une prit pas la peine de répondre. En un mouvement presque invisible à l'œil nu, il courut vers les deux autres, et en tua un avant que l'autre ne put faire un seul geste. Et il le tua en plantant son bras dans son ventre, bras qui ressorti dans le dos. L'homme cria de douleur et d'agonie, tandis que l'autre cria de terreur. Il tenta de fuir, mais l'homme au costume ne lui en laissa pas le temps. Il lui brisa le cou d'un seul revers de main, après quoi il dégagea son bras du corps de sa victime. Lilura était paralysée de stupeur. Cet homme... il venait d'en tuer trois autres en dix secondes à peine, et à main nue ! Quelle force, quelle rapidité ! Malgré le danger, Lilura voulu en savoir plus sur lui.

- Qui... parvint-elle à dire difficilement.

Elle voulait dire « qui êtes-vous », mais l'homme pensa qu'elle voulait l'identité de ses agresseurs.

- Des brigands venus piller ce qui restait de la ville, répondit-il d'une voix sombre mais forte. S'ils s'étaient contentés de voler, je les aurai laissé faire. Mais je n'ai pas aimé ce qu'ils s'apprêtaient à te faire...

Il reprit son couteau et celui de Lilura par la même occasion, qu'il lui rendit.

- Je te demanderai pas ce qu'une fillette de ton âge fait avec ça, mais quitte à en avoir un, autant l'utiliser.

L'inconnu la dévisagea plus sérieusement, s'arrêtant à ses habits déchirés et sales.

- Toi, tu n'es pas du coin, hein ?

Lilura fit non de la tête, sans pouvoir s'expliquer davantage.

- Ce village a été détruit par la Team Rocket, reprit l'homme. Elle rôde dans le secteur depuis un moment, et récemment, une de leur patrouille a été tuée par les flics. Ce village, c'était une vengeance, car la majorité des flics venaient d'ici.

- Vous... commença Lilura.

- J'ai été payé par le gouvernement pour enquêter, retrouver les Rockets responsables et rapporter leurs têtes, expliqua l'homme. Je ne sais pas trop ce qu'une gamine comme toi fiche ici, mais tu devrais partir. Le coin n'est pas sûr.

Et sur ce, l'homme s'en retourna et quitta le village mort. Lilura ne réfléchit pas longtemps, et le suivit à distance. Cet homme l'intriguait, lui et sa maîtrise avec laquelle il avait tué ces sales voleurs. Il était fort. Peut-être pourrait-il lui apprendre des choses pour qu'elle devienne forte elle aussi. Peut-être pourrait-il la prendre avec elle ? Certes, Lilura ignorait tout de lui, mais à l'heure actuelle, elle n'avait personne à qui se raccrocher.