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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 17/10/2011 à 02:10
» Dernière mise à jour le 17/10/2011 à 02:10

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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BONUS : Explication du chapitre "The Walking Bed" Spoilers !
The Walking Bed – Clés d'interprétations, rêve par rêve.

ATTENTION SPOILERS ! IL FAUT AVOIR LU JUSQU'AU CHAPITRE 62 pour lire cette explication SANS être spoilé !!!

Vous êtes prévenus, je veux pas de plaintes !!














Le Rêve de Roland « Comment j'ai accepté d'être mon propre ennemi »

Le rêve de Roland est constitué de pages de comics qui soulignent son esprit débridé et son caractère très imagé (multiples métaphores dans son registre de langage). Le fait d'être un super-héros est un rappel de la saison 5 de Smirnoff R. où Roland la jouait conseil conjugal pour tout le monde – mais également sa volonté de maintenir la « paix » dans son groupe et donc de se poser en chef, en sauveur. Ce qu'à la fin de Smirnoff Renaissance comme cela l'a été à la fin de Smirnoff R., il s'avèrera ne pas être du tout.

Le déroulement du rêve va amener Roland à devoir sauver son frère et sa sœur. Quand il faut imaginer un coupable, c'est une version grossière et exagérée de ses parents qu'il accuse immédiatement. C'est là encore une parodie de son comportement habituel. Roland n'a aucune logique vis-à-vis de ses parents, autre qu'une fierté déplacée – ici muée en implacable intuition de super-héros. David et Lily sont effacés, sans réelle personnalité comparé au flamboyant Roland qui ne voit en eux que des « choses à protéger ». Quand on connait la fin du rêve et qu'on relit cette BD, on s'aperçoit que Roland a fait vivre sa famille dans un enfer qu'il a lui-même créé (L'image de Lily et David entouré d'Etienne et Linda enchaînés par les mains à la fin est très symbolique de cet état de fait) et qu'il y a même pris un certain plaisir. Quand, à la fin, Roland les rejoint dans leur calvaire, il « prend conscience » de ce qu'il leur fait subir, mais surtout qu'il est le marionnettiste de tout cela.

Malcolm joue un rôle très important dans le déroulement du rêve de Roland. Le Malcolm du rêve de Roland n'a pas d'attache, pas de famille ni de maison, il est le colocataire de Roland (Une situation qui n'a jamais eu lieu dans la réalité et qui marque un désir caché de Roland). Ce Malcolm-là n'est qu'humour et déconnade. Il est la cristallisation de tout ce que Roland aime faire dans la vie mais n'ose pas assumer de lui-même. Roland aimerait faire la fête, plaisanter, être plein d'humour potache mais au lieu de ça il ne sait être qu'un super-héros prétentieux (le monologue), égotique, aux yeux froncés et au caractère de fonceur. On peut dire que Roland rêve ici du fait qu'il assume une peau qu'il ne voudrait pas sienne, il voudrait, comme « Extrêmor », changer de costume à volonté, être un autre. Il essaie de compenser cela en essayant de dire des bêtises mais ça ne le transforme pas pour autant en un autre, contrairement à Malcolm qui change et qui évolue même à l'état de femme, où l'on prend conscience de l'attitude de Roland envers les femmes, symptomatique de sa considération à l'égard de sa mère, et qui se retrouvera dans la fin de la saison. D'ailleurs plusieurs tenues de Malcolm font référence aux femmes (Robe de Combat, Burqa de Combat Atomique, « Ginger ») – on peut aussi y voir une forme d'homosexualité/bisexualité refoulée si on est un peu freudien. Cependant si on est un peu logique, Malcolm au féminin, ça n'est autre que sa sœur jumelle : Rachel. Roland aimerait qu'elle soit un peu plus comme lui, mais il commet là un fantasme très enfantin puisqu'entre amis et amoureux, il y a quand même un précipice relationnel assez important…

Megan apparaît mais ni Rachel ni Marigold – c'est pour marquer un paradoxe du rêve, on ne pense pas toujours aux personnes les plus « évidentes ». Estelle apparaît sous la forme d'un ordinateur qui avertit Roland, une manière de la rationnaliser comme une autorité prégnante sur Roland, mais qu'il peut contrôler. Le statut d'« ordinateur » lui confère aussi une forme d'immortalité.

L'Ennéagramme est réduit à son plus simple appareil, à savoir des silhouettes informes que Roland se contente de lourder sur sa route. Le tas de sang qui symbolise d'autant plus la victoire guerrière, amère et violente que Roland pense avoir remporté au fond de lui, comme un masque pour se protéger des vraies conséquences. « C'est le prix de la justice », dit-il, comme pour se dédouaner d'avoir inutilement gâché des vies alors que cette histoire aurait pu trouver une autre résolution s'il n'avait pas été aussi borné vis-à-vis de Nigel et Dexter.

Roland est présenté comme le marionnettiste de toute l'histoire. On peut dire que Roland est en réalité conscient que son comportement n'est pas convenable et que se rêve n'est là que pour lever au grand jour le fait que chaque rapport humain de Roland est une machination, une tromperie en soi. Il n'est pas vraiment lui-même parce que le « Lui » voudrait tout contrôler, être plus que ce qu'il est. Roland pense être au-dessus de tout le monde et avoir une influence réelle et totale sur toutes les vies.

***

Le rêve de Colin « Le pion qui refuse de se sacrifier »

Le rêve de Colin est le plus métaphorique et probablement le plus varié – tous les rêves qui changent souvent de lieu témoignent d'une volonté de changement réel, d'une volonté d'évolution – Il commence par une partie d'échecs irréalisable (les coups ne sont pas logiques) qui est une métaphore des choix et des « stratégies » à adopter dans la vie, rappelons que Colin a été en maison de correction et qu'il n'avait pas un caractère facile étant enfant. Colin est un Roland « simplifié » mais qui a trouvé le chemin de la rédemption parce qu'il a été appréhendé à temps par Estelle et Jonathan qui ont choisi de régler son problème de façon radicale, ce qui a posteriori lui a réussi.

La métaphore de l'explosion est omniprésente comme la symbolique d'une destruction rapide et immédiate. Colin, dont la spécialité en combat est de faire exploser ses Pokémon, a également connu de nombreuses déceptions amoureuses et n'a jamais eu le succès ou la reconnaissance qu'a eu le reste de sa famille, on peut parler de mouton noir. De même les débuts de sa relation avec Aude ont été tumultueux. La mention « TNT » sur les pions du jeu d'échecs est toute symbolique : Jouer avec des explosifs, c'est une belle métaphore d'une certaine approche de la vie. Colin est ce genre de type qui a vécu longtemps en croyant que tout dans la vie était délicat, compliqué, à prendre avec précautions.

Analogie ensuite avec le sacrifice familial et le concept de sacrifice de ses Pokémon en combat. Scène très intimiste où Colin fait le point sur sa famille, dont il parle comme d'une réussite et d'une chose à laquelle il tient absolument.

On revient cependant sur l'immaturité certaine de Colin avant cela. Mauvais travail à l'école, incompréhension vis-à-vis du système scolaire et surtout appréhension vis-à-vis de l'école. Si son père qu'il voit comme un être sage n'y a pas réussi et s'il a fini quand même en prison, à quoi bon vivre une vie conventionnelle. Ces appréhensions d'enfant l'ont quitté depuis, ce qui est marqué par la sortie de la salle de classe. Le fait d'appeler la prof « Maman » marque une incompréhension totale entre Colin et l'école.

La clairière marque l'étape finale, le but atteint, la réussite et surtout l'espace clairsemé, la paix. Ceux qu'il aime l'y attendent. Mais avant que le rêve ne prenne forme, Colin est poignardé, sacrifié… par Roland. Il est en quelque sorte arrêté par l'écrasante conception familiale, par le pouvoir Smirnoff en place, par une volonté immuable que tout doive mal se passer. Cette « volonté » sera heureusement vaincue à la fin de cette série de rêves.

***

Le rêve de Lily « La fille qui criait Moi au centre du monde »

Le rêve de Lily est une allégorie de son égocentrisme, de sa manie de sembler penser que tout tourne autour d'elle. Le personnage a beaucoup évolué, passant d'une ado superficielle au mauvais caractère à une femme rangée et bien dans sa vie. Le rêve commence dans une chambre rose. C'est la féminité de Lily. Son frère David y entre et y emprunte quelque chose. Elle l'y accepte, preuve qu'elle le voit comme son âme sœur, son autre Elle, son complément. La relation entre David et Lily a toujours été extrêmement complice et soudée, chacun faisant front contre Roland à sa manière. Lily montre aussi son acceptation totale de l'homosexualité de son frère en lui disant qu'elle sait qu'il aimerait vivre là. Elle le comprend à sa manière, en l'accueillant auprès d'elle. La présence de Maya et Chloé, ses anciennes amies, au milieu d'une collection de poupée, montre qu'elles ne sont que des rencontres parmi tant d'autres. Des avatars de sa jeunesse.

Ted entre dans la chambre et la souille, métaphore à peine voilée de la prise de la virginité. Lily est alors emportée vers un couloir, représentation des possibles, des choix qu'elle peut faire dans sa vie. Finn se lance dans un numéro fantaisiste alors que Lily est en tailleur. C'est le grain de folie Smirnoff au milieu de sa vie désormais stricte et policée. Cette vie lui fait peur d'un autre côté parce qu'elle sent qu'elle y a perdu toute spontanéité. Du coup elle choisit une réaction irrationnelle : Se rire de tout cela comme une enfant. Lily se cherche, elle a du mal à trouver sa place dans un univers qui change constamment.

Toute la scène avec le sang, c'est évidemment en référence à l'avortement qui la marque encore. La scène du hammam est la représentation de ses envies. La chaleur, la vapeur qui drape, la nudité, tout cela évoque une volonté de confort, de liberté. L'apparition de Jennifer est la part d'absurde, mais également de culpabilité vis-à-vis de Jonas. Sa nudité à elle montre qu'en face d'elle, Lily ne peut se voiler la face.

La fin du rêve est la clé de tout. Lily est encerclée et acculée par les hommes qui la dégoûtent à force. Elle se met à terre et aperçoit son frère David le « sous vivant » qui vit sous la grille du sol, preuve qu'elle ne le considère pas comme un homme au sens grivois du terme. Quand elle relève la tête, c'est Roland qui porte le premier coup et qui la bat avec une simple serviette : La preuve que Lily n'est pas forte, un simple morceau de tissu éponge suffit à la détruire.

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Le rêve de Rachel, « L'éternelle insatisfaite »

Dans le rêve de Rachel, tout est question « d'avoir ». Elle n'a jamais ce qui lui suffit, ce qui lui va. La métaphore du verger est évidente, elle veut posséder, cueillir, manger, elle veut tout entre ses mains. Cette convoitise est ce qui l'amènera vers sa faute finale. Même Roland ne lui suffit pas, ce qui amène à la métaphore des deux hommes nus. Rachel a besoin de plus, de toujours plus. Enfant, elle était capricieuse, adulte, elle veut un homme qui en vaut deux.

La course des jumeaux montre à quel point Rachel et Malcolm sont un boulet l'un pour l'autre. L'insinuation d'inceste est une part d'absurdité voire de désir inconscient que je voulais inclure non pas par vice mais par souci de semer un doute – même si évidemment il ne s'est jamais rien passé. Rachel pense à Megan parce qu'elle a été une de ses premières amies filles avant qu'elle ne se rabatte sur Claire.

L'apparition d'Ethan est prémonitoire de deux choses : La disparition et la peur de la rancune. Enfin la fin reprend un psaume très machiste de la bible (repris mot pour mot, complètement prémonitoire là aussi et dans tous les termes, le retour à la poussière marquant l'exil dans la nature qui va suivre). A la toute fin, Rachel est face à trois tombes, Roland est le prêtre (qui donne cette absolution ignoble et qui enterre Kenneth, Judith et Malcolm, qui les entraine dans la tombe, l'image est forte). Elle applaudit le sermon (elle ne délaissera jamais l'amour de Roland même s'il enterre père, mère et frères), fait tomber Ethan dans la tombe de Malcolm (elle le lui donnera à garder ensuite) et Roland est forcément ravi, pendant ce temps-là.

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Le rêve de Denis, « A la recherche du bonheur perdu »

Outre l'évidente métaphore de la phase drogue avec la traversée du désert de sable blanc ainsi que la salière qui n'est autre que l'intrusion d'un élément qui déstructure (la saveur des repas/la santé mentale avec la drogue), tout le rêve de Denis est basé sur la volonté d'être libéré de toute dépendance et de s'abandonner à la seule vie stable qui lui convienne : A deux. S'ensuit une scène d'amour qui représente tout le bienfait que recherche Denis dans une relation, bienfait surréaliste mais qui correspond à un idéal.

La scène du tribunal se réfère à une réplique de Denis dans Tribunal Zéro « J'ai l'impression d'être jugé sur mon amour ». Elle donne lieu à une comédie musicale de la famille de Denis (Côté flamboyant). La réplique de Roland fait référence à ce qui se passera ensuite pour Denis : David va très vite le délaisser pour aider son frère, et de même Roland ne va pas l'apprécier bien longtemps quand il verra que David ne l'aime plus trop.

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Le rêve de Claire « Vie et mort de l'ordre établi »

Le rêve commence avec Max. Claire rêve de lui à part, au milieu de matériel qui représente la force, la dureté de la réalité. Puis elle se plonge dans une irréalité qui parodie Alice au Pays des Merveilles. Malcolm est un chat. Cette image du félin a plusieurs sens. Outre le chat câlin, le chat est l'animal du vice, du mystère et de la fourberie. Claire pense au Piano – à Roland, ambiguïté de sa part face à leur amitié.

Elle quitte Malcolm sur une discussion où elle parle famille et où il parle déconne (l'échappatoire des amis face à la famille, qu'elle redoute toujours). Le coup du non-anniversaire marque la peur de Claire d'être incomprise. Par ses enfants, mais aussi par elle-même, elle a peur de ne plus se reconnaître, de ne plus être fidèle avec ses idéaux. La présence de Megan témoigne de la culpabilité toujours présente de Claire à son égard puisque c'est à cause d'elle que Megan s'est suicidée.

La vision de Léopold, en plus de marquer la sacralité et l'importance de leur amitié pour Claire. Léopold est un point d'ancrage, mais quand il devient aussi fou que les autres, Claire n'a plus de repères. C'est la volonté de stabilité de Claire qui est ici remise en question. Face à un monde qui se sépare, qui se scinde, elle a peur de ne plus s'y retrouver. A cela s'ajoutent d'autres peurs : Que les enfants déraillent et que Malcolm apparaisse et disparaisse sporadiquement, bref que plus rien ne soit fiable.

La scène finale montre également que tout cela n'a pour seul objectif que celui d'étouffer ses peurs enfantines d'être encore rejetée par sa famille, d'être encore une intruse – et on remarque le miroir entre le début avec Max, l'origine de la famille dysfonctionnelle et de ses peurs, et la fin avec Marie-Hélène qui a réveillé ce risque que tout bascule. A la fin, Claire est sauvée par Roland, le lièvre de Mars Noir. Le « La prochaine fois, reste chez toi » est très significatif quand on sait que c'est Roland qui dit cela. Cela ramène au Roland du début, celui qui ne voulait pas de relations sociales. Claire finit de façon atroce, croyant être sauvée mais finalement amputée de la main qu'elle avait tendue, littéralement coupée dans son élan.

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Le rêve de Kate « Parlementer avec soi »

C'est un rêve qui consiste en une conversation avec un psy (elle en avait parlé pendant le tournoi). Comme pour Colin, on sent un sentiment de rejet du côté Smirnoff, ce même inconfort face aux grandes pointures. Kate revendique son individualité qui est selon elle son objectif premier.

Au départ elle parle avec son pire cauchemar qui tente de la rabaisser. Puis c'est son père, qui la rassure alors. Il la rassure, elle se sent bien, puis Roland la rattrape et la tue. Parce que là où Kate fait des avancées, l'éminence noire qu'est Roland la rabaisse. C'est un rêve clos – Bernice est mentionnée mais pas présente, et Lily, David et Estelle sont absents – ce qui marque le caractère réservé de Kate.

Trois locutions latines apparaissent pendant ce rêve :

« Aut amat aut odit mulier, nil est tertium » : La femme aime ou hait, il n'y a pas d'alternative
« Damnant quod non intelligunt » : Ils condamnent ce qu'ils ne comprennent pas
« Natura nihil frustra facit » : La nature ne fait rien inutilement

La première se réfère à l'alternative que Rachel choisira à la fin.
La seconde à la réaction de Roland.
La dernière concerne l'enlèvement d'Ethan.

***

Le rêve de Charlie et Léopold « Que le spectacle commence ! »

Un rêve en comédie musicale, donc.

L'idée de faire un rêve commun a été difficile à mettre en place. Comment rendre cela crédible ? Charlie et Léopold sont des personnages distincts avec leurs personnalités propres, d'autant plus dans ces deux saisons de Renaissance, et l'idée de leur faire un rêve commun impliquait de brider leurs personnalités pourtant aussi riches que n'importe quel personnage.

Cependant leur amour est une constituante importante de leurs personnalités respectives, et un rêve commun, c'était l'occasion de mettre en valeur cette relation qui est probablement une des plus complexes de la fic.

Les chansons ont été très difficiles à trouver. La plupart du temps je souhaitais privilégier des chansons françaises (Vous auriez pu avoir du Françoise Hardy en guise de première chanson). Pour la première j'ai privilégié le sens des paroles à la musicalité (j'aurais voulu quelque chose de plus calme pour Charlie). Léopold par contre a droit à une chanson calme. Dans cette inversion, j'ai en fait permis de montrer une autre facette des personnages au départ. Léopold apparaissait comme un gros insensible au début de cette saison et Charlie comme un être peu combattif dans l'expression de ses sentiments. Ces deux chansons mettaient en valeur ce qu'ils étaient devenus, non ce qu'ils étaient.

Ensuite on a affaire à une sorte de « duel ». Charlie met en valeur avec la chanson de Lillicub sa mauvaise foi et sa supériorité dans le couple. Il est celui qui a commis le plus d'incartades, qui a le plus douté de sentiments qui au départ semblaient pourtant solides, et cette chanson exprime, vis-à-vis de Léopold, une sorte d'arrogance, de pouvoir. On peut dire que la chanson était une façon de montrer à nu cette manière qu'à Charlie de ne pas respecter pleinement les sentiments de Léopold malgré tout l'amour qu'ils se portent. Quand Charlie dit qu'il « Fait fi de tout », il est d'une mauvaise foi incroyable. C'est Léopold qui fait fi d'une masse de problèmes dans leur couple.

D'où la chanson suivante qui exprime toute la colère de Léopold. Le rythme de la chanson joue à la limite plus que les paroles (qui cependant sont tout aussi significatives : Léopold est un « holy fool » à sa manière, il donne l'impression d'être un idiot alors qu'il est juste amoureux. Charlie reprend un couplet en modifiant un peu les paroles pour le reprendre à son compte, comme pour se dédouaner. Sur cette chanson, la choré est violente, énergique et dépasse même le cadre de la physique la plus élémentaire, tout est dans le métaphorique.

Enfin : East 17, It's alright. La chanson avait été décidée très à l'avance. Je l'avais redécouverte et je m'étais dit que ça ferait bien pour une séquence musicale avec Charlie et Léopold. Je regrette d'être aussi quiche en descriptions parce que j'avais en tête une chorégraphie très sympa. Mais en même temps si toute la fic se déroulait dans ma tête, elle serait beaucoup mieux…

C'est le rêve le plus épique et le plus grandiose, mais aussi le plus romantique et sentimental. Toute sa construction est basée sur la façon dont leur relation s'est élaborée, et la chanson finale n'est là que pour parachever, que pour mettre en exergue ce qu'elle est devenue : Une alchimie qui fonctionne comme elle peut.

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Le rêve de Perrine, « Simple et Funky »

Ayant été improvisé au dernier moment, ce rêve est le plus droit-au-but. Il reste dans les lieux où se trouve Perrine, elle a l'impression presque de ne pas rêver. J'en profite pour glisser des informations sur sa vie avec Kyle et sur ses rapports avec la famille.

Perrine voit Lily comme une fée, et voit son couple avec Finn comme quelque chose de très vulgaire (que son esprit d'enfant censure). Et évidemment, les autres, avec lesquels Perrine n'a pas eu de rapports très élaborés, sont une joyeuse bande qui chante, comme lors du déménagement de Rachel et Roland à la fin de Renaissance 1, le dernier grand moment avec tout le monde qu'elle a vécu avant la séparation David/Kyle.

Ethan et le sable qui lui sort de la bouche et des oreilles, c'est une très fine insinuation de ma part – j'en suis fier, oui – outre la référence à la scène du bac à sable dans un chapitre précédent (Sérieux ?!), j'insinue sournoisement la possibilité que plus tard, Ethan pourrait être enterré vivant. L'image d'un enfant qui crache du sable par la bouche et les oreilles me plaisait particulièrement, qui plus est. Pendant ce temps là, Roland et Rachel sont tous nus dehors. Perrine n'est pas une perverse, on va juste dire qu'elle entend des choses et d'autres et que dans sa tête, tout se cristallise sous diverses formes. Et puis elle n'a pas dû voir que des cubes et des poupées Barbie chez Kyle.

Kyle justement, qui apparaît en docteur. Le concept de PDD est une façon intérieure pour Perrine de décoder les gens qui fréquentent son père. Elle dépeint une vie pleine de gens vicieux et de monstres humains qui la dévisagent, elle, l'enfant de l'amant chez qui ils viennent. Perrine reprend des choses qu'elle a pu entendre, comprendre ou qu'on lui a fait comprendre. Elle insinue aussi éventuellement qu'on a pu abuser d'elle mais je réfute toute accusation de ce genre. Kyle est un porc mais pas à ce point-là.

Finalement David et Denis apparaissent comme l'espoir d'une vie meilleure, plus saine. Perrine a aussi une vision de ses parents qui se sont suicidés avant la guerre, ce qui l'a rudement traumatisée. La trappe que tire Roland est là encore une symbolique de l'accueil qu'il a réservé à Perrine, son manque de confiance et son pessimisme atteignant la jeune fille plus qu'elle ne l'a laissé montrer.

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Le rêve de David, « Le nounours souillé »

Métaphorisation complète du personnage en nounours. J'ai imaginé le nounours Cajoline évidemment en écrivant les scènes. La double vie entre l'enfant chouchou, préféré, cajolé, et le jeune homosexuel en pleine découverte de sa vie sexuelle.

David revisite sa relation avec Kyle au travers d'une opération où Kyle interdit à David de « toucher à son cœur », mais néanmoins l'autorise à des actes sexuels. David traduit sa répulsion de ce genre de choses par une parodie d'Orange Mécanique (La scène où Alex DeLarge ne peut pas toucher la paire de seins). Lily intervient en éternel soutien de son frère.

David passe une période où il redevient un enfant capricieux et immature jusqu'à trouver Denis. En fait tout le rêve retrace son parcours dans la fic.

La fin du rêve marque le temps du bilan. David voit Jools Siviter dont il a probablement un souvenir très brouillé (Il avait deux ans à peine). Lily et Roland dansent loin de David ce qui le dérange, il aimerait danser aussi, il se sent à part de la famille. Etienne et Linda sont volontairement mis à part, ce qui montre là encore une volonté d'indépendance.

La phrase de l'homme en noir est une référence à Orange Mécanique : Le Gulliver est la tête, mais j'avais tendance à penser que dans le film, c'était un euphémisme pour pénis. La collusion entre la réalité et ce que, vicieusement, je pensais, m'a poussé à faire cette mise en relation idiote. On peut penser que David est trop rationnel (D'où ce rêve très terre à terre) ou que c'est un obsédé, nouvelle mise en parallèle avec le départ.

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Le rêve de Finn, « Façon Petit Soldat »

Tout le rêve est construit sur le fait que Finn a une grande sensibilité intérieure qu'il ne montre pas. Il se préoccupe de plein de choses, de ce que les gens pensent, de ce que sa belle-famille pense, l'éducation des enfants… Or dans son couple les choses sont plutôt sexuelles (Lily au début du rêve). C'est un rêve très métaphysique, très artistique, très intérieur. En fait cette complexité nouvelle montre à quel point Finn est en réalité quelqu'un de simple, qui ne transige pas. Le fait qu'il ait cette intériorité lui donne une dimension qu'il voudrait se donner face aux gens (Cf le Tournoi). Finn pense, Finn réfléchit et cela le rend très humain au fond. A la fin, l'ombre, Roland, lui signifie clairement qu'un être insignifiant comme lui ne peut penser, ce qui montre bien que les efforts de Finn sont inutiles. Mais dans les deux sens, en bien et en mal. Il n'a rien à prouver, d'un côté, et d'un autre, Roland ne l'acceptera jamais à 100%.

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Le rêve de Malcolm, « Cherchez l'intrus »

C'est le rêve où Roland est le plus prégnant et le plus important. En miroir de celui de Roland, il est très sérieux et terre-à-terre.

La première scène explicite clairement les relations entre Roland et Malcolm. Ils sont de la même famille, maintenant. Quand Roland exprime la fragilité de leur relation, il explique en fait que s'il quitte Rachel, ils ne seront plus beaux-frères et par conséquent plus amis.

Malcolm, tout comme Yann, a un aperçu de ce que Roland est en train de faire mais il n'arrive pas à le décrypter. Il est un de ceux qui pourraient empêcher Roland de mal tourner, mais il n'arrive pas à comprendre ce que fait Roland autour du feu.

Au repas, on a cet habitude chez Malcolm de rêver que sa famille soit toute entière réunie autour d'une table, cette mauvaise habitude d'espérer secrètement que tout le monde soit en vie. De ce côté-là, Malcolm démontre à nouveau sa grande naïveté face à la vie, pour lui tout est très simple, très facile, très cartésien. Il suffit de penser que cela peut se faire et cela pourra se faire.

Le moment où Roland entre, monte sur la table et piétine le plat principal puis s'excuse est symptomatique de ce qui va se passer à la fin. Roland va piétiner une famille, s'essuyer les pieds dedans, tout foutre en l'air.

Le jardin de Malcolm est un cimetière, métaphore très lisible du temps qui passe et des morts qui défilent, et quand Roland le pousse dans la tombe, il marque en fait la fin prochaine de leur relation.

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Le rêve de Yann, « L'Île Fantastique »

Le rêve de Yann est un bilan des autres rêves. Yann découvre son entourage choqué, chahuté. Il est un peu à part (et d'ailleurs il n'est pas réveillé avec les autres et dort encore quand ils sont tous réveillés) et voit tout ça de son œil distant, ne se sentant pas concerné par les affaires des adultes. Charlie l'avertit de faire demi-tour, mais Yann ne l'écoute pas par pur esprit de rébellion adolescente.

Charlie d'ailleurs, suggère que Yann est dans un rêve lucide (c'est même en italique) ce qui implique qu'il a une prise sur ce qui se passe. Léopold est transformé en guide spirituel, un statut dû à la relation très fusionnelle entre lui et Yann, Léopold ayant tenu à être le plus proche possible de Yann et ce depuis ses premiers moments chez eux.

Yann réunit un groupe et part à l'aventure. Leurs destinées correspondent à ce que Yann pense d'eux – après tout, on est dans sa tête – et donc Sheldon meurt vite, il s'efface du groupe et s'éloigne de Yann, Amy est mise à l'écart, protégée par Yann, Rose est une lâche qui ne fait face à rien, et Dimitri le suit jusqu'au bout avant de le trahir, de se retourner contre lui, car Yann a peur que Dimitri le déteste.

Il est évident que le rêve de Yann est bien plus « Présent immédiat » que celui de ses confrères rêveurs. On va dire que Yann devait être le seul à ce moment-là à avoir l'esprit complètement clair, sans penser à autre chose qu'à Dimitri, son esprit était occupé par quelque chose de proche dans le passé, alors que les autres n'ont que de vieux souvenirs à faire valoir, ils ont tous un passé lourd et chargé, Yann n'avait rien d'autre à l'esprit que ce qu'il venait d'arriver à Dimitri.

Vient la conversation entre Yann et l'ombre noire / Roland. Roland se met hors des gens. « Ils ont essayé de t'aider ce soir ». Yann se parle un peu à lui-même bien sûr, c'est l'influence, la peinture, la couleur Smirnoff qui répond en lui, qui représente son pessimisme ambiant. Yann parlemente avec la bête Roland et la contrecarre. Et Yann dit finalement à l'Ombre Roland ce qui va lui arriver à la fin : Il va se viander totalement en foutant sa vie et la vie de sa famille en l'air en partant au quart de tour, et en partant tout court.