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Garou de GalloViking



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Informations

» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 10/03/2014 à 22:38
» Dernière mise à jour le 21/03/2014 à 23:44

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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L'adieu de la geôlière
Je ne saurais dire combien de temps s'est écoulé entre la fuite des sous-sols du laboratoire, devenus un champ de bataille, et le moment où je me réveillai. Mon sommeil avait été si profond que, lorsque je finis par revenir à moi, je n'étais plus dans l'ambulance où je m'étais endormie. Je me réveillai allongée sur un lit, certainement dans une chambre d'hôpital. Sans doute là où le soldat gravement blessé avait été emmené pour recevoir des soins. Bien que réveillée, je restai allongée sur mon lit pendant un moment. La sensation encore peu connue du soleil qui réchauffe le visage était agréable. Les bruits extérieurs, un mélange de vent bruissant dans l'herbe et les feuilles et de quelques sons animaux comme des oiseaux étaient tout aussi envoûtant. Pour la première depuis ma transformation, je me sentais bien. J'avais l'impression que, peu importe ce qui pouvait arriver autour de moi, tout se passerait dans le meilleur des cas.

Mais bientôt, cet enivrant sentiment de sécurité cessa. Quelqu'un venait de rentrer dans la pièce et je finis par ouvrir les yeux. J'étais effectivement dans une chambre d'hôpital. Le lit, situé dans un coin de la pièce, était fait, et j'avais simplement était déposée dessus. Le confort était malgré tout infiniment supérieur aux lits du laboratoire. Le reste de la pièce était bien meublé. Dans le coin opposé se trouvait une télévision. Du côté opposé à celui de la fenêtre se trouvait une grande armoire et au milieu de la pièce se trouvait une table en bois et quelques chaises. Alors que je me redressais pour voir qui était rentré, je constatai qu'il s'agissait d'une très jeune infirmière brune qui m'était totalement inconnue. Dans ses yeux se lisait un mélange de crainte et d'incertitude : elle avait peur de moi. C'est la première fois de ma vie que j'expérimentais ce genre de chose. Dans le laboratoire, tous les scientifiques étaient habitués aux miens, cela paraissait donc logique qu'ils me traitent normalement. Mais cette personne n'avait certainement encore jamais vu un hybride tel que moi, et les gens ont généralement peur de ce qu'ils ne connaissent pas, j'étais bien placée pour le savoir. Malgré tout, elle finit par rentrer dans la pièce et, essayant de ne pas me regarder mais n'y arrivant pas, elle déposa sur la table une bouteille d'eau et des fruits. Alors, comme elle voyait que je ne réagissais pas, elle demanda :

« Excusez-moi madame, mais... Vous êtes vraiment un monstre ? »

Bien entendu je ne lui répondis pas. Et le fait que je sois muette n'en était pas la raison : j'étais tout bonnement incapable de trouver une réponse moi-même. Voyant que j'étais incapable de lui répondre, elle quitta la salle. Un monstre ? J'étais le mélange de deux choses réelles : un humain et un Pokémon. Cela suffisait-il à faire de moi un « monstre » ? Sa question trottant dans ma tête, je finis par manger une pomme et boire un peu d'eau. Je préférais ne pas sortir de ma chambre pour le moment et je m'approchai de la fenêtre. Nous étions certainement en plein hiver car le paysage était couvert de neige, ce que je trouvai magnifique. Je restai là encore plusieurs dizaines de minutes avant que, finalement, l'infirmière brune ne revienne. Cette fois-ci, elle ne parla pas, et se contenta d'allumer la télévision, certainement pour m'aider à passer le temps. Je ne savais pas ce que j'attendais, mais j'attendais tout de même : quelque chose allait bien finir par arriver. Incapable de regarder la télévision, je me contentais de continuer à regarder dehors tout en l'écoutant.

Un homme parlait d'un ton sérieux sur différents « problèmes d'actualités » que je ne comprenais absolument pas et que j'écoutais avec peu d'intérêt. Globalement, il parlait des combats violents qui avaient lieu entre les forces de l'Armée Régulière et l'Armée Progressiste. Il parlait de populations mécontentes et d'un risque de guerre civile. De héros morts au combat. De plus en plus intriguée, je me demandais dans quel monde j'avais fini par atterrir. D'après ce que j'avais compris, une guerre faisait rage entre deux nations. Pourquoi ? Je me le demandais. Mais une chose était sure : il y avait un nombre conséquent de victimes... Rien que de penser que, à chaque minute, des personnes mourraient à cause d'une guerre stupide, j'avais mal au cœur. Ma nature altruiste était mise à rude épreuve. Mais si le monde monde entier souffre, que pouvais-je bien faire ? Incapable de supporter plus longtemps ce que déblatérait la télévision, je fis quelque chose qui me tentait depuis un moment déjà : j'ouvris la fenêtre.

Bien que ma chambre soit au dernier étage, visiblement le cinquième, je sortis doucement, la grande fenêtre me permettant de glisser tout mon corps dehors. Habilement, utilisant au mieux mes facultés innées d'ancien Pokémon, j'escaladai avec une facilité déconcertante la façade et j'atteignis le toit plat. Bien que couvert de neige, je m'assis sur le rebord et je regardai au loin. Bien entendu je n'allais pas rester là très longtemps, il ne fallait pas alerter tout le monde. Mais, pendant les quelques minutes que je passai assise là, isolée du reste du monde, je me sentis libre. Enfin. Me levant pour ne pas revenir trempée à cause de la neige, je remarquai que je sentais très peu le froid sous mes pieds. Je regardai les dessous de mes pieds, et je constatai que, tel un vrai Évoli, j'avais des coussinets... Mon corps allait-il continuer de me surprendre encore longtemps ? Après avoir savouré encore un peu l'air frais hivernal, bien que même si j'étais uniquement vêtue d'une blouse de laboratoire et d'un simple pantalon, je résistais très bien au froid grâce à ma fourrure et ma crinière qui faisait office d'écharpe. Rapidement, je retournai dans ma chambre et je refermai la fenêtre. Personne n'était rentré lors de ma petite escapade. Alors, après avoir bu une gorgée d'eau, je finis par retourner m'allonger sur mon lit, et je commençai à somnoler, ne pouvant rien faire d'autre...

Environ une heure plus tard, quelqu'un frappa à ma porte avec politesse. Je ne pus pas répondre donc je sortis de mon lit pour aller ouvrir la porte, et je tombai nez à nez avec la personne que je ne m'attendais absolument pas à voir. Ma geôlière. Alors qu'elle entrait dans la salle et refermait la porte derrière elle, je sentis une sensation étrange en moi. De la colère. Pourquoi devrais-je être en colère contre cette femme ? Parce qu'elle avait survécu alors que tous les autres scientifiques avait péri ? Ou qu'elle me rappelait que je n'étais qu'un être inhumain, et que bien que je me sentais libre, je n'étais toujours qu'une prisonnière dans ses mains ?

« Bonjour, Sujet 8F. Je suis ravie de voir que vous avez survécu. N'est-ce pas exaltant, de nous retrouver ensemble une fois encore ? Le hasard fait tellement bien les choses... Je suis bien placée pour le savoir, en temps que généticienne. »

J'essayais de l'ignorer. Je n'avais rien contre elle, mais elle me rappelait trop de mauvais souvenirs que je ne voulais plus avoir en tête. Je regardais dehors, essayant de ne pas l'écouter, mais c'était plus fort que moi.

« Je ne sais pas ce qui vous prend, mais vous essayez de feindre l'ignorance et le mouvement de vos oreilles ne me trompe pas. Alors, s'il vous plaît, écoutez-moi. »

Elle avait réussi à me convaincre, ce qui dans le fond n'était pas une chose bien difficile. Alors, je me tournai vers elle. Elle soupira de soulagement et se dirigea vers la télévision pour l'éteindre. Alors, elle s'assit, et commença :

« Sachez que notre rencontre ici est vraiment le fruit du hasard. J'ai miraculeusement survécu au carnage qui a eu lieu dans le laboratoire pour la simple raison que j'avais une course à faire dans un étage supérieur. Cinq minute plus tôt, ou plus tard, et j'aurais subit le même sort que tout le monde. Lorsque j'ai appris que l'équipe de secours avait eu un blessé grave qui a échappé in extremis à la mort, j'ai voulu avoir son témoignage pour comprendre ce qui s'était passé. Lorsqu'il m'a annoncé qu'il avait été sauvé par une créature non humaine, j'ai tout de suite pensé à vous. Votre existence ici est secrète, Sujet 8F, normalement personne n'est censé savoir que vous êtes là. C'est la raison pour laquelle vous vous trouvez actuellement dans un hôpital militaire isolé. Mais cela ne durera pas... Bientôt, l'ennemi saura que vous êtes ici, et vous serez en danger. La rébellion qui a eu lieu et le fait que vous ne soyez plus à l'abri dans ce laboratoire sont bien entendu une catastrophe monumentale. »

Je me demandais bien pourquoi. D'après ce qu'elle m'a dit le jour de mon réveil, j'ai été victime d'un virus, qui est maintenant inactif est donc incapable d'être transmis à un autre vivant. Alors pourquoi est-ce si catastrophique que je ne sois plus dans ce laboratoire ? »

« Je peux lire en vous comme dans un livre ouvert tant votre corps exprime ce que vous pensez. Ce que je vais vous dire... Est classé top secret. Cela sera extrêmement compliqué à accepter mais il s'agit de la pure vérité. »

La vérité ? Pourtant, elle me l'avait déjà dite le jour de mon réveil. Mais dans ce cas, m'aurait-elle menti ? Je sentais que, pas seulement moi, mais tout les autres « garous » comme ils nous appellent, avons été menés en bateau... Alors, je me préparais mentalement à encaisser le choc des révélations.

« Depuis le tout début, depuis votre réveil, nous vous avons menti. Tout n'était que mensonges et manipulations pour gagner votre confiance et pouvoir faire de vous ce que nous voulions : des créatures obéissantes. Des êtres hybrides aux capacités supérieures à celles d'un être humain normal. Des armes génétiques qui se seraient battues pour nous, pour remplacer nos soldats qui meurent jour après jour sur les champs de batailles. Ce virus, que nous avons fait passer pour naturel, était purement artificiel. Une création d'un prodige de la génétique, André Cide. En étudiant les propriétés du Pokérus il a montré qu'en le modifiant, on pouvait lui permettre de remodeler entièrement l'ADN de n'importe quoi. Alors nous avons créé ce qu'il avait théorisé. Nous avons injecté ce virus dans le corps de différents Pokémon pour en voir les résultats. De nombreux échecs ont eu lieu, avant que finalement le virus ne soit enfin stable et apte à laisser en vie son hôte. Bien entendu de tels recherches ont un coût élevé, et le gouvernement a boosté nos recherches pour qu'elles se terminent plus vite. Voilà, Sujet 8F, l'histoire de ce que nous avons nommé le Projet Garou. Votre histoire. »

Suite à ce discours, je me sentais bizarre. Un mélange de colère, de tristesse, de désespoir, et d'incompréhension. Mais aussi de calme. Depuis un moment déjà j'avais accepté ce qui m'était arrivé, et, bien que je me sentais trahie et humiliée, j'avais réussi à encaisser le choc.

« Maintenant, je vais vous parler de vous. Vous, le Sujet 8F, et pas de tous les autres en général. Vous êtes en réalité... Une erreur. Vous n'auriez jamais du être ici. Transformée. Une simple interversion de Pokéball a fait de vous ce que vous êtes maintenant. Bien entendu, notre but était de créer des guerriers pour combattre aux côtés de nos soldats, et suite à votre transformation, vu que en temps que combattant vous auriez été inutile, vous avez failli être euthanasiée avant même votre réveil. Sans mon intervention, vous ne vous seriez jamais réveillée. Il a fallu que je mette en avant le fait que vous ne soyez pas évoluée et que des études étaient faisables sur vous, pour que vous restiez en vie. Cela ne suffisait pas à leurs yeux, et c'est pour cette raison que, en plus, j'ai été autorisée à vous enseigner les bases de la médecine d'urgence, pour que vous soyez tout de même utile sur le champ de bataille. Ce qui fut un succès, et je vous en félicite. Mais, encore un coup du sort... Aucune étude n'a eu le temps d'être faite sur vous suite à ce problème technique regrettable et votre libération fortuite. »

Alors... J'étais une erreur. Une aberration uniquement laissée en vie pour ses capacités évolutives. Alors, je devais devais la vie à ce scientifique ? J'avais du mal à y croire... Elle m'avait menti pendant presque toute ma nouvelle vie, et je devais cette fois la croire ? Il en était hors de question... Et pourtant, ce qu'elle disait était logique.

« Tout ce que je viens de vous dire, Sujet 8F, à vous d'en penser ce que vous voulez. De vous faire votre propre opinion. Si je vous dit la vérité maintenant, c'est parce que je ne vous reverrais peut-être plus jamais. Ce qui s'est passé au laboratoire a été perçu comme un échec. Et donc que les méthodes, et le personnel étaient incompétents. Pour cette raison, je vais être déclarée inapte à continuer à travailler sur le Projet Garou. Je vais, à la place, être envoyée au front. Cuisinière ? Infirmière ? Que sais-je ? Je sais seulement que je partirais demain à l'aube et que je ne reviendrai certainement plus jamais. Mais je veux que vous sachiez que j'ai apprécié tout ce que j'ai vécu avec vous. Vous étiez, de loin, le garou le plus prometteur. »

Alors qu'elle s'apprêtait à ajouter quelque chose qui semblait important, elle se ravisa, puis termina :

« Adieu, Sujet 8F. »

Alors, elle se leva, et partit, refermant la porte derrière elle.

Je restai là, debout, adossée au mur, dans la même position que pendant son long discours. Je ne la reverrais plus jamais. Dans un sens, j'étais nostalgique et triste. Elle avait été le premier visage que j'avais vu, un peu comme un enfant voit ses parents. Mais d'un autre côté, je me sentais soulagée : elle m'avait manipulée et m'avait menti alors que je lui faisais confiance. Dans un sens, elle méritait ce qui lui arrivait. Pourtant, devais-je la juger ou non ? Après tout, elle m'avait sauvée et m'avait donné une raison d'être. J'étais peut-être trop expéditive en pensant qu'elle méritait son sort. Comme moi, elle dérivait le long des flots du hasard. Elle ne savait même pas ce qui l'attendait. Peut-être cela ne serait-il pas aussi funeste qu'elle le pensait, que quelqu'un l'aiderait à sortir de cette situation, tout comme elle l'avait fait avec moi ? Cela serait bien entendu la meilleure solution. Mais tout cela était, comme beaucoup de choses, en dehors de mon pouvoir. Je ne pouvais que prier pour qu'elle s'en sorte.

Finalement, afin de calmer mon esprit qui était en ébullition, je décidais de retourner m'allonger sur mon lit pour attendre la nuit. Je fus à peine allongée que je m'endormis.



Lorsque je me réveillai enfin, il faisait nuit noire, dehors. Rapidement, je me levai et me dirigeai vers la fenêtre. Une seule pensée en tête : sortir, et remonter sur le toit. Instinctivement, je me sentais attirée par la nuit. J'avais besoin de sortir et de rester au calme, dans le noir, pour pouvoir réfléchir tranquillement. Aussi rapidement que la veille, je remontai sur le toit, et je m'assis sur le rebord. Dans ce ciel sans nuage, les rayons de la lune éclairaient le paysage, et cela couplé à ma vision supérieure me permettait de voir presque aussi bien qu'en plein jour.

Ma première pensée alla vers Isadore. Allais-je vraiment le revoir, comme me l'avait promis le soldat ? Et qu'allaient-ils en faire ? Allaient-ils le remettre dans un laboratoire ? Certainement pas. Il refuserait, bien entendu. Et de toute façon, si cela avait été le cas, ils ne nous auraient pas séparés. Dans ce cas, allaient-ils en faire un soldat, l'entraîner à se battre et s'en servir comme d'une arme ? Ou, allait-il refuser d'être utilisé comme tel, et tenter de revenir vers moi pour me protéger, quitte à y laisser la vie ?

Je me levai, et regardai le ciel, sans nuage. Et moi, dans tout ça ? Tout ce que m'avait dit la scientifique blonde dans son discours d'adieu avait éclairci autant de questions qu'elle n'en avait soulevé. J'avais été infectée délibérément par une version mutée du Pokérus. Le Pokérus est un virus capable d'infecter des Pokémon pour améliorer leurs capacités. Je ne savais pas pourquoi, mais je le savais. Je ne m'étais jamais vraiment demandé pourquoi je savais autant de chose que je n'aurais jamais du savoir. Elles étaient là, comme rangées dans un tiroir, et venaient d'elles-mêmes quand j'en avais besoin. Bien entendu, ce scientifique prodige, André Cide, avait logiquement péri comme tous les autres dans ce laboratoire. Tant de choses avaient disparu avec lui, tellement de questions resteraient sans réponses. Je repensais aussi au scientifique qui avait commis ce désastre en libérant tous les sujets. Cet acte était d'un égoïsme monumentale pour moi. On ne sacrifie pas autant d'innocents juste pour une raison personnelle. Encore une fois, je trouvais étrange d'avoir autant d'avis sur différentes choses. Pourquoi avais-je autant de comportements humains ? J'étais un Pokémon à la base. J'avais l'impression que tout, lors de ma transformation, avait été mis en place pour que je sois dès le réveil capable de penser à agir comme un véritable être humain.

Je secouai la tête pour pouvoir enfin me calmer. Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière, je ne pouvais que aller de l'avant. Je devais arrêter de penser à ce qui aurait du être. Ne plus penser à ce qui avait été fait de moi, mais plutôt réfléchir à ce que j'allais faire de ce que l'on avait fait de moi. Je n'étais plus dans ce laboratoire maudit. J'avais face à moi un paysage qui me semblait infini. Il aurait été si facile de descendre du bâtiment et de fuir, loin. Mais pour aller où ? Et puis, comment reverrais-je Isadore si je fuyais lâchement de la sorte ? Pour le moment, il semblait plus sage de rester ici et d'attendre son retour. Il me protégerait et saurait certainement quoi faire. Je décidai donc de retourner sans bruit dans ma chambre, où je m'allongeai sur lit de manière à terminer la nuit.