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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 02/09/2011 à 18:35
» Dernière mise à jour le 02/09/2011 à 18:36

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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051 - Métamorphine
« Les drogues sont un défi à l'esprit »
(Jim Morisson)

« L'amour : la métamorphose du papillon à rebours. Il naît papillon et meurt chenille. »
(André Langevin)

« Nous sommes irresponsables des bizarreries de notre cervelle.
Nous ne pouvons que chasser l'immoral et l'illogique, mais non l'empêcher de venir. »

(Jules Renard)



Roland prenait son café.

- Roland, il faut qu'on parle.

Rachel s'assied face à lui. Roland plissa les yeux.

- Mauvais pressentiment, mauvais pressentiment…
- Mon congé maternité va se finir, David a trouvé un travail, il va donc falloir faire garder Ethan.
- … on n'a qu'à faire appel à une nounou ?
- J'ai pas confiance. Ne me demande pas pourquoi, quelque chose me dit de ne pas prendre de nounou ! Avec Malcolm on a eu une gouvernante, c'était atroce !
- Elle vous battait ?
- Non mais disons que… ça faisait trop bizarre, et mes parents étaient pas clairs avec elle. Enfin bref. Clarence, la voisine.
- La grosse dame noire ?
- … oui, Roland, la grosse dame noire. Elle a un nom !
- Oui bah oui je me doute.
- Elle s'occupe d'orphelins de guerre et elle m'a proposé de garder Ethan au détour d'une conversation.
- Quand est-ce que tu trouves le temps de parler à d'autres gens ?!
- … je ne répondrais pas à ça, c'était une réplique d'une connerie monstre, Roland ! Bref, en échange d'un petit versement, elle veut bien garder le petit.
- … si tu lui fais confiance…
- Elle est clean, Roland !
- T'as un test sanguin qui peut le prouver ?
- ………… Roland Smirnoff !!

***

- Voilà, le petit monstre !

Roland et Rachel étaient devant la porte de Clarence et laissaient Ethan à la femme pour la première fois.

- Ça craint, ça craint… geignit Roland.

Rachel lui lança un regard foudroyant.

- Un problème ? demanda Clarence.
- Excusez-le, il n'est pas r…
- C'est juste le fait de le laisser comme ça, c'est la première fois, j… j'ai du mal !
- Ah c'est ça ou vous l'emmenez au travail ! signala Clarence.
- Ouais… vous avez raison. Prenez soin de lui !
- Je suis nounou de profession, monsieur Smirnoff. Et veuve de guerre. Croyez-moi, sans mon mari, j'ai beaucoup plus de temps pour les enfants !
- … désolé… c'est pas que je vous fais pas confiance…
- Bien sûr que vous ne me faites pas confiance, c'est la première fois que vous me le laissez ! Je m'efforcerais de la mériter, cette confiance. Allez travailler et vous venez le reprendre ce soir.

Roland acquiesça et Clarence ferma sa porte. Rachel regarda Roland, étonnée.

- Alors comme ça, tu tiens à cet enfant ?
- Oh la ferme !
- Ce sera répété, amplifié et déformé !
- Pschhhh…


***

Réveil. Il ouvre les yeux sur le plafond qu'il connait bien désormais.

Il tourne la tête et aperçoit l'Autre, endormi dans les draps soyeux. Un grand sourire s'affiche sur son visage alors qu'un œil s'ouvre après l'autre. Un sourire s'affiche sous le regard du premier éveillé.

- Bien dormi ? sourit Denis.
- Ouais ! sourit David, tout content.

David, premier réveillé, vint se blottir contre Denis.

- Ca fait du bien de se réveiller ici !
- A qui le dis-tu… Elles étaient bien ces chambres d'hôtel, mais rien ne vaut un petit appart confortable… surtout quand tu dors dedans avec moi ! sourit Denis en caressant le visage de David.
- Dire qu'il va falloir aller travailler…
- Tu sais lâcher les mots qui fâchent… Il fait bien sombre pour la fin du mois de mars…

Denis regarda l'heure.

- Oh mon Dieu ! David !
- Quoi ? On est en retard ?!
- On a une heure et demie d'avance sur notre heure !
- Vraiment ?!
- Puisque je te le dis !
- Chouette ! On va pouvoir…

Denis regarda David, tout sourire.

- Prendre notre temps ! sourit Denis.
- J'allais le dire, mais était-ce dans le même sens que toi ?

Denis se mordilla les lèvres et sauta sur David pour l'embrasser.

- Mon héros !
- Arrête de m'appeler comme ça !
- Mon petit loup alors !
- … encore pire !
- Mais tu ressembles à un petit loup ! sourit Denis.
- Tais-toi et embrasse-moi, j'ai besoin de…

Denis ne s'en priva pas.

***

Douche. Crapuleuse évidemment. Denis frictionnait le dos de David.

- C'est la meilleure douche jamais prise ! proclama David.
- On fera l'amour en s'essuyant ?
- … par terre ?
- Non, tu t'appuieras sur le lavabo !
- … et ça s'appelle « Faire l'amour », ça ?!
- Pour moi, faire l'amour c'est… se concentrer précisément sur la jouissance respective, l'atteindre et la savourer donc… oui, ce que je compte faire, c'est-à-dire m'immiscer en toi pendant que tu seras agrippé au lavabo en criant mon nom qui résonnera dans tout l'appartement… Oui, ça s'appelle « faire l'amour » chez moi !
- J'ai encore tant de choses à apprendre ! sourit David, euphorique.
- Faudrait déjà qu'on finisse de se laver…
- Attends, t'as pas frotté, là…
- … David Smirnoff !! s'étonna Denis.
- Tu peux continuer à crier mon nom, je t'entendrais toujours…

David se mit à genoux devant un Denis subjugué.

- J'adore quand tu es comme ça !
- … à genoux ?
- Non, sauvage !

***

David était agrippé au robinet, gémissant.

- Gnnnn ! Je crois que le bouton d'eau chaude est coincé !

Denis observa l'évier.

- Quelle tuile, je vais devoir appeler un réparateur.
- Va falloir planifier ça en effet, je déteste faire la vaisselle à l'eau froide… soupira David.
- Moi non plus, et hors de question d'utiliser le lave-vaisselle…
- Bien parlé, je ne fais confiance qu'à de bonnes vieilles mains pour bien nettoyer la vaisselle ! souffla David.

Denis observa l'heure alors qu'il préparait le petit déjeuner, aidé par David.

- On n'est même pas en retard ! s'enjoua Denis.
- D'un autre côté, ça devrait nous faire peur, ça veut dire qu'on est des rapides… marmonna David.
- J'adore t'avoir à la maison. Je tiens à te le redire.

David acquiesça.

- Moi aussi j'aime bien être ici. Je me sens… indépendant.
- C'est vrai que je ne te reconnais plus. J'ai un effet bœuf sur toi !
- Ouais. T'es un peu ma vitamine C !
- Et toi tu es mon petit loup !
- Denis, ce surnom est nul et non avenu !
- J'aime t'appeler mon petit loup ! Je sais pas pourquoi, tu me fais penser à un petit loup !
- Pschhh… Où est la spatule pour les œufs au plat ?
- Deuxième grand tiroir.
- Ok…

Denis achevait de presser les oranges. David fouilla le tiroir et en tira doucement quelque chose, médusé.

- Denis ?
- Oui mon petit loup…

Denis se tourna vers David et aperçut…

Un kit d'injection. Avec des ampoules de liquide, des seringues, tout le toutim. David était béat, plus intrigué qu'autre chose.

- … c'est de la morphine, c'est pour les Pokémon, tu peux lire la posologie.

David acquiesça.

- Oui, oui, je sais ce que c'est… qu'est-ce que ça fait dans le tiroir des cuillers en bois ?
- … J'ai dû le ranger ici quand je m'en suis servi pour Laggy, tu sais, son bras…

David regarda Denis qui avait presque l'air de se foutre de sa gueule – d'un point de vue extérieur, du moins.

- … Ok.

David rangea ce qu'il avait trouvé et prit la spatule. Puis il se retourna vers son plat. Denis le regarda, surpris.

- Euh, David…
- Tu voudras du bacon avec tes œufs ?
- … David, si tu veux qu'on en parle…
- Qu'on parle de bacon ?

Denis regarda David qui était très sérieusement… en train de faire l'autruche.

- … oui, merci.
- Alors je le sors.

Denis acquiesça, pas très fier de laisser ce silence s'installer entre eux.

***

Denis ouvrit la grille qui les séparait du sas du monte-charge. Owen sortait en même temps avec ses poubelles.

- Tiens, salut !
- Lut…
- Salut Owen.

Le jeune homme prit les escaliers. David et Denis prirent le monte-charge qui descendait au parking. Ils étaient seuls dans la cabine. Denis regarda David.

- … Ca … Ça va aller, ta journée, tu la sens comment ?
- Bien, bien, tu sais, la routine quoi… marmonna David, sans regarder Denis.

Et Denis de même sans regarder David.

- … Moi aussi, les bouquins, encore les bouquins, tout ça.
- Hm. Toi au moins tu peux lire des trucs intéressants.
- Si tu veux je te conseillerais quelques bouquins sympas.
- Pas des trop longs alors, j'aime pas les trop longs.
- … David, je…
- J'espère que j'aurais des patients consistants aujourd'hui, à part les rendez-vous, franchement…

David regardait par terre, nerveux. Denis soupira et choisit de ne plus rien dire.

***

- Encore un jour qui se lève ! Ah ! Bah moi je suis de bonne humeur !

Roland se leva et arriva face à la fenêtre donnant sur le jardin.

- Bah voyons ! Je les utilise une fois en combat réel et ils font du jardinage ! Les Pokémon, eux au moins, quand ils te remercient, c'est pas à moitié !

Rachel se leva toute décoiffée et pas d'humeur.

- Ça va ?
- Hm.
- Ca va vraiment ?
- Oui… Je prends la salle de bains.
- Je prends Ethan.

Roland alla dans la chambre de son fils qui était réveillé.

- Petit lascar !

Ethan sourit derrière sa tétine.

- … tu continues à prendre la tétine ?! Ethan, bon sang ! Moi je n'en ai jamais eu besoin… que je sache… Mon dentiste dit que non. Bref. Debout mon grand. Ce matin c'est papa qui s'occupe de toi, maman est un peu déprimée. Où sont tes chaussettes…

***

- Ça fait bizarre de ne plus avoir David ici, hein ? Oh, ils ont arrêté un dictateur africain. Il en restait encore ?!

Rachel préparait calmement le petit déjeuner alors qu'Ethan s'amusait à faire bondir Chovsourir dans ses mains.

- Ethan, ce Pokémon a trashé sa race à un Boréas. Respecte-le.
- Batman il est tout doux ! sourit Ethan.
- Normal, sa fourrure est faite pour ne pas se salir, elle est imperméabilisée.

Ethan regarda son père.

- Ca veut dire quoi ?
- Qu'elle ne prend pas l'eau.
- … moi non plus je peux pas, elle coule de mes mains !
- … Tu deviens de plus en plus comme Dimitri !
- Comme Mitri ?
- DI-MI-TRI, Ethan !
- Mais je dis Mitri !
- … oulala… Et tu entres à l'école préparatoire l'année prochaine ?!!

Ethan hocha la tête. Rachel posa le déjeuner sur la table.

- Voilà, bon appétit.

Rachel semblait vraiment éteinte. Roland la regarda.

- Ça va ?
- Oui, oui oui…
- Je te demanderais ça ad nauseam jusqu'à ce que tu me répondes sincèrement !
- Roland, je suis vraiment pas d'humeur.
- Vraiment ? J'avais pas deviné !

Rachel regarda son mari, blasée. Elle se tourna vers Ethan.

- Bois ton biberon, chéri, tu vas chez Clarence juste après.
- Oh, je voulais jouer avec Batman !
- Batman n'est pas un jouet, c'est un Pokémon.
- Moi aussi j'en aurais un ?
- Quand tu auras neuf ans tu en auras forcément un ! sourit Roland.
- C'est dans longtemps neuf ans ?
- Ouais, Ethan. Grave longtemps.
- Tu pourrais parler plus correctement au petit ?
- D'accord. Ethan, quand tu entends un gros mot, je veux que tu me le dises !
- Comme Noé ?
- Voilà !
- Ok.
- On fait un test. Bois ton biberon, Ethan !
- … gros mot, Ethan ?

Roland plissa les yeux.

- Okay. Bon. T'es pas doué.
- Gros mot papa !

Rachel eut un sourire bruyant.

- Pschhhhhhhh ! Comment tu veux devenir un bon dresseur si tu ne sais pas différencier un gros mot d'un mot normal ?
- Ça sert à quoi ?
- … Mais arrête d'avoir réponse à tout !
- Il est déjà plus malin que son père, ça promet… marmonna Rachel.

Roland fronça les sourcils. « Sale gosse ! »

***

Roland prit Ethan pour l'emmener chez Clarence.

- On est en mars, il fait beau, je suppose que Clarence va vous faire jouer dehors.
- Oui peut-être.
- Tiens fiston, je vais te prêter quelque chose. Mais tu dois promettre de me le rendre à la fin de la journée !
- Okay !

Roland donna la Pokéball de Métamorph à Ethan.

- Voilà ! Qu'est-ce qu'on dit ?
- Merciiiii.
- Tu le gardes avec toi, évite de te le faire confisquer, reste super discret, ok ?
- Oui papa.
- Et si Clarence te le prend, tu dis que c'est la faute à papa. Ok ?
- Oui papa.
- Mets ça dans ta poche et on y va.

Roland frappa à la porte de Clarence qui lui ouvrit.

- Ah alors ça y est, ça recommence cette histoire-là !
- Eh oui ! Voilà le petit monstre. Merci encore, Clarence.
- Mais il n'y a pas de problème, voyons.

Clarence ferma sa porte et laissa Ethan vaquer. Les six autres enfants de Clarence étaient devant la télévision.

- Va t'asseoir, je prépare un gâteau pour ce midi.

Ethan alla s'asseoir devant la télévision avec les autres.

***

Roland monta avec Rachel en voiture. Elle resta calme. Roland grimaça « A tous les coups, elle déguste encore pour le suicide de Nathan… Bon, bah… »

- Tu es belle comme au premier jour, ma chérie !
- … c'est inutile et ridicule de ta part !
- T'es déprimée, forcément, moi ça me mine. Tu te rappelles, nous sommes liés !

Rachel regarda Roland.

- Il va falloir que tu fasses mieux que ça !
- Je sais, ne t'en fais pas, j'y réfléchis !

Rachel détourna la tête, pas bien du tout aujourd'hui. Roland tenait le volant avec flegme et habileté.

***

- Au vu des faits tels qu'ils ont été présentés, au regard du fait que monsieur et madame Harper n'ont pas daigné présenter un avocat ou un médiateur devant cette cour, et devant la volonté manifeste de messieurs Winchester et Finsbury-Maloney de veiller aux intérêts du jeune Dimitri Corbin, la Cour déclare qu'à présent, messieurs Winchester et Finsbury-Maloney sont chargés de la fonction de tuteurs légaux de la personne de Dimitri Corbin.

Léopold se pencha vers Charlie.

- Ce qui veut dire ?
- Qu'on en a la garde.
- Oh !

Dimitri regarda ses « parents » qui se levèrent en haussant les épaules.

- Bon courage.

Charlie et Léopold regardaient les gens qui avaient élevé Dimitri jusque-là.

- Eh bah…
- Tu m'étonnes.

***

Yann était quelque peu… surpris.

- J'espère que ça ne t'embête pas… marmonna Léopold.
- Nan, nan… Disons que je pensais pas que vous iriez aussi loin quoi…

Charlie acheva d'installer Dimitri dans la chambre de Yann.

- Voilà… ça fait un peu serré mais c'est le mieux qu'on puisse faire.
- Merci… marmonna Dimitri. J'essaierais de ne pas trop vous embêter… monsieur Winchester.
- Tu peux m'appeler papa !

Yann et Léopold plissèrent les yeux. Dimitri pencha la tête, gêné.

- Si vous permettez monsieur Winchester, je préfèrerais ne plus jamais appeler qui que ce soit… papa, maman ou… maman-papa de substitution. Merci.

Charlie regarda Léopold qui acquiesça.

- Euh… désolé, oui, j'ai peut-être été un peu vite en besogne…
- Hm. C'est pas grave.

***

- J'ai été con…
- On est ses tuteurs, pas ses parents, on subvient à ses besoins jusqu'à ce qu'il soit en âge ou en capacité de quitter la maison ! Tu comprends ? Il a été adopté, ça s'est mal passé, je pense que cette fois-ci, il se contentera du minimum syndical d'affection. Il y a une grosse différence entre toi qui veut jouer les super papas…
- … et ?!
- Et lui qui ne veut plus être l'enfant de personne vu… qu'il a perdu ses vrais parents et que ça doit pas être simple du tout pour lui de changer de foyer tous les ans !
- Ouais. T'as raison…

Léopold souffla en souriant.

- Ah, vous les enfants élevés par vos parents biologiques…
- Léopold, arrête de parler de toi comme d'une espèce animale particulière !
- … oui Charlie ! sourit Léopold.


***

Yann arriva seul à la fac. « Ca y est, ça fait super bizarre. Y'a pas Dimitri – pourtant dieu sait ce qu'il m'énerve habituellement – ni Rose, et Sheldon… »

Yann se dirigea vers Sheldon, à son casier.

- … salut mec…
- Salut…
- Euh, ça te dit qu'on traine ensemble aujourd'hui ?
- Nan, ça me dit pas du tout. Sans rancune, hein, mais bon…

Sheldon ferma son casier et s'éloigna. Yann plissa les yeux. « Ok bon bah on va la jouer Rouquin solitaire aujourd'hui… »

Yann erra dans les couloirs en agitation jusqu'à son propre casier. « Alors… »

- J'étais sûre que tu n'étais pas loin !

Yann se tourna vers Amy.

- Oh !
- Oui, oh ! C'est toujours étonnant. Mon casier est sur le mur d'en face, là-bas !

Elle désigna un casier situé sur l'autre mur, tout à droite.

- Ah.
- Je suis contente qu'on se soit retrouvés ! C'était pas évident.
- Ouais, moi aussi… Euh, dis, on… on s'assied côte à côte pour le cours de madame Smirnoff ?
- Contente que tu le proposes, c'est le seul cours où je suis toute seule comme une idiote, ça me fera plaisir d'avoir de la compagnie, tous mes amis sont dans des cours en option… et toi ?
- Moi, euh… pareil, si on veut !
- Chouette ! On y va ?

Yann haussa les épaules en souriant, et il suivit Amy. Ils entrèrent dans la salle où les autres élèves étaient en train de s'installer. Il repéra Dimitri et Rose assis côte à côte, Rose en train de parler et Dimitri en train d'écouter. Yann leva les yeux au ciel.

- On se met là ?
- Ok, ouais.
- J'aime bien ce cours. Madame Smirnoff se prend pas la tête, au moins. Tu la connais personnellement, c'est ça ?
- Ouais, elle et son mari sont des amis de mes parents. Je les ai connus à l'époque où ils sortaient ensemble.
- Sérieux ?
- Eh, c'est ma réplique ! C'est moi qui dit sérieux !
- Alors tu as des relations haut placées !
- Tu m'étonnes. On dirait pas comme ça, pourtant !
- Non, on dirait plutôt que tu es un jeune normal. Ce qu'à mon avis tu es !
- Ouais, j'avoue, j'ai rien de spécial. Tu m'as percé à jour.

Amy sourit en sortant son ordinateur. Yann haussa les sourcils. « Mince alors, je suis pas si nul que ça en parlant aux filles ! Est-ce le fait d'avoir été élevé par deux hommes ? »

- On en était où ?
- … T'as pas relu le cours ?!
- Yann, je suis une élève ! Je ne relis pas mon cours !
- Ça se voit que t'as pas des parents profs, toi…
- Ça doit être lourd…
- Au début, franchement, ça l'était, mais maintenant…

Amy plissa les yeux.

- Tu fais les choses comme une machine ?
- Exactement !
- Dur ! J'aimerais pas être à ta place !
- En contrepartie je suis super bon à l'école. On en était aux tactiques sous-jacentes dans un schéma où les deux adversaires utilisent des attaques spéciales, chapitre que madame Smirnoff avait fini avant le départ au tournoi.
- Ahon. Elle l'avait fini !
- Oui, madame Smirnoff aime finir ses chapitres !
- Te fous pas de moi ! ricana Amy.
- J'me fous pas de toi, juste que… tu pourrais suivre !
- Je suis, c'est juste que j'aime pas relire !
- Dis-moi au moins que tu retouches tes cours et que tu corriges tes fautes !
- … euh…
- Nan, là je me moque vraiment de toi !
- Pendant un moment j'ai cru que tu étais vraiment aussi coincé.

Yann plissa les yeux, pas à l'aise. Amy éclata de rire.

- Tu le fais vraiment ?!!
- Ouais, mais j'veux un cours clair ! Et puis ça permet de te familiariser avec Word, c'est pas rien.
- Yann Winchester, tu es… tellement bizarre !
- Je lis des mangas aussi et j'adore les graissins !
- Bon, enfin un semblant de normalité !
- … je suis pas normal. Qui l'est vraiment en fait ? Le normal est tellement surévalué…
- Je suis bien d'accord. Mais franchement, avoue, t'aimes pas vraiment retoucher tes cours ?!
- … au moins corriger les fautes !
- Moi qui pensais que tu étais un garçon bien !
- Désolé de te décevoir, mais je suis sérieux jusqu'au bout des pattes !

Rachel arriva, maussade.

- Oula, elle a l'air de sale humeur…
- Ouais, tu te rappelles au tournoi, le type qui s'est tué…
- Hm ?
- C'était… comme qui dirait un ami à elle.
- Oh.
- Tu le répètes pas, hein ?
- Nan nan… mais j'avoue y'a de quoi faire la tête…

Rachel s'assied et prit le micro.

- Ok… Bonjour à tous… on commence un nouveau chapitre…

Yann se mit en mode Cours. Amy s'étonna.

- Ouah ! Où cachais-tu ce balai ?!
- Tu veux dire : Où est-ce que je viens de le cacher !
- Berk ! ricana Amy.

Rachel alluma le projecteur relié à son ordinateur qui afficha le titre du chapitre : « Evaluation des distances en combat direct ».

- Non, ce n'est pas un cours de maths, mais ça va vous demander un recoupement avec vos connaissances en mathématiques de précision…
- C'est-à-dire aucune… marmonna Yann.
- Les maths, ça sert à rien, c'est connu pourtant… soupira Amy.
- Sérieux, en combat j'me dis pas « Hmmm est-ce que le vent est dans le bon sens ? »
- Exactement !
- Introduction : En combat, le terrain mesure très exactement selon les règles approuvées par la Ligue Pokémon 8,23 mètres de large – soit la largeur d'un court de tennis pour simple, et 23,77 mètres de long – soit, là encore, la longueur d'un court de tennis. La raison de cette correspondance est simple : Le premier tournoi de la Ligue Pokémon, comme votre professeur d'histoire vous l'a peut-être dit, s'est déroulé sur un court de Tennis sans filet…

Rachel vit un Chovsourir entrer dans sa salle. Yann et Amy s'étonnèrent.

- Elle a dit quoi après professeur d'histoire ? demanda Amy.
- Oh, euh… Le premier match en ligue s'est déroulé sur un court de tennis sans filet.
- Merci !
- … je continue…

Chovsourir tournait dans la pièce. Les élèves étaient manifestement très distraits.

- C'est juste un Chovsourir… soupira Yann.

Le Pokémon commença à crier et à rire comme un fou. Rachel le regarda.

- Oh seigneur…
- Salut Rachel !

Elle regarda vers la porte. Roland.

- Evidemment, comment un Chovsourir sauvage aurait pu entrer dans ma salle…
- Bah oui Rachel, voyons. Reviens, Batman, tu embêtes la dame !
- Roland…

Chovsourir revint auprès de Roland.

- Ca va, hein ! Batman fait ce qu'il veut, c'est un winner ! On peut pas en dire autant de ton équipe de loosers !
- Roland Erwan Bernard Smirnoff…
- Rachel… Thérèse Cunégonde Smirnoff !
- Je n'ai ni second ni troisième prénom, mes parents étaient des gens sensés qui ne cédaient pas à des pratiques archaïques ! Dehors, je fais cours !
- Moi aussi ! Enfin… Ma Minotaupe fait cours !
- On parlera ce midi, mais là tu fais chier !
- Ok, ok, rhôlolo ! J'ai compris, mauvais jour !
- DEHORS !

Roland sortit en tirant la langue. Rachel soupira.

- Excusez mon… crétin de mari… Je continue donc…
- Tu insères des liens hypertexte dans ton cours ?!! s'étonna Amy.
- Le couplage Cours/Wikipédia c'est la révolution des cours en fac ! admit Yann.

***

- Faites attention à ne rien salir ! Je surveille, hein !

Ethan faisait un dessin de son père sur le terrain avec Chovsourir. Au moins un Pokémon facile à dessiner. Clarence tournait autour de la table.

Un des enfants fit tomber un pot d'eau servant à la peinture.

- AAAAH NON NON NON ! J'AVAIS PREVENU !
- Pardon nanou Clarence !
- NON NON GINO J'AVAIS PREVENU !

Elle prit le gamin sur ses genoux, le déculotta et lui asséna une fessée de tous les diables.

- Aaah !! Aïe ! Aaaah !
- Ca t'apprendra, tu sais pourtant, hein, tu sais ! Ce midi, tu ne mangeras que des légumes avec de la sauce piquante !
- … Maiiiiiis…
- Y'a pas de mais, tu savais à quoi t'en tenir.

Ethan regardait tout cela d'un air très distant. Il ne voulait pas s'en prendre une, il avait déjà reçu une fessée et ça ne lui avait pas fait du bien, ça non.

Clarence avait une technique spéciale pour la fessée.

- Pardon nanou je referais plus !

Elle comptait jusqu'à soixante dans sa tête. Et au bout de soixante elle arrêtait enfin.

Ethan voulut changer de crayon pour dessiner le nez de Chovsourir, mais il fit tomber des crayons pastels qui risquaient sérieusement d'abimer la moquette.

- Ou…

Métamorph empêcha les pastels de tomber. Ethan les prit, collés sur le Pokémon.

- Mer-ci…
- A qui tu parles, Ethan ?
- A personne, nanou Clarence.
- Bon alors tu arrêtes de parler tout seul, compris !
- Oui nanou Clarence.

Métamorph se remit dans une poche d'Ethan qui le remercia à nouveau du coin de l'œil.

***

- Je DETESTE être enceinte !!!

Finn soupira alors que Noé apprenait à lire avec un manuel d'instruction à la guerre.

- ET DIS A NOE DE LACHER CE TRUC ! IL A TROIS ANS, C'EST PAS DE SON AGE !
- C'est des paroles de gonzesse en cloque, j'ai pas à en tenir compte.
- CONSUELA, BALANCEZ-LUI UN TRUC A LA FIGURE !

Finn regarda la bonne et agita les mains en secouant la tête.

***

- Merci d'être venus, je n'en peux plus !
- Vous êtes certains que ça va être une fille ? Je ne veux pas gâcher mon papier-peint Licorne ! geignit Léopold.

Finn soupira.

- Lily VEUT ton papier peint licorne, depuis qu'on fait des enfants, elle me dit « Léopold a acheté ce Papier Peint Licorne aux Etats-Unis, il faut que je chie une fille… »
- Elle a dit ça ?!! s'étonna Charlie.
- Tu déteins sur elle, Roland va te tuer ! sourit Malcolm.
- Je croyais que le Papier-Peint de Princesse avait été réservé pour Nell ! grommela Claire.
- …

Finn leva les yeux au ciel.

- Et sinon comment ça se passe pour David ? demanda Charlie.
- Donc il a emménagé chez son frangin, et après il a trouvé une place dans un cabinet médical.

Grand « Ah » de soulagement.

- Mazeltov ! souffla Malcolm.
- Le pauvre, ça fait plaisir d'entendre ENFIN des bonnes nouvelles ! souffla Claire.
- Tu m'étonnes… soupira Léopold.
- Mouais, n'empêche qu'il squatte chez son frangin et qu'il peut très bien perdre son travail…
- Finn, pas de pessimisme ! La vie s'arrange bien assez pour être méga pourrie comme ça ! souffla Charlie.
- On n'a pas une vie pourrie… marmonna Léopold.
- J'ai pas été un amour pendant mon deuil…
- Hm, en effet…
- … et la situation à la maison est bien assez AAAAARGH comme ça !
- Oui pas faux. Charlie a raison, Finn, on veut déjà tous se suicider, n'en rajoute pas !

Finn haussa les épaules.

- Faut voir, après…
« FINN ! DESCENDS, J'ARRIVE PAS A ME LEVER ! »

Finn grommela, passa la tête par la porte et cria dans le couloir.

- BAH DEMANDE A UNE PUTAIN DE FEMME DE MENAGE DE T'AIDER !
- Ne me dis plus jamais que je te parle mal ! admit Malcolm.
- Promis ! sourit Claire.

***

Lily arriva dans la chambre, préparée, de la future Flora, en préparation

- Ah… bah voilà, c'est tout mignon !
- … pourquoi t'es pas comme ça tout le temps ?!
- Ah mais je t'en prie, Finn, recouvre la maison de ce papier-peint Licorne ! Léopold va te tuer !
- J'veux dire pourquoi t'es pas plus gentille ?
- Finn, je suis enceinte, je suis grosse, j'ai envie de pisser, je sue comme une truie…
- C'est pas ça… Tu t'es méga énervée tout à l'heure et… j'avais pas l'air d'un con devant les amis de ton frère. Avec lesquels j'ai d'assez bons rapports.
- J'ai vu ça, c'est louche !
- Je suis militaire, le social c'est mon métier ! Nouer des contacts aussi.
- J'ai pas cru comprendre ça lors de notre première rencontre.
- C'était particulier. Pis faut avouer que t'avais l'air d'une gamine !
- Hmph…
- Maintenant c'est différent mais… évite de hurler.

Lily acquiesça. Elle haussa les sourcils.

- Han merde j'ai laissé Noé sur le pot !!
- Gros mot m'man !

Noé arriva avec le rouleau de papier toilette et son pot vidé et lavé.

- Salle de bains, mon grand ! signala Finn.

Lily regarda Finn, surprise. Finn haussa les épaules.

- Désolé, moi quand je m'attache à quelque chose…
- Tu le transformes en monstre, merci, j'ai vu ça… deux fois ! grommela Lily en frottant son ventre.

Finn sourit.


***

- Cette cantine a mauvaise réputation mais ils font bien les pâtes !
- Oui j'ai cru comprendre ça aussi ! sourit Amy.
- Et je dois admettre également que je suis surpris d'être aussi complice avec une fille !
- Nous sommes des êtres humains DONC il est possible d'établir un contact positif avec nous !
- Ahon. Bon à savoir.

Yann repéra Rose et Dimitri qui s'installèrent autre part dans la cantine. « Sympa, je suis une bête curieuse maintenant… »
Sheldon alla avec les types de son club de sciences politique. « Mmmmmrhhhhphhhh… »

- Ca va ? Ton visage se déforme comme un phénomène Internet…
- Ouais, ça va. Je sens que je vais faire comme ces crétins sur Facebook et mettre un statut genre « A présent je fais l'impasse sur certaines personnes, pas sur d'autres, lesquelles, haha, mystère mystère ! »
- Je vois le genre… Est-ce qu'on peut parler crument, comme des ados ?
- C'est-à-dire ?
- Parle-moi de tes relations amoureuses !
- … Toi d'abord !!
- Ah non, je suis une fille, ça ne se fait pas.
- … et moi je suis un garçon sensible donc presque une fille !
- Allez, ça m'intéresse, juste pour voir si tu corresponds à un profil précis de mec.

Yann soupira.

- Ok, pfff… La première ça a été Rose.
- Rose… la petite péteuse qui se lève pour donner les réponses en cours ?
- … ouais !
- Sérieux ? Pardon, j'te vole ta réplique mais… sérieux ?!!
- Ouais. Enfin ça a été mon premier baiser quoi. Pis après elle s'est barrée. Je sais plus trop pourquoi d'ailleurs…
- Wow, elle t'embrasse et elle se barre ?
- Nan, elle m'embrasse et elle déménage !
- … Fameux !
- T'as vu ! Ensuite j'ai eu une autre fille mais c'était pas super sérieux, une autre avec laquelle j'ai essayé d'aller loin…

Amy pencha la tête en plissant un œil, avide de potins.

- … d'avoir des conversations sérieuses. Elle voulait autre chose, je n'étais résolument pas prêt – j'avais même pas fait mon voyage itinérant !
- … pauvre chose ! geignit faussement Amy, surprise.
- On a fait deux trois trucs qui ne m'ont pas convaincus avec elle… Et puis après…

Amy était intéressée. Yann plissa les yeux. « Qu'est-ce que j'ai à perdre à le lui raconter… »

- … j'ai aussi essayé avec un mec.
- … Sééééééééérieux ???
- Ouais. Te moque pas !
- Ah non, non, non, ça m'étonne c'est tout ! Comment ça, essayer ?
- Je me suis arrêté au moment où il a voulu que je lui touche la quéquette.
- Woaw !
- … tu sais que tu n'as pas du tout une réaction normale ?
- Tu plaisantes ! Tu es un garçon ouvert et tolérant, tu assumes complètement ta part de féminité, je trouve ça génial !
- Mais j'en suis arrivé à la conclusion que j'étais hétéro !
- Et c'est très bien pour toi si tu es sûr de toi maintenant !
- Voilà !...

Yann regarda Amy. « C'est dingue, elle est vachement… compréhensive… »

- … aussi, mes parents adoptifs c'est des hommes.

Amy haussa les sourcils.

- Ah ?
- Oui… Bah, je suis le fils de Charlie Winchester qui est en couple avec Léopold Finsbury…

Amy haussa les sourcils.

- Vraiment ?
- Ouais… arrête d'être aussi enthousiaste, t'es bizarre comme fille !
- Non, non, non ! Je trouve juste ça… génial, tu es quelqu'un de tellement particulier ! On dirait pas, pourtant, au premier abord !
- … ah ?
- Non, au premier abord tu as l'air tarte comme garçon.
- Oh.
- Tu as des parents gays alors ! J'adorerais les rencontrer un jour !
- S… Sérieux ?
- J'aurais du mal à me retenir d'être surexcitée, mais oui, j'apprécierais !
- Oh, bah… je… sais pas trop… « mais pourquoi elle veut voir mes parents ?! » … Ces pâtes sont trop bonnes !
- Tu mets de la mayonnaise dessus ?
- Mais oui, ça donne du goût ! assura Yann.

(et je confirme, ndla)

***

- TU-ES-UN-CON ! C'est tout ! Tu veux toujours faire chier ton monde, tu fouines, tu fais ton m'as-tu vu mais à côté de ça, TOI…

Roland regardait les profs autour dans la cantine qui assistaient à… ça.

- TOI tu mets 20 ANS à parler à cœur ouvert avec ton père – d'un truc dont moi personnellement je me suis foutue comme de mon premier soutif…
« Mémo personnel Rolandien : Rachel est une FEMME… »
- MAIS NON il faut que MAINTENANT, alors que je ne suis PAS BIEN et que tu le vois BIEN EN FACE DE TES PUTAINS D'YEUX, TU T'EVERTUES A ME FAIRE CHIER !

Eden Holt, la psy scolaire de Roland, hésitait à approcher. Roland lui fit signe que non.

- A qui tu fais signe… VOUS ? OH BAH VLA AUTRE CHOSE ! ON VIENT POUR LA MISE A JOUR, C'EST CA ?

Rachel regarda Roland, ulcérée.

- MAIS POUR QUI ELLE SE PREND BON SANG ? NON MAIS TU L'AS VUE ???

Roland fit signe à Eden de partir et de laisser couler. Eden leva les mains et acquiesça en partant.

- BORDEL-DE-MERDE quoi !

Roland acquiesça.

- Hm. Tu utiliseras ce ketchup ?
- … Tu m'as écoutée ?
- Oui, et tu as fini, il me semble. Ketchup ?
- PRENDS-LE TON PUTAIN DE KETCHUP, ET ARRETE DE ME FAIRE CHIER !
- Oui madame !

Roland prit rapidement le ketchup avant que Rachel ne reprenne ses délires en grandes pompes.

***

Alban rehaussa ses lunettes.

- Denis, tu… ranges des exemplaires du Kama Sutra dans le bac des livres pour enfant !

Denis regarda ce qu'il faisait.

- Oh merde, merde…

Il vit une petite fille approcher et lui barra la route.

- En… en travaux, ma grande ! Désolé !!

La gamine regarda Denis, un doigt dans la bouche, et elle se dirigea vers un autre bac. Denis vida sa bêtise. Alban s'approcha.

- T'as un souci ? Comme si la question était utile…
- Rien… rien de grave…
- T'avais l'air vachement bien pourtant avant le tournoi, et même pendant, t'avais l'air de péter la forme… Tu t'es bien installé avec ce médecin, là ?
- Oui, enfin en théorie on est installés, parce qu'il n'est pas encore complètement installé…
- Et c'est ça qui te…
- Il a trouvé un kit d'injection…

Alban sembla lassé.

- Putain Denis, j'croyais que t'étais clean !
- Mais oui, bon sang ! C'est pour les Pokémon, seulement je l'avais rangé – par inadvertance ou par réflexe – à l'endroit où je mettais la méthadone avant de lâcher et de gérer par moi-même. David trouve la morphine, il la regarde, il me regarde, je lui dis « C'est pour les Pokémon », ce qui est vrai, même si ça n'a rien à faire dans un tiroir à cuillers en bois…
- Ta vie est passionnante…
- Et lui il me passe tout ! Il s'en tape, vlan, autruche !
- … et alors ?
- Bah moi pendant un moment je me suis dit… « Ah bah, au moins si j'ai envie de reprendre pendant un temps, je pourrais le lui cacher ou même le lui dire, il m'en voudra pas ! »
- … et alors deux ?
- Bah c'est pas bieeeeen !

Alban regarda Denis repartir vers son travail tout en maugréant. Il soupira en secouant la tête.

- Et maman disait que j'allais rencontrer des gens intéressants… tu parles !

***

Même topo du côté David, tendu pendant l'examen d'un Chapignon. David portait un masque sur le visage pour l'examiner correctement.

« Est-ce que tu as bien réagi ? »
« Je l'aime trop pour l'engueuler, alors ? »
« Ou alors je ne considère pas que c'est grave. »
Et alors ? Même avec de la morphine « pour Pokémon », tu peux toujours t'envoyer un shoot !
« Voilà ce que Roland ou Lily auraient répondu »
« Mais pas moi. »
« David est laxiste ! David laisse tout passer ! David est une carpette ! David… »

David baissa la tête.

« Mais s'il dit la vérité ? Pourquoi je ne lui fais pas plus confiance ? »
« J'ai eu tort de laisser un froid s'installer. J'aurais dû lui faire une bise. »
« Cela aurait été gênant, non ? Un geste d'affection après la découverte d'une peut-être trahison… »
« Trahison… ça va, il ne m'a pas trompé non plus… »
« Non, au contraire il est gentil comme tout, et depuis qu'on s'est rapprochés physiquement c'est encore mieux… »
« Si j'essaie de récupérer Perrine, elle sera en sécurité avec lui ? »
« POURQUOI je me pose ce genre de question ? Bien sûr qu'elle sera en sécurité, Denis est l'être le plus gentil qui soit sur cette terre ! Comment je peux oser douter de lui comme ça ? »

La dresseuse regarda David.

- Qu'est-ce qu'il a, alors ?

David retira son masque.

- Vous… lavez votre Pokémon ?
- Il le fait pas tout seul ?
- Vous l'avez depuis bébé ?
- … oui !
- Donc il n'a jamais appris, c'est récurrent chez les Chapignon, la crasse sur la peau empêche l'écoulement des spores qui sont en fait la transpiration de Chapignon. De plus son aptitude spéciale est Soin Poison.
- Tactiquement je pensais que c'était mieux…
- Chez ceux qui ont Pose Spore, le nettoyage est naturel. Pas chez ceux qui ont Soin Poison, la peau accumule les toxines par réflexe. C'est pour ça qu'il y a un temps de latence entre l'ordre et l'exécution des attaques.
- Et je dois faire quoi ?
- Lui… faire prendre un bain !
- Avec de l'eau ?
- Oui, généralement on fait comme ça, oui.
- Oh, ok. Merci docteur.

David soupira. « Comme les humains. Tu vois les Pokémon se lavent avec l'eau humaine. Donc les médicaments des Pokémon peuvent droguer les humains. »

David secoua la tête. « Sors de ma tête, vilain David suspicieux !! »

***

– Et ce sera donc votre cabinet ! Vous vous sentez prêt ?

David était à moitié dans les vaps, il avait peu dormi alors il répondit de son air le plus certain :

- Ah ça oui !... euh, je veux dire, oui, monsieur.

Le vieux médecin hocha la tête.

- Bon. Vos références sont très bonnes, le docteur Laurence Cordwig ne tarit pas d'éloges et je sais qu'elle est très renommée.
« Un jour, je saurais remercier cette femme comme il se doit. »
- D'autant plus que vous êtes un Smirnoff, votre nom n'apportera que du bon à ce cabinet.
« … un jour je… penserais à remercier correctement ce couple aussi… »

David regarda la salle où il était désormais seul. « Ça craint… au moins j'ai un travail, quelque chose à faire, pour me lever le matin… et pour gagner de l'argent, sortir, me rendre utile… »

***

Pour sa première journée, David rentra avec le bus et surprit Roland et Rachel dans une position…

- OHMONDIEU ! geignit David en tournant le dos.
- Oups, oups, oups !! cria Rachel.
- Pu-TAIN… grommela Roland.
- Je regarde pas, je regarde pas, je regarde pas ! souffla David.
- Monte à l'étage, papa et maman font des choses de grand ! grommela Roland.

David se pressa mais il se croûta en voulant absolument ne pas voir ce qui se passait dans la cuisine à ce moment-là.

- Ourf !
- « Fais garder le petit, on n'aura aucun problème ! » Tu parles ! grogna Roland.
- Comment je pouvais savoir qu'il rentrerait aussi tôt et en bus en plus !
« A ajouter à ma collection d'instants embarrassants… » geignit David en achevant de monter.


***

Tape. Sur la main. Ca claque. Violent.

- Ouch !
- Qu'est-ce que je t'ai dit ! siffla une voix autoritaire.
- De ne pas te tenir la main.
- Exactement !

Rose regarda sévèrement Dimitri qui se mordillait les lèvres.

- Je voulais juste…
- J'ai dit PAS de marque d'affection en public !

Dimitri acquiesça alors que le coup… les amou… Le duo, pardon, montait vers sa place dans l'amphithéâtre.

« Si je pouvais parler de ça à Yann… »

Il se tourna vers Yann qui discutait en souriant avec… son étrange nouvelle amie.

« Zut il est avec quelqu'un… Bon, Léopold disait bien : »

« Dimitri, quand tu veux parler à quelqu'un, même si cette personne est avec une autre personne, VAS-Y ! Tu vas peut-être sauver une vie !! »

« … mais Maître Roland disait aussi : »

« Ah non, on va pas parler à l'infirmière, elle est avec d'autres gusses.
- Et alors ?
- Et alors ? Ça m'obligerait à sociabiliser. Et Sociabiliser c'est le MAL ABSOLU ! »


Dimitri souffla. « Maître Roland m'a aidé à gagner un match en tournoi, pas Léopold. Donc… »

Amy secoua la tête.

- N'IM-PORTE quoi !
- Puisque je te dis que si ! Pitou est un garçon !
- … mais son tailleur se finit en jupe et il a des bas !!
- C'est un mâle !
- Et ses cheveux, ces cils !
- Mâle-Mâle-Mâle !
- La garde du Roi est composée de trois mâles ? Ça n'a aucun sens !
- Justement, la fille du groupe c'est Pufu !
- Pufu est un mâle !
- Un Bishônen, nuance.
- Tu te rends compte que ton raisonnement est fallacieux ?
- Ouais. Mais j'insiste : Pitou est un mâle.
- Comme Kurapika ?
- Ah nan, si on parle de lui ou d'elle, on n'a pas fini !

Yann et Amy reprirent place. Rachel fit de même, quelque peu revêche.

- A vos places !

Les élèves se remirent rapidement à leur place, connaissant la fureur de leur prof.

- On passe à la partie 2 comme ça j'aurais fini ce chapitre aujourd'hui : Evaluation des distances et défense, logiquement après Evaluation des distances et attaque.

Amy plissa les yeux, intriguée.

- Le titre de la partie c'est Evaluation des distances et défense ! signala Yann.
- Ah ok !
- Tu retiens au moins ce qu'on a écrit ce matin ?
- Mais oui !
- Si c'était le cas tu aurais deviné toute seule !
- Oui mais là au moins tu sers à quelque chose !

Yann regarda Amy, blasé.

- C'est pas un bon comportement, fillette !
- Je sais, gamin !
- Donc en maths on vous apprend qu'attaquer nécessite d'évaluer les distances. En Combat Direct vous allez apprendre qu'évaluer les distances est également nécessaire pour vous défendre. Vous ne parerez pas de la même manière une attaque qui arrive à bout touchant ou une attaque qui vient de loin. Parce que la distance atténue aussi la puissance, d'où notre Grand Un : Contrer une attaque selon la distance, et notre Grand Deux : Corrélation entre Distance et Puissance. J'ai l'impression d'être mon frère !

Roland entra dans la salle.

- …
- J'ai besoin d'un diagramme de Crawford.
- … tu fais une leçon sur l'attaque Buée Noire ?
- Ouais !
- … Tu es en cours avec les troisième années, là ! C'est un cours de quatrième année de l'académie !
- Qu'est-ce que t'en sais, t'es prof de combat direct !
- … va chercher ton diagramme !

Roland monta sur l'estrade. Il regarda les élèves.

- Vous savez tous ce que c'est que le Diagramme de Crawford, hm ?

Les élèves hochèrent la tête. Amy regarda Yann.

- C'est quoi en fait ?
- Les effets de Buée Noire ont évolué avec le temps et l'augmentation de la pollution dans l'air, et Crawford a expliqué pourquoi sur un graphique.
- Oh.
- Qu'on appelle Diagramme de Crawford.
- … Ça sert à quoi de savoir ça ?
- … baaaaaah…

Roland entra dans la remise. Rachel soupira.

- Je continue. Grand un, petit un : Attaque lointaine – donc en fait on va faire attaque lointaine et attaque proche pour les deux Grand un/deux…
- Eh, Rachel !!

Elle se tourna vers son mari qui avait un papier enroulé autour de la tête et un long rouleau de papier dans sa main.

- A qui j'te fais penser, là ? Excalibuuuuur ! Excalibuuuur ! From United King ! I'm Looking for her ! I'm going to Californiaaaaa !
- ……………
- Je recommence ? Excalibuuuur !
- Roland…
- Excalibuuur, from United King ! I'm Looking for her !
- ROLAND !!

Roland se débarrassa de ses artefacts. Les élèves étaient médusés.

- Il était obligé de faire les petits bonds qui vont avec ? geignit Yann.
- Oui ma douce ?
- SORS !
- Très bien ma douce ! Oh, tu aurais du sucre ? Du sel ?
- Tu fais VRAIMENT chier, là ! J'essaie de donner un putain de cours !
- Vous avez entendu ? C'est un putain de cours !
- Rolaaaaaaaaaaaaaaaaaaaand… grommela Rachel en se frictionnant la tête.
- Ca va, ça va ! Tu me prêterais du chatterton ?
- FOUS LE CAMP !
- Ok ok !

Roland sortit. Rachel soupira, à moitié folle.

- On fait une pause, j'ai DEJA besoin d'un café !

Yann regarda Amy.

- Eh bah !
- Je sais pas ce qu'ils ont mais c'était marrant ! sourit Amy.
- Ouais. On profite de la pause pour revoir nos notes ?
- Sale corrupteur !
- Allez, on fait défiler la roulette de la souris vers le haut…

***

- Nanou, j'ai pas faim…
- Je m'en moque, TU MANGES !

Clarence, 4 heures de l'après-midi, servait aux enfants leur goûter… de la bouillie. En fait c'était du porridge, mais c'était celui qu'elle préparait au début du mois pour le resservir ensuite.

Autant dire qu'Ethan détestait ça. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi les choses se passaient ainsi, mais il supposait que si ses parents l'avaient mis ici, c'est parce qu'ils pensaient que c'était le mieux pour lui. Ce sont ses parents, après tout, non ?

Ethan eut soudain en lui un désir sombre qui naquit. Son premier.

« Je ne veux pas manger ça. »
« Je n'obéirais pas à la règle. »
« Je vais désobéir à la règle et ne pas me conformer à ce qu'on me dit. »
« Pour cela, je suis prêt à encourir un risque. »

Voilà les ordres qui lui arrivaient au cerveau. Ce qu'intimement il ne pouvait exprimer, mais sous forme d'images, ça se matérialisait ainsi.

On a les désirs sombres qu'on a.

Il sortit discrètement Métamorph sur ses genoux et lui montra la bouillie. Le Pokémon s'aplatit contre le ventre d'Ethan et s'allongea jusqu'à son menton. Ethan faisait mine de manger mais tout allait dans la bouche d'un Pokémon qui avait pris la couleur de sa peau et de sa tenue du jour.

« C'est très pratique, les Pokémon… » pensa Ethan.

Clarence regarda Ethan.

- Toi au moins tu manges ! Pour une fois !

Ethan regarda Clarence, l'air de dire « Cause toujours, tu m'intéresses… »
Le gamin se tourna vers Gino qui pleurait en mangeant ses légumes sauce piquante.

***

- Il est tout petit, je vais être gentille alors.

Clarence plaça Ethan, encore tout gosse, dans un siège où il passerait la plupart de ses journées.

- Bon. Maintenant je vais aller regarder la télévision.

Ethan, à peine deux ans au compteur, regardait autour de lui. Il entendit un bruit de quelque chose qui tombait. Remous.

- AH MAIS C'EST PAS VRAI ! MAIS NON !
- Padon Nanou padon !
- NAN NAN NAN PAS DE « PADON » AVEC MOI JEUNE FILLE !
- Arrête me tape paaaas !!
- OOOOH JE VAIS PAS TE TAPER ! Non, ça laisse des marques.

Ethan eut droit au silence. Puis on ouvrait une porte.

- Non Nanou pas la cave Nanou Padon !
- Si, la cave ! Allez !
- Noooon ! Ouiiiiiiin Noooooooooon !!!

Ethan, dans son siège, commença à chouiner.

Mais ni papa, ni maman ne défoncèrent la porte pour le sortir de là.


***

Pendant ce temps-là, dans la salle des professeurs, au Royaume des Problèmes de Couple...

- Dum dum dum, la vie c'est sympathique…
- Roland !

Roland se tourna vers sa femme.

- Ja ? Que se passe-t-il, Eva Braun ?

Rachel plissa les yeux, mécontente de la comparaison.

- … je passe l'éponge là-dessus… Qu'est-ce qui t'as pris aujourd'hui ?!
- Tu semblais un peu malheureuse, je voulais te requinquer.
- … certes. Mais là, tu comprendras bien que… je ne peux pas faire autrement.
- Je sais bien, juste que… je sais que mes petites fantaisies t'amusent d'habitude…
- Tu t'es couvert de ridicule…
- Oui, bon, mais… c'était pour te distraire.

Rachel soupira.

- J'me sens trop conne de déprimer.
- Ton ex-mari s'est suicidé devant un stade entier, y'a de quoi !
- Et toi tu t'en fous que je déprime pour ça ?
- Ouais parce que… ça ne remet pas en question notre histoire, si ?
- Nan, absolument pas !
- Cool. Cuve ta déprime, moi je suis là si tu as besoin, pour te faire rire, sourire, pour t'énerver ou même si tu veux chialer sur mes genoux.

Rachel sourit.

- Je sais que tu es là.
- A tout jamais, Lily Potter !

Rachel soupira, furibonde et gifla Roland.

- ARRETE tes références à Harry Potter !! Merde, quoi !
- … promis !

Rachel regarda Roland qui se tenait la joue, et elle éclata de rire puis l'embrassa.

- Allez, on rentre, on récupère Ethan et on se fait une pizza !
- … ouais…

Rachel rangea ses affaires. Roland grimaça. « Mémo personnel Rolandien : Rachel aime frapper, ça l'excite… »

Rachel cessa de ranger, regarda Roland qui geignit.

- Tu vas encore me taper ?

Rachel sourit et se serra contre lui.

- Même après cinq ans de mariage, tu es toujours là pour moi, ça me fait très plaisir de te savoir avec moi, Roland.
- … Okaaaaaaay… Bah… en tout cas je pensais ce que j'ai dit hein !
- Oui, comme toujours.

Roland haussa les épaules. « C'est super facile les femmes en fait ! »

***

- Quelle journée… soupira Yann.
- Tu m'étonnes… souffla Amy. En plus avec toi qui voulait toujours corriger mes notes !
- Au moins tu les as relues… j'espère que j'ai pas été trop chiant…
- Non, non…
- Bon… Je suis au bloc C, si tu me cherches, Porte 15 !... enfin si tu me cherches un jour pour discuter ou me subtiliser les cours !
- Ok, moi je suis chez moi, je vais prendre mon bus !
- D'accord… En tout cas…

Yann hésita. Devait-il dire ce qu'il allait dire.

- … euh, tu es une chouette amie ! A plus !

Yann s'en retourna vers son bloc, le sentiment d'avoir été super courtois. Amy toussota et il se retourna. Elle sembla suspicieuse.

- Un problème ? demanda Yann apeuré « Je l'ai froissée, un truc dans le genre… »
- Tu… me vois comme une amie ?
- Ouais.
- Oh. Je pensais pourtant que… j'avais été claire, ou…
- C'est-à-dire ?
- Bah, je voudrais qu'on sorte ensemble !

Yann devint tout rouge, comme les rouquins savent si bien le faire.

- Quueeeeeeeeeeeeeewaaaaaaaaaaah ???
- Je sais pas trop, t'es… T'as quelque chose de spécial, je l'avais vu depuis le tournoi, t'es super mignon, j'aime beaucoup le temps qu'on a passé ensemble là-bas et aujourd'hui, et… Je sais pas, j'ai envie d'essayer, j'aurais l'impression de passer à côté de quelque chose, sinon.
- …………… *situation inédite – Ouverture du Dossier « Cours de savoir-vivre de Léop… DE CHARLIE ! DE CHARLIE !* …………. Euh… Je suppose que je dois répondre oui ?
- Je ne te force pas.
- Nan, nan, je… Je suis pas doué comme mec, j'avais même pas pensé à toi sous cet angle !
- J'ai cru comprendre que tu étais très concentré sur les cours en effet…
- … Euh… en plus… en plus t'es la première fille qui me demande, avant c'est toujours moi qui faisait le premier pas… *Soldat Yann, ce que vous dites-là n'émane d'AUCUN cours de savoir-vivre parental de Charlie ou de Léopold ! Vous êtes en roue libre !!*

Amy sourit.

- C'est bon signe. A demain !
- …

Yann regarda Amy partir. Il se tourna vers le bloc étudiant.

- … Eh bah mon petit Yann… tu dois avoir l'aptitude spéciale « Benêt »…

***

David ouvrit la grille avec la clé cachée exprès pour lui au cas où il reviendrait plus tôt. « Je suis là le premier, c'est… nouveau… »

David entra dans l'appartement de Denis qu'il ferma soigneusement.

« Bon… bah… j'vais… me regarder la télévision en l'attendant… »

David s'assied et regarda un truc qui passait comme ça. Il allait presque s'endormir quand il entendit la grille s'ouvrir.

- Ah…
- T'es là ! sourit Denis.

David se leva. « Grande conversation en approche… »

Denis soupira.

- Je… je te demande pardon.

David grimaça, prêt à s'effondrer.

- Je te demande pardon parce que je t'impose une pression énorme…
« Hein ? »
- … tu dois te sentir piégé entre ta morale personnelle et les sentiments qui nous unissent et je veux que tu saches…
« … ???... »
- … que tu as tout à fait le droit de t'énerver si quoi que ce soit t'énerve ou t'embête ou même te gêne, dis-le et j'y remédierais comme j'y peux. Tu as le droit de… de me crier dessus, de me reprocher des choses, tu n'es pas un invité ici, tu es mon homme.

David regarda Denis et acquiesça calmement. « Je sais pas trop quoi répondre, je sais pas trop pourquoi il me dit ça, à tous les coups lui aussi il s'est pris la tête toute la journée… »

Denis sortit une feuille de sa chemise – qui habituellement contenait des résumés de pointage, ses fiches de paye, des listes de commandes de clients…

Il tendit un papier vers David qui s'offusqua.

- DENIS !
- …
- … Des tests sanguins ?! Mais enfin…
- A l'inverse, moi… je n'ai pas à me penser au-dessus de tout soupçon.
- … N… ne refais plus ça, je n'ai jamais pensé que tu…
- Je sais, mais l'espace d'un instant, j'ai vu que… tu voulais éluder le sujet et…
- Denis, ne pleure pas, voyons…
- J… J'ai honte d'avoir pensé l'espace d'un instant qu'un des bonheurs de vivre avec toi c'était… que tu me passerais tout… C'est pas vrai, j'ai des devoirs envers toi moi aussi, je dois mériter ta confiance.

David ne savait plus où se mettre. Denis essuya ses larmes naissantes et s'assied à côté de David.

- Je… Je sais plus trop quoi dire, là…
- Dis ce que tu veux, tout ce que tu penses. Même si ça doit me… blesser, me heurter, j'encaisserais.

David balbutia.

- Denis, je te fais confiance ! En fait moi aussi je me suis pris la tête aujourd'hui…
- … wow on est vraiment télépathes…
- … et… finalement, je n'ai jamais douté de toi, c'est juste que l'espace d'un instant, j'ai eu ce frisson de me dire… « Ton frère et ta sœur réagiraient différemment… » Mais merde, je suis pas mon frère et ma sœur !
- David, tu viens de dire merde !
- Oui, et… et je vais le redire !
- Non, pitié, ça sonne pas bien dans ta bouche !
- Ok, ok… Je te fais confiance, Denis… tes analyses sont géniales, tu es négatif sur tout…
- T'as vu !
- Mais, ce que je veux dire c'est que… je n'ai jamais douté de toi. J'hésitais à t'en parler mais…

David se leva et prit un dossier dans sa sacoche.

- Voilà.

Denis prit le dossier et haussa les sourcils.

- … David Anicet Smirnoff, tu as déposé une plainte à l'instant auprès du commissariat interrégional de Nénucrique contre… Kyle Tennant pour… demande de garde d'enfant…

David acquiesça.

- Je… je pense que c'est bon, quoi, merde, on peut y aller, j'ai assez confiance en notre couple pour qu'on le fasse. Avec toi je me sens fort et… à ce que je viens de voir, à mes côtés…

Denis sourit.

- A tes côtés, moi, je suis le plus heureux des hommes, David !

David sourit. Denis se pencha vers lui et l'embrassa.

- Tu regardais un truc à la télé ?
- Non…
- Parfait…
- Par contre j'ai faim…
- Moi aussi mais ça peut attendre non ?
- Ouais !

Ils s'embrassèrent sur le canapé, plus seuls pour bien longtemps dans cet appartement. Enfin peut-être…

***

- Il ne vous a pas trop embêté j'espère…
- Oh, moi à force, vous savez, je sais les mater ! sourit Clarence.
- Ouais, j'me doute bien. A demain alors.
- Oui oui !

Clarence ferma la porte. Roland s'en retourna vers la maison.

- Pizza ce soir, ok ?
- Cool !
- Rends-moi Bob, petit voleur !

Ethan restitua Métamorph à son père.

- Pas un mot à maman, ok !
- Oui papa.
- Vous vous êtes bien amusés ? Clarence ne t'a pas vu avec ?
- Nan nan c'était cool.
- Et ta journée ?

Ethan soupira.

- Hanlala… Elle était complètement folle !

Roland sourit et rentra chez lui.

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COMMENTAIRE POST-SCRIPTUM
Métamorphine

Compte total du chapitre : 30 pages, un peu plus de 10 000 mots.

C'est juste un commentaire, il n'y a PAS de Spoilers si vous venez de lire le chapitre, vous pouvez lire ça en TOUTE sécurité.

Métamorphine – déjà rien que le titre est un jeu de mots astucieux entre Métamorph et la morphine qui jouent tous les deux un rôle dans ce chapitre. Mais surtout, Métamorph sert de morphine à Ethan, il lui évite des souffrances chez Clarence. De même, la polémique de la morphine chez David/Denis leur servira finalement à achever la métamorphose de leur relation en quelque chose de plus concret.

C'est un chapitre très transitionnel, je me doute qu'il n'y a pas tout ce que vous vouliez voir dans le chapitre « d'après-tournoi ». Je fais plus de mise en place qu'autre chose, je pose des pistes qui seront examinées plus tard dans la saison. De toute façon à 12 chapitres de la fin de la série, vous devez tout lire !!

Je n'ai pas ajouté grand-chose de mes résumés originels si ce n'est les petites répliques croustillantes. Il a fallu que je rivalise de spontanéité car c'était difficile de « délirer » un peu en sortant du moule que j'avais créé – un danger dont j'ai été un peu sauvé par Excalibur (Pour la peine je relirais les passages en intégralité !). Et par Yann aussi.

Yann, Yann, Yann… Il s'agissait de faire maturer l'engin. Amy est donc là pour nous montrer une autre facette de Yann qui n'a jusque-là eu affaire qu'à… Rose, Dimitri ou un camarade de voyage un peu gravement lubrique, donc je sors le Yann de sa fange sentimentale et je l'emmène sur les terres d'une véritable histoire avec quelqu'un, et nous allons voir si le petiot s'en sort.

David et Denis sont en réalité très anecdotiques sur le chapitre, c'est vraiment uniquement pour transitionner. Je pense avoir assez bien réussi le développement de Denis sur l'ensemble de la saison, c'est vraiment un personnage que j'aurais du mal à laisser à la fin de la fic et je regrette vraiment de ne pas avoir fait rompre David et Kyle plus tôt. A la réflexion ils n'allaient pas ensemble. Du tout.

Clarence, Clarence… Pourquoi est-elle aussi méchante ? Syndrome The Walking Dead : Tout comme Kirkman a rendu Otis raciste quand il a vu que ses personnages gentils étaient trop parfaits, je me suis dit « Allez hop ! IT'S HITLER TIME !! ». Plus sérieusement on y reviendra, rassurez-vous. On reviendra sur tout. Je n'ai pas fait ça au hasard. Rien n'est fait au hasard.

Et puis ça m'a permis de développer Ethan vu qu'il sera le personnage principal de la prochaine saison. J'vous ai fait peur hein ? Haha. Non je plaisante.

Côté Flashs, là, je suis dans le comblage de trous pur et simple, non pas que je ne sois pas inspiré (Les flashes du chapitre suivant seront plus relevés) mais j'ai besoin de faire un peu de comblage de trous. Question de trucs d'auteur.

Voilà ce chapitre est donc fini je vous dis donc à très vite pour un nouveau chapitre ! *caaaaapitaine Flam tu n'es paaaaas de notre galaxiiiie…*