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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 21/11/2014 à 09:02
» Dernière mise à jour le 21/11/2014 à 09:04

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 310 : My own true love
My own true love - Margaret Whiting


Yohanna était assise sur le toit de l'Arène d'Ebénelle, une couverture posée sur les épaules, la peau teintée d'une lueur d'orangée dans le soleil couchant, lorsque le Dracolosse de Cassy se posa au pied du bâtiment. Aussitôt, elle se précipita jusqu'à la bordure pour la voir mettre pied à terre.

- Cassidy ! s'exclama-t-elle, les larmes aux yeux. Nous étions tellement inquiets. Tu as disparu suite à l'attaque de Poséidon et nous avions pensé que... Nous avions crains le pire.
- Si vous me croyiez morte, pourquoi étais-tu en train d'attendre mon arrivée ?
- Quelque part au fond de moi, je sentais que tu étais toujours vivante.

Elles échangèrent un sourire, puis la meneuse de la Confrérie pénétra à l'intérieur de l'Arène pendant que la religieuse se dirigeait elle vers la cage d'escalier. A peine la dresseuse eut-elle mis un pied dans le couloir principal que ce fut une véritable effusion de cris et de joie. Tout le monde était visiblement ravi de la revoir saine et sauve.

- Que s'est-il passé ? demanda aussitôt Marion. Nous t'avons cherchée pendant des heures avant de capituler.
- Je... J'ai perdu connaissance, alors je ne saurais le dire. Quand j'ai repris conscience, Dracolosse survolait la côte de Kanto, alors j'ai décidé de faire une halte au Bourg-Palette pour aller rendre visite à Régis. Après tout ce qui s'est produit, j'avais besoin de discuter avec lui.

Ils l'entraînèrent contre son gré dans le salon qui paraissait près à exploser avec autant de monde. L'ensemble des membres de la Confrérie qui avait combattu Arceus se trouvait là, de même que Scathach, Satan, Crios et Prométhée. Visiblement, les autres humains légendaires n'avaient, quant à eux, pas souhaité prendre part à cette euphorie passagère.

Cassy comprenait pourquoi. Non seulement Lilith et Inari venaient de perdre leur meilleure amie Artémis, mais qui plus est leur vengeance contre l'Alpha était loin d'être complète, d'autant qu'ils n'avaient pour l'heure aucune nouvelle de l'issue de son affrontement avec Athéna.

La jeune femme tressaillit à cette pensée. Comment allait-elle bien pouvoir justifier ses liens avec la fille de Zeus à la reine des Succubes et des Incubes ? Elle ne lui pardonnerait jamais d'avoir, ne serait-ce qu'un temps, songé à la trahir.

- Je peux savoir ce que vous célébrez, au juste ? demanda-t-elle en voyant Chloé, une coupe de champagne à la main.
- Notre survie, tiens ! A mon avis, c'est pas tout le monde qui peut se vanter d'avoir réchappé à Arceus.
- Je ne suis pas certaine qu'il s'agisse là d'une véritable gloire à notre actif.

Emily arriva à son tour pour lui proposer un verre d'alcool, qu'elle refusa catégoriquement. Elle ne prenait pas toutes les précautions qui seyaient à une femme enceinte, toutefois elle pouvait au moins se préserver de cela.

- Léa ! appela-t-elle soudain en distinguant son amie dans la masse des autres. J'ai... J'ai une vilaine coupure au bras. Tu veux bien...

L'intéressée acquiesça d'un signe de tête en rajustant l'élastique de ses gants. Au regard entendu que lui lança Cassy, cependant, elle ne mit qu'une fraction de seconde à comprendre qu'il s'agissait d'une ruse afin de l'isoler. Elles sortirent donc toutes les deux dans le corridor, sous prétexte d'avoir plus d'espace.

Yohanna les y rejoignit au même moment, alors qu'elle finissait de dévaler les marches menant au rez-de-chaussée quatre à quatre. Comprenant qu'un conciliabule s'apprêtait à avoir lieu, elle allait tourner les talons, mais la porteuse du glyphe dragon lui permit de se joindre à elles.

Après tout, elles étaient l'une comme l'autre au courant de l'existence de Némésis, et surtout de celle de Pandore. En quelques phrases à peine, la dresseuse leur relata sa conversation avec la déesse de la justice après que celle-ci lui ait sauvé la vie et ce qu'elle attendait désormais d'elle.

- Cronos, dis-tu ? murmura la nouvelle maîtresse des poisons. Je n'ai pas souvenir que Circé ait jamais fait mention d'un tel nom.
- Cela n'a rien d'étonnant puisque seule Athéna est au courant parmi les humais légendaires. C'est pour cela que nous avons besoin de cette boîte, afin de mettre Arceus devant le fait accompli. Il s'agira d'une preuve qu'il ne pourra réfuter.
- Némésis t'a-t-elle dit où nous pourrions la trouver ?
- Je crains hélas qu'elle-même n'en ait pas idée. Apparemment, Pandore était chargée de garder ce coffret en sécurité, et c'est Athéna qui l'a empêchée de l'ouvrir. Je ne doute pas, cependant, qu'elle l'ait sûrement changée de place depuis lors.
- Comment faire pour le localiser, dans ce cas ? s'enquit la religieuse.
- C'est la raison de ma visite au Bourg-Palette. Régis et Cynthia vont travailler à pied d'oeuvre pour tenter de dénicher un quelconque mythe qui ferait mention d'un démon ou d'un coffre. J'ignore si cela suffira, mais c'est le mieux que nous puiss...

Cassy s'interrompit sitôt qu'elle entendit la poignée de la porte d'entrée s'actionner dans son dos. Le battant coulissa sur ses gonds pour dévoiler la haute silhouette galbée et la crinière flamboyante de Lilith sur le seuil.

- Je... Euh... Je crois que je vais... voir si... si j'ai fermé la fenêtre de la salle de bain, déclara précipitamment Yohanna.
- Et moi, je vais... Je trouverai bien, surenchérit Léa qui disparut la première dans le salon.

La démone et sa disciple se faisaient à présent face, chacune à une extrémité du couloir. Pour une fois, elle n'affichait pas une expression mesquine ou méprisante, mais se contentait simplement de conserver un visage neutre.

- Darkrai vient de m'avertir de ton retour, informa l'épouse de Giratina d'une voix blanche.
- C'est très aimable de sa part. Comment vous sentez-vous ?
- Beaucoup mieux. Le glyphe plante maîtrise visiblement l'art de Circé à merveille.

Un silence gêné s'abattit ensuite entre. D'aussi loin que remontaient les souvenirs de la jeune femme, c'était la première fois où elle ne voyait pas Lilith mener une conversation d'une main de maître.

- J'imagine que... je vous dois des explications, chuchota la dresseuse en baissant les yeux.
- Sans doute.
- Je...
- Je suis lasse, Cassy. Lasse de toute cette histoire. J'ai cru pouvoir forcer ta loyauté, mais je me suis trompée. Tu n'es pas digne d'être ma disciple.
- Mais...
- Pas digne dans le sens où je crois que tu n'as rien à apprendre de personne. Tu traces ta voie toute seule, en fonction des choix que tu fais par toi-même.

L'intéressée fut incapable de prononcer le moindre mot dans la minute qui suivit tant les paroles de l'épouse de Giratina ne manquèrent pas de la surprendre. Jamais, jusqu'alors, elle n'avait tenu pareils propos.

- Ce n'est pas vrai. J'ai toujours eu besoin de vous.
- Au début, peut-être, mais cela ne se vérifie plus, désormais. Je t'ai guidée quand tu n'étais qu'une enfant perdue, or tu es maintenant une femme capable de prendre son destin en main.

"Mon destin a-t-il seulement jamais été entre mes mains ?" songea amèrement Cassy lorsqu'une petite voix dans sa tête lui murmura qu'elle n'était en réalité que l'oeuvre de Némésis.

- Je te fais grâce de tout compte que tu aurais à me rendre, poursuivit Lilith. Après tout, moi non plus, je n'ai pas toujours joué franc jeu avec toi.
- Merci de le reconnaître.
- Du reste... Je suis heureuse que tu sois rentrée saine et sauve.

Là encore, la dresseuse ne tenta même pas de feindre sa surprise tandis que la reine des Succubes et des Incubes tournait les talons pour refermer dans son sillage la porte d'entrée. Encore sous le choc, Cassy resta immobile au bas des escaliers pendant que Yohanna la rejoignait.

- Finalement, tout s'arrange, non ?

Elle lui lança un regard d'excuse qui indiquait clairement qu'au lieu de se rendre dans la salle de bain, elle était simplement demeurée sur le palier du premier étage d'où elle pouvait écouter leur conversation.

La porteuse du glyphe glace passa ses bras autour de la taille de son amie et vint poser sa tête sur son épaule. La dresseuse pouvait sentir son souffle tiède au niveau de sa gorge, ce qui fit accélérer les battements de son coeur avant qu'elle ne se dégage doucement de son étreinte.

- Ecoute... commença-t-elle en cherchant ses mots avec soin. Je... Je suis désolée si j'ai pu te laisser penser quoi que ce soit, mais... Je ne suis pas attirée par les filles.
- Moi non plus, répondit Yohanna avec un sourire. Je te rassure.

Elle recula d'un pas afin de remettre entre elles une distance convenable, mais Cassy la retint par la main avant qu'elle ne soit trop loin d'elle, puis plongea ses iris bleu saphir dans les siennes.

- Aucune fille, sauf toi. Je ne sais pas comment l'expliquer. Je ne suis pas homosexuelle et vraisemblablement toi non plus. La seule chose dont j'ai conscience, c'est que j'ai envie d'être avec toi, et ce d'une façon qui transcende de beaucoup la simple question du contact physique.
- Où est le problème, dans ce cas ? C'est plus que tout ce que je souhaiterais espérer au monde.

Yohanna s'approcha doucement pour effleurer sa joue du bout des lèvres, à la commissure de sa bouche. Cassy lui répondit d'un sourire attendri avant de la serrer dans ses bras.

- Je sais que tu ne me laisseras jamais.
- Jamais. Même si je ne peux pas en dire autant de toi.
- Comment cela ? s'étonna la meneuse de la Confrérie.
- Tu n'es pas ce genre de personne que l'on retient, Cassidy, et en ce sens ta vie serait beaucoup mieux avec Sven. Tu appartiens à l'horizon. Je sais qu'un jour, tu y retourneras.
- Qui sait si ce jour-là, je ne t'emmènerai pas avec moi ?
- Moi. Je sais que non. Mais ce n'est pas grave, je te laisserai partir. Je t'aime beaucoup trop pour songer à te retenir.
- En attendant, je suis là.
- Et moi, je serai toujours là.

La religieuse referma sa main sur celle de son amie et échangea un long regard emprunt de tendresse avec elle, puis elles retournèrent dans le salon où leurs confrères les attendaient, même si dans le fond, il n'y avait vraiment aucun motif de réjouissance en de telles circonstances.