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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 19/09/2011 à 00:52
» Dernière mise à jour le 19/09/2011 à 17:33

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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062 - Un petit dernier pour la route (Fin)
« L'image du livre de cuisine ne correspond jamais au résultat final. »
(Loi de Murphy)

« Je crois que je me trompais à propos de l'utilisation de cette faculté. Toute cette violence incontrôlable, j'aurais simplement dû m'y abandonner. Plutôt que de la refouler, je vais la dégueuler. »
(Palm dans le chapitre 293 de Hunter X Hunter)

« Les Au-revoir me font toujours mal à la gorge. J'ai besoin de plus de Bonjours. »
(Charlie Brown)

« Homme, n'as-tu jamais goûté de ton sang, quand par hasard tu t'es coupé le doigt ?
Comme il est bon, n'est-ce pas. »

(Lautréamont)

« Un homme parti de zéro pour n'arriver à rien, n'a de merci à dire à personne. »
(Pierre Dac)



Hôpital. Le soir même de la blessure de Denis. Ça allait être une longue nuit. Denis était sous calmants, complètement shooté, sa jambe avait été plus ou moins soignée. David veillait Denis, et il comptait bien le faire jusqu'au bout. Les infirmières passaient dans le couloir, mais elles ne s'arrêtaient pas pour eux. David caressait la main de Denis qui le regardait.

- Ca va aller, j'te promets, Denis. J'te laisserais pas.
- Je sais… marmonna Denis.

Le téléphone de David sonna. Sa sonnerie était le refrain de Superbass de Nicki Minaj.

- Euh… A… Allô ?
« David, ici Judith ! »
- Oh, salut !
« David, je faisais un tour d'appel et Perrine voudrait te parler… »
- Oh, oui, oui…
« Allô papa ? »
- B… Bonjour ma chérie…
« Tout va bien ? »
- Oui, oui ma chérie, tout… tout va bien…

Denis regarda David.

« Et papa, il va bien ? »

David regarda Denis, ému. Denis secoua la tête.

- Oui… oui, papa va bien… Papa va très bien, ma chérie. Il… Il ne peut pas te parler pour le moment.
« Ok. A plus tard ! »
- Oui… oui, ma chérie, ne t'en fais pas, tes parents vont revenir te chercher.
« Salut papa ! »
- Salut ma chérie.

David raccrocha. Il regarda Denis.

- Ta fille te passe le bonjour et… elle t'a appelé papa !
- … brave petite.
- Ca va aller, Denis…
- Denis Truman…

David se retourna vers le médecin.

- Bonjour, je suis le docteur Sullivan, je me suis occupé de Denis à son arrivée. Je viens pour vous exposer la suite des évènements… Vous êtes ?
- Son compagnon, annonça David.
- D'accord. Monsieur Truman, je ne sais pas qui est le médecin qui a soigné votre jambe à l'époque, mais c'était un véritable crétin… Vous aviez quel âge ?
- On… onze ans…
- Quelque chose me dit qu'il n'a absolument pas tenu compte de nombreux facteurs… enfin bref, je vais être clair : Votre tibia est complètement broyé. Dans l'état actuel des choses, votre jambe est pour ainsi dire perdue.

David regarda Denis qui se mordillait les lèvres.

- En fait, on a deux solutions. Soit on ampute.
- Non, non… geignit Denis.

David serra la main de Denis dans la sienne.

- Soit on vous pose des tiges métalliques dans la jambe pour laisser l'os se reconstruire.

David regarda Denis, quelque peu intrigué par cette suggestion.

- La seconde solution implique évidemment un suivi médical, une rééducation et surtout des prises intenses d'antidouleurs.

Denis sursauta.

- Oh non…
- C… Ça veut dire quoi ?
- Eh bien qu'il y a des chances pour qu'il en devienne dépendant, la Vicodin est un puissant analgésique mais en contrepartie il est facile d'en devenir dépendant.

David regarda Denis qui ne savait pas à quoi s'en tenir.

- J'ai besoin d'une réponse rapide, si on opère ça doit être le plus vite possible.

Denis secoua la tête.

- Je… je peux pas me droguer à nouveau ! Je veux pas redevenir un junkie !
- Denis, c'est pas pareil, c'est pour te soigner !
- M… David, tu comprends pas, c'est… la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Et dans le même temps je veux pas… perdre ma jambe et devenir un estropié…
- M…
- Il y a de très bonnes prothèses, de nos jours ! admit le docteur.
- C'est… c'est pas le problème, docteur…

A la façon dont Denis détourna les yeux, David comprit.

- D… Denis, si ça vaut mieux pour toi…
- David, non ! T… Je veux pas que tu vives avec un amputé, je veux pas…
- C'est ça ou six mois – un an avec des tiges dans les jambes à crever ta race et à t'intoxiquer… et…
- Tu devrais me quitter, David.

David haussa les sourcils. Le docteur s'éloigna.

- M… pourquoi ?!!
- Je suis trop instable. Je… je ne veux pas te donner une vie dont tu ne voudrais pas.
- Denis…

Il pleurait.

- Je veux pas que tu t'enfonces avec moi…

David regarda Denis qui semblait complètement désespéré. David acquiesça.

- Tu pourrais avoir un bras en moins, tu serais pareil pour moi…

Denis plissa les yeux et regarda David.

- Ou même… une jambe ou un... un morceau de ta tête… ou même être balafré de part en part… Ou tout en même temps dans un patchwork improbable.

Denis regarda David, surpris.

- Tu… te rappelles de ça ?
- Bien sûr, c'est le jour où tu m'as dit que tu m'aimais pour la première fois !

Denis sourit. David sourit aussi en caressant le visage de Denis.

- Je t'aime et je t'aimerais quel que soit ton choix. Si tu veux garder ta jambe et redevenir dépendant, je t'aiderais à supporter ça. Si tu veux juste te faire amputer, vas-y. Je serais tout aussi amoureux de ce moignon que de toi !
- Berk ! ricana Denis.
- En tout cas sache que je suis prêt à me battre, comme on s'est battus pour Perrine et comme… je me suis battu pour essayer de retrouver Ethan. Même si c'était moins jouasse pour toi.
- J'espère qu'ils vont le retrouver quand même… Il faudra que tu appelles ton frère pour t'excuser.

David hocha la tête sans conviction et caressa les cheveux de Denis.

- Ouais, mais… pour l'instant, c'est toi la priorité.

Ils s'embrassèrent. Denis se releva et regarda le médecin.

- Je veux les tiges, docteur.
- Vous êtes sûr ?
- Certain. Je ne me suis jamais senti aussi prêt de ma vie à accueillir des barres de métal dans ma jambe !
- Je prépare le bloc, on revient vous chercher !

David regarda Denis et l'embrassa de tout son cœur.

- Tu es l'homme de ma vie… geignit David.
- Toi aussi… Toi aussi, je t'aime, si tu savais !
- Ca va aller, Denis. On va s'en sortir…
- Je n'ai plus peur de rien avec toi, David. Plus peur.

Les infirmières arrivèrent pour déplacer Denis. David s'éloigna.

- Ca va aller monsieur Truman.

Le lit était emmené dans les couloirs. David tenta de suivre.

- Je serais là à ton retour du bloc ! Je reste là tout le temps !
- Il pourrait bien y passer la nuit… marmonna le docteur Sullivan.

Denis, mû par la peur d'aller subir une opération, regarda David dans les yeux.

- Euh…

David s'étonna et pencha la tête.

- Tu… Tu voudras m'épouser après ça ?!
- ……………..

David resta estomaqué.

- Euh… euh… m…

Denis fut emmené dans un ascenseur. David le regarda.

- Ou… OUI !!! OUI, DENIS !!!

David ne sut pas si Denis l'avait entendu, les portes se refermant. David baissa la tête et les bras. « Oh, bon sang… »

David fondit en larmes, se sentant terriblement idiot « Une fois de plus… »

***

- Tu es certaine que c'était nécessaire ?! s'étonna Estelle.

Linda acquiesça.

- Tisane pour l'aider à dormir et enfermé à double tour dans sa chambre ! Oui, c'était nécessaire. Que mon bébé ait peur pour son fils, passe encore, qu'il injurie tout le monde, ça, non ! Demain, il devra appeler tout le monde pour s'excuser !

Etienne hocha la tête.

- Je retrouve ma Linda !
- J'espère que Rachel trouvera quelque chose avec les équipes de nuit… soupira Linda.
- Elle a la forme, la Rachel, n'empêche, enquêter la journée, fureter la nuit… souffla Estelle.

***

Yann avait l'air détendu. Le jeune homme était dans son lit, nu, aux côtés d'Amy, toute aussi nue.

- C'était…
- Ah non, pas de commentaires, il n'y a rien de plus ridicule…
- C'était pour quoi, tout ça ?
- Je… pensais que c'était évident, je voulais que tu te détendes et que tu arrêtes de penser à tout ça.
- M… C'était pas par dépit ou par…
- Ne te prends pas la tête ! grommela Amy. J'ai fait ça parce que… je t'aime et je n'aimais pas te voir aussi triste.

Yann plissa les yeux.

- Tu pensais que j'étais triste pour Rose et on a fait l'amour pour que tu sois moins jalouse ?
- Eh bah ça se voit que tu n'as pas l'habitude avec les filles…
- Ok, ok, j'ai dit une connerie. Ca va pas vraiment mieux, tu sais…
- Je me doute, mais au moins on est ensemble.
- Ouais. Ouais c'est vrai. Je comprends mieux pourquoi les gens se marient, maintenant.
- Les gens qui se marient ne font plus ce qu'on vient de faire, Yann, au contraire ils le font moins.
- Oh. C'était… ta première fois ?!

Amy soupira.

- Tu as d'autres questions idiotes ?
- C'était pas ta première fois ?
- Ca avait l'air d'être ma première fois ?
- … j'en sais rien, pour moi en tout cas…
- J'ai vu ça, oui…
- Ok, ok, en fait t'as raison cette question était idiote. J'ai le droit de te dire que je t'aime ?

Amy hocha la tête. Yann sourit.

- Alors j'te le dis. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, Yann. Et si tu veux tout savoir, c'était très bien.
- Cool. C'est ce que je voulais entendre.

Amy frappa le front de Yann.

- Aouch ! Méchante !
- Eh ! Me chatouille pas !
- Si je veux !

Ils rirent et finirent dans les bras l'un de l'autre. Yann regarda Amy dans les yeux et l'embrassa.

- Je suis heureux qu'on se soit rencontrés.

Amy sourit.

- Je suis heureuse que tu sois un garçon avec des sentiments.
- On se douche et on va se balader ?
- Se balader ?
- J'ai envie de sortir, pas toi ? La nuit est super belle !
- … si tu veux, mais vu ce qui est arrivé à Rose, tu comprendras que…
- T'as peur ? Je serais avec toi !
- Je me doute, je dis pas, mais… c'est pas rassurant quand même.

***

- Oh mon Dieu, on l'a fait !

Yann et Amy étaient dehors, bien couverts et prudents.

- On est dingues ! soupira Amy.
- Tu m'étonnes, on était bien tranquilles dans notre lit, ensemble, et là… Je me demande comment mes parents vont réagir quand je vais leur dire que toi et moi on a…
- Yann, je vais t'apprendre un truc super utile dans ta vie : Tu n'es PAS obligé de tout dire à tes parents !
- Mais… faudra bien…
- Non ! Si un jour toi et moi ça devient très sérieux – comme tu sembles le désirer…
- Pas toi ?
- Si, mais bon qui sait de quoi demain sera fait… Même si ça se présente bien. Oh, Yann…

Le chemin sur lequel ils se baladaient passait vers l'endroit où le cadavre de Rose avait été découvert. Quelqu'un était arrêté devant. Amy et Yann s'éloignèrent et se cachèrent dans l'herbe.

- C'est qui ?! chuchota Amy.
- Je sais pas ! Qu'est-ce qu'il fait ?
- Il regarde… Je flippe !

L'Homme en Noir ricanait en postillonnant.

- Bahahahahaha !!! Bhahahahaha !

Yann serra les dents.

- Aaaaah… quelqu'un t'a trouvé ! Ma précieuse…

Il ouvrit sa braguette et commença à…

- Oh mon dieu, Yann… c'est… c'est le mec qui a… ça doit être lui qui a…

Yann frissonnait.

« Je dois bouger ! »
« Bouger et arrêter cet homme… »
« Le neutraliser »
« Si ça se trouve c'est aussi lui qui a pris Ethan… »
« Et vu ce qu'il fait devant l'endroit où il l'a mise en terre… »

Yann était terrorisé, disons-le franchement.

« Cet homme est terrifiant, il n'a pas de limites, s'il est capable de se masturber devant un endroit pareil… C'est qu'il est capable de n'importe quoi ! »

Yann regarda Amy et lui prit la main. Amy secoua la tête.

- T'inquiète pas, je risque pas de bouger.
- … merci ! geignit Yann, mort de peur.
- Ça va ?
- Je me sens… lâche. Je peux pas bouger…
- Pourquoi tu voudrais…
- C'est le salaud qui a tué Rose, je devrais… je…

L'Homme en Noir soufflait sous l'intensité de sa masturbation jouissive.

- Oh oui !! Ooooooh ! Oh oui !!!

Amy grimaça. Yann remarqua autre chose.

- Putain…

Amy se tourna tout comme Yann vers le père de Rose qui arrivait, probablement pour se recueillir.

- Oh mon…

L'homme prit un bout de bois au sol et approcha l'Homme en Noir, puis il lui asséna un violent coup derrière la tête.

- ACK !!
- ENFOIRE ! SALOPARD !!!
- NYAK ! ARCK !!!

Yann sortit de sa torpeur et de sa cachette.

- NON, MONSIEUR EDELSON !! NON !
- MONSTRE !!! ORDURE !!!
- Monsieur Edelson !! cria Yann.

L'homme releva la tête vers Yann, suivi d'Amy.

- N… Ne le tuez pas ! S'il vous plait !
- Au nom de QUOI ?
- Sinon vous allez devenir comme lui, un meurtrier !!

Le père de Rose regarda l'Homme en Noir, assommé.

- Mais ce… cette… il a… il a tué ma fille ! Il l'a tabassée, il l'a… violée… Il…
- Rose détestait la violence ! Rose… Rose ne voulait que la paix… tout ce qu'elle voulait dans sa vie, c'était… qu'on l'aime. Pas… pas qu'on soit violent.

Amy regardait le père de Rose. « Il a pas vraiment raison, mais il a pas vraiment tort non plus… »

Le père de Rose lâcha son bâton et se mit à pleurer.

- Pourquoi… pourquoiiii…

Yann tapota l'épaule du père. « Je suis un homme bien… je suis… un garçon bien. Je fais des erreurs, mais je fais toujours amende honorable… je suis… »

Yann hocha la tête. « Je suis un Homme. »

- Faudrait… immobiliser ce type ! marmonna Amy.

Elle sortit Ronflex qui prit l'homme par les bras.

- Et voilà…
- Il ira juste en prison… marmonna le père de Rose.
- Il… il sera jugé, et ensuite ce sera l'affaire du comté de Hoenn… mais vous n'avez pas à vous salir les mains, monsieur Edelson.

L'homme hocha la tête. Amy semblait fière de Yann.

***

Le jour se levait. Yann et Amy étaient fatigués, mais finalement la police emmena l'homme en noir, toujours assommé. Le père de Rose fut juste interrogé et ramené chez lui grâce au témoignage corroborant des deux adolescents.

- Ça va ? sourit Amy en s'asseyant à côté de Yann
- Oui… Un nouveau jour se lève…
- Hm… Qui sait ce qu'il renfermera. Tu as empêché un meurtre terrible qui aurait vu la punition d'un homme innocent et la glorification d'un salopard comme une victime… Bravo !
- J'suis content de moi, ouais, même si… Si le père de Rose n'était pas arrivé, qu'est-ce qui se serait passé ? On n'aurait rien pu faire ! Pire, on aurait dû s'enfuir…
- Ca ne s'est pas passé comme ça. C'est tout. C'est ainsi. Tu as été très courageux, Yann.

Yann se mordilla les lèvres.

- J'aurais pu faire plus…
- Mais non. Pas du tout. Comment tu aurais pu en faire plus, tu ne savais rien, à la base.

Yann hocha la tête.

- Merci de… me rassurer.
- C'est mon devoir de petite amie. De petite amie sérieuse.

Yann sourit.

- Tu crois qu'on peut s'embrasser, là ?
- Devant la police ? Non, attendons qu'ils nous laissent partir !

***

La matinée était froide et brumeuse. Dimitri se réveillait. La porte de sa petite chambre était ouverte. Il se demanda pourquoi. En allant la fermer, il remarqua que l'hôpital était très silencieux.

« Bizarre… »

Il se dirigea, dans sa tenue de patient, pull et jogging blanc, à travers le couloir. Les autres portes étaient fermées, pas la sienne. « L'infirmière de garde m'a oublié ? »

Il marcha, marcha.

Jusqu'à la réception. Vide.

- Candice ?... elle ne me répondra pas… Madame l'infirmière de garde ?

Personne. « Il est tôt… »

Dimitri regarda la porte de l'établissement psychiatrique.

- … n'importe qui s'évaderait. Mais pas moi. Sauf… si je suis n'importe qui !

Dans une scène digne des plus grands films hollywoodiens, Dimitri, armé d'une blouse d'infirmière qui trainait, sortit dans le froid vaporeux de la matinée naissante. Le soleil d'été commençait à se lever. Il faisait bon.

« C'est pas bien, ce que je fais… »

Dans ses chaussons, il tâtonnait à travers l'allée. Le vent se réchauffait peu à peu et faisait voler les feuilles des arbres devant l'hôpital. « Il fait très bon, en tout cas… » Il vit l'arrêt de bus, l'arrêt « Hôpital Saint Capidextre ».

« … Le bus, oui, c'est le plus rapide. Je devrais pas faire ça, c'est pas bien. »

Dimitri passa devant une femme avec un enfant blond, et il alla s'asseoir à leurs côtés. La femme le regarda. Dimitri la regarda.

- Bonjour… Candice…

C'était la réceptionniste.

- Je ne savais pas que vous aviez un enfant !
- Eh ben si.
- Ah. Vous me parlez maintenant ?
- Je quitte l'hôpital psychiatrique. J'ai démissionné.
- Vraiment ? Dommage. Vous étiez une bonne réceptionniste.

Candice restait stoïque. Petite dame, la cinquantaine, les cheveux marrons, le maquillage typique de l'infirmière.

- … Mitri ?

Dimitri tressaillit. Il tourna la tête vers… l'enfant blond.

Son visage lui rappela…

Non, impossible. « Il n'est pas blond. »

- Mitri… sanglota presque la voix.
- Qu'est-ce qu'il y a, encore, qu'est-ce que tu veux ?
- …mmmm…
- Arrête de pleurer. On va y aller, ne sois pas si agité !

Un frisson terrible s'empara de Dimitri. Dimitri dont l'esprit était plus vif que jamais suite à sa thérapie. En quelques secondes, il se livra aux réflexions suivantes.

« ELLE… »

« A KIDNAPPE ETHAN SMIRNOFF. »

« J'IGNORE COMMENT ET POURQUOI MAIS ELLE L'A KIDNAPPE, ELLE L'A GARDE AUPRES D'ELLE. »

« L'ASILE. ELLE A PU LE GARDER DANS L'HP SANS PROBLEME. »

« ELLE A UNE COMPLICE ? L'INFIRMIERE DE GARDE ? NON, ELLE N'AURAIT PAS CRU A UN PATIENT DE QUATRE ANS ET DEMI, LE PATIENT LE PLUS AGE A ONZE ANS, C'EST LIZBETH, LA FILLE QUI LIT TRES VITE. »

« ALORS ELLE L'A GARDE DANS SA LOGE DE FONCTION, DANS UN ENDROIT QU'ELLE CONTROLE PARFAITEMENT, ELLE SEULE, SANS INTERVENTION EXTERIEURE »
« C'EST LA SEULE SOLUTION. »
« ELLE L'A GARDE LA »
« ELLE LUI A TEINT LES CHEVEUX – pourquoi ?! Et pourquoi un blond aussi laid ? Si Léopold avait été là, il l'aurait aidée à teindre ses cheveux… »
« BREF… »

Dimitri réalisa toute l'ampleur de sa responsabilité à présent.

« MONSIEUR SMIRNOFF DOIT CHERCHER SON FILS – à moins qu'il ne l'ait donné à la dame ! – NE SOIS PAS STUPIDE, UN ENFANT CA NE SE DONNE PAS. TU ES BIEN PLACE POUR SAVOIR QU'UN ENFANT DOIT VIVRE AVEC SA FAMILLE ET AVEC PERSONNE D'AUTRE. »

« LES AUTRES NE SONT PAS LA FAMILLE. »

« IL FAUT EXTRAIRE L'ENFANT DE LA GARDE DE CEUX QUI NE SONT PAS LA FAMILLE »

« SI JE DEVOILE CE QUE JE SAIS, ELLE VA PRENDRE PANIQUE ET FUIR »

« OU ME FAIRE TAIRE. UNE FEMME AVEC LA CAPACITE D'ENLEVER UN ENFANT ET DE LE GARDER SUR SON LIEU DE TRAVAIL PEUT FACILEMENT ME FAIRE TAIRE. Et surtout, tu es fou. Qui va te croire ? Tu dois avoir une preuve matérielle pour appuyer ce que tu penses être vrai. »

« JE DOIS RECUPERER ETHAN DE FACON INTELLIGENTE. »

« SANS VIOLENCE »

« SANS FORCER »

« SANS LUI DIRE QUE JE SAIS QUE CE N'EST PAS SON FILS »

« J'AI UN AVANTAGE SUR ELLE »

« ELLE NE CONNAIT PAS MON NOM, TOUT CE QU'ELLE SAIT DE MOI C'EST MON NUMERO DE CHAMBRE, SANS PLUS. »

« SOIS INTELLIGENT. TU PEUX L'ETRE. TU PEUX L'ETRE DIMITRI, FAIS FONCTIONNER TON CERVEAU !!! »

- … Il fait beau, ce matin, non ?
- Oui, répondit Candice, crispée.
- Vous allez quelque part ?
- … Loin.
- Ah. Vous partez parce que… vous n'aimez pas cet endroit ?
- Je pars parce que… ici, ça n'est pas un endroit pour moi. Je vaux mieux que ça.
- Ouais, cet endroit est bizarre.
- Et tous ces docteurs qui me regardent de haut… Et tous ces patients qui me regardent de haut, aussi…
- Moi je vous disais bonjour !
- Oui, c'est vrai. Tu l'as toujours fait.
- C'est parce que… ma maman – qui est morte…

Ethan regardait Dimitri, l'air de dire « C'est quand que tu viens me sauver ? »

- Ma maman disait toujours : « Quand tu croises quelqu'un que tu connais, dis-lui bonjour. Serre-lui la main et fais lui la bise. Et pareil quand tu la quittes ».
- C'est… C'est une belle leçon.
- N'est-ce pas !

Le bus arriva. Dimitri frémit. Candice se leva en tenant la main d'Ethan qui regardait Dimitri, désespéré.

- Bon, Candice, on se quitte ici ! sourit Dimitri.

Candice hocha la tête et fit la bise à Dimitri. Elle alla vers le bus et y monta avec Ethan. Dimitri se tenait devant la porte face à Candice et Ethan, dans le bus. Le jeune fou fit signe au chauffeur qu'il ne partait pas. Le chauffeur entama la fermeture des portes.

Dans un réflexe inouï, Dimitri arracha Ethan à sa ravisseuse et le prit contre lui alors que le bus se refermait et partait. Candice tapait contre les vitres en hurlant. Dimitri s'éloigna, tenant Ethan.

- Mitriiiiiiiiiii !!! Mitriiiiii ouiiiiiiiiiiiiin !!!
- Ca va, ça va, chuuuuut… tout va bien. Chut, Ethan.
- Ouiiiiin je veux papa ! Et maman !!

Dimitri retourna vers l'hôpital alors que le bus s'éloignait.

- Nan, pas là-bas !!
- J'ai pas de téléphone sur moi, on va utiliser celui de la réception.

Dimitri tenait fermement Ethan dans ses bras.

- Merci Mitri !
- C'est normal. Désolé d'avoir mis un peu longtemps.
- Je vais revoir papa et maman ?
- Ouais sûrement. Si j'arrive à les avoir au téléphone. Il est tôt quand même. Je devrais appeler la police, plutôt ?
- Pourquoi ? J'ai rien fait mal ! geignit Ethan.
- Mais nan, c'est eux qui s'occupent de ça.
- Je sais pas…

Dimitri arriva à la réception. Il posa Ethan sur la chaise de bureau et prit le téléphone.

***

Evidemment, Roland et Rachel furent fous de joie, serrant Ethan contre eux, éperdus de bonheur. Malcolm et Claire étaient tout émus. Léopold pleurait de joie. Charlie sanglotait en souriant. Lily était heureuse. Finn, soulagé, relâchait la pression et pleurait contre Estelle, folle de joie. Linda et Etienne se serraient dans leurs bras, délestés de toute cette tension. Kate et Bernice observaient le couple et l'enfant, heureuses. Colin et Aude appelaient à la tenue d'une fête.

- Désolés, mon bonhomme ! On aurait dû venir te chercher ! pleurait Roland.
- Ca va papa je suis plus perdu !
- J'espère qu'on ne t'a pas fait de mal ! geignit Rachel.

Amy et Yann arrivèrent à temps. Dimitri était assis près des pompiers.

- On m'a dit que tu avais fait un truc de ouf ! sourit Yann.
- Il est là ! sourit Amy en désignant Ethan.
- Ah super ! sourit le rouquin. Bravo, vieux, t'es un héros !

Dimitri se mordilla les lèvres.

- Je sais pas trop. Je me suis enfui de l'asile, quand même. C'est pas bien !

Yann regarda le sourire de Dimitri et sourit aussi.

- Tu fais de l'humour, maintenant ! sourit Yann.
- Eh oui ! sourit Dimitri.

Roland se retourna vers tout le monde.

- ALLEZ HOP ! UNE FETE CHEZ MOI !!! YIPEE !!
- OUAIIIIIIIIIIIIIIIS !!!

***

- VRAIMENT ? Chouette !!! J'essaierais de venir plus tard ! Merci Lily !!

David raccrocha, soulagé. « Quand Denis va savoir ça !! »

***

Fiesta à la casa Smirnoff. Même le voisinage avait été invité.

- J'ai jamais vu ça… Une fête de retrouvailles d'enfant ! s'étonna Frank.
- Apparemment ça se fait… marmonna Eden.

Claire acheva de tondre la tête d'Ethan.

- Et voilà ! Tu n'es plus blonde !
- YEAAAAAH ! crièrent les gens autour en levant leurs bières.
- Merci tante Claire !
- Ca m'a manqué tes remerciements ! sourit Claire.
- Il ressemble enfin à un être humain ! sourit Linda.
- … tu n'abuses pas un peu ? sourit Etienne.
- Oh, je suis tellement contente que je ne sais plus ce que je dis !

Donna approcha Rachel.

- Oh… Salut…
- Je… il… J'aurais dû le faire avant mais… je voulais m'excuser. Harrison n'a pas pu venir, il avait… trop honte.
- C'est moi qui suis désolée, Donna… d'avoir… mis tout ça à jour…
- Je… j'ai été une mauvaise mère…
- Et moi j'ai causé du tort à une très bonne voisine. Mais je ne t'en veux pas.
- Nanouuuu !

Ethan se leva et alla saluer Clarence qui arrivait. Rachel la regarda. Clarence se mordilla les lèvres.

- Je… voulais apporter du ponch.
- … Bienvenue, Clarence ! Viens !

Malcolm et Finn soufflaient.

- Eh bah voilà. Roland est content, Ethan est vivant, tout est bien qui finit bien.
- Ouais. On va pouvoir revoir nos gamins et vivre une vie normale…

La musique partait encore plus fort. Léopold et Charlie initiaient une conga à laquelle participaient Lily et Claire.

- Allez les garçons !

Bernice, Colin et Aude s'y joignirent.

- Oh putain, non !
- C'est la conga quoi ! sourit Charlie.
- J'adore quand tu fais la fête comme ça, mon Charlie ! sourit Léopold.
- Ne comptez pas sur moi ! geignit Kate.
- Moi j'y vais !! cria Estelle.

Finn se retrouva derrière Estelle.

- J'suis un militaire… j'suis un militaire…
- Toi au moins tu tiens les hanches d'une femme… soupira Malcolm, derrière Finn.

Sheldon sourit.

- Ça fait plaisir de te revoir… mieux !
- Merci… moi aussi ça me fait plaisir d'être mieux. Je suis bien, là !

Yann et Amy arrivèrent. Sheldon les regarda.

- Alors, les amoureux ?
- Oh toi ça va hein ! Dim, je… je voudrais…

Amy regarda Yann qui semblait désolé. Dimitri se mordilla les lèvres.

- C'est moi qui suis désolé, Yann. Je t'ai fait peur, j'ai… fait quelque chose de profondément stupide… Et je ne mérite clairement pas un ami tel que toi.

Yann sourit.

- Je vais demander à être logé par l'aide sociale. Tes parents vont m'aider à faire mon dossier.
- Cool… J'espère que ça va aller.
- Oui. Au pire vous serez là, je sais bien… Où est Rose ?!

Sheldon, Yann et Amy se regardèrent.

- Euh… Dimitri… geignit Yann.

Le jeune homme pencha la tête, intrigué.

La fête battait son plein. Roland était tout content et servait du ponch à tout le monde.

- Y'a quoi là-dedans ? s'étonna Malcolm.
- C'est du Planteur !
- C'est pas mauvais… Ça va mieux ?
- Ouais… Je suis désolé d'avoir été un tel enfoiré !
- Vu la situation c'était normal. En tout cas, si Dimitri n'avait pas essayé de se suicider, tu n'aurais jamais revu ton fils !

Roland cligna des yeux.

- C'est pas faux ! Où est Rachel ?
- Dehors, je crois !

Roland traversa le salon et la petite fête.

- Oh, Roland !

Lily chopa son frère.

- Tu appelleras David pour t'excuser de ton comportement !
- Oh, ouais ! Quand il appellera !
- Rolaaaaaaaand ! grommela Lily.

Il sortit et vit Rachel discuter avec l'inspecteur Nolan.

- J'étais juste venu... voir comment ça allait !
- Bien, bien, bien… tout va très bien, on l'a retrouvé, finalement… notre enquête était inutile !
- Oui… C'était marrant quand même… marmonna Nolan.
- Oui…

Roland approcha.

- Inspecteur ! Venez, on fête le retour d'Ethan !
- Oh, non, non, je ne voudrais pas déranger ! sourit Nolan.
- Pourquoi vous nous dérangeriez ?! Vous nous avez aidé, vous méritez d'être là-dedans autant que nous tous !
- Roland, l'inspecteur a du travail, je crois…

Roland, souriant, regardait Rachel puis Nolan. Il re-regarda Rachel, puis Nolan.

- Roland ? s'étonna Rachel.

Roland approcha de Nolan et lui colla… son poing dans la gueule.

- ROLAND !! cria Rachel.
- Sale FILS DE PUTE !
- ROLAND, ARRETE !!!
- FUMIER !!

Malcolm, Lily, Finn et Estelle sortirent dehors. Ethan aussi.

Nolan rampa hors de portée de Roland.

- DEGAGE, FOUS LE CAMP !
- Roland mais ça va pas ?! s'étonna Malcolm.

Roland se tourna violemment vers Rachel.

- … Comment as-tu… COMMENT AS-TU PU !!!

Rachel recula. Nolan se releva et s'éloigna rapidement.

- R… Roland… je… je peux tout… tout expliquer…
- EXPLIQUER QUOI ???? EXPLIQUER QUOI !!!!!!!

Lily se couvrit la bouche. Malcolm écarquilla les yeux. Les gens sortaient, étonnés.

- MERDE !!! MERDE, PUTAIN DE MERDE !
- Roland, qu'est-ce qu'il y a ?! s'étonna Linda.
- TOI LA FERME !!!

Linda recula, étonnée. Roland avait l'air enragé. Il respirait fort. Il semblait en sur-tension. Malcolm s'avança.

- Roland, calme-toi…
- CETTE PUTE S'EST TAPE L'INSPECTEUR !!! ELLE A COUCHE AVEC CE CONNARD D'INSPECTEUR !!!

Malcolm regarda sa sœur, prise sur le fait. Linda sembla choquée. Ethan ne comprenait rien du tout. Claire le prit dans ses bras et chercha à l'éloigner.

- Roland, la situation était particulière… cria Rachel.
- PARTICULIERE MON CUL !!! MINOTAUPE !

Le Pokémon sortit. Roland lui fit signe de se retourner.

- Roland, qu'est-ce que tu…

- SEISME !!!

La terre trembla et la maison se fissura.

- EH !!! cria Estelle.
- LILY ! CLAIRE ! cria Finn.
- NON MAIS CA VA PAS ???
- AU SECOURS !

Pendant que les gens rentraient dans la maison endommagée, Roland se dirigeait vers la voiture.

- Roland !! cria Rachel.
- Toi la ferme, sale pute ! Je ne veux plus JAMAIS entendre parler de toi ! Tu voulais une vie classique ? TU L'AS TA PUTAIN DE VIE CLASSIQUE !!! MAIS COMMENT TU AS PU… OSER… ENVISAGER…
- J'ETAIS… J'ETAIS DANS UN ETAT PAS POSSIBLE ! L'enchaînement des choses… Roland, c'était une horrible erreur, je suis vraiment désolée !!!

Roland regarda Rachel avec des yeux de fou.

- T'es désolée ? Bah tant pis pour ta gueule !
- Papa…

Roland regarda Ethan, derrière lui.

- Papa, tu… tu vas où ?

Roland envisagea un instant d'emmener Ethan.

Il s'y refusa cependant, sachant qu'il ne savait pas lui-même où il allait. Il se saisit d'une Pokéball. Il s'agenouilla devant Ethan alors que Finn, Malcolm, Colin, Charlie et Léopold sortaient les gens de la maison, certains blessés.

- Tiens, mon grand.
- ROLAND !!! CA VA PAS, LA TETE ??? grommela Charlie.

Ethan prit la Pokéball que lui donnait son père.

- Ecoute-moi, mon grand. N'écoute jamais ta pute de mère. Crache-lui à la gueule autant de fois que possible. Quitte-là dès que tu le pourras. C'est une salope. Comme toutes les femmes. Toutes des salopes. Tu m'entends, Ethan ?

Le gamin hocha la tête, sans avoir rien compris à ce que son père lui avait dit. Roland se releva.

- Adieu, pétasse. Adieu, vous tous ! Ça m'aura fait plaisir mais finalement je préfère la vie loin de vos gueules de cons !

Etienne dût s'asseoir, terrassé par ce qu'il voyait.

- Etienne !! cria Linda.

Roland prenait sa voiture.

- Roland, tu peux pas partir comme ça !!!
- OH QUE SI !

Malcolm fonça vers la voiture et frappa contre la vitre, mais Roland était décidé. Il démarra, ne tenant pas compte de Malcolm à côté.

- ROLAND !!!

Malcolm se retourna vers Rachel, effondrée et choquée. Ethan alla vers elle.

- Maman, il va où, papa ?

Rachel regarda son fils, choquée.

- Maman ?
- … j… je… j'en… j'en sais rien…

Lily et Claire arrivèrent aux côtés de Rachel.

- Ca va ?
- Tu n'as rien ?
- Non, non… geignit Rachel. J'aurais préféré… j'aurais préféré qu'il me frappe…

Lily et Claire se regardèrent. Malcolm serra les dents.

- L'enfoiré !!
- ON VA PAS RESTER LA QUAND MÊME !!! cria Charlie.

Finn secoua la tête. Estelle s'avança.

***

Roland roulait désormais hors de la ville.

- Putain… putain… putain… putain…

Il réalisait tout ce qui s'était passé.

« Mais comment elle a pu me faire ça, comment… et après… Mais qu'elle aille se faire foutre cette pute ! Toutes ! Elles peuvent toutes aller se faire foutre !! Tous autant qu'ils sont… »

Pokéball, tombant sur la route, face à lui. Un Judokrak en sort. Il stoppe la voiture.

- Pu…

Roland freine. Il sort de la voiture. Derrière lui…

- ROLAND ! TU DOIS REVENIR LA-BAS !

Roland, les sourcils froncés, regardait Malcolm, sur Bastiodon, Charlie et Finn sur Frison, Kate et Léopold sur Libégon, Estelle sur Arcanin.

- Bordel…
- Roland !

Estelle descendit de son Pokémon. « Costaude la vieille… » songea Finn.

- Roland, tu es en train de faire quelque chose de stupide !
- J'vois pas en quoi.
- Roland, voyons ! Tu ne peux pas abandonner ta femme, ton fils… ta famille ! geignit Léopold.
- C'est plus ma femme. Elle… elle est comme les autres !! C'est juste… une immonde… traitresse…
- Roland, elle a juste commis un écart ! assura Charlie.
- Un peu comme toi avec ton juriste ? C'est ça ? Alors tout le monde se trompe et c'est super génial ? Merci les pédés ! Belle leçon de vie !
- T'arrêtes de déconner maintenant !

Roland regarda Finn.

- T'as un gamin ! Tu peux pas le laisser !
- Pourquoi pas ? Au moins il saura à quoi s'en tenir. Maman est une salope, papa un connard…
- Roland… geignit Kate.
- Quoi ? Un problème, Katie ? Je suis en train de perturber ton petit cadre idéal ? Oh, pardon, Katie. Je t'annonce une bonne nouvelle : l'idéal ça n'existe pas !

Kate plissa les yeux.

- Roland, tu ne peux pas quitter ta femme juste parce qu'elle t'a trompé. Vous devriez en parler, votre couple ne se résume pas… à une simple tromperie ! Ca fait cinq ans que vous êtes mariés !
- Ne fais pas de bêtise sous prétexte que tu veux faire mieux que ce que tu estimes que ton père a fait ! cria Estelle.

Roland regarda les deux femmes. Malcolm était au bord des larmes.

- Pitié, Roland, ne pars pas ! Pour moi, pour ma sœur…
- Pour ta pute de sœur ? Expliquer QUOI ? ELLE N'A AUCUN RESPECT POUR NOUS DEUX ! ELLE M'A DIT QU'ELLE SERAIT EN TRAIN DE CHERCHER NOTRE FILS MAIS AU LIEU DE CA CETTE PUTE FAISAIT LA BETE A DEUX DOS AVEC UN PUTAIN DE POLICIER !!!
- Et ça justifie que tu partes, et que tu sois aussi méchant ? Réfléchis posément à ce qui s'est passé ! cria Léopold.
- Roland…
- N'approche pas, toi !

Charlie resta à sa place.

- Roland, j'ai trompé Léopold. Et il m'a trompé en retour.
- Cool, vous êtes quittes !

Léopold se mordilla les lèvres. « Alors tu n'étais pas dupe, hein… »

- Finalement je m'en moque. Léopold accepte ce que j'ai fait et lui aussi. C'est moche mais on a surmonté ça parce que… Voilà, c'est inacceptable, mais on s'aime ! En faisant ce que tu fais, tu prouves que tu n'aimes pas Rachel. Tu prouves juste que finalement, toi et elle, c'était du vent. Reviens avec nous, excuse-toi, parlez-en…

Roland regarda Charlie, impassible et froid.

- « Parlez-en » ? « Excuse-toi » ?
- Oui ! On peut résoudre bien des choses par le dialogue et la compréhension.

Roland acquiesça. Il sortit Tartard.

- Tartard… Poinglace !
- Hein…

Le Pokémon frappa Charlie qui fut projeté en arrière.

- CHARLIE !!! s'écria Léopold en allant le chercher.
- Putain !! Milobellus !!

Estelle s'étonna et recula.

- Roland, arrête !!
- Roland ! cria Kate.
- Psyko !!

Tartard fit tanguer Libégon, manquant de faire chuter Kate.

- Aaaaaaaaaaaah !
- KATE ! cria Estelle.

Libégon aterrit et laissa descendre sa maîtresse. Léopold releva Charlie qui était dans les vaps.

- Charlie ! Mon Charlie !
- C… ça…

Roland sortit Feuiloutan.

- Canon Graine !!

Le Pokémon frappa comme une sulfateuse. Finn sauta dans le fossé, manquant d'être touché.

- Bordel !!
- ARRETE ! ROLAND !!! ARRETE JE T'EN PRIE !! cria Malcolm, désespéré.

Roland regarda Malcolm, noir comme le charbon.

- Quand je dis « allez vous faire foutre, je dis bel et bien Allez vous faire…

Roland déchaîna Kapoera.

- FOUTRE ! ONDE VIDE !!!

Malcolm fut emporté dans la tornade créée par le Pokémon. Il sortit Scorvol qui faucha Judokrak, et il reprit sa voiture en rappelant ses Pokémon.

- NE ME SUIVEZ PAS ! DERNIER AVERTISSEMENT !!! MINOTAUPE !

Le Pokémon s'interposa entre Roland et les siens.

- ABÎME !!!

Estelle, Malcolm, Finn, Kate et Léopold frissonnèrent. Le Pokémon trancha la route dans le sens de la largeur, créa une crevasse entre eux et Roland. Il rappela son Pokémon.

- NE VOUS METTEZ PAS EN TRAVERS DE MA ROUTE ! LE PROCHAIN, JE LE TRUCIDE !!!

Léopold tenait Charlie alors que Roland partait. Le blond était en larmes. Estelle et Finn tentaient de contourner la crevasse.

- ARRETEZ !

Les deux se tournèrent vers Léopold, amer et furieux.

- S… Si ce connard veut partir, qu'il parte !!!

Léopold serra les dents.

- J… Je ne lui pardonnerais jamais ce qu'il vient de faire ! JAMAIS !

Finn regarda Estelle qui était choquée.

- Il… Il est en roue libre, qui sait ce qu'il pourrait faire… Il… Son cœur est… noirci par l'amertume, il… Qu'est-ce qu'il va faire ?!!

Kate tourna la tête.

- Où… Où est Malcolm ?!

Finn, Estelle, Kate et Léopold regardèrent Bastiodon et Malcolm qui courraient toujours après Roland.

- Eh merde…

***

Roland continuait à rouler, toujours plus vite. Il remarqua Malcolm dans son rétroviseur.

- Ouh putain…
- ROOOOOOOOLAAAAAAAAAAND !!! ARREEEEEEEEETE-TOIIIIII !!!!

Roland s'arrêta en freinant, la voiture barrant la route.

- Stop, Blast !

Roland sortit de la voiture.

- Qu'EST-ce que tu fous ENCORE là ?!!
- Roland, reviens avec nous, s'il te plait !
- Avec vous ou avec ta pute de sœur ?
- Tout peut s'arranger ! Tu penses à Ethan ? Ton fils, votre fils !
- Je peux pas le voir grandir en sachant qu'il est l'enfant de cette… femme !
- Roland…
- TU N'ES PAS OBJECTIF, MALCOLM !

Le châtain frémit. Son meilleur ami lui faisait peur.

- C'est ta sœur ! Evidemment, pour toi, c'est une sainte ! Méchant Roland, méchant Roland qui réagit très mal, très mal !
- Tu es fou !
- Et toi tu es con. Si tu crois que je vais retourner là-bas !
- Roland, tu ne peux pas quitter Rachel ! Ni Ethan, ni Lily, ni David ! Ni moi ! Nous sommes ta famille !
- C… C'était juste… une sorte de beau rêve débile auquel j'ai cru toutes ces années ! Jusqu'à ce que la réalité… me rattrape.
- Roland, tu t'es mis en colère, mais…
- Malcolm, c'est la pire chose qu'elle pouvait me faire ! T… Tu sais bien, toi aussi ! A quel point… Tu te doutes que ça me fait mal !
- Roland, tu ne peux pas partir comme ça !
- Eh bah si. La preuve.
- S'il te plait, soit… compréhensif !
- Elle a été compréhensive, elle, quand elle s'est laissée baiser par l'autre enfoiré ?

Malcolm leva les yeux au ciel.

- Tu pourrais éviter ton argumentaire débile du genre « Une personne fait une erreur, ça y est, elle est grillée à vie ?! » Roland, TOUT LE MONDE fait des erreurs ! J'ai balancé ma fille sur mon canapé ! J'ai quitté femme et enfant pour aller soigner mes parents !! Aujourd'hui je n'envisage plus ma vie sans ma famille ! Parce que j'ai fait amande honorable !!

Roland regarda Malcolm.

- Y'a une grosse différence entre être une femme qui se fait sauter par…
- ROLAND, MERDE ! NE PARLE PAS DE MA SŒUR EN CES TERMES ! ELLE A FAIT CE QU'ELLE A FAIT, OH MON DIEU, CA VA QUOI !!! PASSE A AUTRE CHOSE ! T'ES VRAIMENT QU'UN GROS FAIBLE DE MERDE !!! REGARDE-TOI A PLEURNICHER !!! AU LIEU DE RETOURNER LA VOIR ET DE VOUS PARLER !

Roland durcit son regard.

- TON PERE ET TA MERE N'AVAIENT PEUT-ETRE PAS TOUT REGLE SUR LE COUP MAIS AU MOINS LEUR REACTION A ETE RESPONSABLE ! RESPONSABLE, ROLAND ! CE QU'ASSUREMENT TU N'ES PAS !!! TU ES UN IRRESPONSABLE DOUBLE D'UN TROUILLARD ET D'UN… D'UN… D'UN LACHE !!!

Roland regardait Malcolm.

- En gros, tu laisses la crasse familiale l'emporter sur notre amitié.
- Je croyais que notre amitié était basée sur cette « crasse ». Tu sais, je ne me rase pas chaque matin en me disant « ah oui, c'est vrai, mon père a couché avec ta mère » !

Roland soupira.

- C'est le même putain de cycle qui recommence…
- Fais avec, Roland ! Sois fort ! Ne nous laisse pas ! Ne laisse pas Ethan ! Pense à lui ! Pendant quatre jours tu t'es démené pour lui !! Roland !!

Roland regarda Malcolm.

- Nan. Je refuse de le regarder et de ne voir que… son visage à elle qui… me… Non !
- Roland, je t'aiderais. Je suis ton ami, Roland. Je t'aiderais.
- Mais tu la feras toujours passer avant moi. Tu es là pour elle en fait, pas pour moi. Ca fait quel effet de savoir que sa sœur est une trainée ?

Malcolm regarda Roland, incapable de répondre.

- Roland, je t'en supplie.

Roland fit demi-tour.

- ROLAND !!!

Malcolm dépassa Roland et se plaqua contre la portière conducteur.

- T… TU DEVRAS ME TUER ! JE TE LAISSERAIS PAS PARTIR !

Roland regarda Malcolm qui sanglotait.

- Je t'en supplie ! Fais demi-tour et va parler à Rachel !! Faites le point et… et séparez-vous ou restez ensemble !! Mais… faites ça correctement, pas aussi violemment ! Roland, pitié !

Roland regarda Malcolm qui le prit par les épaules.

- Pitié, Roland !! Tu peux pas… Tu peux pas faire ça comme ça ! Pas à ma sœur, pas à moi, pas à ton fils !!!

Roland baissa la tête et se pencha vers Malcolm.

- Et chaque fois que tu sentiras la douleur…

Malcolm haussa les sourcils.

- … hey, Jude, calme-toi, ne porte pas le monde sur tes épaules.

Malcolm regarda Roland… qui pleurait aussi.

Le mathématicien s'écroula, endormi par le Siffl'Herbe de Phyllali… qui ressemblait étrangement à une chanson des Beatles.

Roland regarda son meilleur ami. Il écouta le silence du vent dans la plaine, autour de la route. Et il se mit à pleurer.

- Malcolm, putain… pourquoi tu m'as rattrapé !! POURQUOI !!! ABRUTI !!!

Roland grommela et porta Malcolm sur le côté de la route. Tout en chialant comme un damné, il écrivait, et écrivait.

Parce qu'à cet instant, écrire est tout ce qu'il pouvait faire. Et puis comme en partant il avait le sentiment de mourir un peu…

Et qu'il avait toujours rêvé de faire un grand testament… c'était l'occasion.

Lorsqu'il eut fini, il posa le mot sur Malcolm endormi, et il partit dans sa voiture, moins énervé mais toujours aussi déterminé à quitter les lieux.

***

David était en salle de réveil, auprès de Denis.

- … ça va ?
- Denis ! Denis, c'est oui !
- Hein ?
- Ta demande en mariage, c'est oui, j'accepte.

Denis mit quelques secondes à comprendre.

- Ah… ah, c'est cool… désolé, j'suis complètement shooté.
- Je vois ça oui…

Le téléphone sonna. David répondit.

- Allô ?... Lily ?... Qu… QUOI ??? M… M…

Denis regarda David qui se décomposait.

- Oh non, non !! N… Mais… P… … … je… je vois… je… ok… on… on se voit plus tard… ok…

David raccrocha, les larmes aux yeux. Denis le regarda.

- Qu'est-ce qui se passe ?

David regarda Denis.

- Il se passe que… que… que tu es réveillé et que c'est ce qu'il y a de plus important en ce moment !

Denis regarda David et hocha la tête.

- Tu mens… mais je suis sûr que je comprendrais pourquoi à un moment donné.

Le sourire de David, qui n'était que de façade, s'écroula comme un mur de poussière.

- Oh, Denis !!! hurla David en sanglotant sur lui.

Denis posa sa main sur la tête de David qui pleurait dans ses couvertures.

- Uuuuh… Denis… uuuh… pourquoi…

***

(PLANTS AND ANIMALS – BYE BYE BYE – avec de gros remerciements à V.)

***

What's gonna happen to you (Qu'est-ce qui va t'arriver ?)
You have woke up too soon (Tu t'es reveillé trop tôt)

Cher Malcolm.

Dans une vie, il faut parfois choisir entre vivre à l'encontre de ses convictions et s'en satisfaire, vivre selon ses convictions et s'en plaindre, ou vivre en regardant les mêmes trains passer par sa fenêtre sans pour autant avoir un moment où on est vraiment heureux.


Malcolm plissa les yeux.

J'ai choisi de vivre selon ce que j'avais envie d'être, et pas selon ce que la vie m'imposait d'être. J'en ai fini avec ta sœur, avec toi, avec Ethan, avec les autres. A partir de maintenant vous devrez vivre sans moi. Je ne pense pas que cela sera très difficile. J'imagine déjà Lily disant qu'elle se doutait que ce jour arriverait, ou David pleurant comme un bébé. Papa et maman doivent être choqués. Peu importe. Je ne suis plus là pour les voir. Et je ne m'en porte pas plus mal.

And found the world rearranged (Et tu trouves le monde rearrangé)
And now your feelings have changed (Et maintenant, tes sentiments ont changé)

Ne me pleurez pas. Pleurez le fait que quelque part, ce que j'ai fait était peut-être nécessaire pour briser une malédiction. Sans rancune, tu trouveras bien un autre meilleur pote à taquiner.

Roland Smirnoff.


Malcolm se couvrit le bas du visage, alors que tous les autres avaient écouté sa lecture. Personne ne trouva rien d'intelligent à dire.

Say goodbye to before. (bye bye bye) (Dis au revoir au passé, Bye, bye, bye)
You are not welcome anymore (Tu n'es plus le bienvenu)

- Rachel, je peux pas faire ça !
- Si tu peux.

Malcolm regarda Ethan qui avait peur.

- Maman, tu vas où ?
- Maman… a besoin de faire quelque chose.
- Rachel, si tu l'abandonnes…
- Je serais chez Charlie et Léopold !
- Quoi… Mais…
- Ne pose pas de questions.

The door's been shown to you (bye bye bye) (On t'a montré la sortie, bye, bye, bye)
But only if you go through (Mais seulement si tu la franchis)

- J'espère que je ne vous embête pas trop…

Charlie secoua la tête. Léopold était aux petits soins pour Rachel.

- Au contraire. On est contents de… pouvoir t'aider, même si on sait pas trop… à quoi on est en train de t'aider…

Rachel soupira, pas certaine elle-même de ce qui était en train de se passer.

You run into the night (Tu cours dans la nuit)
No sound, no vision, no sight (Pas de son, pas d'avenir, pas de vue)

Les mois passaient. Rachel avait le ventre de plus en plus rond.

- Quelle série débile… soupira Rachel.
- Et ça fait dix saisons que ça dure ! soupira Léopold.
- Tu m'étonnes ! C'est nul !

And no words to explain (Et aucun mot pour expliquer)
Just smell times of change (Il n'y a qu'à sentir les changements)

- QU… QUOI ???

L'infirmière repéta à Charlie et Léopold ce qu'ils avaient eu bien du mal à entendre.

- Rachel a signé des papiers qui vous octroient la garde de cette petite fille.
- Mais…
- Rachel !!

Charlie se rendit dans sa chambre, mais elle n'était plus là.

- P… PARTIE ??? MAIS…

L'infirmière s'étonna.

- Oups… J'espère qu'elle était assez stable après son accouchement.

Oui, elle l'était.
Oui, elle avait tout prévu.

Charmina l'emmenait hors de l'hôpital, suivie par Ectoplasma et ses affaires.

« Je me sens bien, j'ai fait une bonne action… Je fonce reprendre Ethan et je change de vie. »

La petite Noémie fut donc élevée par Charlie et Léopold qui n'en demandaient pas tant, et qui eurent cependant comme du mal à se satisfaire de cet enfant surprise.

What's gonna happen to you (bye bye bye)
You have woke up too soon


- Je suis très heureux !!
- Nous, moins.

Rachid plissa les yeux. David regarda Denis. Perrine regardait son père, en fauteuil.

- Euh…
- On ne déménage pas par plaisir ! sourit David. Denis… est un peu aigri.
- Oh ! Euh… Eh bien, cet appartement est très grand, spacieux, le loyer est sympa parce que c'est un bâtiment qui a été rénové récemment… La pièce de vie est très bien, il y a des chambres…

David regarda Denis qui le regarda, un peu amer de sa situation. Denis s'efforça de sourire. David lui caressa le visage avec tendresse. Denis regarda son fiancé, entre affection et regrets.

- La salle de bains, aussi est géniale, il y a une grande douche avec jets d'eau… ça va ?
- Oui oui, continuez ! acquiesça Perrine.
- Euh…
- Au pire je leur expliquerais, mais là, ils sont en mode « amoureux », alors bon…

Rachid acquiesça et continua sa démonstration immobilière pour… une fillette de onze ans.

- B… Bref, en plus, vous êtes en plein Ogoesse, forcément… vous avez accès à… plein de trucs…

Denis et David regardèrent Rachid, un peu gêné.

- On la prend !

And the world is rearranged
And now your feelings have changed


- J'peux pas y croire… j'peux pas ! geignit David.
- Vous êtes sûrs ?! soupira Lily.

Etienne, Linda et Estelle acquiescèrent.

- On… on sera mieux en Europe.
- Loin… loin de tout ça ! admit Etienne.

David soupira.

- Denis n'est pas venu ? s'étonna Lily.
- Il est pas en état de voyager… et toi, Finn ?
- Je t'en pose des questions ?
- Oui !
- L'avion va partir ! souffla Etienne.

Après les étreintes en règle, Etienne, Linda et Estelle quittèrent Poképolis.

David et Lily saluèrent leurs parents avant qu'ils ne pénètrent le couloir d'embarquement.

- J'arrive pas à croire qu'on en soit arrivés là… soupira David.
- Et pourtant…
- Ca va, avec Finn ?
- Mais oui, oh !!

Oh, today I saw a shadow (Oh, aujourd'hui j'ai vu une ombre)

- C'est cool de nous avoir trouvé un logement ! sourit Colin.
- Pourquoi déménager si vite ? s'étonna Kate.

Aude et Colin se regardèrent.

- Pour les enfants, c'est mieux… marmonna Aude.
- Oui… Ouais ! admit Colin.

Bernice regarda le couple, désabusée.

And I had the feeling there would be another. (Et j'ai eu le sentiment qu'il y en aurait une autre)
One in the wintertime and one in the summer (bye bye bye) (Une en hiver, l'autre en été, bye, bye, bye)

- Ca va ?

Malcolm regardait Claire alors qu'il faisait la vaisselle.

- La vie continue, quoi.
- Hm. Tu as des nouvelles de Rachel ?
- Par David, oui. Elle est à Unys. Il l'a en quelque sorte suivie pour garder un oeil sur elle.

Claire hocha la tête.

- Tu penses qu'elle le voit, qu'elle lui parle ?
- David me l'aurait dit…

Claire acquiesça.

When the river was still (Quand la rivière coulait)

[Dans l'actualité, le grand parlement Poképolite a adopté de nombreuses nouvelles directives, et entre autres, le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.]

We would not help ourselves (Nous ne voulions pas réagir)
It's very easy to do (C'est pourtant très simple)

- Je pensais pas que ce serait aussi facile… sourit Denis qui se déplaçait maintenant en béquilles.

David regardait le bébé qu'ils venaient d'adopter. Perrine, treize ans, arriva dans la pièce.

- Alors c'est lui mon petit frère ?!

David acquiesça.

- Perrine, dis bonjour à Firmin !
- Salut Firmin !

And we never needed to (Mais ça n'était pas nécessaire)
And the birds so high (bye bye bye) (Et les oiseaux si haut, bye, bye, bye)
Started a fire in the forest (Un feu a commencé dans la forêt)

Léopold regardait Noémie qui faisait ses premiers pas. Charlie l'applaudit.

- Bravo ma chérie ! Bravo !

Charlie la prit. Léopold regardait l'enfant, quelque peu déprimé.

- Ca va, Léo ?
- Hm… Je… je me rappelais juste de tas de trucs…

Charlie regarda Léopold et se mordilla les lèvres.

- Elle en a décidé ainsi. Tu ne peux pas… Tu ne peux rien y changer.

Léopold acquiesça.

- Léo, ça ne veut pas dire que tu… ne considères pas…

Léopold regarda Charlie et secoua la tête.

- Noémie, ça te dirait d'aller manger une glace ?

La petite hocha la tête.

- EN ROUTE POUR UNE GLACE !

Charlie s'étonna en regardant Léopold courir. Il haussa les épaules.

- Je prends ça pour une réponse satisfaisante !

Can you remember the day (bye bye bye) (Peut-tu te rappeler le jour, bye, bye, bye)
We had to separate (Où on a dû se séparer ?)
And nobody knows (Et personne ne savait)
What's tearing us apart (Ce qui nous déchirait)
Cause we're part of one another (Parce que nous étions chacun une part de l'autre)

Rachel regardait Ethan qui était en train de jouer tranquillement.

- Ethan…

Le gamin regarda sa mère. Elle semblait inquiète, comme à chaque fois qu'elle lui parlait.

- … tout va bien, mon chéri ?
- Oui maman !
- Tu veux qu'on aille manger quelque part, ce soir ?
- … On peut pas manger ici ?
- Tu ne veux pas aller, je sais pas, aller prendre un hamburger ou une pizza ?

Ethan secoua la tête.

- Je veux manger avec toi, maman. Des lasagnes, ce serait bien !

Rachel se mordilla les lèvres. « Quand aurais-je cette certitude… »

Elle serra son fils dans ses bras. « Cette certitude que tu ne me détestes pas ? »

A son and a father and a mother and a brother (Un fils, et un père et une mere et un frère)
When the river was still (bye bye bye)
We would not help ourselves (bye bye bye)
It's very easy to do
We never needed to

La jeune femme écoutait son professeur, sans grande conviction.

Oh, today I saw a flower (Oh, aujourd'hui, j'ai vu une fleur)

La porte de la salle s'ouvrit. Amy releva la tête et vit Yann qui était un peu censé être dans une autre fac pour sa troisième année.

And I had the feeling there would be another (Et j'ai eu le sentiment qu'il y en aurait une autre…)

- Excusez-moi, c'est très impoli…

Le professeur s'interrompit.

- Mais… après tout c'est la fin de l'année…

One in the wintertime and one in the summer (Une en hiver et une en été)

- … Amy ! J'ai un appartement, j'ai un job, j'ai… vingt ans et des projets plein la tête, et… je veux que tu en fasses partie ! Veux-tu m'épouser ?!

Les gens autour regardaient Amy qui était estomaquée.

What's gonna happen to you (Qu'est-ce qui va t'arriver ?)

- Euh… Mais…
- Jeune homme, qu'est-ce que cela signifie ? grommela le prof.

Amy se leva et rejoignit Yann.

- M… Mademoiselle Nixon !!

Amy se jeta au cou de son fiancé sous les applaudissements de l'auditorium.

What's going to happen (Qu'est-ce qui va se passer ?)

- Que c'est humiliant…
- Hm, moi je trouve ça drôle ! sourit Amy.

Yann avait en effet dû supporter le remariage de ses parents à Poképolis qu'ils avaient organisé en même temps que le sien.

- C'était… ridicule ! Et quelle image vous donnez à Noémie ! soupira Yann.

La petite applaudissait, habillée par Léopold.

- Une belle image ! admit Léopold.
- Papa, tu portes un voile de mariée !!
- Avec un smoking blanc !
- ENCORE HEUREUX, MANQUAIT PLUS QUE T'AIES LA MÊME ROBE QU'AMY !!!
- Oh, il aurait pu… soupira Charlie.
- Ça aurait été gênant… j'aurais été obligée de me changer ! ricana Amy.

Charlie et Yann levèrent les yeux au ciel.

What's going to happen

- Papa, on va dans ma chambre !

David regarda Perrine, son amie Naomi, une jeune fille noire, leur ami Wallace ainsi que Walter.

- Ok, ok… Pas de bêtises !
- Quelles bêtises tu veux qu'ils fassent ! ricana Denis qui marchait tout à fait normalement à présent.
- C'est pas toi qui nettoie après !

Denis ricana.

- Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire d'aussi dégoûtant ?

Le four micro-ondes sonna. Perrine arriva, sortit les pop-corn, prit le poulet et la sauce ainsi que des boissons sur un plateau. Denis écarquilla les yeux.

- … PERRINE, PAS DE SALETES ! cria-t-il.
- Oui papa !!

David sourit, amusé.

What's going to happen

- Papa, tu peux m'aider à m'entrainer ?

Malcolm regarda Nell.

- Euh, je suis pas sûr de pouvoir…
- Allez ! Maman m'a dit que tu serais le meilleur pour ça !

Malcolm se leva de son canapé.

- J'te préviens, je te ferais pas de cadeau !
- J'espère bien, maman m'a dit que tu étais un mou du genou, en combat !

Claire, qui rangeait la vaisselle, tressaillit. « Ah la petite… »

- Claiiiiiiire !!!
- Oui mon chéri ! sourit Claire, embarrassée.

Malcolm arriva dans la cuisine en poursuivant Claire.

- AH ! MALCOLM NON J'AI LA VAISSELLE !
- Gnnnnnnnn !

Elle ricana et le laissa l'attraper.

- Mou du genou, hein ?

Claire embrassa son mari.

- En combat, oui !
- Pour ta peine, tu vas te charger d'entrainer Nell.
- Ah non, toi ! Moi j'ai le ménage à faire.
- Tes Pokémon s'en chargeront !
- Mac, va entrainer ta fille !
- Allez papa ! grommela Nell.

Malcolm se retourna vers ta fille.

- Tu es bien insolente, toi !!

Malcolm se mit à courir après Nell. Claire secoua la tête. « Quel gamin ! »

What's going to happen to you
You have woke up too soon


- J'sais pas, putain ! Je sais pas ! grommela Finn.
- Eh bah tu ferais mieux de savoir, soupira Lily.

Noé et Flora écoutaient leurs parents à la porte.

- C'est pas une décision facile… Y'a les enfants !
- On s'arrangera… Si y'a plus de sentiments, ça vaut pas la peine de rester ensemble et de les faire souffrir aussi !

Noé regarda sa sœur.

What's going to happen to you
You have woke up too soon


- Voilà les papiers du divorce… signez.

Finn et Lily regardèrent les papiers. Ils se regardèrent.

- T'es sûre ?
- …
- Lily ?

La blonde soupira et déchira le papier.

- J'peux pas ! C… C'est pas possible, on peut pas divorcer, Finn ! Je sais pas… J'peux pas !!

Finn regarda sa femme.

- Tu fais chier !

Ils s'embrassèrent devant le notaire, étonné.

What's going to happen to you
You have woke up to soon


Noé pleurait.

- Je croyais que papa et toi vous aviez pas divorcé ?!
- On va essayer de vivre séparément quelques temps ! Histoire de… faire le point. Des trucs d'adulte quoi.

Noé plissa les yeux et regarda sa mère.

- J'comprends pas du tout !

Flora se contentait de rester aux côtés de sa mère qui soupira. « Bah écoute, tu vas aller dans la famille à Roland, ça va être encore plus simple ! »

Finn prit Noé et regarda Lily.

- Alors ?

Lily haussa les épaules.

- On verra avec le temps. Le problème c'est ces foutus sentiments qui restent…
- Ouais.

What's going to happen to you
Bye bye bye...


Noé rentra de l'école préparatoire. Ses parents s'embrassaient dans la cuisine. Ils sursautèrent et le regardèrent. Noé serra les poings devant son torse, les coudes repliés.

- Yes !!!

Lily et Finn se regardèrent et ricanèrent.

***
***
***
***
***

Voiture qui avance dans les avenues. Le jeune Ethan, neuf ans, fait sa rentrée à l'académie. Il regarde par les vitres. Celui qui conduit n'est autre que le nouveau petit copain de sa mère.

- Ca va aller pour ta rentrée, Ethan ?

Le jeune garçon, un peu timide, regarda l'homme qui souriait à l'enfant tout en regardant la route.

- C'est important, l'académie. Ta mère y tient beaucoup, tu sais. J'espère que tu recevras un bon Pokémon académique.

Ethan acquiesça. Les années n'avaient rien arrangé à son caractère peu sociable. Non pas qu'il était méchant.

Au contraire.

- Voilà ! Je te dépose là, tu reviens directement après avoir eu ton Pokémon, compris ?

Ethan acquiesça. Il sortit et arriva au milieu des enfants. Ils lui paraissaient tous tellement… normaux. Il les regarda crier, jouer, s'amuser…

Et lui n'avait aucune envie de faire ça.

***

- Voilà, je vais donc procéder à l'ouverture des Pokéballs…

Ethan était face à son pupitre. « Et si j'avais choisi une autre place ? Et si j'en changeais maintenant ? »

A sa gauche, une fille blonde.

- Je suis très impatiente ! sourit-elle en regardant Ethan.

Il hocha la tête. « Il faut être gentil avec les autres enfants de mon âge… »

- Héhé… Allez, Pokéball, ouvre-toi !

Ethan regarda le garçon blond à sa droite qui regarda Ethan.

- Tu n'as pas hâte, toi aussi ?

Ethan acquiesça en souriant.

Les Pokéballs s'ouvrirent.

La fille blonde eut un Toudoudou.

Le garçon blond eut un Cornèbre.

Et Ethan reçut un Capumain. Le Pokémon dansa doucement face à son nouveau maître. Ethan sourit, satisfait.

- Moi qui voulais un Pokémon normal, je suis très heureuse !
- Mon Pokémon est noir et cool, et son plumage est super beau !

Ethan prit Capumain dans ses bras. Il était désormais un académicien. Il n'y avait plus que les formalités à régler. Dans l'auditorium, les enfants étaient agités suite à la réception de leur Pokémon. Pas Ethan qui se contentait de caresser son Pokémon qu'il tenait dans ses bras.

***

Comme promis au « petit copain de sa mère », Ethan sortit de l'académie assez vite, contrairement aux autres enfants qui se montraient leurs Pokémon ou qui jouaient avec. Ethan n'en avait pas vraiment envie.

- Tiens, enfin te voilà.

Ethan se tourna vers un homme qu'il ne connaissait pas.

- Je me demandais quand tu allais sortir.

L'homme s'approcha. Ethan resta figé. Une Pokéball qu'il portait sur lui libéra Rhinolove qui resta sur l'épaule d'Ethan. Le Pokémon souriait en battant des ailes frénétiquement.

- Salut toi. Alors, Ethan ? Quel est ton Pokémon Académique ?

Ethan baissa la tête, ne sachant pas s'il devait répondre.

L'homme s'agenouilla.

- T'as raison, mon grand. Ne fais confiance à personne. Sinon, ta vie se transformera en enfer. Comme la mienne. Parce que j'ai trop fait confiance aux gens. C'est bien. Tu as bien grandi.

Ethan se mordilla les lèvres. Il avait reconnu l'homme. Pour autant il n'allait pas lui sauter au cou et lui faire la bise.

- On ne se reverra peut-être pas, mais… si un jour j'ai l'occasion, j'essaierais de passer te voir… alors… à plus !

Ethan hocha la tête. L'homme s'éloigna. Ethan rappela Rhinolove et retourna à la voiture du petit copain de sa mère.

- A qui tu parlais ? Un surveillant ?

Ethan secoua la tête en mettant sa ceinture.

- … Un fou.

Le petit copain de sa mère haussa les épaules et il redémarra la voiture.

Secret Of Evermore – Introduction
FIN
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UN PETIT DERNIER POUR LA ROUTE
LE COMMENTAIRE

PFIOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU. Bah c'était dur.

36 pages. *s'essuie le front*

Un chapitre final chargé. On passe du bonheur le plus comble à la désespérance la plus crasse en passant par des notes d'espoir par la suite. Un chapitre tout en nuance qui conclut de manière satisfaisante – je l'espère – cette fic éprouvante.

J'ai fait tout ce que je voulais faire scénaristiquement, aucun regret. J'en ai même rajouté un peu. Lol.

On passe à la LISTE DES CHANSONS ENVISAGEES POUR LE SEASON FINALE !!!

- Distant Dreamer de Duffy
- If you go de Sophie Ellis-Bextor
- (s)Aint de Marilyn Manson
- You, you, you, you, you de The 6ths – J'allais supprimer la chanson dans le chapitre 049d avant de voir qu'on m'avait complimenté pour l'usage de cette chanson, ce qui de facto m'a empêché de mettre mon plan à exécution.
- This ain't a scene, it's an arms race de Fallout Boy
- Wake up alone de Amy Winehouse (Les paroles allaient très bien avec la situation)
- Someone like you de Adele
- Fade Together de Franz Ferdinand
- The Fear de Lily Allen
- L'instant X de Mylène Farmer
- L'instrumental de "Si j'avais au moins" de Mylène Farmer.
- The Death of You and Me de Noël Gallhager

Voilà ce à quoi vous avez échappé !!! La chanson Bye Bye Bye a été envisagée IN EXTREMIS pendant l'écriture du chapitre et vous pouvez remercier ma petite choupinette rousse d'avoir posté un lien sur son mur qui m'a permis de connaître cette chanson au dernier moment ! Elle ne le saura jamais, mais elle aura grandement contribué à cette fin.

Et m'a surtout permis de mettre un terme à cet affreux dilemme de la chanson de fin de saison. Mais quelle grosse merde indécise je suis quand même !!

BREF. Pour ce qui est des choix de cette fin, je dois m'expliquer.

- David devait être éloigné de Roland et ils ne devaient surtout jamais s'excuser l'un envers l'autre. Y'avait du cordon à couper.

- C'est ce benêt de Dimitri qui retrouve Ethan qui avait finalement été kidnappé par une illustre inconnue qui voulait juste un enfant, comme ça. D'ailleurs je reste très floue sur les motivations de Candice. Dont le nom est complètement Random (Phinéas et Ferb *sors*)

- Bonheur ! Ethan est retrouvé !
Malheur ! Rachel a trompé Roland !
J'AVOUE qu'au dernier moment j'ai hésité, je me suis dit « Non, c'est trop horrible, ils ont pas arrêté d'en chier, FOUS LA PAIX A CES GENS, DOMINO ! » Mais… Mais… Dans ma tête, même si j'adore Roland, la vie de tous ces gens ne pouvait trouver le repos qu'en l'absence de Roland. Et je n'allais quand même pas le refaire mourir après l'avoir si maladroitement ressucité. On va pas déconner quand même. Il fallait donc le faire « mourir » à la Lewis, à savoir le faire partir. Et donc, il lui arrive le plus ironique des trucs horribles qui puisse lui arriver : Sa femme le trompe. On comprendra que le petit Roland, un peu perturbé par un adultère *Précédemment dans Smirnoff…* aura gentiment pété un câble.

Mais finalement et comme le montrent les flashes, les autres personnages ne s'en portent pas plus mal. Bon, Rachel morfle grave mais la fin laisse à penser que tout va un peu mieux. Le fait de lui faire abandonner son enfant (la petite Noémie) était évidente, elle ne pouvait pas élever cette chose qui lui restait de Roland. Et puis bon, Charlie et Léo me faisaient chier en coulisses à vouloir un môme… Z'êtes contentes, maintenant ?!

Bref, bref, bref la fic est finie, je ne REPRENDRAIS pas (ou alors pas sous le titre de Smirnoff ^o^ * se prend une volée de meubles dans la gueule*) et cette fin est fin que vous l'acceptiez ou pas. C'est soit ça, soit tout le monde crève à la guerre. Choisis ton camp, camarade !

Merci à tous d'avoir suivi et commenté, je vous dis à bientôt pour de nouvelles fics, je ferais un chapitre de remerciements plus tard, comme c'est mon habitude. Pour l'heure, see you next time !