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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 08/09/2011 à 11:38
» Dernière mise à jour le 08/09/2011 à 16:54

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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055 - Purgatoire
« L'échec n'entache pas la sincérité de la tentative. »
Paul Aster

« Une chute sans fin dans une nuit sans fond, Voilà l'enfer. »
Dante

« On ne s'intéresse guère aux affaires des autres que lorsqu'on est sans inquiétude sur les siennes. »
Pierre-Augustin Caron Beaumarchais



(Dr Robotnik Mean Bean Machine – Stage 9-12)

Les gens riaient. Riaient. De qui, de quoi, on ne sait pas. Mais ça riait, ça parlait aussi. Et la techno cradingue emplissait la pièce.

David s'était assis sur le canapé avec Denis qui parlait avec les gens. Oui parce que Denis, lui, il est sociable. Mais des années d'ombre fraternelle avaient ruiné les aptitudes de David.

- Donc me voilà maintenant avec mon petit loup, dans mon appart, avec la petite !
- Ouah, super !!
- Owen disait qu'il te voyait souvent…
- Oui mais bon, c'était un peu tendu, rapport à notre histoire passée…

David voulait surtout éviter d'entendre ce genre de choses. Owen, le grand type brun avec un bouc, arriva près de David.

- Tu reveux du ponch ?
- Non merci !
- J'te ramène ça tout de suite !

David se fit arracher son verre des mains. « Avec cette musique de merde aussi on n'entend rien… »
- Viens, Denis, on va te montrer un truc !
- Ce qu'on a acheté à Owen à son retour de Californie !

Denis regarda David qui lui fit signe d'y aller. Denis fit la bise à David.

- Je reviens tout de suite !
- Hein ?
- J'ai dit que je revenais tout de suite !
- O… Ok ! marmonna David, sourd.

Et désormais muni d'un verre de ponch plein. David mima un Merci à Owen qui s'assied à côté de lui.

- Alors, ça va avec Denis ?
« Parler de Denis à son Ex… »
- Oui, très bien ! cria David.
- Je suppose que ça va partout !
- … Oui, oui !

Owen hocha la tête.

- Je sais ce que c'est ! Ce mec est torride ! Un des meilleurs coups de ma vie !
- Hein ?
- … Il est adorable, oui c'est vrai !
- Ouais, ouais !

La musique s'arrêta au grand bonheur de David.

Jada – American Cowboy

… pour mieux reprendre. Owen sourit et se leva pour agiter la salle. David soupira.

***

- I know, you know, I'm sexy !!

Rachel regardait son mari qui chantait au volant alors qu'Ethan dormait à moitié.

- Nanananaananan !
- Roland… soupira Rachel.
- Je chante, c'est bon pour ma conduite !

Le téléphone de Roland vibra.

- Chérie, tu sors mon téléphone ?
- … c'est un euphémisme pour…
- Pour ?
- Ok ok !

Rachel fouilla la poche de Roland et sortit le téléphone mais pas à temps.

- Appel en absence de… Yann ?!
- Yann m'appelle à… 21 heures ?! Oh putain ! soupira Roland.

Un bouchon s'étendait devant eux.

- Bon, bah… on n'a plus qu'à attendre que Yann rappelle et espérer que… la route du Rhum s'achève !

Les voitures s'accumulaient sur la route.

- Pourquoi dans ces cas-là on n'a pas un GPS pour nous prévenir d'un autre chemin plus convenable et éviter le bouchon ! grommela Roland.
- Peut-être que les gens du bouchon ont pris ce chemin pour éviter un autre bouchon encore plus loin…
- Non mais attends, là, c'est pas possible, c'est le pèlerinage à Rocamadour !

Roland et Rachel se retrouvèrent à patienter. Le téléphone de Roland sonna de nouveau.

- Bon, voyons pourquoi Orange Mécanique m'appelle… Encore un truc dont David avait peur…

***

« Vous savez ce que je pense, là ? Je pense que je pourrais courir sur la façade de cette résidence. Voilà à quoi je pense. Yann est au téléphone, il me regarde. Y'a sa copine qui me regarde aussi. Elle a l'air vachement inquiète, je me demande pourquoi. On se connait pas aussi bien que ça. »

- C'est affreux…
- JE SUIS EN TRAIN DE TE DIRE, COUILLE-MOLLE, QUE DIMITRI EST EN HAUT DE NOTRE RESIDENCE ETUDIANTE ET QU'IL VA S'APLATIR COMME UNE PUTAIN DE CRÊPE SUR LE SOL !!... … COMMENT CA ??? COMMENT CA JE GUEULE TROP ?... QUE JE T'ENVOIE DES SMS ??? C'EST MONSIEUR LA GRANDE GUEULE QUI DIT CA ?... … J… J'M'EN TAPE DE CET EMBOUTEILLAGE !!! RAMENE TON CUL !!!

Yann raccrocha énergiquement. Amy approcha de lui.

- Mais avec qui t'étais au téléphone ?
- R… ROLAND SMIRNOFF…
- Calme-toi, arrête de crier, respire !

Yann déglutit, en totale dépression nerveuse.

- C'est-c'est-c'est le-le prof… de voyage itinérant de-de-de Dimitri…
- Calme-toi, il est en haut, il n'a pas encore sauté !
- Mais il peut le faire à tout moment, tu sais pas de quoi il est capable, même moi je sais pas tout, il est complètement imprévisible ! Pourquoi j'ai pas fait attention à lui, pourquoi ?!
- Tout va bien, Yann, il est en haut, la police et les pompiers sont là, ils vont le sortir de là.
- Ouais, ouais… PERRINE ! MERDE ! J'AI LAISSE LA GAMINE TOUTE SEULE !

Yann se dirigea vers l'entrée, mais Sheldon était avec la petite dans le couloir de l'immeuble.

- Ca va, ça va, t'inquiète, elle est là.
- P… Perrine, tu t'inquiètes pas, ok ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien, rien du tout !
- Y'a plein de monde dehors !
- Il se passe rien ! Il faut que j'y retourne, Sheldon…
- Vas-y, mec, garde ton calme, si Dimitri voit que tu stresses, ça va le stresser.

Yann acquiesça.

- Je peux rien faire pour Dimitri – au contraire mon intervention ferait empirer les choses – alors autant me rendre utile.
- Merci…

Yann retourna dehors auprès d'Amy.

- Sheldon la surveille, ça va… Qu'est-ce qu'il font là, tous ces cons ?
- Quelqu'un va se suicider, forcément, la foule se rassemble.

Yann se tendit comme une bouilloire.

- DEGAGEZ ! DEGAGEZ BANDE DE CONS !!! FOUTEZ LE CAMP !!!

Yann sortit Papinox, à l'étonnement d'Amy.

- DARD VENIN !

Evidemment le Pokémon évitait sciemment les humains, mais cela suffit à effrayer la petite assemblée d'étudiants.

- Putain d'enculés !! CA VOUS FAIT PLAISIR ??? CA VOUS AMUSE QUE QUELQU'UN VA SE SUICIDER ??? BANDE DE CONS VOUS ME DONNEZ ENVIE DE VOMIR !
- Yann, Yann, Yann…
- QUOI ? OH PUTAIN !
- Quoi ? Calme-toi bon sang tu t'énerves pour rien !
- MAIS SI ! SI J'AVAIS GOLEMASTOC J'AURAIS PU LE SAUVER SANS PROBLEME ! PUTAIN !!! MERDE !

Amy grimaça.

- J'ME SENS SUPER MEGA CON MAINTENANT !!! MERDE !!!

Amy regarda Yann qui perdait complètement la tête.

- POURQUOI J'PEUX RIEN FAIRE POURQUOI PUTAIN POURQUOI !!!

Elle ne dit plus rien. « Dire quoi ? Il s'énerve contre lui-même… »

« C'est haut, c'est si haut… Quand on est en bas, on voit bien que c'est haut mais d'y être, WOW ! Je me demande comment ça va être en bas. Si je vais voir quelque chose avant, après, pendant… si mon regard va rester figé sur la dernière chose que j'aurais vu. Mince, je veux pas voir du béton pour l'éternité ! C'est nul ! »

***

Marché de Rio. Alice, Ethan, Vince et Neia profitaient du soleil et des stands. Ils étaient suivis par Little, le gros Florizarre d'Alice qui trainait un chariot.

- C'est dingue ce qu'il y a comme produits… Et les prix, c'est affolants !
- Leur but n'est pas premièrement le bénéfice mais l'écoulement des stocks. Au final ils s'y retrouvent ! admit Alice.
- C'est génial !
- Et c'est pour ça que Florizarre traine un chariot ! Construit par papa, de surcroît ! sourit Vince.
- Dingue… Vous achetez tant de choses que ça ?
- Tu rigoles mais moi ici je fais mes courses de la semaine !

On entendit un gros choc. Tout le monde se retourna vers un type étrange portant la moustache. Il poursuivait une petite boule de poils jaune.

- RRRRRReviens ici !! Misérable petite chose ! Tou me réviens dé droit !!!

Statitik regardait à droite et à gauche, et elle sautait de personne en personne.

- Mais qu'est-ce que…

Le Pokémon bondit vers Rachel.

- HIIIIIII !

Il atterrit dans les mains de Rachel qui regarda la petite tique dans les yeux.

- Elle est toute petite !
- MADAME !

Vince s'étonna.

- Oh, c'est Antonio Dios !
- Antonio Dios ? s'étonna Rachel. « On dirait un amant potentiel pour David avec ce costume de danseur… brésilien, non, j'ai rien dit ! »

Le danseur au col très très plongeant semblait outragé. Alice, Vince et Neia reculèrent.

- MADAME ! Ce Statitik est à moi ! J'ai proclamé sa capture !!

Vincent approcha de Rachel.

- Au Brésil, celui qui veut un Pokémon crie qu'il va le capturer avant de le faire, scellant sa propriété avant même le début de la confrontation !
- … Et vous poursuivez ce Pokémon parce que ?
- ELLE M'A ECHAPPE !!! Je suis Antonio Dios !
- J'avais cru comprendre ça…

Statitik grimpa sur l'épaule de Rachel.

- Apparemment elle ne veut pas de vous !
- ABSURDO ! JE VEUX CE POKEMON ! IL EST A MOI !
- Rachel, tu ferais mieux de…
- Nan ! Si ce Pokémon ne veut pas venir avec vous, c'est son droit de Pokémon le plus élémentaire !

Antonio retira un de ses gants et allait gifler Rachel.

- CA VA PAS NON !
- Rachel ! s'étonna Alice.
- Madame, je vous défie !

Ethan regardait sa mère qui fronça les sourcils.

- Vous me défiez ?
- OUI ! LE VAINQUEUR gagnera tous les droits sur ce Pokémon !!!
- Si c'est moi, cette pauvre petite chose repartira dans la nature !!

Antonio sortit une Love Ball.

- Roserade ! Para Você

Le Pokémon apparut. Rachel souffla, pas impressionnée pour deux sous.

- Pauvre tache !
- QUOI ? COMMENT OSEZ-VOUS !!
- Allez, Ninjask !

Le Pokémon ultra-rapide apparut.

- Dança de Petalas !!

Roserade s'illustra dans un magnifique flamenco de pétales. Rachel regarda ça, blasée. Les gens du marché regardaient également.

- Ouah ! Trop bien. Taillade !

Ninjask fonça dans les pétales et les trancha un à un dans une gerbe étincelante de rose.

- Oooooooh !!! s'écrièrent Alice, Neia, Ethan et Vince.
- Merda !!! grommela le danseur.
- Aeropique pour finir !

Ninjask frappa à toute vitesse Roserade qui s'effondra, vaincue. Statitik sembla toute énamourée.

- DEUS !! Vous… Vous êtes DIABOLIQUE !
- Non je suis Rachel !
- Reviens Roserade !!! Aflamanoir !!!

Le Pokémon Feu sortit d'une Speed Ball. Rachel plissa les yeux. « J'ai déjà vu ce Pokémon entre les mains de Finn ! »

- INFERNO !

Rachel remarqua que le style d'Antonio résidait dans des attaques très artistiques. Aflamanoir dansait et créait une véritable fournaise autour de lui. Statitik se recroquevilla sur l'épaule de Rachel. Ninjask avait disparu.

- Oui, excusez-moi, je me suis permis de le rappeler.
- ………….
- Charmina !

Le Pokémon Combat et Psy sortit face à Aflamanoir.

- Garra das Sombras !!!

Aflamanoir sauta, sa griffe enrobée de matière noire. Rachel leva les yeux au ciel.

- Forte Paume !

Charmina frappa Aflamanoir qui s'envola jusque dans un tonneau.

- M…. MAIS…
- J'ai gagné, si c'est ce que vous avez de meilleur…

Alice s'étonna.

- V… Vince, Antonio Dios est bien le meilleur dresseur de Rio ?
- C'est… ce qui se dit, oui… Du moins sans compter papa !
- Alors Rachel est vraiment…
- Forte ? Oui je pense oui…

Rachel sourit. Antonio fronça les sourcils.

- Vous…
- Statitik pourra donc repartir dans la nature !
- …

Rachel retourna près d'Alice et de Vince.

- ATTENTION ! cria Vince.

Rachel se retourna. Un Prinplouf allait la frapper. Antonio sourit.

Statitik, furieuse, cracha du fil sur le pingouin et l'électrocuta, repoussant la chose. Antonio s'étonna. Rachel sourit.

- Non seulement vous vous habillez comme un plouc mais en plus vous êtes un lâche !!
- …………..
- Dégagez !

Antonio rappela ses Pokémon et partit, humilié. La foule applaudit Rachel alors que Statitik caressait sa sauveuse avec la tête.

- Tu es toute mignonne ! Et avec toi, je pourrais jouer les Spiderman !

Rachel prit Statitik sur son poignet et simula des jets de fil. Alice, Vince et Neia n'en revenaient pas. « Elle réalise SEULEMENT qui elle vient de battre ?! »

Statitik se posa sur la tête de Rachel et se mit à briller.

- Hein ?! Oh non ! Pour une fois que je pouvais avoir un Pokémon tout mign…

Mygavolt écrasa Rachel qui se retrouva en dessous.

- AU SECOURS !!

Mygavolt était toute heureuse. Alice ne savait pas comment toucher la créature.

- Attends, maman, je vais la distraire avec Emolga !

***

David passait ses journées entre les soins à l'office médical à côté de chez Travis et les appartements de Stefano.

« Ça ne me plait pas, résolument. »

Stefano servait le déjeuner à David en étant nu sous son tablier.

« Cette ambiance malsaine, cette espèce d'invitation permanente à coucher… »

Stefano se plaça face à David et mangea lui aussi.

« Ca fait deux semaines qu'on est là et on se connait à peine… »

David se mordilla les lèvres. « Cette situation est ridicule. Je peux pas être un dominant, je n'en suis pas et je n'en ai jamais été… et je ne peux pas vivre avec quelqu'un sans avoir de sentiments pour lui… »

David baissa la tête. « Je n'arriverais jamais à trouver quelqu'un de bien ! Kyle était bien au début avec moi… Samantha… je comblais un trou dans sa vie… Stefano, je… comble un trou tout court… Ca ne me plait pas. J'ai besoin de COMPLETUDE. Voilà. Je sais même pas si ce mot existe, j'ai besoin de complétude, d'être un tout dans une relation, d'être à la fois… »

David appuya sa tête sur sa main.

« Le confident qui peut tout entendre… parce que ça je sais que je peux l'être… »
« L'amant tendre et délicat… Je pense pas être méchant au lit, j'ai besoin de quelqu'un qui soit pareil, qui m'aime comme j'ai envie qu'on m'aime et pas seulement comme il me le demande… »
« La personne sur qui on peut se reposer… »

David plissa les yeux.

« Je trouverais jamais plus personne… j'en demande trop… je suis plus un boulet qu'autre chose… »

- Je trouve que tu penses trop.

David regarda Stefano. « Et moi que tu ne penses pas assez. »

***

- C'est chiant… soupira Roland.
- C'est nécessaire… marmonna Travis.

Drattak et Minotaupe faisaient le ménage parmi des braconniers sur un chalutier non loin d'un port.

- Tu fais ça tous les jours ?!
- Je fais ma petite sécurité, on va dire. Ce que la police ne fait pas, moi j'ai un statut qui me permet de le faire. Ne rejette pas les Limonde à la mer, ce sont des Pokémon d'eau douce.

Roland leva les yeux au ciel.

- Tu as remarqué que mon frère couchait avec ton homme de main ?!
- Oui, je m'assurerais de virer ce tordu quand vous serez partis.
- Ah ouais ?
- D'après ce que Vince m'a raconté, il a fait du gringue à David dès le premier jour, ça va quoi. Moi un type à qui je demande de surveiller un membre de ma famille et qui le saute, c'est pas un homme de confiance. Qu'est-ce que David fait avec ça ?

Roland haussa les épaules.

- Il ne doit plus se sentir, tu vois, après ses échecs sentimentaux, il doit croire qu'un de plus ou un de moins…
- Il est maso quoi…
- Ouais, mais on peut pas y faire grand-chose… Cette tourelle d'observation, je la pète ?
- Ouais. Faudra détruire leurs canons à filets aussi.
- Mais pourquoi les braconniers vont au bar en laissant leur bateau sans surveillance ?
- Parce qu'ils sont cons ! soupira Travis.


***

Arrêtés sur l'autoroute, Roland recevait des détails de la situation de Dimitri par SMS.

- Il veut se suicider, il est en haut de sa résidence étudiante et il menace de sauter.
- Yann doit être dévasté… geignit Rachel.

Roland soupira

- Je vais remonter le bouchon voir si y'a pas moyen de faire quelque chose.
- Tu peux aussi rester ici et attendre.

Roland soupira.

- Un de mes élèves est en danger, je vais certainement pas rester là à rien faire !
- Oh oui, go, go super-Roland, envole-toi à son secours !
- Ca me fait penser, pourquoi Yann n'utilise pas son Golemastoc pour le sauver ?

Roland reçut un nouveau SMS.

- … Je vois, ce petit con l'a prêté aux parents de sa grossière petite amie.
- Elle n'est pas grossière, elle t'a bien remballé. C'est une fille bien.
- Bah voyons. Ca m'énerve de rester comme ça, là !
- Tu sais, si Dimitri veut se suicider, c'est à lui de voir.

Roland regarda Rachel, éberlué.

- QUOI ?
- Tu n'y peux rien, tu ne peux pas l'en empêcher et surtout tu ne pourras pas l'empêcher de le faire plus tard !
- M… mais…
- Franchement je pense même que ce pauvre Dimitri aurait besoin d'une aide spécialisée.

Roland était révolté.

- Tu… Tu te rends compte de ce que tu dis ?!
- Oui. Tu veux que je te l'écrive sur un bout de papier ?
- … Ok, tu sais quoi, Rachel ? Sur ce coup, t'as rien à dire, ok !
- Pardon ?!

Roland sortit de la voiture. Rachel soupira en voyant Roland partir vers l'avant du bouchon.

- Tu vas avoir l'air malin si ça repart pendant que tu y vas !

Rachel regarda Ethan derrière qui était à moitié endormi.

- Ca va mon chéri ?
- Hm… Il est allé où papa ?
- Voir pourquoi on n'avance pas.
- Ah bon.

Rachel soupira.

***

(Little Miss Sunshine soundtrack – Catwalkin)

Le volume de la musique avait été réduit après constatation que personne n'arrivait à s'entendre. Denis et Owen avaient une petite discussion près de la chambre de ce dernier.

- Pourquoi tu restes là ? demanda Owen.
- Pour entendre le téléphone au cas où Yann essaierait de nous appeler.

Owen hocha la tête en souriant un peu trop.

- Oh. La petite, c'est ça ?
- Hm.
- J'espère qu'elle ne vous empêche pas de vous amuser toi et ton petit copain.

Denis regarda Owen, blasé. Lequel sourit.

- D'accord, d'accord, remarque déplacée. Tu te rappelles du nombre de fois qu'on a fait l'amour dans cet appart ?
- Pas du nombre exact. Y'a des fois je me demande seulement si on faisait des pauses…

Owen sourit.

- Toi et moi, y'a aucune chance que ça reprenne ?
- Toi et moi c'était bien le temps que ça a duré, plus la tentative de reprise après Todd. Mais maintenant c'est terminé.
- … je regrette de ne pas avoir été le bon.
- Non, c'est moi, je ne correspondais pas à ce que tu recherchais.

Owen haussa un sourcil.

- T'es bien gentil mais t'es pas obligé de me ménager !
- …

Denis acquiesça.

- Au quotidien, tu étais insupportable et j'en avais ras le cul d'avoir un mec qui en tout et pour tout n'avait pour seule conversation que des câlins !

Owen hocha la tête.

- Justification acceptée.

(Ethyl Meatplow – Close to You)

- Ca alors, médecin, c'est GENIAL !
- Pas tant que ça, la plupart des gens qui viennent me voir n'ont que de petits problèmes…
- Tu aides quand même les gens, c'est un super métier !
- Oui, je sais… Un jour j'ai eu un Granbull avec des morceaux d'écorce coincés dans la gorge, il fallait retirer les bouts de bois…
- Oh !
- Ca devait être chaud !
- Bah en fait j'ai bloqué ses mâchoires avec un des aimants de mon Magnezone.
- Même s'il pouvait faire Crocs Feu ?!
- Je l'avais endormi avec Spore, c'était une simple précaution ! Et après, hop, le bras dans la bouche !

Les autres autour de lui étaient sciés. Denis regardait ça, un sourire aux lèvres.

***

« Avec ces lumières, ces bruits électroniques et cette nuit noire, autant dire que l'ambiance est très bizarre. Je suis là-haut avec une intention claire. Je suis désespéré. J'ai le sentiment que ma vie est un échec complet. Plus de parents, plus de famille, plus d'amour… Finalement ma vie qui a beau être simple s'est décomposée d'elle-même. C'est nul. »

Yann regardait en haut alors que le chef de police criait au mégaphone.

« DESCEND DE LA, PETIT. IL Y A DES GENS QUI PENSENT A TOI. ON PEUT TROUVER UNE SOLUTION. »

Yann secoua la tête. « nan, y'a personne qui pense à lui, même moi, son connard de pote, j'étais trop occupé avec ma copine pour m'occuper de ses problèmes. »

Le champ de vision, c'est effarant des fois.

N'avez-vous jamais eu cette sensation de penser voir quelque chose, un mouvement, alors qu'en réalité c'était juste une lumière qui changeait à un certain endroit, ou une réverbération de lumière, ou un simple objet qui glisse ou tombe parce qu'il était mal disposé.

Yann avait un réflexe tout à fait enfantin de tourner la tête instantanément vers la moindre perturbation de son champ de vision, lumière ou personne qui se déplace.

Quand il tourna la tête cette fois, ce fut pour voir Rose qui semblait s'enfuir.

- EH !!! EEEEEEH !!!

Yann courut vers elle avec des pensées d'une violence hallucinante.

« SALE PUTE ! RESTE LA ! CONNASSE ! SALE GARCE JE VAIS T'ARRACHER LA TETE ET LA FOUTRE AU BOUT D'UNE PIQUE ! »

Ce sentiment se calma avec le même effet qui l'avait provoqué.

Amy allait aussi vers elle. Entrant dans le champ de vision de Yann, elle eut un effet calmant immédiat.

Rose, de même, avec la même méthode, les remarqua mais avec des effets plus négatifs et violents.

Yann l'attrapa par le bras.

- ROSE ! TU VAS POUVOIR NOUS AIDER !

Le volume de sa voix était inconsidéré et brutal. Il lui fit plus peur qu'autre chose.

- Mais je…
- TU ES SA COPINE, AIDE-LE !

Yann regardait Rose, désespéré. Mais son champ de vision lui joua encore des tours.

Elle trainait une valise.

Son étreinte sur son bras se resserra, ce qui fit grimacer Rose de douleur. Amy remarqua vite que Yann allait se foutre en rogne.

- Espèce de sale…
- …
- SALE PUTE ! COMMENT TU OSES T'ENFUIR A UN MOMENT PAREIL !!! SALOPE !! MAIS PUTAIN MAIS T'AS AUCUNE MORALE ! T'ES HUMAINE AU MOINS ???

Sheldon, suivi par Perrine, éloigna Yann en le tirant par l'arrière.

- Calme-toi, merde !
- C'EST RIEN QU'UNE PUTAIN D'EGOISTE !!!

Amy se plaça devant Rose pour éviter qu'elle ne parte.

- Rose, tu dois parler à Dimitri et le raisonner ! Je suis sûre que tu n'es pas mauvaise au point de le laisser là-haut !
- … je sais que je suis mauvaise. Je l'ai toujours été.

Amy plissa les yeux. « J'avais raison elle est dix fois plus barge que tout ce qu'on peut dire de Dimitri… »

- Bon, si tu le dis, mais justement, pour essayer de t'améliorer, tu devrais essayer d'aider Dimitri, ça serait une très bonne chose, ça ferait de toi quelqu'un de meilleur.

Rose hésita, mais finalement elle accepta. Amy remercia son sens de la diplomatie. Ou son hypocrisie ? « Au moment où j'ai dit ces mots, je les pensais. C'est ce qui importe. »

Perrine constatait un environnement nouveau, celui du monde réel, de ses dangers et de ses bruits. Loin de ce dans quoi elle était chez David. « Alors c'est ça, la vie… »

Cependant elle évitait de regarder en l'air. Y'avait un type au bord d'un toit, ça lui foutait le vertige rien qu'à le voir.

Rose arriva près des pompiers. Amy expliqua calmement qui était Rose et le pompier accepta de la laisser parler.

Rose avait le mégaphone en main.

Que dire.

Que faire.

C'était sa faute, parce qu'elle était une belle idiote.

Parce qu'elle ne savait pas ce qu'elle voulait.

Parce que…

***

– Parce que tu n'es qu'une petite bonne à rien, voilà pourquoi !

La petite Rose, six ans, lavait le sol. Gardée par sa grand-mère, elle avait renversé le pot de sucre.

- A cause de toi, je vais être envahie de Coxy. Tu sais à quel point c'est difficile de se débarrasser de ces saloperies ?

Rose frottait le sol comme une damnée.

Elle était chronométrée.

- Tu n'es qu'une petite merde, Rose Edelson ! Tu es née de l'union péchée entre mon petit Joshua et cette misérable PUTE !

Rose plissa les yeux à la mention de sa mère. C'est toujours désagréable quand quelqu'un à qui vous ne pouvez répondre insulte quelqu'un que vous aimez. Impossible de savoir que faire dans cette situation.

- Tout ce que tu sais faire c'est casser les choses.
- Ta gueule, vieux débris !!

La grand-mère se tourna vers Julian Edelson. Le grand frère de Rose. 15 ans.

- Fous-lui la paix, vieille chienlit ! Ou je dis tout à papa !

La vieille bique regarda Julian, pas décontenancée pour deux sous. Institutrice à la retraite, elle leva une longue règle et la frappa violemment sur la table. Julian fuit, apeuré.

- Tu vois. Tu vois à quel point toi et le misérable rejeton qui te sert de frangin êtes d'immondes petites choses.

Rose frottait tellement qu'elle ne sentait plus la serpillère sous ses doigts. La grand-mère se leva et se dirigea vers Rose, claquant la règle dans sa main tandis que la petite fille fondait en sanglots.

- Lève-toi.

La petite restait immobile en pleurant.

- Lève-TOI !

Rose regarda la vieille en pleurant.

- Non, s'il te plait grand-mère !

La vieille prit Rose par les cheveux et la leva.

- AAAAAAAAAAAH !

La règle claqua sur les fesses de Rose à quatre reprises dans un déchaînement de violence absolu.

- AAAAAAAAHAHAAAAAAAAAAAAHAAAAAAAAAAA !!!
- CA T'APPRENDRA A ME REPONDRE !

***

Chaque fois qu'elle dormait chez sa grand-mère, Rose était attachée au lit.

- C'est pour que tu ne te touches pas. Je sais que tu le fais. Et Dieu te voit le faire !

Rose, six ans, n'avait pas la moindre foutre idée de ce dont sa grand-mère parlait.

***

- PETITE MERDEUSE !! PETITE MERDEUSE INSOLENTE !!!

Gifle. En plein milieu de l'église. Rose a huit ans.

Elle avait osé essayer d'aller aux toilettes pendant la prière.

- Reste-là et fais allégeance. Tu iras à la confession pour ta peine, sale petite trainée.

Rose pleurait. Et elle fit aussi pipi dans sa culotte. Personne n'avait rien fait.

***

- Papa…

Le père de Rose regarda sa fille.

- Quoi ma chérie ?

Rose renifla.

- Grand-mère m'a tapée !

Le père de Rose hocha la tête.

- Oui, ta grand-mère fait souvent ça. Oh, si elle l'a fait, c'est que tu le méritais.

Autant poser un révolver sur la tempe de la gamine et lui faire sauter le caisson tout de suite. Ça aurait fait moins de dégâts.

***

Et puis il y a eu la guerre.

Rose était dans le stade avec ses parents. C'était dur. Il y avait sa grand-mère aussi.

Au moment de la déportation, Rose avait eu un souhait ignoble.

Que sa grand-mère se fasse abattre.

Jamais elle n'avait souhaité la mort de quelqu'un plus que ce jour-là.

Malheureusement, des petits cons avaient perturbé les déportations.

Notamment un Con. Roland Smirnoff. Elle ne reconnut pas sa voix ou son visage mais c'était lui et sa troupe.

- Je suis la terreur qui corrige les erreurs que vous êtes, défenseur des loups, des renards et des belettes. Allez tous vous faire enculer, soldats à la con !

Alors que Tartard, Absol et Scorvol libéraient les opprimés en compagnie des soldats de Roland, Rose rageait.

- Quel immonde et grossier personnage ! soupira la Grand-mère.

… à croire que sa grand-mère rageait aussi.

***

En grandissant, cela ne s'améliora pas. Y compris alors qu'elle avait treize ans.

Le père hocha la tête.

- Permettez-moi, monsieur, de vous dire que laisser deux enfants seuls dans un appartement, c'est terriblement risqué et irresponsable !
- P... Pardon pour ça, Yann tenait vraiment à... enfin nous tenions à ce que Yann puisse inviter son amie comme il se devait...
- Vous ? Vous qui ? Où est votre femme ?

Charlie balbutia. Yann grimaça. Le père plissa les yeux.

- Papa, on peut y aller ? Tenta Rose.
- Disons que sa mère est... au travail !
- Au travail, hein ?
- Oui !
- ... d'accord. Au travail. Très bien. Au revoir, messieurs.
- Au revoir...
- Au revoir... marmonna Léopold.

Rose et son père descendirent les escaliers.

- Papa…
- Je suis un peu pressé parce que ta grand-mère est de retour.

Rose écarquilla les yeux.

- Elle ne va pas apprécier ce qu'elle va apprendre.
- M… Mais papa… tu… tu n'es pas obligé de lui dire !
- Bien sûr que si. C'est ta grand-mère quand même.

Rose frissonnait.

***

- Et où il est, l'autre petit con…

La mère de Rose ignorait copieusement la vieille dame qui ne la respectait en rien.

- C'est ça, garde le silence, grosse pute.

Rose et son père rentrèrent.

- Maman…
- Joshua. Cette pute ne veut pas me parler, où est Julian ?
- … Maman, Julian est mort à la guerre.

La grand-mère haussa les épaules.

- Il a été rappelé à Dieu. C'est très bien pour lui.

Rose ferma les yeux et serra les dents, effondrée. La mère s'appuya sur l'évier, terrassée elle aussi.

- Maman, il faut que je te parle de quelque chose.
- Papa !
- Rose était chez un ami cet après-midi…
- QUOI ? UN GARCON ???
- Oui, et ce garçon, qui plus est, est adopté par un couple d'hommes.

La grand-mère balança le regard le plus noir possible à Rose.

- Sale PUTE !

La gifle avec la règle partit aussi vite que possible. Le père lâcha sa fille et soupira.

- Chéri… soupira la mère, dans la cuisine.
- Tais-toi, Lisa. Je t'avais dit, Rose, j'étais obligé de lui dire !
- Tu vois, ma grande, il y a un Paradis, où tu n'iras pas, un Purgatoire, auquel tu n'auras même pas la peine de rêver, et un enfer où tu pourras t'épanouir comme la belle ignominie que tu es depuis ta naissance…

La grand-mère prit Rose par le bras.

- NON, NON, NON !

Rose se débattit et s'éloigna de la vieille.

- PLUS DE COUPS, PLUS D'INSULTES, C'EST FINI, VIEILLE MERDE !

Le père de Rose la regarda, stupéfait. La mère de Rose arriva dans la pièce. Rose était furieuse. La grand-mère approcha avec la règle, la leva et frappa. Rose l'attrapa avec la main. Elle tint tête à sa grand-mère.

- Lâche-ça !
- PLUTOT CREVER VIEILLE PUTE !
- Lâche-ça, suppôt de Satan ! ENFANT DU DEMON !
- Non, non, non, la ferme, la ferme !!!

Rose lâcha la règle et fit l'impensable.

Pousser sa grand-mère.

- AOURF !

Elle chancela mais s'accrocha à un meuble.

Coriace.

- ROSE ! tonna son père.

La fillette alla s'enfermer dans sa chambre. La grand-mère regarda sa belle-fille.

- C'est ta faute. Tu lui as appris la luxure.
- Vous êtes folle, Magdalène.

Gifle. La mère de Rose soutint quand même le regard de l'aïeule. La vieille regarda son fils.

- Elle ne devra plus revoir ce garçon ni ces dégénérés.
- …
- Vous allez devoir quitter cet endroit. Sinon c'est moi qui vous en délogerais. Tu sais que je peux le faire.

Le père hocha la tête, et dès le lendemain, ils étaient partis avec leurs affaires de leur logement pour se rendre dans une résidence à Hoenn, offerte par les bons soins de Magdalène Edelson. Elle devait cela à ses liens très étroits avec le Gouvernement, étant la cousine germaine de Verne Carlson, alias Ushi-Oni (Leurs familles étaient liées par une sorte de serment lointain. Edelson et Carlson étaient avant une seule et même famille qui avaient fait scission suite à une divergence d'opinion. Les uns étaient restés très religieux, les autres devenus athées.)

Rose s'éloigna donc de Kanto, de Yann et de Dimitri pour se rapprocher un peu plus de la tyrannie générationnelle.

Le jour où elle est morte, Rose était tellement heureuse qu'elle décida de profiter de la vie en couchant avec Dimitri.

Et ce de façon totalement déraisonnable. Paradoxalement, toutes ces années de désespoir et de honte, une fois désamorcées, l'avaient transformée en animal, en créature incapable de jugement et de véritable appréhension sur les choses.

Un peu comme le Crush Syndrome. Vous faites un garrot qui retient tout et une fois que vous relâchez, ce qui a été compressé repart trop vite et cela provoque la mort.

Rose avait eu tout de relâché d'un coup. Trop. Trop de choses interdites, trop de choses idiotes, trop de coups, de blessures, de larmes, de souffrance…


***

Silence. Rose qui regarde Dimitri.

- Dimitri…

En haut, stupéfaction.

« Rose ? »

Rose regarda Dimitri. Puis elle regarda Amy, Yann, Sheldon, les pompiers, la police, quelques élèves…

« Tout le monde compte sur moi… »

Rose frissonna.

« Tous ces gens, qui attendent de moi que je fasse le bien… »

« Alors que j'en suis… »

Rose donna le mégaphone au pompier.

« INCAPABLE ! »

Et elle partit en courant, dans la nuit, sous les yeux effarés de Yann, Amy et Sheldon.

- Putain… s'étonna Sheldon.
- Merde ! geignit Amy.

Yann ne trouvait pas les mots. « Pathétique… Elle est pathétique… » Sa rage avait atteint un tel stade qu'elle s'auto étouffait.

- Putain… putain…

Yann prit le mégaphone des mains du pompier.

- Eh, c'est pas un…
- DIMITRI CORBIN ! TU M'ENTENDS ? C'EST MOI, YANN ! TON… TON FRERE.

Amy et Sheldon penchèrent la tête. Perrine s'ennuyait alors elle suça son pouce.

« Tiens, Yann me parle. Ça fait du bien de l'entendre. La nuit est tellement belle… »

- JE T'EN SUPPLIE, DESCEND DE CETTE REMBARDE ET POSE TES PIEDS SUR LE TOIT DE L'IMMEUBLE OU TU TE TROUVES ! TU DOIS VIVRE ! IMAGINE LA TETE QUE VA FAIRE MONSIEUR SMIRNOFF SI TU TE SUICIDES ?
- Jeune homme, il est déconseillé de prononcer ce genre de mots…
- La ferme, toi ! DIMITRI, AU NOM DE NOTRE AMITIE, AU NOM DU FAIT QUE MES PARENTS T'AIENT PRIS POUR TUTEUR ! S'IL TE PLAIT !

« Cette musique n'a aucun rythme… On dirait plus du bruit. Yann, de quoi tu parles ? J'entends ce que tu dis, mais ça ne vient pas à mes oreilles… Je comprends les mots mais ils ne veulent rien dire pour moi. J'ai le cœur brisé, tu sais ce que c'est ? Moi qui déteste les métaphores, moi qui n'en utilise jamais, je suis obligé d'en utiliser une pour décrire mon état. Tu sais à quel point ça me donne envie de mourir ? Jamais je n'avais eu à utiliser de métaphore pour décrire mon état. Je suis tellement bas que je ne sais plus à quoi m'en remettre. La réalité est tellement surévaluée… Si plus rien n'est rationnel en moi, à quoi me raccrocher… »

- DIMITRI, JE T'AIME ! ET IL Y A DES TAS DE GENS QUI T'AIMENT AUSSI ! TU N'AS AUCUNE RAISON DE FAIRE CA POUR UNE FILLE QUI N'EN VAUT PAS LA PEINE ! C'EST JUSTE UNE FILLE, TU EN RETROUVERAS D'AUTRES ! REGARDE, MOI, J'EN AI RETROUVE UNE AUTRE ! ET J'AIMERAIS QUE TU CONNAISSES CETTE SENSATION, C'EST MERVEILLEUX !
- Je préfère éviter de me demander dans quel sens il dit ça… marmonna Amy.
- Il joue son va-tout, il est prêt à dire n'importe quoi, là, tant que ça le fait descendre… marmonna Sheldon.
- JE VEUX QUE TU DESCENDES POUR VIVRE CA ! JE VEUX QUE TU DESCENDES ET QUE PLUS TARD ON RIE DE CE JOUR ! HAHAHA ! C'ETAIT MARRANT CE JOUR LA QUAND DIMITRI A ESSAYE DE SE JETER DU HAUT D'UN IMMEUBLE !

Sheldon soupira. Amy le regarda.

- Ça va ?
- Non. C'est un peu ma faute. J'aurais dû faire quelque chose, je ne sais pas quoi mais je sens que j'aurais pu faire quelque chose.
- … Rose est vraiment folle, si tu veux mon avis, et personne n'y peut rien. Qu'est-ce que Perrine fait encore là ?
- Elle ne veut pas retourner à l'intérieur.

Perrine regardait Yann.

- Perrine, tu ne veux pas aller à l'intérieur ? demanda Amy.
- J'attends mes parents.
- … Ils vont probablement arriver, Yann les a inondés de messages.
- … peut-être qu'ils vont me laisser.

Amy écarquilla les yeux.

- Non, non, absolument pas, Perrine, pourquoi ils te laisseraient ?
- … je sais pas. Ça se pourrait.

Amy serra la petite dans ses bras.

- Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'ils vont venir. Tu n'as pas froid ?!
- Si, un peu.
- Viens, on va demander une couverture aux pompiers.
- DIMITRI, JE T'EN CONJURE, DESCENDS ! TU TE SOUVIENS QUAND ON A ENTENDU LE MOT CONJURER A LA TELE ? J'AI ETE OBLIGE DE TE CONVAINCRE QUE CA NE VOULAIT PAS DIRE « JURER COMME UN CON » !

Dimitri était dans son monde en train de réciter indéfiniment les paroles de Let it be des Beatles, comme Roland le lui avait appris.

***

(No Mercy – Where do you go)

Denis revint vers David qui, pour le coup, ne l'attendait pas si vite.

- Hey ! Ça va, tu t'amuses ?
- A mon propre étonnement… Oui !
- Cool ! Je voulais te parler d'un truc absolument pas léger du tout.
- Quoi ?
- On devrait acheter des jouets à Perrine.
- … elle a dix ans, elle est peut-être un peu grande pour des jouets !
- On lui demandera mais ça me démange de lui en acheter !
- Quand j'étais gamin, j'hésitais toujours entre les robots et les nounours…
- … ça te résume tout à fait ! ricana Denis.

David sourit.

- Non, mais, depuis qu'elle est là, à part avoir regardé Wallace et Gromit, Bambi et un défilé de mode…
- Qu'est-ce qu'elle a été regarder ça ? soupira David.
- Va comprendre. Mais la façon dont on lui a expliqué ça était marrante ! J'ai adoré le moment où tu lui as dit qu'elles étaient irréelles !
- Tu crois qu'elle m'a cru ?
- Honnêtement ? Oui !

David ricana. Il regarda Denis, souriant.

- On part dans pas trop longtemps, j'ai envie que tu passes une bonne nuit.

David baissa la tête en se mordillant les lèvres.

- Moi aussi j'ai envie que tu passes une bonne nuit, dit-il en souriant.

Denis embrassa David sur la joue et lui chuchota à l'oreille.

- Merci de rendre ma vie aussi belle !

David regarda Denis partir vers les amuse-gueule, et il décida d'aller y faire un tour aussi.

***

- Vous êtes obligés de repartir ? sourit Travis.

Roland soupira.

- On a des métiers, nous, là-bas. Et puis en toute honnêteté, après deux semaines à traquer les braconniers, les voleurs, les trafiquants de bois, ça va me paraître des vacances de faire cours !
- Travis, voyons, et puis même on ne peut pas les garder ici éternellement… souffla Alice.
- Même si c'était super marrant, ces deux semaines ! sourit Rachel.
- Ouais ! sourit Vince.

Stefano arriva pour débarrasser les plats. Travis regarda son homme de main.

- Oh, Stefano !
- Oui monsieur ?
- Inutile de débarrasser les plats, allez faire vos affaires, vous êtes viré.

Stefano s'étonna. David aussi.

- Pour… quel…
- Disons que quand je vous demande de veiller sur quelqu'un, ça implique de ne pas lui sauter dessus !

Stefano grimaça, découvert.

- Dehors !

Stefano soupira et tourna les talons. Travis regarda David, défait.

- Je n'ai pas fait ça pour te faire culpabiliser, David. Mais tu peux trouver beaucoup mieux que ça.

David regarda son oncle, quelque peu défait.

- …
- Je sais que tu ne crois pas un mot de ce que je dis, mais tu y croiras un jour. Au moins, tu ne l'as pas mis enceinte, on aurait été dans la mouise.

Rire de Vince, immédiatement réprimé par Alice et son regard noir. Vince toussota.

- … ça va aller, oncle David. Hein ?

David regarda son neveu et hocha la tête alors que Rachel lui tapotait le dos. Roland soupira.

- Bon, bon, bon… Qui va débarrasser la table ?

Travis sourit à Roland qui plissa les yeux.

- … J'te déteste !
- Oh, mon neveu ! Moi je t'adore ! sourit Travis.


***

(En théorie c'étaient les derniers flashes violets et même les derniers flashbacks tout court, sauf surprise.)
(Inspire bien fort et se prépare à finir ce chapitre)

***

Rachel écoutait la radio, attendant le retour de Roland. Ethan était réveillé derrière elle.

- Maman, il est parti où, papa ?
- Ton père est allé voir ce qui causait ce bouchon.
- Ah. Pourquoi ?
- Parce qu'il est impatient de repartir, voilà pourquoi.
- … pourquoi de repartir ?
- Parce que… c'est embêtant d'être à l'arrêt.

Elle n'allait quand même pas lui dire que « Mitri » voulait se suicider et que papa voulait voler à son secours. « Comme si Roland pouvait faire sérieusement quelque chose pour ce gosse… »

- Et sinon, Ethan…

Choc. On frappa à la vitre. Rachel sursauta et regarda par la fenêtre. Si elle s'attendait à ça.

Le jeune homme désigna une cigarette et mima un briquet. Rachel secoua la tête, elle n'a pas de feu.

Il lui demande de baisser la vitre. Rachel secoua la tête. « Ça va pas, non ? »

Le jeune réitère la demande et Rachel secoua la tête plus fermement.

On frappa cette fois à la vitre d'Ethan. Rachel sursauta et s'étonna.

- Maman ! geignit Ethan.
- Ne… Ne t'en fais pas Ethan…

Rachel remarqua que la voiture n'était pas fermée. « Roland, bougre de fils de c… »

La porte arrière s'ouvrit. « PUTAIN DE… »

- Maman !
- Vas-y, Madame, tu veux pas…
- SORTEZ ! SORTEZ TOUT DE SUITE !

Rachel se leva alors que le type tenait le bras d'Ethan. Rachel frappa le jeune, énervée.

- FERMEZ CETTE PORTE, VOUS VOUS CROYEZ OU ???
- Eh ça va c'est bon !

La porte de Rachel s'ouvrit et le jeune à la cigarette tenta de lui prendre son sac.

- EEEEEEEEEEEH !!!
- Maman ! Maman !

Ethan, heureusement attaché, se débattait et tapait ses agresseurs – qui s'en prenaient à lui par pure diversion.

- Maiiiiiiiis !
- LÂCHE CA ! POUR QUI TU TE PRENDS !!!

Rachel se prit un coup par le type qui essayait de lui voler son sac. Elle lui colla un coup de pied dans la tête.

- NON MAIS…

Rachel se détâcha et sortit en frappant les deux jeunes qui l'assaillaient comme une furie. Le type dans la voiture à côté ne l'aida même pas.

- FOUTEZ LE CAMP BANDE DE PETITS CONS ! FOUTEZ LE CAMP !!!
- Ah ! Mais ça va putain !
- Sale pute !
- Canon Graine !

Les jeunes se prirent les attaques de Feuiloutan. Rachel se retourna vers Roland.

- Tout va bien ?

Rachel était choquée. Roland la prit dans ses bras.

- Ca va, ça va, je suis là !
- Ils ont… Ils…
- Tu n'as rien ? Ethan…
- Ca va, mais ils ont essayé de me voler mon sac !
- Tu l'as toujours, toi…

Elle avait une trace de coup sur le visage. Roland plissa les yeux. Autour d'eux ça redémarrait.

- Pardon… désolé… d'avoir été stupide…
- …

Rachel ne pouvait pas se mettre en colère. Elle serra Roland dans ses bras.

- Roland…
- Tout va bien. On peut repartir.
- Oui…
- Allez, va dans la voiture, sinon on va se faire écraser !

Rachel retourna en voiture. Roland reprit sa place au volant. Temps de latence.

- … Désolé de pas pouvoir être partout…

Rachel souffla.

- C'est rien, mais… c'était juste.

Sanglot. Ethan était légèrement secoué. Rachel se retourna vers lui.

- Oh non, mon bébé !

Rachel passa à l'arrière avec grâce et classe (autant que possible dans une voiture). Elle se plaça à côté d'Ethan et le rassura. Roland le regarda, contrit.

- … Je suis désolé, Ethan. Une fois de plus.

Rachel regarda Roland, énervée. « C'est pas le moment ! »

- De toute façon la journée était trop belle, fallait bien qu'elle se finisse mal… soupira Rachel.
- Ouais. Heureusement que tu es notre Catwoman.

Rachel grimaça et ricana. Roland sourit à sa suite. Ethan regarda ses parents et sourit aussi.

- Allez, on repart !

***

(Avril Lavigne, I'm with you)(oui je sais c'est méga cliché, je vous crotte !)

- On va y aller, Owen, merci, c'était sympa ! sourit Denis.
- On s'en refait une à l'occasion ?
- Pourquoi pas ! sourit David.

Ils allèrent reprendre leurs manteaux dans la chambre d'Owen.

- Ah ! Eh bah David, je n'ai pas honte de dire : Je me suis bien amusé !
- Moi aussi je me suis amusé ! sourit David.
- J'suis un peu pompette, tu conduis pour rentrer ?
- On rentre à pied, Denis, on est juste en face !
- Ah voui ! ricana Denis.

David fouilla ses poches en souriant mais son visage se figea rapidement.

- Denis !
- Quoi ?

David sortit son téléphone…
… puis sa puce de téléphone.

- … t'as le souvenir que j'ai enlevé ma puce ?

Denis fouilla sa poche, même régime.

- Pu…

Owen levait un verre.

- Allez les gars, on en a pour toute la nuit ! Ouais !

Denis traversa la pièce. Gros bruit, craquement. Tout le monde se tourna vers la sono, éclatée par Bétochef.

- Ma Sono, putain, Denis !
- C'était MA SONO, JE l'ai payée à l'époque où on était ensemble et TU l'as gardée !
- … certes…
- Pourquoi tu as fait ça à nos téléphones ?!

Owen plissa les yeux et acquiesça.

- Je… Je voulais juste que toi et David vous vous amuseriez mieux sans vous inquiéter pour la petite, tu vois…
- Bordel de merde, Owen ! C'est notre fille ! Tu crois qu'on l'a adoptée juste pour égayer les moments où on baise pas ? T'es vraiment CON ou tu le fais exprès ? On a choisi de s'inquiéter pour elle, respecte ça, putain !

David s'affola.

- Denis, j'ai vingt appels en absence !!!

Rires dans la salle. David fronça les sourcils.

- Vos gueules !

Denis s'étonna que David soit si virulent.

- … OH MON DIEU ! V… VITE, FAUT QU'ON AILLE CHERCHER PERRINE !
- Pourquoi ?
- J'PEUX PAS T'EXPLIQUER, VITE !

David et Denis se dirigèrent vers la sortie.

- Oh, et Owen !

David se tourna vers lui avec Denis.

- La prochaine fois que tu t'approches de moi ou de ma famille, c'est Tyranocif qui se charge d'arranger ton salon. Connard !

David ouvrit la porte et il sortit avec Denis. Owen soupira.

- J'voulais juste qu'ils se prennent pas la tête, moi !

***

« Un affrontement entre deux Pokémon de même puissance repose alors sur l'intelligence du dresseur, c'est à ça qu'on jauge un bon dresseur, à sa capacité à surmonter des différences de force trop importantes ou au contraire inexistantes… »

- ET AUSSI LA PREMIERE FOIS OU JE SUIS ALLE CHEZ TOI ET QU'ON A REGARDE CE DESSIN ANIME DEBILE AVEC UN CHEVAL QUI PARLE ! ET… ET AUSSI LA FOIS OU TU ETAIS MAL A CAUSE DE TES CONNARDS DE PARENTS ADOPTIFS ET OU JE T'AI RECONFORTE, ENFIN, J'AI ESSAYE QUOI…

Le chef de la police soupira.

- Petit, va falloir qu'on aille le chercher et qu'on le force à descendre…
- Nan ! JE T'EN PRIE DIMITRI, PENSE A MES PARENTS, CA VA LES RENDRE TRISTES QUE TU MEURES !!
- Je vais pas me laisser donner des ordres par un petit con !
- Je suis pas un petit con, je suis un Winchester ! Mon père est champion d'arène alors je serais vous, je ferais gaffe à mes fesses !
- … je ne suis pas sous l'autorité des champions d'arène mais de l'agent du gouvernement de Hoenn !
- … C'est le mec à mon père !
- L'agent est marié et il a sept enfants bruns ou blonds !
- … Putain, sept gosses ?

Amy approcha de Yann.

- Yann…
- Quoi ?

Il avait l'air ravagé par les larmes, le stress et la tristesse. Amy lui chuchota quelque chose à l'oreille.

- Euh…
- Franchement je pense que c'est le seul moyen. C'est cliché, mais ça peut le faire.
- … Tu sauras…
- Mais oui, t'en fais pas.
- Tu prends un risque, là ! On prend un risque !
- Yann !

Yann soupira et frissonna en parlant au mégaphone.

- DIMITRI…
« Je ne t'entends pas… »

Amy regarda Sheldon.

- Prépare-toi à les retenir !
- Hein ?
- … SAUTE DIMITRI !

« … hein ? »

Le chef de la police s'étonna.

- Pardon ? Mais qu'est-ce qui lui prend à ce petit con ?
- Euh… Monsieur l'agent, euh… Vous prenez combien pour la passe ? cria Sheldon.
- Hein ?
- Oui euh… Je vends mes fesses pour mille pokédollars !!
- … virez-moi ce petit con !
- S'il vous plait, monsieur l'agent, regardez-moi, je saute !
- Je suis pas agent, je suis commissaire !
- … Non, même pas ! Vous êtes agent de la circulation ! Eh ouais !

Amy regardait en l'air.

- SAUTE DIMITRI ! QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ? FRANCHEMENT, T'AS QUOI A GAGNER A NE PAS LE FAIRE ? TU VAS RETOURNER AVEC MOI, CHEZ MES PARENTS, A NOUS FAIRE CHIER COMME TU LE FAIS DEPUIS DEUX ANS ? A SQUATTER MA FAMILLE COMME UN GROS MALPROPRE ?

Yann avait la nausée rien qu'à prononcer ces mots qu'il ne pensait absolument pas.
Dimitri avait reçu le message.

« Yann, pourquoi es-tu aussi méchant ?! Mais surtout… »

Dimitri grimaça, les larmes aux yeux.

« QUEL MONSTRE JE FAIS ! J… Tu me dis plein de choses gentilles depuis tout à l'heure que je n'arrive pas à entendre comme il faut, mais quand tu dis des choses blessantes, je les entends ! Quelle sorte d'ami je suis ! »

- EN PLUS TU SENS MAUVAIS ET T'AS LES CHEVEUX GRAS !
- N'en fais pas trop ! souffla Amy.
- GAMIN JE PEUX SAVOIR OU TU VEUX EN VENIR ??? grommela le chef de police.

« Je suis un être humain détestable… Je ne sers à rien, si je ne suis même pas capable d'écouter les paroles sincères de mon seul et meilleur ami… »

Dimitri se laissa tomber sous les cris de la foule.

Sheldon cacha la scène à Perrine qui de toute façon ne regardait pas en haut.

Yann poussa un hurlement désespéré alors qu'Amy…

Faisait un geste de pétanque.

Cela se passa très vite, mais le « BOUM » final n'arriva pas : Dimitri avait été retenu par le Ronflex d'Amy.

- Pfiou ! Réflexe, Amy, RE-FLEXE ! souffla la jeune femme.
- DIMITRI !!!

Yann se mit à courir vers lui en pleurant alors que Dimitri était sonné.

- Yann…
- ME REFAIS PLUS JAMAIS CA !!! PLUS JAMAIS CA DIMITRI PROMETS-MOI !!!

Dimitri était un peu choqué dans les bras de Yann. Quand on est certain qu'on va mourir mais qu'on atterrit en fait dans le bide d'un Ronflex, ça fait un choc.

- … heureusement que Ronflex était à l'endroit et pas à l'envers, sinon, je serais devenu bien sale !

Yann ricana tout en serrant Dimitri contre lui.

- J'te retrouve mon Dimitri… J'suis désolé de t'avoir laissé tomber !
- Je me suis fait tomber tout seul, Yann ! Tu ne pouvais pas vraiment me pousser ou me lâcher, enfin…

Yann sourit, rassuré.

***

(Moby - The Day Orchestral Instrumental)

Dimitri était examiné par les secours. David et Denis profitèrent de ce moment pour arriver.

- Ma puce !

Yann se dirigea vers eux.

- J… J'suis désolé… D… Dimitri a essayé de se suicider, je…
- Ca va ? Yann ?
- J… J'ai pas pu bien la surveiller, fallait que je sois là pour Dimitri et j'pouvais pas… j'pouvais pas…

Denis regarda Yann, constatant le désœuvrement du jeune homme. Il le serra dans ses bras au moment où il éclata en sanglots, écrasé par la pression.

- Doucement mon grand, doucement. Elle va bien, c'est ce qui compte. Tu as très bien agi, Yann. Ça va aller.

Et David… en mode David.

- Pourquoi tu as cette couverture sur toi ?!!
- J'avais froid, papa !
- Tu n'as pas vu quoi que ce soit de choquant ?!
- Non papa !
- J'ai eu si peur pour toi ma chérie !
- Mais ça va, papa !
- Tu n'as pas été frappée par un policier ?!

Amy leva les yeux au ciel. « Vaut mieux entendre ça que d'être sourde… »

Elle se tourna vers les policiers qui interrogeaient Dimitri.

- Hey !

Tout le monde regarda Amy qui se dirigeaient vers les policiers.

- Jeune homme, tu te rends compte que tu as dérangé les forces de police pour rien ?
- Trouble à l'ordre public, tu connais ?
- Pour quelle raison as-tu essayé de te suicider ?!
- Eh, eh, eh !

Amy s'interposa.

- Dites ! Vous croyez pas que ça suffit ? Il a déjà essayé de se suicider, vous voulez lui en rajouter une couche ?

Le médecin auscultait Dimitri. Roland, Ethan et Rachel arrivèrent à leur tour.

- Dimitri ! cria Roland.
- Maître ! sourit Dimitri.
- Qu'est-ce que vous foutez-là, vous deux ?! s'étonna Roland en regardant David et Denis qui tenait Yann par l'épaule.
- De quoi j'me mêle ! grommela Denis.
- Ouais !

Le médecin soupira.

- Je préconise un internement en psychiatrie. Vous m'avez l'air perturbé, jeune homme, ça semble être la meilleure solution.
- …
- Euh… Y'a-t-il un parent, un tuteur…
- Je suis son ancien professeur de voyage itinérant !
- Ca fait presque de vous sa mère biologique… marmonna Amy.
- La décision vous revient.
- Hors de question ! Ce gamin est tout à fait normal, ne lui prêtez pas une folie qu'il n'a pas ! Si c'est pour le démolir…

David se mordilla les lèvres.

- Tu sais, la psychiatrie a évolué depuis les bains glacés et les électrochocs… marmonna David.
- Tais-toi, tu ne sais pas de quoi tu parles !
- Roland ! grommela Rachel.
- Dimitri n'ira pas chez les fous !!

Yann regarda Dimitri qui semblait à l'ouest.

- Ouais, allez-y, emmenez-le.

Rachel, David, Denis, Amy et Sheldon regardèrent Yann qui s'avança.

- Je suis le fils des tuteurs de Dimitri, ma parole a plus de valeur que ce mec-là !

Roland haussa les sourcils.

- Ce mec-là, non mais…
- Dimitri a besoin d'aide. Il… Il va mal depuis la fin de la guerre, je pense qu'il a été bien appréhendé au départ, mais il aurait dû l'être mieux et plus, depuis plus longtemps… Emmenez-le, il a vraiment besoin d'aide, monsieur.

Roland était abasourdi.

- Mais t'es complètement fou !! Ça va pas bien ! Tu envoies ton meilleur pote à l'asile, mais ça va pas non ?
- Merci…

Tout le monde regarda Dimitri qui hochait la tête en pleurant.

- Merci Yann.
- Ca va aller mon pote… ça va aller…

Yann prit Dimitri dans ses bras en sanglotant.

- Ca va aller !! geignit Yann.

Amy plissa les yeux, attristée. Roland soupira, pas très enjoué. Rachel lui tapota l'épaule.

- Yann sait ce qu'il fait.
- J'espère… soupira Roland.
- Il va où, Mitri ? demanda Ethan.

Dimitri fut emmené dans l'ambulance. Roland soupira.

- Au purgatoire. A l'entre-deux mondes. Dans cette frontière entre… Le nirvana et la vie réelle.

Ethan pinça ses lèvres et secoua la tête.

- Je comprends rien du tout papa tu dis n'importe quoi !

Rachel acquiesça, d'accord. Le groupe regarda l'ambulance partir vers l'asile le plus proche. Yann était soutenu par Amy.

- Tu as été très courageux et tu as fait le bon choix.

Yann hocha la tête.

- Je l'espère. Je l'espère.

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COMMENTAIRES POST SCRIPTUM
Purgatoire

31 pages (là encore, l'impression d'en avoir écrit mille)

Euh… pfffffffffffff ! J'ai pas la moindre idée de ce que j'ai écrit ! *menteur*

Le titre, bah… Le purgatoire, quoi. Rapport au premier titre de chapitre de la guerre, « L'antichambre » (de l'enfer), le purgatoire est la purification de l'âme après la mort. C'est la purge dans la théologie catholique. Dans la Divine Comédie de Dante c'est aussi ce qui sépare l'Enfer du Paradis (c'est le vestiaire quoi) et ce chapitre était surtout pensé comme un moment où les personnages sont dans un « entre-deux », dans un moment clé, tous au même moment, chacun de manière différente.

Relax pour David et Denis qui ne s'aperçoivent qu'à la toute fin qu'on s'est joué d'eux.
A moitié pour Rachel et Roland puisque la situation, sans surprise, devient carrément stressante voire oppressante.
Enfin c'est le chaos pour Yann qui se retrouve avec une chiée de responsabilités sur la gueule.

Je me suis amusé à mettre des musiques peu connues ou originales dans les liens, sauf l'avant-dernière qui est clairement un gros signe que je suis un capitaliste vendu à l'industrie du fric le plus abject qui soit. Et oui, j'ai honte.

Pour les flashes violets, j'avoue clairement que je n'avais plus d'idées donc j'ai fini ça à la mords-moi le nœud.

Pour Rose, alors là il faut que je m'explique : Au départ je ne comptais même pas vous fournir un flashback et vous laisser sans explications jusqu'à un certain chapitre où vous auriez eu un semblant d'explications qui vous auraient laissés dans le flou éternellement. Mais au vu des réactions multiples des gens qui trouvaient que son changement de personnalité avait été trop radical, j'ai décidé d'offrir ce flashback qui explique en gros le pourquoi du comment – et les vraies raisons de son départ à la fin de la saison précédente qui devaient être la seule chose illustrée par des flashes - Finalement j'explique tout maintenant et c'est tant mieux vu que par la suite, elle ne sera plus du tout le centre d'attention, ça m'arrange donc bien de tout régler maintenant. Oui Domino gère ses personnages comme un DRH.

« Rose ? Virez-moi ça avec l'indemnité Flashback ! »

La scène la plus dure a écrire a été l'agression dans la voiture. Pfffffffffffff…………….. j'étais… J'avais vraiment pas envie de leur faire ça, et en fin de compte, bon. Au départ ils devaient quand même frapper Ethan aussi et j'ai dit « Attends, le gamin c'est Ethan Smirnoff, pas Sophie des Malheurs de Sophie ou Cosette ! » Donc Ethan a juste failli être arraché à son siège ! :-D

Bref voilà voilà… On passe au chapitre suivant qui sera heureusement plus sympa à écrire pour moi. Glauque mais sympa à écrire. Et vous prendrez, je pense, beaucoup de plaisir à le lire.

J'y go !