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Garous de GalloViking



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» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 08/06/2015 à 23:34
» Dernière mise à jour le 08/11/2015 à 18:08

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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Zvigold (Miyu, 29/30 Mars)
Comme je m'y attendais, la journée fut calme. Seuls les bruits ambiants des Pokémon et du vent dans les feuilles se faisaient entendre lorsque que je me levai, en même temps que l'astre solaire se couchait. M'étirant longuement, je finis par ouvrir les yeux pour voir que l'Absol était toujours là, dormant sur le dos, les quatre pattes en l'air. Ne voulant pas le réveiller, je ramassai discrètement mon sac à dos pour en sortir un repas. Petit déjeuner, déjeuner ou souper ? Il était 19h30. Haussant les épaules, je sortis un petit déjeuner. J'en fis rapidement l'inventaire, curieuse de voir ce que les soldats mangeaient sur le front. De la viande en conserve, des biscuits qui semblaient incassables, une barre survitaminée, des cigarettes, du café instantané, des morceaux de sucre, quelques bonbons à la menthe... Et des comprimés pour l'eau. C'est en tombant sur ces derniers que je me rendis compte que j'avais la gorge horriblement sèche et que j'étais déshydratée. Je me tournai vers l'Absol, qui dormait toujours.

« Debout, j'ai besoin de toi... »

Il se leva rapidement, et me demanda pour quoi.

« -Tu sais où je peux trouver de l'eau ? J'ai terriblement soif...
-Ça s'entend. Il y a un étang pas loin du village, je te montre où c'est ?
-Oui, ça me serait super utile ! »

Une gourde se trouvait au fond dans mon sac, mais elle était vide. J'en profiterai pour la remplir. Sortant de la vieille bâtisse, je regardais le village abandonné. Il devait pouvoir accueillir plus de 500 personnes. Je voyais un puits sans seau, une auberge en pierre, des boutiques aux vitres brisées, parmi d'autres bâtiments méconnaissables. Il devait avoir été très animé et touristique dans le passé, avant d'être abandonné pour une raison évidente : la guerre. Mais où pouvaient bien être les habitants, maintenant ? Curieuse, je demandai à mon guide :

« -Les humains qui vivaient ici sont devenus quoi ?
-Quand les humains avec des armes sont venu ici pour enlever tous les Pokémon qu'ils pouvaient, ils s'y sont opposés. Alors, les autres humains leur ont tiré dessus pour leur faire peur.
-Mais c'est affreux ! Pourquoi ils feraient ça ?
-Pour leur faire peur, je viens de dire. Ils n'ont tué personne, mais ça a suffit. Alors, ils les laissèrent faire, mais dans la forêt, à l'étang où je t'emmène justement, ils commencèrent à couper du bois, et à faire des embarcations, répondit-il.
-Pour quoi faire ? L'étang est relié à la mer ?
-Oui. La rivière est large, alors ils ont fuit par là. Absolument tous. Même des humains avec des armes sont allés avec eux.
-Des déserteurs... Murmurai-je.
-Ils ont passé plusieurs années à construire leurs trucs flottants. Et pendant ces années, les autres humains, les méchants, ne l'ont jamais remarqué. Tous les humains gentils disparurent en une seule nuit avec leurs trucs flottants.
-Et les autres humains ? L'armée Rég... Je veux dire, les méchants ?
-Ils ont eu peur. Ils pensent que les Pokémon se sont vengés sur le village, que la forêt est maintenant hantée.
-Pourtant, ils ont continué de venir pour capturer des Pokémon, non ?
-Oui, mais ils n'allaient plus dans la forêt. Ils restaient très près de la route et se contentaient de capturer les Pokémon qui se montraient, avant de repartir dès qu'ils en avaient capturé quelques-uns...
-Pourquoi vous ne restiez pas dans la forêt, dans ce cas ? En sécurité, je veux dire.
-Certains d'entre nous ont vraiment voulu se venger, répondit-il tristement. Alors, ils attaquaient les humains, cherchaient à les faire fuir. Et se faisaient capturer...
-Comme... Ton père ? »

Il refusa de répondre, mais je savais que j'avais touché un point sensible. Je voulus m'excuser, mais cela n'aurait fait qu'empirer ma maladresse. Alors, je me contentai de le suivre. Et puis, après avoir dépassé quelques arbres et buissons après presque une heure de marche, je le vis. L'étang dont il parlait était en réalité un immense lac, bien caché dans la forêt. Ce lac faisait probablement deux ou trois kilomètres de diamètre, et je devinais bien que la rivière qui en était issue devait être très large et permettre à des bateaux de circuler librement. Non loin de moi, je remarquai un grand bâtiment, un hangar à bateaux fait de poutres, à moitié effondré.

« Nous y sommes, m'annonça le jeune Absol.
-Je te remercie, lui dis-je. Je vais manger un peu. Tu veux quelque chose ?
-Non merci, me dit-il. Il est temps que je rentre. »

Il se dirigea vers le lac pour boire, et je fis de même. L'eau était claire et pure. Ce lac devait être une source d'une pureté absolue, et je ne me fis pas prier. Me déshabillant, je rentrai lentement dans l'eau. Pour la première fois de ma vie, je me lavai ailleurs que sous une douche. L'eau était froide, voir gelée à cette heure, mais ça ne me dérangea absolument pas. Au fond de moi, je remerciai l'officier qui avait refusé que je reste à Katara. Après avoir bu et m'être lavée, je sortis de l'eau. Ma gourde remplie, ne voulant pas tremper mes vêtements, je me dirigeai vers le hangar à bateaux délabré.

Comme je m'y attendais, il était rempli de matériel rouillé, de tables, de plans maintenant illisibles... Il y avait même de lourds coffres en bois autrefois verrouillés. Le temps avait eu raison des cadenas de piètre qualité. Curieuse, j'en ouvris un... Le contenu me surprit. Il était rempli à ras de vieilles armes rouillées et inutilisables.

« Bon sang, me dis-je à voix haute. Pourquoi ils auraient laissé toutes ces armes ici ? »

Sans doute parce qu'ils ne voulaient pas d'armes à bord, me dis-je. Qui sait ce qui aurait pu se passer si les déserteurs avaient gardé leurs armes avec eux ? Fouillant dans les armes, je vis qu'il y en avait des deux armées. Elles étaient toutes dans un état lamentable et inutilisables. Pas la moindre munition. Jurant devant ce trésor inutile, je jetai un œil dans un second coffre. Il contenait une vieille tenue Régulière, qui sentait le moisi. Voulant l'observer, je remarquai que quelque chose se trouvait entre la veste et le pantalon. Un fusil d'assaut. Il était vieux, mais ne présentait aucun signe de faiblesse. Le bois de la crosse n'était pas abîmé, un chargeur était à côté de l'arme. Mes yeux brillèrent de joie devant ce trésor inestimable. Un fusil d'assaut vieux de plusieurs années en parfait état ! Euphorique comme un enfant devant un nouveau jouet, je me souvins de ce que m'avait dit le Zoroark. Les anciens fusils Réguliers utilisaient les mêmes munitions que mon CP 45. Ramenant l'arme avec moi, je m'assis dans le sable qui entourait le lac et je sortis une boîte de munitions. Les munitions rentrèrent avec aisance dans le chargeur. Je possédais donc un fusil d'assaut en parfait état, et je possédais en plus des munitions et un chargeur. Sans comprendre pourquoi, je me mis à rire. Un rire joyeux. J'étais heureuse.

L'heure d'après, j'avais bu, mangé une partie du petit déjeuner (Je n'avais pas touché aux cigarettes ni à la barre vitaminée, et le café était dans une poche de ma veste), et j'étais en route vers le village. Là, je prendrais la route pour sortir en plein territoire Régulier. Marchant en sifflotant un air dont je ne me souvenais plus des paroles car prononcées dans une langue étrangère, je réfléchissais, les yeux tournés vers le ciel. J'avais un fusil d'assaut, maintenant. Mais pour quoi faire ? Le hasard avait bien fait les choses, mais après ? Je devais me faire discrète et faire du « sabotage ». Saboter quoi, je ne savais même pas. Le FAP 45 pesait aussi son poids, même si je le portais en bandoulière. FAP pour Fusil d'Assaut Progressiste, 45 pour le calibre. Même si techniquement, le calibre est 12,7 mm, car 45 correspond à 0,45 pouces. Les humains étaient compliqués, des fois... Je décidai finalement de garder mon trésor avec moi. Je m'en séparerai quand je n'aurai plus le choix. Porter cette arme me donnait l'impression d'être en sécurité, même si je ne savais pas m'en servir. La seule chose que j'avais déjà manié, c'était un pistolet et des balles à blanc...

Après avoir dépassé le village, il faisait nuit noire pour le commun des mortels. Probablement minuit, d'après la position de la lune, me dis-je. Marchant avec aisance sur la route qui menait au Sud, j'étais aux anges. Les bruits des nombreux Pokémon nocturnes, le voile de la nuit sur les anneaux de mon front et de mes oreilles... J'étais dans mon élément. C'est d'ailleurs ce qui me permit de sentir la présence d'êtres humains loin devant moi. Ils faisaient tellement de bruits qu'il était impossible de ne pas les entendre. Alors, avec prudence, je disparus derrière un arbre, au bord de la route. Je ne voulais pas créer d'ennuis, j'allais simplement les laisser passer...

Au bout de plusieurs minutes, je les aperçus enfin. Il s'agissait d'une famille de civils. Deux enfants étaient assis sur le dos d'un Galopa, qui éclairait le chemin avec sa crinière de feu. Une femme était à côté d'eux, portant deux vieux sacs, et un vieil homme tenait le Pokémon par les rennes. Il avait une carabine de chasse à la main. Ils ne faisaient pas le moindre effort pour être discrets : les enfants n'arrêtaient pas de se plaindre, la femme chantait. Seul le grand-père était attentif à la route. Je décidai d'attendre qu'ils soient passé.

Lorsqu'ils arrivèrent à ma hauteur, le Galopa s'arrêta et refusa de bouger. L'homme avait beau tirer, le Pokémon refusait de bouger et frappait du sabot. Alors, l'homme lâcha les rennes et pris son fusil à deux mains.

« -Qu'est-ce qu'il y a, pépé ? Demande le petit garçon.
-Je la connais très bien, répondit-il. Si elle ne bouge pas, c'est qu'il y a un danger dans le coin, petit Tom. Reste avec ta mère, je vais voir.
-Si y'a un méchant Pokémon, tu lui fais un trou dans les fesses ? S'exclama le petit garçon.
-Pour sûr ! Personne ne menace ma famille ! »

Le Galopa regardait fixement dans ma direction. Il sentait ma présence. Le vieil homme, qui devait être un fermier et qui avait protégé sa ferme pendant des dizaines d'années, savait ce qu'il faisait. Le fusil armé, il avançait dans ma direction. Il était à la fois calme et sur les nerfs. Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais il était prêt à tirer. Alarmée, je me demandais quoi faire. Je pouvais fuir en courant, mais dans ce cas, il tirerait sans hésiter sur la source du bruit et pourrait me toucher. Mauvaise idée. En revanche, même la lumière du Galopa ne l'aiderait pas à y voir correctement. Si je me déplaçai lentement, je pourrai prendre mon temps pour viser et abattre ce chasseur... Ou alors, je pouvais essayer de résoudre la situation pacifiquement. Prenant mon courage à deux mains, sans sortir de derrière mon arbre, je dis à voix haute :

« Restez où vous êtes. Je n'hésiterai pas à tirer. »

En entendant ma voix, son teint devint pâle. Il se reprit rapidement et, à pas encore plus feutrés, il fit une autre tentative pour approcher. Voyant que mon avertissement n'avait pas suffit, j'actionnai manuellement la culasse pour insérer une munition dans la chambre de mon fusil d'assaut, rendant l'arme prête à tirer. Cette fois-ci, en entendant le bruit de mon arme, il prit vraiment peur et cessa de bouger. Tant mieux pour lui. J'avais, lentement, réussi à me placer à sa gauche, à quelques mètres de lui. Il ne semblait pas s'en être aperçu. Si jamais il bougeait, je le coupairai en deux d'une rafale.

« Maintenant, posez votre arme, et tout se passera bien... »

Il obéit. Le voyant grincer des dents en se penchant en avant, j'eus mal pour lui. La femme, toujours à côté du Galopa qui me regardait fixement, semblait sur le point d'avoir une attaque cardiaque.

« -Où allez-vous ? Et que font des civils aussi loin dans la forêt ? Demandai-je avec autorité.
-Et vous, vous êtes qui ? Répondit le grand-père. Nous n'avons rien à vous dire.
-Répondez à ma question, et je répondrai à la vôtre. Et il n'y aura aucune histoire.
-Nous avons fuit notre vieille ferme pour nous réfugier loin des combats. Les soldats ont déjà pris mes deux fils, maintenant ils veulent ma Galopa !
-Vous n'êtes que des fuyards, dis-je, lentement...
-J'ai répondu à votre question.
-Je suis une déserteuse. Si vous faites route vers le village de Zvigold, il est désert.
-Une Progressiste ? Vous allez nous tirer dessus ?!
-Pas si vous me laissez en paix. Maintenant, disparaissez. »

L'homme se pencha lentement pour ramasser sa carabine. Les mains tremblantes, je l'avais toujours en joue... L'ayant ramassée, il retourna voir sa famille et ne se fit pas prier pour partir.

« Allez hue cocotte ! Dit-il à l'attention de la Galopa, qui me fixait toujours. »

Lorsqu'ils furent assez loin, je me détendis. Bon sang ! J'avais failli descendre une famille entière à cause d'une Galopa. Heureusement que celle-ci avait eu l'intelligence de ne pas pousser la chose plus loin. Si elle avait fait ne serait-ce qu'un pas dans ma direction, j'aurais mitraillé tout le monde pour ma propre survie. L'adrénaline me faisait encore trembler... Peut-être que même si j'avais voulu tuer quelqu'un, je n'aurais rien touché du tout, me dis-je. Je n'avais pas l'habitude d'être en danger de mort, et cette première expérience m'avait secouée. Prenant quelques minutes pour me calmer, je me remis en route vers le Sud, suivant la route. Buvant une gorgée dans ma gourde, je regardai le ciel. Toujours aussi noir, rempli de nuages. Je distinguai maintenant à peine la lune.

Lorsque, sans autre incident, j'arrivai enfin à la sortie de la forêt, je constatai que le jour se levai, lentement. Ne voulant pas sortir avant la nuit suivante, je trouvai un endroit à l'abri des regards, au milieu des buissons, et je m'y endormis.