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Sky Crawlers : The World of SK de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 30/08/2014 à 21:49
» Dernière mise à jour le 07/08/2015 à 13:49

» Mots-clés :   Action   Aventure   Fantastique   Présence de Pokémon inventés   Présence de transformations ou de change

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Chapitre 20 : Souvenirs, l'oiseau du Vent [partie 2/2]
Cela faisait une heure que j'étais parti affronter mes pires ennemis, méditant sur ma branche. Ouvrant les yeux, je découvrit un Rattata, en contrebas. Empli d'un courage soudain, je fondis dessus, qu'importe les risques auxquels je m'exposais. Arrachant la peau de ma victime, je laissai son sang s'écouler jusqu'au cœur du terrier. Entendant du bruit venant de celui-ci, je m'écartai, prêt à affronter un rongeur. D'interminables secondes s'écoulèrent avant qu'un ne sorte enfin. Ne lui laissant pas le temps de se préparer, je m'élançais vers lui. Mais, m'évitant, le Rattatac me perfora l'aile de ses puissantes dents, m'arrachant un cri de douleur. Me vint alors le souvenir de la première fois, lorsque j'avais tenté de m'enfuir. Ce douloureux souvenir me fit comprendre que je ne devais pas m'échapper, et ce quel qu'en soit le prix. Ce fut au tour du rat de foncer vers moi. D'un coup d'ailes, je parvint à le mettre KO, puis à le tuer. Mais à sa suite en sortirent quatre autres, tandis que je sentis la peur monter.

*****
A la vue d'un petit Roucool sanguinolent, les autres s'écartèrent. Traînant les pattes, j'étais à bout de forces et parvenait difficilement à marcher. De mes ailes, je tirais par la queue cinq Rattatac, provoquant l'étonnement général. Sur mon chemin, aucun mot ; tous observaient sans parler. A l'extrémité de la clairière, je le voyais, il s'agissait de mon père. J'eus l'impression que ma tête me tournait, mais je refusai de m'évanouir tant que je ne lui aurais pas parlé. C'était maintenant que tout allait se jouer. Parmi la foule, un Roucoups se fraya un chemin et arriva devant. Brock. Le voyant, je lui adressai un rapide sourire. Je n'étais pas beau à voir, j'en étais conscient : l'une de mes arcades sourcilières était gonflée et me cachait en partie l'œil. Plus bas, mon bec était fracturé, et j'étais couvert de coupures et d'écorchures. Machinalement, j'alignai un pas après l'autre, sans plus me soucier de ce qui m'arrivait ni de la douleur que j'endurais. Tout ce qui comptait, désormais, c'était conserver mes cinq Rattatac et arriver jusqu'à mon géniteur, le grand Roucarnage. Je n'étais plus qu'à une dizaine de mètres, et, se tournant vers moi, me vit arriver. Sans doute ne me reconnut-il pas, car il se contenta de regarder le petit Roucool avançant vers lui. Ça y est, j'y étais. Je déposai mes gibiers et levai les yeux vers lui.

« Me voilà, père. Vous m'aviez dit de tuer un Rattatac, j'en ai eu cinq. Maintenant, vous n'avez plus d'excuse... pour... me rejeter...

Je tombai alors dans l'inconscience et m'effondrai à ses pieds. Surpris, il se baissa pour me ramasser, mais une intense lumière émanant de mon corps l'en empêcha. J'évoluais. Tous furent troublés et étonnés, voyant un Pokémon inconscient évoluer. Ne pouvant tenir plus longtemps, Brock se précipita près de moi.

- Reon !! Reon, tu m'entends ?

Il semblait paniqué. Alors, le grand héros Roucarnage se pencha et me ramassa, me tenant dans ses ailes. Son regard ne se détourna pas de mon corps de Roucoups inanimé. Le temps passa, et des larmes apparurent au coin de ses yeux.

- Mon fils. Je suis désolé. »

*****
Ce n'est que plusieurs heures après que je m'éveillai. Mon ami se tenait près de moi et semblait me veiller.

« Reon ! Fais attention, ne bouge pas trop, tu es encore blessé !

- Brock...

Je ne savais pas quoi lui répondre.

- Tu sais, quand je t'ai vu t'évanouir, j'ai eu peur pour toi. Mais en même temps, tu étais tellement classe, avec tes cinq Rattatac, traversant la clairière. Et puis... Ton évolution !

- De quoi ?

En effet, observant mon corps, je me rendais compte que j'étais devenu un Roucoups. Je n'en revenais pas.

- Beaucoup ont évolué avant toi, comme moi d'ailleurs, mais la différence est que toi, ton évolution était méritée. En même temps qu'elle, tu as franchi un nouveau cap, que ce soit pour toi comme pour ton père.

- Mon... Père ? demandais-je.

- Tu as tout de même réussi à le faire pleurer.

Là non plus, je n'en revenais pas. Lui ? Pleurer ? Pour un simple Roucool ou Roucoups comme moi ? Je n'y croyais pas.

- Je sais ce que tu dois te dire, sourit Brock. Mais tu n'es pas qu'un simple Roucoups, tu es son fils, celui à qui il transmettra tout. Tu dois être fort Reon, car j'ai pu en parler rapidement avec lui, et il compte bien faire de toi le plus fort.

Le lendemain, lorsque je fus guéri, mon père vint me trouver et nous discutâmes de longues heures ensemble. Longtemps, il s'excusa auprès pour m'avoir ainsi délaissé.

-Je ne vous en veux pas, père. Au contraire, vous m'avez donné ma chance de vous montrer ce que je valais.

- Reon... Ce n'est pas que ça. J'ai pris conscience trop tard du fait qu'un père ne doit pas se comporter ainsi avec son fils. Même si je ne l'ai pas montré, je t'aime Reon et je suis heureux que tu aie pu me faire changer.

Entendre ces mots me fit avoir les larmes aux yeux. En effet, dans mon entière existence, jamais je ne l'aurais imaginé me parler ainsi.

- J'aimerais que tu me succède en tant que protecteur, Reon.

J'arrêtai de respirer. Que je le succède ? Cela voulait dire qu'il me jugeait enfin comme un Pokémon fort. De nouveau, les larmes me vinrent et je sus quoi répondre. Voyant mon émotion soudaine, il continua.

- Si je suis ce que les gens appellent un héros, c'est parce que j'ai appris à maîtriser un pouvoir spécial. Enfin... Pour être exact, je ne suis pas capable de l'utiliser parfaitement, et je n'en serai même jamais capable. Je compte donc te l'enseigner afin que toi, tu puisse devenir un être exceptionnel.

Je m'imaginais alors toutes sortes de pouvoirs fantastiques, tels que cracher du feu, faire pleuvoir la foudre, se rendre invisible, ou même éliminer ses adversaires par le regard !

- Qu'est ce donc ? demandais-je, hésitant et soudain tendu.

- Il s'agit du pouvoir du Vent.

Le pouvoir du Vent ? En effet, pour un oiseau, cela paraissait logique. Ainsi, nous partîmes un matin, tôt, nous rendre en haut des montagnes. Une fois arrivé, j'observai mon père à l'œuvre. Il se concentra et alors, au bout d'un moment, une légère brise se fit ressentir, affluant vers lui. Elle se changea ensuite en de violents bourrasques, et enfin, une tornade entoura le Roucarnage. Époustouflé, je ne pus détacher mon regard de sa toute puissance.

- Voilà ce que je veux t'apprendre. Es-tu d'accord ?

- Oui, répondis-je instinctivement. »

Alors mon entraînement débuta, au cours duquel je pris connaissance de cet étrange pouvoir. Afin de le maîtriser, il me fallait tout d'abord être en harmonie avec la nature. Ainsi, je restai posé sur une branche fine, sans bouger, plusieurs heures durant. Et tandis que nous nous exercions, notre relation s'améliora et nous finîmes par nous entendre à merveille. Chaque jour que je passais avec lui m'emplissait de joie et me poussait à progresser. Cependant, j'eus fini par me blesser et me casser une patte. Comme il me fallait me reposer, mon père décida de suspendre l'entraînement. Toutefois, bien que je fus alité, il n'en resta pas moins à mes côtés et nous continuâmes à parler, pour mon plus grand bonheur. Et quand ce n'était pas mon père, c'était Brock qui venait me rendre visite.

« Hé, Reon ! La forme ?

- On peut dire ça comme ça...

- Dis, tu as entendu la nouvelle ?

- Non ? je demandai.

- Eh bien il paraîtrait qu'une Roucool aurait été sauvagement attaquée par des Rapasdepic.

Les Rapasdepic. Eux et leurs anté-évolutions, les Piafabec, constituaient les principaux ennemis de notre clan. Parfois, l'un deux s'aventurait dans notre territoire, et la plupart du temps il mourrait.

- Suite à ça, il y a une chance pour que les Roucarnage fassent une descente dans leur nid. »

En effet, c'était là une probabilité. Malheureusement, cela créerait davantage de tensions et pourrait conduire à une guerre, si nos adversaires survivaient. Mais nous n'eûmes pas le temps de les attaquer, qu'eux vinrent à nous. Alors, le jour de l'attaque, Brock et mon père vinrent me voir.

« Reon ! s'écria le Roucoups.

- Bonjour Reon, fit sobrement mon paternel. Comme tu l'auras sans doute compris, nous allons devoir nous battre. Étant blessé, tu n'es pas en mesure de te battre, cependant.

- Mais si, je dois !

- Non, me coupa-t-il. Je ne peux pas me permettre d'envoyer un blessé au combat, qui plus est mon fils.

-Reon, dit Brock, on vient te dire au revoir, car on va devoir partir un bout de temps. Mais ne t'inquiète pas, on reviendra vite !

- Oui, prends soin de toi, mon fils, et ne fais pas de folies. »

Mais j'avais un mauvais pressentiment. Et la nuit durant, je pus entendre l'écho du combat, qui me parvenait. Le lendemain, tout semblait s'être arrêté, mais aucune nouvelle, ni de Brock ni de mon père. Alors angoissé, je décidai de sortir de ma cachette pour voir ce qu'il s'était passé. Je sais que c'était contre l'ordre du Roucarnage, mais je ne pouvais pas m'en empêcher ; je devais savoir. Attrapant un bâton et le tenant sous mon aile, je m'en servais de béquille. Il me fallut une demi-heure pour arriver dans notre clairière, jonchée de cadavres. A la vue du sang de mes congénères, j'eus un haut-le-cœur, et je tombai à genoux, faisant craquer ma patte. Promenant mon regard sur ce tableau d'horreur, je m'attardai sur un corps en particulier. Ne voulant y croire, je me traînai jusqu'à lui, et alors, le contempla. C'était officiel : je n'avais plus d'ami. Mutilé, le Roucoups baignait dans une mare de sang. Alors, un bruit me fit sursauter et me retourner.

« Reon...

Il s'agissait de mon père, allongé au sol. Tandis que je m'approchai lentement de lui, je remarquai que son aile droite était arrachée et que son pelage était blanc comme de l'albâtre. Je ne pouvais discerner aucune couleur sur son poil, semblable à un nuage. Enfin si ; une seule couleur se détachait : le rouge.

- Approche-toi... Je ne peux quasiment plus rien voir...

Je m'exécutai. Je sentais qu'il peinait à parler, également.

- Qui... Qui vous a fait ça, père ?

-Mon aile... On me l'a prise alors que... j'étais à terre... Mais... C'est moi qui m'y suis mis...

- Q...Que voulez-vous dire ?

- Je t'ai dit que.... je n'étais pas assez fort... pour maîtriser le vent... Tu t'en souviens... ?

- Oui, répondis-je.

- A ce niveau... l'utiliser trop de fois... nous met en danger.... A une fois : ton pelage se dépigmente... Au delà de trois : tu perds la vue... Et après... Tu meurs.

- Mais père, vous n'êtes pas encore mort !

Cette fois-ci, je criais, sûrement pour réprimer un sanglot.

- C'est une mort... lente...

Puisant dans des forces inimaginables, il se releva, et s'empara de ma canne de fortune. Pendant une longue minute, il prit de nombreuses inspirations pour se calmer et enfin, me parla sans coupure.

- Reon, nous créatures des Cieux possédons un élément qui nous est propre : le Vent. Lorsque tu sera capable de l'utiliser, ni le ciel ni la terre ne te résisteront. Lorsque tu y seras parvenu, tu seras un Dieu. Bats-toi pour tes convictions, mon fils. »

Alors il se perfora le cœur de mon bâton, et s'écroula. En à peine cinq minutes, j'avais perdu tout ce que j'avais de plus cher à mes yeux : mon seul et meilleur ami, et mon père.

*****
Pendant les cinq prochaines années, je m'entraînai afin de maîtriser ce mystérieux pouvoir que m'avait offert mon père, et j'aidai à protéger mon clan. Jamais plus je n'ai eu d'amis, et ce jusqu'à ce que je rencontre un Riolu sur la route 45.