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Goodbye for Last Time, Goodbye for Ever de BulbiRom1



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» Auteur : BulbiRom1 - Voir le profil
» Créé le 25/02/2012 à 11:23
» Dernière mise à jour le 25/02/2012 à 11:24

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Chapitre 3 - Premier défi
Un peu plus d'une génération plus tard.

Après tout ce temps passé à s'entraîner et sans cesse progresser, la majorité des élèves étaient déjà autorisée à remplacer les parties de bois de leurs armes par de véritables lames. Aujourd'hui, spécialement et pour la première fois depuis leur arrivée, c'était un jour de repos. Du moins, pendant la matinée, il ne fallait pas exagérer non plus. Les apprentis, terme qui ne leur allait plus si bien car ils étaient déjà relativement expérimentés, seraient convoqués après le repas pour avoir des explications sur un évènement déterminant qui aurait lieu le lendemain. Les vieux élèves étaient tenus au secret, et tout le monde, à l'exception des maîtres, se demandait bien ce qui pouvait se passer. Teilaste décida donc de passer sa matinée tranquillement et de se reposer, mais il voulu d'abord s'entraîner un peu au tir.
Il se dirigea vers la cour extérieure depuis la salle de lecture où il était précédemment, plongé dans un livre traitant de possibles autres Mondes extérieurs au sien, et croisa quelques « nouveaux » en route. Cette génération-ci, ils étaient relativement peu nombreux, la région était encore plus tranquille que d'habitude. Il les salua selon la tradition de l'école, c'est-à-dire en posant le poing rapidement sur sa poitrine, les fixant dans les yeux. Les jeunes, eux, devaient mettre un genou à terre, en effleurant le sol mais sans le toucher pour autant, et effectuer le même geste que leur ainé, ce qu'ils firent assez maladroitement pour la plupart, bien qu'ils fussent là depuis plus de deux saisons. Le Lucario songea aux premiers moments passé dans l'école et se sentit déstabilisé également par ce changement de position. Mais il comptait toujours parmi les moins âgés, et ses habitudes n'étaient que peu souvent bouleversées. Il continua son chemin, un léger sourire aux lèvres.
Arrivé dans la cour extérieure, il vit qu'il n'y avait personne, tout le monde étant rentré se protéger du froid. Il se jeta alors dans l'herbe partiellement enneigée, fit pivoter l'anneau autour de son poignet gauche, roula dans les touffes et bondit, tout en tirant trois fois sur la poignée de sa Tornade Occulte. Puis il atterrit en posant un genou au sol, et tourna la tête. Il avait touché les trois cibles, dont une fois en plein centre. Il était plutôt fier de sa performance et alla récupérer ses projectiles, qu'il réinséra dans son lanceur. Il se prépara à tirer de façon stable, cette fois, à une quinzaine de mètres de la cible, soit la distance maximale de l'arme pour que la lame puisse se planter, quand il entendit un léger sifflement accompagné d'un cliquetis métallique à sa gauche, suivit d'un grand « TCHAC ». Il se tourna vers l'autre support et vit Faivore retirant son arme du centre.
Elle portait une sorte de plastron de fer fin qui comportait deux anneaux épais au niveau des épaules ; celui de droite comportait un enrouleur relié à l'extrémité d'une interminable mais solide chaîne d'acier, au bout de laquelle se trouvait un manche de bois, prolongé d'une lame aiguisée et arrondie. La Kirlia glissa celle-ci dans l'autre anneau de l'armure, autour de son bras gauche, et seul dépassait la poignée, de manière horizontale, afin de rendre l'accès à l'arme plus rapide. Cet objet terrifiant avait pourtant le doux nom de « Comète d'argent », et pouvait s'avérer aussi dangereux pour l'utilisateur incompétent que pour la victime, c'est pourquoi il avait toujours admiré la Kirlia d'avoir fait ce choix.
Faivore s'avança vers le Lucario :
- Bah alors, tu m'as pas entendue arriver ? fit-elle avec un petit air moqueur dans la voix, mais empli de douceur à la fois. Salut Teilaste, continua-t-elle en l'embrassant sur les joues.
- Comment veux-tu que je t'entende, répondit-il en guise de salut. Personne ne percevra jamais le bruit de tes pas, même quand tu courras.
- Oui, mais avec ça (elle frappa deux fois sur son plastron), c'est déjà plus difficile. Et pour toi, c'est différent ; tu n'avais pas senti ma présence ?
Le Pokémon secoua la tête en signe de négation.
- Pourtant, tu maîtrises bien le pouvoir de l'aura, non ?
- Oui, c'est vrai, souffla-t-il, gêné, mais je suis obligé de l'apprendre par moi-même, il n'y a aucun Lucario comme maître ici, et forcément, c'est plus long. Je ne suis pas encore capable de faire cela inconsciemment, ni de capter les émotions, mais quand je me concentre, j'arrive à sentir les êtres vivants dans un périmètre trois fois plus large que la taille de l'école.
- Mmmh, conclu-t-elle, à moitié convaincue.
Ils rentrèrent dans le bâtiment et continuèrent à parler durant toute la matinée. C'était formidable : à chaque fois qu'ils étaient ensembles, ils devenaient chacun une source intarissable de paroles et de réflexion. Ils se parlaient de leurs vies passées, bien qu'ils connaissaient désormais aussi bien celle de l'autre que si c'était la leur, des rêves qu'ils avaient fait la nuit, de leur entraînement... et ils avaient une façon de le raconter très différente l'une de l'autre, mais qui arrivait toujours à capter intensément l'attention de celui ou celle qui l'écoutait. S'ensuivaient alors de longs dialogues sur ce même sujet, chacun donnant son interprétation ou son avis, faisant parfois appel à d'autres histoires racontées plus tôt, et ainsi ils tissaient inconsciemment ces liens qui forment l'amitié profonde et sincère. De toute façon, ils savaient qu'ils pouvaient toujours compter l'un sur l'autre, quelque soit leur état et leurs pensées, car il brillait dans leurs yeux cet éclat qui montre que celui qui nous écoute peut avoir notre totale confiance.

Après le repas, tous furent regroupés dans le hall, ce qui ne s'était pas fait depuis la fois où ils avaient prit pleine possession de leurs armes. Les élèves apprirent qu'ils allaient subir un test d'une importance capitale concernant leur avenir. Cela consistait à...
- Survivre trois levers et couchers dans les bois et le froid dans la forêt derrière l'école ?
Personne n'en revenait. Ils allaient quitter ce lieu d'entraînement pour la première fois pour affronter la rigueur de la nature pendant la saison la plus rude.
- Cela servira à voir si vous avez acquis de bonnes bases d'endurance et de combat durant cette génération passée à travailler.
Une voix répondit à Derale :
- L'endurance, je veux bien, mais comment ça, de combat ?
L'Alakazam s'assit, sachant qu'il allait devoir faire un long discours.
- Je vais tout vous expliquer en détail... par contre je vous demanderais de ne faire de commentaires qu'à la fin.

- Le but est effectivement de survivre, mais nous garderons de toute façon un œil sur vous. Ce n'est pas très grave si vous ne pouvez pas aller jusqu'au bout, nous ne voulons pas courir le risque d'avoir des pertes, de plus que certaines personnes seront désavantagées, ou le contraire, par les conditions climatiques. Non, en réalité, j'ai caché une clé dans le petit bois derrière l'école, et vous allez devoir la trouver et nous la rapporter avant trois couchers. Tout le monde sera en groupe de deux personnes tirées au sort. « Quel est l'intérêt de cette épreuve ? », me direz-vous.
Premièrement, nous pourrons voir à quel point vous avez progressé depuis votre arrivée.
Deuxièmement, il sera possible d'évaluer vos capacités à faire équipe avec quelqu'un, ce qui n'est pas forcément évident pour tout le monde mais qui ne sera pas négligeable lorsque vous nous quitterez.
Troisièmement, cela aura un impact très important sur votre future orientation, car quand vous devrez choisir votre université de combat, vu la difficulté du test, quelqu'un ayant de bons résultats sera difficilement refusé. Vous vous ouvrez donc plus de portes et offrez plus de chance d'aller où vous le désirerez. Les gagnants seront sûrs d'être acceptés, sauf un réel empêchement.
Cela engendre donc un quatrièmement : il est évident que ceux qui trouveront la clé ne reviendront pas tranquillement en la brandissant sous le nez de tout le monde en disant « on est les meilleurs ! ». Non, ceux-ci se feront attaquer par les autres élèves, et mériteraient bien de perdre. C'est ici que nous verrons vos capacités de combat. Un groupe n'a pas le droit de refuser un défi, sauf s'il n'a pas la clé. S'il l'a et qu'il refuse, il est obligé de la donner. Il est également interdit de dissimuler la clé ou de la voler sans passer par un combat. Ceux qui tueront leur adversaire seront bannis et ne seront plus jamais acceptés comme Combattants, bien que ce cas ne soit jamais encore arrivé. Il est même possible que vous soyez jugés et encouriez une peine très importante, selon nos lois. Je vous rappelle que vos armes n'ont pas pour fonction de tuer, mais de neutraliser. De toute façon, nous vous surveillerons.
Des questions ?

Il n'y eut plus un mot dans l'assemblée. Le vieux Pokémon s'était montré très clair et persuasif. Fier de sa performance, il annonça qu'il était temps de procéder au tirage au sort des équipes. Un papier au nom de chaque personne était plongé dans une sorte de bol opaque, et, tous les deux papiers, un des maîtres annonçait les équipes :
- Ngh'snark et Drixo
- Olgoi et Neriva...
La liste était courte, et bientôt on arriva aux deux derniers :
- Faivore et...
Lighon, le Cacturne, hésita, et vérifia s'il n'y avait pas d'autres papiers. Non, tout avait été prit.
-... Teilaste, lâcha-t-il, finalement, n'ayant pas d'autre solution.
Faivore rouvrit alors les yeux qu'elle tenait fermés depuis le début du jeu de « hasard ». Elle se tourna vers Teilaste et lui fit un petit sourire. Celui-ci la regarda avec scepticisme, et elle haussa les épaules, avec un regard qui signifiait « ben quoi ? ».

Puis les élèves furent dispersés et allèrent se coucher. Ils devraient se lever encore plus tôt que d'habitude le jour suivant.

***

Elle l'a fait exprès ? Où est-ce simplement le hasard ? Je n'y crois pas trop... On se connaît déjà très bien, et les maîtres le savent. D'ailleurs, vu leur réaction, il semblerait que cela se transforme en malus concernant nos capacités à s'accorder avec un équipier... et il n'y a pas de réel avantage, vu que l'on n'a jamais combattu ensemble... J'espère qu'elle sait ce qu'elle fait...

***

A peine réveillés, les apprentis furent immédiatement emmenés à la lisière de la forêt après un frugal petit déjeuner, qui serait le seul qu'ils auraient avant 3 levers. Ils devraient ensuite se contenter de petites provisions qu'ils se rationneraient. Encore endormis, ils rejoignirent leur co-équipier et se placèrent en groupe, tout en écoutant les consignes de Derale, semblables à la veille. Puis ils furent lâchés deux par deux dans les bois, sans autre équipement que leurs armes et leur léger paquetage de nourriture.

Faivore et Teilaste partirent en troisièmes. Ils étaient constamment sur leurs gardes, et cherchèrent la clé pendant toute la journée, croisant de temps à autres d'autres groupes dissimulés dans les broussailles avant de les tenir en joue et les interroger pour savoir s'ils avaient trouvé l'objet convoité. Malheureusement, personne n'était en possession du précieux sésame, ce qui évita tout de même bon nombre d'affrontements alors inutiles. De temps en temps, Teilaste s'arrêtait et sondait les environs par le biais de l'aura. La forêt était relativement petite, et certains groupes manquaient de se rencontrer à quelques mètres près, sans pour autant remarquer leur présence. Cependant, la clé n'émettait aucune onde qu'il puisse détecter, comme tout ce qui n'était pas vivant, et les recherches furent reprises. Pendant ce temps, ils parlaient peu, afin de rester concentrés et d'économiser leur énergie en cas d'une éventuelle attaque. Ils ne mangèrent presque pas, n'en ressentant pas vraiment le besoin tant ils étaient fixés sur leur objectif.
Le boule incandescente dans le ciel commençait à décliner et les deux Pokémon n'avaient rien trouvé. Le Lucario, qui marchait toujours en tête, fit signe à Faivore de s'arrêter. Il sonda de nouveau le lieu : la moitié des groupes étaient déjà arrêtés, les autres cherchaient un abri contre la tempête de neige qui était annoncée pour la nuit. Car, si les arbres bloquaient habituellement le vent, cette forêt-ci était située sur le versant d'une montagne, offrant donc un simple obstacle aux mouvements de l'air qui suivaient les contours de la roche sans pour autant ralentir. Ils décidèrent donc de se construire un endroit où ils pourraient dormir, avant qu'il ne fasse trop froid. Teilaste donna un coup de pied dans un arbre et recula rapidement, évitant les trombes d'eau solidifiée qui tombèrent. A l'aide de plusieurs Psyko, la Kirlia déplaça la neige afin de créer une grande bute, que le Lucario martela ensuite des ses poings d'acier pour creuser rapidement une entrée, avant d'évacuer le surplus à l'intérieur de l'habitation temporaire. Quand il eut terminé, l'astre du jour avait déjà disparu et les premiers frimas du soir les mordaient depuis quelques temps maintenant. Ils se précipitèrent donc à l'intérieur et refermèrent rapidement l'abri avec une grande pierre plate. Ils bouchèrent les trous restants afin de conserver la chaleur. Normalement, la bute devrait geler durant la nuit et résisterait mieux au vent. Après une maigre collation, ils s'endormirent rapidement, transis par le froid, serrés l'un contre l'autre afin de se tenir chaud.

***

L'aube pointait à l'horizon quand Teilaste souleva la pierre de l'entrée, non sans difficulté car elle était désormais bloquée par le gel.
Il sortit et regarda autour de lui. L'abri portait de nombreuses traces de coups, sans doute des branches ou des roches emportées par le vent, mais, bizarrement, le sol était intact. Etrange.
Faivore émergea à son tour et s'étira, offrant son corps aux premières lueurs de l'astre du jour qui montait dans le ciel. Elle suivit alors des yeux, et aperçu la cime de ces arbres centenaires qui tentaient d'attraper les étoiles qui déjà disparaissaient.
Soudain, elle vit quelque chose briller en haut de celui que Teilaste avait frappé la veille. Elle tenta d'apporter cet objet qui ravivait sa curiosité avec un Psyko, mais l'objet offrait une forte résistance. Elle demanda au Lucario, plus agile pour ce genre d'exercices, de grimper au tronc. Celui-ci s'exécuta et resta quelque temps en haut. Il semblait se débattre avec quelque chose, puis brusquement sorti ses griffes et le trancha. Il sauta et atterrit près d'elle, la chute étant amortie par la neige. Puis il lui sourit et tendit la main, dans laquelle se trouvait la clé et les quelques bouts de corde qu'il venait de couper.
Après une courte euphorie qu'ils peinèrent à réprimer, ils se tournèrent vers l'arbre. En effet, il semblait se différencier des autres par la couleur de son écorce, qui tirait plus vers le rouge-orangé, couleur de l'espoir dans ces contrées, alors que les autres, malgré les différences d'espèces, étaient tous d'un marron jaunâtre typique des bois d'hiver. Une différence subtile qui leur rappela que l'observation fait également parti du combat, et qui leur permis de comprendre à quel point ils avaient eu de la chance. Combien de groupes avaient dû passer par ici sans apercevoir la différence ! Le destin, sans doute. S'il existait, d'ailleurs. C'est donc gaiment, mais toujours sur leurs gardes, qu'ils prirent le chemin du retour, après avoir ingurgité quelques baies.

Très vite, ils arrivèrent dans une clairière qu'il avait traversée la veille, au milieu de laquelle se trouvait un Dardargnan. C'était Drixo, un compagnon de classe de Teilaste. Il portait une sorte de harnais de métal autour de son abdomen, qui se terminait par deux petits tuyaux, dont l'un laissait échapper une petite flamme. Ils s'approchèrent prudemment.
- Salut Drixo, lança le Lucario. Il y a un problème ?
- VRRRRalut Teilaste, répondit-il dans son langage d'insecte, à moitié couvert par le bruit des ses ailes qui battaient rapidement. VRRRRouiZZZ, V'RRRai peRRdu mVRRon co-équRRRRRipierZZZ.
- Ah ? Et c'était qui déjà ?, s'immisça Faivore
- Ngh'snark (il arriva à ne pas écorcher le nom), VRRRous saveZZZZ, le MRRRomaRRRRtiquZZZe (Vous savez, le Momartik)
- Ah, oui... et puis, dans la neige...
Soudain, le regard du Pokémon se porta au poignet droit du Kirlia, auquel était attachée la clé
- OooohZZZZ ! VRRRRous ZZZZZaveZZ tRRouvé laZZZZZ cléVVV ! BRRRavo ! ZZZZZe vRRRous défieZZZZZ ! (Drixo était un piètre orateur, mais très direct dans ses pensées).
- Oui, mais bon, tu es tout seul contre deux...
- ZZZZun contre ZZun alors ?
- Bon, OK, de toute façon, on ne peut pas refuser.
Teilaste prit la clé et laissa Faivore se battre, puisqu'elle le désirait. Cela l'embêtait un peu de ne pas le faire lui-même et ainsi la mettre en danger, mais c'était son choix, et il le respectait. En attendant, il sonda une fois encore les alentours. Il ferma les yeux et n'entendit plus que le bruit de l'acier qui frappe l'acier, le cliquetis de la chaîne de Faivore et le bruissement du lance-flamme de Drixo.

Sa vue était remplacée par l'équivalent d'un détecteur thermique dans notre monde, mais aux couleurs inversée et réagissant plus à la vie qu'à la chaleur. Devant lui bougeaient deux spectres bleus, représentant les Combattants qui s'affrontaient actuellement. Les arbres dégageaient une pâle lumière verte. Il entreprit d'élargir son champ de vision, par un mouvement nerveux que lui seul connaissait. A la manière d'une onde, sa vue dépassa les arbres circulairement, et s'étendit d'une centaine de mètres. Les vies qu'ils percevaient lors de cet « agrandissement » se déplaçaient à la manière des étoiles lors d'un voyage à haute vitesse dans l'espace, mais se rapprochèrent de lui au lieu de sembler s'en éloigner. Il perçut d'autres groupes, sans arriver à déterminer précisément de qui il s'agissait à cause de son expérience encore faible dans ce domaine. Il perçut quelques autres combats, sentant les attaques de certains de ses camarades, symbolisées par des formes ondulantes et de couleur ambre. Il s'étonna d'ailleurs de remarquer les attaques énergétiques alors qu'il n'arrivait pas à identifier les armes. Peut-être que ces premières étaient vivantes à leur manière... un nouveau problème pour les scientifiques, s'il en avait été un. Il tenta de se rapprocher de l'esprit de certains des Combattants qui ne s'affrontaient pas, afin de ne pas les déranger, mais il rebondit encore sur la barrière qu'ils créaient inconsciemment. Il réessaya plusieurs fois, et il sentit que le mur du subconscient commençait à faiblir. Cela suffirait pour aujourd'hui, et il décida de revenir progressivement vers le monde physique. Voilà des mois qu'il voulait pouvoir « lire » dans l'esprit des gens, et il était désormais sur le point de réussir. Il réduisit le globe mental qui était aussi sa vue et qui englobait toute la forêt jusqu'à n'être qu'à la hauteur de la clairière où son équipière se battait toujours. Le combat durait, mais les deux Combattants ne s'étaient pas infligés de coups sérieux et étaient toujours en forme. Il attendit.
Soudain, toujours dans le monde de l'aura, il perçut une vive lumière jaune derrière lui. Elle était près d'une âme violette qui annonçait de mauvaises intentions, cachée dans un arbre. Il fonça sur son esprit et parvint à traverser les pensées du premier coup de celui qui l'observait, qui fut alors décontenancé et dû préparer à nouveau son attaque. Teilaste était également perturbé par ce qu'il venait de voir : un Lucario, se tenant droit, les yeux fermés, et parcouru de légères flammes bleutés qui oscillaient et qui semblaient signaler son attitude propre à l'aura. Ses quatre « détecteurs », placés derrière sa tête, étaient à l'horizontale. Intérieurement, il trembla. Il venait de se voir. Il était une cible.

Teilaste rouvrit brutalement les yeux. Il se précipita vers Drixo en sortant ses griffes à droite et son lanceur à gauche. Le Dardargnan le remarqua immédiatement.
- ZZZZéh ! C'RRRest pZZZas dRRRRu VVVVeu !
Le Lucario n'y prêta pas attention, et vit exploser la neige à l'endroit où il se tenait trois secondes plus tôt. En guise de réponse, il tira un projectile avec précision, puis bondit vers la branche qui semblait abriter son ennemi. Avant d'avoir touché le sol, il avait déjà atteint l'arbre et trancha le bout de bois d'où provenait le Ball'Ombre. Quand il atterrit, il entendit derrière lui la chute de l'adversaire, et il lança un puissant Vibrobscur avant que celui-ci ne se relève. Il y eu un bruit mat et une giclée de neige. Puis il alla immédiatement le désarmer et l'immobiliser à l'aide de ses griffes. Mais cela était inutile, Ngh'snark, le Momartik, s'était fait balayer par l'attaque des Ténèbres. Teilaste récupéra sa lame qui lui avait légèrement égratigné le bras.
- ARRRRRRh VVVVut, décRRRRouveRRt ! s'indigna Drixo.
- Tu parles, fit Faivore, et sur ce, elle lança sa Comète d'argent sur le Dardargnan, qui se retrouva alors enroulé dans les chaînes.
- EuVVVh, tu VVVVa faiRRRRRe quoiZZZZZ là ?
- Rien, juste te faire dormir un peu...
Elle tira un coup sec sur la corde d'acier, ce qui compressa l'insecte dans son cocon métallique. Il perdit connaissance.
Le Lucario se rapprocha du Kirlia, Ngh'snark sur l'épaule :
- Et maintenant, on en fait quoi d'eux ? demanda-t-il.
- On les abandonne et on attend qu'ils meurent de froid, répondit-elle comme s'il s'agissait d'une évidence.
Teilaste était abasourdi par ce qu'il venait d'entendre. Faivore éclata de rire.
-Non, je plaisante, bien sûr ! Oh là là, la tête que tu tirais ! Non, sérieusement, je pense qu'on peut les ramener vers l'école jusqu'à ce qu'ils reprennent connaissance. S'ils se réveillent, on les laissera partir... de toute façon, c'est nous qui avons la clé.
Il acquiesça, rassuré. Ils se mirent alors en route, chacun avec un adversaire sur le dos, en plus du sac pour le Lucario.

***

Voilà presque toute la journée qu'ils marchaient, faisaient souvent de courtes haltes, afin de se soulager un peu du fardeau qu'ils transportaient, moments durant lesquels Teilaste continuait de scruter les alentours par le biais de l'aura. Il était encore plus sur ses gardes que d'habitude, maintenant qu'ils étaient en possession de l'objectif que tous les autres élèves tentaient d'atteindre désespérément. De plus, ils étaient ralentis par les deux Pokémon qu'ils transportaient et s'épuisaient beaucoup plus vite, c'est pourquoi il préférait éviter toute rencontre. Par deux fois, ils manquèrent tout de même de croiser un autre groupe : au premier cas, Teilaste avait détecté deux âmes qui s'approchaient, et ils se précipitèrent immédiatement dans les broussailles environnantes avec les deux corps qui les accompagnaient malgré eux. La Kirlia immobilisa immédiatement les mouvements des branches à l'aide de ses pouvoirs paranormaux, et ils ne furent pas remarqués. La seconde fois, ils furent pris aux dépourvu, mais quand leurs « agresseurs » les virent, portant Drixo et Ngh'snark, des camarades de classe qu'ils avaient déjà du mal à battre, ils préférèrent éviter le combat. Néanmoins, ils se proposèrent en escorte, et le Pokémon au pelage bleu refusa, pressentant une éventuelle trahison. Ils s'offusquèrent de sa méfiance, en lui assurant qu'ils étaient parfaitement honnêtes, ce à quoi il ne répondit que par un regard dur qui leur fit comprendre qu'il valait mieux pour eux passer leur chemin. Ce qu'ils firent sans hésiter, décontenancés.
En bref, tous ces incidents les ralentirent fortement, si bien qu'ils n'avaient pas encore rejoint l'école une fois le crépuscule venu. Il fut décidé de poursuivre la route durant la nuit, la tempête de neige étant terminée. Teilaste était tout de même embêtée pour son amie, car elle n'avait pas de pelage et luttait donc plus difficilement que lui contre le froid. Mais elle voulait continuer, et comme à son habitude, il n'insista pas. Ils reprirent la route.

***

Maintenant, la Lune était à son zénith. Les deux Pokémon continuaient d'avancer, toujours en silence et tentant de percevoir quelque chose au-delà du brouillard qui apparaissait souvent le soir dans les montagnes. Une fois encore, Teilaste s'arrêta, déposa Ngh'snark à côté de son équipière, ferma les yeux et quitta le monde matériel. Faivore le regardait attentivement, voyant les légères flammes bleues courir le long de son corps. Elles brillaient très faiblement. Le monde de l'aura restait bien obscur pour ceux qui ne le maîtrisaient pas, et elle restait en admiration à chaque fois que le Lucario scrutait l'espace grâce à cette sorte de troisième œil.
Soudain, elle perçut un faible sifflement. Comme celui de quelque chose qui tombait rapidement. Elle regarda vers le ciel et aperçu un point plus sombre que la veste noire de la nuit qui grossissait rapidement dans le ciel. Il semblait que quelque chose chutait, et approximativement dans leur direction. Inquiète, elle regarda Teilaste : il était toujours dans la même position et ne semblait pas sentir le danger, son esprit étant presque totalement fermé au monde extérieur. Elle reporta son attention sur l'objet tombant : c'était un tronc gigantesque qui arrivait à une vitesse vertigineuse et qui fonçait droit sur son équipier. Sans perdre de temps, elle utilisa un Psyko pour tenter de déplacer l'arbre. Mais la vitesse de celui-ci était telle qu'elle ne fit que le ralentir. Dans un geste d'ultime désespoir, elle hurla :
- TEIIIIILAAAASTE !
Les yeux du Lucario se rouvrirent brusquement à l'appel de la voix cristalline. Il leva la tête et vit l'énorme projectile foncer sur lui, à une vitesse décroissante. Puis la Kirlia émit un petit gémissement, et l'arbre accéléra de nouveau. Immédiatement, il bougea sur le côté, et manqua de se faire écraser. Le tronc frôla une de ses oreilles. Il frappa lourdement le sol et le Pokémon fut projeté en arrière par une vague de neige. Il atterrit tant bien que mal sur ses deux pattes postérieures, à côté de Faivore. Il s'était écoulé cinq secondes depuis que Faivore avait remarqué le tronc, et il s'en était fallu d'un cheveu.
- Qu'est-ce que c'était ? demanda-t-il
- Je ne sais pas, répondit-t-elle, haletante, mais j'ai senti qu'une force supérieur à la mienne l'a fait accélérer alors que je tentais de le dévier.
Il y eu un blanc, et ils se tournèrent vers le Momartik, seul Pokémon ayant pu commettre, il fallait bien se rendre à l'évidence, cette tentative de meurtre pour le moins osée. Mais celui-ci était toujours bien K.O., et même s'il était sorti de son coma, il n'aurait pas eu assez de force pour soulever ne serait-ce qu'une petite pierre par la force de son esprit.
C'est donc encore plus concentrés, prudents, discrets et perplexes qu'ils reprirent la route, alors que l'astre de la nuit descendait vers l'horizon enneigé.

***

C'est évident que quelqu'un a tenté de me tuer. Ce n'est forcément pas l'un des deux assommés, vu leur état, et je ne connais personne de l'école, à part Derale, qui aurait la puissance psychique pour porter un tel objet à une aussi haute altitude. Bien sûr, un arbre ne tombe pas du ciel, et en plus, une force a contré Faivore alors qu'elle essayait de me sauver. Cela prouve donc que le meurtre était volontaire. Il faudra que je demande à l'Alakazam s'il s'agissait aussi d'un test de sa part... ce qui m'étonnerais. Est-ce que cela à aussi un rapport avec les traces de coups sur notre abri, ce matin ?...
Il va falloir être encore plus vigilant. J'ai un mauvais pressentiment.