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Garous de GalloViking



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Informations

» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 18/10/2015 à 23:49
» Dernière mise à jour le 30/01/2016 à 21:24

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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Possession (Miyu, 30/31 Mars)
Lorsque je me réveillai, il faisait nuit noire. La lune était invisible, cachée derrière d'épais nuages, aussi sombres que ceux que j'avais vu avant de m'endormir. L'air était inhabituellement froid, et je surpris à frissonner. Me dégageant des buissons où je m'étais roulée pour passer la nuit, je ramassai mon arme et mon sac, avant de me diriger vers le route, qui disparaissait sous la neige après quelques dizaines de mètres en dehors de la forêt. Mais avant toute chose, je devais prévenir les Progressistes. Sortant ma radio, j'appuyai sur le bouton tout en faisant tourbillonner l'oreillette.

« Allez, répondez-moi... »

Aucune réponse. Dix minutes plus tard, à la fois ennuyée et énervée d'attendre, je décidai de laisser tomber et de partir. Au diable ces idiots, me dis-je. J'avais bien compris qu'ils voulaient juste se débarrasser de moi en m'envoyant me suicider. J'étais inutile, comparée à Sereina. Ils avaient déjà des espions, ils avaient déjà des opérateurs radio, et je n'étais douée que dans ces deux domaines. Dans un mouvement rageur, je jetai la radio dans la neige avant de la broyer à coups de crosse. S'ils ne voulaient pas de moi, pourquoi ne pas me l'avoir dit en face ! Je m'assis, cherchant que faire. Je pouvais retourner dans le village de Zvigold, maintenant occupé par quelques paysans. Ici au moins, ils seraient tranquilles, vu que les soldats refusaient de s'en approcher. Ou, je pouvais explorer librement le territoire Régulier. J'avais une carte après tout, et de quoi me repérer, en plus d'avoir de quoi me défendre. Après une rapide étude de la carte, ma décision fut vite prise : j'allais infiltrer un village non loin d'ici. Durant toute ma vie, je n'avais vu que des militaires et des scientifiques. Pourquoi ? Avaient-ils honte des Garous qu'ils avaient fabriqués ? Je voulais savoir comment vivaient les humains normaux. D'après la carte, il s'agissait du village de Kjarisk. La taille et le nombre d'habitants n'étaient pas indiqués, mais il y avait plusieurs routes qui passaient par cet endroit, il devait être important. Si je suivais la route qui quittait la forêt de Zvigold, quelques heures de marches me suffiraient.

Alors que je me dirigeais vers le Sud, je vis une épaisse fumée, un peu plus loin à l'Est. Trop curieuse pour l'ignorer, je me dirigeai vers la source de l'incendie. Après dix minutes de marche, je vis de quoi il s'agissait. Plusieurs soldats progressistes avaient incendié une ferme et les champs aux alentours, et attendaient, appuyés contre une voiture blindée. La lumière dégagée par les flammes projetait une lumière rouge et sinistre qui illuminait tout, plusieurs centaines de mètres à la ronde. Cette ferme appartenait à coup sûr à la famille que j'avais vue la veille. Je serrai les dents. De quel droit avaient-ils osé brûler ce lieu ?! Mon sang commença à bouillir, et pas à cause de la chaleur. Une sorte de rage primale, déclenchée par ce sentiment profond d'injustice, m'envahit. J'aurais pu repartir et les laisser tomber, mais j'en fus incapable. Lentement, je m'approchai des trois soldats qui attendaient, en regardant l'incendie qu'ils avaient causé. Lorsque je fus à portée, je pus écouter leur conversation.

« -Je préfère ça à risquer ma vie sur le champ de bataille.
-Quand même, c'est dingue de devoir en arriver là. Pourquoi les péons sont-ils toujours aussi cons ?
-Va savoir.
-Bon, on rentre ? Il n'y a plus rien à brûler. On a détruit tous les champs, toutes les habitations.
-Pas tout de suite. On doit s'assurer que tout brûle. Si jamais ils reviennent, on a ordre de les descendre et de faire d'eux des exemples.
-Ouais, ouais... Les ordres sont les ordres... Ça serait quand même mieux si tout le monde y obéissait.
-Va dire ça aux bestioles qui vivent dans la forêt. Combien de Pokémon ont été tués ou capturés, pour leur projet je sais plus quoi ?
-Aucune idée. On ne m'a pas payé pour compter, mais à chaque fois que je fais une descente avec l'escouade de capture, y'a au moins une vingtaine de Pokémon sauvages qui se font descendre. »

Un vive douleur me foudroya l'esprit. J'eus à peine le temps que de porter mes deux mains à ma tête que ma rage explosa d'un coup. Incapable de me maîtriser, je saisis mon arme en poussant un hurlement sauvage. Effrayés, ils se tournèrent vers moi et n'eurent pas le temps de réagir. Tirant à l'aveugle sur le groupe, j'en découpai l'un d'entre eux en deux d'une rafale. Le chargeur vide, j'utilisai mon arme comme une matraque pour renverser les deux derniers qui avaient essayé de prendre leurs armes. D'une force surhumaine, un rictus malsain me déformant le visage, je les matraquai jusqu'à ce leurs visages deviennent des masses sanglantes méconnaissables. Lorsque je fus incapable de tenir mon arme plus longtemps, de la bave coulait de mes lèvres et je continuai de les déchiqueter à coups de griffes, pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un tas de chair sanguinolente et déformée devant moi. La douleur quitta lentement mon corps, et je tombai à genou, reprenant peu à peu mes esprits... Avant de contempler longuement mon carnage. Je me relevai, tremblante, dégoulinante de sang. Qu'avais-je fait ? D'où venait toute cette haine ? Incapable de comprendre comment j'en été arrivée là, je sentis une présence qui se rapprochait. Puis deux, puis trois, puis une dizaine. Un long hurlement sauvage se fit entendre, et plusieurs Pokémon sauvages s'approchèrent lentement. Il n'y avait là que des prédateurs et tout genre et leurs sous-évolutions. Ils ne semblaient pas hostiles envers moi, au contraire, ils s'assirent et me contemplèrent. J'essuyai le filet de bave qui coulait de mes lèvres, les regardant, ne sachant pas comment m'y prendre. Au bout d'un moment, voyant que je ne réagissais pas, ils s'approchèrent des cadavres... Et commencèrent à se nourrir, laissant leurs petits en premier. L'un des Grahyèna se tourna vers moi, et me grogna simplement dessus comme pour me remercier.

Étrangement, voir cette scène me calma légèrement. Que m'était-il arrivé ? J'avais perdu le contrôle de moi-même, cela ne faisait aucun doute. Comme si quelque chose avait décidé de se servir de moi comme de sa marionnette. Comme si quelque chose de caché très profondément en moi avait décidé de prendre le contrôle en voyant ce qui se passait. Si j'avais vraiment été moi-même, je n'aurais jamais osé faire ça, j'aurais fait demi-tour, et je serais partie loin d'ici. Quel genre de monstre étais-je ? Mon côté sauvage qui s'était réveillé pour faire ce qui lui semblait juste ? Aucune idée. Moralité, j'étais couverte de sang et j'avais gaspillé un chargeur entier. Je laissai la meute festoyer, décidant de partir. Jetant un œil à mon arme, je vis qu'elle aussi était recouverte de sang visqueux, qui s'infiltrait dans les mécanismes. Appuyant à tout hasard sur la gâchette, pour vérifier, je compris que l'arme serait inutilisable une fois que le sang serait sec. Je me résolus à l'abandonner.

« C'est pour la bonne cause, dis-je, à moi-même. Si je garde ce truc je risque de faire d'autres victimes. »

Je cachai l'arme sous la neige, simple mesure de précaution. J'allais avoir besoin de me laver si je ne voulais pas empester la mort, couverte de sang comme ça. Peut-être ces soldats avaient-ils quelque chose d'intéressant dans leur voiture ? Soulevant la bâche à l'arrière, je vis qu'il n'y avait rien de bien. Des déchets, un jerrycan d'essence à moitié vide, rien de vraiment intéressant pour moi. Refusant de regarder la scène à nouveau, de peur de perdre le contrôle à nouveau, je fermai les yeux, laissant la meute festoyer, puis je partis en direction du Sud. Alors que je marchais depuis un moment, je me rendis compte que j'étais déjà fatiguée. L'absence de lune ne me permettait pas de régénérer mes forces comme je le faisais d'habitude. J'allais probablement encore devoir dormir roulée en boule dans la neige, mais ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Ce n'était pas les petits bosquets et les buissons qui manquaient, dans ce territoire recouvert de neige. En fait, c'était tellement plat et triste à regarder qu'on ne voyait que ça. Peut-être était-ce plus agréable à une autre période de l'année ? Si seulement je pouvais me souvenir de l'été et du printemps...

Le village fut finalement en vue. Alors que je m'en approchais, j'entendis un moteur en marche, loin derrière moi. Me cachant derrière un tas de neige, je vis... La voiture ?! La voiture de tout à l'heure, conduite par un soldat paniqué qui se dirigeait à toute allure vers le village. Comment était-ce possible, ils étaient tous morts ! Non ?... Je sortis de ma cachette quand la voiture fut assez loin pour rejoindre le village. Je devais en avoir le cœur net. Ma fatigue ne m'empêcha pas de courir et de remarquer une chose importante : le village de Kjarisk était en très mauvais état. Et abandonné, ou presque. Les toits étaient percés de toute part, il y avait du sang dans les rues, occasionnellement des cadavres, probablement de civils. Les rares cadavres que je vis étaient criblés de blessures qui semblaient avoir été causés par un long poignard. Je n'étais pas une spécialiste en la matière, aussi continuai-je ma route pour rejoindre la voiture. Ce que j'entendis confirma ce que je pensais.

« -Je vous jure que c'est vrai ! Cria un soldat, qui semblait en pleurs. Ils sont morts ! Tous ! TOUS !
-Oh, du calme bordel ! Explique-nous encore une fois ce que tu as vu.
-JE NE PEUX PAS MA CALMER ! Ce... Ce TRUC leur a sauté dessus et les a broyés ! Au bout de quelques secondes il ne restait plus rien d'eux ! PLUS RIEN !
-Du calme, du calme, essaya de le raisonner un autre soldat Régulier. Ce « truc », c'est quoi ?
-Je... (Il renifla, légèrement plus calme.) Je ne sais pas. On aurait dit... Un monstre. Il avait des yeux rouges sangs. Il leur a... Il a hurlé comme un démon avant de leur sauter dessus. Ils n'ont... (Il renifla à nouveau.) Ils n'ont pas eu le temps de réagir. Si je n'étais pas parti pisser... J'aurais... Moi aussi...
-Aurait été quoi ? Il s'est passé quoi après ça ?
-Quand... Cette chose a terminé, une meute de Pokémon sauvages est arrivé... Et elle a dévoré les restes. La chose... Elle est juste restée là, à regarder, à errer un peu. Quand elle s'est approchée de la voiture, j'ai eu tellement peur que je me suis évanoui, j'ai cru qu'elle m'avait vu...
-Je ne sais pas si tu as halluciné, mais... On doit aller voir. Je vais prévenir le Fort Aurora. D'abord, pour leur dire que la grêle tranchante a fait... Tss, presque trois cents morts dans ce village. On n'a même pas jeté tous les cadavres dans le charnier tellement il y en a. »

L'un d'entre eux emmena le traumatisé à l'abri dans ce qui semblait être l'hôtel de ville. Au même moment, un autre renifla :

« -Dites, vous trouvez pas que ça empeste le sang ?
-Peuh. Juste le vent qui a ramené les effluves du charnier, grimaça un autre.
-Franchement, si ce qu'il a dit est vrai... Vous pensez que c'est l'esprit vengeur de Zvigold ?
-Le... Quoi ?
-L'esprit vengeur de Zvigold, répéta-t-il. Tellement de Pokémon sauvages ont été capturés et tués pour leur Projet Garou que les soldats racontent que maintenant, la forêt est hantée. On raconte qu'une des victimes seraient revenue à la vie pour chercher à se venger. Une sorte de mort-vivant, qui attaquerait tous êtres humains qu'il croise...
-Putain, ça me fout les jetons ton histoire... On doit vraiment aller voir ça ?
-Moi je te dis qu'il a abusé de la bouteille, répondit un autre. Il a juste eu peur d'une ombre et il est revenu en laissant les autres à la ferme du vieux.
-J'espère vraiment que tu as raison. »

Ils montèrent dans la voiture et manœuvrèrent pour faire demi-tour, passant à côté de moi sans me voir. Drôle d'histoire, me dis-je. De là à s'imaginer que les morts pouvaient revenir à la vie dans le seul but de se venger... Les morts restent morts, point final, non ? Comme tous ces cadavres, un peu partout dans les rues. Cette grêle tranchante avait eu lieu pendant que je dormais ? J'avais eu de la chance d'être à l'abri dans la forêt. Qui sais ce que je serais devenue si j'avais dormi à la belle étoile. Si j'avais été en meilleure forme, je serais peut-être aller effrayer le soldat qui devait être roulée en position fœtale dans un coin de le maison... Cependant, en y réfléchissant, leur histoire avait un peu de sens. Les Pokémon de type Spectre existaient, après tout. Et si j'avais été possédée par ledit esprit vengeur, qui s'était servi de moi pour commettre un acte de vengeance, un avertissement ? Je frissonnai. J'espérais juste que maintenant, il allait me laisser tranquille.

Mais je devais dormir, maintenant. De nombreuses maisons avaient maintenant des fenêtres cassées, ce qui me permit de rentrer dans l'une d'elles. Il n'y avait aucun civil, juste des soldats, qui avaient décidé de s'installer dans l'hôtel de ville. Les civils avaient sans doute été évacués ailleurs en attendant que la ville soit nettoyée. À mon grand plaisir, je vis que la maison possédait une chaudière. Après avoir passé dix minutes à comprendre comment faire couler de l'eau chaude dans la baignoire, je pris un bain qui me purgea enfin de tout ce sang séché sous mes griffes et de cette odeur insupportable. J'en profitai aussi pour nettoyer mes vêtements. Si je n'arrivais pas à me débarrasser des tâches brunes, au moins l'odeur serait-elle partie. Le propriétaire ne m'en voudrait probablement pas si j'utilisai son savon... Je me sentis revivre. Finalement propre, un rapide coup d'œil dehors me fit comprendre que le soleil se lèverait bientôt. Ce village était probablement un village de fermiers, ce qui expliqua le nombre de fruits et légumes dans le garde-manger, au sous-sol, au milieu des bouteilles. Rassasiée et déshydratée, je me couchai en boule dans un coin, espérant que personne ne vienne me déranger pendant la journée.