Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 24/08/2015 à 18:04
» Dernière mise à jour le 27/08/2020 à 23:35

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
030. 3x04 - Bataille à bord de l'épave
Précédemment : Sofian veut devenir un champion d’arène et part en voyage dans Hoenn en compagnie de Flora, dont le rêve est de devenir une célèbre coordinatrice pokémon, et Timmy, un jeune garçon à la santé fragile qui doit rejoindre Vergazon. Ils croisent la route de Jessie, James et Miaouss, trois dangereux membres de la Team Rocket en mission secrète à Hoenn. Suite à une rencontre terrifiante contre la Team Aqua, Sofian se retrouve bloqué dans un sous-marin qui coule à pic, Flora voit le bateau de Monsieur Marco exploser, et Timmy se sent coupable pour la mort de Picko. La Team Rocket reçoit une montgolfière neuve et décide de tester leurs gadgets technologiques avant de reprendre leur mission. En route vers Poivressel, ils rencontrent Addie, une dresseuse venue d’une autre région pour réaliser une mission confiée par le Capitaine Poupe, à qui les trois adolescents doivent remettre un colis. À la suite d’une altercation contre la Team Rocket, les quatre amis se retrouvent seuls en mer sur une embarcation de sauvetage et naviguent jusqu’à l’épave d’un gigantesque paquebot qu’Addie recherchait.

Chenal 108

Pokémon #201e
Le silence de l’océan plongé dans les ténèbres de la nuit était assourdissant. Seuls les craquements de l’embarcation de sauvetage sous les faibles chocs des vagues de l’océan résonnaient dans cet infini de bleu marine, plongé dans la brume opaque de la nuit. Face à eux s’élevait à plus de cinq mètres de hauteur un énorme paquebot penché à quarante-cinq degrés à la diagonale, à moitié immergé dans l’eau. Couvert en partie par de la mousse, Sofian remarqua que l’épave portait le nom « Cactus » et se demanda, intrigué, comment un tel paquebot avait pu échouer au milieu de nulle part.
– Je ne m’attendais pas à le trouver aussi rapidement, surtout pas dans ces environs, avoua la jeune femme qui affichait un sourire de fierté. Le courant a sûrement dû faire dévier l’épave vers le nord.
– Addie, qu’est-ce que c’est que ce paquebot ? interrogea Flora, épatée.
– Je vous présente le Cactus, le paquebot échoué du Capitaine Poupe.
– Depuis quand a-t-il fait naufrage ? questionna Timmy, intéressé par le bloc de métal qui leur faisait face.
– Oh, je dirais une dizaine de mois, répondit Addie sans trop de conviction. Je ne connais pas tous les détails, le Capitaine Poupe ne m’a pas tout raconté car il avait peur que nos conversations soient écoutées et qu’on le retrouve avant lui.
– Je ne comprends pas, interrompit Sofian, perdu par toutes les nouvelles qu’il venait d’apprendre sur ce fameux Capitaine Poupe. Pourquoi le Capitaine Poupe aurait peur qu’on retrouve son bateau échoué ? Et comment a-t-il échoué ici ?
– C’est évident, Sofian, intervint Timmy, c’est pour la même raison que Monsieur Rochard nous a demandé de lui faire parvenir un colis plutôt que de le lui envoyer par courrier. Le Capitaine Poupe tente de protéger quelque chose qui lui appartient et qui serait dangereux s’il tombait dans les mains de personnes malfaisantes, n’est-ce pas ?
Addie se tourna vers lui et afficha une mine épatée.
– Eh bien ! Tu es très futé, Timmy, car c’est exactement ça !
– Pourquoi crois-tu qu’on lui a confié la tâche de nous guider dans Hoenn ? s’amusa Flora. Sans lui, on serait complètement perdu !
– Qu’est-ce que le Capitaine Poupe essaie de protéger ? répéta Sofian pour en revenir au sujet.
– C’est une longue histoire, soupira Addie, allons nous accoster pendant que je vous explique.
Elle brandit les rames de la barque de sauvetage et reprit la navigation vers l’épave qui les surplombait à présent de toute sa hauteur, si bien que l’océan n’était plus visible mais caché derrière.
– Le Capitaine Poupe a passé sa vie de scientifique à étudier les mers et océans de la région de Hoenn, raconta Addie sous l’oreille attentive des trois adolescents. Avec un ami spéléologue, leur but était de percer les mystères de la création de la région en étudiant les cavernes et les fonds sous-marins. Mais la tâche est extrêmement rude pour les plongeurs, car les fonds sous-marins, non contents d’être remplis de pokémons dangereux, sont difficilement accessibles avec la technologie que nous connaissons. C’est la raison pour laquelle le Capitaine Poupe a commandé à une entreprise très puissante de Mérouville… euh… comment elle s’appelle déjà ?
– L’Entreprise Devon ? proposa Timmy, étonné qu’elle ne connaisse pas le nom d’une telle société.
– Oui, c’est cela ! Désolé, ça fait tellement longtemps que j’ai quitté Hoenn que j’en ai oublié les bases. Bref, l’Entreprise Devon a donc construit un sous-marin révolutionnaire qui pouvait descendre dans les profondeurs les plus inexplorées des océans de la région. Et afin d’explorer les roches sous-marines et de détecter quelconque vie pokémon, ils ont conçu un scanner performant, le Devon Scan, qui aiderait le Capitaine Poupe dans ses recherches. Le Cactus était le paquebot qui aurait permis de livrer ses commandes à son propriétaire. Avec ces deux objets en sa possession, le Capitaine Poupe aurait été capable de visiter toutes les profondeurs sous-marines de la région et faire des avancées spectaculaires dans ses travaux sur la genèse de Hoenn. Oui, mais il y avait un problème, un problème nommé mafia.
– La Team Aqua ? devina Flora.
– Exactement ! répondit Addie en applaudissant, alors que la barque de sauvetage atteignait enfin le paquebot. La Team Aqua rodait dans les parages et voulait absolument mettre la main sur ces inventions pour des raisons que l’on ignore. Afin de protéger ses biens, le Capitaine Poupe a convenu avec l’Entreprise Devon de cacher le départ du paquebot en ne prévenant personne, pas même les autorités, et en changeant complètement d’embarcation. Pour brouiller les pistes, le cargo qui était censé transporter le sous-marin est devenu un paquebot de voyage dans lequel ils ont caché l’engin, et ce paquebot : le voilà !
Sofian tandis le cou. Ils étaient arrivés contre la paroi métallique de l’épave et le spectacle était extraordinaire : plongé dans l’eau à une telle inclinaison, la ligne d’horizon de l’océan ne se trouvait maintenant plus en accord avec la ligne de flottaison sur la coque du navire, mais elle longeait la barrière de sécurité du côté tribord ; le pont, la poupe et le bâtiment dans lequel devaient se trouver les chambres, les salons et toutes les salles intérieures, se trouvaient juste au-dessus de leur tête, ne s’élevant plus à la verticale vers le ciel ténébreux, mais se trouvant quasi à l’horizontal au-dessus de leurs têtes.
– Ça n’explique toujours pas pourquoi il a échoué, fit remarquer Sofian.
– Mais enfin Sofian, réfléchis ! dit Flora, énervée. La Team Aqua est derrière tout ça. Il nous est arrivé exactement la même chose en plus ! Vous vous souvenez quand on a aidé cet employé de l’Entreprise Devon dans le Bois Clémenti. Il transportait des données pour le Pokénav jusque Mérouville, en secret, mais la Team Aqua a réussi à le trouver et, sans notre aide, il serait mort à l’heure qu’il est. C’est ce qui s’est produit ici, n’est-ce pas ? La Team Aqua a tout de même réussi à comprendre le stratagème, a retrouvé le paquebot, l’a attaqué et voilà le résultat, pas vrai ?
Une nouvelle fois, Addie ne réussit pas à cacher son ébahissement.
– Eh bien, vous êtes très intelligent pour trois ados sans histoire ! s’amusa-t-elle.
– Mais non, ce n’est pas de l’intelligence, c’est de la logique, répliqua Flora modestement. C’est juste que Sofian est plus stupide qu’un individu de base…
Sofian foudroya son amie du regard et celle-ci lui fit un clin d’œil facétieux.
– Venez, partons à l’exploration ! lança Addie en se levant sur la barque.
Addie agrippa la barrière de sécurité, tira sur ses muscles pour l’escalader et disparut au-dessus de la barrière. Les trois adolescents l’imitèrent et atterrirent sur le pont du bateau penché vers l’océan qui se trouvait derrière eux. Sofian eut la tête qui tourna en reconnaissant un véritable décor penché à la diagonale.
– Tu… tu es sûr que tu veux l’explorer… maintenant ? En pleine nuit ? bégaya Flora qui s’était très vite refroidie en voyant le décor horrible qu’ils allaient devoir franchir.
– Tu ne crains rien, la rassura Addie, il est abandonné depuis des mois.

Pokémon #201x
Les profondeurs de l’océan étaient à l’image des cieux : obscures et mystérieuses. Mais la vue qu’ils en avaient depuis leur périscope était impressionnante. Ils avaient décidé de tester une nouvelle fonctionnalité de leur montgolfière et ils avaient été agréablement surpris de constater qu’ils avaient été équipés d’un minuscule sous-marin en forme de Magicarpe pour se fondre dans le décor. Certes, l’engin était beaucoup trop petits pour deux adultes et un chat, mais en se collant un peu (voire beaucoup), la Team Rocket avait réussi à entrer dans leur sous-marin portable et exploraient les premières couches sous la mer, au large de Myokara.
– Vous imaginez tout ce qu’on va pouvoir voler avec cet engin ? s’émerveilla Miaouss.
– Encore faudrait-il arriver à faire rentrer un pokémon dans c’t’engin, marmonna James, déçu.
– Mais c’est déjà ça ! rétorqua Jessie, de bonne humeur. On a simplement demandé une nouvelle montgolfière, et non seulement on nous en amène une avec toutes les nouvelles technologies de la Sylphe, mais en plus on nous offre un sous-marin ! Que demander de plus ?
– Une annulation de contrat ? proposa James.
Jessie et Miaouss firent volte-face, une grimace horrifiée au visage.
– C’est vrai quoi, avec tout ce qu’ils nous envoient, vous pensez que ça veut dire quoi ? se défendit James. Tous ces gadgets, tous ces engins,… Si on n’arrive pas à voler un seul pokémon, c’est vraiment qu’on l’a cherché ! Et, soyons honnêtes avec nous-même, on n’est pas qualifié pour voler des pokémons, on a à peine réussi à capturer trois pokémons en déployant tous nos efforts… Et en deux semaines, on était déjà recherché par toutes les autorités. Non, moi je vois cette aide comme une menace du Boss en plus : si on échoue, on n’aura droit à aucun pardon !
Jessie et Miaouss déglutirent en comprenant enfin le point de vue de leur acolyte.
– Mais… imagine qu’on réussisse ? insista Jessie, mal-à-l’aise.
– La belle affaire ! répondit James d’un ton blasé.
Le silence s’installa entre les trois acolytes, silence qui ne fut brisé que dix minutes plus tard lorsque Miaouss attira leur attention sur ce qu’il voyait dans son périscope.
– Vous voyez ce que je vois ?
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
– On dirait… une coque d’un bateau !
– Regardez, il y a une brèche là au bout !
– C’est une épave abandonnée ?
– Vous croyez qu’il y a des pokémons puissants là-dedans ?
– Réfléchis Miaouss ! C’est l’endroit idéal où irait se cacher un pokémon qui chercherait à se cacher des autres ! Allons l’explorer !
Le minuscule sous-marin en forme de Magicarpe entra dans la brèche de la coque du bateau et ils remontèrent ainsi jusqu’à la surface, dans un énorme hangar à moitié inondé. En sortant de leur Magicarpe flottant dans le lac formé par l’eau de l’océan dans le hangar, la Team Rocket tendit le cou et aperçut au-dessus d’eux un engin qu’ils n’auraient jamais imaginé trouvé à un tel endroit.
– Sainte…
– …mère…
– …de Mew !

Pokémon #201p
En règle générale, Flora appréciait particulièrement les longues traversées en bateau et les croisières exotiques. Plutôt tournée vers le milieu marin — le tout premier pokémon avec qui elle s’était liée d’amitié était d’ailleurs son Gobou —, elle ne s’était pas attendue à avoir le mal de mer un jour dans sa vie. Mais il fallait avouer que les conditions actuelles n’étaient pas favorables à une exploration paisible. Penché à quarante-cinq degré, le paquebot était un véritable enfer pour toutes les âmes sensibles aux sensations fortes. Flora se souvint d’une émission qu’elle avait vue à la télévision lorsqu’elle était jeune, dans laquelle un groupe de personnalités connues de la Ligue Pokémon devait évoluer sur un décor penché, et elle regretta amèrement le vœu qu’elle avait réalisé ce soir-là en priant pour qu’un jour, elle puisse y participer. En son humble opinion, cette nuit de vendredi, tout n’était pas permis : évoluer dans les couloirs d’un paquebot échoué en faisait partie !
Sofian ressentait exactement le même mal-être que son amie. Le très lent roulis auquel le bateau était en proie exerçait une pression insupportable dans son crâne, et son envie de vomir n’égalait en rien celui contre lequel Timmy luttait, s’arrêtant toutes les deux minutes pour calmer un hoquet peu ragoûtant. De temps à autre, des craquements de tôle et des bruits étranges retentissaient, comme si on tapait sur du métal à intervalles très irrégulières et espacées. Flora frissonna de peur. Addie, quant à elle, évoluait dans les couloirs penchés avec toute la grâce d’une danseuse étoile qui s’était appropriée sa scène de spectacle.
De plus, Addie semblait savoir exactement où ils devaient se rendre, mais la tâche n’était pas aisée. En effet, d’après ses dires, le hangar où avait été stocké le sous-marin se trouvait au dernier étage des sous-sols du paquebot. Pour y parvenir, ils devaient d’abord accéder aux escaliers centraux afin de descendre dans les étages. Il leur fallait donc avancer dans un couloir en pente ardue, et l’exercice était quasiment irréalisable sans l’aide précieuse de leurs pokémons.
Dans un premier temps, Poussifeu appliqua les enseignements du champion du Village Myokara en créant une petite boule de feu dans son bec afin d’illuminer les couloirs obscurs de l’épave. Ci-et-là, des portes ouvertes et plaquées contre les murs à cause de la gravité donnaient sur des chambres poussiéreuses, aux décors renversés, abandonnés et glauques. Tarsal usait de ses pouvoirs psychiques pour soutenir les quatre humains afin qu’ils ne glissent pas en arrière, tandis que les coups de pinces que donnait Ecrapince dans le sol en bois du couloir permirent de créer de léger creux qui facilitaient l’escalade de celui-ci en y posant ses pieds et en s’y agrippant avec les mains. Enfin, Gobou aidait son camarade à faire traverser aux humains les salles à moitié inondées par l’océan qui s’était infiltré dans l’épave. Ainsi, ils traversèrent de long en large un haut et sublime restaurant dont tous les meubles, chaises, tables, buffets,… avaient glissés au fond de l’eau, dans un coin de la salle. Ils atteignirent enfin un gigantesque hall où les attendaient deux ascenseurs et une cage d’escaliers en colimaçon faite de marbre blanc élégant.
– Je suppose qu’on prend l’escalier ? présuma Sofian.
– Très fin, Baudouin, félicita Flora d’un air sarcastique.
– Bonne chance pour prendre les escaliers, Flora, mais personnellement, je préfère prendre l’ascenseur, intervint Addie, à bout de souffle à cause des efforts pour grimper jusqu’au hall.
– Hein ? Comment ça ??
– Tout a été surélevé à quarante-cinq degré, ce qui signifie que le boyau de l’ascenseur qui descendait vers les sous-sols ne tombent plus directement vers le bas, mais tombe à moins quarante-cinq degrés, expliqua Addie sur un ton de professeur de physique. Autrement dit, c’est aussi pentu qu’un toboggan hardcore, mais c’est plus pratique qu’une cage d’escalier qui descend déjà à quarante-cinq degrés, donc une fois penchée à quarante-cinq degré, va se retrouver à zéro degré — elle montra le début de la cage d’escalier qui avançait vers l’horizon avant d’arriver devant un mur — mais, comme c’est un escalier qui tourne, la cage va donc tourner aussi et, les perspectives ayant changées, elle va retomber à nonante degrés, avant de tourner à nouveau et revenir à zéro degré, pour ensuite arriver à l’étage inférieur qui sera aussi en pente à quarante-cinq degrés.
Face aux mines perplexes des trois adolescents qui n’avaient rien compris à ses explications scientifiques, Addie griffonna un schéma compliqué au sol à l’aide d’un style bille, mais le dessin ne fut pas plus utile.
– Bref, on va prendre le boyau de l’ascenseur, conclut Addie, dépitée.
– Dans ta face, Flora ! nargua Sofian.
– Tais-toi, tu n’as même pas compris pourquoi on fait comme tu le pensais !
– Toi non plus, je te ferais remarquer !
– Tu m’as l’air de t’y connaître en physique, fit remarquer Timmy à Addie pour changer la conversation qui tournait au vinaigre.
– J’ai un peu étudié ce domaine, avoua Addie. Au fait, je devrais envoyer un sms au Capitaine Poupe pour le prévenir qu’on a trouvé son paquebot, avant qu’on ne descende trop loin pour que l’antenne du dessus du paquebot puisse le capter.
Elle sortit son Pokénav de sa poche et s’appliqua à la tâche.
– J’espère qu’il va le recevoir cette fois-ci. Il ne m’a pas répondu quand j’ai débarqué à Hoenn avant-hier… Je dois sûrement mal m’y prendre, je ne comprends rien à cette technologie !
Elle rangea son appareil et fit signe qu’on la suive vers les portes de l’ascenseur. De la force des pinces d’Ecrapince, les portes s’ouvrirent difficilement et les trois adolescents découvrirent un très long boyau, comme un toboggan qui tombait dans des profondeurs abyssales ténébreuses.
– C’est parti pour la partie fun de l’exploration ! lança Addie en se jetant dans le boyau de l’ascenseur, vide.
Elle poussa un cri de plaisir et disparut dans la pénombre.
– Bon, ben, quand faut y aller…
Sofian brandit ses pokémons dans ses bras et se jeta à son tour en découvrant un certain plaisir jouissif à glisser dans ce boyau nocturne. Arrivé au bas et rejoint par ses deux amis de voyage, ils reprirent enfin leur exploration, mais en descendant lentement le couloir cette fois-ci.
– Pourquoi le Capitaine Poupe t’a demandé de venir explorer l’épave alors que la Team Aqua lui a tout volé ? questionna Timmy qui trouvait l’histoire incomplète.
– Parce que justement, malgré l’attaque de la Team Aqua, il n’a rien perdu ! annonça Addie avec un grand sourire. L’équipage du paquebot s’est fait attaquer durant la nuit et, pris par surprise, ils ont eu du mal à se défendre. Malgré tout, la Team Aqua ne connaissait pas l’emplacement du sous-marin et du scanner, et explorer le paquebot aurait été trop long, surtout sous les attaques de l’équipage. Mais voyant que la Team Aqua se rapprochait dangereusement du hangar où était entreposé le sous-marin, le Nénupiot du Capitaine Poupe a réussi à convaincre le capitaine du Cactus de couler son navire pour empêcher que la Team Aqua n’arrive à son but. Les couloirs se remplissant et le paquebot se renversant dangereusement, tout le monde a fui le navire et la Team Aqua a disparu. L’équipage pensait que le navire allait couler complètement, c’est pourquoi ils ont rejoint Poivressel sur les barques de sauvetage. Tout le monde était sain et sauf. Tous… sauf le Nénupiot du Capitaine Poupe qui a malheureusement disparu dans les combats. Le Capitaine Poupe a préféré que l’affaire se tasse et que la Team Aqua oublie ces évènements avant de partir à la recherche de son épave, dont personne ne connaissait l’existence puisqu’ils l’avaient caché aux autorités. Quand il a vu que son exploration serait beaucoup trop compliquée pour un scientifique tel que lui, il a préféré abandonner son projet. Et il a bien fait car la Team Aqua s’est attaquée à son chantier naval et lui a volé son vieux sous-marin, peu de temps après. Le Capitaine Poupe a donc décidé de mettre de côté son envie de récupérer ses pièces importantes car il avait compris que la Team Aqua l’avait à l’œil et pouvait revenir n’importe quand. Il y a quelques semaines, quand je lui ai annoncé que sa vieille amie d’enfance allait revenir vivre à Hoenn à cause de son emploi, il m’a parlé de toute cette histoire et je me suis proposée pour venir explorer l’épave, ainsi la Team Aqua ne le voyait pas quitter Poivressel et ses affaires seraient tout de même récupérées !
– Ingénieux ! félicita Timmy.
– D’ailleurs, je pense que nous sommes arrivés…
Addie pointa du doigt le bout du couloir et Poussifeu envoya une boule de feu pour l’éclairer. Une double porte en métal bloquait l’accès à la salle au fond du couloir. Les trois adolescents soupirèrent de joie : la fin des efforts était proche.
Tout à coup, une puissante vague d’eau fusa depuis le fond du couloir et emporta tout sur son passage, faisant tomber à la renverse les quatre personnes et leurs quatre pokémons qui s’agrippèrent du mieux qu’ils purent pour ne pas glisser jusqu’au fond du couloir.

Pokémon #201l
– Qu’est-ce qu’il se passe, bordel ? s’écria Sofian en essayant tant bien que mal de rester assis sans glisser en avant.
– Je pensais que l’eau n’avait pas atteint cette partie de l’épave ! s’excita Flora, trempée jusqu’aux os.
– Tarsal !! hurla Timmy.
Tarsal était étalé au sol de tout son long, inconscient. À côtés de lui, Poussifeu, Gobou et Écrapince étaient dans le même état ; le choc inattendu de la puissante vague ayant eu raison d’eux. Leurs maîtres les firent disparaître dans leurs pokéballs avant qu’ils ne glissent vers la source de l’attaque.
– Regardez ! avertit Addie.
Elle montra le plafond duquel une masse obscure s’échappa avant de tomber devant eux, au loin.
– C’est un Lombre ! reconnut Addie alors que le pokémon sauvage s’était lentement approché d’eux.
La forme humanoïde du pokémon sauvage ne disait rien qui vaille, et sa feuille fixée sur son crâne attestait de son double type eau et plante. Recouvert d’un voile visqueux sur sa peau, le Lombre leur adressa un regard agresseur, comme s’il les défiait d’approcher de la porte du fond.
– Si tu crois que tu me fais peur, tu te fourres le doigt dans la feuille ! lança Addie en essayant de se relever. Chamallot, flammèche !
Elle fit apparaître son petit chameau orange qui lança ses boules de feu. Mais le Lombre fut très rapide et évita l’attaque en sautant s’accrocher au plafond et les boules de feu explosèrent contre la double porte en métal au bout du couloir.
– Attention ! s’écria Sofian en envoyant la pokéball de sa Nirondelle dans les airs.
Nirondelle fendit l’air et frappa le Lombre avant qu’il ne pût envoyer sa contre-attaque contre le Chamallot d’Addie.
– Merci !
– Pas le temps pour des politesses ! s’écria Flora en évitant une attaque pistolet à eau du pokémon.
Ce fut Timmy qui se prit le jet d’eau en plein visage.
– Timmy !! Alors ça, tu vas le regretter !
Le Charmillon de Flora apparut à son tour, très vite imité par l’Arcko de Timmy, et tous deux se lancèrent sur le Lombre qui leur écrasa ses pattes-arrières au visage en évitant leurs attaques respectives. Lorsqu’il retomba au sol, son regard se posa sur le fond du couloir où Nirondelle attendait les ordres de son maître. Le Lombre poussa un cri de rage, courut vers elle, la prit de ses deux bras et la lança vers Sofian qui reçut son pokémon en pleine poitrine.
– On dirait qu’il essaie de protéger la salle au bout du couloir ! fit remarquer Timmy.
– Attendez un peu ! s’exclama Addie, une idée en tête. Ce Lombre… ce ne serait pas le Nénupiot du Capitaine Poupe ??
Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir à sa théorie car son Chamallot était à présent attaqué par un pistolet à eau puissant. Venant par derrière, Arcko écrasa sa queue contre le Lombre qui tomba au sol. Sous les ordres de Flora, Charmillon déversa sur lui une poudre jaune qui paralysa le pokémon sur place.
Les quatre êtres humains se laissèrent alors glisser dans le couloir en pente pour rejoindre le Lombre qui luttait pour reprendre le contrôle de ses membres.
– Lombre, je suis une amie du Capitaine Poupe ! annonça Addie de sa voix la plus tendre.
Le Lombre poussa un cri de rage et tout le monde recula, sauf Timmy. Le jeune garçon sortit de son sac à dos le petit paquet qu’ils devaient remettre au Capitaine Poupe et le montra au pokémon.
– Regarde, lui dit-il en s’approchant lentement. Ceci est un colis que nous devons remettre à ton maître. Il nous a demandé de passer ici chercher le sous-marin et le scanner que tu défends depuis presque un an.
Le Lombre poussa un nouveau cri, peu convaincu.
– Je t’assure que nous sommes des amis de ton maître, répéta Addie.
Le Lombre rugit une nouvelle fois en entendant parler de son maître.
– On dirait que… on dirait des cris de peine, remarqua Flora. Comme si… c’était trop dur pour lui d’entendre parler de son maître.
– Mais bien sûr ! s’exclama Sofian en se tapant le front. Lombre, écoute-moi.
Le Lombre se tourna vers lui, méfiant.
– Le Capitaine Poupe ne t’a pas abandonné, assura le dresseur. Il voulait venir te rechercher mais c’était trop dangereux pour lui. C’est pourquoi on s’est proposé pour venir à sa place. Nous sommes là d’abord pour toi, et nous sommes très heureux de savoir que tu as protégé ses affaires pour lui. Tu lui manques énormément.
Le Lombre plongea ses yeux dans le regard de Sofian qui affichait son plus beau sourire amical. Le Lombre lui rendit son sourire, mais il plissa les yeux d’un air facétieux.
– ATTENTION ! hurla Timmy qui avait compris son manège.
Ayant repris l’usage de ses membres, le Lombre souleva une patte, sortit ses griffes, mais Timmy se jeta entre lui et Sofian et reçut le coup. Il s’écroula au sol et roula vers le fond du couloir, avant de disparaître dans une salle adjacente à la double porte du hangar.
– Timmy ! s’écria Sofian.
Le Lombre lança à nouveau un « pistolet à eau » qui passa au-dessus de la tête de Sofian avant de s’écraser contre un mur. Le choc contre la paroi du couloir ébranla le navire qui se mit en mouvement quelques instants, provoquant un accroissement de la pente. Apeuré par ce mouvement, le Lombre courut vers le bout du couloir et disparut dans la même salle que Timmy. Mais le navire fut à nouveau pris de secousse et la pente ne cessa de s’accroître petit à petit.
– Je m’occupe de Timmy ! s’exclama Flora d’une voix pressée. Allez chercher le sous-marin et démarrez-le, il faut qu’on quitte cette épave avant qu’elle ne coule !
Flora se laissa glisser vers le bout du couloir et disparut à la recherche de Timmy.

Pokémon #201o
Sous les coups de pieds répétés de Sofian, la double porte en métal s’ouvrit à la volée et Addie rattrapa l’adolescent au dernier moment. De l’autre côté de la porte, qui pendait à présent vers le bas, l’énorme hangar avait été inondé par l’eau de l’océan. Un gros Magicarpe flottait difficilement au bout de la salle, comme s’il lui était impossible de lutter contre les secousses qui ébranlaient l’épave, alors qu’au-dessus du lac, un gigantesque sous-marin en métal était accroché au plafond par des câbles épais.
– Le sous-marin du Capitaine Poupe ! s’exclama Addie. Le Devon Scan doit être à l’intérieur !
– Mais comment on va faire pour y accéder ? s’inquiéta Sofian.
Une nouvelle secousse agita le paquebot qui commençait à pencher dangereusement vers le bas à présent. L’eau avait dû reprendre son infiltration par les brèches car la hauteur du lac ne cessait de s’accroître tandis que le sol s’approchait dangereusement de l’angle droit avec le centre de gravité. Perdant l’équilibre, Sofian et Addie ne purent plus rester debout dans un tel angle et ils tombèrent tous deux à l’eau dans des cris de peur.
Lorsque Sofian remonta à la surface, il constata avec soulagement que le niveau du lac dans le hangar avait atteint le sous-marin suspendu par des câbles. Ils purent ainsi avoir accès à l’entrée étroite du submersible et Addie s’y glissa en vitesse. Elle se tourna vers Sofian pour l’aider à grimper dans le boyau à son tour, mais l’adolescent refusa d’avancer.
– Qu’est-ce que tu attends ? s’exclama Addie. Il faut qu’on prenne le contrôle du sous-marin et qu’on retrouve Flora et Timmy avant que l’épave ne coule définitivement !
– Je… Je ne peux pas monter dans ce sous-marin, je suis désolé… bredouilla Sofian, pétrifié dans l’eau glaciale.
– Qu’est-ce que tu racontes ??
Mais Sofian n’écouta pas les appels pressés d’Addie. Plongé dans ses souvenirs douloureux, il se souvenait de la dernière fois qu’il était descendu dans l’enceinte d’un sous-marin. Cette nuit-là, le sous-marin se remplissait de l’eau de l’océan qui passait à travers une brèche ouverte par la Team Aqua, et il avait bien failli y rester.
– Sofian, je te jure qui si tu ne te bouges pas tout de suite, je viens te chercher par la peau des fesses et je t’y jette dedans moi-même ! menaça Addie qui avait perdu patience.
Sofian déglutit, ferma les yeux, supplia les cieux pour qu’il ne revive pas les mêmes horreurs que dans le passé, et obligea son corps paralysé par la peur à entrer dans le submersible. Refermant la trappe derrière eux, ils descendirent l’échelle dans le boyau étroit et se retrouvèrent plongés dans une lumière jaune inquiétante.
– Comment ça se fait que les lumières sont allumées ? chuchota Sofian qui fut parcouru par un frisson d’angoisse.
Addie leva une main pour lui faire signe de se taire, et elle tendit l’oreille. Une conversation au loin leur indiqua qu’ils n’étaient pas seuls à bord du sous-marin. Addie et Sofian échangèrent un regard anxieux et avancèrent avec prudence vers la salle de contrôle.
Lorsqu’ils atteignirent le bout du sous-marin remplit de machines bruyantes et compliquées à comprendre, Sofian aperçut trois ombres pianoter sur les boutons d’un panneau de contrôle.
– Je peux savoir qui vous êtes ? défia instantanément Addie en portant sa main dans sa poche prête à dégainer son pokémon.
Les trois ombres se retournèrent mais elles étaient impossibles à distinguer car elle étaient cachées dans la pénombre. Des flashes de son naufrage revinrent dans l’esprit de Sofian qui se revoyait prisonnier dans le sous-marin de la Team Aqua face à trois d’entre eux, et le garçon vacilla — probablement plus à cause de son mal de mer que des souvenirs de cette nuit horrible.
– C’est un jeu du destin, ce n’est pas possible autrement ! s’énerva la voix d’un homme que Sofian avait déjà entendue.
– Il va falloir qu’on m’explique comment ils font pour se retrouver tout le temps au même endroit que nous sans même qu’on s’en prenne à eux, soupira une femme.
– En plus, ça fera deux fois dans la même journée cette fois-ci ! ajouta une voix stridente provenant de la minuscule ombre.
– Team Rocket ! reconnut Sofian alors que les trois acolytes avançaient vers la lumière.
– Ce sont les voleurs de ce midi ? demanda Addie, perdue.
– Vous allez devoir répondre de vos actes de tout à l’heure !
Sofian ne perdit pas de temps à répondre à Addie et il se jeta de toutes ses forces sur les trois malfrats pour les plaquer au sol afin de se venger du vol qu’ils avaient commis sur le paquebot, un peu plus tôt dans la journée. Jessie, James et Miaouss percutèrent la paroi du sous-marin qui se mit à se balancer sur ses chaînes, et tous tombèrent au sol sous les secousses.
– Sofian, fais attention ! prévint Addie. On ne peut pas se battre contre eux ici, c’est trop dangereux pour le sous-marin !
Mais la Team Rocket n’entendait pas de cette oreille. Sofian eut tout juste le temps de se relever qu’il dut éviter une attaque du Cacnéa de James qui était déjà sorti de sa pokéball. Addie poussa un cri en évitant de justesse un coup de queue du Seviper de Jessie qui se fracassa contre la paroi du submersible et un énorme craquement retentit.

Un puissant jet d'eau fusa dans la salle depuis le trou béant dans la coque du sous-marin… tous les objets furent emportés par le courant… une alarme retentit dans le sous-marin… une lumière rouge remplaça la lumière diffusée par les lampes… le sous-marin s'ébranla dangereusement en se remplissant d’eau de mer… le sous-marin coulait à pique…

Sofian poussa un cri d’horreur qui explosa à des centaines de mètres à la ronde.

Pokémon #201r
– Sofian, arrête, c’est moi !! SOFIAN !!
Sofian rouvrit les yeux. Addie était agenouillée à ses côtés et le secouait dans tous les sens afin de lui faire reprendre conscience. Épuisé par son long cri de terreur, Sofian faillit s’étouffer sous la toux qui lui brulait la gorge.
– Je… je croyais… qu’on était en train… de couler… balbutia-t-il en dégoulinant de sueur.
Addie lui jeta un regard inquiet, comme s’il était atteint d’une maladie contagieuse et dangereuse.
– Le sous-marin s’est simplement décroché de ses chaînes et est tombé dans l’eau, rassura-t-elle en l’aidant à se relever. Je ne sais pas ce que tu as vécu dans le passé, mais ça a dû te laisser un énorme traumatisme !
Sofian ricana faussement afin de ne pas la tracasser davantage et préféra effacer les souvenirs qu’il avait gardés de sa confrontation avec la Team Aqua dans leur sous-marin.
– J’espère que ça n’a rien endommagé ! s’horrifia Addie.
La jeune femme courut s’installer devant les machines de contrôle et pianota à son tour aux commandes. Sofian, quant à lui, remarqua que la Team Rocket avait disparu.
– Ils ont profité de ta… petite crise de panique, pour s’enfuir, marmonna Addie qui n’avait pas le temps de détailler davantage les évènements.
Elle entra un code sur un écran et une armoire derrière elle se déverrouilla. À l’intérieure de celle-ci se trouvait un appareil électronique complexe que Sofian n’arriva même pas à identifier.
– Ouf, le Devon Scan n’a rien ! soupira Addie en rangeant l’appareil dans son sac à dos. Maintenant, il ne reste plus qu’à démarrer les moteurs… En espérant que ça fonctionne, parce que sinon, on va couler avec le sous-marin !
Addie tira sur plusieurs manettes, tourna quelques commandes, enfonça certains boutons et se plongea dans l’admiration d’un écran de contrôle.
– Et Timmy ? Et Flora ? s’inquiéta Sofian. Il faut les retrouver avant qu’on ne démarre !
Il courut vers l’échelle qui donnait accès à l’extérieur du sous-marin et constata avec effroi que le hangar avait complètement été retourné, comme si le bateau était à présent sur le flanc, et que le niveau de l’eau était en train d’atteindre le couloir qui se trouvait à présent au plafond, la double porte en métal pendant vers le bas.
– SOFIAN !
Le garçon fit volte-face : au loin, Flora et Timmy tentaient tant bien que mal de nager vers le sous-marin. Mais les secousses de l’épave qui s’enfonçait dans l’océan leur rendaient la tâche impossible.
– Vite, venez ! On va démarrer le sous-marin et quitter cette épave ! Où est le Lombre du Capitaine Poupe ? s’écria Sofian en leur faisant de grands signes pour les presser.
– On a… essayé de… lui prouver… qu’on était amis, répondit difficilement Flora qui avait du mal à nager en parlant.
– Il n’a pas… voulu nous… faire confiance ! termina Timmy en luttant contre les vagues.
Derrière ses deux amis, Sofian reconnut les silhouettes de la Team Rocket accrochée au gros Magicarpe qui flottait toujours sur l’eau.
– Derrière vous, attention !
Mais Flora et Timmy ne furent pas assez rapides. Le Papinox de Jessie apparut dans les airs et fonça vers eux en battant de ses deux énormes ailes peu ravissantes. C’est alors qu’une puissante vague s’éleva entre eux et le papillon, et emporta les malfrats sur son passage. La Team Rocket, Papinox et le gros Magicarpe disparurent dans les écumes, tandis qu’un Lombre émergeait de l’eau.
– Lombre ! s’exclama Flora.
Mais Timmy l’empêcha de l’approcher de lui, toujours sur ses gardes. Le Lombre esquissa un sourire, les prit par la taille, et nagea à toute vitesse vers le sous-marin. Sofian les aida à grimper dans le boyau et referma la trappe derrière-lui alors que le niveau de l’eau venait d’atteindre un état critique : le sous-marin frôlait à présent le plafond de la salle.
– Addie, il faut démarrer tout de suite, sinon on va s’écraser contre le plafond ! pressa Sofian en la rejoignant dans la salle de contrôle.
Addie se tourna vers lui, dépitée, et avoua :
– Je suis désolée, mais le temps a ravagé la batterie du sous-marin.
– Qu’est-ce que ça signifie ? demanda Flora, tendue.
– Ça signifie qu’il ne démarrera pas, annonça Addie.
– On va couler, comprit Timmy, horrifié.

Pokémon #201e
– Non, non, non !! C’est impossible ! Non !
– On va couler…
– Il faut trouver une solution !
– Réessaie !
– J’ai tout essayé, j’ai même relancé le moteur plusieurs fois, rien ne fonctionne !
– On va couler…
– Je refuse de mourir maintenant, pas après tout ce qu’on a vécu !
– Relance le moteur encore une fois !
– Ça ne sert à rien ! Il n’y a plus de batterie, tu ne comprends pas ?? Plus d’électricité, plus rien ! Nada !
– LES GARS !!
Tout le monde se retourna vers Sofian.
– On va couler, et on ne peut rien y faire.
Un silence mortuaire s’empara du cercueil de métal dans lequel ils étaient prisonniers.
– On dit toujours qu’on ne vit des horreurs qu’une fois dans sa vie, dit Sofian d’une voix calme, mais c’est complètement faux. Des tas de gens sont victimes d’accidents, perdent leurs emplois, tombent malades, meurent,… Le monde est remplit d’horreur et on ne peut pas y échapper. Il y a trois semaines, on a eu la chance de vivre un miracle : on a été sauvé par je ne sais quelle force de la nature. Mais quand le destin a été écrit, on ne peut pas changer la donne. Vous ne comprenez pas ? Toutes ces similitudes avec l’attaque de la Team Aqua, le sous-marin qui coule,… On était censé tous mourir ce jour-là, et on y a échappé de peu. Ce n’était que partie remise finalement. Ce jour-là, on devait couler. Et aujourd’hui, on va couler et on ne peut rien y faire.
Une larme perla sur la joue de Flora tandis que Timmy s’était enfermé dans un silence de plomb. Addie poursuivait ses tentatives pour rallumer le moteur malgré le monologue de Sofian. C’est alors qu’une patte se posa sur l’épaule d’Addie et elle s’arrêta. Le Lombre du Capitaine Poupe esquissa un nouveau sourire, un sourire qu’ils ne connaissaient pas encore, un sourire confiant.
– Qu’est-ce que… ?
Le Lombre lui indiqua d’une patte le levier de démarrage du submersible, tandis que de l’autre, il se mimait sortir de l’engin afin de lui donner un coup de pouce.
– Tu veux essayer de redémarrer le sous-marin comme si c’était une voiture en panne ? devina Flora en se séchant les larmes.
– Ce serait possible ?! s’exclama Sofian, remplit à nouveau d’espoir.
– Théoriquement… oui, ça pourrait l’être… réfléchit Addie.
– Alors, il n’y a pas une seconde à perdre ! pressa Sofian.
Addie se prépara devant le levier de démarrage tandis que les trois adolescents coururent accompagner le Lombre du Capitaine Poupe à l’échelle qui menait à l’extérieur. Le Lombre ouvrit la trappe et sortit dans le hangar bientôt complètement inondé…
– Attends !
Timmy le retint en arrière.
– Timmy, qu’est-ce que tu fabriques ? s’énerva Sofian.
– L’eau monte tellement vite que bientôt, on ne pourra pas garder la trappe ouverte ! pressa Flora.
– Justement ! Si Lombre est à l’extérieur et que le sous-marin démarre, ça veut dire qu’on va pouvoir quitter l’épave, mais sans Lombre.
Flora et Sofian échangèrent un regard triste.
– Timmy… C’est un pokémon aquatique…
– J’ai déjà abandonné un pokémon aquatique en pensant qu’il s’en sortirait bien, et il est mort sous mes yeux ! cria subitement Timmy.
Flora prit le jeune garçon dans ses bras alors que l’eau était tellement haute qu’elle commençait à couler petit à petit dans le boyau de l’échelle.
– Timmy…

Le Lombre posa sa patte sur son épaule et dessina un sourire réconfortant au jeune garçon. Picko ouvrit un œil et leur regard se croisèrent. Lombre se voulait rassurant, et Timmy comprit dans son regard qu’il allait mettre son plan à exécution, quoi qu’il arrive. Picko cligna des yeux. Il fallait simplement que Timmy accepte son sacrifice. Une larme coula sur la joue de Picko qui ferma définitivement les yeux.

On ferma la trappe derrière Lombre, on tira Timmy jusqu’à la salle des commandes, on attendit le choc de la puissante vague du pokémon aquatique contre le sous-marin, on entendit le moteur redémarrer, on sentit le sous-marin quitter le hangar, quitter l’épave, quitter le paquebot qui avait définitivement coulé au fond de l’océan. On explosa de joie, on dansa de joie, on fêta la joie. Enfin sains et saufs. Enfin guéris.
– Ne t’en fais pas pour Lombre, Timmy, c’est un pokémon aquatique et ça fait bien longtemps qu’il a fait son deuil d’un jour retrouver le Capitaine Poupe, réconforta Flora.
– Oui, de toute façon, il se peut aussi qu’il décide d’explorer les océans et de retourner à Poivressel, répondit Timmy en souriant légèrement, enfin positif.
– Tout est bien qui finit bien finalement ! soupira Sofian.
– À part votre Team Rocket qui a réussi à nous échapper, fit remarquer Addie, déçue.
– Oh ne t’en fais pas, ils finiront bien par nous retrouver, comme d’habitude ! s’amusa Sofian.
Tous quatre éclatèrent de rire.
– Et maintenant ? questionna Timmy.
– Maintenant, allons rendre au Capitaine Poupe ce qui appartient au Capitaine Poupe ! annonça Addie. Cap sur Poivressel, les amis !

Pokémon #201r
À suivre dans : « Luttes au port de Poivressel »