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Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 19/07/2014 à 12:14
» Dernière mise à jour le 24/08/2020 à 15:13

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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003. 1x03 - Comment capturer un pokémon
Précédemment : Sofian et sa maman emménagent au Bourg-en-vol afin d’échapper à une vie plutôt triste à Kanto. Fils de Norman Match, le nouveau champion d’arène de Clémenti-Ville, Sofian est invité par la Professeur Seko à participer à la Ligue Pokémon. Il fait la rencontre de Flora Seko, la fille du professeur, et sauve ce-dernier de l’attaque de trois Medhyena enragés grâce à un Poussifeu qu’il choisit au hasard. À peine les présentations faites, le Professeur Seko et les deux adolescents se munissent des trois pokémons starters afin d’arrêter les Medhyena qui attaquent la ville. Pendant ce temps, deux inconnus accompagnés d’un Miaouss étrange pénètrent dans le laboratoire pour voler les pokémons. Mais avec l’aide de Poussifeu, Sofian fait fuir les brigands. Le Professeur Seko offre alors à Sofian le Poussifeu et à Flora le Gobou pour qu’ils démarrent leur voyage dans Hoenn. Sofian fait ses adieux émouvants à sa maman en lui laissant son Rondoudou et part seul se construire une nouvelle vie dans Hoenn.

Pokémon #201
La lune grimpait lentement dans le ciel quand Sofian abandonna tout espoir de revoir un jour des traces de vie humaine. Il se jeta sur une souche d’arbre et soupira de fatigue. Poussifeu se jeta à ses pieds et poussa un grognement de satisfaction en se couchant dans l’herbe. Cela faisait des heures qu’il marchait le long de la Route 101 et la nuit l’ayant surpris, il s’était un peu trop éloigné du chemin principal et s’était retrouvé perdu au beau milieu des bois. Pour rajouter du drame dans la situation, la chaleur d’été de la journée s’était transformée et fraîcheur que Sofian ne pouvait supporter, vêtu dans son simple gilet. Grelottant de froid, il plissa les yeux en regardant autour de lui afin de trouver un chemin qui le ramènerait sur la route principale mais l’obscurité était trop épaisse. Qu’allait-il faire maintenant qu’il était perdu au beau milieu de nulle part, dans une région qu’il ne connaissait pas, et entouré de cris de pokémons effrayants.
– On ne va tout de même pas retourner au Bourg-en-vol, dit-il à son Poussifeu. Tu imagines la honte si on apparaît là-bas et qu’on dit qu’on s’est perdu ?
Poussifeu approuva en affichant un regard désespéré.
– Bon, ben je crois qu’il ne nous reste qu’à passer la nuit ici ! annonça Sofian d’un air décidé.
Ayant pensé qu’il atteindrait un village avant la tombée de la nuit, Sofian n’avait pas prévu d’emporter avec lui un sac de couchage et regretta amèrement sa confiance aveugle en se jurant d’acheter le nécessaire dès qu’il retrouverait son chemin. Il se coucha sur l’herbe fraîche et Poussifeu vint se blottir contre lui. La chaleur naturelle du corps du pokémon feu réchauffa un peu l’adolescent qui s’emmitoufla dans son gilet. Ce fut sous les hululements d’un Hoothoot qu’ils finirent par s’endormir.

Le lendemain matin, Sofian fut réveillé par son Poussifeu excité. Il se leva d’un bond, croyant dans un premier temps qu’ils étaient attaqués, puis remarqua que Poussifeu avait trouvé un petit ruisseau et s’y baignait allègrement dedans.
– Poussifeu, tu es un génie ! félicita Sofian en sortant de son sac à dos un plan de Hoenn qu’il avait trouvé en le fouillant la veille. Si je trouve ce ruisseau sur le plan, on va pouvoir se repérer.
Et ce fut chose faite en un temps record. Il vit sur le plan qu’un ruisseau était tracé en partant du Bourg-en-vol vers le nord et passait à côté d’un village nommé Rosyères. D’après ses calculs, ils arriveraient à Rosyères en moins d’une heure.
– Poussifeu, si tu veux qu’on arrive tôt, il va falloir marcher d’un bon pas !
Poussifeu s’arrêta de nager subitement et lança un regard terrifié à son maître. Sofian comprit qu’il en avait marre de marcher et préféra le ranger dans sa pokéball avant qu’il ne tire la tête et ne fasse une crise.

Pokémon #201p
Sofian fut heureux de retrouver le chemin principal après quelques minutes et, comme il l’avait estimé, il arriva à l’entrée d’un village paisible en quelques instants. Rosyères était un petit village typique, aux maisons basses et chaleureuses, et envahi par la nature. Partout où il posait ses yeux, Sofian pouvait voir des arbres, des plantes ou du gazon dans les rues. Il trouva très vite le bâtiment important que tout dresseur se devait de visiter : le centre pokémon.
Bien sûr, il avait déjà vu et visité des centres pokémons à Kanto, mais il ne put s’empêcher de rester en admiration face à la façade en pierre blanche et au toit rouge scintillant de l’hôpital pour pokémon. Il pénétra par les portes coulissantes et se retrouva au milieu d’un groupe de touristes qui, d’après leur accent, venait de Johto. Il repéra loin devant le comptoir de l’infirmière Joëlle mais quelque chose attira son regard : un magnifique Feunard était assis fièrement devant un homme âgé qui lisait un magazine.
– Waw ! s’époustoufla-t-il. Il me le faut absolument !
Il sortit de son sac à dos une des pokéballs vides que lui avait offertes le Professeur Seko la veille et la lança sur le Feunard. Surpris, le pokémon se prit la pokéball en plein visage et bondit de peur jusqu’au plafond.
– Non mais ça ne va pas ?! s’écria l’homme âgé en protégeant ce qui semblait être son pokémon. Brigand ! Voleur ! Petit enfoi… !
– Qu’est-ce qu’il se passe ici ?
L’infirmière Joëlle apparut par une porte battante et courut vers l’homme qui s’excitait.
– Ce jeune homme vient d’essayer de me voler mon pokémon ! Hors-la-loi !
L’infirmière se retourna vers Sofian qui était observé de tout le monde et essaya de se faire tout petit.
– Je voulais juste un Feunard, dit-il simplement, comme si cela était logique.
– On ne peut pas capturer les pokémons des autres ! s’insurgea l’infirmière Joëlle en haussant le ton. Et surtout pas dans un centre pokémon où le calme devrait régner !
En remarquant que c’était elle qui criait le plus fort, elle se racla la gorge et s’efforça de sourire pour paraître accueillante.
– Ton mentor ne t’a donc pas enseigné cette règle de base ? demanda-t-elle d’une voix beaucoup plus calme tandis que l’homme jurait toujours en s’éloignant le plus possible de l’adolescent avec son Feunard.
Sofian nia de la tête.
– Qui est ton sponsor, que je lui apprenne à faire son boulot ?
– Le Professeur Seko, marmonna Sofian qui ne voulait pas entacher la réputation de l’homme qui lui avait tout donné après seulement une journée.
– Je vois… Oui, il paraît qu’il aime bien laisser les jeunes partir dans l’inconnu et découvrir tout par eux-mêmes, se dit-elle sur un ton qui n’avait pas l’air d’approuver.
– C’est justement comme ça qu’on apprend, non ?
Sofian comprit par le regard noir de l’infirmière Joëlle qu’il valait mieux qu’il ne donne pas son avis.
– Je pense qu’on apprend mieux lorsqu’on est formé ! répliqua-t-elle. Bon, de quoi as-tu besoin ?
– Oh ne vous tracassez pas, le Professeur Seko m’a donné des fonds nécessaires pour mon voyage.
– Je ne te parle pas d’argent, je te demande pourquoi tu es venu au centre pokémon. Je ne suis pas riche et je ne sponsorise pas les adolescents incompétents, moi. Mon travail est de soigner les pokémons.
– Oh, pardon, j’avais mal compris ! Je suis venu faire soigner mon Poussifeu.
Sur ces mots, Sofian lança sa pokéball dans les airs et fit apparaître son Poussifeu fatigué par la marche.
– Tu n’étais pas obligé de faire sortir ton pokémon, dit l’infirmière Joëlle qui semblait de plus en plus lasse de tout devoir lui expliquer. Et ton Poussifeu n’a rien, il est simplement fatigué. Laisse-le se reposer un peu et il sera de nouveau capable de se battre.
– Ah d’accord… Ben, merci, dit Sofian en essayant de faire passer le plus de gentillesse possible pour éviter d’énerver l’infirmière.
Celle-ci se rendit compte qu’elle était assez agressive et changea de ton.
– Je suis désolée, c’est juste qu’étant donné que Rosyères et le premier village après le Bourg-en-vol, il y a pas mal de dresseurs qui n’y connaissent rien et je perds souvent mon calme parce que je suis très impatiente.
– Ce n’est pas grave, je peux imaginer que ça doit être saoulant de devoir tout le temps répéter les mêmes choses aux débutants.
– Je ne te le fais pas dire. Ils sont tellement stupides parfois. L’autre jour, j’en ai eu un qui m’a demandé où se trouvait l’arène de Rosyères !
Et l’infirmière éclata de rire.
– Parce qu’elle est facile à trouver, c’est ça ? dit Sofian en faisant semblant de rire avec elle.
– Non, parce qu’il n’y en a pas, répondit l’infirmière qui s’interrompit dans son rire en comprenant que Sofian n’avait aucune idée de l’endroit où se trouvaient les arènes.
Elle soupira et prit un petit livret d’un étalage près du comptoir avant de revenir vers l’adolescent.
– Il y a huit arènes dans Hoenn et tu penses bien qu’il n’y a pas que huit villes dans la région, expliqua-t-elle sur un ton monotone, comme si elle avait retenu son texte par cœur. Ce guide t’aidera à t’y retrouver dans ton voyage et donne une description de chaque ville et village de Hoenn. Tu trouveras toutes les informations dont tu auras besoin sur chaque lieu important à visiter ou sur les types et les points forts de chaque arène.
Sofian feuilleta le guide de Hoenn qu’elle lui avait donné et tomba sur la page concernant l’arène de Lavandia.
– Hoenn est une très grande île, donc prend assez de nourriture pour tenir car les villes sont parfois très éloignées les unes des autres. Tu peux dormir aux centres pokémons qui offrent un service hôtelier inédit.
– Merci beaucoup pour toutes ces informations et pour le guide ! remercia Sofian qui se sentit rapidement ignorant en découvrant toutes ces choses sur les voyages dans Hoenn.

Pokémon #201p
Rosyères se révéla être un village des plus ennuyeux et le moins intéressant pour un dresseur en quête de badges. De plus, il n’y avait aucun monument à visiter et le Guide assurait ironiquement que seuls des Rattata pouvaient être aperçus aux sorties de la ville lorsque la nuit tombait.
– A croire que les gens qui habitent Rosyères ne font qu’y vivre, maugréa Sofian qui avait décidé de quitter le village.
Il était passé au magasin afin de s’acheter des provisions et un sac de couchage au cas où il devait dormir à nouveau à la belle étoile et s’était émerveillé en découvrant son compte en banque rempli à craquer. Remerciant le ciel de l’avoir fait croiser la route du Professeur Seko, ou plutôt son père d’avoir parlé de lui à l’homme le plus riche de Hoenn, Sofian reprit la route aux côtés de son Poussifeu qui râlait de devoir marcher à ses côtés.
– Marcher, c’est très bon pour le corps, essaya de convaincre Sofian qui lui-même avait déjà mal aux pieds. Et en plus, ça entraînera ton endurance. C’est parfait !
« Il devrait y avoir des pokéballs pour les humains » pensa Sofian qui en avait déjà marre d’avaler des kilomètres de routes désertes sans aucun but précis. Il feuilleta alors son carnet et trouva une page qui fit croître son intérêt. « Clémenti-Ville, bourgade des découvertes » était le titre du chapitre et Sofian fut époustouflé par la beauté du champion qui lui souriait en grand sur la page suivante.
– Tu vois cet homme, Poussifeu ? demanda Sofian en lui montrant son guide. Je te présente Norman Match, mon papa. Il est le champion de Clémenti-Ville depuis l’année passée et c’est pour ça qu’on est venu habiter à Hoenn. Cela tombe bien, Clémenti-Ville est la prochaine grande ville à l’ouest de Rosyères et il est marqué qu’il ne faut pas plus d’une journée pour s’y rendre à pied.
Sofian fut heureux de constater que son Poussifeu l’écoutait avec attention et en avait oublié de faire la moue.
– Bon, ben c’est décidé ! Notre prochaine étape est Clémenti-Ville. Papa, prépare-toi à un match très important !
Poussifeu gazouilla de joie et accéléra le pas d’un air excité. Mais il se trébucha à nouveau et s’écrasa au sol.
– On a encore du boulot à faire, toi et moi, soupira Sofian.
Il avança d’un pas plus rapide lui-aussi pour rattraper son pokémon mais se prit à son tour les pieds contre un obstacle mou au sol et tomba à la renverse dans une flaque de boue.
– Aïeuh !! s’écria le sol boueux.
Sofian poussa un cri de surprise et roula sur le côté. Ce qu’il avait pris pour un monticule de boue se révéla être une jeune fille recouverte de boue.
– Flora ?!

Pokémon #201r
– Qu’est-ce que tu fous étalée dans la boue ? s’ahurit Sofian.
– Shhht !
Flora lui plaqua une main crasseuse sur la bouche et le tira vers elle pour la cacher dans des buissons.
– Mais t’es complètement folle ! s’énerva Sofian en essayant de s’essuyer le visage.
Mais plus il se frottait, plus il tâchait ses vêtements tout nouveaux.
– Regarde !
Flora pointa du doigt un endroit entres les branches du buisson et Sofian y jeta un œil curieux. Des dizaines de chenilles rouges se prélassaient dans une large plaine.
– Ce sont des Chenipottes, annonça-t-elle.
– Enchanté. Tu vas m’expliquer maintenant ce qui t’est passé par la tête quand tu as eu l’idée de te recouvrir de boue ?
– Je suis en mode infiltration ! répondit-elle comme si cela avait été évident. Je me cache pour ne pas que ces pokémons me repèrent. Je les ai aperçus ce matin, je n’en avais jamais vu autant au même endroit ! Tu sais que ces pokémons sont hyper lents mais très rapides quand il s’agit de fuir ? Ce qui les rend impossible à capturer !
– En même temps, qui voudrait d’une chenille ?
– Une chenille, personne. Mais un magnifique papillon, c’est le rêve !
– J’aime pas les insectes…
Flora lui lança un regard noir.
– Mais au juste, qu’est-ce que tu fais là toi ? Tu as failli me faire repérer !
– Je me dirigeais vers Clémenti-Ville pour aller défier mon père…
– Clémenti-Ville ?
Flora explosa de rire.
– Quoi, tu penses que je ne suis pas capable de le vaincre ? s’enflamma Sofian
– Mais non, rien à voir ! C’est juste que je te conseille de relire à nouveau ta carte parce que là, tu te diriges vers le nord. Et la seule ville par-là, c’est Lavandia, mais elle est à une centaine de kilomètres et un énorme fleuve coupe le chemin…
– Ah…
Poussifeu les rejoignit alors et bondit dans les bras de Sofian qui s’était assis au sol.
– Je vois que ton Poussifeu a l’air heureux, complimenta-t-elle en s’installant confortablement dans la boue.
– Comment va ton Gobou ? demanda Sofian qui ne put s’empêcher de froncer les sourcils en voyant les vêtements de Flora recouverts de traces noires.
– Oh ça va, on a déjà remporté un match hier, dit-elle avec modestie, et il s’ennuie d’être seul. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de capturer un Chenipotte !
Et Flora se remit à observer les insectes qui se baladaient dans la plaine.
– Et tu comptes le capturer… aujourd’hui ? Parce que à voir la couche de boue sèche que tu as sur le front, ça doit faire des heures que tu es tapies dans les fourrés.
– La base de la capture, c’est l’observation, expliqua-t-elle en scrutant plus méticuleusement les Chenipotte. Il faut que tu connaisses tout de ta proie pour savoir exactement à quel moment elle sera la plus atteignable. Capturer un pokémon, c’est hyper simple en fait. Il suffit d’observer, de noter ses comportements, d’en déduire le moment où il sera le moins vigilant, de préparer un plan au cas où il attaquerait, de…
– Sinon, y a ma méthode qui est beaucoup plus simple et rapide : la méthode bourrage qui consiste à foncer dans le champ de bataille et attaquer directement ! dit Sofian en se levant d’un bond.
Flora poussa un cri de protestation mais Sofian l’ignora et fonça à toute hâte dans la plaine.

Pokémon #201e
En voyant un être humain apparaître de nulle part et courir vers eux, les Chenipotte s’enfuirent à toute vitesse, à l’exception du plus gros qui ne bougea pas d’un cheveu. Sofian extirpa une pokéball de son sac à dos encrassé et la lança violemment sur la chenille innocente. C’est alors que le Chenipotte se mut : il balança sa queue molle devant lui et la pokéball vide rebondit dessus avant de s’envoler contre le nez de son possesseur.
– Imbécile ! insulta Flora derrière lui en sortant de sa cachète, suivie de Poussifeu.
Sofian ramassa sa pokéball, dépité. Mais le Chenipotte n’en resta pas là. Il passa à l’offensive en envoyant une sécrétion immonde qui gicla sur la poitrine de Sofian. L’adolescent voulut s’en débarrasser mais la substance gluante se solidifia rapidement, collant ses doigts à sa poitrine.
– Poussifeu, qu’est-ce que tu attends pour me défendre ? s’impatienta Sofian qui commença à paniquer face à la puissance du si petit insecte.
Le petit poussin courut vers son maître au moment où le Chenipotte bondissait dans les airs et frappait de plein fouet le crâne de Sofian à l’aide de sa propre tête. Malgré la petite taille du pokémon sauvage, Sofian fut poussé en arrière et chuta au sol. Poussifeu prit peur et tourna les talons, se précipitant derrière les jambes de Flora.
– Ah ben bravo ! s’énerva cette-dernière en le rejoignant d’un pas lourd. Non seulement, ta stratégie pourrie a fait fuir tous les pokémons, mais en plus le seul qui se défend est le plus costaud de la bande !
Sofian préféra ne pas répliquer aux remarques cinglantes de Flora – parce qu’il était en tort entre autres – et la laisser l’aider à se débarrasser de la sécrétion durcie du Chenipotte.
– Néanmoins, il faut que je te remercie parce que tu as trouvé le Chenipotte le plus balaise de Hoenn, avoua Flora. Je ne pensais pas qu’il était possible qu’un être humain soit vaincu par un si petit pokémon. Comme tu manques sérieusement de connaissances, je vais te montrer comment on capture un pokémon ! Sois content, je te le fais gratuitement.
Alors que Sofian se relevait, elle se tourna d’un pas décidé vers le Chenipotte qui la défia du regard. Flora lança une pokéball dans les airs et son Gobou apparut entre elle et l’adversaire. Chenipotte lui fit de gros yeux pour le provoquer, auxquels Gobou répondit par un cri de guerre.
– D’abord, il faut l’affaiblir, expliqua Flora. Gobou, attaque griffe !
Gobou sauta vers son adversaire, les griffes des pattes-avants sorties, mais le Chenipotte roula sur le côté afin de l’éviter.
– Rapide en plus ! J’aime ça ! Gobou, attaque mimi-queue !
Le pokémon aquatique se retourna et fit danser sa queue devant le Chenipotte, mais cela ne produisit aucun effet.
– Et c’est censé faire quoi ça, l’hypnotiser ?
– Mais non, gros malin, c’est une attaque pour baisser sa défense. La prochaine attaque de Gobou lui sera fatale !
– Encore faut-il que tu arrives à le toucher…
Et Sofian reçut son troisième regard noir de la journée. Il préféra rester muet et observer son amie à l’œuvre.
– Gobou, griffe à nouveau !
Mais son attaque manqua encore une fois sa cible car le Chenipotte lui avait envoyé de la sécrétion sur son chemin et Gobou dut changer de trajectoire pour éviter d’être pris au piège.
– Mmh… Il va falloir ruser.
Flora sortit alors une autre pokéball de son sac à dos et l’envoya en direction du Chenipotte.
– Je pensais qu’il fallait d’abord l’affaiblir ! se plaignit Sofian, choqué par l’incohérence de son enseignant.
Mais Flora ne lui répondit pas et Sofian comprit directement pourquoi. Le Chenipotte avait bondi sur le côté pour éviter la pokéball vide et s’était retrouvé face à Gobou qui en avait profité pour gagner du terrain. Gobou sortit alors ses griffes et lacéra violemment la peau de la chenille qui couina de douleur.
– Et maintenant, je peux le capturer !
Flora lança une troisième pokéball dans les airs et cette fois-ci, la balle toucha le pokémon sauvage qui se matérialisa en lumière rouge avant de pénétrer dans la sphère. La pokéball retomba mollement au sol et gesticula dans tous les sens, comme si le pokémon qui y avait été enfermé contre sa volonté essayait de se débattre. Enfin, lorsque le Chenipotte avait accepté sa défaite, la pokéball resta inanimée et annonça par un petit bruit sourd la capture du deuxième pokémon de l’équipe de Flora.
– Yahouu !! s’écria Flora en sautant dans les airs pour fêter la réussite de sa capture.
– Je n’avais jamais vu de capture de pokémon, et je dois dire que c’est assez impressionnant. Je me demande comment ils font pour se transformer en lumière…
– On s’en fout ! J’ai le Chenipotte le plus fort de la région, et c’est tout ce qui compte ! Sofian, que dirais-tu d’un match ? Ça sera ton premier et je pourrai évaluer le potentiel de mon nouveau pokémon tandis que tu entraînerais ton Poussifeu. Qu’en dis-tu ? Dis oui, dis oui !
L’idée de Flora séduisit Sofian qui chassa de ses pensées le fait qu’il se faisait déjà tard et que la route vers Clémenti-Ville était longue. Il s’apprêta à ordonner à son Poussifeu de se préparer au combat lorsque quelque chose au loin dans le ciel interpella sa curiosité. C’était une sorte de ballon à l’effigie d’un Miaouss qui descendait lentement vers les arbres.
– Bon, on se bat ? s’impatienta Flora.
Sofian ne lui répondit pas, trop intrigué par la silhouette de la montgolfière qui se posait à une centaine de mètres d’eux. C’est alors qu’il la reconnut : il l’avait vue la veille car elle appartenait aux deux voleurs qui s’étaient introduits dans le laboratoire du Professeur Seko.

Pokémon #201n
– Ce sont les brigands d’hier ! s’exclama Sofian.
Flora le dévisagea du regard, incompréhensive.
– Derrière toi, la montgolfière !
Flora se retourna en direction de la montgolfière qui disparaissait entre les arbres et les deux pokémons penchèrent la tête pour scruter le ciel.
– Les inconnus d’hier avaient exactement la même montgolfière ! reconnut Sofian.
– Qu’est-ce qu’ils font ici ? Ils ne savent pas qu’ils sont recherchés ?
– Il faut qu’on les arrête !
– Il faut aller prévenir l’agent Jenny de Rosyères, tu veux dire !
– Le temps qu’on coure au village, ils auront sûrement déguerpi ! Il faut qu’on agisse vite et qu’on les arrête !
– Mais… imagine qu’ils aient des pokémons surpuissants, on fait quoi avec nos pokémons fraîchement capturés ?
Sofian dut s’avouer que Flora marquait un point. Foncer la tête baissée vers des adultes qui s’étaient infiltrés dans un laboratoire scientifique sans se faire repérer n’était pas la meilleure des solutions. Mais il fallait tout de même faire quelque chose et Sofian était certain que les voleurs n’étaient de passage que pour un court laps de temps car ils étaient recherchés des autorités. C’est alors qu’il se souvint de quelque chose d’autre.
– Je crois qu’on n’a rien à craindre d’eux, dit-il mystérieusement.
– Tu déconnes ?? Ils ont attaqué ma mère et ont failli voler les pokémons du laboratoire !
– Oui, mais ils n’ont pas réussi parce que Poussifeu, mon Poussifeu fraîchement capturé, les a fait fuir. S’ils étaient si puissants, ils se seraient défendus et nous auraient attaqués avec leurs pokémons. Je pense que le Miaouss est leur seule arme !
Flora se mordit la lèvre, peu convaincue. Saisissant sa dernière chance d’être un héros et de vivre des aventures palpitantes, Sofian se tourna vers les pokémons.
– Et vous, vous en pensez quoi ? Ça vous dit un petit combat au nom de la loi ?
Comme il était à prévoir, Poussifeu et Gobou approuvèrent de leurs cris surexcités et Flora accepta alors.
– D’accord, mais il nous faut un plan, précisa-t-elle. Foncer droit sur eux n’est pas prudent, tu l’as bien vu avec Chenipotte tout à l’heure !
– Ne t’inquiète pas, j’ai une idée…

Pokémon #201d
Cachés derrière les arbres, Sofian et Flora observaient de loin le campement improvisé des inconnus qu’ils ne distinguaient pas très clairement. L’homme et la femme discutaient calmement au pied de leur montgolfière posée au sol mais prête à redécoller comme Sofian l’avait prévu. Ils s’étaient posés au bord d’un lac et le Miaouss aux allures d’humain était occupé à remplir des bouteilles d’eau. Sofian croisa le regard de Flora et elle lui fit un bref signe de la tête. Elle posa ses doigts contre ses lèvres et siffla fortement. Son Gobou sortit du lac subitement et frappa violemment à l’aide de sa queue le pokémon chat. Miaouss fut propulsé contre la nacelle de leur ballon avant que les deux humains ne comprennent ce qu’il leur arrivait. Poussifeu sauta alors de la branche d’arbre sur laquelle il attendait et picora le crâne de la femme qui poussa un hurlement terrifié en courant dans tous les sens pour se débarrasser du poussin qui s’agrippait dans ses cheveux. Enfin, Gobou frappa les jambes de l’homme qui s’écroula au sol à côté d’un Miaouss étourdi. Sofian et Flora sortirent de leur cachette et coururent encercler les voleurs.
– Ne bougez plus, ordonna Sofian, on vous arrête !
– Qu’est-ce que… ? Qui… ? balbutia l’homme, perdu par la tournure des évènements.
– Que quelqu’un m’enlève cette caille de mes cheveux !! hurla la femme qui semblait au bord des larmes.
Le Miaouss bondit vers la femme au moment où Poussifeu se retirait près de son maître et le chat s’écrasa contre le visage de la femme qui tomba à la renverse à côté de l’homme au sol.
– Finalement, je crois qu’ils n’étaient pas aussi dangereux qu’on le pensait, dit Flora en échangeant un sourire moqueur avec Sofian.
L’adolescent lui rendit son sourire et fut soulagé de se rendre compte que sa théorie sur l’incapacité des voleurs à se défendre était correcte. Il analysa alors plus précisément à qui il avait à faire.
Le teint pâle des deux personnes lui indiqua qu’ils n’étaient pas du coin, car tous les habitants de Hoenn que Sofian avait rencontrés jusqu’alors partageaient tous un teint de peau bronzé. L’homme avait des cheveux noirs aux reflets bleus qui lui tombaient jusqu’aux épaules et la femme avait une longue chevelure rousse cuivrée qui, d’ordinaire, devait être très lisse et entretenue, mais à présent s’entremêlait de façon désordonnée suite à l’attaque de Poussifeu. Enfin, l’élément qui occupa les pensées de Sofian était le costume identique qu’ils partageaient : un uniforme gris – pantalon pour l’homme, jupe pour la femme – marqué d’un énorme « R » majuscule rouge.
– Oh ! Mais je te reconnais ! s’exclama l’homme. Tu es le gosse qui nous a surpris hier au Bourg-en-vol !
– Quoi ? s’horrifia la femme en scrutant Sofian. Mais oui, c’est bien toi qui nous as empêché de voler les Relicanth précieux ! On a un compte à régler avec toi !
– Oui, tu vas regretter de t’être mêlé aux affaires de la Team Rocket !
– La Team quoi ? s’étonna Flora.
Les deux inconnus et le Miaouss se tournèrent brusquement vers la jeune fille, choqués. Les humains échangèrent un regard plein de sens pour eux et se levèrent, alors que les adolescents et les pokémons refermaient le cercle autour d’eux.
– Laissez-nous nous présenter comme il se doit, dit la femme en affichant un air machiavélique sur son visage tandis qu’elle sortait de sa poche une pokéball. Je suis étonnée que vous n’ayez jamais entendu parler de moi, Jessie !
– Ni de moi, James ! ajouta l’homme, jaloux de la prétention de son acolyte.
– Nous faisons partie de la Team Rocket, l’organisation la plus puissante de Kanto ! termina une voix criarde.
Flora poussa un cri de surprise et Sofian recula d’un bond après avoir vu les lèvres du Miaouss bouger.
– Oui, je suis un pokémon, et je suis si puissant que je sais parler !
– Et vous allez tâter de la puissance de nos pokémons ! dit James en sortant à son tour une pokéball de sa poche. Smogogo, en avant !
– Arbok, vient nous aider !
Deux pokémons se matérialisèrent entre la Team Rocket et les adolescents qui s’étaient regroupés. Le premier ressemblait à trois boules violettes reliées entre elles et flottant dans les airs et le second était un énorme cobra violet intimidant.
Face aux masses imposantes que représentaient les pokémons ennemis, Poussifeu et Gobou se recroquevillèrent sur place. Sofian sentit ses entrailles se vider en comprenant qu’il avait eu faux sur toute la ligne : les voleurs provenaient d’une organisation puissante et, malgré les apparences, offraient un véritable danger. Mais il était trop tard pour fuir, le combat avait déjà commencé.
– Arbok, attaque morsure ! ordonna Jessie.
– Smogogo, détritus !
Pris de court, les adolescents n’eurent pas le temps d’ordonner à leurs pokémons de se défendre. Alors que le Smogogo crachait une substance mauve répugnante au visage de Gobou, l’aveuglant au passage, Arbok s’élança vers Poussifeu tous crocs en avant. Le petit poussin ferma les yeux alors que le cobra plantait ses crocs aiguisés dans son cou.
– Poussifeu ! hurla Sofian, la voix déchirée, en entendant le cri de douleur de son pokémon. Vous allez le regretter !
Sofian courut vers la Team Rocket mais Arbok balaya le terrain de sa longue queue et les deux adolescents furent jetés au sol aux côtés de leurs pokémons vaincus. Jessie, James et Miaouss avancèrent vers eux, un sourire démoniaque dessiné aux lèvres.
– Qu’est-ce que deux membres d’une organisation de Kanto font dans notre région au fait ? questionna Flora.
Sofian la fixa du regard, étonné par sa question alors qu’ils allaient certainement être tués.
– Ça, ça ne te regarde pas, répondit Jessie.
– Vous savez que Hoenn a déjà des problèmes avec des organisations criminelles qui se battent pour avoir une part du territoire ? Si vous avez l’intention de vous montrer ici, je ne pense pas que ces organisations soient d’accord.
L’espace d’un instant, Sofian remarqua que le doute et la peur s’étaient installés au visage des voleurs.
– Ne t’inquiète pas pour nous, répliqua ironiquement James. Si c’est ça votre dernière arme contre nous, alors vous êtes finis.
– Ne vous avisez plus de vous mêler de nos affaires, conseilla Jessie. Restez loin de nous et nous resterons loin de vous.
– Sinon, nous serons forcés de vous éliminer, menaça le Miaouss parlant en sortant ses griffes.
Sofian acquiesça rapidement, mort de peur.

Pokémon #201r
Sofian pria pour que les membres de la Team Rocket les laissent sans les brutaliser et essaya d’afficher une position de soumission. Mais à côté de lui, Flora éclata de rire et le jeune garçon la regarda de manière horrifiée.
– Vous pensez qu’on n’a plus d’arme pour vous battre ? Eh bien vous êtes aussi stupides qu’on le pensait finalement ! Chenipotte, viens nous aider !
Flora lança sa seconde pokéball et le Chenipotte qu’elle venait de capturer apparut face à la Team Rocket. Jessie, James et Miaouss observèrent la petite chenille et explosèrent à leur tour de rire.
– Et c’est avec cet asticot que tu comptes nous battre ? se moqua Jessie.
– Exactement ! Chenipotte, attaque sécrétion !
Chenipotte envoya sa sécrétion blanchâtre sur les brigands et ceux-ci se retrouvèrent rapidement ligotés par la substance qui avait durci.
Sofian et Flora se relevèrent d’un bond et profitèrent de la déroute de la Team Rocket pour fuir vers le village de Rosyères.
– Il faut vite prévenir l’agent Jenny qu’on les a arrêtés ! dit Flora.
Mais un bruit sourd derrière leur indiqua que la sécrétion de Chenipotte n’avait pas tenue face aux griffes de Miaouss. Arbok et Smogogo avaient disparu dans leur pokéball respective et la Team Rocket était remontée avec précipitation dans sa montgolfière.
– Ils s’enfuient ! s’horrifia Flora.
– Lâches ! cria Sofian dans une dernière tentative de blesser ses ennemis.
Mais il était trop tard, la Team Rocket filait déjà loin dans le ciel dégagé de l’après-midi.
– Au moins, on aura survécu à ces criminels, dit Flora, optimiste.
– Oui, mais ils sont à nouveau libres dans la nature ! se plaignit Sofian.
– Mais maintenant, on connait leur identité et d’où ils viennent. Ça va beaucoup aider pour l’affaire de l’agent Jenny. On ferait mieux de retourner au Bourg-en-vol pour en parler à mon père et à l’agent Jenny qui s’occupe du dossier.
– Retourner au Bourg-en-vol ? Mais c’est à une demi-journée de marche d’ici ! Et j’ai un rendez-vous avec mon père.
– C’est pas grave, va à Clémenti-Ville, je m’occupe de ça. De toute façon, je devais retourner chez moi…
– Merci pour les explications sur les captures de pokémon, remercia Sofian. Et encore félicitations pour ton Chenipotte qui a l’air redoutable. Je plains le champion d’arène qui devra l’affronter !
– Ah ça, ça risque pas d’arriver…
– Comment ça ?
– Oh ! Eh bien… on va dire que la quête des badges de Hoenn n’est pas… ma priorité numéro une absolue. Bon, je dois te laisser si je veux arriver au Bourg-en-vol avant demain. J’espère que nos routes se recroiseront un jour !
Elle lui tendit une main boueuse que Sofian serra en faisant attention à ne pas trop se salir et leurs chemins se séparèrent.
Sofian observa quelques instants s’éloigner la jeune fille aux vêtements ravagés par la boue sèche et soupira de bonheur. Cela ne faisait que deux jours qu’il était à Hoenn et il avait déjà appris tant de chose. Et par-dessus tout, pas une fois il avait pensé à son passé lourd qu’il avait laissé à Kanto.
Heureux, Sofian prit la route en compagnie de Poussifeu vers Clémenti-Ville où l’attendait de pied ferme son père Norman pour un match qu’il espérait époustouflant.

Pokémon #201e
À suivre dans : « Un combat, mode d'emploi »