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Sacrifice d'une âme perdue de Caanine



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Informations

» Auteur : Caanine - Voir le profil
» Créé le 26/03/2014 à 22:20
» Dernière mise à jour le 26/05/2014 à 13:31

» Mots-clés :   Présence de personnages de l'animé   Présence de poké-humains

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Regard dans l'ombre
Accoudé à la rambarde du ferry, Sacha regardait la côte grossir à l'horizon.
« Regarde Pikachu !s'écria-t-il. C'est Kalos !
-Pikachu ! »
Pikachu, son ami de toujours, monta à toute vitesse sur son épaule pour humer les embruns marins. Un léger vent apportait de la terre les cris harmonieux des Goelise ; qui déjà se mêlaient aux rumeurs du port. Le bateau avançait calmement, colosse tranquille fendant la mer sous un ciel étincelant.
« Un temps parfait pour une nouvelle aventure ! », pensa avec délices le jeune dresseur.
Déjà le navire entrait dans le port. Sacha courait vers le quai quand une main se posa sur son bras et le retint. L'agent Jenny, un petit carnet à la main, le regarda d'un air suspicieux.
« Pas si vite jeune homme ! brailla-t-elle. Tu n'est donc pas au courant des mesures de sécurité qui ont été mises en place ?
-Alors là, pas du tout... bafouilla Sacha d'un air ahuri.
-Montre-moi tes papiers! ordonna-t-elle.
Dérouté, le jeune garçon fouilla un instant dans son sac avant d'en extirper son passeport et sa carte de Dresseur, que l'agent inspecta minutieusement. En lisant son nom, elle eut un sursaut. Sa bouche se crispa et elle fronça les sourcils.
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Mes papiers ne sont pas en règle? s'affola Sacha.
-Pas du tout ! assura l'agent avec un petit sourire crispé. Tout est en ordre, mon garçon, mais tu vas quand même devoir me suivre au commissariat pour répondre à quelques questions.
-Pourquoi ?
-Viens, je vais t'expliquer en route. »

Port Temperes était une magnifique petite ville portuaire. Tout le long de la plage s'alignaient d'innombrables boutiques colorées. Le sable fin et blanc reflétait la lumière du soleil qui jouait sur les vagues, et les enfants batifolaient dans l'eau avec leurs Pokémon. Cependant, une légère impression de malaise planait sur les maisons. L'agent Jenny semblait réfléchir au meilleur moyen de présenter la situation.
« Vois-tu, commença-t-elle, il y a environ une semaine, un homme d'un certain âge s'est présenté au commissariat. Il avait l'air affolé et, quand je l'ai reçu, il m'a confié qu'il s'était fait agresser dans une ruelle qu'il empruntait tous les jours pour aller acheter son journal. Il marchait tranquillement quand une ombre a surgit devant lui, comme tombée du ciel. Il se rappelle avoir sentit un coup sur sa nuque, puis s'être évanoui. Revenu à lui, il se trouvait dans cette même ruelle, assit par terre, ligoté. Son agresseur était accroupi face à lui. Il lui a posé plusieurs questions, qu'il a pu me rapporter très précisément, ainsi que ses réponses. Comme il ne savait rien, son assaillant l'a de nouveau assommé, puis libéré. Cependant, malgré qu'il se souvienne parfaitement de l'interrogatoire auquel il a été soumis, du lieu et de la position dans laquelle il se trouvait, il était parfaitement, totalement, complètement incapable de me fournir le moindre détail sur l'apparence de mon agresseur, bien qu'il aie été face à lui durant plusieurs minutes. Quand il pense à lui, il ne voit qu'un trou noir, comme quelqu'un que l'on connaît de nom mais que l'on a jamais rencontré.
-En effet, c'est bizarre, admis Sacha. Quelles questions a posé l'agresseur ?
-J'y viens, mon garçon. Nous pensons que cet homme avait été victime d'une attaque Amnésie, comme c'est parfois le cas pour éviter les témoignages embarrassants lors de vols. Cependant, ici, l'agresseur n'a pas cherché à faire oublier l'agression à la victime, juste son visage. Comme tu peux le croire, nous avons mené l'enquête, mais, j'ai honte de le dire, ça a été un échec sur toute la ligne. Ce qui est encore plus troublant, c'est que le lendemain, une jeune femme est venu me voir, et m'a raconté exactement la même histoire, sauf qu'elle s'était faite agresser en sortant de chez elle. Pour le reste, c'est la même : mêmes questions, même trou de mémoire, même échec. Ce ne peut pas être un canular, étant donné que nous n'avons pas divulgué l'information pour ne pas effrayer la population. La seule autre explication était que l'histoire était complètement inventée et que les deux prétendues victimes se connaissaient. Et ne vois-tu pas que l'affaire était déjà assez embrouillée comme ça que l'après-midi même, deux autres personnes, un jeune couple, m'ont raconté exactement la même histoire. Et, depuis une semaine, au moins deux personnes viennent me voir chaque jour en me disant qu'elles ont été agressées exactement de la même manière, ce qui fait qu'à ce jour, on dénombre seize victimes de ce ou ces mystérieux assaillants.
- Vous pensez qu'ils pourraient être plusieurs ? demanda Sacha, que l'affaire commençait à intéresser sérieusement, bien qu'il ne comprenne pas en quoi cela le concernait.
- Oui, c'est possible, mais nous n'en savons rien, en fait. Aucune des victimes ne se souvient de rien, il pourrait donc s'agir aussi bien de la même personne que d'un gang tout entier. »

Pendant qu'ils discutaient, Sacha et l'agent Jenny avaient remonté l'avenue principale de port Temperès, où s'alternaient de charmantes maisons de pierre et des boutiques aux vitrines pimpantes. Les enfants batifolaient dans une aire de jeu sous l'étroite surveillance de leurs parents. Des Passerouges perchés dans les branches regardaient les passants de leurs yeux ronds, et des Psytigri se prélassaient au soleil sur les perrons des immeubles. Ils contournèrent le centre Pokémon, situé sur la place de la ville, et se retrouvère dans une rue un peu plus calme, mais tout aussi ensoleillée. Le commissariat se trouvait quelques mètres plus loin, et Sacha se laissa tomber dans le fauteuil que lui désigna l'agent Jenny. La pièce était agréable, mais on devinait que de nombreux malfaiteurs avaient été interrogés en ces lieux. Les murs bleu pâle étaient couverts de cadres. Tous contenaient divers diplômes et certificats, sauf un, où s'alignaient une quinzaine d'agents Jenny, apparemment toutes identiques. L'agent Jenny remarqua le regard de Sacha.
« C'est une photo de famille, expliqua-t-elle. Je suis là, ajouta-t-elle en montrant du doigt l'agent située à l'extrême droite de la photo. Là, c'est ma sœur – elle travaille à Neuvartault – et là, mes trois cousines fixées à Illumis. Ma belle sœur est en poste à Quarellis et mon autre cousine à... mince, comment ça s'appelle, déjà, cette petite ville avec cet arbre géant ? Bon, peu importe, dit-elle en reprenant son sérieux. Mon garçon, tu dois commencer à sérieusement de demander pourquoi tu es ici avec moi, non ?
Sacha hocha la tête.
-Je vous avoue que je me pose la question depuis tout à l'heure, admit Sacha en se frottant la tête. C'est en rapport avec les agressions ?
-En effet. Vois tu, je t'ai expliqué que toutes les victimes s'étaient vues poser les mêmes questions, non ?
-Euh, oui... Mais que... commença le jeune dresseur.
Elle lui lança un regard en angle et semblait attendre sa réaction à ce qu'elle allait dire.
-Et bien, la première de ces questions était : Savez-vous où se trouve Sacha Ketchum. »

Sacha resta bouche bée. Comment était-ce possible ? Qui pouvait bien lui en vouloir au point d'assommer des inconnus dans la rue pour leur poser des questions sur lui, alors qu'il n'était même pas encore arrivé à Kalos ? L'agent Jenny sembla deviner son désarroi.
« Ne t'inquiète pas, Sacha. Nous allons retrouver qui est l'auteur des agressions et l'interroger. Je t'avertirai si nous trouvons quelque chose de nouveau et, en attendant, je te conseille de profiter de ton voyage, d'accord ? Je vais t'accompagner à l'Hôtel Maritime pour que tu t'installes.
-Merci agent Jenny, bafouilla-t-il, mais je vais me débrouiller.
-Non, en tant que policière, c'est mon devoir de te protéger ! Allez, viens avec moi.
-Pikachu, on y va! s'écria Sacha.
-Pikachu ! »
Pikachu grimpa sur l'épaule de Sacha, et tous les trois quittèrent le commissariat.

L'Hôtel Maritime était un grand bâtiment en pierre et en verre, qui resplendissait au soleil. Face à la mer, la vue des chambres était magnifique et, de l'autre côté, on pouvait admirer le soleil se coucher sur les montagnes. Sacha se sentit immédiatement chez lui dans la grande chambre bleue et beige qu'il avait réservée. L'agent Jenny lui souhaita une bonne fin de journée et s'éclipsa en lui promettant de le contacter si ils avaient du nouveau. Sacha se laissa tomber sur son lit. Pikachu s'assit à côté de lui et regarda son dresseur d'un air soucieux.
« Ne t'inquiète pas, Pikachu, l'agent Jenny est très compétente, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles.
-Pikachu... »
Épuisé par le voyage et par les événements de la journée, il s'endormit dès qu'il posa la tête sur l'oreiller.

Dehors, l'agent Jenny frissonna. La nuit était tombée rapidement et, bien qu'il ne fit pas froid, les petites ruelles et cette histoire d'agression lui donnaient froid dans le dos, ce qu'elle n'aurait admis pour rien au monde. Soudain, une ombre jaillit devant elle, comme tombée du ciel. Elle n'eut même pas le temps de hurler qu'elle sentit un coup sur la nuque, et s'évanouit.
L'agent se réveilla peu après. Bien que sa vue soit un peu trouble, elle n'avait rien. Sauf qu'elle était dans une ruelle sombre et puante. Par terre. Ligotée. Et que quelqu'un était accroupie devant elle. L'apparition murmura :
« Savez-vous où se trouve Sacha Ketchum ?
-Non
-Vous mentez ! grogna-t-elle.Où se trouve Sacha Ketchum ?
-Je ne vous le dirai pas.
-Vous savez. Regardez-moi dans les yeux.
L'agent détourna la tête, mais elle se sentit sondée pas un regard perçant, inhumain. Elle essaya de ne pas penser à l'Hôtel Maritime mais plus elle se concentrait, plus le visage du jeune garçon sur sa carte de dresseur, et la chambre dans laquelle elle l'avait laissée lui envahissaient l'esprit. La forme sembla ronronner.
-Merci pour ces précieux renseignements, agent Jenny. Je vous remercie du plus profond de mon cœur, et je vous promet par ailleurs que plus personne n'aura à se plaindre de moi, et ce même si vous ne vous souviendrez absolument pas de se qui vient de se passer, ricana t-elle avec un sourire en coin.»
L'agent Jenny se sentit partir. Juste avant de sombrer tout à fait dans l'inconscience, elle eu le temps de se lamenter. « Mon Dieu, qu'ai-je fait ? Et surtout, qu'est-ce que c'était que cette chose ? ». Puis elle s'évanouit totalement.