Beautiful Killer de Star-Killer

"J'étais dedans et dehors, fasciné et écœuré tout à la fois par l'inépuisable diversité de la vie."
(Nick Carraway, Gatsby le magnifique, 2013)

[Fergie - A Little Party Never Killed Nobody (Great Gatsby Theme)]

Céladopole était une belle ville. Plus grande et plus animée que la sombre et jaunâtre Safrania, de l'autre côté de la route 7. Les rues pavées d'un gris foncé de Safrania laissaient place à de belles rues au sol constitué d'une matière faisant penser à du marbre. Il y avait également beaucoup d'immeubles très hauts : le quartier d'affaires de la ville. De nombreux bâtiments aux enseignes colorées - et lumineuses la nuit - se trouvaient dans les rues. Le bâtiment le plus connu de Céladopole était sans aucun doute son centre commercial toujours plein de monde. Plus récemment, une institution financière y avait été placée, la Banque Régionale Kantonnaise. Cette banque était celle qui comptait le plus d'argent à travers la région et pouvait se vanter d'accueillir les plus grande fortunes de Kanto.


At least I miss trips around the world
(Au fond, les voyages autour du monde me manquent)
Don't mean a thing, if I ain't your girl
(Ils ne veulent rien dire quand je suis toute seule)

Au volant de la vieille voiture qu'il avait gentiment empruntée à un ivrogne la veille, Armand conduisait plutôt distraitement, prenant le temps d'observer le paysage urbain qui s'offrait à lui.

- Y'a pas à dire, la ville, y'a que ça de vrai ! sourit le jeune homme, trop content d'avoir quitté la route.
- ...en attendant cette voiture est nulle... geignit Colin qui commençait à avoir mal au dos.

Armand leva les yeux au ciel.

- C'que tu peux être chiant parfois...
- Je regrette tellement ton ancienne voiture... souffla le blond en reconcentrant son regard sur l'extérieur.
- Ah ouais ? Et j'avais quoi comme voiture ? demanda le brun, curieux de savoir.
- Une Audi A5. Noire, et parfaitement propre, contrairement à ce tacot...
- Je me disais bien que j'avais une voiture de qualité ! admit Armand.


A little party never killed nobody
(Une petite fête n'a jamais tué personne)
So we gon' dance until we drop, drop
(Alors on va danser jusqu'à ce qu'on tombe)

Kieran, assis sur le siège passager avant, se réveilla le dernier. Il jeta un rapide coup d'œil à l'arrière et soupira. Armand, lui, était complètement dans son trip, avec la musique entraînante qui passait à la radio.

- Armand, pourquoi on a pas viré l'ivrogne ? Il pue...
- A little party never killed nobody... T'as dit quoi ?
- Je demandais... Pourquoi on a pas viré l'ivrogne ?

Le tueur haussa les épaules et se concentra davantage sur la route, ayant manqué de renverser un passant et son Tarpaud.

- Je sais pas, demande à Colin de le jeter par-dessus bord si ça te chagrine !


A little party never killed nobody
(Une petite fête n'a jamais tué personne)
Right here, right now's all we got
(Ici et maintenant, c'est tout ce qu'on a)

L'avocat soupira et se contenta de regarder par la fenêtre.

- Pourquoi on parcourt la ville en voiture, au fait ? demanda Jessie.
- On va chercher le meilleur hôtel et après on va manger. Dormir dans une voiture à nouveau, non merci...

Jessie acquiesça mollement.

- Il s'est passé quoi exactement hier ? Je ne me souviens que de peu de choses...
- Eh, c'est moi l'amnésique ici, me pique pas mon rôle ! plaisanta Armand.

Kieran s'étonna de voir à quel point il prenait ce problème avec légèreté. Peut-être que ce n'était qu'une façade. Ce fait ne faisait que renforcer l'intérêt que l'avocat portait à Armand.

- Pour en revenir à ça, poursuivit le brun, je vous raconte tout à l'hôtel quand on arrive, ça marche ?
- Hm hm.

Le trajet en voiture ne dura pas beaucoup plus longtemps, à peine dix minutes. L'hôtel de luxe de Céladopole était un bâtiment haut d'une dizaine d'étages. Peint dans une couleur bleue très pâle, il se fondait à merveille dans le décor. L'enseigne était, comme sur la plupart des bâtiments de la ville, colorée et attrayante. Colin et sa sœur étaient bouche bée devant le bâtiment.

- Mais mais mais... On a pas les moyens de dormir dans un palace pareil !! s'exclama le blond.
- Et on va écouler tout notre argent ! renchérit sa sœur.

Armand sourit.

- Je me suis souvenu, dans un éclair de génie, que les cartes de Dresseur servent aussi à retirer de l'argent. Et comme j'ai la mienne, on passera à la banque juste après. Elle est à quelques rues d'ici.
- C'est vrai qu'avec ton job tu dois être plein aux as... souffla Jessie.

Le brun ne répondit pas à sa remarque et entra dans l'hôtel, suivit de ses compagnons. L'intérieur était au moins aussi luxueux que la demeure de Béatrice Redshire. Des tapis aux motifs orientaux ornaient le sol. Des canapés placés autour de tables basses permettaient de passer un moment tranquille à l'abri du soleil et au frais. Le comptoir de la réception était un meuble en acajou qui devait valoir à lui seul une petite fortune. Des lustres démesurément grands pendaient au plafond, leurs cristaux tintant de temps à autre quand un courant d'air passait dans la pièce. Colin était subjugué, de même que sa sœur. Kieran, lui, semblait habitué à séjourner dans des hôtels de ce type, aussi était-il beaucoup plus calme.

Armand se dirigea vers le comptoir pour réserver leurs quatre chambres. Il remercia d'un sourire la réceptionniste qui lui tendit quatre clés semblant faites en argent tant elles étaient brillantes. Ils arpentèrent les couloirs somptueux de l'hôtel, admirant les tapisseries représentant des Pokémon légendaires de Kanto qui ornaient les murs. Arrivés à leurs chambres, toutes placées dans le même couloir du troisième étage, ils déposèrent leurs affaires et se réunirent dans la chambre d'Armand, prêts à savoir ce qui s'était passé chez Béatrice.

- Bon, accrochez-vous, parce que c'est un peu gore sur la fin.
- Hmmm... souffla Colin, pas étonné.

Alors il leur raconta tout. Enfin, presque tout : il avait délibérément omis le passage où il avait découvert l'activité illicite de Béatrice, à savoir le trafic de Pokémon, pour ne pas choquer Colin qui aurait sans doute tenu à y retourner pour sauver les Pokémon. Ils ne dirent rien durant le récit du tueur, mais leurs expressions faciales trahissaient leur surprise ou bien leur dégoût.

- Tu as... tu as tué deux hommes, de sang-froid, comme ça ? demanda Jessie, plutôt effrayée.
- Oui, enfin... En l'occurence, c'est Séviper qui les a tués. Je n'avais aucune arme, alors c'était mon seul moyen.
- Quand même, un couteau dans la gorge de Béatrice... souffla Colin.

Armand sourit.

- Eh, n'oublie pas qu'elle t'a fait du mal ! C'était en partie pour venger l'affront qu'elle t'a fait.
- C'était quoi, l'autre partie ? s'étonna Kieran.
- Oh, ça... j'avais envie de la tuer. Depuis quand la première cinglée venue se prétend mon amie ? Je savais que je la connaissais pas... soupira le brun.

Jessie s'étonna.

- Comment pouvais-tu le savoir si tu es amnésique ? Je ne te comprends pas trop.
- Euh... Une intuition. Et elle me trompe rarement.

En effet, lorsqu'il avait rencontré Kieran à Safrania, deux jours auparavant, il avait perçu une impression de familiarité, certes infime, mais elle était bel et bien là. Or en ayant rencontré Béatrice, rien. De cette façon, il pouvait être en mesure d'affirmer s'il connaissait ou non quelqu'un. C'était un bon début pour un amnésique. Au moins il ne s'acoquinerait pas avec n'importe quel escroc...


- x -


Après cette escale à l'hôtel, ils se rendirent à la Banque Régionale Kantonnaise, qui se trouvait effectivement non loin de l'hôtel. Cette banque était un immense bâtiment peint en blanc. Au sommet trônait une sorte de coupole circulaire en verre et l'entrée était maintenue par de grandes colonnes de style ancien.

- Ben dis donc, le bâtiment est à la hauteur de ses clients on dirait... souffla Colin, impressionné.
- On doit avoir une vue sur le ciel de l'intérieur, ajouta Jessie.

Armand sourit.

- Beaucoup de personnes Kantonnaises célèbres retirent de l'argent ici. Les sénateurs*, par exemple...

*Un sénateur est un membre influent du gouvernement Kantonnais, qui est dirigé par trois d'entre eux.

Kieran haussa les épaules et entra dans le bâtiment, suivi par ses acolytes. L'intérieur était tout aussi impressionnant que l'extérieur. Le sol en marbre était tellement propre que l'on pouvait se voir dedans. La décoration était cependant plus moderne qu'à l'hôtel, donc aucun lustre gigantesque à l'horizon.

Armand s'avança jusqu'au guichet, où plusieurs employés s'affairaient sur des ordinateurs portables de marque.

- Ahem... Bonjour.

L'un des employés, un homme gras aux cheveux grisonnants et à la moustache impressionnante, daigna lever les yeux vers le jeune homme.

- Que puis-je pour vous, jeune homme ?
- Je viens récupérer mille Pokédollars.

Le gros homme mit ses lunettes et se plaça en face de son ordinateur.

- C'est à quel nom ? demanda-t-il.
- Armand Van Doren.
- L'une des grandes fortunes d'Unys, hm...

L'employé s'attela à sa tâche et partit chercher la somme demandée.

"C'est quoi cette banque au fonctionnement arriéré ? Et puis quand même, grande fortune... J'ai tant d'argent que ça ?"

L'homme revint quelques minutes après, une liasse de billets dans la main.

- Présentez-moi votre carte et ce sera bon...

Armand s'exécuta et récupéra la somme d'argent. Il rejoignit ses compagnons et ils repartirent à l'extérieur.


- x -


- Tu connais un bon resto dans le coin ? demanda Armand à Colin alors qu'ils marchaient dans les rues animées de Céladopole.
- Je ne viens pas souvent ici, à vrai dire, comme on a pas de voiture.
- Hmm... Bah écoute, on prendra le premier venu, j'ai trop faim pour parcourir des kilomètres.

Kieran et Jessie marchaient plus lentement et discutaient.

- D'ailleurs, si je me souviens bien, tu avais un truc à faire ici, non ? questionna Jessie.
- Oui, mais ça peut attendre. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié.

La brune hocha la tête.

"Je me demande bien ce qu'il a besoin de faire ici, il ne nous a rien dit..."

- Oh un resto ! Sauvé !
- Armand, attends-nous... et puis il a pas l'air ouvert, y'a personne ! soupira Colin.
- C'est bon, on peut au moins essayer ! protesta le brun en poussant la porte du petit restaurant.

L'intérieur du restaurant était très classique. Des tables plus ou moins grandes entourées de chaises, des lustres bien moins impressionnants que ceux de l'hôtel, un comptoir derrière lequel personne ne se trouvait et une porte menant aux cuisines.

- Bizarre qu'il n'y ait personne, on devrait aller voir dans un autre, proposa Kieran.
- J'suis pas d'humeur... souffla Armand en allant près du comptoir. Y'a quelqu'un ici ?
- Une minute, une minute, j'arrive ! cria une voix forte de femme.

Armand se retourna vers ses amis avec un sourire satisfait.

- Vous voyez, il faut pas me sous-estimer ! Je savais bien qu'on allait manger.

Les trois autres ne répondirent rien. La femme qui avait parlé sortit des cuisines. Elle était petite et de forte corpulence. Ses cheveux grisonnants étaient retenus en un chignon lâche, quelques mèches encadrant son visage bronzé. Elle n'avait pas l'air d'aller vraiment bien.

- Oh, vous devez être mes nouveaux employés ! Je suis si contente !
- Euh, Madame, nous... commença Jessie.
- Mais non voyons, pas de chichis entre nous, appelez-moi Mylène. Après tout nous allons travailler ensemble à partir de maintenant !

Pendant que la femme s'enthousiasmait de pouvoir démarrer son nouveau travail - elle venait d'acquérir le restaurant -, les quatre amis se regardèrent.

- Elle a dû nous confondre avec ses employés qui doivent arriver... geignit Colin.
- Ben en même temps, désolé d'être méchant comme ça, mais elle a pas l'air très futée, ajouta Armand.
- On n'a qu'à s'éclipser maintenant et courir très loin ! suggéra Jessie.

Ils acquiescèrent et retournèrent vers la porte, mais Mylène revint au même moment avec leurs tenues de travail.

- Hop hop hop, où croyez-vous aller ? Il est midi, les clients vont affluer et je ne peux décemment pas gérer ça toute seule ! Enfilez-moi ça et au travail !

Elle tendit des tenues de cuisinier à Colin et Kieran, et des tenues de serveurs à Jessie et Armand.

- On pourrait pas manger, plutôt ? C'est pour ça qu'on est là... souffla Armand.
- Vous mangerez à la fin de votre service, allez, au travail ! sourit Mylène.
- ...die schlampe... (en allemand : "...la salope...") marmonna Armand.
- Tu parles allemand ? s'étonna Colin.

Armand haussa les épaules et partit se changer sous le regard attentif de Mylène, qui ne comptait pas les laisser partir. Les autres firent de même, craignant que cette petite femme se mette en colère.


- x -


- C'est pas vrai, elle est trop grande sa tenue, je flotte dedans ! soupira Armand.
- Hm, pourtant tu es plutôt grand, tu dois bien mesurer un mètre quatre-vingts... Quel genre de géant elle a pu engager ?! s'étonna Jessie qui n'avait eu aucun problème majeur avec ses vêtements de service.
- Et puis merde, je vais garder mes vêtements ! Me ridiculiser non merci... Je la déteste cette Mylène !
- Hm.

Armand se retrouva donc avec sa tenue initiale, un pantalon noir et une chemise blanche.

"Bordel de merde, si ça ne tenait qu'à moi, je tuerais cette grognasse..." songea le tueur en prenant un carnet et un crayon pour son "travail".

Jessie et lui se rendirent dans la pièce principale du restaurant, où quelques clients attendaient déjà.

- Pour un nouveau resto, c'est étonnant qu'il y ait déjà des gens... souffla Jessie.
- Ouais... Dès que cette vieille rombière a le dos tourné, je décampe.
- Pas si facile, elle ne fait que te regarder.


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Kieran et Colin, en cuisine, attendaient d'avoir quelque chose à faire.

- Quelle plaie, cette femme... Franchement, nous confondre avec ses futurs employés... soupira le blond, appuyé contre la porte.
- Dis-toi que de cette manière, on apprendra à faire connaissance, tous les deux. On s'est à peine adressé la parole ces derniers jours, répondit Kieran plus calmement.

Colin acquiesça mollement.

- On est doués pour s'attirer des ennuis, déjà hier avec Béatrice et maintenant ça...
- Je suis certain que ce qu'on va faire aujourd'hui est moins dangereux. A moins que tu ne saches pas cuisiner, admit l'avocat avec un sourire.
- Eh bien je ne sais faire que le strict minimum : des pâtes. C'est Jessie qui cuisine chez nous, elle adore ça.
- Bon, alors j'imagine qu'on va bien s'amuser en cuisine tous les deux.


- x -


- Déjà une heure qu'on a commencé, c'est chiant ! Moi j'ai faim... souffla Armand en se laissant tomber sur une chaise.
- Hep là, cette chaise est destiné aux clients, debout ! cria Mylène.

Le brun se releva à contrecœur et s'appuya contre le mur, observant les clients qui mangeaient. Deux d'entre eux attirèrent son attention. Une jeune femme aux cheveux plutôt courts d'une couleur inhabituelle - rose clair - portant une veste de cuir. En face d'elle, un homme vêtu d'un costume noir, dont il ne voyait pas le visage. Ils avaient terminé leur repas, et pourtant ils restaient là, à consulter divers papiers disposés sur la table.

"Ils m'intriguent ceux-là... Allons voir."

Armand s'approcha d'eux et remarqua que la jeune femme avait un katana*. Il essaya de voir ce qui était écrit sur les documents. Etant trop loin, il n'y parvint pas. Mais la conversation des deux individus l'étonna.

*katana : sabre fin japonais

- Cette idiote de Béatrice a échoué, je l'ai appelée ce matin mais personne n'a répondu. Je suis allée voir, tout le monde était mort... soupira la jeune femme.
- Si c'est le cas, Van Doren nous a échappé de peu. Mais on le retrouvera, Liz. Avant ton frère je l'espère... Les inspecteurs de la police internationale sont particulièrement chiants, ajouta l'homme.
- Je t'assure que Nick ne nous posera aucun problème. Je n'hésiterai pas à le tuer s'il le faut, répondit froidement la dénommée Liz.

Armand, en ayant assez entendu comme ça, s'éloigna et rejoignit Jessie qui prenait des commandes en cuisine. Colin nourrissait son Goupix et son Leveinard - Galeking étant trop imposant pour la petite cuisine - et le salua.

- Bah alors, tu en fais une tête !
- J'viens d'apprendre que je suis recherché par des gens, alors oui, j'ai l'air hyper déprimé... soupira le tueur.

Jessie s'étonna.

- Quoi ?!
- J'ai entendu la conversation de deux clients, ils ont mentionné Béatrice et ont dit que je leur ai échappé de peu. Alors on est dans la merde la plus totale !
- C'est pas vrai... grommela Colin en rappelant ses Pokémon à l'intérieur de leurs Pokéballs.

Mylène entra dans la pièce, énervée.

- Bon, je sais pas ce que vous foutez, mais activez-vous un peu, j'ai des clients qui attendent leur repas !


- x -


La fin du service imposé par Mylène arriva bien tard aux yeux des quatre compagnons de voyage qui n'avaient rien pu avaler avant de terminer.

- J'ai jamais été aussi heureux de manger de toute ma vie ! soupira Kieran.
- Je suis du même avis, ajouta Jessie. Dès qu'on a fini, on décampe, je peux pas supporter cette cinglée.

Armand était bien silencieux. Il mangeait lentement, préoccupé par la jeune femme qu'il avait vue dans le restaurant.

"Je la connais. Je l'ai déjà vue quelque part."

Seulement, son amnésie ne lui permettait pas de se souvenir de qui elle était. Il n'irait certainement pas lui demander en face, étant donné qu'elle le cherchait. Mais il voulait savoir. Il devait savoir.

- Eh, tu rêves ou quoi ?
- Hein ?
- Ca fait trois fois que je te demande si on peut partir... soupira Colin en se levant.

Le tueur hocha la tête et se leva à son tour.

- Désolé, c'est que... cette femme qui parlait de Béatrice au restaurant, je la connais. J'en suis certain, mais j'arrive pas à mettre un nom sur son visage.
- Et, à quoi ressemblait-elle ? demanda Jessie.
- Elle doit avoir ton âge, elle a des cheveux roses, assez courts. Et elle avait un katana avec elle.
- Je crois savoir qui c'est, intervint Kieran. Elle est connue dans le milieu criminel. Si c'est bien celle que je pense, elle s'appelle Liz Dolarhyde, et est membre de la Mafia Unysienne.

Armand sembla se souvenir.

"Liz Dolarhyde... Oui, j'ai déjà entendu ce nom, ça doit être elle."

- Bon, on ne va pas repartir maintenant, il est quatorze heures... soupira Colin. Je retourne à l'hôtel.
- Moi, je vais faire un peu de shopping ! sourit Jessie.
- Je vais avec Colin, j'ai besoin de repos, ajouta Kieran.

Armand acquiesça.

- Je vais rester dans le coin, pour me promener un peu.

Ils se séparèrent, décidant de se retrouver à l'hôtel. Armand les regarda partir avec un sourire. Il observa les alentours. La rue animée dans laquelle il était comptait principalement des commerces. Beaucoup de Dresseurs se promenaient avec leurs Pokémon. Le jeune homme se laissa aller à des pensées philosophiques, tout en marchant.

"La vie ne tient qu'à un fil. Une fois celui-ci coupé, c'est fini, plus de retour en arrière possible. Aussi faut-il s'y accrocher désespérément."