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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 08/09/2014 à 09:29
» Dernière mise à jour le 08/09/2014 à 09:30

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 280 : La promesse
La promesse - Grégoire et Jean-Jacques Goldman


Cassy dormait d'un sommeil agité, assise sur un siège inconfortable dans la petite bibliothèque de la Ligue Indigo, la joue reposant sur une pile de papiers dont le feuillet supérieur se collait à sa peau. Elle se réveilla en sursaut lorsque la porte s'ouvrit, renversant par accident le pot à crayons qui se trouvait dans l'angle du bureau.

- Tu vas te tuer à la tâche si tu continues comme ça, lança Chloé depuis le seuil. Où est Sven, d'ailleurs ?
- Parti dormir. Il est resté avec moi jusqu'à quatre heures du matin.
- Ah oui ? Bah tu ferais bien de l'imiter un peu, tiens. Regarde-toi, tu as une tête de Ramoloss.
- Comme si j'avais le temps de me reposer ! pesta la dresseuse. Je n'y arrive pas, sauf qu'il faut absolument que je mette ce maudit plan au point d'ici les prochains jours !

Elle froissa en boule le document sur lequel elle s'était assoupie, une liste d'actions rageusement rayée à l'encre noir, pour la jeter dans un coin de la pièce, où une dizaine d'autres gisaient déjà.

- Tu as pris un petit-déjeuner, au moins ?
- Non, bien sûr que non. Quand voudrais-tu que j'ai eu le temps pour cela ?
- Alors laisse tes réflexions de côté pendant un moment et viens avec moi à la cuisine. Ça te changera les idées.

A contrecoeur, la jeune femme accepta de suivre la nageuse, les paupières lourdes, le dos douloureux à cause de la mauvaise position dans laquelle elle avait dormi durant quelques heures à peine.

Dans la salle de restauration, Chloé prépara un jus de fruits tonique et vitaminé tandis que Cassy beurrait des tartines qu'elle trempait machinalement dans son bol de café avant de les mordre à pleines dents, sans pour autant paraître avoir le moindre appétit. Il s'agissait davantage d'un automatisme que d'une réelle envie.

- Où est-ce que tu bloques ? demanda son amie en venant s'asseoir face à elle, un grand verre de liquide orangé dans chaque main.
- Partout ! Lorsque je résous le problème d'Emily, cela ne s'accorde pas avec les Gijinkas, et je... Oh, je n'en sais rien ! Cela m'agace, tu n'as même pas idée ! J'ai été obligée de prendre l'échiquier d'Angus pour parvenir à visualiser un champ de bataille éventuel, sauf que cela n'a servi à rien.
- Parle pour toi. Il a passé sa soirée à le rechercher dans toutes les pièces de la Ligue, tu aurais au moins pu l'avertir.
- Ah bon ? Je ne l'ai pas fait ? J'ai dû oublier...

La dresseuse baissa la tête en direction de la table tout en triturant le manche de sa cuillère. Depuis qu'elle passait des journées et des nuits entières à fomenter un plan contre la Team Galaxie, elle souffrait de gros soucis de concentration et avait constamment les nerfs à vif, si bien que plus personne n'osait encore l'approcher.

- Tu devrais essayer de te reposer. Quand Sven se réveillera, il pourra reprendre à l'endroit où tu t'en étais arrêtée, non ?
- Si je ne suis pas là pour le superviser, tu peux être certaine qu'il y aura dans ses idées une ligne de chair à canon, alors...

Ni l'une ni l'autre n'ajoutèrent quoi que ce soit. Instinctivement, Chloé passa une main sur sa nuque, là où le jeune homme l'avait infectée quelques semaines auparavant avec le poison de Circé dans l'unique but de s'amuser. Nul n'ignorait qu'il demeurait imprévisible, bien qu'étant un atout précieux dans leur manche.

Cassy regagnait son dortoir en compagnie de la nageuse, parvenue à la convaincre de se détendre un peu à l'aide d'une potion calmante laissée par Léa dans l'armoire à pharmacie, lorsque Peter et Sandra surgirent soudain, à l'autre extrémité du couloir. Les yeux exorbités, ils fondirent sur elles sitôt qu'ils les aperçurent.

- Vous devez venir ! lancèrent en choeur les deux dracologues. Tout de suite !
- Que se passe-t-il ?
- Il y a quelque chose qui arrive en direction du Plateau Indigo. On dirait une véritable armada.
- Une armada ? De qui ? De quoi ?
- Je crois que ce sont des Gijinkas, affirma la Championne d'Ebénelle, la respiration saccadée.

Il n'en fallut pas plus pour que la meneuse de la Confrérie ouvre à la volée la porte de son dortoir afin d'y prendre ses gants de combat qu'elle ne portait pas encore, contrairement à sa consoeur.

Elles se ruèrent ensuite dans le sillage des cousins qui les conduisirent à l'entrée de l'Arène, face à l'immense portail métallique. Clément et Koga se tenaient juste devant, le teint livide, les mains serrées sur leurs pokéball.

- Où sont les autres ? demanda Cassy à Chloé, surprise de l'absence des leurs.
- En salle de sport, je crois. Sandra, allez les chercher, s'il vous plait. S'il s'agit d'une menace, nous allons avoir besoin d'eux.

Aldo surgit à son tour, franchissant la porte de la tourelle à l'intérieur de laquelle il résidait, une paire de jumelles autour du cou. Il remit l'instrument d'optique à la dresseuse lorsque celle-ci le lui réclama et riva aussitôt les lentilles grossissantes en direction de la marée obscure qui se dessinait à mi-chemin de la Ligue et du village voisin.

- Vous feriez mieux de partir, déclara-t-elle à l'intention des membres du Conseil Quatre. Ils n'en ont pas après vous, ils ne vous pourchasseront pas, alors que si vous restez avec nous, vous serez en danger.
- Pas question que l'on s'en aille, refusa catégoriquement Peter. Cette Arène, c'est notre maison. Nous la défendrons jusqu'à ce que mort s'ensuive si cela s'avère nécessaire.

Les trois autres Champions approuvèrent avec la même lueur de détermination farouche dans le regard. La jeune femme n'insista pas davantage et préféra se concentrer sur la masse qui s'approchait à grands pas. Un nouveau coup d'oeil dans les lunettes grossissantes lui permit de distinguer avec plus de netteté les envahisseurs.

- Attendez ! s'écria-t-elle au moment où ils s'apprêtaient à libérer leurs pokémon, prêts à combattre. Ce n'est pas mon frère !

En effet, la personne qui se trouvait à la tête de la petite troupe d'hybrides, armée jusqu'aux dents, possédait une crinière si flamboyante qu'elle en était aisément visible, même à cette distance. A côté de cette femme avançait au même rythme une créature à demi humaine, à demi Charmina.

- C'est Scathach, avec Freya Vanadís.

Chloé lui arracha aussitôt les jumelles des mains, la coupant par inadvertance avec la lanière en cuir, afin de vérifier ses propos. A son tour, elle afficha une expression soulagée. Elle fut la première à se tourner vers les quatre dresseurs d'élite afin de déclarer :

- C'est bon, l'alerte est levée, y a rien à craindre. C'est une humaine légendaire qui est dans notre camp, tout comme les Gijinkas qui l'entourent.

Si la mâchoire de Peter se décrispa légèrement, ses collègues, eux, affichaient toujours une expression tendue. Si la vision des monstres de Lilith commençaient à être familière à la Confrérie, eux n'en avaient encore jamais vu jusqu'à présent.

Le dracologue leur conseilla simplement de se retirer s'ils ne tenaient pas à avoir affaire aux créatures darkrainiques avant d'aider les deux consoeurs à ouvrir la grille pour leur permettre de pénétrer à l'intérieur.

Il devait y avoir en tout entre une vingtaine et une trentaine d'hybrides, groupe composé pour l'essentiel de Dryades, de Walkyries, de Vampires, de Centaures, d'un Sphinx au corps de Persian et à la tête de femme, ainsi que d'un Griffon à la face de Roucarnage et à la croupe d'Arcanin.

La guerrière se dirigea vers Cassy tandis que les Gijinkas s'immobilisaient sur le seuil de l'Arène. Elle lui adressa l'un de ses étranges sourires qui révéla ses incisives relativement plus pointues que la moyenne.

- Scathach, la salua la meneuse de la Confrérie en courbant l'échine de façon. C'est un véritable plaisir de vous revoir. Comment nous avez-vous retrouvés ?
- Artémis me l'a dit.

Un tic nerveux agita le menton de la dresseuse. Ainsi, Sven n'avait pas pu s'empêcher de révéler à son humaine légendaire l'endroit où ils s'étaient réfugiés suite à sa violente dispute avec Lilith.

- Et que venez-vous faire ici ?
- Je veux réparer une erreur que je n'aurais même jamais dû commettre.

La divinité caressa le manche en bois du nunchaku qu'elle portait accroché à une ceinture en cuir au niveau de son ventre avant de poursuivre d'une voix grave, surprenante par rapport aux intonations aiguës qui la caractérisaient d'ordinaire :

- J'ai fait preuve de lâcheté en refusant de me rendre au Lac Courage, persuadée qu'Arceus enverrait quelqu'un sur place guetter ma venue. A deux reprises et par mon entière faute, tes ennemis ont réussi à réunir les Cré's. Je veux libérer Créfadet du joug de ton frère et ainsi empêcher le retour de Chronos et Kukulkan.
- Vous voulez dire par là que vous avez l'intention de vous battre à nos côtés ?
- A condition que tu veuilles bien de moi, Cassy Rilène.

L'intéressée ouvrit des yeux ronds en voyant Scathach s'agenouiller devant elle et sortir son katana de son fourreau pour l'incliner à hauteur de sa tête en une marque de respect sincère et profond.

- Je mets mon sabre, ainsi que le reste de mes armes, à ton service.
- Relevez-vous.

La guerrière s'exécuta. Ses yeux turquoise ne quittaient pas les iris bleutées de la dresseuse, attendant sa réponse avec patience.

- Ce serait un immense honneur de combattre avec vous, affirma-t-elle en s'inclinant à son tour. Je vous remercie de vous joindre à nous.
- Les Gijinkas sont également prêts à te jurer allégeance.
- Lilith le leur a permis ?
- Tu sembles oublier qu'elle n'a plus d'influence sur eux, rappela la guerrière. Vanadís a convaincu ses cousins d'affronter le reste des leurs, ceux qui les ont trahis.
- Nous libérerons Créfadet, je vous le promets. Et Arceus ne retrouvera pas ses deux plus puissants alliés. Nous les en empêcherons.
- Parfait. J'aime ta détermination.

Scathach lui tendit une petite main aux doigts fins que la jeune femme serra sans hésiter, scellant ainsi leur accord. Lorsqu'elle la relâcha, l'humaine légendaire tira de l'un de ses fourreaux une boîte longiligne, qu'elle lui remit.

- C'est un cadeau de la part d'un très vieil ami, déclara-t-elle simplement.

Cassy retira le noeud qui maintenait le couvercle en place pour libérer deux roses, une rouge et une noire, liées entre elles par un ruban blanc. Un mot à la calligraphie élégante y était accroché :

Je te souhaite bonne chance pour ton avenir, Cassidy. Même si je demeure auprès de Lilith, mon coeur t'accompagne dans ta quête.
Hommage à toi, ainsi qu'à la jeune parjure. J'espère vous revoir très bientôt.

Satan