Je jure de te retrouver, un jour... de louglaciale1

Je suis nerveuse .Je ne devrais pas être là, dans la forêt, à la nuit tombée. Mon amie Eliane respire bruyamment. Elle est aussi stressée que moi mais on s'est entraînés, nos Pokémons et moi. Mon partenaire, Carmache, à hâte d'en découdre. Je tiens sa Pokéball levée, prête à être lancée. Je regarde Eliane. Sa Pokéball est aussi dans sa main. Prise d'un doute, je murmure :

- Tu es sûre que nos Pokémons sont prêts ?

- Oui Elena, ton Carmache est très fort et Tropius peut facilement nous ramener si a tourne mal.

Je hoche la tête et avance d'un pas. Ce soir, Eliane et moi allons tuer un garou. Bien que se soit très dangereux et très certainement complètement stupide, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à la tête que ferait mon père quand il apprendra que moi et ma meilleure amie avions tué un garou, bien que trois semaines avant, je n'avais jamais tenu d'armes et que Carmi, qui était un Griknot à ce moment, n'avait jamais fait de combat. On avait du choisir notre partenaire à 10 ans, pour qu'il nous protège des garous. J'avais choisis Griknot parce que j'aimais les dragons. Par contre, Eliane, qui n'avait pas vraiment de préférence, avait choisi son Pokémon au hasard. Elle était tombée sur Tropius. Il n'était pas très fort en combat mais il était très pratique pour s'enfuir. Les Pokémons privilégiés sont souvent des Pokémons volants, ou qui le deviendront en évoluant. Tropius pouvait transporter plusieurs personnes sur son dos sur de longues distances.

Je continue à avancer quand j'entends un grognement. On se fige toutes les deux, mais en tournant la tête vers ma meilleure amie, qui, au passage, n'a pas bougé un muscle depuis le buisson ou on s'était caché, je remarque qu'elle est toute rouge. Elle se retenait de rigoler.

- Désolée Nana, j'ai pas mangé avant de partir.

Je lui aurais donné des baffes, tellement mon cœur s'était emballé. Je lève les yeux au ciel quand un énorme garou me fonce dessus. Il me percute avec violence. Surprise, je lâche ma Pokéball qui va rouler plusieurs mètres plus loin, inaccessible. Je me débats de mon mieux mais il est très fort, c'est un Granbull-garou. Eliane hurle de terreur. Elle se précipite pour ramasser ma Pokéball et s'apprête à la lancer mais je proteste de vive voix :

- Tu ne peux pas lancer ma Pokéball, ce n'est pas la tienne.

- Je dois t'aider, réplique-t-elle en changeant de Pokéball.

Je secoue encore la tête tout en éloignant le plus possible l'immense mâchoire du monstre de ma chair.

- Non ! Tropius ne sais pas se battre. Vas chercher de l'aide !!

Elle semble hésiter, les larmes aux yeux.

- Grouille ! Avant que je ne devienne l'un d'entre eux. Bouge !!

Elle sort de sa torpeur. Elle acquiesce et jette sa Pokéball. Il y a un flash blanc et Tropius apparaît. Il bouge sa tête vers moi, puis, l'air inquiet, il commence à se diriger vers moi. Mais sa dresseuse lui donne un ordre. Il jette un regard vers moi mais ses ailes se mettent à vibrer. Eliane lui saute sur le dos et ils commencent à s'élever dans les airs.

- Tiens bon Nana ! On va revenir très vite !

Et ils disparaissent. Je redouble d'efforts pour me dégager et atteindre ma Pokéball mais le garou est trop fort et je m'épuise de plus en plus. La sueur dégouline de mon front et m'aveugle. Je vais mourir ici ? Je veux dire, l'humaine en moi va mourir ? À 17 ans seulement ? C'est injuste. Le Garou commence à s'impatienter. D'un coup de patte, il m'assomme presque. Je sens que quelque chose de chaud commence à couler sur mon visage. Le Granbull-garou pousse un rugissement de victoire et approche doucement ses crocs de mon bras. Soudain, un grondement retentit autour de nous. Le garou tend ses oreilles mais c'est trop tard, un autre garou lui a sauté dessus. Je reprends légèrement mes esprits et observe la scène. Le Granbull grogne et montre les crocs. L'autre garou était un Grahyena mais il était différent des autres garous-Grahyena. Les Grahyena sont noirs avec des yeux rouges. Celui-ci était doré. Il était devant moi, face au Granbull, les griffes et les crocs sortis. Les deux garous se toisèrent pendant un petit moment, puis le Granbull se tassa et s'enfui en jappant. Le Grahyena cessa de grogner et se tourna vers moi. Ses yeux étaient... magnifiques. Je n'avais jamais vu une telle richesse de couleur dans un œil. C'était un mélange de gris, de vert et de bleu. Le garou esquissa un pas vers moi, lentement, ne voulant visiblement pas m'effrayer. Ce ne fut pas le cas. Je me précipitai à ma Pokéball et menaça de la lancer sur le garou. Celui-ci s'arrêta en voyant la balle, la regarda, me regarda, puis repris son approche. Contre toute attente, je fus incapable de lancer ma ball. Lorsqu'il fut à quelques centimètres de moi, il renifla doucement ma Pokéball, puis il me renifla. Il n'avait pas l'air agressif. Puis, d'un coup rapide, il me lécha la joue. Puis, il recula un peu, de peur que je ne réagisse, et revint vers moi. Lentement, je levai ma main vers la tête du garou. Il renifla ma main, et sursauta légèrement quand elle se posa sur sa tête, mais il ne tarda pas à japper de plaisir aux caresses que je lui fis. Il me lécha encore et s'allongea près de moi. Je l'observai un petit moment avant de murmurer :

- Est-ce que tu as un nom ?

Le garou se redressa et me lança un regard surpris mais il finit par hocher la tête.

- Tu, tu comprends ce que je dis ?

Nouveau hochement de tête. C'est incroyable. C'est le premier garou qui se comporte un peu comme un être humain. Galvanisée par cette découverte, je lui posai d'autres questions.

- Euh, tu as des amis ici, dans la forêt ?

Encore un hochement de tête. D'un geste de sa patte, il traça deux sillons dans la terre humide.

- Tu en as deux ? C'est ça ?

Hochement de tête.

- Est-ce que tu es le seul, à être différent ? Je veux dire, par le comportement.

Cette fois, il secoua la tête.

- Et ton pelage ? Vous êtes plusieurs à en avoir ?

Il secoua encore la tête. « D'accord. Je parle à un garou unique en son genre ».

- Euh, moi, c'est Elena, et toi, euh, c'est quoi ton nom ?

Il s'apprêtait à retracer des sillons dans le sol quand des cris et des torches apparurent, toutes proches de l'endroit ou j'étais. Horrifiée, je repoussai avec force le garou, qui surprit par mon geste, ne bougea pas.

- Va-t-en ! Ils vont te tuer. Je te retrouverai je te le jure mais pars maintenant ! Tout de suite !

Il sembla comprendre et partit en quatrième vitesse vers les buissons. Au moment où il allait s'y cacher, il se retourna une dernière fois et me regarda. Puis il fonça et disparut. Je lançai ma Pokéball qui fit son fameux flash et Carmache apparut. Celui-ci, très troublé, tourna plusieurs fois sur lui-même pour essayer de comprendre ce qu'il se passait. Mais quand il vit le sang qui continuait à couler de mon front et les traces de terres sur les vêtements, il courut vers moi et je lui fis un câlin.

- C'est bon Carmi, ça va aller.

Il poussa un petit cri de protestation et se lova encore plus dans mes bras. C'est à ce moment que mon père, Kirk Brandt, et Eliane surgirent, leurs Pokémons à leur côté. Le Pokémon de mon père, un gigantesque Ptera, sépara Carmache de moi et m'observa.

-Alors Terreur ? Elle n'a rien ? Pas de morsure ? Demanda mon père d'une voix neutre mais je sentais qu'il était quand même assez inquiet. La preuve : Quand Terreur, le Ptera, poussa un cri qui signifiait « Elle n'a rien, c'est bon » mon père poussa un grand soupir de soulagement.

- Bon sang Elena ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je lui expliquai de mon mieux, en prenant garde de ne pas évoquer le Grahyena doré. Quand mon récit fut terminé, mon père hocha la tête.

- Bon Terreur, tu raccompagnes ma fille et Carmi par la voix des airs, pigé ?

Terreur hocha la tête. J'escaladai de mon mieux le Ptera géant, Carmache accroché dans mon dos. C'est vraiment étrange. Le surnom que j'ai donné à mon Carmache, c'est Carmi mais je persiste à l'appeler Carmache quand il n'est pas là. Enfin, c'est peut-être temporaire. Pendant que Terreur s'élevait dans le ciel, j'aperçus la lune. Elle était pleine. Les garous ne sortent pas pendant la journée, que la nuit. Mais c'est à la pleine lune qu'ils sont le plus dangereux, les plus puissants. Quand je pense que j'ai failli devenir un animal, je frissonne. Mais, le garou doré, il avait encore de l'humanité en lui. Je le retrouverai. Il faut que je le revoie. Dès que je le pourrais, Carmi et moi on partira à la recherche de ce garou.