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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 06/08/2014 à 10:59
» Dernière mise à jour le 06/08/2014 à 11:01

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 269 : Hymne à l'amitié
Hymne à l'amitié - Céline Dion


- Hyporoi, Hydrocanon !
- Draco, Ultralaser !

L'attaque du pokémon de Cassy traversa aisément celle de son adversaire pour aller atteindre de plein fouet la créature aquatique de Sandra, qui fut projetée hors du petit bassin où elle se trouvait.

- Et maintenant, Hydroqueue !

Toute l'eau contenue dans le récipient rectangulaire se souleva lorsque le dragon bleu la frappa pour déferler sur son ennemi. Si celui-ci n'en souffrit pas vraiment, il ne s'aperçut que trop tard qu'il s'agissait d'une feinte destiner à couvrir la Dracocharge qui s'en suivit.

- C'est bon, tu as gagné, affirma la Championne d'Ebénelle en remarquant les yeux vitreux de son acolyte, trop sonné pour continuer à se battre. Il est bien loin, le temps où je te donnais des conseils. Cela fait un moment que l'élève a dépassé le maître.
- Tous les temps sont bien loin, hélas, murmura la dresseuse à voix basse alors qu'elle ramassait sa sacoche posée à ses pieds.

Elle céda ensuite sa place à Yohanna, bien décidée à expérimenter ses types glaces contre le type désavantagé, mais excellemment entraîné, de la dracologue. Cassy, n'ayant pour l'heure plus rien à faire à l'Arène puisque son équipe devait observer une phase de repos, décida de rejoindre son dortoir.

En passant devant la petite bibliothèque, néanmoins, elle s'aperçut que la porte était entrouverte. Elle poussa le battant de la pointe du pied, une main au niveau de la bouche pour contenir un bâillement, car son sommeil ne s'arrangeait pas, malgré les potions de Léa qu'elle concoctait chaque soir dans l'espoir de le lui ramener.

- Ah, tiens, bonjour, lui lança Bridget en lui encore un bref coup d'oeil par-dessus son épaule, avant de se remettre à pianoter avec assiduité sur le clavier de l'ordinateur.

Elle martelait les touches avec force, si bien qu'elles émettaient un claquement sec sous ses doigts. Sur l'écran, divers onglets étaient ouverts, dont Cassy n'aurait pas pu deviner l'utilité : l'informatique n'avait jamais été son fort. Elle savait tout au plus sauvegarder des documents et envoyer des donnés, mais ses compétences ne dépassaient pas un stade basique.

- Est-ce que tu t'en sors ? demanda-t-elle, les mains appuyées sur le dossier du fauteuil à roulette de l'étudiante.
- Disons que c'est en bonne voie. Je pense que j'aurais réussi à contourner le barrage d'ici ce soir. Où est-ce que tu en es avec le décryptage ?
- Sven n'a pas voulu m'aider, mais j'ai travaillé dessus une bonne partie de la nuit, pour rien. Sylvain a pris la relève ce matin afin de me permettre d'aller m'entraîner.
- Pourquoi n'as-tu pas simplement donné le code à Angus ?
- Angus ? répéta Cassy, étonnée.
- Oui. C'est un champion d'échecs et il a remporté deux années de suite le tournoi mathématique inter-régional. Même s'il ne veut pas l'admettre par excès de modestie, c'est un garçon surdoué.

La dresseuse garda le silence. Elle savait que le porteur du glyphe poison avait suivi une scolarité bien particulière et qu'il faisait preuve d'une attitude étrange pour un enfant de huit ans, cependant elle n'aurait jamais été jusqu'à s'imaginer avoir sous les yeux un nouvel Emilien.

- Emmène-lui la feuille que je t'ai imprimé hier. Je suis sûre qu'il se fera une joie de te rendre ce service, indiqua Bridget.

La jeune femme acquiesça d'un signe de tête, la remercia, puis prit congé d'elle afin de la laisser oeuvrer en toute tranquillité. Comment avait-elle pu passer à côté des capacités intellectuelles d'Angus pendant si longtemps ? Sans doute parce qu'il était d'une nature discrète, toujours amicale, certes, mais préférant rester tranquille dans un coin à lire un livre plutôt que de se joindre au reste du groupe.

Ainsi que la lycéenne l'avait suggérée, il accepta sans hésiter d'étudier le cryptage d'Eric. Il posa sur son nez la paire de lunettes rondes qu'il portait pour corriger son hypermétropie et se mit aussitôt à l'ouvrage.

- J'espère que les sauvegardes piratées vont nous apprendre quelque chose, déclara Sylvain, auprès de qui elle avait été chercher le document codé.
- Je le souhaite aussi. Nous n'avons plus le droit à l'erreur, désormais. Il faut mettre fin aux agissements de la Team Galaxie et récupérer Emily avant qu'Arceus nous empêche de mener tout cela à bien.

Soudain, Cassy s'arrêta nette au milieu du couloir le long duquel ils marchaient tranquillement, pour fondre en larmes. Elle ignorait ce qui lui prenait, elle qui avait pris l'habitude de masquer ses émotions, en particulier celles susceptibles de révéler sa vulnérabilité. Elle s'adossa contre le mur pour essuyer ses yeux humides.

- Excuse-moi, murmura-t-elle. Je suis... Je ne vais pas très bien, en ce moment.
- J'avais remarqué. Tu sembles avoir les nerfs à vif depuis quelques semaines. Tu devrais peut-être songer à te reposer davantage. A cette allure, tu craqueras bien avant l'heure.
- C'est sûrement ce que veut Arceus. Avec cette épée de Damoclès pendue au-dessus de nos têtes, nous sommes constamment sur nos gardes, à l'affut de la moindre menace. Résultat, à force d'être sur le qui-vive, nous nous épuisons pour rien.
- Viens, allons à la cuisine. Je vais te faire du café.

Les cuisines de l'Arène Indigo étaient immenses, et la salle de restauration avait la capacité d'accueillir au moins une cinquantaine de personne. La dresseuse aimait bien ce lieu, avec ses murs blancs, son sol carrelé et ses fourneaux en acier. L'endroit avait quelque chose d'apaisant, qui l'aidait à mieux se concentrer.

Pendant que son cousin lui servait une tasse en étain fumante, elle alla s'installer dans le vaste réfectoire, où elle put siroter sa boisson en toute tranquillité. Une main sur l'anse du récipient, l'autre sur son front, elle évacuait lentement ses tensions.

- Je suis contente que tu sois là, finit-elle par déclarer à l'intention du Topdresseur qui s'asseyait en face d'elle. Tu es... Tu es un atout précieux. Je sais à quel point cela te coûte de songer qu'un jour, tu nous verras confrontés à Eric, mais...
- Il a commis une erreur en s'en prenant à ton amie Cynthia. J'ai toujours partagé le point de vue que défend la Team Galaxie, celui d'un monde qu'il faudrait recréer afin de l'épurer totalement. Cependant, même si l'annihilation de l'humanité m'a longtemps parue la seule solution, je ne saurais tolérer que l'on agresse de la sorte des innocents.
- De toi à moi, tu ne t'es jamais demandé... Pourquoi nous ?
- Comment cela ? s'enquit aussitôt Sylvain, qui visiblement ne voyait pas où elle voulait en venir.
- Pourquoi les glyphes sont-ils apparus sur nous plutôt que sur n'importe qui d'autre ?
- Eric avait une théorie à ce sujet, qu'Hélio semblait partager. Il a passé une grande partie de sa vie à étudier la Confrérie originelle, à ce renseigner sur la mythologie pokémon. Il a engrangé tant de connaissances, qu'il a ensuite partagé avec mes parents et les tiens, que cela a sûrement fait de nous des sortes "d'élus". Grâce à leur travail, nous étions prédestinés à jouer les premiers rôles dans cette histoire. Toi, moi, ton frère, Sven...
- Et Tina ? Léa ? Chloé ? Bref, tous les autres.
- Est-ce que tu crois au destin ?
- Non, avoua Cassy. Plus depuis longtemps. Je pense que les choses n'arrivent jamais par hasard, qu'elles sont écrites à l'avance.
- Et tu ne t'es jamais dit que, peut-être, tu ne les avais pas rencontrés pour rien ? Que votre rencontre à toutes n'était pas le fruit d'un accident. Regarde Marion, tu l'as connue parce que Sven a tenté de la tuer.
- Tu veux dire par là que tout ceci était prévu ?
- Nous contrôlons des pouvoirs spéciaux et nous sommes plus ou moins condamnés à mort par l'être qui a créé cet univers. Cette hypothèse ne me semble pas plus saugrenue qu'une autre.

La jeune femme haussa les épaules. Il n'avait pas tort. Peut-être qu'effectivement, même sans détecteur pour les y aider, tous les glyphes auraient été un jour réuni. A présent, il ne leur manquait que le glyphe acier, que Marion ne mettrait sans doute pas longtemps à débusquer.

Ils restèrent encore un moment à discuter ensemble, sans aborder continuellement le thème de la Confrérie que Cassy préférerait parfois oublier puis, alors qu'elle baillait pour la énième fois, accepta de suivre le conseil de son cousin, qui lui suggéra d'aller faire une sieste régénératrice.

Elle dormait profondément, étendue sur la couchette inférieure de son lit superposée, lorsque quelqu'un toqua à la porte. Elle s'éveilla en sursaut, l'esprit embrumé, et constata avec stupeur qu'elle avait dormi pendant plus de trois heures : l'après-midi était déjà commencé.

- Qui est là ? lança-t-elle d'une voix pâteuse en se demandant si elle n'avait pas simplement rêvé.
- Angus.

Comme elle s'était allongée en sous-vêtements, elle de hâta de décrocher sa robe de chambre. En passant devant la petite table qui occupait un angle de la pièce, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'on lui avait apporté un plateau repas composé d'aliments froids qu'elle pourrait déguster à son réveil. Elle esquissa un sourire, devinant sans mal que cette douce attention était l'oeuvre de Yohanna.

Elle invita le garçon qui se trouvait sur le seuil à entrer. Il tenait entre ses mains une feuille de papier qu'il lui remit d'un air sérieux. Elle fut impressionnée de voir qu'il avait mis si peu de temps à déchiffrer le code d'Eric, qui semblait pourtant aussi complexe que le précédent.

- En fait, avoua le porteur du glyphe poison, j'avais terminé bien avant l'heure du déjeuner, mais lorsque j'ai voulu te l'apporter, Sylvain m'a dit que tu étais fatiguée et que je ferais mieux de te laisser te reposer encore un peu.
- Oh, tu sais, pour une aussi bonne nouvelle que celle-ci, tu n'aurais pas dû attendre. Merci, Angus ! Tu es un petit génie. Je vais de ce pas aller voir où en est Bridget.

Elle lui adressa un sourire qu'il lui rendit avec une certaine réserve. Il pouvait paraître froid en apparence, cependant elle savait qu'il ne s'agissait chez lui que d'une simple timidité. Elle le remercia derechef, l'embrassa sur la joue pour lui témoigner sa gratitude tant toute cette histoire la mettait de bonne humeur, attrapa une pomme dans la corbeille à fruits apportée là en même temps que le reste de la nourriture, puis se rua dans le corridor, bien décidé à voir où en était la lycéenne dans ses manipulations informatiques.