Rubis & Saphir - The Origins de Feather17

Précédemment : Sofian veut devenir un champion d’arène et part en voyage dans Hoenn en compagnie de Flora, dont le rêve est de devenir une célèbre coordinatrice pokémon, et Timmy, un jeune garçon à la santé fragile qui doit rejoindre Vergazon. Ils croisent à plusieurs reprises Jessie, James et Miaouss, trois dangereux membres de la Team Rocket en mission secrète à Hoenn. Suite à un conflit contre la Team Aqua, le bateau de Monsieur Marco explose et Sofian, Flora et Timmy se retrouvent éparpillés dans l’océan. Après des aventures en mer contre la Team Rocket, tous échouent au Village Myokara où une enquête est lancée. Les trois amis apprennent que Monsieur Marco est décédé dans l’explosion de son bateau et Jessie, James et Miaouss, soupçonnés par la police de faire partie de la Team Rocket, arrivent à s’enfuir dans la nature. Le Békipan de Sofian décide de partir à la recherche de Picko tandis que Timmy se sent toujours très faible physiquement.

Village Myokara


Le ciel rose de l’aube présentait aux rares êtres vivants qui y assistaient un spectacle d’une beauté saisissante. S’il ne s’était rien passé de dramatique durant la semaine qui s’était écoulée, ce levé du soleil aurait pu être synonyme de perfection estivale. Malheureusement, Sofian n’en était plus là. Apitoyé sur son sort, sur tous les évènements tragiques qu’il avait vécus, rien ne pouvait plus lui redonner le sourire, pas même l’espoir que lui offrait cette nouvelle journée paisible. Il n’avait pas réussi à dormir de toute la nuit – les images de ses amis blessés, du sang qui avait coulé ou tout simplement de la solitude qu’il avait vécue sur son île perdue, toujours ancrés dans sa rétine – et s’était réfugié sur la seule plage du village qu’il connaissait. Il ne savait pas s’il réussirait un jour à se sentir heureux à nouveau ; il ne se souvenait d’ailleurs pas de la dernière fois qu’il avait été pleinement heureux. Le jour de son départ peut-être ? Et encore, la colère qui le rongeait et le désire de fuir ses problèmes familiaux avaient entachés ce souvenir supposément heureux. Non, il en était certain à présent, il ne serait jamais plus heureux.
– Je savais qu’on pouvait te retrouver ici.
Sofian leva brusquement la tête. Debout entre lui et la marée basse de l’océan se trouvait Timmy, appuyé contre l’épaule de Flora.
– Devine qui n’est plus obligé de rester coucher vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? lui dit Timmy avec un grand sourire.
– Les médecins l’ont autorisé à quitter l’hôpital, expliqua Flora d’une mine réjouie.
Pour toute réponse, Sofian s’autorisa un faible sourire et serra la main de son ami. Les deux adolescents s’installèrent sur le sable frais face à Sofian qui fuyait leur regard.
– Flora m’a raconté ce qu’il s’est passé hier, dit Timmy d’une faible voix. Ne t’en fais pas, je suis sûr que Békipan va retrouver Picko en bon état et qu’ils seront très vite de retour.
Parfait, maintenant s’ajoutait à sa liste de drame le souvenir de son pokémon le quittant pour une épopée dangereuse en mer.
– Si seulement il pouvait aussi retrouver Monsieur Marco… marmonna Flora.
– Monsieur Marco est mort, répliqua durement Sofian.
Et maintenant, il s’en voulait d’être aussi cruel avec son amie.
Timmy examina longuement les visages dépités de ses deux amis et soupira.
– Vous n’avez pas honte ? s’énerva-t-il.
– Pardon ? répondit Sofian, un peu surpris et sur le point de répliquer froidement.
– Vous deux allez bien ! Vous n’êtes pas blessés, vous n’êtes pas fatigués à longueur de journée, vous n’avez pas besoin de reposer votre corps à cause de la fatigue que le traumatisme de cette semaine a engendré sur votre moral, vous n’avez pas besoin d’un inhalateur pour vous aider à respirer le temps que vous ailliez mieux. Vous êtes en bonne santé et vous déprimez comme si vous alliez mourir ! On ne peut plus rien faire pour Monsieur Marco, acceptons qu’il nous ait quitté et passons à autre chose. On a eu beaucoup de chance d’avoir survécu ! Békipan va retrouver Picko, ton œil au beurre noir Sofian est en train de disparaître, tes coups bleus Flora sont en voie de guérison, les marques de morsures dans mon cou sont parties et ma brûlure au dos est presque soignée. Tout va bien aller, alors arrêtez de déprimer !
Sofian et Flora échangèrent un regard las et Sofian se sentit un peu plus léger et à la fois honteux de s’apitoyer ainsi sur son sort.
– Il faut que nous nous changions les idées, décida Sofian après un moment de silence. Pour arrêter de penser à tout ça, il nous faut un nouvel objectif.
– Moi je dis qu’on profite de la plage, de l’été et qu’on se repose tout en bronzant, proposa Flora en s’allongeant sur le dos.
– Je pensais à quelque chose de plus intéressant à faire.
– Qu’est-ce qui est plus intéressant que l’été, la plage et le soleil ?
– Mon deuxième badge !
Flora se releva lentement.
– Il y a une arène sur ces îles ?
– Bien sûr, l’arène du Village Myokara, annonça Timmy.
– Même que Bastien en est le champion, ajouta Sofian.
– Et… ?
– Et je compte m’entraîner pour le battre et remporter mon deuxième badge !
– T’es sûr que tu ne préfères pas bronzer ? soupira Flora, lasse.
– On n’est pas là pour s’amuser, répondit Sasha.
– Techniquement, on n’est pas arrivé ici pour ton badge non plus… marmonna Timmy dans sa barbe.
Son ami se tourna vers lui, le regard foudroyant et interrogateur.
– Donner sa lettre à Pierre Rochard, tu t’en souviens ? rappela Timmy.
– Oui mais comme il y a une arène dans cette ville et qu’on n’a absolument aucune idée de où il se trouve ou même d’à quoi il ressemble, mon badge prend la priorité, répliqua Sofian d’une voix décidée. Donc, on va s’entraîner – ou plutôt, vous allez m’aider à m’entraîner – pour battre Bastien.
– Maintenant que tu parles d’entraînement, j’aurai bien envie de m’entraîner pour le concours de Poiv… OH NON !!
Flora sursauta sur place et se jeta sur son sac à dos avant de l’ouvrir avec brutalité et d’en vider son contenu sur le sable fin. Toutes les provisions qu’ils avaient achetées depuis leur arrivée au village, toutes les potions et les objets de voyage se déversèrent devant elle et elle se mit à fouiller vigoureusement ses affaires.
– Qu’est-ce que tu ch…
– Mon prospectus ! Le prospectus du Grand Festival des Coordinateurs que j’ai eu à Mérouville qui me permettait d’avoir une boîte à ruban gratuite ! Je ne l’ai plus !!
– Ce n’est qu’une boîte à rubans, calme-toi, réconforta Sofian.
– Il a dû couler dans l’océan… Tout ça c’est ta faute Sofian !!
– Pardon ?
– Si tu n’avais pas voulu jouer les héros, on n’aurait pas failli mourir et je n’aurai pas perdu mon…
– ON SE CALME ! intervint Timmy en se levant d’un bond.
Il se plaça entre ses deux amis qui se fusillaient du regard. Les quelques vacanciers sur la plage s’étaient tous retournés vers eux.
– Je pense qu’il vaut mieux en arrêter là avant que des paroles que vous allez regretter ne viennent s’en mêler… On ferait mieux de se trouver un endroit calme et retiré pour votre entraînement respectif.
Sofian et Flora acceptèrent la proposition de Timmy et se levèrent à leur tour avant de quitter la plage d’un pas énervé.


La plage qu’ils avaient trouvée était parfaite pour un entraînement intensif sans encombre. Retirée du village, coincée entre deux falaises, l’accès ne se faisait que par un petit escalier de bois qui descendait le long d’une colline et les vagues de l’océan étaient très calme dû à l’absence de vent. Bref, personne ne pourrait venir les déranger sur leur plage reculée. Comme il était à prévoir, Flora ne s’était toujours pas calmée et avait profité de la situation pour être en désaccord avec Sofian quant au choix de la plage – faisant part de son impression d’être observée par quelqu’un. Mais les deux garçons avaient préféré ne rien répondre, mettant ce comportement sous le coup de la colère.

Sofian s’était exilé de ses deux amis pour se concentrer sur la technique qu’il utiliserait dans l’arène du Village Myokara. Puisqu’il n’avait plus son guide du dresseur, qu’il avait dû abandonner dans l’océan avec son ancien sac à dos, Sofian avait emprunté le Pokénav de Timmy pour avoir le plus d’informations possible sur les pokémons utilisés dans l’arène de ce village. Apparemment, Bastien avait tendance à lutter aux côtés de pokémons de type combat, en témoignait le Makuhita qu’il avait rencontré la veille. Le plus simple pour lui était donc d’utiliser des capacités psy ou vol. Sofian fit alors l’état des lieux de son équipe. Réduite à seulement deux pokémons, Poussifeu et Nirondelle ne faisaient pas fier allure. Un pokémon feu presqu’inutile – quoique son attaque pic-pic pouvait se révéler intéressante – et un pokémon vol qui serait la clé de sa stratégie, mais qui n’avait malheureusement jamais été entraîné car Nirondelle n’était pas supposée au départ faire partie de son équipe. Sofian décida qu’aujourd’hui, il se concentrerait sur Nirondelle pour voir de quoi elle pouvait être capable en combats pokémon. Se souvenant du courage avec lequel elle s’était battue pour sauver un petit pokémon blessé lors de leur rencontre, Sofian partait sur de bonnes bases.
Son Pokédex lui indiquait qu’un Nirondelle moyen était censé avoir une vitesse plus développée qu’un Goélise, ce qui n’était pas rien quand il se souvenait de l’attaque « vive-attaque » de son ancien pokémon, et devait déjà connaître au moins cinq attaques. Sofian démarra son entraînement en analysant les attaques que sa Nirondelle savait déjà pratiquer. Son « rugissement » était parfait – chose normale vu que tout pokémon savait rugir dès la naissance – sa « vive-attaque » était impeccable – la rafale de vent qu’elle produisait sur son passage était impressionnante de puissance – son « pic-pic » assez brutal – même les coups de bec de Poussifeu n’avait pas eu raison de la branche d’arbre sur laquelle ils s’étaient exercés – et son attaque « tornade » dévastatrice – Poussifeu avait été projeté à une distance d’une centaine de mètres suite à l’attaque de Nirondelle. Quant à l’attaque « cru-aile », Sofian s’était rendu compte que Nirondelle n’avait absolument aucune d’idée de ce qu’elle était supposée faire pour obéir aux ordres de son maître. Sofian comprit alors qu’il allait avoir beaucoup de mal à lui faire apprendre cette technique, lui qui n’avait plus Békipan à ses côtés pour aider Nirondelle.

De l’autre côté de la plage, Timmy s’était assis sur une rocher près de la mer et observait Flora faire les cents pas à pieds nus dans les vagues. Elle consultait elle aussi son Pokédex à la recherche d’idées pour son premier concours pokémon.
– Bon, c’est décidé, je vais utiliser Chenipotte pour ce concours ! dit-elle enfin en revenant vers Timmy.
– Tu es sûre que c’est une bonne idée ? demanda Timmy en fronçant les sourcils. Chenipotte n’est pas très élégant et au niveau combat, c’est un pokémon assez faible de manière générale.
– Je sais que Gobou aurait plus de chances de gagner, mais si je m’occupe bien de Chenipotte, j’ai toutes les raisons de croire en sa victoire.
– Mais ce n’est qu’un faible pokémon insecte…
– Et comme tu le sais, les pokémons insectes sont les plus rapides à se développer, rétorqua Flora en lui faisant un clin d’œil.
Elle fit apparaître la petite chenille rouge face à elle et la prit dans ses bras en la caressant avec délicatesse.
– Timmy, je vais avoir besoin de toi pour entraîner mon Chenipotte !
– Tu veux dire… en combat pokémon ?
– Ben oui, comment veux-tu faire autrement ?
– C’est que… je n’ai jamais combattu comme le fait Sofian…
– Il faut bien commencer un jour.
– Mais je n’ai même pas l’âge légal pour combattre. Si j’ai des pokémons avec moi, c’est parce que j’ai eu la chance que Monsieur Match joue de ses réseaux pour qu’ils me laissent avoir des compagnons de voyage…
– Personne n’en saura rien ! Allez Timmy, tu veux me voir gagner ce concours, non ?
– Oui mais…
– Alors, combattons !
Timmy soupira et accepta finalement. Il fit apparaître Arcko sur le sable et lui demanda gentiment s’il voulait bien combattre contre son ami Chenipotte pour l’aider à grandir. Flora ricana pour elle-même face au comportement beaucoup trop précautionneux de son ami.
– Oh ! Avant de commencer, je dois faire quelque chose !
Flora vida à nouveau son sac à dos et prit un tube en plastique qui contenait une pâte blanchâtre qu’elle appliqua sur le corps de son pokémon.
– C’est un produit qui va aider la peau de Chenipotte à produire du mucus plus rapidement, et donc à se protéger des attaques adverses, expliqua Flora. Bref, on peut y aller. Chenipotte, attaque « charge » !
– Arcko, évite !

Un humain mâle, un humain femelle et plus loin, un autre humain mâle. Il savait ce qui pourrait l’aider et pouvait le reconnaître malgré la distance de sa cachette. La chose était sur le sable, derrière l’humain femelle. Mais elle était trop loin pour l’atteindre avant de se faire arrêter. Il fallait donc passer par un petit stratagème. Les humains étaient réputés pour être attachés à leurs affaires, même si les objets en questions n’étaient pas importants. D’ailleurs, étant un animal sociable, si un humain était en danger, un autre lui viendrait en aide. Enfin, comme les humains pensaient être les maîtres des pokémons, si son pokémon était menacé, l’humain accourrait pour le sauver. Le schéma était assez simple finalement.

Une petite masse orange explosa derrière Sofian et celui-ci ne se rendit compte que trop tard de ce qu’il venait de se passer. Une espèce de crabe d’une soixantaine de centimètres avait bondit hors de sa cachette dans le sable et s’était précipité vers son Poussifeu. Le petit poussin n’avait pas eu le temps de se protéger et le crabe abattait une pince sur son crâne et renfermait son autre pince autour de son corps. Lorsque Sofian comprit la manigance du pokémon sauvage inconnu, il était trop tard : le pokémon s’était enfui vers la colline avec le corps paralysé de Poussifeu et disparaissait entre les arbres.
– Poussifeu !! s’écria Sofian, apeuré.


Une racine à contourner, une branche d’arbre à éviter, les battements de son cœur s’accélérant,… La course à travers la forêt était périlleuse et effrénée, mais Sofian ne pouvait pas contenter son corps en s’arrêtant pour calmer son point de côté car il fallait à tout prix rattraper ce crabe enleveur de pokémons. Mais pourquoi diable un pokémon sauvage s’en était-il pris à son Poussifeu ? Serait-ce une ruse de la Team Rocket pour se venger de tout ce qu’il s’était passé ?
Sofian s’arrêta un instant, encore plus paniqué qu’il ne l’avait été. Si tel était le cas, il ne pouvait pas foncer droit dans leur piège sans avoir un plan pour sauver sa vie. Il regarda autour de lui mais Flora et Timmy étaient bien trop loin derrière à cause de l’état fragile de son jeune ami. Alors, il repensa à la théorie de la Team Rocket et se rendit compte à quel point il était impossible que ce fût eux étant donné que les trois individus étaient recherchés par toutes les polices des îles Myokara et donc qu’ils avaient d’autres choses plus importantes à penser que de voler son pokémon.
Regrettant d’avoir laissé le crabe le distancer, Sofian reprit sa course folle à travers les arbres et déboucha dans une petite clairière où le pokémon l’attendait en lui faisant face. Il était un peu plus grand que Poussifeu et ses deux petits yeux noirs malicieux n’indiquaient rien de bon. Juste à sa gauche était couché au sol Poussifeu, totalement effrayé par son ravisseur.
– Poussifeu, je suis là, ne t’inquiète…
Le pokémon leva se pince et la pointa en direction de la tête du pokémon.
– Qu’est-ce que tu veux ? demanda Sofian, irrité.
Le pokémon ouvrit sa pince. Sofian leva alors les mains en l’air.
– Je ne sais pas ce que tu cherches mais regarde, je ne vais pas t’attaquer ! promit-il en reculant.
– Sofian !!
Flora et Timmy arrivèrent en trombe dans la clairière mais Sofian les empêcha d’avancer vers le crabe. Alors que Timmy sortait son inhalateur pour l’aider à reprendre son souffle, les deux adolescents remarquèrent le pokémon menaçant.
– C’est quoi son problème à cet Écrapince ? s’emporta Flora en voyant son otage terrifié.
– Écra…quoi ?
– Écrapince, répéta Timmy qui avait du mal à respirer, c’est un pokémon de type eau pas très populaire à cause de son caractère… disons… espiègle.
– Type eau ? Ce qui veut dire que Poussifeu est en plus grand danger ! fit remarquer Flora.
– Merci, j’avais compris ! Ecoute, Écrapince, et si on discutait ? Ça pourrait être…
Le pokémon afficha un large sourire et envoya un jet d’eau écumeux en direction du visage de Poussifeu qui poussa un cri de douleur au contact avec la substance.
– Poussifeu !! s’écrièrent en chœur Flora et Timmy.
Sofian serra la mâchoire et plongea son regard dans celui de l’Écrapince défiant qui ne cessait de sourire.
– Si c’est la manière forte que tu veux, tu vas l’avoir ! s’écria Sofian en envoyant sa Nirondelle à l’attaque.
L’oiseau apparut dans les airs mais à peine eut-elle le temps de se matérialiser que l’Écrapince sauvage lui bondissait déjà dessus.
– Nirondelle, évite avec « vive-attaque » ! ordonna Sofian.
Son pokémon fusa dans les airs à une vitesse vertigineuse et Écrapince retomba au sol, un peu perdu. Lorsque Nirondelle réapparut à sa droite, l’Écrapince n’eut pas le temps de l’apercevoir et reçut un coup de bec puissant qui l’envoya valser à la lisière de la forêt.
– Nirondelle, Écrapince n’a pas trop l’air de savoir combattre, rassura Sofian, essayons l’attaque « cru-aile » pour s’exercer !
Nirondelle s’approcha du crabe et battit des ailes sans trop savoir quoi faire. Mais faute d’attaquer, elle prit de l’altitude.
– Non, il faut que tu battes des ailes contre le pokémon adverse, conseilla Sofian.
Nirondelle redescendit vers le sol mais l’Écrapince sourit à nouveau et se releva d’un bond, sans une once de fatigue. Il frappa violemment l’oiseau de ses deux pinces oranges et Nirondelle chuta à ses pieds. Écrapince ouvrit une de ses pinces et envoya son écume étrange qui arracha un cri de douleur à l’oiseau.
– Cette technique aquatique a l’air vraiment efficace ! remarqua Flora.
– Je pense que c’est le destin qui m’a mis sur son chemin, déclara Sofian.
– Comment ça ? demanda Timmy, perplexe.
– Békipan me quitte et je rencontre le lendemain un pokémon aquatique ! Ça veut dire que je dois le capturer ! Nirondelle, attaque « vive-attaque » !
Nirondelle évita la nouvelle attaque écume de son adversaire qu’elle frappa avec rapidité. Écrapince rebondit contre un arbre avant de tomber au sol. Sofian sortit en vitesse de son sac à dos une pokéball vide et la lança sur le crabe qui fut aspiré à l’intérieure de la sphère.
Flora profita du fait que le pokémon sauvage était enfermé dans la pokéball pour se précipiter auprès de Poussifeu et lui administrer quelques vaporisations de Super Potion. A cet instant précis, la pokéball se rouvrit brutalement et laissa s’échapper l’Écrapince toujours sauvage. Dérouté par la tournure des évènements, Sofian ne put empêcher une attaque de l’Écrapince contre Nirondelle qui fut propulsée vers Flora. C’est alors que le crabe croisa le regard de la jeune fille occupée à soigner Poussifeu. Écrapince se mit alors à courir à toute vitesse à l’aide de ses six petites pattes vers Flora qui tenait toujours Poussifeu dans ses bras.
– Attention ! s’écria Timmy.
Poussifeu, qui s’était remis de sa blessure grâce à la Super Potion, sauta hors des bras de Flora, le bec pointé vers son adversaire. Mais l’Écrapince s’abaissa et Poussifeu manqua sa cible. Le crabe gifla alors Flora avec brutalité et la jeune fille tomba au sol. Écrapince se précipita sur la Super Potion qu’elle avait lâchée dans sa chute et prit la fuite dans la forêt avec le vaporisateur.
– Flora, tout va bien ? s’exclama Timmy en accourant auprès d’elle.
Flora se releva en se massant la joue et cracha du sang.
– Cet enfoiré de crustacé m’a fait hyper mal ! s’énerva-t-elle. Où est-il ? Que je le lui fasse payer !
– Il s’est à nouveau enfui… marmonna Sofian, désorienté par les projets de l’Écrapince.
– Vous attendez quoi pour le poursuivre ?? hurla Flora.


Un rocher à contourner, un caillou à éviter, les battements de son cœur s’accélérant,… La course le long de la falaise était périlleuse et effrénée, mais Flora ne pouvait pas se permettre de s’arrêter un seul instant car il fallait à tout prix rattraper ce crabe voleur de médicament. Pourquoi il avait dérobé un médicament aussi précieux, elle n’en avait aucune idée et s’en fichait pas mal. Tout ce qu’elle savait c’était que cet Écrapince avait été très intelligent en blessant Poussifeu expressément et en l’attaquant sournoisement. Mais elle allait se venger, elle se l’était promis. Ce crustacé n’allait pas s’en tirer de cette manière.
Écrapince s’était arrêté à la pointe de la falaise sur laquelle ils se trouvaient. Devant eux, le vide infini couleur azur.
– L’océan est à une centaine de mètres plus bas, et le seul endroit où tu peux fuir se trouve derrière moi, dit Flora en rattrapant le pokémon. Tu es coincé et tu vas me le payer très cher !
Écrapince fit claquer sa seule pince libre de manière menaçante mais Flora ne se laissa pas déstabiliser pour autant.
– Ne crois pas que tu me fais peur avec ta petite pince ! Tu vas me rendre la Super Potion ou je serai obligée de la récupérer par la manière forte !
Écrapince passa alors sa pince qui tenait le médicament par-dessus le précipice et plongea son regard malicieux dans les yeux de Flora.
– Flora ! appelèrent en chœur Sofian et Timmy qui grimpaient sur le rocher pour la rejoindre.
– Oh je ne pense pas que tu sois capable de jeter la Super Potion dans l’océan après tout le mal que tu t’es donné pour l’avoir, dit Flora à l’attention du pokémon. Et comme tu n’as pas l’air de vouloir régler ça de manière adulte, je vais devoir passer à la manière forte. Chenipotte, go !
La chenille à la peau rouge apparut entre sa maîtresse et l’Écrapince sauvage qui observa son nouvel adversaire avec attention.
- Chenipotte, attaque « sécrétion » ! ordonna une Flora déterminée.
Chenipotte ouvrit sa bouche et un filet de soie blanc fusa en direction du crabe aux écailles oranges qui bondit dans les airs afin de l’éviter. Écrapince retomba sur la chenille avec brutalité avant de lui asséner un coup de sa pince libre sur le crâne, tout en gardant la Super Potion dans son autre pince. Il ouvrit alors sa pince libre et envoya son écume étrange qui blessa Chenipotte.
– Chenipotte, roule sur le côté pour éviter ses attaques et envoie à nouveau « sécrétion » pour bloquer sa pince !
Chenipotte s’exécuta assez rapidement pour mettre de la distance entre lui et la pince de son adversaire. Il envoya alors son mucus collant mais l’Écrapince sauvage pivota sur lui-même et lui offrit la pince qui tenait toujours fermement le médicament. Le fil de soie emprisonna alors le vaporisateur au sein de la pince du pokémon qui éclata d’un rire narquois, fier de lui.
– Espèce de… s’impatienta Flora.
– Cet Écrapince est vraiment très intelligent ! constata Timmy avec émerveillement.
– Tu devrais essayer les attaques physiques, tu aurais plus de chances, conseilla Sofian.
– Je n’ai pas besoin de tes conseils de dresseur amateur, j’ai plus d’expérience que toi, je sais ce que je fais ! cracha Flora, de mauvaise humeur. Et toi, Écrapince, tu ne veux pas lâcher cette Super Potion ? Eh bien moi aussi je suis intelligente, et vu que tu n’es qu’un pokémon…
Flora fouilla dans son sac à dos et en sortit une petite sphère rouge et blanche.
– …tu ne pourras pas résister à mon arme secrète !
– Tu ne vas quand même pas essayer de le capturer ? s’étonna Sofian.
– Et pourquoi pas après tout ? Tu n’es pas le seul à avoir le droit d’agrandir ton équipe !
– Mais tu as déjà un pokémon de type eau…
– Et alors ? Peut-être que j’ai envie de me spécialiser dans le type aquatique !
Écrapince écarquilla les yeux en comprenant les projets de Flora, comme perdu par la tournure des évènements.
– Je vais récupérer cette Super Potion, et il n’y a rien que tu puisses faire ! s’écria Flora en lançant la pokéball sur lui.
Le crabe arracha la sécrétion qui maintenait sa pince fermée et lança de toutes ses forces le médicament en direction du précipice avant que la pokéball ne le touche et ne l’aspire en son intérieur.
– NON !! hurla Flora.
La pokéball retomba au sol, gigota une seconde avant de se rouvrir et d’expulser Écrapince. Le pokémon courut alors à toute vitesse vers le précipice…
– Écrapince, s’écria Timmy, NON !
… et sauta à son tour dans le vide. Timmy se précipita à toute vitesse au bord de la falaise mais le corps d’Écrapince avait disparu dans le vide. Sofian et Flora accoururent à leur tour et cherchèrent le pokémon des yeux dans l’océan calme, mais aucune trace de remous n’indiquait une preuve de sa chute dans l’océan.
– Où est-ce qu’il est passé ? s’inquiéta Flora.
– Regardez !
Timmy leur pointa du doigt une cavité dans la falaise, quelques mètres plus loin.
– On dirait… l’entrée d’une grotte ?


Un trou dans la roche pour poser son pied, un bout de rocher auquel il fallait s’accrocher, les battements de son cœur rendant sa respiration encore plus saccadée,… L’escalade inversée de la falaise était périlleuse, mais beaucoup moins dangereuse avec l’aide des pouvoirs psychiques de Tarsal qui faisaient en sorte de garder les corps des trois adolescents stables dans leur descente vers la plateforme de roche. Timmy toucha enfin le sol de l’entrée de la grotte et s’aida de son inhalateur pour récupérer une respiration potable. Il ne savait pas pourquoi il avait suivi Écrapince jusque-là mais il voulait absolument comprendre les motivations de ce pokémon. Il entra alors avec précaution dans la grotte faiblement éclairée par les lointains rayons du soleil.
– Timmy ! prévinrent Sofian et Flora en chœur.
– Ça pourrait être dangereux, fit remarquer Flora, inquiète. Qui sait quel pokémon vit dans cette caverne ?
– Je crois qu’Écrapince est le pokémon le plus puissant de cette cachette…
Et Timmy pénétra dans la grotte. Il lui fallut quelques instants pour que ses yeux s’habituent à l’obscurité et avant qu’il puisse distinguer les contours du corps de l’Écrapince sauvage de dos.
– Écrapince ? appela délicatement Timmy pour ne pas le brusquer.
Le crabe sursauta et se retourna d’un pivotement vif. Timmy tendit le cou pour voir ce qu’il tentait de protéger mais le pokémon fit en sorte de cacher ce qui se trouvait derrière lui à l’aide de son corps.
– Si tu es blessé, nous pouvons t’aider, assura Timmy d’une voix douce.
Voyant que le pokémon ne bougeait pas, Timmy risqua quelques pas dans sa direction et s’arrêta momentanément lorsqu’Écrapince serra ses pinces en analysant chaque atome du visage de Timmy.
– Nous sommes des gens bien, crois-moi, poursuivit Timmy en avançant un pas après l’autre. Cette Super Potion que tu as volée ? Elle ne guérit que les blessures superficielles et ce n’est que temporaire. Si tu es blessé, il te faudra des soins plus approfondis. Nous pouvons t’amener au centre pokémon pour t’aider. Tout ce que tu as à faire, c’est avoir confiance en moi.
Timmy s’agenouilla devant le pokémon qui n’avait toujours pas bougé de position. Lentement, Timmy sortit de sa poche une pokéball qu’il lui présenta calmement sans le quitter des yeux.
– Je peux te capturer, te garder dans cette pokéball pour que tu te reposes le temps que je t’emmène au village où les médecins pourront te soigner.
Écrapince jeta un vif coup d’œil à la pokéball.
– Tu es d’accord ? demanda Timmy en souriant.
Écrapince plongea ses yeux malicieux dans le regard du jeune garçon. Tout à coup, il leva sa pince et frappa de toutes ses forces la main de Timmy. La pokéball s’envola hors de la grotte et termina sa course dans les vagues de l’océan.
– Écrapince ! s’écria Timmy, surpris.
Le crabe brandit alors sa pince à nouveau dans les airs et l’abattit sur la poitrine de Timmy qui fut projeté au sol dans un cri de douleur.
– Timmy ! s’écria Flora en accourant auprès de lui.
Timmy roula au sol et eut du mal à respirer suite au choc contre ses poumons.
– Cette fois, c’en est trop ! s’emporta Sofian. Nirondelle, viens calmer ce crustacé mal luné !
Alors que Flora tirait Timmy dans un coin loin d’Écrapince tout en l’aidant à reprendre sa respiration, Nirondelle apparut dans la grotte et se prépara à envoyer une tornade de vent ravageuse. Mais soudain…
– Sofian, arrête !! s’écria Flora.
Sofian se tourna vers son amie, perplexe. Celle-ci regardait quelque chose derrière l’Écrapince qui la paralysait complètement. Sofian tourna le visage trop tard : Écrapince avait attaqué Nirondelle qui avait été propulsée contre le mur de la grotte. Le crabe ayant bougé de sa position initiale, Sofian put enfin apercevoir le pokémon qu’il avait essayé de protéger depuis le début. Contre le mur du fond, le pelage blanc tâché de sang, un gros Goélise tremblait fébrilement.
– Picko !


– Il faut l’aider !
– Vous avez vu son état ?
– Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?
– Picko !
Sofian amorça un mouvement vers le Goélise affaibli mais Écrapince revint à la charge et se posta entre lui et Picko.
– Alors c’est toi qui as enlevé Picko ? s’énerva Sofian.
– Sofian, je crois que… tenta d’intervenir Timmy.
– Pourquoi est-ce que tu le retiens prisonnier ici ? Nirondelle, « vive-attaque » !
Nirondelle fusa à toute vitesse contre l’Écrapince sauvage qui valsa contre le mur opposé. Sofian amorça à nouveau un pas vers Picko qui tremblait de douleur mais Écrapince réagit au quart de tour et lui envoya son attaque écume que Sofian évita de peu en reculant à nouveau.
– D’abord mon Poussifeu, puis Picko,… Tu n’as pas le droit de t’attaquer à des pokémons qui ne t’ont rien fait !
– Sofian, tu ne comprends donc pas ? s’écria Timmy. Écrapince a attaqué Poussifeu pour qu’on le soigne afin qu’il puisse voler la Super Potion qui servirait à soigner Picko ! Il n’essaie pas de garder Picko prisonnier en le blessant mais il veut juste l’aider à guérir. Il l’a surement trouvé en mer, blessé par l’attaque du Wailord qui a failli tous nous tuer avant-hier. Écrapince a surement sauvé la vie de Picko et c’est ce qu’il essaie de continuer à faire en volant la Super Potion !
Nirondelle s’apprêta à attaquer Écrapince à nouveau mais Sofian l’en empêcha.
– Écrapince, écoute-moi ! dit Timmy en se relevant pour faire face au crabe. Nous connaissons ce Goélise, il est notre ami et nous étions à sa recherche. Nous te remercions de l’avoir retrouvé et de lui avoir sauvé la vie. Maintenant, c’est à nous de prendre la relève et de l’aider. Laisse-nous juste…
La pince de l’Écrapince fendit l’air à nouveau et Timmy fut jeté au sol tel une poupée inerte. Flora poussa un cri de terreur et Nirondelle attaqua à nouveau.
Alors que Flora tentait de ranimer Timmy qui avait tourné de l’œil suite au coup qu’il avait reçu sur le crâne, Sofian ne pouvait s’empêcher d’observer d’un regard émerveillé la ténacité de l’Écrapince sauvage. Il se battait avec tellement de courage et de persévérance que sa résistance en était impressionnante. C’était exactement le genre de pokémon digne de remplacer Békipan.
– Écrapince, je ne te laisse plus le choix, annonça Sofian, décidé. Tu vas devoir te rendre, et maintenant !
Tandis que Timmy reprenait ses esprits, Nirondelle becqueta le crabe une dernière fois et Sofian envoya une nouvelle pokéball vide contre le pokémon sauvage. Écrapince fut aspiré une troisième fois dans la pokéball qui roula au sol et s’agita comme si le pokémon tentait de s’échapper de ses entrailles. Alors, la pokéball émit un petit son sourd et cessa de gigoter. Sofian venait de capturer un Écrapince.
Flora se précipita alors vers Picko qu’elle prit dans ses bras.
– Il faut l’amener au centre pokémon avant qu’il ne soit trop tard !


Il ne savait pas combien de temps ils avaient mis pour retrouver le centre pokémon du Village Myokara, mais lorsque Picko fut pris en charge dans la précipitation par l’infirmière Joëlle et que l’agent Jenny et Bastien étaient arrivés dans le hall pour interroger les trois adolescents, Sofian remarqua que le soleil avait déjà amorcé sa descente vers l’horizon. L’agent Jenny avait absolument tenu à interroger Écrapince pour qu’il lui montre sur ses photos du Village Myokara et de ses alentours où il avait retrouvé Picko. Mais Écrapince, une fois sorti de sa pokéball, refusait de coopérer.
– Si tu pouvais juste nous montrer quelle photo représente l’endroit où tu as repêché Picko, cela pourrait peut-être nous aider à comprendre ce qu’il s’est passé, insista l’agent Jenny.
Mais Écrapince resta muet comme une taupe.
Sofian s’agenouilla auprès de son nouveau pokémon.
– Je sais que je t’ai forcé à entrer dans ma pokéball, lui dit-il, mais c’était la seule chose que je pouvais faire pour sauver la vie de ce Goélise. La Super Potion n’aurait pas été assez efficace pour le genre de blessures qu’il a et tu ne m’as pas laissé le choix. Mais tu as l’air d’être un pokémon très intelligent et attentionné, alors tu peux comprendre mon acte. Et puis, si tu ne veux pas faire partie de mon équipe, je te relâcherai directement. Mais pour le moment, il faut que tu coopères et que tu aies confiance en moi.
Écrapince plongea à nouveau son regard sournois dans celui de son nouveau maître mais ne bougea pas d’une pince.
– J’ai plongé dans l’océan pour sauver ce Goélise, raconta alors Sofian, mais il n’avait pas assez confiance en moi pour rester à mes côtés quand le danger est arrivé. Et c’est ma faute car j’aurais dû le faire sentir à l’aise avec moi pour l’aider au maximum. Je suis quelqu’un de bien. Quand Goélise a disparu, j’ai envoyé mon propre Békipan à sa recherche. Je me suis séparé d’un très bon ami pour sauver ce Goélise et je ne sais pas si Békipan reviendra un jour étant donné que Goélise est ici et qu’il pense qu’il est toujours disparu dans l’océan. Je ne sais pas si je reverrai mon ami un jour. Mais j’ai confiance en lui, je sais qu’il se portera bien. Et j’ai confiance en toi, je sais que tu es un bon pokémon qui ne veut qu’aider Goélise. Alors agis comme Békipan, je t’en prie, et aide-nous à sauver Goélise. Si tu nous dis où tu l’as trouvé, on pourra peut-être savoir quel genre de blessures il a reçu et l’infirmière Joëlle pourra le soigner plus rapidement. Est-ce que tu as confiance en moi ?
Écrapince maintint son regard plongeant dans celui de son maître, avant de pointer de sa patte une des images de l’agent Jenny qui indiquait une plage isolée, près d’une forêt épaisse et lugubre.
– Le Territoire Sombre, reconnut l’agent Jenny, paniquée. Il faut que j’aille prévenir directement l’infirmière Joëlle, qui sait quels genres de pokémons ont pu s’attaquer à lui ?
L’agent Jenny les quitta dans la précipitation. Écrapince et Sofian échangeaient toujours leur regard quand le pokémon ferma enfin les yeux et se laissa tomber dans les bras de son maître, complètement épuisé. Sofian le rentra dans sa pokéball pour le laisser se reposer de tous les combats qu’il avait menés pour sauver sa peau un peu plus tôt dans la journée.
Sofian se releva et regarda autour de lui pour découvrir des visages sombres et préoccupés. Timmy était assis sur un brancard et respirait avec difficulté dans un masque à oxygène, Flora avait les sourcils froncés et semblait ruminer des pensées sombres tandis que Bastien consultait d’un regard angoissé le dossier de l’agent Jenny. Picko avait été retrouvé, une bonne nouvelle venait de tomber et il était temps d’arrêter de s’accabler sur leur sort. L’heure était venue de passer au divertissement, avait décidé Sofian.
– Bastien, dès que l’état de Picko sera stabilisé et que tout sera rentré dans l’ordre, je te défierai ! annonça-t-il d’une voix claire et forte.
Bastien releva les yeux vers son nouveau challenger et Sofian s’attendit à recevoir une leçon de patience. À la place, le champion du Village Myokara lui adressa un sourire excité.
– Tu ferais mieux de te préparer mentalement à voir tes pokémons souffrir, parce que ce combat ne va pas être de la tarte pour toi.


À suivre dans : « Une victoire écrasante »