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A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 19/01/2012 à 23:47
» Dernière mise à jour le 31/08/2017 à 00:12

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

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VIII - La vie est un petit chemin de forêt verglacé
La vitre explosa dans un éclat cinglant ; les débris de verres transpercèrent l'air par milliers. Mes ailes étaient déployées, j'avais pris de l'élan, fermé les yeux. Tout petit Arkéapti que j'étais à ce moment là, à 120 et quelques mètres du sol, je commençai à donner des coups d'ailes frénétiques, enragés et déterminés ; j'ouvris les yeux. Les buildings de Volucité me faisaient face. Toute la grandeur de la capitale s'ouvrait à moi ; un panorama splendide, la beauté urbaine renforcée par les rayons du soleil d'été réfléchis par les tours vitrées par centaines. J'espérai. Que cela marche. Cela devait marcher. La peur DOIT donner des ailes.




[...]




Hélas.

J'eus beau me démembrer ces fichus bras simplement parés de plumes pour je ne sais quelle raison (VU QU'ILS ME FONT PAS VOLER BORDEL DE %@$£#§!), ce ne sont que des pattes avant avec des plumes. Mon élan disparut soudain, et je me sentis chuter vers le niveau 0. Tout ceci en une seconde. Je hurlai. L'air que je traversais me filait entre les plumes, j'eus l'impression que tous mes organes étaient en lévitation, le bitume se rapprochait à vitesse grand V, je piquai droit vers une mort plus que certaine.

- T'as un problème? me demanda la Voix. Je t'entends gueuler.

- JE VAIS CREVER PARCE QUE J'AI SAUTÉ DU TRENTIÈME ÉTAGE !

- Ah oui?

J'avais l'impression qu'il se foutait de moi.

- C'est pas qu'une impression, Chris.

- T'FACON, T'ES QU'UN CONNARD! TA MISSION, TU TE LA FOUS Où JE PENSE!

Le sol cimenté arriva. Je vis ma vie défiler devant mes yeux. Cynthia. Lovis. Bastiodon. Noctali. Vaututrice. Gardevoir. Zekrom. Drak. Lançargot. Charkos. Crocrodil. Shaymin. Fire. Lilas. Bisou. Genesect. Le nightclub.





FIN


Hum hum, alors, je voudrais tout d'abord remercier mes lecteurs, parce que raconter le destin d'un gars, c'était pas facile, surtout celui-là. Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont soutenu, qui m'ont encouragé à aller jusqu'au bout, et puis, faut dire que...

- Heu, excusez-moi, mais vous faites quoi, là?

Bah, je remercie les gens. C'est fini, alors je fais ce que tout le monde fait.

- COMMENT ÇA, "C'EST FINI"?! Et puis, qu'est-ce qui vous permet de prendre la parole, comme ça?

Hé, ho, mon gars, chais pas qui t'es, mais tu vas te calmer! Je suis le Destin, moi monsieur! J'ai décidé que Chris crèverait maintenant, il crève maintenant!

- MAIS NON! JE SUIS SA VOIX DE LA RAISON, MOI ! IL A UNE MISSION A ACCOMPLIR, ALORS IL NE PEUT PAS CREVER MAINTENANT!

Sa Voix de la Raison? Laissez-moi rire. Ha ha ha. Franchement, vous pouvez contrer quelque chose au Destin?

- Ouais, je peux.

Et comment?

- Mon cher truc, il me suffit d'un coup de téléphone au patron, et vous voilà détruit.

Mais bien sûr. Je vous signale que je suis le Destin. Comment serait le monde sans Destin?

- On a toujours mon ami le Temps, Dialga, qui peut vous remplacer. Vous savez, c'est informatisé depuis les travaux, alors, savoir taper avec Word pour écrire la vie de chacun, c'est pas plus compliqué que ça. Il fera des heures sup.

Vous n'oserez tout de même pas! Je suis le Destin, merde!

- Je vais me gêner. Et dégagez du subconscient de ce cher Frère Plume ; s'il y en a un à qui ça été demandé, c'est à moi, vous, vous virez.

Ok, ok, c'est bon, ça va! Je le fais pas crever! Pas maintenant, en tout cas!

- Sage décision. Je ne ferais qu'une seule petite remarque désagréable lors de la prochaine Réunion, et je suis gentil.

Gnagnagna. Au fait, je peux savoir à qui ai-je l'honneur? Parce que, la Voix de la Raison, c'est un pseudo...

- ... Et pourquoi je le divulguerai?

Parce que vous êtes gentil? :D

- ... Non. J'ai une certaine classe à respecter, alors je la respecte.

T'es chiant.

- Je sais.





DEBUT DE LA SUITE DE LA FIN



- MAINTENANT!

Soudain, comme par un formidable coup du Destin (pourquoi ça me fait bizarre de dire ça?), je me pris un truc dans la gueule. Un flash rouge bien connu de tous les dresseurs de Pokémon. Et que j'avais déjà connu. Ma vue s'obstrua ; j'entendis crier.

- HOURRA!

- Franchement, le coup de la Speed Ball, j'aurais pas trouvé mieux, assurai-je à Fire.

- Oh, tu sais, je suis comme ça, moi. J'ai un plan, je le mets en oeuvre, c'est aussi simple que ça!

Lilas ajouta, un peu vexée, mais tout de même fière d'elle:

- N'oublie pas qui a fait diversion pendant que tu te barrais avec la Speed Ball que t'as volée, et qui a réussi le lancer.

Lézard haussa les épaules:

- Bof, tu sais, vu la dette qu'on a, quelques Poké en plus ou en moins...

Il mit une patte autour de mon cou:

- Le principal, c'est que Frère Plume soit vivant, non?

Je souris ; il me sourit. Bisou marchait à côté de moi pour une fois, il semblait un peu moins joyeux que nous, mais bon, j'étais toujours vivant, on pouvait continuer l'aventure, non?


Donc, on m'a sauvé la vie en me capturant, les W.T.F. sont sortis de la ville sans encombre, car les flics, ils recherchent un Arkéapti qui parle, pas une mignonne petite troupe de Pokémon. Là, on abordait la Route 4. Le paysage était désertique et aride, ce qui contrastait avec notre précédente escale à Volucité. Des rochers nous entouraient, une mer de sable s'étendait à perte de vue, malgré un petit point d'eau à notre gauche et quelques pêcheurs courageux, et quelques grains de sable pouvaient voler ici et là au gré d'un vent qui soufflait quand même assez fort, mais rien de bien méchant. Un petit morceau de route (comprenez par là une bande de ciment) s'enfonçait peu à peu dans le sable, et, au bout, des grillages annonçaient une période de traversée partielle du Désert Délassant, afin de rejoindre, selon les pancartes voisines, Méanville. Sauf que là, devant l'ouverture par laquelle tout le monde pouvait passer, une troupe de voyageurs en colère entouraient un Ouvrier qui était débordé par le travail tumultueux qui était d'excuser le problème. Nous nous approchâmes (toute façon, nous aussi, on devait passer, hein), histoire de savoir le pourquoi du comment.

- Comment ça, on peut pas passer?!

- C'est scandaleux!

- Z'êtes censés permettre aux humbles voyageurs tels que nous de pouvoir passer tranquille!

- Il a raison, c'est vous qui devez assurer la sécurité du Désert!

L'Ouvrier faisait barrière tant bien que mal:

- Puisque je vous dit que nous ne savons pas quel est leur problème, à part que nous n'y sommes pour rien! Ils sont comme ça depuis ce matin! Et la SPP est formelle!

Fire s'était mis à protester, moi je voulais éviter les prises de bec. Lilas, à cause de l'ambiance électrique, avait récupéré Bisou dans ses bras, et décida de s'approcher d'un Maracachi, qui protestait avec son dresseur dans la foule. Je les regardais de loin, je l'ai déjà précisé, vu les récents événements, j'ai envie de tout sauf de me batailler.

- Excusez-moi, mais quel est le problème?

Le Pokémon Cactus était révolté:

- C'est scandaleux! Depuis ce matin, un clan de Baggaïd est dispersé sur la Route menant à Méanville, et viennent foutre une tôlée à tous ceux qui veulent passer! On doit impérativement passer, ou on va être en retard pour notre numéro au Music-Hall!

- Et rien ne peut être fait?

- Oh, vous savez, la Société Protectrice des Pokémon des humains a ordonné de n'attaquer sous aucun prétexte ces Baggaïd, et qu'ils allaient envoyer quelqu'un régler le problème, répondit Maracachi à la mère adoptive de Bisou.

- Mais... Il y a forcément une raison à leur emportement? se renseigna cette dernière.

- A entendre les dires de certains Pokémon, ils font une révolution contre leur Baggaïd en chef. Un gros con, à première vue.

- Ah... Il n'y a donc aucun autre passage possible?

L'autre rétorqua:

- Ah, mais si! Y a toujours la forêt d'à côté!

Lilas ne comprit pas pourquoi ils restaient alors ici, à protester. Moi non plus, d'ailleurs, en passant.

- Ah mais c'est simple! Si on veut que le peuple soit écouté, faut gueuler!

Bref. Lilas revint vers moi, un peu apeurée par l'imbécilité des personnes présentes, je lui remarquai de ne pas s'en faire, qu'au moins, on serait les seuls à emprunter l'autre chemin; je tirais Fire hors de la foule, lui demandant pourquoi il hurlait à l'oppression, il me répondit qu'il ne savait pas exactement, que c'était plus pour faire comme eux et que ça lui plaisait de gueuler justement contre l'oppression, que ça fait comme dans les grandes rébellions, je lui dis que les rébellions, c'est pas forcément ce qui change un pays, il me demanda en quoi j'en savais quelque chose, je lui répondis que j'en savais quelque chose, il me dit que la plupart des révolutions dans un pays, c'est grâce au soulèvement du peuple, je lui répondis que la plupart des révolutions dans un pays, c'était bien, car je ne savais pas trop quoi lui répondre; on marcha vers le plan sur le panneau d'à côté, on chercha pendant deux minutes le point "Vous êtes ici" sur la carte entière de la région d'Unys détaillée avec chaque petite ruelle de chaque petit hameau de la région, je remarquai qu'ils n'avaient vraiment rien d'autre à foutre que d'emmerder les gens, que c'était vraiment des abrutis, mais au point où on en était, on s'en fichait pas mal, Fire apprit qu'il y avait un distributeur pas loin et des chiottes à côté, je lui rétorquai que ça me faisait de belles pattes, et que de toute façon, sauf dans les cas extrêmes, les héros comme nous vont jamais aux toilettes, ce qui était bizarre d'ailleurs, que j'essaierai de me renseigner sur la question, parce qu'après tout, c'est naturel d'y aller, et que je trouvais choquant que depuis le jour où je suis monté dans l'hélico, j'ai mangé, mais je n'ai jamais ressorti quoi que ce soit; Lilas trouva l'endroit où on était, on était proche de Méanville, on suivit le tracé en forêt qu'on devait parcourir, on était LOIN de Méanville, et on devrait dormir sur le chemin, en pleine forêt, je soupirai, mais pas Fire, il assurait que lui, ça l'endurcirait. Bref, on devait prendre un autre chemin.


Nous traversions la fameuse forêt avoisinante bien qu'elle n'eût pas de nom précis ; ou alors on l'a pas vu. Il a suffit que quelques panneaux "Attention possibilité de rencontres dangereuses" soient plantés ici et là pour que Fire prenne la plus exaspérante des précautions que l'on pouvait prendre:

- Aucun Pokémon détecté. Aucun Pokémon détecté. Aucun Pokémon détec...

- Tu peux pas ranger le Pokédex, s'te plaît ? demandai-je à Fire, en me mettant les griffes sur les oreilles.

- On sait jamais, si quelqu'un s'approche furtivement, au moins, on sera prévenus ! assura-t-il avec un large sourire.

- Pourquoi est-ce que j'ai sorti Genesect, d'après toi ?!

- Pour exploser la tronche au prochain qui se met en travers de notre route !

Je soupirai. Remarquant mon exaspération, Lilas voulut bien me défendre:

- Si Frère Plume l'a sorti, c'est qu'on n'est pas prêt de rencontrer quelqu'un. Donc ça veut dire ce que ça veut dire, Fire, hm ?

Oui, j'avais sorti Genesect. Pourquoi pas ? Il était avec moi ou il était pas avec moi ? Il marchait au devant du groupe, analysant tout ce qu'il lui plaisait d'analyser. En entendant nos remarques, le Pokémon Paléozoïque confirma:

- Aucun spécimen particulièrement dangereux n'est dans un rayon capable de nous tuer. Spécimens utilisant des attaques spéciales non inclus.

- Tu vois? renchéris-je. Pas de quoi s'inquiéter. En plus, tu vas user la batterie, range-le.

Et notre Meneur le rangea, bien que pas totalement convaincu par mes arguments pourtant en béton armé. La forêt que nous traversions maintenant était assez différente de celle d'Empoigne. Un peu plus rocailleuse par endroits, on distinguait tout de même un tracé bienveillant qui devait nous mener à bon port à travers les quelques plantes sauvages qui s'étaient remises à pousser. Le ciel, lui, commençait à se couvrir et à s'oranger. On pressa un peu le pas, histoire de faire quelques mètres en plus que nous n'aurions pas à faire demain.


La nuit était tombée, quelques étoiles nous apparaissaient, bien que la pollution lumineuse de la mégalopole non loin en couvrait quelques unes. Arrivés à un certain point, Fire jugea bon de faire une halte et de monter le campement pour la nuit.

- Ce point là est parfait, je juge bon de faire une halte et pour monter le campement pour la nuit !

Voilà.

- T'es sûr ? s'inquiéta la Fragilady. Je ne suis pas vraiment rassurée, dans cette forêt, là, comme ça...

- Fais pas ta chochotte ! On a dormi dans la forêt d'Empoigne la dernière fois, et ça s'est très bien passé, non?

- Peut-être, mais la dernière fois, on était avec la Guilde de Grodoudou...

J'les avais oublié, ceux-là.

- Ah oui ? Eh, justement, ça s'est bien passé avec eux ? demandai-je comme ça, en ramassant des brindilles avoisinantes.

- Bof. L'autre Pijako arrêtait pas de se la ramener dans ses explications, c'était chiant, grommela Fire en ramenant lui aussi du bois.

- Au fait, ils vous ont appris des trucs ? demandai-je, à tout hasard. Genre sur les humains qui sont transformés en Pokémon ?

- Pas grand chose, soupira Lilas, qui s'occupait de cueillir ici et là des Baies. Leur humain transformé était, lui, complètement amnésique, suite à un voyage dans le temps qui s’est mal déroulé. Alors que toi, tu te rappelles de beaucoup de choses... Et tu ne viens pas d'une autre époque. J'ai pas raison ?

- J'en sais rien, soupirai-je. Tout ce qui s'est déroulé entre mon arrivée au Centre Pokémon de Verchamps, à Sinnoh, et ma chute depuis le ciel de la Route 1, ici à Unys, reste noir. Il a pu m'arriver n'importe quoi...

Je posai mes brindilles sur le tas au centre du terrain désigné par Fire. Nous étions juste à côté du chemin traversant cette forêt, si ce n'est en plein milieu. Quoi ? Y avait personne, on s'en fichait pas mal. Le Salamèche alluma le feu en crachant un Lance-Flammes, puis nous nous assîmes autour ; Genesect, lui, regardait attentivement tous nos faits et gestes. Sûrement une énième analyse. Lilas revint avec les baies, et les déposa au centre.

- Servez-vous !

- Mais, reprit Fire en remerciant sa partenaire d'un geste de tête, t'as quand même des moments qui te reviennent de temps en temps, non ? Quand tu rêves ? Enfin, la dernière fois que t'as dormi avec nous, on était partis le lendemain.

C'était vrai, ça.

- Maintenant que tu le dis... J'ai toujours rêvé d'un truc surprenant...

Lilas, une Baie Ceriz à la main, m'interrogea.

- T'as rêvé de quoi, la dernière fois ? Un truc qui pourrait nous aider ?

Je réfléchis à la question:

- Mon dernier rêve ? Heu...

Je me souvins du dialogue entre ma mère et mon père. Qu'est-ce que c'était, déjà ?

- C'était... Une discussion entre mes parents... Ma mère était un peu triste, et mon père s'inquiétait ; je crois qu'il pensait que c'était à cause des vacances...

Fire mordit à pleins crocs dans une Baie Fraive.

- Mouaich. Cha nous avanche pas.

- Je suis désolé, m'excusai-je. La seule chose dont on est certains, c'est qu'on doit aller à Algatia.

- Et, c'était comment, ce rêve-ci ? me demanda la Fragilady.

Je songeai à ce premier rêve ; enfin, j'essayai. Avec tous les récents événements, je n'avais pas forcément la tête à ça.

- J'étais... Attaché... Immobilisé... Des gens parlaient ; et un gars est venu prévenir que "l'équipe d'Algatia" était prête... Un autre a approuvé, a dit qu'avec moi, il n'y avait plus de problème, que la machine et le fossile étaient prêt... Et c'est tout...

Fire ne répondit rien, Lilas semblait perplexe. Genesect restait aussi mobile qu'un ordinateur de bureau. Puis le Salamèche brisa le silence:

- Ouais, mais on sait pas si "l'équipe" est déjà passée à l'action ou non. Si ça se trouve, tu t'es fait kidnappé y a des mois.

- Non, assurai-je, je me suis fait enlevé y a six jours. J'ai vu la date d'hier sur le journal qu'on a trouvé à Maillard ; on est le 19 juin, et je me suis fait enlever le 10.

- Rien n'empêche, poursuivit-il. Les gars d'Algatia sont peut-être passés à l'acte le lendemain du moment du rêve...

- Ou alors pas encore, supposai-je. Il faut espérer que ce ne soit pas encore. De toute manière, ils feront ou ils ont fait quelque chose de spécial à Algatia, et ont un lien avec ce qu'il m'est arrivé, donc il faut y aller.

Lilas s'exclama:

- Hé ! Maintenant que j'y pense, tes histoires de rêves, là, ça me rappelle un sujet dont Grodoudou et les autres nous avaient parlé... Tu sais, Fire ; leur être humain transformé en Pokémon, il avait une sorte de don particulier...

- Mais c'est vrai ça ! s'écria le Pokémon Lézard. Maintenant que j'y pense, leur gars pouvait voir le passé ou l'avenir d'un objet, d'un lieu ou d'une personne, simplement en le touchant !

Je sursautai, bien que dépité de ne l'apprendre que maintenant (un peu, quand même).

- Hé ! Mais c'est comme ces visions que j'ai, alors !

- Calme-toi, Frère Plume, lança l'autre. Toi, tu rêves. Le gars, il touchait, et hop, une vision du passé, du futur. Et toi, tu vois que le passé, non ?

Pas faux. Enfin, comme toujours, ça se discute.

- Bof, songeai-je, y a des moments vraiment zarbis que j'ai vu en "vision rêvée", et rien ne me dit que c'est du passé, du futur, du présent, ou même totalement débile.

Je songeai à ce que j'avais vu lors de ma chute à l'intérieur de la camionnette. Cette sensation indescriptible dans un environnement flou avec l'ambiance techno. Ce truc zarbi.

- Y a des trucs que j'ai vu en rêve, continuai-je, et que je ne me rappelle pas d'avoir vu, genre le dialogue de mes parents. Alors...

Je secouais la tête, agitant le duvet entourant mon bec et mes yeux:

- Ouais : y a des trucs auxquels faut pas faire gaffe.

Un moment de silence. Fire, Lilas et Genesect regardaient le feu qui crépitait incessamment, et c'était tant mieux. Qu'il crépitait incessamment. Et aussi qu'ils le regardaient. Vaut mieux ça qu'avoir six yeux plantés sur vous. Enfin je crois. Je les rejoignis, du fait que nous regardions tous l'âtre naturellement improvisé. La lueur incandescente s'agitait fébrilement sur nos pupilles. Je lançai soudain, en croisant les ailes:

- Et puis, Columbo a raison, pourquoi est-ce que ces abrutis n'ont pas gardé Genesect ?

Rien. Je tournai les yeux vers le concerné, qui regardait toujours le foyer. En fait, je ne pouvais vraiment savoir s'il contemplait réellement les flammes, ou s'il avait juste sa tête en mode "normal", bref s'il avait consciemment posé son regard à cet endroit. Consciemment... Les circuits imprimés n'étaient-ils pas censés avoir raison de toute sa conscience? Parfois, je me demande à ce qu'il peut bien penser. S'il pense. Je murmurai:

- Pourquoi ne t'ont-ils pas gardé, alors qu'ils avaient un Pokémon unique au monde à leur merci...

Quand, de manière inattendue et donc surprenante, Genesect répondit:

- La mode ne marchait pas sur moi. Ils comptaient m'utiliser normalement.




...
HEIN.




- QUOI? QU'EST-CE QUE TU DIS?

- La mode ne marchait pas sur moi. Ils comptaient m'utiliser normalement, répéta-t-il tout bonnement.

C'était un peu fort en chocolat. Fire ne comprenait pas, Lilas semblait amusée par cette réaction qui, moi, ne m'amusait que dalle:

- Mais... Comment tu sais ça? balbutiai-je, ahuri, n'essayant aucunement de chercher un lien quelconque avec la mode.

Paléozoïque expliqua:

- Les Pokémon entendent. Malgré le fait qu'ils soient enfermés.

Je hasardai ; j'eus peur de sa réponse:

- Et... T'aurais pas entendu autre chose, par hasard?

Et puis, toujours aussi stoïquement:

- Si.




[...]




- Bah alors ?! Vas-y ! criai-je, empressé, les yeux grands ouverts pour ne pas manquer une miette des mots prononcés.

- Erreur. Aucune réponse possible pour cause d'incompréhension.

J'avais envie de l'étrangler. Lilas éclata de rire. Fire comprenait rien. J'essayai de garder mon calme:

- Genesect. Retranscription des mots prononcés par ceux qui m'ont foutu dans ce merdier, s'il te plaît.

S'en suivit alors un enregistrement audio:

" *une porte s'ouvre*

- Putain, j'le sens vraiment pas, ce plan.

- Qu'est-ce tu racontes? Tout marche sur des roulettes. Y a rien à craindre.

- Bof. Déjà, son affaire avec le type que Dakim est allé chercher, je trouve ça vachement glauque, et puis...

- Ta gueule. On va être parmi les plus puissants. Qu'est-ce qu'il te faut de plus? Tiens, voilà la Compèt Ball que le chef nous a demandé.

*des bruits de pas*

- Hey, Bill !

- Salut !

- Alors, on va chasser quoi, cette fois?

- Le Fragilady! J'ai déjà ramené des masses de thunes avec les cornes de Rhinoféros - sans compter les écailles de Carmache - , j'en ramènerai le double avec les sublimes fleurs de ces bestioles!

- Bonne chance! Et fais gaffe à ta flapflapeuse!

*des rires, puis des bruits de pas*

- Bonjour, Commandant.

- Salutations.

*Juste après, une porte qui s'ouvre.*

- Dire que tu n'es au courant de rien. Tu m'entends, n'est-ce pas ? Une autre dose, alors ? Ça va risquer de piquer un peu.

*un hurlement*

- Heu... Chef?

- Quoi?

- On a rapporté ce que vous nous avez demandé.

- Très bien. Posez ça là.

- Dites, dans cette Compèt Ball, ce Pokémon, il est vachement...

- Inhabituel ? C'est le principe, bougre d'idiot. Je pourrais le garder, mais sa structure biologique a été trop altérée ; la mode ne fonctionnerait pas sur lui. Au moins, il pourra nous servir normalement.

- Ah ok... Et heu... Tout va bien?

- MAIS QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ TOUS, LA ? POURQUOI DIANTRE ÇA N'IRAIT-IL PAS?

- J'en sais rien... Votre gars, là, il a pas l'air en forme...

*un soupir*

- C'est normal, abruti. Il est en train d'être Transféré.

- Et... Pourquoi, déjà, vous avez besoin de ce...

- Chris?

- Ouais, voilà. Parce que mon copain, là, il est pas très rassuré avec tout ça...

- Je l'ai déjà expliqué au minimum dix puissance douze fois. Vous savez bien que, seuls les Pokémon pouvant passer par la mode, seuls les Pokémon peuvent passer par le Pu-

*un signal sonore de micro-onde, une exclamation*

- HA HA ! C'était rapide ! AU DIABLE LES EXPLICATIONS ! FOUTEZ-MOI LE CAMP !

*une porte qui claque*
*des bruits de pas, puis des bruits électroniques de touches sur un clavier tactile*

- Sa tension est stable... Ah ! Il a une tension ! Son coeur bat ! ENFIN ! J'AI RÉUSSI L'IMPENSABLE ! Ha ha ! Tout se déroule parfaitement... Parfaitement ! C'est bon signe ! Après tant de recherches... Nous allons renaître ! Mes projets vont renaître ! La véritable puissance des Poké-

*brusquement, une explosion monumentale, un éboulement de gros chocs, un rugissement tonitruant* "

Fin du message audio. Circuits à 10% de leur capacité. Mise en veille automatique. Salutations, monsieur, madame, Chris.

Puis Genesect s'éteignit, baissa la tête, et ne donna plus aucun signe de vie électronique. Il nous laissait sur le cul, avec nos trois têtes de O_o, presque choqués par ces tonnes d'informations capitales dans la face, comme ça, à froid, flippant à l'idée d'avoir pu louper quelque chose. C'est quoi cet enregistrement qui vient tout perturber? Depuis quand y a une fonction enregistreur vocal sur Genesect? Et puis, la mode? C'est mode, genre la mode, les fringues, la musique, les coutumes actuelles, ou autre? C'est qui ces gens? Ces gens qui chassent des Pokémon? Qui M'ONT transformé en Pokémon? Ces abrutis de connard de merde? C'est quoi ce "plan"? C'est quoi ce vacarme en fin d'enregistrement? C'EST QUOI CE BORDEL, MERDE?! Quand Fire lança, en tournant le dos et s'allongeant:

- Bon! C'est bien beau tout ça, mais moi, j'suis crevé! Bonne nuit Lilas, bonne nuit Frère plume, bonne nuit le Pokémon bizarre, et bonne nuit Bisou!




[...]




Je sortis alors une question toute simple, comme tiré de mes pensées qui se chamboulaient désormais:

- Au fait, il est où Bisou?

Un affolement soudain et précipité, Lilas tourna la tête dans tous les sens, courrait partout, encore tourne-boulée par l'enregistrement audio, puis un hurlement provenant du Pokémon qui marche au soleil résonna dans la forêt.

- BISOU ! J'AI PERDU BISOU !


Est-il vraiment possible de paumer un bébé dans une forêt, avec trois esprits éveillés l'entourant? Faut croire que oui. Genesect-enregistreur audio autour du cou, le feu même pas éteint, les baies et aux fruits rangés en vitesse dans le Sac à Trésor, nous arpentions l'étendue boisée et escarpée, en pleine nuit, par une chaleur étouffante, à la lueur de la plus grande des queues de Fire (faut dire ce qui est), à crier "BISOU!" à tue-tête, toujours à moitié plongés dans les récentes révélations (du moins, pour moi, c'était le cas). Et vous voulez savoir le plus étrange? Au début, c'était rien. Puis on s'est mit à apercevoir des petites plaques de verglas par-ci par là. Plus on s'enfonçait dans la forêt, plus on voyait du gel sur les arbres, les rochers, sur le sol, saupoudré de sable. Jusqu'à ce qu'il se mette à grêler dans cette forêt décidément maudite. En plein été. Avec cette chaleur. Je sais pas vous, mais moi, j'en ai plein le cul, les plumes, les pattes et le bec.

- Je veux pas dire, soupira Fire, embêté comme nous tous par les grains de glace traversant le toit feuillu, mais, à l'heure qu'il est, et vu les panneaux - qu'on a vu arrachés, il y a quelques minutes - "Attention possibilité de rencontre dangereuse", t'étonne pas si tu retrouves Bisou par-ci par là.

Lilas gueula:

- C'EST PAS LE MOMENT, FIRE! ON A UN CAS D'URGENCE, LÀ!

Puis elle s'écroula, là, comme ça, en fondant en larmes. Je me précipitai sur elle ; Fire réagit également au quart de tour. Notre Pokémon Chef-Fleur n'avait jamais été dans cet état:

- JE SUIS NULLE! JE SUIS MÊME PAS CAPABLE DE M'OCCUPER D'UN BÉBÉ! JE SUIS MÊME PAS CAPABLE DE COMPRENDRE LES AUTRES! JE VAUX RIEN! J'AURAIS DÛ ME LAISSER ME FAIRE TUER!

La Fragilady était totalement éplorée. Je ne cherchai pas à comprendre ses dernières paroles, mais je m'approchai, Fire au-dessus de mon épaule:

- T'en fais pas, on va le retrouver.

Elle cria à mon adresse:

- OUAIS, C'EST CELA! ARRÊTE DE TE LA JOUER COMME DANS LES FILMS A DEUX BALLES! LA VIE, C'EST PAS UN FILM A DEUX BALLES! GENRE ON VA LE RETROUVER, COMME ÇA, COMME PAR MAGIE! DE TOUTE FAÇON, DE CE POLARHUME, T'EN N'A RIEN À FOU...

J'eus un mauvais pressentiment. Je bondis, en même temps que Fire, sur Lilas, au moment ou un grêlon VACHEMENT plus gros que les autres, pour ne pas dire une stalactite de 2 mètres, transperça violemment l'atmosphère dramatique avant de se planter droit dans le sol forestier.

- Soit la météo déconne vraiment, soit j'ai loupé un épisode, souffla Fire. On l'a échappé de justesse!

- C'est une attaque Chute Glace ou je suis pas Dresseur ! m'écriai-je.

Les W.T.F. tournèrent leur regard vers moi. Je soufflai.

- Ouais, bon, bah, à la base, je suis Dresseur, hein, et...

Et j'avais raison. Martelant le sol de ses quatre lourdes pattes pendant sa course, sautant hors des buissons avoisinants, et se réceptionnant parfaitement juste devant nous, un Polagriffe tout poilu de blanc immaculé, ses stalactites de glace sous le menton en guise de barbe et ses yeux bleus polaire posa son regard glacial sur notre petite troupe, et rugit. Les échos prévinrent ses congénères, si bien que nous fûmes encerclés en quelques secondes par une vingtaine de Pokémon Congelé. Les voilà, les probables rencontres dangereuses. Vive les panneaux.

- Qui êtes-vous? demanda d'une voix forte le gentil petit méchant grand Pokémon qui nous avait accosté le premier.

Nous étions tétanisés par cette entrée en scène fracassante, mais Fire trouva le moyen de balbutier une connerie:

- Des Pokémon ?

- Sauf moi, précisai-je, en levant une griffe, comme ça, en passant.

La connerie fut, étrangement, mal reçue:

- ASSEZ ! NE VOUS MOQUEZ PAS DE NOUS ! QUI ÊTES-VOUS ET QUE FAITES VOUS LÀ ?

Je protestai alors à mon tour, parce que j'avais tout simplement envie de gueuler (et de montrer que je pouvais gueuler, oui, aussi, peut-être).

- Merde à la fin ! C'est quoi ces questions à la con, toujours ? Pourquoi est-ce qu'on demande toujours "Qui êtes-vous? Que voulez-vous? Que faites-vous? Quel est votre signe astrologique?" Franchement, qu'est-ce que ça peut vous faire ?! On est dans un lieu public, aux dernières nouvelles, alors on a le droit d'être là sans se justifier ! Vous vous sentez peut-être supérieurs parce vous avez des gros bras ? Ah mais, moi aussi, je sais me défendre ! Tiens ! *jette une pierre* ALORS ? ON EST PAS VENUS ICI POUR SUBIR, OK ?! ET, SI VOUS VOULEZ TOUT SAVOIR, JE SUIS TIC !

Ouais, je sais. C'est la classe. Bref, Lilas ne bougeait pas, restait dans l'incompréhension la plus totale, toute tourne-chamboulée, Fire soufflait qu'on ne demandait jamais le signe astrologique, qu'on s'en foutait, les Polagriffe étaient quelques peu perturbés par ma réaction, et moi, j'étais fier de leur perturbation. Nos agresseurs à moitié ne savaient que répondre, quand une voix nous parvint:

- 'Man! Z'ai pas fini!

Et là, se glissant sous les pattes du Polagriffe nous faisant face, donc apparemment sa mère, un Polarhume se retrouva face à nous. Mais nous ne tardâmes pas à comprendre que ce n'était pas n'importe quel Polarhume. C'était NOTRE Polarhume. Il courut sur ses petites pattes jusqu'à Lilas, qui n'en revenait pas:

- Tata La!

La Fragilady l'enlaça confortablement, frémissante de joie, tous deux étant tout sourire. Quand le Polarhume qui était, à la vue des récents événements, Bisou, se tourna vers sa mère:

- C'est ceux que je t'ai parlé ! Ils sont zentils, ze veux zaller avec eux ! Alors, tu veux?

Et je compris. La disparition soudaine de Bisou. Le gamin qui voulait voir sa mère. Cet abruti aurait pu nous prévenir, mais non, l'est parti, comme ça. J'vous jure. Fire se pencha discrètement vers moi:

- Depuis quand le gosse sait parler?

- J'ai l'air d'en savoir plus que toi?

- Bah ouais, t'es Dresseur, sourit-il sarcastiquement.

Gnagnagna.

- C'est donc eux, les W.T.F.? demanda la Polagriffe.

- Voui ! C'est eux mes zamis ! Et ze veux zaller avec tata La, tonton Fre et tonton Plu!

Je ne voulus pas chercher à qui elle faisait allusion en tant que tonton Plu. C'était trop décourageant. La mère de Bisou sourit alors:

- Notre clan souhaite que chacun trouve sa place dans ce monde. Si tu penses avoir trouvé la tienne, je suis fière de toi, mon chéri, fit-elle, d'un air attendri.

- Merci 'man!

Voilà. Tout ça pour ça. J'avais eu beau éviter de l'être, j'étais découragé.


La mère biologique de Bisou fit signer les papiers de garde de Bisou à Lilas, lui donna quelques conseils, mais il s'avéra que notre chère collaboratrice en connaissait déjà long sur les petits Pokémon, ayant grandi dans une pension. Tout se finit bien, aucun meurtre cette fois-ci, les Polagriffe de cette forêt étant plus accueillants que tortionnaires, donc les petites fleurs et les gentils petits Pokémon vivent tous en harmonie, tralala youpi. Les plaques de verglas sur le chemin indiquaient leur territoire ; elles étaient en quelque sorte les bornes le délimitant. Et je supposai, bien qu'ils ne nous en parlassent point, que la grêle leur était également due. Tout le clan nous raccompagna même jusqu'à l'orée de leur territoire, également l'orée de cette forêt, dans la joie et la bonne humeur. Ce détour nous avait permis de rejoindre tout de même Méanville: les lumières colorées de la ville se faisaient percevoir par-delà les feuillages. Nous remerciâmes les Polagriffe, qui s'en retournèrent chez eux, après que Bisou leur ait adressé un ultime au revoir. Nous marchâmes quelques instants, mais notre Meneur d'équipe décida de s'arrêter, histoire de dormir quand même jusqu'au lendemain. C'est vrai que la nuit avait été longue, donc allait être courte. Sans dresser quoi que ce soit, chacun se trouva son petit coin qu'il arrangea ou non à sa façon, et s'endormit, exténué par cette nouvelle journée pleine d'émotions.




J'ai les yeux fermés. Je sens l'air filer autour de moi. Je sens des griffes me tenir fermement. Je suis secoué, balloté, porté par le vent. Porté par quelque chose qui vole au vent. J'entendis une voix rauque:

- Et puis, c'est pas tous les jours qu'on peux s'en vanter! Tu crois pas?

- De... De quoi?

- Ah! Tu te réveilles enfin! Bon, là, j't'emmène voir le boss, on va te régler ça en moins de deux!

J'entrouvre les yeux. Les ouvre complètement. Je suis à des centaines de kilomètres du sol. Le bec vers le bas.

- Q-Q-QUOI ?! UN "BEC" ?! MAIS QU'EST-CE...

Je me débats comme un timbré ; la créature m'agrippant mena sa patte devant soi, me foutant en face d'elle. Les trois griffes vertes écailleuses acérées auraient dû me mettre sur la voie, pourtant. Une grande créature longue de 7 mètres. Des yeux perçants jaunes, tout comme les motifs singuliers le recouvrant. Une gueule rouge garnie de crocs. Une incroyable tête de winner légendaire gardien des cieux. Rayquaza.

- Mais... Mais... Mais...

- Écoute, lança-t-il, on va passer les présentations, j'viens de te sauver in extremis des mains de ces abrutis. J'en ai profité pour te ramener ton Pokémon génétiquement modifié, là, Genesect, que l'autre folle l'a appelé ? Bref, on s'en tape. Ce qui compte, c'est d'abord ton cas, et ensuite leur défoncer la...

- FEU !

Des boules d'énergie vertes fluo qui crépitent genre psychédélique furent tirées en notre direction. Rayquaza se les prit en plein à l'arrière du crâne. Il tomba, m'entraînant dans sa chute. Sa patte inerte me lâchait peu à peu. Je tombai. Des boules d'énergie furent tirées vers nous. Rayquaza, plus lourd, tomba bien assez vite. Un hélicoptère noir, qui était arrivé au-dessus de nous je ne sais quand, mais qui était sérieusement plus en hauteur, lâcha un filet sur la créature légendaire en perdition. Moi, je me pris les boules d'énergie verte perdues de plein fouet.




Je sursautai, me redressant soudainement. Des sirènes retentissaient au loin. Des moteurs tournaient, l'agitation régnait à quelques kilomètres. Je vis Fire et Lilas avec Bisou dormir comme des Fouinar, malgré le bruit lointain. Je me trifouillai de partout. J'étais entier. Encore un rêve. Encore une zone d'ombre de moins sur mon passé. J'ai été libéré par Rayquaza ? Pourquoi ? Pourquoi lui ? Qu'est-ce que, par Arceus, il pouvait bien foutre là ?! Est-ce que les abrutis de connard de merde le retiennent ? Me grattant furieusement le crâne, je trépignai partout, dans tous les sens. Lorsque, laissant mes griffes sur ma tête, je me trouvais face à la forêt que nous venions de quitter. Je hurlai, déboussolé:

- Qu’est-ce qui m'est arrivé, qu'est-ce qui m'est arrivé ?!

Les W.T.F. se réveillèrent en rechignant. Lorsqu'ils virent la forêt. Ils se turent. Elle était en flammes. Elle brûlait de tous côtés. Un brasier géant, qui s'élevait jusqu'aux cieux, le polluant de grands nuages de fumée noire. C'est bien ce que je disais. Bordel. Le feu qu'on n'avait pas éteint. J'arrêtai alors de me gratter frénétiquement le crâne à travers mon duvet de tête, et laissai mes griffes glisser le long de ma joue, mes ailes s'abaissèrent, en réponse au fait que j'étais dévasté par l'affreux spectacle. Comme si on n'avait pas assez d'emmerdes. Lorsque je sentis un liquide couler le long de ma tempe. Je posai mes yeux sur mes griffes: elles étaient couvertes de sang. Je criai une nouvelle fois, mais cette fois-ci, sans prononcer un seul mot. Je me sentis défaillir, et m'écroulai sur le sol.