Valdea, la région perdue de Shaam

« Je ne crois pas que ce Pokémon va me laisser partir... on dirait bien que je n'ai pas le choix ! »

Maxime envoya tous ses Pokémon sauf Teddiursa.

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Le toit du nouveau centre commercial d'Unionpolis offrait une vue spectaculaire sur une bonne portion de la ville. De plus il faisait très beau ce jour-là et le vent du à la hauteur caressait agréablement le visage de quiconque se trouvait là. Toutefois l'atmosphère était très tendue à ce moment-là et pour cause : trois personnes se faisaient face. La première semblait très nerveuse face à cette rencontre inattendue et troublante. La deuxième n'était là qu'en raison de sa grande curiosité et s'étonnait encore de l'ampleur de la tournure des évènements. La troisième était plus décontractée et souriait, sentant sa maîtrise totale de la situation.
C'est Enzo Esteban qui décida de rompre le silence le premier.

- Je suppose que tu te poses un joli florilège de questions à cet instant.

Desmond se lâcha.

- Exactement, je veux des explications ! Qui es-tu et comment est-ce que tu me connais ? Pourquoi tu m'as fait suivre par le type aux cheveux longs dans mon voyage ? Et dans quel but, qu'est-ce que tu me veux au juste ?
- Hm, pas de vouvoiement ?
- Ne commence pas déjà à détourner le sujet ! Parle... on n'a pas toute la journée !
- J'estime que nous disposons tout de même de suffisamment de temps pour nous comprendre. Tu ne le sais pas mais un Camerupt fait des siennes tout en bas du centre.

Le jeune homme aux cheveux noirs comprit alors qu'il avait affaire à un homme très dangereux.

- Encore un de tes Pokémon, salaud ! Il pourrait y avoir des blessés voire des morts !
- Alors là, jeune homme, je t'arrête tout de suite : je n'ai qu'un seul Pokémon en ma possession et il s'agit de cette belle femelle Dracolosse qui répond du nom de Dana. Les autres Pokémon appartiennent à mon subalterne mais j'admets être responsable des dégâts.
- Arrête de dévier la conversation et réponds à mes questions !

Le malaise de se savoir suivi par quelqu'un et la frustration de ne pas en connaître les raisons donnaient tous deux naissance à une nervosité aigue chez Desmond. Un jeune homme bien calme d'habitude mais qui basculait vers des excès de colère une fois poussé à bout.

- Tu m'as l'air d'un personnage qui ne se laisse pas marcher sur les pieds... je m'excuse, j'arrête de tourner autour du pot. Alors comme tu le sais, mon nom est Enzo Esteban. Je dirige une société de fabrication de Pokéballs et je suis passionné par le sujet de Valdea.
- Tu te rends compte que je peux très facilement donner ton nom à la police ?
- Et toi jeune homme, tu te rends compte que je peux très facilement m'en prendre à ta famille ? Ta mère, par exemple ? Crois-moi j'en suis très capable. Et ça vaut également pour toi, jeune fille.
- Euh... oui... répondit Yolène, effarée.
- .........salopard...
- Si tu veux. Mais revenons à nos moutons. Si je te connais c'est parce qu'n certain Loïss Sawyer m'a parlé de toi. J'ai un accord avec lui qui fait qu'il me prévient dès qu'il a du nouveau à propos de Valdea. Et rencontrer une personne intéressée par le sujet n'est pas rien...
- ... l'antiquaire... le connard... alors c'est comme ça...
- Ce n'est pas un hasard s'il a demandé ton nom...
- Oh l'enc... l'enfoiré...
- Si j'ai engagé Shawn Nelson pour te suivre c'est que ne je voulais pas perdre ta trace en attendant que j'aie suffisamment de temps libre pour aller à ta rencontre.
- ... Ca se tient, ouais...

Yolène, quant à elle, ne pouvait que suivre ce dialogue plutôt passionnant.

- Desmond Maevan. J'ai une proposition à te faire : j'aimerais que tu rejoignes les rangs d'EEV.
- C'est quoi ça ?
- EEV : Escouade d'Exploration de Valdea. Mon groupe poursuit le même but que le tien. Si tu acceptes de faire partie de nous alors ton rêve aura beaucoup plus de chances de se réaliser, vu que nos recherches sont à un stade bien plus avancé que les tiennes. Qu'est-ce que tu en penses ? N'est-ce pas là une merveilleuse occasion qui se présente à toi ?

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- Bordel...

Boskara, Airmure et Elecsprint venaient de se faire terrasser. Rien n'y faisait, ce Monaflémit était juste trop puissant. Maxime se rappela d'un cours où il avait appris que mis à part les légendaires, les Monaflémit étaient parmi les Pokémon les plus forts de l'existence. Le terrifiant Pokémon blanc avait encaissé beaucoup de dégâts, il était sévèrement blessé mais pouvait encore se battre. Le brun avait beau être dresseur professionnel, ses Pokémon ne faisaient pas le poids. Et il ne pouvait toujours pas aller vers l'ascenseur. De plus Monaflémit était encore coléreux et la raclée qu'il venait de mettre aux trois Pokémon n'avait guère suffi à le calmer. Maxime commença à paniquer et envisagea de descendre. Seulement une aide inattendue allait arriver.
Un homme aux cheveux et barbe bruns arriva à l'étage où le combat venait de finir. Maxime le regarda, interloqué.

- Qu'est ce que vous faites ici, vous ? C'est dangereux ici !
- Qu'est-ce que tu fais ici toi-même, petit.
- Vous êtes de la police, quelque chose comme ça ?
- Moi ? Non ! Je suis juste un grand curieux.
- Vous êtes malade ?! Regardez le Monaflémit là !
- Oui je le vois. Je vois aussi que tes Pokémon ont été mis au tapis... rappelle-les, je vais m'occuper de la suite.
- Vous êtes dresseur ?
- On peut dire ça oui.
- Vous pensez être de taille ? Ce Pokémon est incroyablement puissant !
- Je suppose que tu l'as déjà entamé pour moi... je crois que ça ne sera pas trop difficile. Recule, jeune homme.

Cet étrange individu prit deux Pokéballs et libéra leur contenu. Un Aligatueur et un Raichu en sortirent.

« Je crois que j'ai déjà vu cet homme... mais où ? » songea Maxime.

Monaflemit émit un grognement intimidant et s'approcha des deux Pokémon. Il fit face à Aligatueur et leva son poing, prêt à le frapper.

- Mitra-Poing.

Les deux poings se rencontrèrent violemment. Le choc fit reculer le roi des paresseux.

- Et maintenant, Détrempage.

Le crocodilien bleu cracha un énorme jet d'eau qui mouilla tout le corps de Monaflémit.

- Très bien. Raichu, Tonnerre !

La souris électrique se fit une joie de foudroyer l'ennemi.

- Il n'en a plus pour longtemps... sourit l'homme que Maxime observait, épaté. Laisse-moi deviner, si tu as affronté cette bête c'est parce que tu voulais aller en haut, n'est-ce pas ? Si tu voulais t'échapper tu aurais pu aisément descendre. Et je ne pense pas que tu avais juste envie de baston.
- C'est... juste... vous êtes perspicace.
- Alors va.
- Euh... d'accord. Et merci beaucoup, monsieur !

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Desmond regarda Enzo un moment puis répondit :

- Te fous pas de ma gueule.
- Pardon ?
- Tu crois que je vais gentiment accepter de devenir ton allié ? Tu te fourres le doigt dans l'œil. Comment pourrais-je faire confiance à un dégénéré qui envoie un type pour m'espionner et qui n'hésite pas à attaquer des personnes avec des Pokémon ?
- Mes méthodes sont assez radicales, je le conçois, mais... disons que j'estime que ça vaut le coup.
- Si tu crois que ça suffit comme excuse... toi et ta bande vous êtes dangereux, ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait des criminels dans le tas... et puis... je pense être capable d'atteindre mon objectif seul.

Desmond ne croyait pas vraiment en sa dernière phrase mais son intuition lui disait de ne pas succomber à la tentation. Effectivement, il avait plus de chances de percer le secret de Valdea en suivant cet Enzo mais son bon sens lui interdisait de lui faire confiance.

- Et puis, reprit Desmond, si tu es plus proche du but que moi, pourquoi essayer de m'engager ? Je te serai inutile.
- Tu es directement concerné par le sujet. Tu sais, Desmond Maevan, j'éprouve de l'estime pour les personnes originaires de Valdea. De plus vu ton statut de dresseur professionnel tu dois certainement être un combattant redoutable. D'ailleurs ta victoire sur les Pokémon déchaînés le prouve. Et ce n'est pas tout, tu sembles avoir une personnalité intéressante. Tu mérites d'intégrer notre escouade.
- ... Je refuse.
- Ca serait vraiment dommage... réfléchis encore et ne me déçois pas. En attendant...

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Irving venait de se rendre là où le Monaflémit sévissait. Il regarda son Pokémon, ce dernier totalement KO. Il le rappela dans sa Pokéball puis adressa un regard vers cet homme qui venait aussi de rappeler ses deux Pokémon.

- Vous avez vaincu Monaflémit. Vous devez être un redoutable dresseur.
- Détrompez-vous, il était déjà blessé quand je suis arrivé. Et puis-je savoir dans quel but vous avez lâché votre Pokémon en ces lieux ?
- Voyons, comme si j'allais vous expliquer, répondit l'homme aux cheveux blancs tout en se dirigeant vers l'ascenseur qu'il prit.
- Eh bien, dit l'homme, la police peut arriver d'un moment à l'autre, il vaut mieux que je ne traîne pas trop dans le coin. J'imagine que Raoul va me répéter ce que Desmond Maevan va lui apprendre.

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- Shawn m'a informé que tu possédais un petit carnet où tu as l'habitude d'écrire des choses. Si je suis suffisamment perspicace, je crois que c'est à propos de Valdea.

Desmond confirma les dires d'Enzo avec son expression de stupeur.

- C'est bien ce que je pensais. Maintenant donne-le-moi. Peut-être que tu as des informations que moi j'ignore.
- ... Va te faire mettre !
- Je ne crois pas que tu aies vraiment le choix. Dana, prends-moi cette jolie jeune fille en otage !
- Attends salopard !

Dracolosse s'envola rapidement et, en à peine quelques instants, se retrouva juste derrière Yolène. La dragonne posa son bras droit sur le torse de la rousse, cette dernière totalement à sa merci à présent. Yolène fut prise de terreur et comprit qu'il vaudrait mieux ne pas essayer de s'échapper de l'emprise du Pokémon. Cette Dracolosse ne semblait guère menaçante avec son visage mignon mais paraissait prête à obéir à n'importe quel ordre, y compris blesser une humaine.

- Desmond... geignit la rousse aux yeux bleus.

Entre la sécurité de Yolène et le carnet dédié à Valdea, le choix était très clair. Le carnet n'était pas nécessaire à Desmond vu qu'il avait la plupart des informations bien mémorisées en tête, mais le jeune homme était quand même furieux de se sentir manipulé comme ça.

- Bon... ok, dit-il en ouvrant son sac à dos puis en fouillant dedans. Je te le donne.

Desmond s'approcha d'Enzo et lui donna le carnet. L'homme aux cheveux noirs le prit avec un grand sourire. Desmond pouvait décocher un coup de poing dans sa face et il aurait adoré le faire mais Yolène était encore en danger.

- J'ai fait ce que tu m'as demandé, maintenant relâche-là.
- Bien sûr, ne t'inquiète pas. Dana.

Le Pokémon Dragon lâcha son emprise et revint aux côtés de son maître.

- C'est ton dernier mot, Desmond Maevan ? Tu es sûr de ne pas vouloir faire partie d'EEV ?
- Nan. Je parie que tes sous-fifres sont aussi psychopathes que toi.
- Desmond ! Yolène !

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Plus en bas, Shawn Nelson était encore là où il avait combattu Maxime. Toujours à terre, éprouvant un grand effort pour ne pas pleurer la perte de son Pokémon. Il se sentait profondément misérable et honteux.

- Enzo... Esteban... t'as intérêt... à tenir ta promesse.

L'homme aux longs cheveux noirs entendit des bruits de pas arriver. Il découvrit une équipe de policiers qui venaient enfin d'arriver pour maîtriser la situation. Le Camerupt d'Irving venait d'être vaincu. L'un des policiers approcha de lui et l'aida à se relever.

- Shawn Nelson, c'est bien ça ?
- Que...
- Je ne sais pas ce que tu fabriquais ici et dans cette position...
- ... peut-être attaqué par un Pokémon, lui aussi, dit un autre policier.
- ... mais en tout cas je crois que tu vas gentiment nous suivre.
- Par... don ? balbutia Shawn.
- Ne fais pas semblant de ne pas savoir. Tu as commis un pickpocket il y a deux jours. On te cherchait mais on ne pensait pas te trouver ici. On a de la chance.
- ........................
- Allez, debout jeune homme ! Tu viens avec moi. Vous les autres, poursuivez !

Le jeune homme aux longs cheveux noirs ne chercha pas à résister et se contenta de fermer les yeux.
Shawn Nelson va aller en prison un certain temps. Finie la promesse d'Enzo Esteban...

- Quoi, pourquoi tu pleures ? demanda le policier.

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Les trois personnes se tournèrent vers un brun en veste à capuchon verte et jean bleu qui venait d'arriver.

- Maxime ! s'exclama Yolène.
- Vous allez bien ?
- Maintenant oui, répondit Desmond.
- Alors c'est lui qui a envoyé Shawn ?
- C'est un dégénéré qui me suivait pour obtenir mon carnet sur Valdea.
- Ah bon ? Mais comment il te...
- L'antiquaire l'a mis au courant, il le connaît.
- Ah... je vois...
- Hey ! Mais tu es...
- Hé ?
- Bouge, gamin.

Maxime se retourna pour voir un grand homme aux cheveux courts et blancs.

- Irving, dit Enzo. Quel sens du timing.
- Toi ! grommela Desmond. Tu étais à la vente aux enchères... je me doutais bien qu'il y avait un rapport entre la vente et cet Enzo Esteban ! Tu serais pas son sbire qui a lâché ses Pokémon ?
- Tu es perspicace, répondit Enzo. Bien, Irving, je viens de terminer mon entrevue avec Desmond Maevan. Nous n'avons plus rien à faire ici, allons-nous en.
- Très bien.

Irving sortit son Kaorine. Le Pokémon Psy avait repris des forces en raison de l'usage d'un Rappel Max.
Enzo et Irving posèrent chacun une main sur Kaorine qui se mit à luire. Soudain les deux humains et le Pokémon disparurent devant un Desmond, un Maxime et une Yolène tous les trois sidérés.

Après la suite s'enchaîna assez rapidement. On ouvrit immédiatement une enquête et les médias communiquèrent rapidement l'évènement du jour.
Bien entendu, les trois jeunes gens devaient répondre à des questions et raconter ce qu'ils ont vu. Ils prétendirent qu'ils étaient coincés et ont du attendre de l'aide. Heureusement pour eux, la police ne chercha pas trop à entrer dans les détails et les laissa partir sans trop d'investigation.

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- Voilà, vous savez tout maintenant.
- Bon Dieu... quelle journée...

Raoul Rodolphe était abasourdi en apprenant ce qui s'est réellement passé au centre commercial.

- Monsieur Rodolphe ! cria Rupert qui venait d'arriver.
- Rupert ! Tu n'as rien ?
- Non, je vais bien ! Par contre...
- Laisse-moi deviner, l'interrompit Desmond, à en croire ton expression affolée, le coffre a disparu, c'est ça ?
- Mais... mais comment es-tu au courant, toi ?!
- Bon sang, fit Raoul, quelle sacrée journée ! Si je l'avais su j'aurais volontiers revu le prix de mon coffre à la baisse ! Mieux vaut toucher un peu d'argent que rien du tout !

Le barbu aux longs cheveux bruns regardait de loin, amusé.

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Le Camerupt inconscient d'Irving était couché près de l'entrée du centre commercial. On avait réussi à l'attirer dehors et à le terrasser. Une équipe de Pokémon Eau le surveillait, prête à agir au cas où il reprendrait ses esprits. On ne savait pas trop quoi faire du Pokémon apparemment délaissé par son possesseur. Est-ce qu'il tenait suffisamment à son Camerupt au point d'essayer de le récupérer ou au contraire allait-il considérer cela comme étant trop risqué ?
La réponse vint avec l'apparition subite d'un Kaorine, probablement le même vu avec Tartard et Ectoplasma, qui se dirigea vers Camerupt. L'étrange Pokémon Psy toucha l'énorme chameau des volcans et tous deux disparurent devant les yeux ébahis des officiers de police.

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- J'ai suivi tes conseils Maxime, je n'ai pas fait que bourriner contre le Kaorine !
- Ah bon ? Content d'apprendre ça !
- Eh ben quelle journée !
- C'était épique ! sourit Maxime.
- Et votre histoire avec Valdea est passionnante !
- Mouais... marmonna Desmond.

Les trois amis se rendirent au Centre local pour soigner leurs Pokémon. Desmond en profita pour passer un appel à ses parents. C'est sa mère qui répondit.

« Ne me dis pas que vous avez été dans le centre commercial ! »
- Non, rassure-toi.
« Desmond, tu vas rentrer à la maison et ça ne se discutera pas ! »
- Hey, pas la peine de t'emporter ! Tu sais maman on s'était mis d'accord sur ça avant que tu ne commences à t'inquiéter.
« Eh ben j'espère que tu vas respecter notre accord ! »
- Ecoute, je ne suis pas encore allé à l'arène d'ici, et ça serait bête de rentrer à la maison sans avoir eu le badge.
« Et ça va prendre combien de temps, l'arène ? »
- Je vais y aller demain matin. Là il commence à faire tard. Je prendrai un train dans l'après-midi.
« Bien... »
- Passe le bonsoir à papa et Dylan.

Desmond raccrocha et soupira. Sa famille lui manquait un peu mais il trouvait ce premier parcours bien trop court.

- Maxime...
- Oui ?
- Demain je vais rentrer chez moi par train, après le match d'arène.
- Ouais je sais.
- Tu n'es pas obligé de m'accompagner, tu sais. Tu peux continuer ton voyage.
- Meuuuh non ! Bien sûr que je vais t'accompagner ! J'ai pas envie de voyager tout seul, ça me fera bizarre. Et puis...
- ... Et puis ?
- Tu t'es mis d'accord avec tes parents pour faire une petite pause dans ton voyage et leur rendre visite. Ce n'est pas une raison suffisante pour que toi et moi, nos chemins se séparent, non ?
- Si, c'est vrai. Merci.
- Mais de rien !

Desmond sourit.

Le lendemain, Desmond, Maxime et Yolène se rendirent à la gare. La rousse aussi allait rentrer chez elle et le train allant à Féli-Cité passait par Vestigion ; elle allait donc faire une partie du trajet avec les deux garçons.

- J'adore voyager par train ! C'est tellement confortable et convivial.
- Pour sûr, acquiesça Desmond.
- J'espère qu'on se retrouvera encore, les garçons ! C'est toujours intéressant d'être avec vous.
- Ouaip ! sourit Maxime.

Le train démarra et avança lentement avant d'accélérer graduellement.

- En route pour la case départ...

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- Merci à tous de vous être déplacés.

Enzo Esteban avait en face de lui quatre individus, assis deux face à deux. Cette réunion d'EEV se tenait au fond d'un café grand mais peu fréquenté.
Il y avait d'abord Irving Stanley, l'expression de son visage était comme à son accoutumée sérieuse et peu sympathique.
A côté de lui, il y avait un homme qui avait des cheveux châtains très soigneux et qui portait des lunettes. Il était strictement habillé - costume beige avec cravate - et son visage était plutôt avenant. Il s'appelait Emile Mérimée.
En face de lui était assise une femme aux cheveux blonds attachés en queue de cheval sur le côté. Elle avait les bras croisés et regardait dans le vide. Son nom était Lucciana Samwella (prononcer « Loutchiana », ndla).
A ses côtés était présent un homme aussi grand qu'Irving mais contrairement à ce dernier, il était très mince. Il était habillé d'une façon assez décontractée, avec une chemise blanche aux manches retroussées et un jean. Il semblait de bonne humeur et souriait. Il répondait du nom de René Phelps.
Enzo prit la parole.

- Comme vous l'avez appris, l'opération à Unionpolis a été un succès total. Bien sûr, les responsables - c'est-à-dire moi et Irving sont recherchés par l'ordre mais rassurez-vous ce ne sera pas un vrai problème. Des impressions ?

Emile Mérimée se lança :

- Eh bien... je tiens à réprimander les méthodes de monsieur Stanley. On a déploré des blessés et je trouve qu'on aurait pu éviter cela.
- Je m'en fiche, répondit Irving. Mes méthodes sont efficaces.
- Avec les grands risques viennent les grandes récompenses... dit Enzo.
- Parfaitement, acquiesça Irving.
- N'empêche que je partage en quelque sorte l'avis de Mérimée, intervint René. Je crois que tu aurais pu agir d'une façon moins bourrine, plus subtile.
- La ferme, Phelps. J'aimerais bien voir comment tu ferais, toi, avec les demi-portions qui te servent de Pokémon.
- Moi aussi j'aurais adoré te montrer comment un vol se fait dans les règles de l'art mais il a fallu que je sois occupé. Et toi Lucciana, qu'en penses-tu ?

La blonde n'adressa pas de regard à son interlocuteur et répondit :

- Qu'importe. L'objectif est atteint et c'est ce qui compte. Et ne m'appelle pas par mon prénom.
- Toujours aussi froide, hein... dommage que ta personnalité ne soit pas aussi intéressante que ton physique... hahaha !

Lucciana l'ignora. René se ravisa en voyant qu'il était le seul à rire. Enzo sourit.

- J'aurais préféré que vous formiez un groupe plus soudé mais tant pis. Emile, qu'en est-il du coffre ?
- Mon Alakazam et le Kaorine de monsieur Stanley sont en train d'analyser l'objet.
- Bien... on ne peut pas se permettre de s'arrêter en si bon chemin. Il est grand temps pour nous d'entrer dans la légende...





A SUIVRE


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Note de l'auteur :
Nous voilà arrivés à la fin de la première partie de l'histoire. La suite paraîtra dans une seconde fic.

Une fin qui j'imagine est plutôt inattendue et qui risque de sembler un peu brusque. D'ailleurs le titre de ce chapitre y fait référence. En fait il était prévu dès le départ de m'arrêter à seize chapitres et de reprendre dans un second volume pour marquer la pause entre le premier parcours de Desmond et le second. Accessoirement, seize est l'un de mes chiffres fétiches et je tenais à que ce soit le nombre de chapitres de la première partie.
J'en profite pour remercier dragibus qui m'a aidé à l'élaboration des idées de départ.