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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 02/10/2011 à 09:14
» Dernière mise à jour le 19/07/2022 à 00:14

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 53 : Les stratèges de guerre
Voilà maintenant deux semaines que Siena et Mercutio étaient revenus à la base Rocket G-5 avec les Dutteliens survivants. Deux semaines que l'Empire de Vriff avançait inlassablement dans sa conquête de Kanto. Deux semaines que Mercutio était parti, seul, vers l'Empire de Vriff, pour retrouver Galatea. Le général Tender avait été en colère, très en colère, quand la disparition de Mercutio fut constatée. Et il n'était pas le seul. Penan, non content d'être inquiet pour un de ses enfants disparu, devait maintenant s'inquiéter pour un autre qui était parti seul en territoire ennemi. Le colonel Tuno, même si il semblait comprendre, reprochait à Mercutio de ne pas lui en avoir parlé, et à Siena de ne pas avoir pu l'en empêcher.

Comme Mercutio le lui avait demandé, Siena avait joué les innocentes à fond, en clamant qu'elle ignorait où Mercutio était parti et qu'il ne lui avait rien dit. Mais peu habituée à mentir à ses supérieurs, on était guère convaincu par son discours. Pourtant, elle n'avait reçu aucune sanction. Le Boss lui-même était furieux par la désertion de Mercutio. Pour une raison étrange, il semblait considérer Mercutio et Galatea comme des soldats à préserver, et leur disparition commune avait terriblement désappointé Giovanni, surtout après la mission qu'il avait lancé exprès pour sauver Mercutio.

Mais ils ne pouvaient plus rien faire pour Galatea et Mercutio. Les Vriffiens qui tentaient de les envahir avaient tant progressé dans leur conquête que la Team Rocket ne pouvait plus se passer de personne pour aller chercher deux des leurs dans l'Empire de Vriff. Solaris avait fini par contrôler totalement le nord de Kanto, ce qui signifiait Argenta, Azuria et Lavanville. Jadielle elle-même semblait avoir son temps de compté. Et au lieu de continuer directement vers Safrania en passant par Auria ou Lavanville, les Vriffiens avaient contourné la capitale, en se dirigeant plutôt vers Carmin-sur-Mer et Parmanie. Ils semblaient vouloir totalement encercler Safrania avant de l'attaquer, ce qui était une tactique prudente mais efficace.

L'armée des Dignitaires, menée par le Général Lance, était désemparée devant la situation. Les forces du Maître G-Man devaient faire moins que la moitié du quart de ce qu'était l'armée vriffienne. Jamais le gouvernement n'avait eu à affronter un ennemi aussi nombreux. Les Dignitaires avaient bien sûr reçu de l'aide de toute part ; en première ligne, les champions d'arènes et les plus puissants dresseurs de Kanto s'étaient tous mobilisés. Ensuite, des renforts étaient venus de Johto, la région voisine et sœur inséparable de Kanto. Elle était dirigée elle aussi par des Dignitaires, plus ou moins cousins de ceux de Kanto. Mais craignant que l'Empire de Vriff les attaque eux aussi, ils n'avaient envoyé que le strict minimum.

Des régions plus éloignées, comme Sinnoh, Unys ou Kalos, avaient aussi contribué à l'effort de guerre. Elles n'avaient pas envoyé beaucoup d'hommes, mais plutôt des armes et du matériels. Des dresseurs du monde entier, trouvant révoltant de laisser un pays qui dévorait les Pokemon en masse conquérir la terre sacrée du dressage Pokemon, étaient également là. Même la Fédération Ranger, localisée dans la région d'Almia, avait envoyé à Kanto plusieurs de leurs fameux employés tout-terrain et multi-polyvalents.

Mais malgré tout ça, il paraissait inévitable que les Vriffiens allaient dominer très bientôt toute la région. Le seul espoir qui restait, c'était le colonel Bouledisco, qui arrivait aujourd'hui. D'ailleurs, tout les soldats étaient rangés en lignes parfaites dans la grande cour en attendant l'arrivée du nouveau chef des armées Rockets de Kanto. Peu avant, Tuno avait prit Siena à part.

- Bon, je sais que tu es quelqu'un de très attaché à la hiérarchie, à l'ordre militaire, tout ça, et c'est tout à ton honneur, avait commencé le colonel d'un ton comme gêné. Mais le colonel Bouledisco est euh... un peu... spécial. Je l'ai rencontré il y a quelques années, et bien que ce soit un original, il n'existe pas plus brillant génie militaire que lui. Donc, j'attend de quoi que, quelque soit ce qu'il puisse te dire ou te donner comme ordre, tu...

- Vous n'avez pas besoin de me dire ça, colonel, l'avait coupé Siena. Qu'importe les manières du colonel Bouledisco, qu'importe sa façon de parler ou les ordres qu'il me donnera. Je lui obéirai et je m'adresserai à lui comme il se doit. Je ne ferai pas honte à la X-Squad, colonel.

Et Siena le pensait. Son sérieux militaire l'aurait poussé à obéir aux ordres d'un Ramoloss si celui-ci avait été nommé colonel. Et des supérieurs bizarres, elle en avait déjà vu. Pourtant, quand le colonel Bouledisco pénétra enfin dans la cour pour l'inspection de ses nouvelles troupes, Siena dut avouer qu'aucun ne surpassait Bouledisco en matière de bizarrerie. Bouledisco était grand, très grand. Et sa taille était encore plus impressionnante quand on voyait sa coupe de cheveux, en forme de boule énorme, une partie rouge et l'autre partie blanche.

Il était fin et avait la peau mate, des lunettes de soleil extravagantes, et une tenue dorée avec des paillettes qui lui donnait l'allure d'une rock-star, allure qui était de toute façon assurée par le micro à pied qu'il tenait dans ses deux mains. Il avait une façon de marcher des plus bizarres, comme un canard, et bougeait inutilement son postérieur à chaque pas. Il était suivi par quatre Ludicolo en file indienne qui se déplaçaient en dansant. Personne dans les rangs ne dit quoi que ce soit à la vue de cet énergumène qui allait les commander, mais bien que leurs visages restaient impassibles, leur regard disait tout haut ce qu'ils pensaient tout bas.

- Yo ! fit le colonel Bouledisco en passant devant eux avec ses Ludicolo. Salut les mecs ! Eh, c'est moi l'nouveau patron qui vais vous envoyer combattre les Vriffiens ! Eh oui, j'suis l'nouveau chef des armées Rockets de Kanto les mecs ! Et that, c'est mon état major les mecs, dit-il en désignant ses Ludicolo qui dansaient toujours. Et tout ce que je veux entendre sortir de vos sales gueules, c'est « Mec, cool mec ! »

Un silence, assez long, mais finalement, un « Mec, cool mec ! » retentit avec force dans la cour.

- Eh les mecs j'ai une putain d'bonne nouvelle pour vous, continua Bouledisco. On va nous envoyer botter le cul à Solaris, oh yeah ! Cette tarée qui vient nous chier dans les bottes, nous bouffer nos Pokemon, et on va rien dire les mecs ?

Un « Mec, si mec ! » général se fit entendre en réponse.

- C'est nos piaules que ces malades veulent nous prendre, et nos Pokemon avec ! Quand vous s'rez devant eux, vous vous démontez pas les mecs, perdez pas votre groove. On ne recule pas et on tire sur tout c'qui bouge ! Les femmes, les vieux, les enfants, les chiens ; ce sont tous des putains de bouffeurs de Pokemon les mecs ! Si vous vous faîtes canarder, canardez les en retour ! Si vous vous faîtes pas canarder, canardez les quand même aussi ! Votre pote se fait décapiter par leurs épées ? Bah vous vous en foutez. Des potes, vous en avez d'autre les mecs ! Et même si vous perdez toute votre putain d'unité, bah vous m'passer un coup de fil et j'vous en envoi une autre les mecs ! Si vous perdez une main, bah vous tirez avec l'autre main les mecs ! Et si vous perdez les deux, bah j'vous offrirez des crochets en alu ! C'est compris les mecs ?

- MEC, OUI MEC !

Déjà, plusieurs hommes se faisaient souffrance pour ne pas rire. Siena elle restait impassible, juste un peu sceptique. Comment un type pareil pouvait-il être le plus grand tacticien que de la Team Rocket ?! Ayant fini son discours, le colonel Bouledisco passait dans les rangs, faisant des commentaires à certain soldats qui se forçaient à ne pas éclater de rire devant le visage et la coiffure excentrique du colonel.

- Yo, toi, fit-il en s'arrêtant devant un jeune soldat tout fébrile, t'as l'air malade, mec.

- Chef, non chef ! répondit le soldat.

- Yo, chef ? C'est quoi ça ?

- Euh... Mec, non mec ! rectifia le soldat.

- C'est mieux mec ! Est-ce que t'es tout perturbé ? Est-ce que t'es tout nerveux mec ? Tu trembles comme une pucelle devant le lit marital le premier soir ! Si tu te chies dans ton froc devant moi, qu'est-ce que tu feras devant les Vriffiens, hein ? Putain de nom de dieu, es-tu seulement un mec, ou une donzelle ?

Et il continua son chemin, laissant le pauvre soldat sur le point de s'évanouir. Siena connaissait cette attitude des supérieurs de provoquer leurs soldats de la sorte. Aussi bizarre était-il, Bouledisco n'y faisait pas exception. Siena y était habituée avec Penan, mais d'autre l'était moins. Bouledisco s'arrêta cette fois devant un grand capitaine dont Siena savait que son nom était Pomlis. Le capitaine était un officier excellant et un très bon dresseur, mais avait un visage hideux et mutilé depuis qu'il s'était blessé lors d'une mission.

- Waouh, mec, dis-moi, t'es vraiment un être humain ?

- Mec, oui mec !

- Sans déconner ! Mec, t'es si moche que tu passerais presque pour un chef d'œuvre de l'art moderne ! Avec ta gueule et ta taille, sûr que tu vas pouvoir effrayer les bouffeurs de Pokemon à des lieux à la ronde, mec ! Je te veux toujours en premier ligne !

Puis il continua un moment comme ça, à s'arrêter devant tous ceux qu'il trouvait quelque chose à redire sur leur attitude ou leur physique. Il arriva dans la ligne de Siena et s'en prit maintenant à un jeune cadet à côté d'elle, au visage crispé par l'attention pour ne pas rire des phrases poétiques du colonel.

- Et toi mec, tu viens de quel bled paumé mec ?

- Mec, de Parmanie mec !

- Parmanie hein ? Y'a qu'des Tauros et des pédés qui viennent de Parmanie mec ! Puisque t'as pas l'air très Tauros sur les bords, tu serais pt'être de l'autre bort ? C'est quoi ton nom ?

- Ruand Fullfrit mec !

- Yo mec, tu as des parents bien cruels, pour t'avoir maudit avec un nom aussi débile. Dis-moi, qu'est-ce qu'une danseuse comme toi viens fiche ici ? Es-tu seulement un mec, ou une donzelle ? Par les couilles d'Arceus, je suis sûr que si je te descendais le froc, il me faudrait une foutue loupe pour discerner ta queue mec !

Le jeune Ruand n'était plus du tout amusé, et paraissait être sur le point d'éclater en sanglot. Siena espérait pour lui qu'il s'en abstiendrait. Quand un supérieur venait vous balancer des vacheries, c'était pour vous tester. Vous devez rester calme et professionnel, répondre aux questions sans montrer d'émotion. Se démonter ou, au contraire, perdre ses nerfs et attaquer le supérieur était signe d'échec et généralement de renvoi immédiat. Sachant qu'elle se débrouillerait bien mieux que ce pauvre Ruand, Siena bougea ostensiblement pour se faire remarquer. Et Bouledisco n'y manqua pas. Il délaissa le cadet et se posta devant elle.

- Yo, voyez-vous ça ?! Tu t'es gouré d'portes, ma jolie. C'est pas ici la maternelle ! D'où tu sors girl? C'est quoi ton p'tit nom ?

- Mec, lieutenant Crust mec !

- Combien tu m'sures, girly Crust ?

C'était vrai que Siena n'était pas la plus jeune ici. Certains cadets avaient à peine quatorze ans. Mais en revanche, Siena était de loin la plus petite en taille.

- Mec, un mètre quarante-huit, mec !

- Un mètre quarante-huit ! Jamais vu un tas d'merde aussi haut que ça ! Tu ne m'entuberai pas de deux centimètres non ?

- Mec, non mec !

Après lui avoir posé certaines questions sur ses habitudes hygiéniques, Bouledisco continua sa marche à la recherche d'autre victimes. Siena se demandait pourquoi le colonel avait tant insisté pour elle sur la notion de propreté, pour parler poliment. Elle le comprit quand elle se rendit compte qu'elle avait une grosse tâche noire sur le bas de son uniforme. Se maudissant pour sa stupidité, elle tenta rapidement de l'essuyer. Si Penan l'avait vu accueillir un supérieur avec une uniforme qui n'était pas impeccable, Siena aurait eu droit au plus grand savon qu'elle n'avait jamais eu ! Enfin, Bouledisco rentra dans la base, toujours accompagné de ses quatre Ludicolo. Sans doute devait-il se rendre dans le bureau de Tender pour discuter stratégie. Siena souhaitait bien du plaisir au général.


***


- Il est là, grand-père, dit Régis.

- Bien. Fais le donc entrer.

Tandis que Régis alla ouvrir la porte à leur invité, Eryl s'agita sur son fauteuil. Les jours qui avaient suivi la bataille d'Argenta s'étaient succédés et ressemblés inlassablement. Des combats, des morts, des combats, et encore des morts. Et tout ça pourquoi ? Ils étaient en train de perdre la guerre de toute façon ! Eryl avait au moins l'autorisation de se joindre au combat quand même. Elle n'aurait pas supporter de rester chez le professeur Chen tandis que les autres se battaient. Mais durant les combats, Régis la surveillait de près. Eryl se doutait que le professeur avait demandé à son petit-fils de la protéger.

Régis revint avec un homme impressionnant derrière lui. Il avait le visage d'un jeune homme, pourtant, quelque chose dans ses yeux dorés le faisait passer pour bien plus âgé qu'il ne l'était. Il portait une combinaison assorti d'une cape, et avait des cheveux rouges en bataille. En outre, il avait plusieurs médailles sur la poitrine, ainsi que des Pokeball à la ceinture, et aussi, le fourreau d'une épée à la garde richement décoré. Eryl se leva immédiatement à son arrivée. Même à Surocal, cet homme était célèbre. C'était Peter Lance, Maître Pokemon, Grand Maître G-Man, et Général en Chef de l'armée du gouvernement. Chen aussi se leva pour l'accueillir, mais Lance lui fit un signe de la main.

- Restez assis, Samuel. Autant se mettre à l'aise, car les nouvelles ne sont pas bonnes.

Eryl ne s'étonna pas que Lance appelle le professeur par son prénom. Chen lui avait dit un peu avant que Lance et lui avaient été des espèces de rivaux en tant que dresseurs Pokemon, dans le passé, et qu'ils s'étaient même affrontés pour la place de Maître Pokemon de Kanto. Chen avait gagné, et quand il a démissionné de son poste des années plus tard, il a choisi Peter Lance comme dirigeant du Conseil des 4, l'instance défendant le trône du Maître en son absence. On aurait pu s'étonner que quelqu'un de l'âge de Lance puisse avoir été un jour un rival du vénérable professeur, mais ce dernier avait dit à Eryl que Peter Lance avait en réalité soixante neuf ans, soit à peine trois ans de moins que Chen. Paraissait-il que les G-Man vieillissaient très lentement. Quand il fut assit, Lance s'intéressa à Eryl qui se sentit rougir sous le regard du général.

- Ah, c'est cette jeune dresseuse qui nous prête main forte à chaque engagement ?

- En effet, acquiesça le professeur. Peter, je te présente Eryl Sybel. Elle est la fille de deux Ranger de renom, et une dresseuse prometteuse.

- Oui, je connaissais ton père, avoua Lance à la jeune fille. C'était avant qu'il ne rencontre ta mère. Etant donné que Dan était le seul Pokemon Ranger à Kanto, on a travaillé souvent ensemble sur diverses missions. Un homme incroyable, si fort et toujours au service des plus faibles. Il avait bien des secrets, aussi. Si tu as hérité de son courage et de son talent, tu iras très loin, Eryl.

- Me... merci monsieur, balbutia Eryl.

- Mais il nous faut espérer que notre belle région tienne encore debout pour que tu puisses y faire ton chemin. La situation est des plus critiques, Samuel.

- Oui, c'est ce que je me suis laissé dire, fit sombrement le professeur.

- On ne pourra pas empêcher les Vriffiens d'atteindre Parmanie, ça c'est un fait. Mais on aura le temps de la défendre. Clément est là-bas avec Koga pour ça. Après ça, il y a Carmin-sur-Mer. Là encore, on ne pourra que retenir un temps les Vriffiens avant qu'ils n'arrivent. J'ai stationné la plupart de nos forces là-bas, ainsi que Marion. Si les Vriffiens parviennent à prendre Carmin, Safrania sera isolée. Il serait donc souhaitable, poursuivit le général en se tournant vers Régis, que ta formation de dresseurs et de champions d'arène soit là-bas aussi quand la bataille commencera.

- Nous y serons, monsieur, assura Régis.

Eryl aussi hocha la tête.

- Bien qu'on ne soit pas censé communiquer entre nous, je sais aussi que la Team Rocket y participera avec nombre de leur force. Ça ne m'enchante guère de combattre avec eux à coté, mais il faut avouer que sans eux, on aura aucune chance.

- Ils n'ont pas plus envie que nous de voir la région tomber aux mains des Vriffiens, intervint le professeur Chen. Je ne pense pas qu'on ait à craindre de mauvais coups de leur part dans la situation présente.

- Mais si on y est, dans cette situation, fit Régis avec violence, c'est de leur faute ! Ce sont eux qui ont déclenché cette guerre en attirant sur nous le regard des vriffiens !

- Ça, c'est ce que les Vriffiens ont dit, fiston, raisonna le professeur. On ignore ce qui s'est passé, et de toute façon, ça importe peu. Il faudra nous unir pour éviter l'annihilation de notre culture.

N'y tenant plus, Eryl demanda à Lance :

- Savez-vous quelle force la Team Rocket enverra là-bas ?

Surpris, Lance répondit quand même.

- Euh... je n'ai pas la composition exacte. Giovanni n'est pas du genre à nous faire des confidences sur sa stratégie et ses forces. Mais ils seront nombreux.

- Est-ce que l'unité X-Squad en fera partie ?

Régis haussa les sourcils.

- C'est quoi cette unité ? Jamais entendu parler.

- Moi si, dit Lance. Selon les rapports de l'inspecteur Beladonis des Forces de Police Internationale, ça serait une unité toute récente constituée de dresseurs d'élites. La X-Squad aurait eu d'ailleurs un certain rôle dans la chute de l'organisation criminelle de la Team Cisaille...

- Ils nous ont sauvé, lança Eryl. Je le sais, j'y étais. C'est à Surocal que ça s'est passé. Trutos avait envahit notre village, et la Team Rocket, plus particulièrement l'unité X-Squad, l'a vaincu.

Lance se prit le menton, songeur.

- Oui, c'est probable. Les Dignitaires n'ont jamais voulu reconnaître que la Team Rocket les avait devancé dans l'arrestation d'un criminel, bien sûr. Mais trop de trucs clochaient dans leur rapport des faits pour qu'il paraisse plausible.

- Ils ont été formidable, s'emporta Eryl. La X-Squad. Et Mercutio Crust. C'est grâce à lui que je suis encore en vie aujourd'hui. Ils ont sauvé tout le village !

Régis répondit en un rictus méprisant. Eryl lui lança un regard féroce. Chen opta plutôt pour une voix douce et raisonnable.

- Tu sais Eryl, je doute que ce soit seulement par bonté d'âme. La Team Rocket est une organisation qui ne songe qu'à ses intérêts, et...

- Ce n'est pas vrai, coupa Eryl. Excusez-moi professeur, mais vous n'y étiez pas. Je ne sais pas grand-chose de la Team Rocket, c'est vrai, mais Mercutio m'a sauvé sans rien entendre en retour. Il a risqué sa vie pour moi et pour tout les autres sans penser à lui. Il...

- Tu as le béguin pour un Rocket, ma parole ? s'exclama Régis. C'est quoi la prochaine étape ? T'habiller avec une de leur charmante combinaison affublé d'un R rouge ?

Avant qu'Eryl ne réplique d'un ton rageur, Lance calma le jeu.

- La Team Rocket est criminelle, mais je ne pense pas que tous ceux qui servent dedans soient nécessairement des gens mauvais. Certains sont là par idéalismes, parce qu'ils croient vraiment qu'ils font le bien. L'unité X-Squad fait peut-être partie de ceux-là.

Eryl était en colère qu'ils dénigrent ceux qui l'avait sauvé, mais décida de garder le silence.

- En tous cas, reprit Lance, la Team Rocket est devenue indispensable en l'état actuelle des choses. Même avec l'unité spéciale de Rangers que nous a envoyé la Fédération, nous sommes en très net désavantage. Aussi, tous ceux qui veulent lutter avec nous sont les bienvenus, quels qu'ils soient.

- Sacha et moi on a survolé quelques jours Hoenn et Galar, pour recruter certains dresseurs amis que nous connaissions, dit Régis. Mais Sacha est parti il y a quatre jours maintenant, et je doute qu'il revienne à temps pour la bataille de Carmin.

- Parti ? s'étonna Lance. Où, et pourquoi ?

- Parti pour l'Empire de Vriff. Il a dit qu'on ne devait pas se contenter de nous défendre contre les Vriffiens, mais qu'on devait aussi attaquer. Je crois qu'il compte continuer de provoquer un beau bazar avec les vaisseaux volants des Vriffiens. Il espère aussi pouvoir retrouver le mystérieux Pegasa dont les Elus des vriffiens se servent pour être quasi-immortels.

Le général Lance hocha la tête.

- En temps normal, j'aurai approuvé une telle décision, admit-il. Mais la situation est grave ici. Sacha pourrait nous faire grandement défaut. Et n'a-t-il pas conscience du danger auquel il s'expose ? Un seul dresseur dans tout un empire hostile !

Régis haussa les épaules.

- Sacha a toujours été une tête brûlée. On ne le refera pas.

- Et concernant les chefs de l'invasion ? demanda Chen. Selon les rumeurs, ils se seraient montrés.

- Les seigneurs Jyskon et Ues, comme ils se font appeler, acquiesça Lance. Ils n'ont jamais vraiment participé à une bataille, mais différents rapports signalent que ces deux types possèderaient des pouvoirs spéciaux. Ils contrôleraient respectivement la foudre et la flore.

- Ça coïncide avec ce que nous a raconté Sacha sur cet autre Elu, le Seigneur Evard, qui contrôlerait le feu, dit Régis. Pensez-vous qu'ils puissent être des G-Man ?

Lance secoua négativement la tête.

- Les G-Man se repèrent entre eux grâce à l'Aura. Je l'aurai forcément senti s'ils en étaient. Mais quoi qu'ils soient, ils sont très dangereux. Je compte les affronter seul à seul, ou si jamais avec Marion et Clément.

- Et vos autres collègues G-Man ? demanda Eryl. Vous n'êtes surement pas que trois. Les autres ne peuvent-ils pas nous aider aussi ?

Eryl avait constaté de ses propres yeux les pouvoirs d'apprentis G-Man tels que Marion et Clément. Apparemment, ceux de Peter sont encore plus impressionnants, donc d'autres maîtres ne seraient pas de trop.

- Nous ne sommes pas que trois, en effet, mais nous restons quand même très peu nombreux, répondit Lance. Les autres... enfin, disons qu'ils ne se soucient pas vraiment d'une seule région comme Kanto. Ils résonnent à l'échelle du monde. Et l'Ordre G-Man a pour politique de ne jamais intervenir dans les querelles entre pays.

- Mais il n'y a pas que notre région qui soit menacée, protesta Eryl. Ces Vriffiens sont bien décidés à envahir le monde entier !

- Sans doute, et si ils en arrivaient jusque là, les autres se montreraient. Mais pour l'instant, ils ont d'autre chats à fouetter. Par la nature même des choses, les G-Man sont souvent restés neutres dans les guerre entre humains.

- Pourquoi vous nous aidez vous alors ?

- Je suis le Maître Pokemon de Johkan et le général de ses armées. C'est mon devoir, et c'est ma région. Quant à Clément et Marion, ce sont mes élèves, et ils me sont loyaux.

- Et les Pokemon Légendaires ? tenta Régis. Ils sont aussi menacés que nous, si ce n'est plus, car ils vont finir dans les estomac de ces sauvages. Sulfura nous aide bien lui.

- C'est vrai, par amitié pour Auguste, dit Lance. D'ailleurs, Sulfura est allé rechercher ses frères Artikodin et Electhor pour les convaincre de nous aider. Mais je pense qu'on aura pas plus. Les autres Pokemon Légendaires n'habitent pas Kanto, et se fichent pas mal de nos affaires entre humains.

- Alors, qu'Arceus nous protège dans cette épreuve, conclut Chen.







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Image de Bouledisco ( pour ceux qui ne le connaîtrait pas^^) :