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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 02/04/2014 à 11:15
» Dernière mise à jour le 02/04/2014 à 11:17

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 221 : Je te rends ton amour
Je te rends ton amour - Mylène Farmer


- Tu es sérieuse ? Un groupe d'humain portant cet étrange symbole a été choisi par des forces qui dépassent l'entendement pour protéger l'humanité ?
- Ou combattre l'humanité, puisque nous nous opposons à une organisation criminelle.
- Impossible.

Bridget secoua la tête avec détermination, sans cesser de jeter des regards anxieux à sa paume marquée, comme si elle craignait de la voir s'animer. Cassy resta silencieuse un moment. Même si elle avait du mal à la croire, au moins, elle n'avait pas encore fui en courant, ce qui était un exploit en soi.

- Comment se fait-il que je ne sois pas au courant, si ce que tu dis est la vérité ?
- Aucun de nous ne savait ce qu'il lui arrivait. J'ai mis plus de deux ans à savoir ce que ces glyphes signifiaient, et ils ne sont pas encore tous apparus. Ils ne se manifestent qu'en réaction à une attaque pokémon.
- Et moi, je serais le type normal, c'est cela ? Absurde. Je n'ai rien d'extraordinaire. Je suis une véritable peureuse et je pars en courant dès que je vois un Aspicot.
- Nous nous efforcerons d'y remédier, car les insectes ne sont rien à côté de ce à quoi il nous arrive de faire face.
- Ah oui, vos ennemis. Qui sont-ils, au juste ?
- Mon frère est à la tête d'un groupe appelé la Team Galaxie, qui désire détruire notre univers pour en créer un nouveau, et il contrôle une armée d'hybrides, mi-pokémon, mi-humain.
- C'est... C'est impossible. Impossible, réfuta catégoriquement la lycéenne. Même dans les contes, ce genre de créatures n'existent pas.
- Pourtant, je peux t'assurer que c'est le cas. Enfin, je comprends que tu refuses d'y croire. Sinon, que sais-tu des légendaires ?
- Tu veux dire les Cré's, les dragons et tout ? Seulement leur histoire et la place qu'ils ont occupé dans la création de monde.
- C'est déjà un début. Chacune de ces créatures est liée à un humain. Tous ensemble, ils forment ce que nous appelons la première Confrérie. Leur origine est pure, contrairement à la notre qui fait de nous des assimilés Gijinkas, car nous sommes attachés au type et aux pokémon que nous représentons.
- Tu veux dire que Giratina, Palkia et les autres existent réellement ?
- Hum... Oui. Toutes les légendes que tu as pu entendre jusqu'à présent sont vraies. Ce serait cependant une erreur de croire qu'Arceus est un être aussi bon que le prétend la Pokible.
- Comment le sais-tu ?
- Parce qu'il a envoyé Kyogre, Artikodin, Groudon et Cressélia tenter de nous tuer.

Bridget ouvrit des yeux ronds, puis s'immobilisa. La dresseuse lui laissa quelques secondes pour assimiler la nouvelle, mais elle fut surprise de la voir éclater d'un rire nerveux :

- D'accord, j'ai compris. En fait, c'est une plaisanterie. Tu es de mèches avec mes amies, et vous avez voulu m'humilier en me faisant croire à une histoire abracadabrante, n'est-ce pas ?
- Si tel était vraiment le cas, comment expliques-tu le symbole que tu portes dans ta main ?
- Je...
- Si tu ne me fais pas confiance, tu peux toujours perdre du temps à vérifier ce que je te dis. Aux Colonnes Lances, au sommet du Mont Couronné, il y a ton glyphe et le mien respectivement gravés dans l'une des dix-sept plaques d'Arceus. Tu verras alors que je dis la vérité. Le temps manque toutefois pour ce genre de broutilles.
- Tu appelles cela des broutilles, toi ?
- Ecoute, tu n'es pas obligée d'accepter le poids que cela implique. Cependant, je te conseille de venir avec moi et de nous rejoindre. Nos ennemis ne sont pas les tiens, tu ne seras pas forcée de prendre part au conflit si tu ne le désires pas.
- Pourquoi vouloir me recruter, dans ce cas ?
- Pour ta propre sécurité. La Confrérie n'est pas en odeur de sainteté auprès de tout le monde. Que tu décides d'ignorer ton statut ou non, ton glyphe ne s'effacera pas, or il te mettra en danger. Nous pouvons te protéger.
- Et mes parents ? Et ma scolarité ? Je ne peux pas tout quitter du jour au lendemain.
- Nous pouvons arranger cela. C'est très simple, dis simplement à ta famille que tu as l'occasion d'accompagner une Ranger en mission à Fiore. Nous nous occuperons du reste.
- Ils ne me croiront jamais, surtout pas sans preuve.
- Tu en auras. Marion, le glyphe vol, travaille à la FSR. Elle peut obtenir tous les documents nécessaires. Bon, voila ce que je te propose. Rentre chez toi, réfléchis calmement à tout ce dont je viens de te parler, et demain, retrouve-moi à mon hôtel afin de me faire part de ta décision.

Cassy lui tendit une carte avec l'adresse de l'établissement, que la jeune fille prit après avoir marqué une légère hésitation. Elle finit par la saluer d'un signe de tête, puis tourna dans la rue de gauche à l'embranchement où elles venaient de s'arrêter. La dresseuse, elle, partit à droite.

Elle devait encore parcourir une distance assez conséquente avant d'arriver à bon port, cependant elle n'en avait pas fait la moitié qu'elle eut la désagréable impression d'être suivie. Sans accélérer le pas car cela aurait trahi sa crainte, elle glissa une main sous son pull et sortit ses gants. Discrètement, elle les enfila. Le martèlement d'une démarche régulière se fit entendre dans son sillage. A contrecoeur, elle risqua un regard par-dessus son épaule.

- Je savais que c'était toi.

Elle ne distinguait pas le visage de son poursuivant dans l'obscurité, mais la phrase qu'il prononça lui permit de comprendre de qui il s'agissait. Elle cessa d'avancer, sans revenir en arrière pour autant, méfiante.

- Est-ce mon sourire qui m'a trahie ?
- Exactement. Que tu le veuilles ou non, tu es la soeur d'Eric, c'est indéniable.

Sylvain progressa nonchalamment le long de l'étroite ruelle, les mains dans les poches de sa combinaison de Topdresseur. Il attendit presque une minute entière, puis reprit la parole :

- Qu'est-ce que tu fais ici, à Voilaroc ?
- Je me promène.
- Je ne m'attendais pas à te revoir après t'avoir rencontrée par accident. Je pensais que tu fuirais. J'en conclus donc que quelque chose te retient ici... Ou quelqu'un. Es-tu seule ou Sven est-il avec toi ?
- J'ignore où il se trouve.
- Pourquoi me mentir, Katharina ? Je ne vous vois jamais l'un sans l'autre.
- Serais-tu jaloux ?
- N'en aurais-je pas le droit ?
- Il n'est pas mon cousin, lui, et il n'a pas choisi le camp de mon frère.
- Non, mais à l'origine, il était dans celui d'Hélio, pas dans le tien.

Il franchit les derniers mètres qui les séparaient encore pour venir se poster en face d'elle. Elle ne recula pas non plus lorsqu'il fut suffisamment près afin de permettre à son nez de frôler le sien.

- Je sais que c'est mal. Je sais que je ne devrais pas. Pourtant, je ne pense qu'à toi. Pire, je ne veux que toi.

Du bout des doigts, il effleura sa joue rougie par le froid. Cette fois, elle se dégagea doucement de façon à mettre fin à sa caresse.

- Dans ce cas, pourquoi t'obstines-tu à servir Eric quand ton aide nous serait précieuse ?
- Je ne pourrais jamais me battre contre lui.
- Donc, tu préfères que ce soit contre moi ?
- Vous êtes plus nombreuses, et maintenant vous avez Sven. La Team Galaxie n'est plus ce qu'elle était autrefois. Je l'aide dans son projet car je lui ai promis ma loyauté il y a déjà longtemps. Je ne doute cependant pas de la faiblesse de nos chances de réussite. Vous n'aurez aucun mal à empêcher la reconstitution de la Chaîne Rouge.
- Crois-tu que cela soit le seul enjeu ? Eric est une menace moindre. Les humains légendaires tentent de nous tuer. Notre conflit n'oppose plus seulement votre groupe au nôtre. Quand Arceus en aura fini avec nous, ce sera à vous qu'il s'en prendra.
- Nous ne lui avons rien fait.
- Vous portez un glyphe, c'est suffisant à ses yeux. Il ne fera pas de différence entre vous et nous.
- Comment vous en êtes-vous sortis ?
- Les Gijinkas nous ont aidés, du moins ceux que mon frère n'a pas réussi à arracher à Lilith.
- Je... Je n'étais pas d'accord avec cette idée. Je ne voulais pas qu'il...
- Ah oui ? Et pour Chloé, tu n'étais pas d'accord non plus ? Ou c'est toi qui la sanglait sur sa chaise avant qu'il ne s'occupe d'elle ?
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Chloé, le glyphe eau. Celle que les Naïades sont venues chercher à Azuria, tu as la mémoire courte ? Il l'a torturée pour la faire parler, afin d'obtenir des informations sur notre compte.
- Non. Non, il n'aurait jamais fait une chose pareille.
- Tu es tellement naïf, Sylvain ! Bien sûr que si. Si nous n'étions pas intervenus sans même le savoir, elle serait morte depuis longtemps, tout comme moi dans le cimetière lorsque les Grahyéna-Garou m'ont attaquée, si Lilith ne m'avait pas sauvée.
- Je n'en savais rien.
- C'est bien cela, ton problème ! Tu es aveugle ! Il pourrait massacrer un peuple entier devant toi que tu ne te départirais pas de ton admiration à son égard. Si tu m'aimes vraiment, tu réaliserais que c'est moi qui aie raison, pas lui.
- J'en suis conscient. Cependant, je sais également que je ne pourrais pas faire ce que tu attends de moi. Je ne peux pas rejoindre ton camp, car je ne supporterai pas d'être chaque jour à tes côtés, à te considérer comme ma seule cousine, et à te voir dans les bras de Sven.
- Là encore, tu te trompes. Je ne l'aime pas. Ce n'est... Ce n'est qu'un jeu, pour nous.
- Mais ce n'est pas pour cela que tu m'aimes, moi.

Cassy scruta les prunelles du jeune homme. Il paraissait sincère dans ses paroles, et ses émotions se lisaient sur son visage. Oui, il serait près à trahir Eric si elle insistait davantage. Oui, il la suivrait jusqu'au bout du monde si elle le lui demandait. Néanmoins, elle ne pouvait s'y résoudre. Elle ne voulait pas manipuler ses sentiments.

Lentement, elle approcha sa bouche de la sienne, et entrouvrit les lèvres. Si elle avait embrassé Satan, un baiser avec son plus proche parent ne risquerait pas d'avoir de conséquences plus désastreuses. Elle profita de son contact, une main sur sa joue, l'autre dans ses cheveux, tandis qu'il caressait le creux de ses reins.

Ils restèrent ainsi un temps qui leur sembla infini, et lorsqu'elle mit fin à leur étreinte, il tenta de lui en demander encore, mais cette fois, elle l'arrêta.

- C'était extrêmement plaisant, et... Oui, je regrette que tu nous partagions le même sang. Cependant, même si nous l'épurions complètement, cela ne changerait rien : nous sommes cousins.
- Et plus, lorsque tu le permets.
- Tu as raison, retourne auprès d'Eric. Il vaut mieux que nous n'ayons pas à nous infliger ces tourments incestueux.
- Katharina, tu...
- Prends cela comme un baiser d'adieu, d'accord ? Parce qu'avant de nous affronter de nouveau, il me faudra déjà survivre à Arceus.

Les paroles qu'elle prononça semblèrent l'abattre, toutefois il ne releva pas. Il l'embrassa simplement sur la joue, une main posée sur son bras en signe d'affection, puis ils tournèrent chacun les talons, sans oser se regarder de nouveau.