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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 03/02/2013 à 08:43
» Dernière mise à jour le 12/04/2018 à 23:21

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 147 : Retour à la base
La bataille contre la Tri-alliance entrait dans sa seconde heure. Nul doute que le nombre de combattants et d'appareils était bien moindre qu'au commencement. Malgré les pertes subies, les combattants de la Tri-alliance voyaient peu à peu la victoire se profiler. Non pas que Zelan ait lésiné sur les moyens pour écraser ses ennemis, mais les stratèges de la Tri-alliance valaient dix fois les siens, et puis, Zelan n'avait pas pris vraiment en compte l'apport d'un Maître Mélénis aux côtés de la Tri-alliance. Il était certain que sans Irvffus, l'issue n'aurait pas été la même. Celui qu'on appelait le « gars chelou à capuchon » avait aussi fait sa part. Il avait des pouvoirs bien réels, et Zeff était curieux de savoir qui il était.

Désormais, la bataille était presque terminée, seuls résistaient quelques Rockets un peu zélés ou craignant trop Zelan pour rentrer après une défaite. La grande majorité des explosions et des destructions provenaient désormais du combat entre Zeff et Vaxatos, qui n'était toujours pas fini. La résistance et la volonté de Vaxatos, malgré sa jambe en moins, n'avaient pas failli. Zeff aurait pensé qu'il s'agirait juste de l'achever en quelques coups, mais voilà qu'il en était réduit à se battre pour réellement protéger sa vie. Si l'envie de se battre de Vaxatos au point de se condamner lui-même avait amusé et impressionné Zeff au début, maintenant il était lassé. Mais il ne pouvait pas s'enfuir. Il avait promis à Vaxatos un duel jusqu'à la fin, et Zeff, malgré ses défauts, tenait ses promesses.

Vaxatos avait poussé son corps à l'extrême, en combinant ses ondes lui permettant de voler à sa vitesse du son. Zeff commençait à être en manque d'argent, et utilisait les éléments de la bataille pour se protéger. Mais il ne pourrait pas tenir comme ça. Il fallait qu'il renvoie Vaxatos à terre, pour jouer sa dernière carte. Quand Vaxatos détruisit d'une onde l'un des rares hélicoptères Rockets encore en vol où Zeff s'était caché, ce dernier invoqua tout son argent, même ses ailes, pour le recréer en centaines de petites pointes qu'il envoya au-dessus de Vaxatos. Il ne garda qu'un fin socle sous ses pieds pour atterrir en douceur.

Vaxatos fit une fois de plus preuve d'un grand désintérêt pour son corps en se laissant volontairement transpercer par la plupart des piques, juste pour que Zeff ne puisse plus contrôler cet argent là. C'était fou, bien sûr, mais Vaxatos n'était pas autre chose, après tout. Et puis, il savait qu'il allait mourir de toute façon. Zeff aurait sûrement fait pareil. Vaxatos aurait pu continuer à mitrailler Zeff d'ondes depuis le ciel, mais, comme ce dernier l'avait prévu, il ne résista pas à l'envie de l'affronter de près. Quand il atterrit près de lui, Zeff put voir à quel point il saignait de partout et à quel point il était blême. Il se mit même à tousser du sang.

- Chiotte, marmonna-t-il. Le corps humain est vraiment mal fichu. Alors que mon esprit compte se battre encore et encore, cet idiot de corps ne va plus tenir longtemps.

- Vu comment tu t'en occupes, c'est peu surprenant...

- La dernière chose que je veux faire avant de crever, c'est de te voir crever toi ! Rien d'autre n'a plus d'importance !

- Tu as perdu la raison.

- La raison ? Désolé, j'ai pas ça en magasin...

Il chargea en lançant ondes sur ondes. Zeff se protégea avec le peu d'argent qu'il lui restait, mais il n'allait pas tenir longtemps. Il lança alors ses deux Pokeball. Eï utilisa son Lance-flamme tandis que Scalproie fonçait lui sur l'Arme Humaine. D'un simple coup d'onde, les flammes d'Eï furent dissipées, puis Vaxatos utilisa sa vitesse sonique pour se retrouver derrière Scalproie et l'envoyer voler. Il ne chercha pas à esquiver la dernière lance d'argent que Zeff lui avait envoyé. Il la prit de part en part, dépossédant ainsi Zeff du dernier stock d'argent qu'il avait. Puis enfin, il tourna lentement la tête vers lui, avec le sourire du prédateur qui avait sa proie à sa merci. Il leva ses mains tremblantes pour lancer une onde fatale... quand il se rendit compte qu'il ne les avait plus. Puis la seconde chose dont il se rendit compte, c'était des pics en argent qui sortaient de son torse par derrière.

- Que...

Puis alors, il le vit. Le Scalproie de Zeff, toujours à terre là où Vaxatos l'avait envoyé, mais avec toute une partie de son exosquelette manquante. Une partie qui s'était transformée en ce qui avait coupé les mains de Vaxatos et criblé son torse de clous géants.

- Oui, expliqua Zeff. Mon ami le prof qui m'a donné mon armure d'argent, il a également transformé une partie de l'acier de Scalproie en argent, de telle sorte que je puisse l'utiliser.

Vaxatos vomit une gerbe de sang en même temps qu'il tomba à genoux. Il dévisagea Zeff avec un sourire.

- Putain... En fait, t'es un vrai salaud, mec. Je ne t'imaginais pas en celui qui réfléchissait lors des combats et laissait des cartes en main jusqu'à la fin. Je pensais... que tu étais comme moi, un bourrin qui kiffe le combat et le sang...

Zeff soupira, et s'assit devant le mourant.

- C'est ce que j'étais, autrefois. J'ai été entraîné de la sorte durant des années dans la Garde Noire, des gars qui te feraient passer pour un bisounours. Ils ont cultivé la haine et le désespoir qui m'habitaient, tout comme Zelan a cultivé mes rêves et mes illusions pour me contrôler.

- Alors... Qu'est-ce qui... t'as fait changer ?

Zeff se fit songeur.

- Sans doute avoir des gens à qui tu tiens, et qui sont prêts à te pardonner pour toutes les conneries que tu as faites, et t'accepter tel que tu es. Des amis, en somme.

Vaxatos le regarda d'un drôle d'air, puis éclata de rire en même temps qu'il s'étouffait.

- Des amis... Nom de Dieu, si j'avais pensé entendre ce genre de conneries de ta bouche... Pourtant, c'est moi qui ai perdu... J'aurai bien aimé essayer ta théorie... Me faire des amis, si cela m'aurait rendu plus fort...

Zeff resta longtemps assis bien après que Vaxatos eut rendu son dernier soupir et que la bataille prenait fin tout autour de lui, même quand les combattants de la Tri-alliance laissèrent sortir leur joie d'être en vie et d'avoir gagné.


***


Finalement, Lusso ne regrettait pas d'avoir amené Djosan avec lui. Ce gars-là avait une grande gueule, mais comme prévu, pas aussi grande que la quantité de destruction que pouvait engendrer son mastodonte appelé Titank. Comme Zeff l'avait prévu, la base ne contenait qu'un personnel réduit. Zelan ne pensait sans doute pas être attaqué, encore moins au moment où il semblait occuper à la fois le front de l'Elysium et de la Tri-alliance. Ou alors, il s'en foutait totalement. Quelle qu'en soit la raison, Lusso était bien décidé à en profiter pour sauver Siena de là.

Lusso avait volé en haute altitude, pour ne pas être repéré par les radars courte portée de la base. Puis il avait piqué d'un coup, en même temps que Djosan sautait de l'appareil en appelant son Titank. Le choc du Pokemon qui s'écrasait avait été suffisant pour faire s'écrouler le mur d'enceinte ainsi qu'une partie des casernes d'armement. Ensuite, Titank, d'un seul revers de queue, avait balayé tout un étage de la base, celui des quartiers des officiers. Lusso avait pris cette décision. Il doutait grandement que Zelan ait gentiment installé sa prisonnière dans son ancien appartement. Et viser en priorité les gradés impliquait ensuite forcément le désordre dans les troupes. Mais Lusso avait quand même demandé à Djosan d'y aller mollo. Il avait passé sa vie dans cette base, et y connaissait pratiquement tout le monde. Même si Zelan avait foutu la merde, Lusso ne désirait aucunement qu'un seul Rocket de la base ne meure.

Le plan était simple : Lusso s'infiltrait et sauvait Siena pendant que Djosan détournait l'attention des Rockets de la base, des Armes Humaines présentes et peut-être, avec de la chance, de Zelan lui-même. Mais ni Lusso ni Djosan ne se faisaient trop d'illusion à ce sujet : il était clair que face aux Armes Humaines, à fortiori face à Zelan, Titank ne ferait pas le poids. Djosan avait quand même accepté ce risque, prêt à donner sa vie pour que vivent Siena et son enfant, héritier de Lunaris. Une fois Siena délivrée, Lusso utiliserait son Neitram et son attaque Téléport pour filer le plus vite possible. Bien sûr, Neitram ne pourrait pas les transporter d'ici jusqu'à la base de la Tri-alliance. Ils allaient devoir faire ça par petites étapes. Tandis que Lusso se creusait un chemin par derrière, Djosan faisait tout pour rester indiscret, et il le faisait bien. Il hurla de rire au sommet de son Titank, clamant à haute voix des imprécations du genre :

- Je suis Sire Djosan Palsambec ! Je vais bouter hors de ce lieu Zelan le malfaisant et ses mécréants ! Allons donc, venez m'affronter, maroufles, canailles, fot-en-cul ! Ventre-Dieu ! La Team Rocket serait-elle devenue un régiment de paltoquets sous le règne de Zelan le nodocéphale ? Vous n'êtes qu'une bande de fils de coureuses de remparts, des pisses-froid sans honneur !

Lusso se permit un sourire. La voix de Djosan portait bien, et ce gars avait le sens du théâtral, bien que ces insultes soient un peu dépassées de quelques siècles. Les alarmes sonnaient de toutes parts à l'intérieur, et le peu de sbires et officiers présents se bousculaient dans les couloirs pour aller à la rencontre de l'intrus qui démolissait tout dehors. Personne ne fit attention à Lusso. D'ailleurs, ce dernier avait pris soin d'enfiler son uniforme de la base, histoire de passer encore plus inaperçu. Il se dirigea donc sans mal vers les cellules, mais fut surpris et agacé de les trouver vide. Où cette ordure de Zelan avait donc planqué sa sœur !

- Tiens tiens tiens... Un petit rodeur qui n'a rien à faire là.

Lusso jura quand il vit un homme sortir du mur comme si celui-ci était de la guimauve. Puis il se reprit, et examinant son ennemi, dit :

- Tu es le mec passe-muraille de Zelan. Crenden.

- Je suis honoré que tu me connaisses.

- Les gamins Crust nous ont parlé de toi. Où est Siena ? Demanda-t-il en pointant son arme sur lui.

L'Arme Humaine réprima un sourire.

- Si ces chers enfants t'ont réellement parlé de moi, tu devrais savoir que ton arme est totalement inutile face à moi. Mais dis-moi plutôt : parait-il que Galatea Crust est toujours en vie, même après le coup que je lui ai porté. C'est gravement insultant pour ma réputation ça. Comment elle a fait pour survivre ?

Lusso haussa les épaules.

- Que sais-je de la magie que ces morveux utilisent ? Ce n'est pas mon affaire. Et je t'ai posé une question en premier.

- Oh, la jeune major Crust ? Elle n'est pas là, comme tu peux le voir. Maître Zelan a bien évidement compris que l'attaque du grand balèze à la moustache rose dehors n'était qu'une diversion, et il se doutait que votre cible était Siena. Il nous a donc respectivement envoyés, nous ses Armes Humaines, aux endroits qui seraient le plus susceptible à vos yeux d'abriter votre Crust adorée. La prison en fait partie. J'ai touché le gros lot.

- Ça ne me dit pas où elle est !

- Bah, à quoi ça sert de te le dire, vu que tu vas mourir ? Mais ne t'inquiète pas, elle est en sécurité, bien protégée par l'ami Roseo. Son bébé est pour bientôt apparement. J'en suis désolé, mais je crains de ne pas pouvoir te laisser le voir.

Crenden se précipita sur lui, ses griffes métalliques en avant. Lusso tâcha de se remémorer, en deux secondes, tout ce qu'on lui avait dit sur ce gars et les moyens de le combattre, ou plus réellement, d'éviter de se faire tuer. Sachant que tirer, s'abriter derrière quelque chose ou tenter d'esquiver n'aurait servi à rien, Lusso tenta une de ses stratégies : la plus folle qu'il puisse trouver. Il fonça lui-même sur Crenden, sans se soucier de ses griffes. Il eut le temps de voir son air surpris avant de le traverser totalement, sans aucune blessure. Et désormais, il était face à la porte de la sortie, et donc en possibilité de fuir. Crenden récupéra son équilibre et le félicita.

- Bien joué. Tu avais compris que je ne me matérialisais qu'au dernier moment pour porter mon attaque, et tu m'as pris de vitesse. Mais laisse-moi te dire que ça ne marchera pas deux fois.

- Y'aura pas besoin, parce que je vais pas te déranger plus longtemps, l'ami. À plus !

Il sortit des cellules en courant, sans prendre la peine de se retourner. Mais il n'eut pas fait trois pas dans le couloir que Crenden émergea du mur qui le séparait de la prison.

- Putain, c'est chiant ton truc... grommela Lusso.

- Je n'ai pas vraiment envie de faire une course poursuite. Et si tu te laissais tuer bien gentiment ? Ça nous épargnerait à tous les deux des efforts inutiles...

En disant cela, Crenden plongea à nouveau vers lui. Lusso attendit le dernier moment pour dévier son bras dangereux, mais aussitôt, le bras de Crenden passa à travers le sien, ses griffes se dirigeant vers sa gorge. Là, je suis foutu, songa Lusso. Mais finalement, aucune griffe d'acier ne vint déchirer son cou. Crenden avait carrément disparu. Un coup d'œil aux alentours appris à Lusso que c'était lui qui avait changé de lieu. Il ne se trouvait plus dans le couloir qui menait aux cellules, mais dans une espèce de souterrain, éclairé par des torches. Et devant lui, il y avait un homme dont la présence lui indiquait qu'il pouvait finalement être bel et bien mort.

- Fiston, dit le général Tender en le saluant.

Lusso ne fit aucun geste et ne répondit pas avant de regarder une nouvelle fois autour de lui.

- Alors, c'est ça l'Enfer ? C'était certain que j'y avais droit après ma vie pleine de débauches, mais toi... P'tin, je vais donc devoir te coltiner pour l'éternité ?!

- Ça, ce serait un enfer pour moi, répondit Hegan Tender. Mais tu n'es pas mort. Tu as été téléporté. Cet endroit se trouve en dessous de la base, caché de tous.

Lusso leva la main pour l'arrêter, réfléchissant âprement comme pour résoudre une addition compliquée.

- Attend voir... Si moi je suis vivant, et si toi tu es devant moi... Ça veut dire que tu es soi un fantôme, soi que tu es vivant toi aussi !

- Belles déductions, soupira le général. La seconde est la plus crédible.

Lusso tenta tant bien que mal de cacher sa joie et son soulagement. Il résista à serrer son père dans ses bras; ça serait mauvais pour sa réputation. Il prit au contraire bien soin de l'enguirlander.

- Tout le monde te croit mort ! Siena et Zeff sont persuadés que tu y aies passé ! La petite était très mal...

- Et pas toi ? Sourit Tender.

- Tu plaisantes ? Mentit Lusso. Tu as assez copieusement gâché ma jeunesse pour que je puisse te regretter... Plus important : comment as-tu fait pour survivre.

- De la même façon que toi. Moi et les autres, nous avons été téléportés ici avant que Zelan et ses deux Armes Humaines ne nous règlent notre compte.

- Les autres ?

Au même moment, plusieurs autres Rockets, en majorité des officiers, sortirent de l'ombre. Lusso reconnut les colonels Bouledisco et Angurs, ainsi que plusieurs autres, qui tous, selon Siena et Zeff, s'étaient sacrifiés pour leur permettre de s'échapper.

- Comment vous avez atterrit ici ? Demanda Lusso. Qui a fait ça ? Un Pokemon ?

- Non, c'est moi.

La voix qui venait de parler, Lusso ne la connaissait pas. Elle venait d'un homme que Lusso ne connaissait pas plus, bien que son visage, strié de rides et avec une fine moustache blanche, lui disait vaguement quelque chose. Peut-être l'avait-il déjà vu dans sa jeunesse. En tous cas, il se dégageait de ce vieux quelque chose d'inquiétant que Lusso ne pouvait pas définir.

- Et vous êtes qui vous ?

- Un humain comme toi, qui plus est un idiot dans ton genre, n'est pas digne de connaître mon identité. C'est seulement parce que je connais ton père depuis longtemps que j'ai accepté de sauver ta misérable vie sans importance.

Lusso haussa les sourcils, surpris.

- Ecoutez papy, si vous êtes le gars qui m'a sauvé, peu importe comment, je vous en suis reconnaissant, mais...

- Peu m'importe ta reconnaissance. Tu es un idiot d'avoir pensé que tu pouvais pénétrer ici et en repartir comme si de rien n'était !

Lusso aurait bien aimé répliquer et se défendre, mais il semblait avoir perdu tout courage face à ce type, se contentant de baisser les yeux comme un gamin pris en faute. Tender lui mit une main sur son épaule.

- L'existence de ce monsieur doit rester absolument secrète. Tu dois promettre que tu n'en parleras jamais à personne.

- Et pourquoi ça ? Dis-moi au moins qui il est, bon sang !

- Il est lié aux pouvoirs de Mercutio et Galatea. Tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Et tu as intérêt de tenir ta langue si tu ne veux pas qu'il t'efface totalement la mémoire et fasse de toi un légume.

Lusso déglutit.

- Il peut faire ça ?

- Gamin, la question n'est pas de savoir ce que je peux faire, fit le vieil homme avec un sourire sinistre. C'est plutôt de savoir ce que je ne peux pas faire.

- Ben parlons-en justement ! Siena a été capturé par Zelan, et est retenue prisonnière en ce moment même ! Si vous pouvez téléporter les gens comme vous voulez...

- Depuis qu'on a disparu sous ses yeux, Zelan a pris ses précautions, expliqua Tender. Il a entouré tout le monde ici, même Siena, d'un sombre pouvoir qui empêche... notre bienfaiteur de les capter avec ses pouvoirs.

- Ce gamin n'est pas capable d'une telle chose, fustigea le vieil homme. C'est sans doute l'œuvre d'Horrorscor.

Il semblait considérer le fait que Zelan soit parvenu à contrer ses pouvoirs comme une insulte personnelle.

- Alors, que comptez-vous faire ? Demanda Lusso. Pourquoi vous êtes tous restés ici planqué au lieu de nous rejoindre ?

- On a pensé que ça serait more intéressant de garder the eyes sur Zelan, boy, répondit Bouledisco. Mais s'il tient encore la girly Crust, il est time de bouger, i think.

- Ouais, je peux vous téléporter où vous voulez, mais ensuite, vous vous débrouillerez tout seul, grommela l'inconnu Mélénis. Plus question pour moi de jouer les nounous. Vous m'avez pris assez de temps.

- Nous vous remercions pour tout, monsieur, s'inclina Tender. Oui, nous allons libérer Siena. Et reprendre notre base !


***


De son coté, Djosan avait tenu tout le temps qu'il pouvait. Les Rockets avaient commencé à sortir l'artillerie lourde à distance, et il n'était plus en sécurité. Il était donc descendu de Titank pour se réfugier dans un bâtiment de la base. Les Rockets qui combattaient Titank, ayant fort à faire, ne s'étaient plus préoccupés de lui. Djosan ne s'inquiétait pas trop pour son Pokemon. Tant qu'aucune Arme Humaine ne se présentait, ce n'était pas les petits missiles des Rocket qui allaient lui faire mal. Et en cas de difficulté, Djosan lui avait demandé de crier fort pour qu'il le renvoi dans sa Pokeball.

Le capitaine Lusso Tender ne l'avait pas encore contacté par radio, signe qu'il n'avait pas encore trouvé Siena, ou que quelque chose s'était passé. Dans ce cas, il était de son devoir de rechercher Siena Crust lui-même, à présent. Mais il n'avait aucune idée d'où elle pouvait être retenue, et la base était grande. Puis il n'avait pas un temps limité. C'est alors, que par un hasard du destin, qui devait lui être favorable, Djosan entendit un cri. Un cri faible, de femme. Le cri de Siena Crust.

Il tendit l'oreille, et se dirigea vers où il provenait. Il se rendit compte que c'était l'infirmerie. Il ne se donna pas la peine d'ouvrir la porte; il la défonça carrément. Siena était bel et bien là, livide, allongée sur un lit, et apparemment en grande souffrance. Et à côté d'elle, il y avait un homme habillé comme un nobliau, et un visage naturellement candide qui était là défiguré par l'inquiétude. Djosan crut à tort que c'était son arrivée qui l'avait effrayé.

- Recule, vil maraud ! Je sais qui tu es ! Ta description est parvenue jusqu'à mes oreilles par le biais de mes compagnons ! Tu es le dénommé Roseo, une Arme Humaine ? Qu'as-tu donc fait à Siena Crust pour qu'elle souffre autant, fils de bouc puant ?! Réponds avant que je n'eusse l'envie pressante de rependre ta cervelle sur ces pauvres murs innocents !

- Ciel, quel homme bruyant ! Gémit Roseo d'une voix plaintive. Quel rustre vous-êtes, et apparemment guère vif d'esprit. Je n'ai rien fait à cette fille, j'étais censé la garder. Mais voilà, comble de la malchance, qu'elle est en train d'accoucher !

Djosan coula un regard vers Siena, dont le lit était déjà plein d'eau et de sang. Entre deux contractions, Siena parvint à gémir :

- Pitié, aidez-moi... Il va arriver... Il faut l'aider...

- Je ne connais rien à ce genre de truc, se plaignit Roseo. Ce n'est pas comme si ça rapportait de l'argent. Et le maître veut le bébé en vie. Je ne sais pas quoi faire !

- Mes aïeux, il faut faire quérir une sage-femme sur le champ ! Clama Djosan.

- Toutes les toubibs et infirmières sont partis avec l'armée combattre la Tri-alliance, répondit Roseo, affolé. Et le seul qui restait est dehors en train de soigner les blessés que vous avez causé avec votre horreur géante !

- Ce n'est assurément point une horreur, protesta Djosan. Et je puis ajouter que tout ceci est votre faute, à vous les fidèles du démoniaque Zelan !

- C'est à cause de vous que je me retrouve dans cette situation ! Si vous n'étiez pas arrivé, son accouchement se serait passé sans mal !

- Et si vous ne l'aviez point enlevé, elle n'aurait...

Leur dispute fut coupée par un cri strident de Siena. Djosan recula d'un pas, presque effrayé. Jamais il n'avait entendu le major Crust hurler ainsi.

- Ah, pourquoi Maître Zelan n'a pas plutôt chargé ma douce colombe Jensel de garder cette fille ? Regretta Roseo. Etant une femme, elle s'y connaît sûrement mieux.

- Arceus de miséricorde, que peut-on faire ? S'exclama Djosan.

- Allez vieux, vous êtes son ami non ? Vous devez accoucher le bébé. Si vous le faites avec succès, je vous donnerai beaucoup d'argent...

- Moi ?! Par les dieux, je ne connais point les secrets de la naissance !

Roseo regarda Siena se débattre contre-elle-même avec crainte.

- À mon avis, faut commencer par lui enlever le pantalon...

- Ciel ! C'est donc de ce côté que sortent les bébés ?

- Je crois, répondit Roseo, guère sûr de lui. De toute façon, on verra bien, hein ?

Djosan expira lentement, et serra les épaules comme s'il s'apprêtait à faire le siège d'une forteresse imprenable. Ce qu'il aurait immensément préféré, d'ailleurs.

- N'ayez crainte, Siena Crust, fit-il d'une voix qui se voulait confiante. Vous êtes entre de bonnes mains avec Sire Djosan Palsambec. Que j'eusse observé une fois, dans ma lointaine jeunesse, un Gueriaigle mettre à bas un œuf. Ça ne doit guère présenter de différence...