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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 14/09/2011 à 10:04
» Dernière mise à jour le 14/07/2022 à 00:22

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 46 : Première escarmouche
Le professeur Chen était un homme poli, enthousiaste et plein de gentillesse. Quand Régis lui présenta Eryl comme étant une dresseuse n'étant pas passée par Bourg-Palette pour le début de son voyage initiatique, le professeur sauta jusque dans son laboratoire pour offrir à la jeune fille une espèce de boitier rouge métallique.

- Voilà ton Pokedex, Eryl.

- Merci beaucoup monsieur, répondit Eryl.

- C'est normal. Tout dresseur se doit d'en avoir un. Je dois avouer que je n'ai plus vu un dresseur de Surocal dans mon laboratoire depuis des années.

- Oui, avoua Eryl avec un ton d'excuse. Plus le temps passe, plus mon village devenait distant avec le reste de la région. Puis, il y a aussi l'année que les jeunes dresseurs de quatorze ans doivent passer en étant le Protecteur d'Ea.

- Ah oui, se rappela Chen. J'ai eu la chance de rencontrer Ea dans ma jeunesse. Un Pokemon fabuleux.

- Vraiment ? Vous avez vu Ea ?

Eryl se demanda comment c'était possible, vu que seul le Protecteur ou la Protectrice en titre pouvait lui rendre visite.

- J'ai connu une fille qui était Protectrice dans ma jeunesse, fit Chen avec nostalgie. On était assez... enfin, je veux dire qu'elle a accepté de me montrer Ea.

- Encore une de tes anciennes conquêtes, grand-père ? sourit Régis. Tu étais un sacré coquin dans ta jeunesse dis-moi ?

- Oui, j'avais un certain succès avec les filles, répondit le professeur non sans une légère touche d'arrogance. Tu ferais mieux de t'inspirer de moi, Régis. Toujours aucune petite-amie à ton âge...

Eryl vit avec amusement le visage de Régis prendre un teint rouge.

- C'est pas comme si j'avais le temps pour ces choses-là, marmonna-t-il.

Chen éclata de rire puis mena Eryl dans une petite pièce de son labo.

- Il faut que je configure ton Pokedex pour qu'il t'appartienne vraiment, expliqua-t-il en le mettant dans une fente sur un gros ordinateur. Il me faudrait ton nom, ton lieu et date de naissance, le premier Pokemon que tu as eu, ainsi que le nom de tes autres Pokemon.

- Eryl Sybel, commença le jeune fille, née à...

- Sybel ? répéta le professeur Chen, intrigué. Es-tu la fille de Dan Sybel ? Un Pokemon Ranger ?

- C'est exact, répondit Eryl. Vous le connaissiez ?

- Oui, oui, j'ai eu l'occasion de travailler une ou deux fois avec lui, quand je n'étais encore qu'assistant du précédent professeur de Kanto. Un homme généreux et passionné, ton père... Je me disais bien que ton visage me rappelait quelqu'un. Tu ressembles à ta mère, Marine, que j'ai connu plus tard. Comment vont-ils tous les deux ?

Le sourire d'Eryl s'évanouit.

- Ils ont disparu il y a des années... Je ne les ai plus jamais revus depuis mes huit ans.

- Disparus ? s'exclama Chen. Mais comment cela se fait-il ? La Fédération Ranger n'a jamais enquêté ?

- Si, un peu, mais mes parents n'étaient pas vraiment liés à la Fédération, répondit Eryl. Ils ne recevaient pas d'ordre d'Almia et restaient à Kanto uniquement. La Fédération ne s'est guère embarrassée de cette affaire de Ranger disparus en mission...

Chen secoua la tête, comme en colère.

- Je connais bien le professeur Pressand de la Fédération Ranger. J'irai lui toucher deux mots.

- C'est... c'est très gentil, professeur, balbutia Eryl.

Elle était consciente qu'en presque dix ans, il y avait peu de chance que ses parents soient encore vivants, mais même, elle voulait au moins savoir ce qui leur était arrivé.

- Ce n'est rien, ce n'est rien, fit Chen en secouant la main. Ton père m'a sauvé la vie une fois, lors d'une mission où je devais étudier un Tauros Chromatique. Il m'aurait embroché sans mon garde du corps Ranger. Dan était vraiment un grand homme, qui a accompli des choses incroyables, avec les Pokemon, mais pas seulement. Il nous a notamment aidé à protéger la Forêt de Jade, au nord de Jadielle, quand elle était menacée de déforestation. C'est le moins que je puisse faire. Si tu as besoin de quoi que ce soit Eryl, même d'un endroit où dormir, n'hésite pas surtout.

- Oh, c'est gentil, mais je ne compte pas rester, professeur. J'ai mon voyage à continuer. Vu que je vais éviter Argenta pour le moment, l'arène la plus proche serait donc...

- La mienne, conclut Régis avec un sourire. Mais je te conseille de revenir me voir plus tard. Même si je ne doute pas de tes talents de dresseuse, en toute modestie, je suis le champion le plus puissant de Kanto et si tu as perdu contre Ondine...

- Il ne me viendrait pas à l'idée de t'affronter avant au moins un an, Régis, se dépêcha de dire Eryl. Non, je comptais plutôt prendre un bateau et aller à Cramois'île.

- Ah, tu vas affronter Auguste, commenta Chen. C'est un dresseur d'expérience et un bon ami, car lui aussi se plonge souvent dans la science. Ah, ça me fait penser...

Le professeur s'avança près d'une espèce d'appareil avec trois creux à son sommet. Il appuya sur un bouton et les trois creux s'ouvrirent, laissant apparaître trois Pokeball.

- Tous les dresseurs de Kanto commencent leur voyage avec un des trois Pokemon que j'offre à Bourg-Palette, expliqua Chen. Tu as déjà plusieurs Pokemon, mais je pense que tu mérites quand même un de ceux-là.

Il prit les Pokeball et en fit sortir les trois Pokemon en même temps. L'un d'eux était vert à quatre pattes avec un bulbe renfermé sur le dos, l'un était orange avec le bout de queue enflammé, l'autre était une petite tortue bleu qui tenait sur deux pattes.

- Voici Bulbizarre, Salamèche et Carapuce, Eryl. Ce sont tous les trois des Pokemon faciles à dresser et qui évoluent assez vite, ce qui est idéal pour commencer une carrière de dresseur. Choisis en un.

Eryl en bégaya de reconnaissance et son choix se porta sur le petit Carapuce. Elle n'avait pas encore de Pokemon Eau. Et il était si mignon...

- Carapuce est le meilleur choix, selon moi, acquiesça Régis. J'ai commencé avec lui, moi aussi. Aujourd'hui, c'est sans doute le meilleur des Tortank.

- Il te sera fort utile contre Auguste, qui n'utilise que des Pokemon Feu, ajouta Chen.

- J'en prendrai soin professeur, dit Eryl. Merci beaucoup !

Chen les reconduisit dans le salon, où il prit un air grave.

- Bien, passons à un sujet de conversation moins réjouissant. Régis, quelles nouvelles du nord ?

- Les Vriffiens continuent leur avancée sans relâche, grand-père. Ils seraient capables d'attaquer Argenta aujourd'hui s'ils le voulaient et peut-être même la prendre. Il faut absolument que les Dignitaires à Safrania prennent conscience de l'ampleur de la menace et réagissent avant que ces fous ne débarquent dans nos villes principales !

- Oui, c'est ce que je me tue à leur répéter, mais ils ne veulent pas commencer les hostilités avec eux avant d'avoir eu une chance de négocier avec leurs dirigeants. Le général Lance est lui aussi sur les nerfs, mais les Dignitaires ont été clairs : aucune action contre les Vriffiens tant qu'ils n'auront pas touché à une ville principale.

- Mais c'est débile, s'écria Eryl, prenant part à la conversation. Et tous ces petits villages qui sont à la merci des Vriffiens ! Combien seront détruits avant que les Dignitaires daignent se bouger les fesses ?! Seules les grandes villes les intéressent, soit, mais on ne peut pas abandonner tous ces gens qui vont souffrir et mourir juste parce qu'ils ont eu la malchance de ne pas habiter dans l'une de ces villes !

- Je suis d'accord, Eryl, soupira Chen. Mais les Dignitaires sont en majorité de grands bourgeois et de riches industriels. Seul le profit les intéresse et il n'y a aucun profit à défendre un village qui n'en rapporte aucun, tu comprends ?

- Les Dignitaires mettent un prix sur la vie humaine ? demanda Eryl, écœurée.

- C'est un peu ça, oui. Je crains que si l'on veut défendre les victimes des Vriffiens, on devra le faire de nous-mêmes...

- J'ai contacté Bob, Erika et Jeannine, dit Régis. Ils sont d'accord pour nous filer un coup de main. Forrest et Ondine sont déjà sur le coup bien sûr, Sacha les a prévenu. Morgane elle, ça ne sert à rien, elle est trop loyale aux Dignitaires. Quant à Auguste, je suis sûr qu'il nous aiderait, encore faudrait-il le prévenir.

- Eryl va à Cramois'île, non ? Elle pourrait le prévenir de la situation, proposa Chen en regardant la jeune dresseuse.

- Bien sûr professeur ! Je ne demande qu'à aider !

- Très bien alors. Il reste un point à traiter.

Régis hocha la tête.

- Sacha. On a plus eu de nouvelle depuis cinq jours. C'est beaucoup, même pour lui.

Chen acquiesça et se prit le menton, l'air pensif.

- Dans son dernier message, il m'a dit qu'il restait un peu à Duttelia, la capitale du Royaume de Duttel, pour les aider en cas d'attaque de Vriff. Mais comme nous le savons, Duttelia est tombée il y a deux jours. On peut penser que Sacha n'était pas là lors de la bataille, vu qu'il ne m'a pas contacté avant. Mais je suis inquiet, je dois l'avouer...

- Il y a de quoi, le connaissant, renchérit Régis. Surtout s'il travaille avec la Team Rocket.

Ce mot attira l'attention d'Eryl. Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour poser une question qui lui tenait à cœur, quand ils entendirent la porte de l'entrée s'ouvrir. Un jeune homme arriva dans le salon. Il devait avoir l'âge de Régis, les cheveux bruns en bataille de part et d'autre d'une casquette et un Pikachu à ses côtés.

- Tiens, quand on parle du loup, fit Régis.

Il avait pris un ton ironique, mais Eryl sentait bien dans sa voix le soulagement.

- Sacha mon garçon, on s'inquiétait sérieusement, dit le professeur.

- Désolé professeur, dit le dénommé Sacha. J'étais très occupé et je n'ai pas pu vous contacter.

- On peut savoir à quoi ? demanda Régis.

- Avec Dracaufeu, on a parcouru l'espace aérien de l'Empire pour attaquer chacun de leur vaisseau qu'on a rencontré. Je voulais trouver celui d'Evard et récupérer Pegasa.

- Et alors ?

- Je ne l'ai pas encore trouvé, mais plusieurs des vaisseaux volants de Vriff ne voleront plus jamais, dit-il l'air sinistre. J'ai laissé Dracaufeu là-bas. C'est un Pokemon Feu et il peut sentir la présence d'un Pokemon comme Pegasa. Je suis rentré avec mon Etouraptor. En chemin, j'ai vu ceci : une armée vriffienne s'approchant dangereusement d'Azuria !

Régis se leva d'un bond du canapé.

- Il faut y aller.

- Oui, c'est pour venir te chercher que je suis venu, dit Sacha. On pourra prendre aussi Pierre et Forrest en passant par Argenta. Ondine ne pourra pas tenir seule.

- On y va, grand-père, dit Régis en suivant Sacha vers la sortie.

- Faites attention, dit le professeur.

- Je veux venir aussi, dit Eryl en se levant à son tour. Je peux vous aider à combattre, j'ai des Pokemon, et...

- Eryl, fit Chen calmement, c'est trop dangereux. Régis et Sacha sont des dresseurs d'élite, laisse-les gérer ça. Toi, tu as une mission tout aussi importante. Il faut que tu préviennes Auguste à Cramois'île. Tu peux le faire ?

- Je... oui professeur, dit Eryl, confuse.

Elle aurait dû se douter que dans une bataille comme celle qui allait se jouer à Azuria, elle aurait été un boulet pour les dresseurs expérimentés qui allaient s'y battre. Pourtant, elle allait aider comme elle le pourrait.

- Je pars immédiatement pour Cramois'île !

- Parfait. Un bateau partira dans deux heures du petit port au sud. Ah, et aussi, depuis l'éruption qui a détruit la ville, Auguste s'abrite dans l'une des Îles Ecumes, sache-le.

- Je m'en rappellerai. Au revoir professeur, et merci.


***


- J'espère qu'on n'arrive pas trop tard, marmonna Pierre.

Ils ne voyaient pas encore Azuria, mais la fumée qui semblait s'en échapper, elle, était tout à fait visible. Pierre était en croupe derrière Sacha sur son Etouraptor, tandis que Forrest, le jeune frère de Pierre et champion de l'arène d'Argenta, était derrière Régis sur son Ptera.

- Je ne comprends pas que ces fous osent s'attaquer à Azuria, continua Pierre. Argenta, d'accord, elle est assez isolée et fragile, mais Azuria ! Si près de Safrania !

- Espérons que ce soit assez pour les Dignitaires se bougent enfin un peu, dit Forrest.

- Ça m'étonnerait qu'ils laissent passer ça, fit Régis. Si ce n'est déjà fait, ils vont sans doute envoyer une unité s'occuper des Vriffiens.

- J'espère qu'ils en enverront plus d'une, marmonna Sacha.

Azuria était en vue et elle grouillait sous le nombre de soldats en armure rouge qui s'évertuaient consciencieusement à la détruire. Azuria, considérée comme la plus belle ville de Kanto, était sous le feu ennemi. Comme seule résistance, les Vriffiens n'affrontaient que les quelques policiers qui tentaient tant bien que mal de faire évacuer les civils, ainsi que quelques dresseurs, menés par Ondine. Cette dernière se trouvait sur le lac Azur, sur son Leviator, en train de combattre toute une meute de ces chiens enragés de Vriffiens.

- On va se séparer, cria Régis. Chacun prend un côté et forme une ligne avec ses Pokemon pour empêcher ces types de s'en prendre plus aux habitants !

- Ça marche, dit Forrest, qui sauta du Ptera pour atterrir sur son Steelix qu'il venait d'appeler.

Régis repartit d'un autre côté, sauta de son Ptera pour faire face à plusieurs Vriffiens avec son Tortank, son Elekable et son Arcanin. Sacha fit descendre Pierre qui s'occupa d'aller aider les policiers au centre-ville, Sacha repartit vers le lac Azur, où se jouait le gros de la bataille. En le voyant arriver, le visage d'Ondine se tordit en une grimace impatiente. C'était une jeune femme un peu plus âgée que Sacha d'une ou deux années, aux longs cheveux roux et aux yeux verts marins. Sacha trouvait toujours qu'elle aurait pu être très séduisante si son visage n'était pas constamment gâché par un quelconque air renfrogné.

- Tu en as mis un temps, commenta-t-elle.

- Je suis venu chercher du renfort, mais j'aurais pensé qu'entre temps, tu boutes tous ces mecs hors de ta ville. Tu te ramollis.

- Ferme-là et viens nous aider. C'est d'ici que viennent tout leur renfort. Il faut les empêcher d'envoyer encore plus d'hommes dans la ville.

Sacha sauta d'Etouraptor sur les berges du lac, pour se retrouver entourée d'une bande de Vriffiens qui furent momentanément arrêtés dans leur avancée, surpris qu'un dresseur tombe du ciel devant eux. Ils n'eurent pas le temps de se reprendre non plus car Pikachu venait de les foudroyer sur place. Sacha appela en plus son Hydragon, son Ectoplasma et son Palarticho. Hydragon était invulnérable à toutes les armes que les Vriffiens pouvaient utiliser contre lui grâce à ses écailles de dragon.

En revanche, on ne pouvait pas en dire autant des armures des Vriffiens qui se détachaient en deux au moindre coup de griffe du Pokemon Dragon. Palarticho, lui, s'adonnait à un tel massacre malgré sa petite taille qu'il eut bientôt un grand cercle d'espace vide autour de lui. Il maniait son épée-poireau avec une précision et une force redoutable. Quant à Ectoplasma, son corps spectral et immatériel lui évitait de subir les coups des Vriffiens tandis qu'il s'adonnait à semer la terreur et la confusion dans leurs rangs.

Les Pokemon eaux d'Ondine aussi se démenaient. Les plus gros des ravages dans les rangs ennemis étaient provoqués par son Leviator, terrible Pokemon qui pouvait prétendre au rang d'un des premiers Pokemon Eau les plus forts. Ses attaques Cascade ou Draco-Rage ne laissaient aucune chance aux Vriffiens. Il y avait aussi son Staross, qui, quand il n'utilisa pas sa panoplie d'attaques spéciales sur les Vriffiens, fondait sur eux en tournoyant sur lui-même, aussi dévastateur qu'une scie circulaire. Ensuite venait son Hyporoi, qui lui accablait les rangs ennemis d'attaques aussi puissantes que rapides, tel Surf ou même encore Draco Météor.

Il était à ajouter qu'Ondine aussi participait à la bataille. Alors que Sacha se contentait de donner des ordres à ses Pokemon, Ondine, elle, ne manquait pas d'assaillir les Vriffiens blessés par ses Pokemon en cognant, griffant et mordant tout ce qu'elle pouvait atteindre. Sacha s'inquiétait plus pour ces pauvres Vriffiens que pour elle. Ces gens, en attaquant Azuria, ne devaient pas savoir à quoi ils s'exposaient de la part de sa championne. Pour leur sécurité, ils devraient mettre une certaine distance entre eux et Ondine à l'avenir ; de préférence une galaxie d'écart.

Quand ils eurent fait le ménage au lac Azur, Sacha et Ondine retournèrent en ville aider les autres. Beaucoup de quartiers et d'habitations étaient en feu et Ondine, les larmes aux yeux, décida de rester pour combattre les incendies avec ses Pokemon Eau. Sacha et ses Pokemon rejoignirent Régis, Pierre et Forrest, qui commençaient à être acculés de part et d'autre. Bien sûr, les Pokemon Roche de Forrest retenaient bien les Vriffiens, mais leur nombre ne cessait de croitre. Ils auraient passé un sale quart d'heure si le bruit d'avions n'était pas venu à leur oreille comme un signal de salut. Une vingtaine d'appareils militaires volant marqués du sceau du gouvernement déboulèrent sur Azuria, tirant sans discontinuité sur la masse de soldats Vriffiens. Plusieurs Pokeball furent lancées des appareils pour tomber dans la ville, libérant plusieurs autres Pokemon. C'était les Pokemon de la Garde Gouvernementale, une unité de dresseurs d'élites qui travaillaient pour les Dignitaires.

- La cavalerie débarque enfin ! sourit Forrest.

Plusieurs avions armés du gouvernement atterrirent quand ils n'eurent plus de munition, libérant à chaque fois une dizaine de soldats armés. Celui qui semblait mener ces forces n'était pas inconnu à Sacha. C'était un homme baraqué et gigantesque aux cheveux blonds qui portait une tenue militaire et qui se battait en compagnie d'une panoplie de Pokemon Foudre, dont un Raichu particulièrement féroce. C'était le major Bob Surge, champion de l'arène de Carmin sur Mer également officier dans l'armée du gouvernement. Sacha et Régis allèrent à sa rencontre.

- Bob ! cria Régis.

- Yo, les jeunes Chen et Ketchum, les salua-t-il de sa voix grave. On finit le ménage ici puis on aura tout le temps de papoter.

La plupart des Vriffiens avaient déjà fui, ce qui était bizarre en soi, car Sacha savait que ces gars-là se battaient jusqu'à la mort en toute occasion. Mais sans doute avaient-ils compris qu'ils ne pourraient plus espérer prendre Azuria avec l'intervention de l'armée gouvernementale. Quand plus aucun Vriffien ne souillait le sol d'Azuria, la ville était en piteuse état, mais au moins, elle était sauve. Arceus en soit remercié, l'arène n'avait pas subi de dommage. Si ça avait été le cas, sans doute Ondine serait partie en croisade personnelle dans l'Empire de Vriff pour lui apporter mort et souffrance.

De même, on comptait peu de victime de cette attaque, mais beaucoup de blessés. Sacha avait toujours un mauvais pressentiment. Il avait vu ce que l'Empire pouvait faire à un royaume comme Duttel. Les forces qu'il avait envoyées sur Azuria ne représentaient rien du tout. Ça devait être pour tester leur défense... Sacha alla retrouver Bob. Régis était déjà avec lui et discutait âprement.

- Ouais, Peter m'en a parlé, répondit le major à une question de Régis. Mais les Dignitaires pensaient toujours pouvoir acheter ces barbares. Au moins, cette attaque contre Azuria a eu un effet positif à Safrania ; les vieux gripsous du gouvernement seront obligés de prendre cette menace au sérieux désormais. Mais qu'espéraient ces fous en nous attaquant de la sorte ?!

- Ne commets pas l'erreur de les sous-estimer, Bob, intervint Sacha. J'ai vu de quoi ils étaient capables à Elebla. Certes, en combat, avec leurs arcs et leurs épées, ils ne sont pas bien dangereux, mais leur arme la plus puissante est leur nombre et leur fanatisme. Ils ne craignent pas la mort, ils la recherchent même. Ils n'arrêtent de se battre que lorsqu'ils ne respirent plus.

- Ça posera problème quand on aura gagné alors, dit Bob. S'ils n'acceptent aucune reddition, on sera obligé de les exterminer jusqu'au dernier.

- Vaut mieux ne pas penser à la fin de la guerre immédiatement, dit Régis. Comme l'a dit Sacha, ils sont très dangereux. Si l'envie leur piquait d'envoyer d'un coup toute leur force contre nous, on ne pourrait pas les arrêter.

- Euh... excusez-moi... fit une voix craintive.

C'était un petit homme râblé aux grosses lunettes qui portait l'insigne des journalistes d'Azuria.

- Aucun commentaire, dit d'office Bob.

- Euh... non monsieur, il ne s'agit pas d'une interview... Mais les hommes qui nous ont attaqués... Ils ont envahi nos studios en premier et nous ont forcés à leur obéir...

Sacha fronça les sourcils. Que pouvaient bien vouloir des Vriffiens, qui considéraient la technologie comme un blasphème, dans un plateau télé ?

- Que voulaient-ils ? demanda Régis.

- Ils voulaient passer un message à toute la région, trembla le petit homme. Nous n'avons pas eu le choix. Nous avons diffusé ce qu'ils ont dit en direct dans tout Kanto.

- Montrez-moi ce message, exigea Bob.

Le petit homme les conduisit jusqu'à ses studios, où tout le monde paraissaient encore sous le choc. Il alluma une grande télé, repassa l'enregistrement et s'éloigna rapidement comme si rien que le réentendre lui provoquait une énorme douleur. À la télé, un officier vriffien en armure rouge, son épée dégoulinante de fluide vital, s'adressait à tout Kanto.

- Peuple infidèle de la région Kanto, vous qui avez eu la malchance de naître sous l'égide des forces obscures qui veulent vous détourner de Dieu, entendez la parole sacrée de l'Empire de Vriff. Au nom du seul vrai dieu universel, le grand Asmoth, nous allons envahir vos terres et les purifier du mal qui les habite. Deux choix s'offrent à vous : vous soumettre et jurer allégeance à l'Impératrice et à Dieu, ou bien nous résister et mourir dans les flammes de la damnation éternelle ! Donnez-nous vos Pokemon, détruisez vos appareils technologiques hérétiques, priez chaque jour à la gloire de l'Empire de Vriff et vos misérables vies seront épargnées un temps, avant que Dieu ne vienne pour les récupérer. Si vous recherchez des responsables à votre malheur, adressez-vous à ceux qui se font appeler Team Rocket, qui ont osé se dresser contre le glorieux empire dans une guerre qui ne les regardait pas et qui de ce fait ont attiré sur votre région la colère de notre divine Impératrice !

L'enregistrement prit fin dans une nuée de parasites. À l'heure qu'il était, tout Kanto devait avoir entendu ce message apocalyptique. Et à l'heure qu'il était, Giovanni avait dû se mettre tout le monde à dos.